ELABORE PAR
Juin 2017
Sommaire
Le résultat comptable est déterminé sur la base du principe de la créance acquise et de la dette
certaine, soit des produits réalisés et des charges engagées. Pour les ventes, la créance est
considérée née au cours de l’exercice de la livraison et fait partie des produits dudit exercice.
Pour les services, la créance prend naissance durant l’exercice au cours duquel intervient leur
achèvement. Cependant, pour les prestations continues, tels que les loyers, le rattachement des
produits aux exercices s’effectue au fur et à mesure de l’exécution du service.
Le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable en procédant aux réintégrations
et déductions visant à se conformer à la législation fiscale ou résultant des dispositions
d’avantages fiscaux.
Le modèle du tableau de détermination du résultat fiscal établi par l’administration fiscale
retient comme base de départ pour le calcul du résultat fiscal imposable, le résultat net après
modifications comptables. (NC 26/2016 et NC 13/2013)
Les produits réalisés au titre d’un exercice doivent, indépendamment de tous critères
(recouvrement, facturation…), faire partie du résultat du même exercice.
1. Conditions de fonds
b. Les charges doivent être engagées dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui exclut, à titre
d’exemple, les dépenses à caractère personnel du dirigeant ou de sa famille ;
c. Les charges doivent se traduire par une diminution de l’actif, tel n’est pas le cas, à titre
d’exemple, des immobilisations qui ont une contrepartie à l’actif du bilan : fonds de
commerce, terrain ;
d. Les charges ne doivent pas être exclues du résultat fiscal par une disposition expresse
de la loi, c’est le cas, à titre d’exemple, des dépenses liées à l’acquisition, à l’entretien
ou à la location des résidences secondaires non liées directement à l’activité de
l’entreprise.
2. Conditions de forme
a. Les charges doivent être comptabilisées au cours de l’exercice auquel ils se rapportent.
Ainsi, les frais ne sont déductibles que des résultats de l’exercice au cours duquel ils
ont été engagés et comptabilisés ;
b. Les charges doivent être appuyées de justifications suffisantes. Il s’agit des factures ou
tout autre document apportant la preuve de la réalité de ces frais ;
c. Les charges doivent être portées sur un état à joindre à la déclaration annuelle de
l’impôt sur les revenus, c’est le cas, à titre d’exemple, des dons, des subventions, des
provisions… ;
d. Les charges doivent être portées sur une déclaration dans les conditions et délais
prévues par la législation en vigueur, c’est le cas, à titre d’exemple, de la déclaration
prévue par le paragraphe III de l’article 55 du code de l’IRPP et IS. (déclaration de
l’employeur).
Les charges relatives aux établissements situés à l’étranger ne sont pas déductibles en Tunisie
du fait qu’elles se situent en dehors du champ territorial de l’IS tunisien.
En outre, les déficits dégagés par lesdits établissements ne sont pas, déductibles fiscalement
en Tunisie puisqu’ils se situent, aussi, en dehors du champ territorial de l’IS tunisien. De ce
fait, ces déficits doivent faire l’objet d’une réintégration lors de la détermination du résultat
fiscal.
1.2. Quote-part des frais de siège imputable aux établissements situés à l’étranger frais
du siège (22/2013)
Les charges supportées par la société mère ou l’une des sociétés du groupe aux lieu et place
des autres sociétés membres sont réparties entre toutes les sociétés bénéficiaires des services
chacune dans la limite de la quote-part des frais et charges relatifs aux services effectifs dont
elle a bénéficié.
Dans le cas où il est impossible d’affecter les charges correspondant à chaque société, la
répartition peut avoir lieu selon une méthode de répartition objective, soit par exemple en se
basant sur le chiffre d’affaires de chaque société concernée par la répartition des charges par
rapport au chiffre d’affaires total de toutes les sociétés du groupe. Le chiffre d’affaires pris en
considération, dans ce cas, est celui réalisé au cours de l’exercice concerné par la répartition.
Dans le cas où la répartition des charges a lieu au fur et à mesure de leur engagement, le
chiffre d’affaires mensuel du même exercice peut être adopté. La répartition peut avoir lieu,
également, sur la base la superficie occupée par chaque société pour le cas d’une charge
relative à l’occupation de locaux ou sur la base du partage du temps de travail (time sheet)
pour le cas des certains services.
Pour les charges des établissements stables tunisiens des entreprises étrangères, le bénéfice
imputable à un établissement stable tunisien d’une entreprise étrangère doit s’entendre du
bénéfice que cet établissement aurait pu réaliser s’il avait constitué une entreprise distincte et
séparée exerçant des activités identiques ou analogues dans des conditions identiques ou
analogues et traitant en toute indépendance avec l’entreprise dont il constitue un établissement
stable.
Le résultat imposable de cet établissement est déterminé après déduction des charges se
rapportant à l’activité de l’établissement, y compris les frais de direction effective et les frais
généraux d’administration engagés soit en Tunisie soit ailleurs.
- Les frais et charges directs engagés par le siège pour le compte exclusif de
l’établissement stable tunisien ;
- D’une quote-part des frais généraux d’administration (management fees)
Toutefois, les frais généraux d’administration engagés par le siège pris en compte pour la
détermination de la quote-part déductible au niveau de l’établissement stable ne doivent pas
comprendre notamment :
− Les charges et les amortissements afférents aux éléments de l’actif qui ne génèrent pas
des bénéfices à l’établissement stable sis en Tunisie ;
− Les charges directes dépensées au profit de l’établissement puisqu’elles sont
déductibles totalement, et ce, pour éviter que lesdites charges soient déduites
totalement ;
− Tous les frais et charges qui n’ont aucune relation avec l’activité de l’établissement
stable sis en Tunisie.
Etant signalé que la déduction au niveau de l’établissement stable doit avoir lieu dans la limite
du remboursement des frais réels, ce dont il résulte que l’excédent éventuellement facturé par
le siège ne serait pas admis en déduction au niveau de l’établissement stable.
1.4. Charges sur voitures de tourisme d’une puissance supérieure à neuf chevaux (TVA
NC 20/2016)
Les dépenses de location ainsi que les dépenses d'entretien, de fournitures, de carburant et de
vignette engagées au titre des véhicules de tourisme d'une puissance de 10 chevaux fiscaux et
plus, et ne faisant pas l’objet principal de l’exploitation (agence de voyage, auto-école,
location voiture…), ne sont pas déductibles pour la détermination du résultat fiscal. Ces
dépenses doivent être réintégrées pour leur montant total.
En revanche, les primes d'assurance, les frais de gardiennage de ces véhicules et les frais de
personnel y afférents (chauffeur) restent totalement déductibles (la loi n’a pas mentionnée la
non déductibilité de ces dernières). (Article 14-5 du code de l’IRPP et de l’IS)
1.8. Les jetons de présence autres que correspondant à un remboursement de frais (NC
11/2017)
Ces charges ne sont déductibles que pour la fraction estimée équivalente au remboursement
des frais de présence aux réunions du conseil d'administration. (Article 48- VI du code de
l'IRPP et de l’IS). La doctrine administrative a admis la déduction de ces jetons dans la
limite de 1 000 dinars par administrateur et par séance du conseil pour les membres résidents
en Tunisie lorsque le conseil est tenu en Tunisie et de 3 000 dinars par personne et par conseil
pour les non résidents et pour les résidents lorsque le conseil à lieu à l’étranger.
Le montant de 100 dinars est relevé à 500 dinars pour les établissements bancaires. Tout
montant recouvré après la déduction de la perte doit faire partie du résultat imposable de
l’exercice au cours duquel a eu lieu le recouvrement.
La LF 2016 (article 24) a supprimé la condition relative à la non continuation par l'entreprise
à entretenir des relations d'affaires avec le débiteur pour la déduction des créances
abandonnées par les personnes morales prêtant des services au public (STEG, SONEDE…).
Sont déductibles de l'assiette imposable de l'exercice au cours duquel est intervenu l'abandon,
les créances en principal et en intérêts abandonnées par les banques (établissements financiers
de leasing et les établissements financiers de factoring : avant 2010) au profit des entreprises
en difficultés et ce, dans le cadre du règlement amiable ou du règlement judiciaire prévus par
la loi n° 95-34 du 17 avril 1995, relative au redressement des entreprises en difficultés
économiques.
Le bénéfice de cet avantage est subordonné à la production par l'établissement bancaire, à
l'appui de la déclaration annuelle de l'impôt sur les sociétés, d'un état détaillé des créances
abandonnées indiquant le montant de la créance, en principal et en intérêts, l'identité du
bénéficiaire de l'abandon et les références des jugements ou des arrêts en vertu desquels a eu
lieu l'abandon.
