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THESE
présentée à
pour obtenir le
DOCTORAT de L'I.N.S.A.T.
Spécialité : GENIE MECANIQUE
par
Jérôme MASSOL
Jérôme MASSOL
Résumé :
Ce travail de thèse a été consacré à l'étude des assemblages boulonnés chargés axialement ou
à chargement faiblement excentré, en vue de fournir des données suffisamment précises pour
permettre un calcul en fatigue. Pour cela :
Nous avons tout d'abord analysé les modèles permettant le calcul des raideurs des pièces et
des boulons, et nous avons proposé une méthode originale de détermination de celles-ci à
partir de deux simulations successives en éléments finis. Puis, après avoir étudié l'influence
des divers paramètres, nous avons proposé une nouvelle formulation plus précise. Une
comparaison avec des essais expérimentaux montre la très bonne corrélation des deux
approches.
Nous avons également développé une méthode analytique permettant de déterminer les
raideurs dans le cas des empilages de pièces de diamètres et de matériaux différents. Cette
nouvelle modélisation donne des résultats tout à fait convenables quelle que soit la géométrie
étudiée.
Puis une méthode de simulation efficace, validée expérimentalement sur de nombreux cas de
brides libres, nous permet de tester les modèles analytiques disponibles. Ces travaux ont été
complétés par des essais en fatigue, permettant de valider la procédure de calcul développée,
à partir des modélisations mises au point en statique.
Enfin l'ensemble de la procédure a été appliquée à deux types de brides cylindriques,
montrant que l'on était, à partir de ces travaux, capable de prévoir avec une bonne précision le
comportement de ces assemblages dans le cadre d'un dimensionnement en fatigue.
Remerciements.
3
Remerciements.
L'écriture de ce rapport n'aurait pas été possible sans le prêt d'un ordinateur. Aussi je tiens à
remercier toutes les personnes qui ont oeuvré dans ce sens.
Je remercie également Mademoiselle Marie Pierre Cros et Madame Evelyne Jaillon,
responsables informatiques du CETIM de Saint-Etienne, pour leur aide et les nombreux
dépannages sur le réseau informatique.
C'est avec un grand plaisir que j'adresse mes remerciements à l'ensemble du personnel du
CETIM. Une attention particulière aux membres du bureau d'étude qui m'ont accueilli dans
leurs locaux.
Je ne saurais passer sous silence le travail efficace en bonne coopération avec les étudiants de
DEA, pour la plupart maintenant en thèse, qui ont contribués grandement à l'élaboration du
présent rapport. Je citerais Yacine El Abdi, Eric Pefaure, Xavier Hernot, Jean Michel Berge,
et Jean Christophe Fauroux. Qu'ils soient assurés de toute mon amitié.
Je remercie également Marc Erisé, technicien à l'ENSICA, pour son aide précieuse lors des
essais extensométriques.
Je remercie le personnel INSA de son aide pour le bon déroulement de mon travail.
Il m'est très agréable de remercier tous les membres du laboratoire de génie mécanique pour
l'ambiance sympathique et solidaire dans laquelle se sont déroulés ces recherches. Toutes ces
personnes ne sont pas étrangères à l'aboutissement de ce travail.
Travailler avec Ezzat Bakhiet, toujours dans la bonne humeur, a été un plaisir et je l'en
remercie vivement.
Je remercie tout particulièrement Christophe Herbelot, qui a accepté de m'héberger de
nombreux mois. Je lui en suis infiniment reconnaissant et l'assure de ma profonde amitié.
Je tiens à manifester toute ma gratitude à Roland Toupotte, Nicole, Daniel Sylvestre, et les
autres pour leur aide particulièrement bénéfique. Qu'ils acceptent toute mon amitié et ma
reconnaissance.
Enfin je remercie ma compagne et toute ma famille qui m'ont soutenu et encouragé durant ces
années.
Une pensée pour toutes les personnes que j'aurais pu oublier, qui ont de près ou de loin
contribués à l'élaboration de ce rapport.
4
Résumé.
Résumé :
Ce travail de thèse a été consacré à l'étude des assemblages boulonnés chargés axialement ou à
chargement faiblement excentré, en vue de fournir des données suffisamment précises pour
permettre un calcul en fatigue. Pour cela :
Nous avons tout d'abord analysé les modèles permettant le calcul des raideurs des pièces et des
boulons, et nous avons proposé une méthode originale de détermination de celles-ci à partir de
deux simulations successives en éléments finis. Puis, après avoir étudié l'influence des divers
paramètres, nous avons proposé une nouvelle formulation plus précise. Une comparaison avec
des essais expérimentaux montre la très bonne corrélation des deux approches.
Nous avons également développé une méthode analytique permettant de déterminer les
raideurs dans le cas des empilages de pièces de diamètres et de matériaux différents. Cette
nouvelle modélisation donne des résultats tout à fait convenables quelle que soit la géométrie
étudiée.
Puis une méthode de simulation efficace, validée expérimentalement sur de nombreux cas de
brides libres, nous permet de tester les modèles analytiques disponibles. Ces travaux ont été
complétés par des essais en fatigue, permettant de valider la procédure de calcul développée, à
partir des modélisations mises au point en statique.
Enfin l'ensemble de la procédure a été appliquée à deux types de brides cylindriques, montrant
que l'on était, à partir de ces travaux, capable de prévoir avec une bonne précision le
comportement de ces assemblages dans le cadre d'un dimensionnement en fatigue.
Abstract :
The object of this thesis is a study of axial and small eccentric loaded bolted joints to provide
precise data for accurate calculations in fatigue. For this objective :
Firstly, the current methods of estimating the stiffness of the bolt and that of the members are
analyzed, and a new method for computing the stiffness of the clamped parts, after using two
successive finite element simulations, is proposed.
