LE SYSTEME FINANCIER CHINOIS
ENTRE BANQUES ET BOURSES.
Prnre Hoe”
es décisions les plus élémentares de la vie économique - achat,
investissements, placements - sinscrivent dans un ensemble de
rgles, dinstitutions et d’habitudes qui reflétent le syst#me finan-
der national. Un tel systéme, défini comme Lorganisation du.
financement mis. la disposition des acteurs économiques, se décompose
‘dans chaque Etat en sous-systémes
le systéme monétaire, qui régites modes de transactions,
le systéme financier, qui régit le mode de financement des entreprises,
= le systéme budgetaire et fiscal, qui régit le mode de financement de cet
acteur économique particulier qu'est tat,
Bien évidemment, chaque systéme reflete une option politique fonda:
mentale de la société dans laquelle il est mis en ccuvre : le systéme
‘monétaire exprime les relations entre !économie nationale et tranger, le
systeme financier - qui seul sera présenté ici exprime les relations entre
les producteuts (entreprises) etles consommateurs (ménages), le systéme
budgetaire et fiscal wraduit la place de IBtat ans la soci
Lelecteur voudra bien pardonner ce préalable un peu didactique. Ilest
cependant nécessaire la compréhension de la mutation actuelle des
finances dela Chine sil'on veut éviterles ieux commmuns et les contresens.
Ia Chine de 1993 associe en effet les press bancaires sur injonction
administrative et les souscriptions forcées de bons du Trésor aux émis-
sions en eurodollars ex aux OPA sauvages.
Pour bien comprendre la dynamique d'évolution du systéme financier
chinois et ses hésitations actuelle, est donc nécessaire ’en percevoir les
Jmplicavions socio-poltiques.
Sila Chine s'est ruclemment engagée dans a constiution un systéme
national (D, elle hésite actuellement entre deux modales : le modele
américain, placé sous le signe dur marché et de Vactionnaire (Hf) et Ie
‘modele gemuano-japonais placé sous le signe du circuit et du banguier
a.
conser a Cour comps,
Les unaepone dane tice mexprinent gue point deus personel de auteur
2230
REVUE DECONOMDE INANCIERE
I. Liémergence progressive des fondements d'un systéme financier
Portée par la politique d-ouverture et de développement Caige
kaifang.) inspirée par Deng Xiaoping 3 panirde 1979, "économie chinoise
‘ conn, entre toutes, la croissance la plus spectaculaire de la demigre
dlécennie (9,7% par an entre 1983 et 1992 selon le FMD,
Cette expansion, qui est loin d@tre achevée, n'a pu saccomplir qu'au
prix dela ibération de mécanismes dans lesquels "économie éaitaupara-
‘vant ensentée. La reconnaissance de la légitim ité de la sphere financiére
sest accompagnée de 'appariion des acteuss du systéme financier.
4. La disparition du préjugé contre la sphere financiére
1. Le déclin de Véconomie planifise
‘Au sein de l'économie de commande: dinspiration marxiste dans
laquelle la Chine a vécu depuis la -lbération- de 1949, Fexistence méme
«dun systéme financier a longtemps été nige. Pour les dirigeants et leurs
€economistes, le fonctionnement de "économie était tout entier defini par
la sphere physique de la production et de 'échange des biens. Camme
dans Union soviétque de Staline, seul comprait le produit matériel et a
‘égulation seffecuiat par le jeu du plan quinquennal qui prescrivait
‘chaque unité les quantités et les prix requis
La Chine n'a pas encore entiérement abandonné cette approche. LEtat
‘€duit son intervention dans l'économie (18,286 du PNB en 1991 contre
24.3% cn 1978 9. Mais le plan quinquennal (VIF Plan pour la période
1991-1995) demeure, sous la garde de la Commission «Etat du Plan, En
‘octobre 1992, Jiang Zemin, Secrétaire général du Parti commmuniste chinois
ct depuis mars demier, Président de la Republique, mppelat encore que
Je plan restat «in moyen important de macro-conwéle.