La LF 2010 a permis d’étendre l’application de cette disposition aux entreprises autres que
celles prévues par les paragraphes précédents, dans le cadre de la loi n° 95-34 du 17 avril
1995, relative au redressement des entreprises en difficultés économiques à condition que :
− l’entreprise qui a abandonné la créance ainsi que l’entreprise bénéficiaire de
l’abandon doivent être légalement soumises à l’audit d’un commissaire aux comptes,
et leurs comptes au titre des exercices précédant l’exercice de l’abandon et non
prescrits doivent avoir été certifiés, sans que la certification par le commissaire aux
comptes comporte des réserves ayant une incidence sur la base de l’impôt,
− La production par l’entreprise qui abandonné la créance, à l’appui de la déclaration
annuelle de l’impôt sur les sociétés de l’exercice de l’abandon, d’un état détaillé des
créances abandonnées indiquant le montant de la créance, en principal et en intérêts,
l’identité du bénéficiaire de l’abandon et les références des jugements ou des arrêts en
vertu desquels a eu lieu l’abandon.
Notons que les déficits enregistrés depuis plus de quatre années, peuvent être déduits des
revenus exceptionnels réalisés par les sociétés suite au bénéfice de l’abandon des dites
créances dans le cadre de la loi n°95-34 du 17 avril 1995, et ce, dans la limite des revenus
exceptionnels réalisés et s’il est inférieur au bénéfice de l’exercice au cours duquel l’abandon
est constaté en produit exceptionnel.
La déduction s’effectue, dans ce cas, dans la limite des déficits enregistrés depuis une période
qui n’excède pas dix années lors de l’année de la déduction avec respect des conditions
suivantes :
• Les comptes au titre des exercices au cours desquels les déficits ont été enregistrés ont
été certifiés par un commissaire aux comptes et sans que la certification ne comporte
des réserves ayant une incidence sur l’assiette de l’impôt.
• Joindre, à l’appui de la déclaration annuelle de l’impôt sur les sociétés de l’année de
la déduction des déficits enregistrés depuis plus de quatre années, un état détaillé
indiquant le montant des déficits qui n’ont pas été déduits des résultats des exercices
antérieurs, l’année de leur enregistrement, le montant des créances abandonnées et
l’année du bénéfice de l’abandon. (NC 15/2010)
perte définitive ou lorsque l'insolvabilité est constatée par un procès-verbal de carence établi
par un huissier notaire sur la base d'un jugement.
1.10. Les pertes de change « non réalisées » sur dettes et créances en devises (NC
20/2007)
Toute perte de change non réalisée et comptabilisée n’est pas déductible fiscalement tant qu’il
n’y a pas encaissement ou paiement de la créance ou de la dette.
1.11. Intérêts excédentaires des comptes courants des associés (NC 18/2004 : Exemple 1)
Les comptes courants associés peuvent donner lieu à rémunération fiscalement déductible
dans les conditions suivantes :
1- La société versante doit être une société de capitaux (SARL ou SA) ; et
2- Le capital social doit être au préalable, intégralement libéré (ce qui est toujours le cas
pour une SARL).
Exemple :
Soi une société qui a enregistré au titre de l’exercice 2015 un résultat fiscal bénéficiaire de
580 000 dinars. Ce dernier tient compte de la déduction d’un montant de 83 000 dinars
représentant les intérêts des sommes qui ont été prêtées par un associé. Le taux applicable
pour le décompte des intérêts est de 10%. Le capital de la société de 1 300 000 dinars et qui
est totalement libéré a été relevé à 2 000 000 dinars le 01/09/2015.
Du 01/01/2015 31/08/2015 : 1 300 000*50%*8%*8/12 = 34 666 dinars
Du 01/09/2015 31/12/2015 : 830 000*8%*4/12 = 22 133 dinars
(On a pris 830 000 car il est < à 50% des 2 000 000 de dinars)
Le total des intérêts déductibles = 56 799 < 83 000 à réintégrer 26 201 dinars.
1.13. Les moins value sur cession des actions ou des parts sociales des organismes de
placement collectif en valeurs mobilières résultant de la distribution des bénéfices
L’article 53 de la loi n°2007-70 du 27 décembre 2007 portant sur la loi de finances pour
l’année 2008 a limité la déduction de la moins-value provenant de la cession des actions ou
parts des organismes de placement collectif en valeurs mobilières inscrites à un bilan à la
dépréciation de la valeur liquidative ne résultant pas de la distribution des bénéfices ou
revenus.
Pour la détermination de la moins-value non déductible, les dividendes à prendre en
considération sont ceux résultant de la dernière distribution effectuée avant l’opération de
cession des titres par les bénéficiaires des dividendes.
Exemple :
Soit une société anonyme qui a enregistré au titre de l’exercice 2015 un résultat bénéficiaire
de 880 000 dinars. Ce résultat tient compte de la déduction d’une perte de 80 000 suite à la
cession des titres SICAV qu’elle a acquis en 2013 pour 100 000 dinars et au titre desquels,
elle a réalisé au cours de l’exercice 2014 des dividendes de 60 000 dinars. Ces derniers n’ont
pas subi l’impôt car ces dividendes sont déductibles de l’assiette imposable.
Dans ce cas, la moins-value correspondante aux dividendes doit être réintégrer ; soit
60 000 dinars.
…….
-80 000
Bénéfice comptable = 880 000
+ 60 000
Bénéfice fiscal = 940 000
1.14. Impôts directs supportés aux lieu et place d’autrui (Article 14-2 du code de l’IRPP
et de l’IS) (NC 03/2015 et 18/2009)
L’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés y compris la retenue à la source y afférente,
supporté à la place du redevable réel ne sont pas admis en déduction pour la détermination du
bénéfice (Article 14.2 tel que modifié par l’article 39 de LF 2014).
Jusqu’au 31 décembre 2014, toutes retenues à la source au titre de l’IR ou de l’IS non opérées
sur les montants payés aux non-résidents en Tunisie sont considérées à la charge du débiteur
domicilié ou établi en Tunisie sachant que cette non déductibilité des retenues ne s’applique
qu’aux retenues applicables aux redevances versées aux personnes non résidentes ni établies
en Tunisie et non les redevances versées elles-mêmes.
L’article 23 de la loi de finances pour l’année 2015 a étendu la prise en charge de la retenue à
la source non opérée ou insuffisamment opérée par le débiteur à tous les montants objet d’une
retenue à la source libératoire (sur les montants payés à des résidents ou non-résidents) au titre
de l’IR ou de l’IS en confirmant sa liquidation selon la formule de prise en charge fiscale
Exemple :
Reprenons les données de l’exemple précédent et on suppose que le bénéfice de 880 000
dinars prend en compte également de la déduction des honoraires payés à un avocat non
résident non établi en Tunisie de 40 000 dinars et l’impôt correspondant a été pris en charge
par la société.
On applique la formule de prise en charge : 100*15 = 17,64%
100-15
40 000*17,64% = 7 056 dinars
Le résultat fiscal = 880 000 + 60 000 (-value SICAV) + 7 056 = 947 056 dinars
Pour les honoraires de 40 000 dinars, cette charge reste déductible dans le cas où elle
est déclarée au niveau de la déclaration de l’employeur et déposée dans les délais
légaux.
Toutefois, les subventions d’investissement peuvent ne pas faire l’objet d’une imposition
lorsqu’elles sont :
a. accordées à des entreprises bénéficiaires d’avantages fiscaux au titre des bénéfices de
l’activité, dans ce cas la subvention bénéficie du même régime fiscal des bénéfices de
l’activité.
Exemple :
Supposons qu’une SARL implantée dans une ZDR depuis 2010 ait obtenu au cours de l’année
2012 une prime d’équipement s’élevant à 80 000 dinars utilisée pour l’acquisition d’un
équipement amortissable au taux de 15%.
Supposons que ladite société ait réalisé au titre de la même année un bénéfice net de 724 000
dinars réparti comme suit :
• 517 000 dinars au titre de l’exploitation ;
• 65 000 au titre de la plus-value de cession de ses participations au capital d’une société
anonyme ;
• 130 000 dinars au titre de produits divers ;
• 12 000 dinars représentant l’équivalent de l’annuité d’amortissement de la subvention.