Then, the effect of different parameters are studied and a more precise expression is provided.
Analytical results are in a very good agreement with experimental ones.
An analytical method for computing the stiffness of joints containing members made of
different materials and diameters is developed. Accurate results are obtained for all studied
connections.
The efficient method of simulation performed and verified experimentally helps testing the
available analytical models. In order to complete this work, an experiment in fatigue is carried
out.
Finally, these procedures are applied on two types of cylindrical flanges. It is shown that the
behaviour of the bolted connections, to be dimensioned in fatigue, could be prospected
precisely.
5
Mots clefs.
Mots clefs :
Key words :
6
Liste des figures.
Chapitre 1 :
Chapitre 2 :
7
Liste des figures.
8
Liste des figures.
Chapitre 3 :
Fig. 3-1 Définition des paramètres nécessaires à la construction du modèle VDI 2230.
Fig. 3-2 Influence de l'emplacement de l'axe de charge sur la déformation élastique du
"solide en flexion".
Fig. 3-3 Force minimale dans les pièces.
Fig. 3-4 Déformation de flexion sous chargement variable.
9
Liste des figures.
Chapitre 4 :
10
Liste des figures.
Chapitre 5 :
Fig. 5-1 Distribution des pressions de contact pour différentes valeurs de Fe [1].
Fig. 5-2 a) Modélisation utilisant les ressorts équivalents et montrant la compatibilité des
déplacements - Etat libre.
Fig. 5-2 b) Modélisation utilisant les ressorts équivalents et montrant la compatibilité des
déplacements - Etat précontraint sous Q.
Fig. 5-2 c) Modélisation utilisant les ressorts équivalents et montrant la compatibilité des
déplacements - Etat de chargement excentrique.
Fig. 5-3 Définition de la bride étudiée.
Fig. 5-4 Comparaison du modèle poutre fléchie [1] avec les résultats expérimentaux.
Fig. 5-5 Modèle non linéaire.
Fig. 5-6 Comparaison du modèle "poutre corrigée" avec les résultats expérimentaux.
Fig. 5-7 Définition des raideurs.
Fig. 5-8 Variation de l'effort dans le boulon.
Fig. 5-9 Rotation autour du point de contact.
Fig. 5-10 Comparaison du modèle "poutre sur appuis élastiques" aux résultats
expérimentaux.
Chapitre 6 :
11
Liste des figures.
12
Liste des figures.
13
Notations.
Notations.
14
Notations.
15
Notations.
16
Notations.
17
Sommaire.
Sommaire.
Remerciements ........................................................................................................ 3
Résumé ......................................................................................................................... 5
Mots clefs ................................................................................................................... 6
Liste des figures ...................................................................................................... 7
Notations ..................................................................................................................... 14
Table des matières ................................................................................................ 18
Introduction .............................................................................................................. 22
18
Sommaire.
19
Sommaire.
20
Sommaire.
21
Chapitre 1.
Chapitre 1
Résistance statique
et dynamique
d'un élément fileté.
- Les couples de dimensions (diamètre nominal et pas) pour la boulonnerie à pas fin
et à pas gros (pas normal).
- La section résistante As des filetages :
Cette section correspond à la section d'un cylindre de résistance équivalente à celle
de la partie filetée de la vis. Elle donne également la même rigidité en traction.
Elle se définit comme suit :
FG
π d2 + d3 IJ 2
AS =
4
⋅
H 2 K (1-1)
25
Chapitre 1.
Cette donnée essentielle permet le passage des efforts aux contraintes lors d'essais sur la
fixation, ou bien lors d'un calcul de dimensionnement ou de vérification de tenue de la vis.
Les tableaux 1, 2 et 3 en annexe 1 rappellent les couples de dimensions, les sections résistantes
correspondantes, ainsi que les caractéristiques mécaniques des vis et des goujons en fonction
de leur classe de qualité selon la NFE 20898-1 et la NFE 20898-2.
La norme NFE 20-898-1 et la NFE 20898-2 définissent clairement les spécifications d'essais
statiques sur la liaison [60].
a) La vis :
La résistance statique nominale d'une vis va être essentiellement fonction de la classe de
qualité de l'élément fileté. Le symbole de la classe de qualité se compose de deux chiffres :
26
Chapitre 1.
b) L'écrou :
L'écrou est lui aussi soumis aux mêmes types d'essais (statiques). Il sera de la même façon
affecté d'une classe de qualité. Dans ce cas, la classe de qualité est symbolisée par une valeur
qui représente sensiblement le 1/100ème de la contrainte minimale exprimée en MPa sur la vis
lors de l'essai de traction sur écrou.
ex : écrou de classe 8 :
L'écrou doit pouvoir résister à une force correspondant à une contrainte de 800 MPa dans la
section résistante de la vis sans qu'il y ait une déformation permanente de l'écrou. L' écrou doit
alors pouvoir être enlevé à la main. Dans le cas contraire la norme NFE 20-898-2 autorise
l'utilisation d'une clé pour une manoeuvre d'un demi-tour de la clé au maximum. L' écrou doit
être ensuite retiré à la main.
De façon pratique, et à classe de qualité égale, l'écrou sera toujours bien plus résistant que la
vis [24]. C'est donc la vis qui va dans tous les cas déterminer la résistance statique du boulon.
27
Chapitre 1.
La précharge dans la vis est introduite au moyen d'une pression constante sur les éléments
inférieurs de la vis (Q = 2700 kgf).
