Par Nicolas Gutierrez C. le 26.11.2019 à 16h42, mis à jour le 02.12.2019 à 16h31
Près de 200 États se réunissent à Madrid du 2 au 13 décembre 2019 pour décider quelles mesures sont nécessaires pour faire face au réchauffement climatique et comment financer ces mesures.
Initialement prévue à Santiago, capitale du Chili, la 25e conférence annuelle de la
Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP25) a finalement lieu à Madrid du 2 au 13 décembre 2019. Quatre ans après la COP 21 et son célèbre Accord de Paris, quels sont les enjeux de cette nouvelle rencontre mondiale sur le climat ? "Le but est de relever les ambitions et de concrétiser la préparation au changement climatique et le financement de ces efforts", répond à Sciences et Avenir Paul Watkinson, président de l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA), organe responsable de faire l'interface entre les décideurs politiques et la communauté scientifique lors de la COP. "On est dans la continuité de ce qui a été négocié mais pour l'améliorer et le renforcer, ajoute-t-il. On doit continuer à avancer." Relever les ambitions "Ce n'est pas l'Accord de Paris qui manque d'ambition, mais c'est sa traduction dans la réalité dans les différents pays qui en manque", lance M. Watkinson, en toute connaissance de cause car il a été un des principaux organisateurs de la COP21 en 2015 et un des négociateurs de l'Accord de Paris. Cet accord, le premier a être signé par l'ensemble des pays participants à la COP, prévoit de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2ºC par rapport à la température mondiale d'avant la révolution industrielle. De plus, il projette d'atteindre la neutralité carbone, où les émissions des gaz à effet de serre seront compensées par ses absorptions, grâce, par exemple, aux forêts qui capturent et stockent le carbone. Cependant, des études récentes montrent que les États ne font pas assez pour atteindre ces objectifs. En conséquence, la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre ne cesse d’augmenter. D’où la nécessité de relever les ambitions lors de cette COP. Pour guider ces discussions, le SBSTA présentera aux décideurs les derniers rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui montrent la dégradation accélérée des océans causée par le réchauffement et comment l’utilisation actuelle des sols participe à ce problème. Aussi, les experts du GIEC soulignent l’importance de limiter l’augmentation à 1,5ºC au lieu de 2ºC pour réduire les dégâts.