Dans ce cas, son bénéfice imposable au titre de l’année 2012 est déterminé comme suit :
• Bénéfice global net : 724 000
• Déduction des bénéfices provenant de l’exploitation : 729 000 – 65 000 – 130 000 =
529 000
• Bénéfice imposable 724 000 – 529 000 = 195 000
Le bénéfice qui sert de base pour la détermination des bénéfices déductibles ne comprend pas
les profits et gains exceptionnels non concernés par l’avantage fiscal à savoir dans ce cas
précis la plus-value de cession de ses participations (65 000) et les produits divers (130 000).
Par contre, il tient compte de la quote-part de la subvention.
Le même principe s’applique pour les subventions d’exploitation et d’équilibre dans le sens
où elles ont le même traitement fiscal que le bénéfice de l’activité (NC 16/2016).
1.22. Moins value non réalisée sur titres cotés très liquides
Comptablement, à chaque date de clôture de l’exercice, les titres côtés qui sont très liquides
sont comptabilisés à la valeur de marché selon le cours moyen journalier du dernier mois de
l’exercice et les moins-values dégagées sont portées en charges financières de l’exercice.
Fiscalement, toute moins value ainsi comptabilisée en charges financières n’est pas déductible
fiscalement tant qu’il n’y a pas cession des titres.
2. AMORTISSEMENTS (22/2008)
Ils sont déductibles dans la limite des taux fixés par le décret n°2008-492.
2.1. Amortissements non déductibles relatifs aux :
a. Amortissements non déductibles relatifs aux établissements situés à l’étranger
Comme pour les charges, les amortissements relatifs aux établissements situés à l’étranger ne
sont pas admis en déduction du fait qu’ils se situent hors du champ territorial de l’IS tunisien.
Exemple :
Soit une entreprise qui a enregistré au titre de l’exercice 2013 des amortissements
correspondant aux éléments d’actifs suivants :
- Un camion acquis le 02/01/2013 mis en service à la même date et qui a été amorti sur
3 ans sachant que la valeur d’acquisition est de 90 000 dinars ;
- Des équipements acquis dans le cadre d’un contrat de leasing pour une valeur de
200 000 dinars sachant que la durée d’utilisation est de 10 ans.
Sachant qu’en vertu de la législation en vigueur, le taux d’amortissement du matériel
de transport est de 20% et que la période minimale d’amortissement des équipements
dans le cadre d’un contrat de leasing est de 4 ans, la situation fiscale des
amortissements se présente comme suit :
Camion 2013 2014 2015
Amort. Comptable 30 000 30 000 30 000
Amort. Fiscal 18 000 18 000 18 000
Excédent 12 000 12 000 12 000
Cet excédent doit être réintégrer au titre des exercices 2013, 2014 et 2015 et peut être déduit
au titre des exercices 2016 et 2017 à hauteur de 18 000 dinars chaque année.
Pour les équipements : la dotation annuelle d’amortissement comptable est de 20 000 dinars
et ce durant la période 2013-2022 alors que la dotation fiscale admise (plafond) est de 50 000
durant la période 2013-2016. La société peut déduire la différence (50 000 – 20 000)
annuellement à condition de l’inscrire dans le tableau d’amortissement et le livre d’inventaire.
Remarque :
- Les amortissements sont calculés sur la base de la valeur d’acquisition H.T.V.A.
récupérable et ils commencent à courir à partir de la date de mise en service ou
d’utilisation.
- Les amortissements non déduits pour insuffisance de bénéfice ou pour résultat
déficitaire sont considérés différés et sont déductibles des résultats des exercices
ultérieurs sans limite dans le temps à conditions de les porter dans les notes aux états
financiers.
- A partir du moment où la totalité du coût d’une immobilisation prise en leasing a été
déduit fiscalement en totalité, toute nouvelle dotation aux amortissements
comptabilisée doit être réintégrée au résultat fiscal puisqu’elle a été déjà déduite
fiscalement au cours des exercices précédents.
3. PROVISIONS
Toutes les provisions (déductibles et non déductibles) doivent être réintégrer au niveau du
résultat fiscal puisqu’elles seront déduites par la suite avant la déduction des reports
déficitaires et des amortissements
4.2. Plus value de cession des actifs non comptabilisée ou insuffisamment comptabilisée
Le résultat fiscal doit comprendre la totalité de la plus value de cession des actifs. A défaut, la
valeur de l’actif en question peut faire l’objet d’une réévaluation par les services de
l’administration fiscale et dégager la plus-value réelle.
6. 50% des salaires servis aux demandeurs d’emploi recrutés pour la première fois
Les entreprises qui recrutent des demandeurs d’emploi pour la première fois bénéficient d’une
déduction supplémentaire de la charge salariale dans la limite de 50% de la charge salariale
sans dépasser 3 000 dinars par an et par employé et ce pendant 5 ans à condition que
l’entreprise exerce son activité dans le domaine fixé par les incitations fiscales relative à
l’encouragement des investissements.
Cette charge néant pas comptabilisée et par conséquent, la déduction s’effectue extra-
comptablement (charge fictive) au niveau du tableau de détermination du résultat fiscal.
7. TVA non facturée ou insuffisamment facturée au client et réclamée par les services du
contrôle fiscal dans le cadre d’une opération de vérification fiscale (NC 24/2016)
La taxe sur la valeur ajoutée réclamée par les services du contrôle fiscal dans le cadre d’une
opération de vérification fiscale peut être déduite et ce à l’exception de la taxe facturée aux
clients et la taxe sur la valeur ajoutée relative aux charges et aux amortissements non admis en
déduction. (Article 12.8 du code de l’IRPP et IS ajouté par l’article 75-5 de la LF
n°2015-53)
8. Plus value non réalisée sur les titres cotés très liquides
Comptablement, à chaque date de clôture de l’exercice, les titres côtés qui sont très liquides
sont comptabilisés à la valeur de marché selon le cours moyen journalier du dernier mois de
l’exercice et les moins-values dégagées sont portées en charges financières de l’exercice.
Fiscalement, toute plus value ainsi comptabilisée en produits financiers n’est pas imposable
fiscalement tant qu’il n’y a pas cession des titres.
les autres actifs restés en suspens et non apurés dans un délai de 180 jours sans
excéder 360 jours ;
- 100% pour les actifs compromis (classe 4) ; où les retards de paiement des intérêts ou
du principal sont supérieurs à 360 jours couvrant ainsi les actifs restés en suspens au-
delà de 360 jours.
« La condition relative à l'engagement d'une action en justice n'est pas exigible pour le
besoin de la déduction des provisions pour créances douteuses des entreprises en difficultés
économiques et ce durant la période de suspension des procédures judiciaires prévues
par la loi n° 95-34 du 17 avril 1995 relative au redressement des entreprises en
difficultés économiques telle que modifiée et complétée par les textes subséquents ».
(Article 21 § 1 de la loi des finances pour l’année 2007)
Pour bénéficier de ces déductions, les entreprises sont tenues de joindre à leur déclaration de
l'impôt sur le revenu un état détaillé des provisions constituées. « Cet état doit mentionner les
références de la décision de suspension des procédures judiciaires pour les provisions
déductibles relatives aux créances des entreprises en difficultés économiques ». (Article
21 § 2 de la loi des finances pour l’année 2007).
Remarque : Puisque la loi n°95-34 a été abrogée par la loi n°2016-36, les provisions
constituées au titre des créances des entreprises en difficultés économiques ne seraient
déductibles que si une action en justice est engagée contre cette entreprise puisque la nouvelle
loi de 2016 a mis fin à la suspension des procédures judiciaires contre ce type d’entreprises.
Les dispositions relatives aux provisions pour créances douteuses ne sont pas applicables aux
personnes physiques qui tiennent une comptabilité simplifiée.
d. Limite de déduction des provisions pour créances douteuses pour dépréciation des stocks
destinés à la vente et pour dépréciation des actions cotées en bourse
Le total de la dotation aux provisions pour créances douteuses, pour dépréciation des stocks
destinés à la vente et pour dépréciation des actions cotées en bourse est déductible dans la
limite de 50% du bénéfice fiscal.
Le reliquat de provisions non admis en déduction au cours d'une année donnée en raison du
plafonnement à 50% du bénéfice fiscal n'est pas perdu définitivement pour l'entreprise qui a la
faculté d'opérer la déduction de ce reliquat sur les exercices ultérieurs toujours dans la limite
du plafond de 50% des bénéfices et tant que les conditions de déductibilité sont maintenues.
Remarque :
− Le bénéfice de la déduction des provisions est tributaire de la production d'états
détaillés des provisions constituées joints à la déclaration annuelle de l'impôt.
− Les provisions pour risques et charges ne sont pas fiscalement déductibles au titre de
l’exercice de leur constatation comptable.