Pour des raisons de symétrie les noeuds inférieurs de la pièce serrée sont bloqués axialement et
la figure 1-3 montre la déformation globale des pièces.
Fig. 1-2 : Maillages des trois pièces [50]. Fig. 1-3 : Déformation d'ensemble
des pièces [50].
Résultats et analyses :
28
Chapitre 1.
On estime que le premier filet d'une vis va supporter environ 34 % de la charge. Cette
concentration d'effort est due à deux phénomènes :
On peut remédier à ce deuxième inconvénient en réalisant des écrous suspendus (fig. 1-7 a,b).
(a) (b)
Fig. 1-7 : Répartition des efforts (écrous suspendus et spéciaux).
Compte tenu de la complexité du phénomène, la tenue dynamique d'une vis ne pourra être
déterminée de façon précise que par le biais d'une campagne d'essai de fatigue sur la vis
29
Chapitre 1.
équipée de son écrou à défaut de pouvoir réaliser des essais sur les assemblages.
Toutefois nous devons remarquer l'insuffisance de ces données qui ne définissent pas :
- La probabilité de rupture.
- Le niveau de la contrainte moyenne installée. En effet le jeu entre l'écrou et la vis
ne permet pas de réaliser des sollicitations à σ m = 0 qui de toute façon ne seraient
pas représentatives du comportement de l'assemblage précontraint.
Le CETIM a voulu au travers des essais qu'il a réalisé, proposer des valeurs sûres, susceptibles
de servir de référence dans un modèle de calcul précis. La figure 1-8 présente le montage
d'essais. Ceux-ci ont été réalisés sur un vibrophore AMSLER 45 HFP.
30
Chapitre 1.
1 cycle
σ
σalt
σmax
σmoy
σmin
t
Fig. 1-9 : Sollicitation de fatigue : définition des paramètres.
σ max + σ min
σ moy =
2
b) Une contrainte de traction ondulée sinusoïdale telle que :
σ max − σ min
σalt =
2
Remarquons que le montage employé interdit les contraintes du type alternées. Pour ces essais,
la contrainte moyenne a été fixée à :
- La limite élastique minimale de la classe de qualité pour les quatre lots de pièces
(donc quatre nuances d'acier).
- 0.8*Re pour les deux lots de classe 12.9.
La limite d'endurance des vis notée σAD vis est déterminée par la méthode du stair-case court ou
"méthode de DIXON" par cinq ou six essais à rupture. La partie descendante de la courbe de
31
Chapitre 1.
Wöhler est déterminée par cinq ou six essais à rupture pour des niveaux d'efforts appliqués
différents. Le tableau 1-2 récapitule les valeurs obtenues pour un diamètre nominal de 10 mm
et une probabilité de rupture à 50 %.
Classe de qualité Matériau σ m (MPa) σAD vis (MPa) σAD vis / R m (%)
8.8 30C4 52.5 6
Re (660)
20MB4 62.5 7
12.9 42CD4 Re (1060) 39.2 3.3
0.8*Re (880) 52.5 4.4
12.9 30B3 Re (1060) 44.2 3.6
0.8*Re (880) 53.6 4.4
Les deux courbes de Wöhler (fig. 1-10 et 1-11) illustrent les résultats expérimentaux sur les
deux lots de classe 12.9.
32
Chapitre 1.
Nous constatons au vue de ces essais le très bon comportement mécanique (statique ou
dynamique) des boulons au Bore comparativement aux boulons à alliages pour traitement
thermique. En effet, quel que soit la contrainte moyenne appliquée et quel que soit la classe de
qualité, les boulons au Bore ont des performances au moins égales aux boulons en acier allié.
D'autre part, les vis de classe 8.8 révèlent une limite d'endurance supérieure aux vis de classe
12.9 s'expliquant par une moindre sensibilité à l'entaille. La nuance au Bore (classe 8.8) obtient
un gain en performance dynamique de l'ordre de 19 % par rapport aux aciers à traitements
thermiques, confirmant de ce fait l'intérêt qu'il faut porter aux alliage à base de Bore.
Ces résultats ainsi que ceux repris en annexe 2, résumant les résultats dynamiques sur les vis,
réalisés au CETIM depuis 1974, nous incitent à la prudence quant au niveau de serrage à
infliger aux vis de classe élevée. En effet il semble intéressant d'aller relativement haut avec les
classes de qualité 8.8 alors qu'il ne sera pas nécessaire de dépasser un niveau de serrage
pouvant être critique pour certains matériaux de classe 12.9.
Dans ce cas précis, le serrage dit à la limite élastique conduisant par son principe même à des
niveaux de contrainte dépassant la limite élastique de la vis peut être défavorable à la tenue de
l'assemblage.
33
Chapitre 1.
D'autre part le tableau 1-3 définis les valeurs limites admissibles pour les trois classes de
qualité, obtenues à partir des essais (annexe I), en fonction du diamètre de la vis comparées aux
valeurs proposées par la norme NFE 25-030 [58].
b
σ D MPa g
NFE 25- 030 60 50 40
c hb
σ D 3 ⋅ 106 MPa g
valeur mini
extrapolée de la 73 66 55
courbe classe 8.8
c hb
σ D 3 ⋅ 106 MPa g
valeur mini
extrapolée de la 60 53 40
courbe classe 10.9
c hb
σ D 3 ⋅ 106 MPa g
valeur mini
extrapolée de la 54 49 40
courbe classe 12.9
On peut constater :
- Une assez bonne corrélation des valeurs données par la norme NFE 25-030 avec
les essais expérimentaux (écart maximum de 20 %)
- Une tenue en fatigue maximum obtenue pour les vis de classe 8.8 confirmant de ce
fait les résultats des précédents essais (moindre effet de l'entaille).