Dans une économie dont louverture extérieure siaccrot, le champ
«application du plan n'a cependant pu que se réduire iI ne couvre phis
aujourd hui que 6% de la production industrielle,
2 La découverte des pri
apparition d'un systéme financier a également bénéficié de la recon-
naissance de Fimportance du mécanisme des prix pout la consolidation
ddu développement. Les prix, Torigine fixés de manire administrative,
ont ainsi &é progressivement libérés depuis 1978
1 avai staticigue dene pour 192 Eni minis I erm LD) eae
frame raga,
(2 Pour ple préctsons sure movement de atone pri, China Aes Anas 15
owen 1952LE SYSTEME FINANCIER CHINO EXTRE BANQUES ET BOURSES
PART DES BIENS SOUMIS A DETERMINATION ADMINISTRATIVE
as7_| 1990 | i991 | 1992
Produits agricoles| anv | 25% | 22% | 15%
Produits de deal g7% | 30% | 21% | 10%
Moyens de production | 100% | 44% | 36% | 30%
Scare Burcau Ba es satsiques cet par Agsnce Chine noel 1 fee 1995
Cette évolution spectaculaire n'est pas achevée, Selon CHEN Jinhua,
Président de la Commission "Etat pour la restructuration économique,
réforme complete du systme des prix devrait s'accompliren 3.5 ans,
Libres de d&terminer leurs prix, les entreprises ont pu réaliver des
profits, qui, apres prélevement étatique, ont été rGinvestis ou distibués
aux salariés. Des relations financidxes (pres, crédits) se sont ainsi dévelop
pees entve les agents
B. La renaissance diacteurs économiques non-étatiques
1. Lapparition dientreprises
La Chine dispose désormais d'enteprises qui commencent a se distin-
_guer des unités de production de Téconomie de commande,
Carte evolution, permise par la reduction du poids de 'agriculturedans 231
Tconomie (249 du PNB en 1992 contre 32% en 1988), est loin dee
achevée. Hormis les 19 millions entreprises rurales: de taille générale-
‘ment modeste, le pays ne compte encore en juin 1993 que 600,000
] ‘entreprises en Chine mais leur nombre croit ws vite (480.0002 la fin de
1992.
4) Apparition d entreprises privées
Le principal changement dans le monde de Ventreprise chinoise est
Tessor de la categorie cles entreprises privées,
‘On en dénombrait 139.000 fin 1992° (contre 122.000 fin 1991), repré-
sentant un capital de 2,1 milliards de RMB G8 milliards de 8) et rélisant
kk moitié de la production industrielle nationale, Si la plupan de ces
entreprises sont de taille zéduite, ceraines dente elles commencent 3
atteindre une surface financigre significative. Un organise officiel? dé
rnombrat fin 1992 plus de 5.000 entreprises privées disposant d'un capital
supérieur ou égal au million de RMB.
F agnce ine neal Yor mars 183
“Sab coin aortas Pet 2 jain 1983.
3 ABP 2 tier 1593.
6 Buuedu Conrederecerbesuriedvelapement de Conse Braet payCbna Day 1S
‘ine 1092232
REVUE DECONOMIE PNANCIERE
2) Autonomie accrue des entreprises Bat
Depuis 1978, la part des enueprises d'Btat, qui resent le modele
dominant et emploient encore plus de 100 millions de salaries, déciot
elle est encore de 259 du PNB et de 50% de la production industrielle en
1992 contre 789% en 1978 pour ce denier indicateu’.Ces 180.090 entrepri
ses sont dans une sitatién globalement médiocre + mal gérées et peu
productves les deuxtiers entre elles accumulent des pertesstructurlles
selon les normes comptablesintemationales
Pour leur redonner quelque vigueur, le gouvernement a entrepis, sur
les recommandations des institutions financires intemationales, de leur
conférerune certaine avtonomie. La nouvelle réaction de attile 16 dela
Constitution, adoptée en mars demies, les qualfie désonmais dl “entrepri-
ses détenues par Etat (stae-ouned companies.) au lien deneeprives
at tate companies)
Avec quatre ans de retard, le gouvernement a adopté en juillet 1992 es
réglements d'appication de la foi su es enteprises publiques dv 13 vil
1988, qui sont censés leur conférer les -14 pouvoirs de gestion (quantés,
psx, gestion, invesissement,emplo..)