− Toute reprise sur provision initialement non déduite doit être déduite fiscalement des
produits imposables.
e. Sort des provisions qui ne dépassent pas les limites de déduction et qui n’ont pas été
déduites de l’assiette imposable de leur constitution
Les provisions déductibles et qui n’ont pas été déduites, bien qu’elles n’aient pas dépassé
lesdites limites de déduction, ne sont plus déductibles des bénéfices des exercices ultérieurs
du fait qu’il s’agit d’un abandon volontaire de déduction d’une charge déductible pour la
détermination du bénéfice imposable des entreprises. (NC 11/2006)
Exemple :
Soi une entreprise qui a réalisé un résultat fiscal de 880 000 dinars après réintégration des
provisions comptabilisées au titre de :
- Créances douteuses de 130 000 dinars sans intenter une action en justice ;
- Créances douteuses de 200 000 dinars au titre de créances pour lesquelles l’entreprise
a intenté une action en justice ;
- Dépréciation de stock de MP pour 80 000 dinars et dont le prix de revient est de
250 000 dinars ;
- Dépréciation de stock de marchandises pour 250 000 dinars et dont le prix de revient
est de 320 000 dinars ;
- Provision pour actions non cotées pour 75 000 dinars ; et
- Provision pour actions cotées pour 455 000 dinars ; et
130 000 non déductible car la société n’a pas intenté une action en justice
200 000 déductible car la société a intenté une action en justice
80 000 non déductible car il ne s’agit pas de stock de M ou de PF
250 000 déductible dans la limite de 50% du PR soit 320 000*50% = 160 000
75 000 non déductible car il ne s’agit pas d’actions cotées
− Leur valeur réelle déterminée d'après le bilan de l'exercice précédant celui au cours
duquel l'option est offerte pour les autres actions et pour les parts sociales.
Exemple :
Soit une société qui a offert au cours de l’exercice 2013 à trois de ses salariés l’option de
prendre des participations dans son capital.
− La valeur des dites participations à la date de l’offre est de 20 dinars l’action.
− Le nombre est de 10 000 actions.
− Le prix unitaire offert est de 10 dinars.
− La date limite fixée de la levée de l’option est le 31/12/2016.
Si on prend l’hypothèse que les salariés ont levé l’option en Juin 2016 alors que la valeur
réelle de l’action est de 50 dinars et le bénéfice réalisé de l’exercice 2016 avant déduction des
provisions est de 1 100 000 dinars alors que les provisions déductibles au titre du même
exercice sont à l’ordre de 700 000.
Le bénéfice imposable de l’exercice 2016 :
- Bénéfice imposable : 1 100 000
- Provisions déductibles : - 550 000 (700 000 > 50% des 1 600 000)
- Moins-value : - 27 500
La première limite est de (25% * 20)*10 000 = 50 000 La limite est de
La deuxième limité est de 5%*(1 100 000 – 550 000) = 27 500 27 500
Pour tout exercice bénéficiaire, la déduction des déficits et des amortissements s’effectue
selon l’ordre suivant :
Base de départ : Résultat fiscal après déduction de provisions réintégrées provisoirement
Première étape : Réintégration des amortissements déductibles fiscalement de l’exercice.
Deuxième étape : Imputation des reports déficitaires ordinaires.
Troisième étape : Imputation de l’amortissement déductible de l’exercice.
Quatrième étape : Imputation des amortissements réputés différés.
Remarque :
− Le terme successivement signifie que le report déficitaire doit être imputé sur les
résultats des cinq exercices qui suivent immédiatement l’exercice au titre duquel le
déficit a été enregistré et ce peu importe que les résultats des dits exercices soient
bénéficiaires ou déficitaires.
− Du fait que le report déficitaire est limité à cinq ans, la législation fiscale permet la
déduction de ces déficits avant la déduction de l’amortissement de l’exercice. A cet
effet, l’entreprise a le droit de réintégrer les amortissements de l’exercice et déduire
par la suite les déficits antérieurs.
− En cas de non déduction par l’entreprise du déficit ou des amortissements réputés
différés des exercices antérieurs sur les résultats bénéficiaires des années suivant celles
ayant constaté les déficits ou les amortissements réputés différés, elle perd
définitivement le droit au report des déficits et des amortissements en question dans la
limite du bénéfice réalisé (NC 27/2003).
Exemple 1 :
Soit une société qui a réalisé un bénéfice au titre de l’exercice 2016 avant déduction des
provisions est de 1 100 000 dinars alors que les provisions déductibles au titre du même
exercice sont à l’ordre de 700 000. La société a enregistré au titre de l’exercice 2011 un
déficit de 600 000 dinars dont amortissements différés de 350 000 dinars. La dotation
d’amortissement de l’exercice 2016 est de 200 000 dinars.
Le bénéfice imposable de l’exercice 2016 :
- Bénéfice imposable : 1 100 000
- Provision : - 550 000 (700 000 > 50% du 1 100 000)
- Réintégration amortissement de l’exercice : + 200 000
- Déduction déficit antérieur : - 250 000
- Déduction amortissement de l’exercice : - 200 000
- Déduction amortissements différés : - 300 000 (et non 350 000)
Résultat = 0 et reste comme amortissements différés de 50 000 puisqu’il a été déduit
seulement 300 000 dinars des 350 000 dinars (dans la limite du bénéfice imposable).
Exemple 2 :
Si on reprend les données de l’exemple précédent et on suppose que le déficit de l’année 2011
est de 1 050 000 dinars dont 800 000 dinars proviennent de déficits antérieurs.
Le bénéfice imposable de l’exercice 2016 :
- Bénéfice imposable : 1 100 000
- Provision : - 550 000 (700 000 > 50% du 1 100 000)
- Réintégration amortissement de l’exercice : + 200 000
- Total : 750 000
- Déduction déficit antérieur : - 750 000
- Déduction amortissement de l’exercice : 0
- Déduction amortissements différés : 0
Résultat = 0 et reste comme amortissements différés de 250 000 et amortissement de
l’exercice de 200 000 dinars.
Exemple 3 :
Si on reprend les données de l’exemple 2 et on suppose que le déficit a été enregistré au titre
de l’exercice 2013 et que la société a choisi de réinvestir la totalité de son bénéfice imposable
soit 550 000 dinars (après déduction des provisions).
Dans ce cas, la société perd le droit de déduire le déficit de 2013 soit mais seulement
dans la limite du bénéfice imposable c'est-à-dire dans la limite de 550 000 dinars. Le
déficit restant soit 250 000 dinars (800 000 – 550 000) reste déductible sur les
exercices des exercices suivants jusqu’à l’exercice 2018. Pour le déficit provenant des
amortissements différés reste déductible indéfiniment.
3. Amortissements
Après déduction des reports déficitaires, il y a lieu de déduire les amortissements de
l’exercice, en premier lieu, puis déduire les amortissements réputés différés en périodes
déficitaires qui sont admis en déduction successivement des résultats des exercices suivants à
condition de les porter dans les notes aux états financiers.
Les amortissements réputés différés sont reportables sans limitation dans le temps et doivent
être imputés sur les résultats des premiers exercices suivants qui laissent apparaître un
bénéfice suffisant pour les imputer.
Les dividendes des actions perçus des sociétés tunisiennes ne sont pas imposables entre les
mains des bénéficiaires et doivent, par conséquent, être déduits pour la détermination du
résultat fiscal. En revanche, les dividendes perçus de l’étranger, rattachés à un établissement
tunisien, restent imposables.
Notons que les bénéfices ou revenus distribués à partir du 1er janvier 2015 sont soumis à une
retenue à la source libératoire au taux de :
3. Plus-value de cession des actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis
cédées après l’expiration de l’année suivant celle de leur acquisition ou de leur
souscription
Compte tenu des dispositions prévues par la loi de finances pour la gestion 2011, ne sont pas
soumises à l’impôt :
• La plus-value sur cession des actions admises à la cote de la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis et acquises avant le 1er janvier 2011 ;
• La plus-value sur cession d’actions admises à la cote de la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis acquises à partir du 1er janvier 2011 et dont la cession intervient
après l’expiration de l’année suivant celle de l’acquisition ou de la souscription.
(Deuxième paragraphe du paragraphe I de l’article 11 du code de l’IRPP et IS)
4. Plus-value de cession des actions et des parts sociales réalisée par l’intermédiaire des
sociétés d’investissement à capital risque (totalement ou dans la limite de 50%) (NC
15/2012 et 18/2017)
La plus-value réalisée pour le compte des tiers personnes physiques par les sociétés
d’investissement à capital risque exerçant dans le cadre de la loi n° 88-92 du 2 août 1988
relative aux sociétés d’investissement, telle que modifiée et complétée par les textes
subséquents est exonérée de l’impôt dans la limite de 50% de son montant si l’intervention de
la SICAR est effectuée au niveau du champ libre. Cette exonération devient totale si
l’intervention de la SICAR est effectuée au niveau du catalogue (Annexe 1 NC 15/2012).
