Comme l’explique Perret dans le chapitre « Histoire/Discours » de L'énonciation en grammaire de
texte la distinction théorique entre l’histoire et le discours est très claire. Néanmoins, dans le pratique il s’agit plutôt d’un spectre dont ces derniers constituent les pôles. Le rôle primordial joue le verbe qui révèle l’investissement du locuteur or c’est justement le taux d’investissement du locuteur qui sert d’outil clé de différenciation entre les deux plans d’énonciation tels quels on peut les observer dans le français moderne. D’un côté se situe l’histoire, on y trouve les temps verbaux suivants : le passé simple, l’imparfait, le conditionnel, le plus-que-parfait, le prospectif et le présent de définition. Benveniste explique qu’aujourd’hui, on se sert de l’énonciation historique pour décrire « les événements passés et sans aucune intervention du locuteur dans le récit. » Ainsi, le locuteur disparait et l’histoire est la forme neutre, un compte rendu d’événements. Libre d’embrayeurs autoréférentiels ou saturés, elle est purement descriptive, limitée à la 3ème personne et se servant du repère temporel de l’évènement elle est réservée à la langue écrite. Le discours à son tour se sert surtout du présent, du futur et du passé composé. Tout de même, il admet tous les temps verbaux sauf le passé simple. Au plus large, le discours est toute énonciation qui suppose un locuteur qui veut influencer son auditeur. Il peut être ou écrite ou oral, contient les évènements en quelque rapport au présent des interlocuteurs, mais aussi d’autres formes et buts de communication, tels que les demandes ou les ordres. Pour le discours les embrayeurs sont caractéristiques, il admet toutes les personnes du verbe et le repère temporel est ou celui de l’événement décrit, ou celui de l’énonciation. Pour distinguer l’énonciation discursive, Perret souligne l’intention (et l’investissement) du locuteur qui se montre si on s’intéresse aux actes de langage. Aussi, il attire notre attention sur l’importance de la situation d’énonciation et p.ex. notre capacité d’identifier le narrateur à l’auteur.