3.600entreprises dat, soit peine 2% du total, dsposent dun capital
sépani en acons*.allantau-del dele cotation de cera dente eles
sur les bourses chinoises (Cf infra), la Commission ¢'Etat pour la
restructuration économique envisage de puvatsr le capital de certanes
Gente ellesa concurrence de 30?,Paralleus, une experience pilote est
rmenée depuis pusieurs mois, qui vise constitue par des liens de capital
sept groupes industiels publics, parmi lesquels les deux principales
socictesautomobiles du pays (ist Automobile Group, Donfeng Automo-
bile Group)
la reconnaissance effective de Fautonomie des entreprises, préalable a
existence acteurs financiess, vappuie centes sur des bases encore
fragile. La loi de 1988 sur les alts dentreprises n'a, par exemple, été
‘que marginalement appliquée ®, Mais, de récentes lois (oi su a régle-
mentation comptable et financigre des sociétés de juin 1993, lo sor la
concurrence de septembre 1993, lo surles contrat commerciaux d'octo-
bre 1993) viennent former un corpus juridique qui placera les entreprises
chinoises dans une situation plus proche de celle de leurs liomologues
etrangeres.
7 The Bzonomt 27 nose 1992,
Neve de tr Banque atu de agpomant aod 193.
‘9 Sou China oring Po 3 ui 1995
10 Selle Procure nial Ren ans, ses 265 cas defatted Laustie
om isaSYSTEM ISANCIER CHINO EXTHE BANQUES ET BOURSES
2d retour des épargnants
Grice 3 la progression de la richesse nationale, la Chine, patrie des
travailleurs, est devenue en 15 ans celle des consommateurs et des
épargnants
Selon les statistiques offcielles, le revenu anniuel moyen d'un ménage
‘urbain, qui est plus de trois fois supérieur 2 celui d'un ménage rural
slevait 42.000 MB en 1992 (350 $)” Le salaire annuel moyen atteignait
pres de 2.700 MB. Mais en réalite, compte tenu de Vimportance des
revenus non déclarés, les revenusrées sont considesés comme supérieurs
ces montants d’au moins 30%". La possbilté, pour ceux qui paricipent
aux entreprises privées ("getihu’), de disposer d un revenu comparable a
‘celui des ménages des pays développés existe: on estime a 4 millions le
‘nombre de personnes gagnant plus ce 30.000 RMB par mois.
1 est clair, comme F'indique Je tableau ciessous, que la formation
une épargne mobilisable par le systéme financier Sest appuyée sur la
fore disparité entre epargne rurale et urbaine (€cart de 1 8en 1991) et sur
acerojssement de celle-ci depuis 1988,
BPARGNE PAR HABITANT
ceo) urbaine rurale nationale
3982 212 28 o
1983 238 a a
1984 135 2 47
1985 16 85 155
1986 3M 3 200
1987 410 174 284
1988 489 207 37
1989 3 254 463
1990 908 323 a3
1991 223, 27 786
Source: Anavalve statistique de Chine pour 1992
A Tinsar des «dragons asiatiques, la Chine a bénéficié depuis 15 ans
dium taux d’epargne Cleve. Lépargne, agrégat encore peu présent dans la
réflexion économique chinoise, stagne légezement depuis quelques an-
TE Agence Chine now 19 fener 1983.
12a Mac Key cae par The Fano 23 anaser 2983,
13. South China orang Pa 16 uin 1993.
233234
[REVUE DECONONIE RINANCIERE
‘nées sous la pression de la consommation de masse. Urbaine & plus de
80%, elle représentait 32,0% du PNB en 1991 contre 34,5% en 1988 et
28,306en 1981. Les autortés estimaient le volume d'épargne disponible
4 pres de 2,000 milliards de RMB (345 milliards de $) en juillet dernier *
‘contre 1.750 miliards de RMB (310 milliards de $) fin 1992.