5. Plus-value de cession des parts des fonds communs de placement à risque (totalement
ou dans la limite de 50%) (NC 18/2017)
La plus-value de cession des parts des fonds communs de placement à risque est exonérée
dans les mêmes limites de la plus-value de cession des actions et des parts sociales réalisée
par l’intermédiaire des sociétés d’investissement à capital risque.
6. Plus- value de cession des parts des fonds d’amorçage (NC 12/2006)
Compte tenu des nouvelles dispositions prévues par la loi de finances pour la gestion 2011, ne
sont pas soumises à l’impôt la plus-value sur cession des parts de fonds d’amorçage prévus
par la loi n°2005-58 du 18 Juillet 2005. (Article 11.I et article 48 du code de l’IRPP et IS)
Conformément aux dispositions de l’article premier de la loi n°2005-58, lesdits fonds sont des
fonds communs de placement en valeurs mobilières ayant pour objet le renforcement des
fonds propres des projets innovants avant la phase de démarrage effectif. Ces fonds
interviennent pour aider le promoteur à exploiter les brevets d’invention, achever l’étude
technique et économique du projet, développer le processus technologique du produit avant la
phase de la commercialisation, achever le schéma de financement.
Après déduction des produits et des gains exceptionnels non éligibles aux avantages fiscaux
s’opère la déduction des bénéfices de l’activité (développement régional, agricole,
exportation…) y compris les gains exceptionnels fixés par le paragraphe I bis de l’article 11
du code de l’IRPP et IS (NC 20/2008) tels que :
- des gains de change relatifs aux ventes et aux acquisitions des entreprises dans le cadre de
l’exercice de l’activité principale,
Remarque : Pour les entreprises exportatrices, l’abandon de créances et les gains de change
doivent être liés à l’exportation.
Exemple :
Soit une société partiellement exportatrice qui a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 5 000
000 H.T. dont 60% provient de l’exportation. Le bénéfice est de 1 300 000 dinars et qui
comprend :
bourse du Maroc ;
- 70 000 dinars au titre de l’abandon de créance par son fournisseur étranger au titre de
la matière première destinée à la fabrication des produits réservés au marché local ;
- 250 000 dinars au titre de la plus-value sur cession d’un terrain ;
- 60 000 dinars de produits de la location d’un dépôt à une société totalement
exportatrice ;
- 70 000 dinars au titre d’une subvention d’encouragement à l’exportation ;
- 50 000 dinars au titre de gains de change enregistrés sur des ventes de marchandises à
l’étranger.
Bénéfice net : 1 300 000
Déduction des produits exceptionnels : - (120 000 + 35 000) = - 155 000
Déduction des bénéfices de l’activité : - (80 000 + 25 000 + 70 000 + 250 000 +
60 000) = - 485 000
Bénéfice imposable servant de base pour le calcul de la quote-part des bénéfices
provenant de l’export : 660 000 dinars = 1 300 000 – 155 000 – 485 000
Bénéfice provenant de l’export : 660 000 * 60% = 396 000 dinars
Bénéfice imposable = 1 145 000 – 396 000 dinars
Les avantages fiscaux liés à l’exploitation sont institués par la loi n° 2017-08 du 14/02/2017
portant refonte du dispositif des avantages fiscaux (qui a remplacé les le code d’incitation aux
investissements) ainsi que les diverses autres réglementations d’avantages fiscaux.
L’avantage lié à l’exploitation se traduit par un abattement total ou partiel des bénéfices
provenant de l’exploitation et produits dits exceptionnels assimilés sur l’assiette imposable
avec ou sans minimum d’impôt.
1. Les entreprises exerçant certaines activités dans les zones de développement régional
1.1. Les activités éligibles aux avantages du développement régional
a. Ancienne législation
Les activités bénéficiaires sont :
• Les industries manufacturières (à l'exclusion des certaines activités).
• Certaines activités de services.
• Le tourisme
• L'artisanat (Loi n° 99-4 du 11/01/1999)
b. Nouvelle législation
Toutes les activités économiques sont éligibles au bénéfice des avantages fiscaux au titre du
développement régional à l’exception d’une liste d’activités (liste négative) fixée par le décret
gouvernemental d’application de la loi d’investissement relatif aux incitations financières
Cette liste négative comprend les activités suivantes :
• Extraction des produits miniers et naturels ainsi que leur vente en l’état ;
• Les services financiers et d’assurances ;
• Les services rendus par les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs de
services internet ;
• Le Commerce de gros et de détail ;
• Les services des restaurants, des cafés et de la consommation sur place à l’exception
des restaurants touristiques classés ;
• La production et la distribution de l’électricité, du gaz et des hydrocarbures à
l’exception de la production des énergies renouvelables ;
• La promotion immobilière, les travaux publics et les services connexes ;
• Les services immobiliers et les services de location ;
• Les services de coiffure et d’esthétique ;
• Le transport ;
• Les agences de voyages touristiques ;
• L’agriculture, la pêche et l’aquaculture ;
• Les professions libérales ;
• Les activités para- médicales, les pharmacies et les laboratoires d’analyses médicales ;
• Les salles des fêtes ;
• Les boulangeries, les pâtisseries et confiseries industrielles ;
• La transformation des épices divers et torréfaction du café ;
• L’artisanat non structuré (employant moins de 5 employés).
Remarque :
1. Extension des activités éligibles aux avantages du développement régional à certaines
nouvelles activités qui n’étaient pas éligibles à ces avantages, il s’agit notamment :
• Les établissements d’enseignement privé (primaire, secondaire et supérieur) ;
• Les établissements sanitaires et hospitaliers (cliniques monodisciplinaires, cliniques
pluridisciplinaires, centres d’hémodialyse) ;
2. Les activités suivantes ne sont plus éligibles au bénéfice des avantages au titre du
développement régional, il s’agit notamment des activités suivantes :
• Les carrières de sable et de marbre (les carrières de pierres sont exclues depuis 2002) ;
• L’extraction et le conditionnement des eaux minérales ;
• Toutes les professions libérales (experts, conseillers, comptables, architectes…).
Les entreprises qui se situent au niveau de la ZONE 3 dite Zone Prioritaire bénéficient de la
déduction totale du revenu (IRPP) ou des bénéfices (IS) pendant les 10 premières années à
partir de la date effective d'entrée en production sans minimum d'impôt et d'une déduction de
50% du revenu ou des bénéfices pendant les 10 années suivantes avec application du
minimum d'impôt.
b. Nouvelle législation
Les zones de développement régional sont fixées par le décret gouvernemental d’application
de la loi d’investissement.
Les zones de développement régional ne sont plus réparties en 3 groupes (premier groupe,
deuxième groupe et zones prioritaires) mais en 2 groupes seulement.
Ce nouveau découpage des zones de développement régional concerne toutes les activités
éligibles de la même manière sans aucune distinction ce qui signifie la suppression du
découpage spécifique pour les activités touristiques selon le mode du produit touristique
(zones pour le tourisme saharien, zones pour le tourisme thermal, zones pour le tourisme vert
et écologique, zones pour le tourisme culturel …)
• Les projets implantés dans les zones de développement régional du premier groupe :
Déduction totale des revenus ou bénéfices provenant de l’activité pendant les 5
premières années à partir de la date d’entrée en activité effective et ce nonobstant le
minimum d’impôt prévu par les articles 12 et 12 Bis de la loi de promulgation du code
de l’IR et de l’IS ;
• Les projets implantés dans les zones du deuxième groupe : Déduction totale des
revenus ou bénéfices provenant de l’activité pendant les 10 premières années à partir
de la date d’entrée en activité effective et ce nonobstant le minimum d’impôt prévu
par les articles 12 et 12 Bis de la loi de promulgation du code de l’IR et de l’IS.
Remarque :
1. Choix d’avantages : Dans une prise de position 959 du 4 juillet 2000, la DGELF a précisé
que lorsqu’un investissement est éligible aux avantages du développement régional et du
développement agricole, il appartient de choisir entre les deux régimes d’avantages et de
demander la mention de son choix sur l’attestation de dépôt de déclaration.