- Une augmentation de la limite de fatigue avec la diminution du diamètre nominal
de la vis (conforme à la NFE 25-030) s'expliquant par une meilleure homogénéité
de la pièce.
- Des caractéristiques dynamiques pour les vis de classe 12.9 et 10.9 qui sont très
voisines : le choix de la classe de qualité sera essentiellement lié aux
caractéristiques statiques de la liaison.
Il semble maintenant établi que la limite d'endurance d'une vis "conventionnelle" se situe aux
34
Chapitre 1.
Localisatio 1 2 3 4 5 6
n de
l'entaille
Coefficient
de forme 3à5 ≈ 1.1 1 3à4 2à3 jusqu'à 10
αK
Effet
d'entaille en 2à4 1 à 1.1 1 ≈2 1.5 à 2 5à8
fatigue βK
Conformément aux travaux de TANAKA et HONGO [50], la liaison vis-écrou au premier filet
supporte la plus forte concentration de contrainte. C'est donc en priorité dans cette partie que
les efforts devront se porter. Le tableau ci-après résume les améliorations proposées par
différents auteurs [56], [53], [14], [25], [47].
Remarquons toutefois que les différents facteurs de gain ne sont pas indépendants, donc non
cumulatifs. D'autre part ces facteurs sont donnés à titre indicatif et sous toute réserve. Ils
permettent néanmoins un classement hiérarchisé des différentes solutions. Nous donnons en
annexe 3 le détail de quelques solutions et les résultats que l'on peut en attendre.
35
Chapitre 1.
Vis élastique. 60
Liaison fût-filet 30
(rayon, gorge à
rayon).
écrou élastique. 80
Ecrou de module 20 à 30
d'élasticité < à celui
de la vis.
Hauteur d'écrou de 10 à 15
0.6*d à 1*d.
Pas conique de 25
l'écrou (base du cône
vers la pièce ou
inverse sur la vis.
Ecrouissage du 60 à 100
boulon.
Profil du filetage 25
(augmentation du
rayon du filetage ou
de l'angle du profil
asymétrique).
Tab. 1-5 : Gain espéré sur la tenue dynamique en fonction de l'amélioration proposée.
36
Chapitre 1.
1-4 Conclusions.
Même si l'on sait que certains paramètres peuvent améliorer ou diminuer la limite de fatigue
d'une vis, citons pour exemples :
Il n'en demeure pas moins que la tenue en fatigue d'une vis (40 à 50 MPa sont des valeurs
couramment admises) est très faible en regard de sa tenue sous contrainte statique. Par
exemple, une vis de classe 10.9 donnée pour une résistance élastique minimale sensiblement
égale à 900 MPa, va avoir une limite de fatigue de l'ordre de 50 MPa. Cette disproportion dans
les comportements mécaniques doit inciter le concepteur à la prudence notamment sur le choix
de la classe de qualité. D'autre part, lorsqu'on aura à faire à une sollicitation dynamique, la
contrainte alternée devra être calculée avec une précision suffisante, ce qui implique une bonne
connaissance du comportement de l'assemblage, et la maîtrise de tous les paramètres, et
particulièrement de la précharge.
L'utilisation d'un modèle de calcul empirique entraînant des valeurs de précharge, ou trop
faible (sous-serrage), ou trop forte (sur-serrage) pourra avoir à terme des conséquences
désastreuses sur la tenue en fatigue de la liaison vissée. La relative faible valeur de limite
d'endurance d'une vis ne laisse que peu de place à l'improvisation. Il est donc impératif de
mettre au point des modèles de calculs performants permettant une détermination précise de la
valeur de la contrainte alternée agissant sur la vis.
37
Chapitre 2.
Chapitre 2
Modélisation des
assemblages
boulonnés chargés
axialement.
Lors du montage d'un boulon, nous appliquons en général à l'écrou un couple moteur de serrage
à l'aide d'une clé, qui va entraîner un effort de tension dans le boulon, ou assimilé (goujon, vis,
...), et par réciprocité un effort de compression de la même valeur dans les pièces assemblées.
Cet effort est appelé précharge ou précontrainte et noté Q (cf. fig. 2-1).
Cette valeur correspond à un état de référence (effort extérieur nul) de la liaison vissée. Nous
verrons dans les chapitres suivants l'importance capitale de ce paramètre.
38
Chapitre 2.
Tous les spécialistes en matière d'assemblages boulonnés sont unanimes sur le fait que la valeur
de la précharge est un des paramètres essentiels de l'assemblage, car il conditionne son aptitude
à l'emploi et sa tenue en service [46]. En effet, l'installation d'une précharge judicieuse :
39
Chapitre 2.
tenue en statique (contrainte équivalente maximale < 0.9* R e mini de la classe de
qualité).
b g
C = 0.161⋅ P + 0. 583 ⋅ d 2 ⋅ µ t + µ h ⋅ rm ⋅ Q (2-1)
avec :
P= Pas du filetage.
d2 = Diamètre à flanc de filets.
rm = Rayon moyen d'appui sous tête ou sous écrou.
µt = Coefficient de frottement dans le filetage.
µh = Coefficient de frottement sous tête ou sous écrou.
D'autre part elle fait intervenir les différents coefficients de frottements réels (dans les filets et
au contact écrou-pièce), et elle met en évidence les trois composantes du couple :
Bien qu'approchée, elle est suffisament précise pour les calculs réalisés. ALEMANY et
ALBERT [3] calculent une erreur théorique totale inférieure à 1 %. Celle-ci demeure tout à fait
négligeable par rapport aux dispersions dues aux variations des coefficients de frottement et à
l'imprécision des moyens de serrage.