‘Comme Vindique le tableau ci-dessous, les depéis bancaires des ména
_ges, et particulitrement des ménages urbains, ont dépassé ceux des
entreprises au cours de la décennie 1980
DEPOTS BANCAIRES
‘tard de NM) 1984 1988 1991
Depots bancaires dont 3386 | 716 | 14864
~entneprises waa | 2937 918
sménages urbains m7 | 2559 679.0
= menages raraux 372 A 173,
Source: Annuaivesatisique de Chine pour 1992
Lépargne chinoise recensée se répantissait fin 1992 entre une épargne
baneaire (1.100 milliards de RMB, soit 6486 du totaD, des encaisses en
liquide (50 millions de RMB, soit environ 9%6 du total) et des titres
financiers (300 millions de RMB, soit 17% du total) *, En séalité, compte
tenu d'une ts importante thésaurisation, evaluée de maniére conserva-
trice entre 200 et 300 milliards de RMB, seule la premire categorie est
cconnue avec une certaine précision
Lpargne bancaire domestique a néanmoins conn une progression
spectaculaite : son montant a été multipli¢ par 16 en termes téels entre
1978 et 1991. Ateignant 1.387 millards de RMB fin septembre 1993, elle a
progressé de 28% au cours de Tannée 1992 et de 208 au cours des cols
[premiers timestres 1993” sous lelfet de mesures incitatives (releverment
des taux dintéré0 prises par le vice Premier ministre et sar de '6cono-
rmie- Zhu Rong
‘Ceute épargne est principalement placée en depots terme, rémunésés
4 panir d'une durée de 3 mois. Les aux dintérét afferents, qui viennent
ere augmentés & deux reprises au cours des demiers mois, sont les
[Popes cine fir 198.
55. China Dy utes 1995.
46. hina Day 2 foie 1993,
1? 1155 monde ie 192 911 mains de RB fis 3991. Cha Daly 20 tone
5993, Agence Cine noma 18 ere 1993‘Le SYSTME FINANCIER GHINOIS ENTRE BANQUES ET BOURSES
PRINCIPAUX TAUX DINTERET BANCAIRES
ey aioon | Mal 1993 [ull 193
Déposatemetan — | 800% | 9.189% | indesation
Prets [_ 854% | 936% | 10,765
_Not:indexation delasémun€ration Gesdepousa ereablieenjuilee199 549205
avoir &€ supprimée en janvier de la méme année
Source Jardine Fleming 14 ullee 1993,
Ces taux restent encore fixés de maniere administrative parle canal de
a banque centrale. Le recours accru du gouvernement a la régulation
conjoncturelle par les taux et, & terme, ambition de taux librement
décerminés, laissent cepencant prévoir des variations futures
La tentation du marché : le développement des bourses
Pour un nombre croissant d'économisteschinois, fonmésa Pétranger, la
référence an marché est désormais naturelle. 1 serait cependant préma-
turé de considérer que cette confiance est pantagée par les dirigeants
politiques. Tardivementconvenie a !@conomie de marché, Vaile modemiste
‘du Part et de Pua sermploie i banaliserle concept. Ila ainsi été admis lors
du XIDF Congres du Parti communiste chinois en 1987 que Etat contréle
Je marché et le marché guide les entreprises. En septembre 1992, les
autorités centrales ont placé la Chine sous le régime de économie
socialiste de marché», qui a été inscrte dans la Constitution en mars
demier™, Cecanceptn'a malheureusemtent pas fait objet d'une definition
théorique claire «Je Premier ministre Li Peng y voit une «économie socia-
liste de marché dont la propriété publique est la base: tandis que le vice
Premier ministre Zhu Rongji en dédiit que “la Chine retient la proprigté
publique comme forme dominante de propriété et pratique I économie de
‘marché comme un mécanisme opérationnel
Comme les autres marchés, le marché financier a done pu oir le jour
mais il demeure encore modeste par rappom a la taille de l'économie,
A. Lattrait des marchés boursers
LaChine a commencé a mettre en place divers instruments de finance-
iment négociables au début des années 1980, Sous des formes diverses
48 Neate idaion de arcle 5 de a Constton Etrpravig iconomie callie de
20 Agence Chive nowoee 13 at 1993236
REVUE DECONOMIE INANCIERE
(bons du Teésor émis a partirde 1981, bons d'entreprises d'Ett,..), plus de
220 milliards de RMB de titres ont &4é émis entre 1981 et 1991 *Selon le
vvice-Premier ministre Zou Jiabua, un montant de 98 milliards de RMB (17
miliards de $) pourrait 'éce en 1993 contre 120 milliards de RMB (21
miliards de $) en 1992, Le bureau Eat des statistiques estimait ainsi que
le stock de valeurs négociables sélevait 4 400 miliards de RMB au début
de cette année®
1. La naissance des Bourses cbincises
4a) Admission du principe de lactionnariat
Adis depuis 1985, le principe de la société par actions ne pose plus de
problémes de principe aux dirigeants chinois. Il existe ainsi actuellement
prés de 3.800 sociétés de cette nature ®, dont une ts large majorite
entreprises publiques. Répartes nitalement auprés des salariés de ces
centreprises, leurs tites sont cependant d'une valeur juridique incertaine et
ne sont que rarement cessibles.
les actions conservent ainsi encore une part ts modeste dans le
financement des entreprises, Selon Liu Hongru, Président de la Commis-
sion de réglementation des valeurs boursiéres*, elles n'auraient, avec un
‘montant de 20 miliards de RMB en 1992, représenté que 19% des valeurs
mises en Chine au cours de l'année demigre.