De plus, il suffit pour bénéficier des avantages du développement régional d’être établi dans
une zone de développement régional et d’avoir déposé une déclaration d’investissement
même lorsque l’attestation de dépôt de déclaration ne mentionne pas le bénéfice de tels
avantages (prise de position 1774 du 30 décembre 2000).
2. Cumul des avantages avec l’exportation : Dans les prises de position 970 du 23 avril
2007, 1783 et 1784 du 23 octobre 2007, et du 13 novembre 2007, la DGELF a précisé que
l’entreprise totalement exportatrice établie dans une zone de développement régional peut
cumuler les avantages de l’incitation à l’exportation et l’avantage de la déduction totale des
investissements bénéficiaires du développement régional pour les ventes locales.
b. Nouvelle législation
Seules les activités agricoles et de pêche sont éligibles au bénéfice des avantages fiscaux au
titre du développement agricole.
Ne sont plus éligibles au bénéfice des avantages fiscaux du développement agricole :
• Les activités de première transformation des produits agricoles et de pêche (huilerie,
conditionnement des produits agricoles…)
• Les activités de services liés au secteur agricole et de pêche (centres de collecte du
lait, transport frigorifique des produits agricoles et de pèche…)
Il est à noter aussi, que la DGELF dans une prise de position 709 du 19 juin 2006 a précisé
que le minimum d’impôt de 0.1% du CATTC local ne s’applique pas aux entreprises
bénéficiaires des incitations au développement agricole durant la période de la déduction
totale des bénéfices provenant de l’exploitation.
Finalement, il est à préciser que les sociétés agricoles ne sont pas tenues de procéder au
dépôt des déclarations d’acomptes provisionnels que dans le cas où elle réalise des revenus
accessoires imposables.
b. Nouvelle législation
Déduction totale des revenus ou bénéfices provenant de l’activité pendant les 10 premières
années à compter de la date d’entrée en activité effective et ce nonobstant le minimum
d’impôt prévu par les articles 12 et 12 bis de la loi de promulgation du code de l’impôt sur le
revenu et de l’impôt sur les sociétés.
A l’expiration de la période de déduction totale :
• Réduction de l’impôt sur les sociétés à 10% pour les sociétés ;
• Déduction des 2/3 de l’assiette imposable pour les personnes physiques.
3. L'exportation
3.1. Définition des opérations d'exportation
a. Ancienne législation
Sont considérées comme opérations d'exportation :
Les exportations directes à savoir :
• Les ventes de marchandises à l'étranger.
• Les prestations de services à l'étranger.
• Les services réalisés en Tunisie et dont l'utilisation est destinée à l'étranger.
Les exportations indirectes: Les ventes de marchandises acquises localement et les
prestations de services :
• Aux entreprises totalement exportatrices régies par le code d'incitations aux
investissements,
b. Nouvelle législation
Sont considérées opérations d’exportation :
• la vente de produits et de marchandises produits localement, la prestation de services à
l'étranger et les services rendus en Tunisie et utilisés à l'étranger,
• la vente de marchandises et de produits des entreprises exerçant dans les secteurs de
l’agriculture et de la pêche, des industries manufacturières et de l’artisanat aux
entreprises totalement exportatrices telles que définies ci-dessous, aux entreprises
établies dans les parcs d’activités économiques prévus par la loi n°92-81 du 3 août
1992 telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et ce, à condition que
ces marchandises et produits constituent une composante du produit final destiné à
l’exportation et aux sociétés de commerce international totalement exportatrices
prévues par la loi n°94-42 du 7 mars 1994 telle que modifiée et complétée par les
textes subséquents.
• les prestations de services aux entreprises totalement exportatrices telles que définies
ci-dessous, aux entreprises établies dans les parcs d’activités économiques et aux
sociétés de commerce international totalement exportatrices susvisées, dans le cadre
des opérations de sous-traitance et exerçant dans le même secteur ou dans le cadre de
services liés directement à la production, fixés par un décret gouvernemental, à
l'exception des services de gardiennage, de jardinage, de nettoyage et des services
administratifs, financiers et juridiques.
Ne sont pas considérés opérations d’exportation, les services financiers, les opérations de
location d'immeubles, les ventes de carburants, d’eau, d’énergie et des produits des mines et
des carrières.
n'existe aucune limitation quant à l'activité exercée. Ainsi, toute activité totalement
exportatrice est éligible au régime du code d'incitations aux investissements.
Sont également considérées totalement exportatrices les entreprises travaillant
exclusivement avec les entreprises suivantes:
• Les entreprises totalement exportatrices.
• Les entreprises établies dans les parcs d'activités économiques.
• Les organismes financiers et bancaires travaillant essentiellement avec les non-
résidents.
• Les entreprises totalement exportatrices peuvent être autorisées à réaliser des ventes
ou prestations destinées au marché local, sans pour autant perdre leur statut
d'entreprises totalement exportatrices dans les limites et aux conditions suivantes :
Pour les entreprises autres qu'agricoles : Ces entreprises peuvent écouler sur le marché
local jusqu'à 30% de leur chiffre d'affaires à l'exportation départ usine et en hors taxes réalisé
durant l'année calendaire précédente.
En ce qui concerne les entreprises nouvellement établies, la partie de la production pouvant
être écoulée sur le marché local est calculée en fonction du chiffre d'affaires export réalisé
depuis l'entrée en production.
Pour les entreprises agricoles et de pêche : Les entreprises agricoles sont considérées
totalement exportatrices lorsqu'elles exportent au moins 70% de leur production avec la
possibilité d'écouler le reliquat sur le marché local.
Les ventes locales s'effectuent selon la réglementation en vigueur en matière de commerce
extérieur, de change et de douane.
b. Nouvelle législation
Sont considérées entreprises totalement exportatrices, les entreprises qui vendent la totalité de
leurs marchandises ou de leurs produits ou rendent la totalité de leurs services à l'étranger ou
celles qui rendent la totalité de leurs services en Tunisie et qui sont utilisés à l’étranger.
Sont également considérées entreprises totalement exportatrices, les entreprises qui écoulent
la totalité de leurs produits ou rendent la totalité de leurs services conformément aux
dispositions cités ci-dessus.
L'octroi de la qualité de totalement exportateur est subordonné, pour les entreprises créées à
partir du 1er janvier 2017, au respect des dispositions de l’article 72 du code de l’IRPP et de
l’IS qui exigent notamment l’obtention d’une attestation de dépôt d’une déclaration
d’investissement.
Ces entreprises peuvent écouler une partie de leurs productions ou rendre une partie de leurs
services sur le marché local à un taux ne dépassant pas 30% de leur chiffre d’affaires à
l’export réalisé au cours de l’année civile précédente.
Pour les nouvelles entreprises, le taux de 30% est calculé sur la base de leur chiffre d’affaires
à l’export réalisé depuis l’entrée en production effective.
Cependant, n’est pas pris en considération pour le calcul du taux de 30% susvisé, le chiffre
d’affaires provenant de la prestation de services ou de la réalisation de ventes dans le cadre
d’appels d’offres internationaux relatifs à des marchés publics ou de ventes des déchets aux
entreprises autorisées par le ministère chargé de l’environnement à exercer les activités de
valorisation, de recyclage et de traitement.
En outre, ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, les revenus
ou les bénéfices réalisés des ventes des déchets susvisées.
Etant précisé que le taux de 30% est fixé sur la base du prix de sortie de la marchandise de
l’usine pour les marchandises, sur la base du prix de vente pour les services et de la valeur du
produit pour l’agriculture et la pêche.
Les procédures de la réalisation des ventes et de la prestation des services sur le marché local
par les entreprises totalement exportatrices sont fixées par un décret gouvernemental.
Remarque :
Pour les sociétés totalement exportatrices et crées avant le 01/01/2014, elles continuent de
bénéficier de la déduction totale des revenus et bénéfices provenant des exportations jusqu’à
l’expiration de la durée de 10 ans depuis l’entrée en activité.
b. Nouvelle législation
La loi n°2017-8 a maintenu le même régime d’imposition
b. Nouvelle législation
La loi n°2017-08 a subordonné le bénéfice de ces avantages à la satisfaction des conditions
prévues au titre du développement régional.
Remarque :
- Sont exclus de l'avantage de la déduction sur les bénéfices les services financiers, les
opérations de location, les ventes de carburant, d'eau, d'énergie et de produits miniers
et de carrières. De plus, dans une prise de position 1703 du 8 octobre 2007, la DGELF
a exclu du régime de la déduction de l’exportation la vente d’appareils de téléphone et
leur entretien aux entreprises totalement exportatrices.
- D’autre part, la prise de position 348 du 10 janvier 2007 a précisé que les ventes
d’immeubles pour une société immobilière à une société totalement exportatrice ne
peuvent pas être considérées comme des exportations.