40
Chapitre 2.
b) Les dispersions des valeurs des coefficients de frottement au niveau des filets et
sous-tête : on donne en annexe 2 les valeurs indicatives du coefficient de
frottement µ pour les états de surfaces et les types de lubrifications couramment
employés, d'après [48].
Les deux causes principales de dispersion étant déterminées, il est facile de calculer la
dispersion totale du moyen de serrage, par différenciation de l'expression (2-1). On obtient :
∆ Q ∆ C 0.583 ⋅ ∆ µ t ⋅ d 2 + ∆ µ h ⋅ rm + 0.583⋅µ t ⋅∆ d 2 + µ h ⋅∆ rm
eC = = +
Q C 0.161⋅ P + 0.583 ⋅ µ t ⋅d 2 + µ h ⋅rm
L'effort de précharge obtenu varie entre Qmin i et Qmax i compte tenu des dispersions sur le couple
appliqué, sur les coefficients de frottements et sur les dimensions. Le coefficient de dispersion
totale du moyen de serrage, noté α et égal au rapport de Qmax i sur Qmin i , s'exprime en fonction
de e C et vaut (documentation AFNOR [58]) :
Qmax i 1 + eC
α= =
Qmin i 1 − eC
Le tableau 2-1 regroupe les valeurs du coefficient α associé à des moyens et conditions de
serrage donnés [16].
41
Chapitre 2.
Nous pouvons donc constater que les incertitudes sur la valeur du coefficient de frottement et
sur la valeur du couple fourni par l'outil de serrage sont toujours très importantes. C'est pourquoi
le problème du serrage des vis est devenu le premier souci des utilisateurs de liaisons vissées.
De nombreux procédés ont été imaginés ces dernières années. Nous avons présenté les plus
pertinents en annexe 3. A l'évidence le procédé idéal reste à inventer.
42
Chapitre 2.
la valeur de la précharge maximale introduite dans la vis, qui devra répondre aux conditions de
tenue en statique. En conséquence, les exigences liées à la (ou les) liaison(s) nécessiteront
l'utilisation de modèles de calculs précis et fiables.
Deux paramètres fondamentaux de l'assemblage vissé vont intervenir dans ces modèles de
calculs. Nous citerons, la rigidité en tension de la vis (notée Kb), et la rigidité en compression
des pièces assemblées (notée Kp). Ces deux paramètres vont avoir une grande influence sur la
précision de la précharge minimale à installer (pour le cas des assemblages chargés axialement).
Nous verrons dans la partie suivante le détail de quelques modèles de raideurs utilisés. Puis nous
proposerons une nouvelle formule, plus précise, du calcul de la rigidité en compression des
pièces assemblées par un boulon ayant un trou centré, ainsi qu'une méthode permettant le calcul
de la rigidité des empilages de pièces de diamètres et de matériaux différents.
Nous nous proposons d'étudier le comportement d'un assemblage composé de deux pièces
serrées par l'intermédiaire d'un boulon (cf. fig. 2-3). Les sollicitations extérieures sont réduites à
un effort axial (Fe) constant ou variable en fonction du temps.
43
Chapitre 2.
Si de plus nous supposons que l'ensemble travaille dans le domaine d'élasticité linéaire, nous
pouvons exprimer les raideurs équivalentes de la façon suivante :
Q Q
Raideur du boulon : Kb = et Raideur de la pièce Kp =
∆ OB ∆ OP
Fb
∆B =
Kb
Fp
∆P =
Kp
Tant que l'effort extérieur Fe n'entraîne pas le décollement relatif des faces en contact, la
44
Chapitre 2.
variation de longueur ∆ L sous l'action de Fe est la même pour le boulon et pour les pièces,
soit :
∆ L = ∆ B − ∆ OB = ∆ OP − ∆ P
1
Kb
b
⋅ Fb − Q =
1
g
Kp
⋅ Q − Fpb g
De plus l'équilibre de l'ensemble vissé donne :
Fe + Fp − Fb = 0
De ces deux relations on peut tirer les expressions de l'effort axial dans le boulon Fb, et de la
résultante axiale des efforts dans les pièces :
Kb
Fb = Q + ⋅ Fe
Kb + Kp
(2-2)
Kb
Fp = Q − ⋅ Fe
Kb + Kp
Le comportement d'un tel assemblage, précontraint et sollicité par un effort extérieur porté par
l'axe du boulon, peut être résumé sur le "diagramme d'élasticité" ci-après :
Nous constatons qu'un effort extérieur Fe appliqué sur un assemblage précontraint va induire un
Kb
supplément d'effort dans le boulon proportionnel à Fe et à un coefficient qui sera
Kb + Kp
toujours bien inférieur à 1. Il va en résulter un phénomène de "filtrage" de l'effort extérieur,
extrêmement bénéfique pour la tenue dynamique de la vis. Ce comportement se conserve tant
qu'il n'y a pas décollement des deux pièces, ce qui devra être assuré par la précharge minimale
(fig. 2-6).
45
Chapitre 2.
Fb
Fe
0
Zone de non-décollement Zone de décollement(Fb = Fe)
Dans le cas de sollicitations dynamiques extérieures, la démarche de calcul est identique. Nous
obtenons alors :
Kb
Fbdyn = ⋅ Fedyn (2-3)
Kb + Kp
F Fbdyn
2
Kp Fig. 2-7 :
Assemblage
Q Fe M soumis à un
Fe m
effort variable
Kb
Fb min Fb moy Fb max de tension
Fem < Fe < FeM .