Les titres obligatares, émis par les entreprises dBtat, sont échangés de
maniére moderne grice au Securities Trading Automated Quotation System
(STAQS) mis en place en décemibre 1990 et au National Flectronic Trading
‘System (NETS) implanté en mai 1993.
») Apparition des Bourses chinoises
Fermées en 1950 pour cause dlincompatibilité avec le nouvel ordre”,
les Bourses chinoises ont été réinventées en 1990. Les places de Shanghai
ct de Shenzhen ont été ouvertes respectivement en décembre 1990 et en
juillet 1991 sue un certain malentenda. Torigine, le gouvernement y
voyait en effet principalement un moyen de faclter le placement des
cemprunts dEtat, Cette vocation obligatare, encore présente a Shanghai, a
cen réalité cédé le pas devant lengouement pour les actions de société.
Bt The Feat 1 dcombre 12
22 china Daly 17 mas 1993.
23 Agence Chine nelle 16 ote 1903
2B Déelarain du eceminsreHong Bude la Commisons dB pour a wesuctraion
‘onomigue~ Cina Day 19 ccbre 1993.
125" China batty 25 pain 198,
25 stan Wal Srv ours! 2 jn 1893.
2 Isctuton ten conte des Zoncesion la hur de Shang ev cave se poison
tnaLE SYSTEME NANCIR CHINOIS ENTHE BANQUES EY BOURSES
‘Diemblée, un cloisonnement a été établi entre le marché domestique
(actions dies 8) et le marche réservé aux investisseurs rangers (actions
dites B, cotées en $ 4 Shanghai et en HKS a Shenzhen depuis avril 1993).
Plus d'une centaine de tires de socétés, pourla plupart contrélées par
‘PBut, sont désormais cotés quotidiennement (dont 20 actions B™) contre
58 in 1992. Au début de cetteannée, les autorités envisageaient dy ajouter
tune centaine de nouvelles valeurs, dont la moitié serait sélectionnée dans
chaque province parla Commission d’Etat pour la restaucturation écono:
smique.
“Avec un montantde transactions de 76,0 milliards de RMB en 1992 (13.3
rilliards de $) la bourse de Shanghai est la plus importante des deux
places. Elle compte aujourd'hui 70 valeurs cotées et pourrait atteindre un
volume de transactions de 400 miliards de RMB en 1993, renforgant ainsi
son aspiration & devenit la future capitale boursiere de chine”.
‘Accueillies avec intérét letranger, les Bourses ont été regues avec une
faveur exceptionnelle parm les ménages chinois des provinces cotieres,
dont les émeutes survenues en aoit 1992 lors de lémission de nouveaux
titres ont pu donner une idée. Portés par une confiance aveugle dans un
‘enrichissement certain, les opérations spéculatives® et les delts d'initiés,
quasi permanents, les cours des valeurs chinoises ont connu de fortes
Les investisseurs rangers, auprés desquels les maisons de titres instal
les 4 Hongkong ont battu le rappel ont &é eux aussi séduits par ces
-marchés exouiques et spéculatifs
Le premier eercice plein a cependant décu de nombreuses atentes. Si
indice des actions A de Shanghai a progress de 167% en 1992, 'indice
CISA des actions B pour 1992 2 ainsi &té de 199% a Shenzhen et de #3,4%6
4 Shanghai contre une progression de 23% de Tindice Hangseng des 33,
principales sociéés cotées 4 Hong Kong.
Dans un tel contexte, 1993 se présente ainsi comme une année de
‘consolidation des marchés boursiers:
~ Les projets couverture de nouvelles Bourses, 2 la demande de
rombreuses collectvités et de certains économistes , ont été reportés
sine die.