- Le régime d'exonération des bénéfices applicable aux entreprises établies dans les
parcs d'activités économiques est exactement le même que celui régissant les sociétés
totalement exportatrices régies par le code d'incitations aux investissements.
b. Nouvelle législation
Les activités éligibles sont : la collecte ou la transformation ou la valorisation ou le recyclage
ou le traitement des déchets et ordures.
Les avantages fiscaux sont soumis aux mêmes conditions que celles prévues au titre du
développement régional.
Les sociétés ayant pour activité la lutte contre la pollution et la protection de l'environnement
sont imposables selon les taux suivants :
• Réduction de l’impôt sur les sociétés à 10% pour les sociétés ;
• Déduction des 2/3 de l’assiette imposable pour les personnes physiques.
5. Activités de soutien
a. Ancienne législation
Sont totalement déductibles du revenu ou bénéfices imposables, les revenus ou bénéfices
provenant des activités de soutien avec paiement d'un impôt minimum réduit.
b. Nouvelle législation
Les activités éligibles sont :
• Production et industries culturelles ;
• Recherche scientifique ;
• Animation des jeunes et encadrement de l’enfance ;
• Enseignement et formation professionnelle ;
• Etablissements sanitaires et hospitaliers ;
• Hébergement universitaire privé.
Les avantages fiscaux sont soumis aux mêmes conditions que celles prévues au titre du
développement régional.
Les sociétés ayant pour activité la lutte contre la pollution et la protection de l'environnement
sont imposables selon les taux suivants :
• Réduction de l’impôt sur les sociétés à 10% pour les sociétés ;
• Déduction des 2/3 de l’assiette imposable pour les personnes physiques.
b. Nouvelle législation
Tous les secteurs économiques sont éligibles à cet avantage à l’exception des secteurs
suivants :
• Le secteur financier ;
• Le secteur de l’énergie à l’exception des énergies renouvelables ;
• Le secteur minier ;
• Les opérateurs de télécommunications ;
• Le secteur commercial ;
• La promotion immobilière ;
• La consommation sur place.
Ces entreprises bénéficient d’une quote-part du bénéfice imposable dans la limite de :
• 100% au titre de la première année ;
• 75% au titre de la deuxième année ;
• 50% au titre de la troisième année ;
• 25% au titre de la quatrième année.
Le bénéfice de ladite déduction est subordonné au respect des mêmes conditions que celles
prévues au titre du développement régional.
b. Nouvelle législation
Ces activités ne bénéficient plus d’avantage spécifique mais seulement l’activé
d’hébergement universitaire privé a été rattachée aux activités de soutien.
b. Nouvelle législation
Aucun avantage
13. Etablissements de santé prêtant la totalité de leurs services au profit des non
résidents
a. Ancienne législation
Les établissements de santé prêtant la totalité de leurs services au profit des non résidents,
avec possibilité de prêter une partie de leurs services au profit des résidents autorisés par le
ministère chargé de la santé dans la limite de 20% du chiffre d'affaires hors TVA, bénéficient
de la déduction totale des revenus de l'activité sans minimum d'impôt durant les dix premières
années d'activité. La déduction est de 50% pour les années suivantes avec paiement du
minimum d’impôt réduit.
Le bénéfice de cet avantage est subordonné à la tenue d'une comptabilité conformément à la
législation comptable tunisienne des entreprises.
b. Nouvelle législation : Mêmes avantages
1. Dégrèvement physique
a. Ancienne législation
Les réinvestissements physiques au sein de la même entreprise sont réservés aux sociétés
régies par le code d'incitations aux investissements et certains autre régimes d’avantages
fiscaux ainsi que les revenus réinvestis dans une société ou un établissement à l'étranger ayant
pour objet exclusif la commercialisation de marchandises et de services tunisiens.
Le réinvestissement physique consiste à déduire le coût d’acquisition d’une immobilisation de
l’assiette imposable.
Aux termes de l’article 7-2° du code d’incitations aux investissements, les sociétés peuvent
investir tout ou partie de leurs bénéfices en leur sein sous réserve de remplir les conditions
suivantes :
1- L'investissement physique doit faire l'objet d'une déclaration d’investissement ;
2- Les bénéfices réinvestis doivent être inscrits dans un «compte de réserve spécial
d'investissement» au passif du bilan avant l’expiration du délai de dépôt de la
déclaration définitive au titre des bénéfices de l’année au cours de laquelle la
déduction a eu lieu et incorporés dans le capital de la société au plus tard à la fin de
l’année de la constitution de la réserve ;
3- La déclaration de l'impôt sur les sociétés doit être accompagnée du programme
d'investissement à réaliser et de l’engagement des bénéficiaires de la déduction de
réaliser l’investissement au plus tard à la fin de l’année de la constitution de la réserve.
4- Les éléments d'actifs acquis dans le cadre de l'investissement ne doivent pas être cédés
avant la fin des deux années suivant l’année d'entrée effective en production ;
5- Le capital ne doit pas être réduit durant les cinq années à compter du premier janvier
de l’année qui suit la date de l'incorporation des bénéfices investis, sauf dans le cas de
réduction pour résorption des pertes.
La déduction pour réinvestissement physique se cumule avec l'amortissement des biens
investis.
De ce fait, les réinvestissements physiques amortissables sont déduits du résultat
imposable deux fois :
• La première fois au moment de leur acquisition,
• La deuxième fois par le biais de l’amortissement.
Dans ce sens, une prise de position de l’année 2005 de la DGELF a précisé que la déduction
pour réinvestissement physique se cumule avec l’amortissement des biens investis.
b. Nouvelle législation
Déduction supplémentaire au taux de 30% au titre des amortissements des machines, du
matériel et des équipements destinés à l’exploitation, à l’exception des voitures de tourisme
autres que celles constituant l’objet principal de l’exploitation, acquis ou fabriqués dans le
cadre d’opérations d’extension, de l’assiette de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les
sociétés dû au titre de la première année à partir de la date d’acquisition, de fabrication ou du
commencement de l’utilisation, selon le cas (Paragraphe VIII de l’article 12 bis du code de
l’IRPP et IS).
2. Dégrèvement financier
Les personnes physiques et les sociétés soumises à l’IS bénéficient de la possibilité de
réinvestissement dans d’autres sociétés aux conditions suivantes (en sus des conditions
prévues au titre de la déduction des revenus ou bénéfices au titre du développement régional)
(Article 75 du code de l’IRPP et IS) :
1) Tenir une comptabilité régulière pour les sociétés et les personnes physiques relevant des
BIC et des BNC.
2) Les actions et parts sociales doivent être nouvelles.
3) Le capital de la société émettrice ne doit pas être réduit pendant 5 ans à compter du premier
janvier de l’année qui suit l’année de l’émission des titres sauf s'il s'agit de réduction pour
résorber les pertes (NC 07/2015).
b. Nouvelle législation :
Dégrèvement 100% sans minimum d’impôt des revenus et bénéfices réinvestis dans la
souscription dans le capital initial ou dans son augmentation pour les sociétés éligibles aux
avantages du développement agricole (En excluant les activités de première transformation
et les services liés).
Remarque :
A. Les limitations suivantes doivent être prises en considération en matière d’impôt sur les
sociétés.
1. Les apports en nature sont exclus du bénéfice du réinvestissement exonéré.
Dans ce sens, une prise de position(1009) du 16 juillet 2004 de la DGELF a précisé que les
apports en nature n’ouvrent pas droit au dégrèvement financier.
2. Seules les souscriptions dans les sociétés soumises à l'IS ouvrent droit au dégrèvement
financier.
4. La libération par compensation avec un compte courant n'ouvre pas droit, selon la doctrine
administrative, à l'avantage du dégrèvement financier.
7. L’avantage fiscal accordé au titre des revenus et bénéfices réinvestis fait-il l’objet de
retrait ? (NC 01/2005) :
• Dans le cas où la société qui a réalisé l’investissement a été absorbée par une autre
société avant l’expiration de la période de cinq ans ?
• Dans le cas où la société qui a réalisé l’investissement absorbe une société dans
laquelle elle détenait des participations et réduit son capital à concurrence desdites
participations avant l’expiration de la période de cinq ans ?
Réponse administrative
L’absorption d’une société ouvrant droit à l’avantage au titre des bénéfices ou des revenus
réinvestis avant l’expiration de la période de cinq ans n’entraine pas la remise en cause des
avantages fiscaux accordés au titre du réinvestissement à la condition que la société
absorbante continue à respecter la condition de non réduction du capital, sauf pour résorption
des pertes, pendant la période restante des cinq ans et ce dans la limite du capital lui revenant
de la société restante des cinq ans et ce dans la limite du capital lui revenant de la société
absorbée .