Fpmin
déplacement
46
Chapitre 2.
Fb dyn
Fe c
Q Fe T
Fpmax
déplacement
Fig. 2-8 : Assemblage soumis à un effort variable de tension FeT et de compression FeC .
Considérons le modèle d'assemblage boulonné représenté sur la figure 2-7, précontraint par une
force Q et chargé axialement par deux forces extérieures Fe d'intensités variables :
Fem ≤ Fe ≤ FeM
appliqués sous la tête de vis et sous l'écrou. Le coefficient de raideur addimensionnel λ est
défini par:
Kb
λ= (2-4)
Kb + Kp
Kb et Kp sont les raideurs respectives du boulon et des pièces assemblées. Le calcul des
contraintes dans le boulon donne les résultats suivants :
Q + λ ⋅ FeM
Contrainte maxi : σ b max =
As
Q λ ⋅ ( FeM + Fem )
Contrainte moyenne: σm = + (2-5)
As 2 ⋅ As
λ ⋅ ( FeM − Fem )
Contrainte alternée : σa =
2 ⋅ As
Dans le cas d'application d'une charge alternative de tension FeT et de compression FeC , on
obtient les valeurs suivantes :
47
Chapitre 2.
Q + λ ⋅ FeT
σ b max =
As
Q λ ⋅ ( FeT − FeC )
σm = + (2-6)
As 2 ⋅ As
λ ⋅ ( FeT + FeC )
σa =
2 ⋅ As
En Statique :
On va calculer la valeur de la contrainte normale maximale équivalente et la comparer à 90 %
de la valeur minimale de la limite élastique de la classe de qualité considérée ce qui assure que
l'assemblage reste globalement dans le domaine élastique :
σ eM
LF Q
= MG M + λ ⋅ Fe M
IJ 2
F 16 ⋅ C
+ 3⋅ G 1M
IJ OP
2
1
2
≤ 0. 9 ⋅ Re min (2-7)
MNH As K H π ⋅d 3
s K PQ
En Fatigue :
En calculant la contrainte alternée et en la comparant à la limite de fatigue :
λ ⋅ ( FeM − Fem )
σa = ≤ KN ⋅ σ D (2-8)
2 ⋅ As
avec :
KN = Coefficient de correction de tenue dynamique (fonction du nombre de cycles).
σD = Limite de fatigue de la vis considérée.
Si l'on ne précontraint pas l'assemblage, l'intégralité de l'effort dynamique extérieur est repris
par le boulon. Cet état de fait va être très préjudiciable pour la tenue dynamique de la liaison,
compte tenue des faibles performances dynamiques d'un boulon (40 à 50 MPa). Il conviendra
donc d'installer une précharge minimale afin d'éviter le décollement des faces en contact.
D'autre part la contrainte alternée est directement proportionnelle à la rigidité en tension du
boulon Kb et inversement proportionnelle à la somme des rigidités Kb et Kp (rigidité en
compression des pièces). On a donc intérêt, dans le cas d'un chargement en fatigue, à avoir des
48
Chapitre 2.
boulons souples (c'est à dire de diamètre mini et de longueur suffisante) et des pièces rigides. Si
les modèles de calcul des raideurs des boulons sont dans l'ensemble satisfaisants, il n'en est pas
de même pour les pièces assemblées. C'est l'importance de ce paramètre pour la tenue de
l'assemblage en fatigue qui nous a conduit dans la partie qui va suivre à développer l'étude des
modèles de calcul de la rigidité en compression des pièces assemblées, puis à proposer un
nouveau modèle.
La détermination de la raideur des pièces assemblées a fait l'objet de très nombreuses recherches
[27][54][41]. Cependant dans un souci de clarté, nous allons nous limiter à rappeler les modèles
de calculs les plus pertinents, et ceux qui ont été proposés récemment.
La plupart des méthodes, pour la détermination de la rigidité des pièces, nécessite la bonne
connaissance de la région comprimée autour du boulon [21][35]. La méthode par éléments finis
permet de s'affranchir de cet inconvénient. GOULD et MIKIC ont appliqué cette méthode pour
déterminer la zone de décollement des pièces à l'interface. Récemment ces travaux ont été
poursuivis par WILEMAN pour le calcul de la rigidité des pièces assemblées [54]. Cette
nouvelle approche est cependant soumise à certaines hypothèses :
49
Chapitre 2.
Cette configuration de montage possède deux symétries évidentes, en conséquence l'étude par
éléments finis pourra être réduite à un quart de la pièce totale. De plus, la symétrie de
chargement va permettre une étude bi-dimensionnelle de la "structure", réduisant de ce fait les
paramètres de calcul de façon considérable.
- Blocage des noeuds situés sur le plan de joint des pièces assemblées, suivant l'axe
z, pour des raisons de continuité de matière (respect de la symétrie), le
déplacement radial restant cependant possible.
- Blocage des noeuds situés sur l'axe d'axisymétrie pour les mêmes raisons
qu'énoncées précédemment.
Remarquons tout de suite que le blocage des noeuds de l'interface ne saurait représenter le
comportement réèl de la liaison. En effet, sous l'action du serrage, le décollement des pièces
assemblées se produit à une certaine distance de l'axe du boulon [49]. Une modélisation simple
effectuée sur CETIM CASTOR-2D [12] confirme ce phénomène (fig.2-10).
b) a)
Fig. 2-10 : Modélisation du comportement de l'assemblage sous l'effet du serrage.
La précharge est introduite par contraction de la vis sous une diminution de température.