“Bp Ga actions concoment de ese acts aust dees qu Ws tts Sbangbat
‘Deshang Tas) lnfabncation de ayes China Fre Porl oul gen dine zoe deseo
avon (Sarat gis Expo Poceing Zane) mast dota ecalsaton demoure proc des
‘ou places bore
425" Diclarasn de Ls Hora China Day 21 mars 1983.
430 Aine indica e PER dracon st fron 50 6D alu hes actions Benson
2B mcron 104 Honaong
431 Pamlesqut i Zhongsbe dla Common Biapourlaresractartion éanomigu ot
‘eonjeceurd Ying del wncert de Pik guise proncned pourie bors dant chaque
prone 2000REVUE DECONOMIE ANANCIERE
- Une autorité boursiére autonome relevant directement du gouverne-
‘ment, la Commission de réglementation des valeurs, a écé mise en place
enavril 1993 et placée sous la direction du vice-ministre dela Commission
«Etat pour la restructuration économique Liu Hongn
Une loi boursiére "temporaire- a été adoptée en juin demies:inspirée
des regles de la place de Hong-Kong, elle prévoit diverses obligations
pour les sociétés émetant des actions A.
~ Une relance duu marché des actions B, rendu morose par la perfor-
mance médiocre de ses valeurs est 4 l'étude ; elle pourrait passer par
ouverture, suggérée par divers économistes, de ce marché aux ressortis-
sants chinois détenteurs de devises,
Le gouvemement a done prévu de n’autoriser cee année lémission
que de 5 milliards RMB (870 millions de $) d'actions nouvelles contre 13
milliards de RMB en 1992,
Malgré leur développement rapide, les places boursiéres chinoises
conservent pour le moment un rang tres modeste, Selon La SFI eles se
seraient classées en 1992au 1? rang mondial pour le volume des transac-
tions (13,4 milliards de $) et au 16% pour la capitalisation (14 milliards dle $)
{et se compareraient donc plus avec Singapour ou Wellington qu’avec
‘Tokyo, Taiwan ou Seoul
2. Liabsorption progressive de la place de Hongkong
‘Compte renu de la modestic actuelle des Bourses rationales, la Chine a
Fecours pour le financement de ses entreprises a la bourse de Hong-
Kong®. La différence de talle reste encore dun ordre de 1.4 7 pour la
capitalisation et de 1 9 pour es transaction Hong-Kong, qui compte plus
de 215 sociétés cotées, a ainsi pu lever pour 115,7 millards de $ en 1992
contre 45,2 milliards de $ en 1991.
‘Le mouvement en cours sinscrit bien évidemment dans la perspective
ddu retour de la colonie Ia souveraineté chinoise en juillet 1997,
Lemarché financier de Hong-Kong est au demeurant depuis longtemps
tun liew important de collecte de capitaux pat la Chine. Selon Warburg
Securities, les uttes financiers levés par des sociétés chinoises en 1992
auraient représenté pres de 20 milliards de HKS sur un total de 73,5
lliards
32 Auperwant, la le sar marc exc prla banque nae
433 Tels qua mise danse pu da mons 2% de rs anton as aor de
Tacquston de plu de 5% dept! de soc Vobgaton dine oe putas ons
‘Taste plas de 50% capa,
34 Asiavet 29 petro 1993
35. La Chimoa dgalomen eu racoure au marcha sir Ganges ctr 3 New-York
ctr 152 la sie Blanc duane Cop een 1983 Popa Cos ina Te
tas1 SYSTEDE FINANCIER CHINDIS ENTHE-BANQUES ET BOURSES
-Mais la solicitation du marché concerne désormais aussi les actions, Cet
appel prend deux formes
4) La cotation divecte
‘Un certain nombre de sociétés contrblées par a Chine sont déja corées
depuis quelques années sur la bourse de Hong-Kong - Citic Pacific,
Guangdong Investments, Bai Hong Holdings (depuis mai 1992), China
Overseas (depuis aoit 1992), China Travel Service (depuis novemibre
1992), Guangzhou Investment (depuis décembre 1992), Denway
Investment (depuis fevrier 1993, sur-souscrit. 657 fois pour un capital
ddemandé de 403 MHKS").