La réduction du capital par une société ouvrant droit à l’avantage au titre des bénéfices ou des
revenus réinvestis suite à l’absorption d’une autre société dans laquelle elle détenait des
participations à concurrence desdites participations n’entraine pas déchéance des avantages
fiscaux accordés au titre du réinvestissement du fait que la réduction du capital est dictée par
l’interdiction pour une société de détenir ses propres titres.
8. La réduction du capital d’une société ouvrant droit à la déduction des revenus et bénéfices
réinvestis à concurrence de la partie souscrite et non libérée entraine – t- elle la déchéance des
avantages fiscaux dont ont bénéficié les souscripteurs de la période de cinq ans ?
Réponse administrative
La déduction des sommes souscrites au capital initial ou à son augmentation des sociétés
ouvrant droit à l’avantage au titre des bénéfices ou des revenus réinvestis ne peut avoir lieu
qu’au titre des exercices au cours desquels intervient la libération des sommes souscrites ,de
ce fait , la réduction du capital objet de la souscription dans la limite des sommes souscrites et
non encore libérées n’entraine pas la remise en cause de l’avantage fiscal dont ont bénéficié
les souscripteurs au titre de la libération des sommes souscrites.
9. Annulation des titres suite à une fusion par absorption : Dans une prise de position(1790) du
mois de décembre 1999, la DGELF a précisé que les titres que l’absorbé détient sur
l’absorbante et qui sont annulés dans une opération de fusion n’entrainent pas déchéance des
avantages fiscaux.
10. Régime des pertes sur participation : Dans une prise de position (1719) du 29 Août 2008, la
DGELF a précisé que les pertes sur titres de participation ne peuvent être déduites
fiscalement qu’au titre de l’exercice au cours duquel la société émettrice a été transmise dans
le cadre de la loi n°95-34 du 17 avril 1995 relative aux entreprises en difficultés ou l’exercice
au cours duquel la société est liquidée et la constatation d’un mali de liquidation. Néanmoins,
les banques peuvent constituer des provisions pour dépréciation des titres.
12. Augmentation du capital en vue reconstituer les capitaux propres : Dans une prise de position
(66) du 14 avril 2008, la DGELF a précisé que la conscription à une augmentation du capital
destinée à reconstituer les fonds propres et résorber les pertes ne donne pas droit à la
déduction des bénéfices au titre du dégrèvement financier.
16. L’ordre de déduction des bénéfices provenant de l’exploitation et des bénéfices réinvestis
Toute entreprise qui bénéficie des avantages fiscaux au titre des bénéfices provenant de
l’exploitation et au titre du réinvestissement, peut opter pour l’ordre de déduction des
bénéfices qui lui est le plus profitable.
Toutefois, en cas de réalisation de plusieurs opérations d’investissement subordonnées au
minimum d’impôt, l’ordre de déduction adoptée ne peut pas aboutir à un impôt inférieur à ce
minimum fixé à 60% de l’impôt dû sur le revenu global imposable compte non tenu de la
déduction du revenu réinvesti pour les personnes physiques, et à 20% du bénéfice global
imposable compte non tenu de la déduction des bénéfices réinvestis pour les personnes
morales.
Sachant que les bénéfices totalement déductibles sans que le minimum d’impôt soit exigible
et les bénéfices soumis à l’impôt au taux de 10% n’entrent pas dans la base de calcul du
minimum d’impôt. (Exemples n°2 et n°3 NC 07/2015)
Aussi, et en cas d’exigibilité du minimum d’impôt fixé à 10% du bénéfice global pour les
personnes morales et à 30% de l’impôt dû sur le revenu global pour les personnes physiques,
et de réalisation d’opérations d’investissement, autres que celles déductibles totalement sans
que le minimum d’impôt de 60% ou de 20% ne soit exigible, le minimum d’impôt fixé à 10%
ou à 30% demeure dû. (Exemple n°4 NC 07/2015)
ou physique qui n’a pas pu être imputé dans les délais légaux.
Il en découle que la déduction sur les bénéfices au titre des avantages liés à l’exploitation
n’est pas concernée par la limitation de l’application de l’avantage aux seuls bénéfices
déclarés dans les délais légaux.
1. Plus-values
a. Au niveau de la société absorbée ou scindée :
La plus value réalisée par la société scindée ou absorbée et relative aux éléments d’actifs est
déductible pour la détermination de l’assiette imposable de l’exercice de fusion ou de scission
totale. Toutefois, la déduction ne s’applique pas à la plus value réalisée au titre du stock
sachant que la plus value au titre du stock peut être déductible lorsque la société absorbée
bénéficie d’un avantage fiscal au titre de son activité (exemple : elle bénéficie des avantages
de développement régional, exportation…).
En l’absence de l’opération de fusion, seulement la + value réalisée sur les actions cotées et
titres SICAR est déductible.
Si on suppose que la société absorbante ait cédé en 2018 le terrain et l’immeuble bâti qu’elle a
reçu dans le cadre de l’opération de fusion, le reliquat de la plus value doit être réintégrer au
titre de l’exercice 2018 soit 3/5 (2018+2019+2020) = 120 000*50%*3/5
2. Provisions
a. Au niveau de la société absorbée ou scindée :
Cette société peut déduire, pour la détermination de son assiette imposable de l’exercice de la
fusion ou de la scission totale, les quotes parts de provisions déductibles fiscalement et qui
ont fait l’objet de reprise comptable et ce pour la partie de la provision qui n’a pas perdue son
objet.
Exemple :
Si on reprend les données de l’exemple précédent et on suppose que le résultat comptable de
la société absorbée contient la reprise des provisions constituées et déduites au titre des
créances douteuses pour un montant de 350 000 dinars qui couvrent le montant total des
créances. Ces créances ont été apportées à la société absorbante pour une valeur de 120 000
dinars et une provision constituée au titre d’actions cotées à la BVMT pour un montant de
250 000. La valeur d’acquisition étant de 400 000 dinars et la valeur d’apport dans le cadre de
l’opération de fusion étant de 320 000.
Le résultat imposable sera déterminé comme suit :
- Résultat après déduction de la plus value de fusion : 950 000
- Déduction de la partie de la reprise sur
provision qui n’a pas perdue son objet : - 230 000 (350 000 – 120 000)
-80 000
D’une manière extra-comptable, on doit déduire les quotes parts de la reprise qui n’a pas
perdue l’objet. Pour les actions, la reprise de la provision est de 250 000 dinars, il faut déduire
de cette reprise la quote-part qui n’a pas perdue l’objet (400 000 – 320 000).
Résultat imposable : 950 000 – 230 000 – 80 000 = 640 000 dinars
provision qui n’a pas perdu son objet et qui a été déduite par la société absorbée ou scindée et
doit les réintégrer dans son assiette imposable de l’exercice au cours duquel ses provisions
seront sans objet.
3. Report déficitaire
La société qui a reçu les éléments d’actifs peut déduire de ses résultats imposables les
amortissements différés et les déficits enregistrés au niveau des résultats de la société
absorbée ou scindée. En cas de scission totale, les déficits et les amortissements différés sont
répartis entre les sociétés proportionnellement à l’actif net reçu.
Exemple :
Soit une société « X » qui a été scindée en trois sociétés : « A » pour 40%, « B » pour 30% et
« C » pour 30%.
Si on suppose que le déficit enregistré par le résultat de l’exercice de la scission soit 930 000
dinars et que ce déficit a été enregistré au titre de l’exercice 2012 alors que l’opération de
scission totale a eu lieu en 2015.
La répartition du déficit entre les nouvelles sociétés a lieu comme suit :
- Pour « A », 930 000*40% = 372 000
- Pour « B », 930 000*30% = 279 000
- Pour « C », 930 000*30% = 279 000
Remarque :
Le report déficitaire est à déduire dans la limite de la période restante de cinq ans. Dans notre
cas, le report déficitaire serait déductible au niveau des nouvelles sociétés sur les exercices
2015, 2016 et 2017.
Pour bénéficier de la déduction des déficits, les sociétés ayant reçues les éléments d’actifs
doivent fournir à l’administration fiscale un état détaillé des déficits et des amortissements
reçus dans le cadre de l’opération de fusion ou de scission totale avec indication de leur
origine. Ces déficits et amortissements doivent également être portés au niveau du tableau de
détermination du résultat fiscal et au niveau des notes aux états financiers.