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PANORAMA DE DIFFERENTS SYSTEMES DE

GOUVERNANCE DU SPORT : QUELQUES EXEMPLES


EUROPEENS

 Synthèse réalisée d’après l’étude d’André Noël Chaker, Bonne gouvernance dans le sport.
Une étude européenne, Edition du Conseil de l’Europe, Septembre 2004.

« La gouvernance sportive est la mise en place de réseaux performants d’agences sportives


nationales, d’organisations sportives non gouvernementales et de procédures qui opèrent
conjointement et indépendamment en vertu de législations, de politiques et de règles
privées spécifiques pour promouvoir des activités sportives éthiques, démocratiques,
efficaces et transparentes ».

André Noël CHAKER


Bonne gouvernance dans le sport.
Une étude européenne
Conseil de l’Europe

Voici un bref panorama de la situation en Europe.

L’Autriche suit un modèle de législation non interventionniste en


matière de sport. Comme en Allemagne, l’autorité principale en
matière de sport revient aux instances provinciales (Länder). La loi
sert principalement de base pour le financement des organisations
sportives (le chancelier fédéral est chargé des subventions pour la promotion du sport).
Elle ne constitue pas un point de référence pour la structure et l’organisation du
mouvement sportif et le règlement interne à chaque organisme sportif est donc la
principale source de normes de gouvernance. L’Organisation autrichienne pour le sport
(BSO) est chargée de gérer et de contrôler l’allocation des subventions spéciales par la
loterie.

Synthèse – Systèmes de gouvernance du sport en Europe – Déc. 2009


La République Tchèque a adopté un modèle de législation non
interventionniste en matière de sport. Le Ministère de l’Education, de
la Jeunesse et du Sport est le principal représentant public du sport
au sein du gouvernement. Il attribue des subventions directement aux
organisations sportives et soutient le « sport pour tous ». Les autorités régionales et
municipales ont pour fonction principale d’assurer la construction, l’entretien et le
fonctionnement de leurs installations sportives. Le mouvement sportif, confédéré, n’est
pas consolidé (Comité Olympique tchèque séparé de l’Association sportive tchèque et de
l’Académie de tous les sports). La plupart des organisations sportives dépendent
beaucoup des recettes de la loterie (certaines ONG dépendent à 80% de ces recettes et
du financement public).

La loi nationale sur le sport du 30 juin 1998 établit la base juridique


et organisationnelle générale du sport. L’Estonie a adopté un modèle
de législation interventionniste en matière de sport. Le Conseil
sportif estonien, qui a statut de comité intergouvernemental, a pour
rôle de coordonner et de conseiller l’Etat. Les quinze comtés du pays sont chargés de
mettre en œuvre la politique nationale du sport au niveau régional. Le gouvernement a
joué un rôle important dans la mise en place d’une base démocratique dans le sport. Le
mouvement sportif estonien s’est consolidé en l’an 2000. Le Congrès sportif estonien
(gouvernement + mouvement sportif) a adopté en 1998 une Charte sur le sport. En
moyenne, les organisations sportives reçoivent les deux tiers de leur financement sous
forme de subvention de l’Etat et des collectivités locales, le tiers restant provenant de
sources privées.

La Finlande suit un modèle de législation non interventionniste en


matière de sport. En vertu de la loi sur le sport, l’Etat et les
municipalités ont la responsabilité limitée de mettre en place les
conditions générales préalables à l’exercice physique. Aussi, le
ministère de l’Education accorde des subventions aux municipalités, en fonction de la
population, pour les aider à assumer leurs fonctions dans le domaine du sport.
L’organisation de l’exercice physique relève principalement des organisations sportives
pertinentes. Le mouvement sportif finlandais n’est pas consolidé : le Comité olympique
finlandais est membre de la Fédération sportive finlandaise (FSF) mais fonctionne
comme une entité distincte. La FSF a récemment adopté un texte censé définir les
principes de gouvernance et d’administration du sport. Certaines fédérations
finlandaises ont d’ores et déjà pris des mesures juridiques pour appliquer ces principes.

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Plus de 95% des contributions publiques au sport viennent des recettes des loteries et
des jeux de paris. En moyenne, les fédérations sportives nationales reçoivent 75% de
leur revenu des cotisations des membres et des parrainages.

En vertu de la loi de 2000 sur le sport, qui réaffirme le principe de


collaboration étroite entre l’Etat et le mouvement sportif, la France
suit un modèle de législation interventionniste dans le domaine du
sport : le mouvement sportif du pays fonctionne sur une base
réglementaire déterminée par la loi. Cependant, les fédérations ont bénéficié d’un grand
degré d’autonomie pour développer le mouvement sportif du pays : par délégation, elles
ont le pouvoir d’organiser et de promouvoir la pratique sportive. Toutes les
organisations sportives en France ont été créées conformément aux dispositions de la loi
sur les associations du 1er juillet 1901. Toutes les associations sportives suivent des
règles de représentation démocratique. En France, les deux principales sources de
financement du sport sont le budget de l’Etat et le Centre national pour le
développement du sport (qui est un établissement public administratif qui contribue au
financement des politiques territoriales du sport menées conjointement par les
associations et les collectivités locales. Cet établissement dispose de recettes affectées
par la loi de finances : d’une part, le prélèvement sur les sommes misées sur les jeux
exploités en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer par la
Française des Jeux ; d’autre part, le produit de la contribution sur la cession des droits de
diffusion de manifestation ou de compétitions sportives à un service de télévision).