Souhaitant tier past des capitaux mobilisables dans i colonie beitanni~
{que pour accélérer la modernisation de son économie, le gouvemement
chinois a accéléré le mouvement, En octobre 1992. Pékin a annonce son
projet 'introduction en bourse de Hong-Kong de 9 entreprises Etat”,
sous la forme actions dites H. Sura base d'un protocole conclu en juin
1998 avec les autorités boursiéres de Hong-Kong”, cing dente elles Yont
dé &é pour un montant de 8,9 milliards HES: Tsingtao Brewery,
hangs‘ Petrochemical Complex, Guangzhou Shipyard, Beiren Printing
Machinery Holdings et Maanshan Iron & Steel Co (donk emission de 3.9
nilliaads de HKS en octobre 1993 constitue la plus importante jusqu'ci.
Ces sociétés ont éé bien accueilies par un marche sensible au »Cbina
plays. et aux sred chips: La brasserie Tsingtao qui proposait 35% de son
capital en juillet 1993 a ainsi €t€ sur-souscrite- 111 fois et Guangzhou
Shipyard 77 fois
Il semble cependant que le souci de rationaliser le marché financier
chinois ait conduit fe gouvemement 3 différer la cotation des autres
sociétes. Pékin a cependant souhaité favoriser la lsison entre marché
‘boursier domestique et place de Hong-Kong en autorisant en mai dernier
es investisseurs du continent & acqueétir des actions H.
b) Liacquistion de soctétés cotbes
Parallalementla cotation de sociétés a visbilité élevée, la Chine s'est
cengagée dans une politique de rachat de sociétés défi inscrites & Ia cote et
de transfert progressif dactifs de sociétés du continent. 12 -backdoor
listings ont ainsi eu Hew au cours des sept premiers mots 1993 contre 5.en
1992,
36 Francia Pima 2G 125
537 Shang PeccenialConpies Msteng ne Cnporaion of Chemica i, Kunming:
Machine foo Plant. Guangsbow Sogn Plan Qinglo Brower ana hon and Se!
Company, Bongfong Ehetne Company (Sichuan) anf Ber Chea ediy Group,
‘aj chine Genera Pla.
[3S Proocolqprée notated compli permanant aus soci cnees
‘Fadipor es prncps compen omatonaleman ais
2390
REVUE DECONOMIE FINANCIER
ttre d’exemple, sont ainsi récemment intervenues la prise de contre
en avril 1993 par China Travel International Investment (HK) de 51% de
Vacigrie Tangshan Guofeng Steel Co pour 200 MY (35.MS) ou en
septembre 1993 de 54,3% diPastern Century Holdings par Shougang
Concord ®, cette société ayant été elle-méme rachetée sous le nom de
‘Tung Wing Stee! Holdings ld par Shougang Holdings (HK) Ltd quelques
mois auparavant.
On estime ainsi que les sociétés contrélées par la Chine représentent
Asan Wal Set ural 8 spembre 193,
a56
REVUE D#coNOMIE ANANCIERE
au service des priorités du gouvemement, les autorités chinoises ont
formé le projet, avec le soutien de la Banque mondiale, de se doter de
banques diintervention dintérét public, capables dlaccorder des préts
préférentiels bonifiés Cpalicy loans.) Est ainsi prévue' la création avant
Ia fin de lannée 1993 de deux banques
1a Banque d'Btat pour le développement chargé du financement des
grands projets d'equipement,
«la Bangue de lmport-Export chargée du financement du commerce
extérieus,
Une troisiéme banque, spécialisée dans les financements apricoles
pourrait dre enéée en 199%,
2B. Les pesanteurs
1 Labsence d intégration des entreprises
Malgré la tentation pour le pouvoir de privilégier la maiwise par les
bbanques du systéme financier, ceux-ci ne sont pas préts 4 considérer la
constitution de puissants groupes bancaires comme ilen existe en Allema-
‘gne ou au Japon. Obnubilé par le souci de candlises épargne des
‘ménages vers des financements utiles, le gouvernement ainsi décrété cn
fuillet 1993 interdiction pour les banques de constiuer des filiales non
bancaires,
Cette mesure augure mal du réglement de probleme des pertes
structurelles des entreprises c'Etat, Dans le systeme actuel de financement
administr, es banques spécialisées sont contraintes d'assurer le finance
:ment de ces entreprises. Les montants en cause sont substantiels-passées
de 35,0 milliards de RMB en 1991 2 35,3 milliards de RMB en 1992, les
tes des entreprises publiques pourtaientatteindre 85 milliards de RMB.