WILEMAN a donc effectué une série d'essais, en se servant des éléments de contacts afin
d'autoriser ce "baillement" des pièces. Un comparatif des deux méthodes (avec ou sans éléments
contacts) pour la détermination de la rigidité des pièces assemblées lui fait conclure à la quasi-
égalité des deux méthodes. En conséquence WILEMAN a choisi de bloquer la totalité des
noeuds situés à l'interface. La modélisation de l'assemblage s'en trouve ainsi grandement
50
Chapitre 2.
simplifiée de même que le temps de calcul. De plus il fait l'hypothèse que la rigidité des pièces
est indépendante de la vis (tête et corps de vis). Cette hypothèse permet le remplacement de la
vis par une rondelle de dimensions équivalentes à celles de la tête de vis.
L'application de l'effort est réalisé par l'introduction d'une pression constante sur la rondelle à
partir du bord du trou, jusqu'au diamètre extérieur de celle-ci. La figure 2-11 présente le
maillage de l'ensemble étudié (1976 noeuds et 1872 éléments).
a) b)
Fig. 2-11 : Modélisation de WILEMAN [54].
a) Maillage.
b) Isocontraintes de compression.
51
Chapitre 2.
WILEMAN a fait varier la géométrie, les matériaux et les chargements. Il a constaté que pour
une géométrie et un matériau donné, il y avait proportionnalité du déplacement à la force
appliquée. Il propose ainsi d'exprimer la rigidité Kp à partir de l'expression sans dimension.
d
0.62914
Kp Lp
= 0.78952 ⋅ e (2-9)
Ep ⋅ d
Cette formulation qui ne tient pas compte de la dimension de la zone de contact (diamètre de la
tête) et du diamètre des pièces ne nous semble pas convenable.
Comme précédemment la méthode de calcul de la rigidité de pièces assemblées par boulon est
uniquement issue de résultats éléments finis. De plus le domaine d'application ne concerne que
les pièces axisymétriques. La figure 2-13 illustre les dimensions principales de la liaison
étudiée.
L'étude pourra être réalisée sur un quart de pièce (deux symétries). D'autre part un grand nombre
de configurations est étudié afin d'explorer le domaine des assemblages de la mécanique
actuelle. Pour ces essais, le diamètre du boulon varie entre 4 mm et 30 mm. Le rapport Dp/Da
varie entre 1.25 et 5 et enfin le rapport Lp/d varie entre 1 et 10. Par ailleurs, N'GUYEN fait
l'hypothèse, non justifiée, que la tête du boulon est généralement beaucoup plus rigide que les
pièces assemblées. Cette remarque permet de considérer que la zone de contact entre la tête du
boulon et les pièces assemblées reste plane après chargement, et n'induit que des déplacements
parallèles autour de l'axe du boulon. C'est pourquoi le boulon est supprimé et remplacé par une
pression constante partant du bord du trou jusqu'au diamètre extérieur d'appui de la tête de vis
(la même approche a été utilisée analytiquement par FERNLUND [18]). La figure 2-14 montre
la modélisation éléments finis utilisée.
52
Chapitre 2.
La définition de la raideur des deux pièces assemblées est alors déduite du déplacement axial de
la zone comprimée sous tête mesuré sur le bord du trou :
Q
Kp =
2 ⋅ δ PM
(2-10)
MN 4 Lp PQ Dp ⋅ Lp ⋅ Dt 0.5 C2 0.5− C2
Ap =
π
c
⋅ Da 2 − Dt 2 + C1⋅ h b
Dp − Da ⋅ Da + 0. 05 ⋅ Lp gb g
4 Dp0.5 ⋅ LpbC2 −1g ⋅ Dt 0.5− C2
avec :
R| pour Dp < 3 ⋅ Da F Da IJ
C1 = 1. 45 ⋅ G
1.22
R|
|| H Dp K || Pour Dp ≥ 3 ⋅ Da C1 = 0. 367
S| et S| (2-11)
||C2 = FG Da IJ
1.22
||C2 = FG 0. 6 − Da IJ 1.22
T H Dp K T H Dp K
53
Chapitre 2.
La figure 2-15 présente les résultats pour un boulon M6 (module de Young = 206 GPa) :
Ce modèle propose une formulation de la rigidité des pièces assemblées uniquement par un
boulon. La géométrie servant de base à la modélisation est décrite figure 2-16.
54
Chapitre 2.
Le nombre important de variables (6) nécessaires pour décrire la structure ont conduit
RASMUSSEN à rendre adimensionnel l'ensemble des paramètres.
Le choix du paramètre "adimensionnant" s'est porté sur Da. En effet, c'est le diamètre d'appui de
la tête du boulon qui va conditionner l'étendue de la zone comprimée des pièces, et donc
influencer le comportement de la liaison. Nous posons :
Dp Dt Lp k d Ap
Dp* = ; Dt* = ; Lp* = ; k* = ; d* = ; Ap* =
Da Da Da Da Da Da 2
L'étude est effectuée avec des vis hexagonales standard (ISO) ayant un diamètre nominal d tel
que 6 < d < 30 . De plus k* = 0.42, d* = 0. 63 et une valeur moyenne Dt* telle que Dt* = 0. 7 .
c h
Le but de cette étude est de déterminer la relation Ap* = Ap* Lp* , Dp* , Dt* à l'aide d'une
simulation par éléments finis. L'axisymétrie du problème permet une étude sur un quart de
pièce. La figure 2-17 présente le maillage choisi. Les éléments utilisés sont des triangles (2D) à
approximation linéaire.
Le glissement possible de la tête de vis sur la pièce serrée impose la création d'une zone de
contact. Pour des raisons de simplification, RASMUSSEN fait l'hypothèse que deux noeuds
situés en vis à vis de la zone de contact n'ont aucun déplacement radial relatif.