La Constitution allemande ne comporte pas de référence spécifique


au sport et il n’existe pas de loi spécifique sur le sport au niveau
fédéral. C’est au niveau des provinces (Länder) que s’effectue la
majorité de l’implication gouvernementale dans le sport.
L’Allemagne a adopté une législation non interventionniste. Au niveau des Länder, la
promotion du sport est réglementée par des directives et des instructions régionales. Le
ministère de l’Intérieur est responsable du sport au niveau fédéral et s’occupe des
questions d’importance nationale dans le sport (représentation dans les compétitions
internationales, relations sportives internationales…). La construction et l’entretien des
installations sportives relèvent fondamentalement de la responsabilité des
municipalités. En Allemagne, le mouvement sportif n’est pas consolidé : la Confédération
Allemande des Sports (DSB) est distincte du Comité National Olympique. Par principe, la
DSB respecte l’autonomie financière et technique de ses membres. La plupart des
organisations sportives fonctionnent selon les règles des associations prévues par le
Code civil allemand. Dans certains Länder, les ressources financières accordées aux

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organisations sportives proviennent du budget fédéral ; dans d’autres, les organisations
sportives sont financées par les recettes de la loterie. Le mécénat constitue une source
importante de financement pour les fédérations.

En 2001, un amendement constitutionnel a redistribué les pouvoirs


législatifs de l’Etat et des régions, notamment en matière de sport : la
réglementation des activités sportives relève désormais d’une
législation convergente entre les autorités régionales et l’Etat. L’Italie
suit un modèle de législation interventionniste. Des décrets législatifs récents (1999,
2002 et 2004) donnent aux organisations sportives un grand rôle à jouer, en
coordination avec le CONI. Le CONI conserve son statut d’organe public non
gouvernemental, tout en exerçant les fonctions d’une confédération sportive nationale et
d’un comité national olympique. Les fédérations sportives nationales ont cessé d’être
des organes du CONI (statut public) et ont acquis une personnalité morale privée.
Depuis 2002, une entreprise de services (la Coni Servizi S.p.A.) a été créée et constitue
l’ « instrument de travail » du CONI et une autorité administrative distincte gère la
loterie. Le mouvement sportif italien reste cependant consolidé. Les règles de
gouvernance établies au sein du CONI sont un bon exemple d’autorégulation du
mouvement sportif. Le gouvernement central ne verse au secteur sportif aucune
indemnité directe annuelle. Les lois et décrets qui réglementent le système des loteries
sportives au profit du CONI constituent la principale forme d’assistance publique au
mouvement sportif central du pays.

Les Pays-Bas ne possèdent pas de loi sur le sport, mais de


nombreuses mesures réglementaires concernent son domaine. La
politique de l’état en matière de sport est non interventionniste et il a
été décidé de laisser une plus grande responsabilité aux partenaires
non gouvernementaux. Le rôle du Ministère des Affaires Sanitaires, Sociales et Sportives
est d’abord celui de déterminer le cadre général des activités sportives. Les autorités
provinciales jouent un rôle de plus en plus important dans le domaine du sport. Les
Pays-Bas ont un mouvement sportif consolidé ; le CNO-FSN (Comité National
Olympique-Fédération sportive néerlandaise) représente les intérêts de ses membres et
fait également office d’interlocuteur politique du mouvement sportif auprès de l’Etat. En
vertu de la législation nationale sur la loterie, le CNO reçoit directement un certain
pourcentage des ces recettes.

Synthèse – Systèmes de gouvernance du sport en Europe – Déc. 2009


Le pays a adopté un modèle de législation non interventionniste : il
n’a pas de Constitution écrite ni de cadre législatif général pour le
sport. Le cabinet des Sports, qui est chargé d’identifier les priorités
stratégiques, regroupe les ministres des Sports et d’autres personnes étroitement
impliquées dans le développement du sport au Royaume-Uni. Dans le système en
vigueur, les conseils des sports sont des agences chargées de développer et de financer
le sport. Ce mandat vise à respecter l’autonomie complète du mouvement sportif (même
s’ils jouent un rôle important dans les activités sportives du pays par leur apport
financier considérable et la création de partenariats importants avec le mouvement
sportif). Le mouvement sportif au Royaume-Uni n’est pas consolidé. Il n’existe pas une
confédération nationale non gouvernementale des sports pour l’ensemble du Royaume-
Uni. En 2001, le gouvernement a lancé, par l’entremise de UK Sports, le Programme de
modernisation destiné à aider les instances dirigeantes sportives à améliorer leur
administration, avec pour objectif de garantir l’intégrité et l’efficacité des dépenses
publiques en matière de sport. Les deux principales sources de financement du sport au
Royaume-Uni sont les subventions de l’Etat et les recettes de la loterie. Les collectivités
locales sont de loin les plus grands financiers du sport. Les conseils des sports
administrent également un système d’incitation visant à développer le mécénat des
organisations sportives.

Synthèse – Systèmes de gouvernance du sport en Europe – Déc. 2009

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