(245 milliards de 8) ceme année, soit 3.2% cu PNB et plus ce 229 des
pets bancaires,
En Fabsence d'une réforme profonde des entreprises publiques, dont
les consequences sociales seront dovloureuses, il ext difiile dimaginer
comment des banques dotées dune réelle autonomie commerciale et
Jinancitre pourront accepter de poursuivre leurs concours menstels,
2. Le poids des contraintes politiques
4) Contradiction avec Vobjectif de politique conjoncturelle
les projets de réforme du systéme bancaire ont été ralentis p
mesures de politique conjoncturelle intervenues au cours des demiets
China Daily 14 epee 13,
59. ueoeton de Smad au World Beononic Fram - Pin 18 tobe 1993.Le svSTBM@ NANCIE CHINOIS ETRE DANQUES ET BOUISES
mois. DéjA en septembre 1968, le plan de rectification: présente par le
Premier ministee Li Peng avait prévu uo, ensemble de mesures de
resserrement du erédit bancaice (abaissement des plafonds de crélt
fhutorisés, augmentation des taux intérét sur préts et dépass, blocage
pastel des retraits bancaires, reduction des préts aux entreprises privées et
furales), qui avait motivé interruption de toute réfoume de structuce, Le
plan de reffoidissement- adopt debut juillet 1993 sur proposition du
‘ice Premier ministre Zhu Rong, qui insiste sur le controle du crédit
bancaire et la hausse des taux d'ntéxér, satache plus a une «ectfications
ddu systéme bancaire qu’ la poursuite de sa mutation
‘Le pouvoir a donn€ des signaux pour le moins ambigus de sa compré-
hension de lautonomie bancaire. Ainsia--on sommé les banques dann
ler et de réintéarer les -prétsillégaux: consentis dans des domaines jugés
aujourd hui spéculatits immobilier,losi..). Cette directive, exprimée
plusieurs reprises avec force par Zhu Rongii, n'a pas encore dlonné les
Fésultats espéres. Malgré la récupération de pres de 73 milliards de RMB
(228 milliards de 8), la dateclimite fosée aux banques a été repoussée
jusqu'a la fin de la présente année 1993. Elle témoigne surtout du peu de
‘cas que les dirigeants font encore de ordre uridique et de la reticence
quils manifestent envers lidée d'autonomie des banques.
Parallélement, devant une situation du secteur bancaie jogée «chactt
‘que: parle Vice-Premier ministre", ila été Interdit aux banques de servir
des iméséts supérieurs aux taux plafonds foxes sur Te plan national
es dirigeants des grandes banques spécialisées Tont compris et ont
multipli, devantles menaces de mise pied, les déclarations dallégeance
‘au nouvel ordre financier et les promesses de affectation de leurs eréits
2 de sains usages.
b) Impact de la campagne de lutte contre la corniption
Les banques sont au premier plan de Ja nowelle campagne de lutte
‘contre la corruption Jancée cet été par Pekin. Déja Yopinion publique a été
airée sus la profession en mai dernier parla r€vélation du scandal dela
Banque de Agriculture: qui aurait permis a deux responsables indélicats
démettre des lettres de cxédit pour le montant étonnar de 10 milliards
des,
‘Alin dextiqper levis qui a infecté les comps sains de note part et de
notre Etat selon lexpression du Président de la Republique fang Zemin”,
dliverses mesures spectaculaites ont&té prises Yencontre de dirigeants de
Graton Dall Tene 1 apni 7283
(61 SWB 15 jue 1993,
2 AFP 28 Sguembre in,28
[REVUE DECONOMIE INANCIERE
banques suspectés avoir tié un profit personnel de leurs fonctions. De
nombreux dirigeants provinciaux des banques spécialisées ont été demis
de leurs fonctions. Certains ont € condamnés, parfois 2 a peine capi
tale® et exécutés,
Polarisé d'une part par la découverte des marchés boursiers et d'autee
art par la restructuration de Tappareil bancaire, le systeme financier
‘hinois est donc loin davoir achevé sa mutation. La nécessité de financer
le développement des infrastructures d'une économie qui, par bien des
tats, est encore celle d'un pays en voie de développement et dassuret
‘une disparition sans heurts des vestiges de l'économie planifige péseront
sur la rapidité de son évolution
Marché ou circuit, Ia dominante principale du systéme sera en délinitive