Comme nous l'avons vu dans les deux premières méthodes décrites, la difficulté consiste à
caractériser les déplacements.
Description de la méthode :
Le boulon et la pièce sont déplacés d'une valeur relative égale à L qui va se répercuter en un
déplacement sur le boulon, noté d 1 , et un déplacement sur la pièce, noté d 2 pour chaque noeud
de la zone de contact pièce-boulon.
55
Chapitre 2.
Par convention l'indice 1 sera associé à un noeud de la surface de contact appartenant au boulon.
L'indice 2 sera associé à un noeud de la surface de contact appartenant à la pièce.
L'équilibre de la structure permet d'écrire la relation (dans la zone de contact) :
P1 = − P2
avec :
P1 = Vecteur charge pour les degrés de libertés sur la frontière du boulon (inconnu).
P2 = Vecteur charge pour les degrés de libertés sur la frontière de la pièce.
eF + F j ⋅ P = d − d
1 2 1 1 2
Les matrices de souplesses F1 et F2 sont déterminées par applications successives d'un effort
unité sur chacun des noeuds de la zone de contact. RASMUSSEN distingue cependant deux cas
(frottement infini dans la zone de contact, ou bien frottement nul). Connaissant maintenant la
valeur de P1 , il est facile de remonter aux déplacements de la pièce et du boulon par les deux
équations suivantes :
d1 = F1 ⋅ P1 et d 2 = F2 ⋅ P2 = -F1 ⋅ P1
56
Chapitre 2.
Le déplacement de la pièce retenu, est une valeur moyenne des déplacements des noeuds de la
surface de contact, pondérés suivant le rayon du noeud considéré.
RASMUSSEN propose la formule analytique suivante, englobant tous les résultats éléments
finis. L' erreur maximum est de 3 % pour la majorité des cas en comparaison avec les résultats
donnés par les éléments finis.
π
c 1
h c
Ap = ⋅ 1 − Dt + ⋅ Dp − 1 ⋅ tan
* *2 *2
h LM
− 1 0.35 ⋅ Lp + 1 + 2 ⋅ Lp
* *2
−1 OP
4 2 MN
2 ⋅ Dp − Dt
*2
c
*2
h PQ
(2-12)
La courbe ci-après illustre les résultats obtenus par élements finis pour D*t ≈ 0, 7 . Ces courbes
c h
sont tracées pour des hauteurs de pièces variables L*p = 0, 5 à 10 .
57
Chapitre 2.
Ap*
4.5
4.0 Lp*=0.5
Lp*=1
3.5 Lp*=2
Lp*=3
3.0 Lp*=5
Lp*=10
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Dp*
C'est sans aucun doute le modèle de calcul le plus employé dans les bureaux d'études de nos
jours. Le calcul de la raideur des pièces assemblées s'effectue en considérant le modèle
équivalent de section Ap soumis à une compression uniforme, de longueur Lp1 et Lp2, et de
module d'élsticité Ep1 et Ep2 identiques aux pièces réelles (fig. 2-21).
58
Chapitre 2.
Il vient alors :
1
=
LM
1 Lp1 Lp2
⋅ +
OP
Kp Ap Ep1 Ep2N Q
Ce modèle présente la particularité d'être issu uniquement d'essais expérimentaux. Le montage
utilisé est présenté figure 2-22 [52].
Fig. 2-22 : Détermination de la rigidité des pièces dans le modèle VDI 2230 [52].
Dp Lp Da Dt
18 ; 25 ; 30 35
36 ; 40 ; 50 50 18 14
72 100
Matières des pièces 42C4 et Fonte grise (GG20)
utilisées
L'introduction de l'effort est effectué sur une machine de compression par l'intermédiaire d'un
poinçon en acier très dur supposé indéformable. La mesure du déplacement est réalisée avec un
capteur de déplacement de type inductif (référence W1TM) monté dans l'axe du trou de la pièce,
59
Chapitre 2.
avec des points d'ancrages de l'instrument de mesure différents selon l'épaisseur Lp des pièces
testées (point a, b, c figure 2-22) ce qui impose une correction des mesures.
La figure 2-23 illustre l'évolution du déplacement mesuré, noté f p en fonction de l'effort
b g
extérieur Fe, pour les deux matériaux utilisés et pour un cycle d'effort 0, Femaxi ,0 .
Cette courbe révèle une hystérésis plus importante pour la fonte que pour l'acier. Cet effet
d'hystérésis peut s'expliquer par :
- une pente plus faible de la courbe lors de la relaxation de l'effort extérieur causée
par une déformation plastique de la zone de contact et un dépassement localisé de
la contrainte maximum admissible.
- L'impossibilité de déformation dans la zone de contact dûe au frottement.
La mesure sera faite pour un effort extérieur proche du maximum dans la partie descendante de
la courbe. C'est en effet la configuration la plus proche des assemblages réels puisqu'il se
produit de façon générale des relâchements ou relaxations de la liaison après application d'un
effort extérieur. La rigidité sera obtenue par la relation :
Fe f
Kp = soit Sp = p
fp Fe
Les règles VDI ont proposé plusieurs formulations au cours du temps. En 1977 à partir des
travaux de FRITSCHE [21] elles proposent une première formulation qui est une approximation
linéaire des résultats des mesures (fig. 2-23), puis en 1983 à partir des expériences décrites
précédemment une nouvelle formulation est proposée [62], qui fait la distinction entre serrage
60
Chapitre 2.
par écrou et serrage par trou borgne. La dernière version de VDI 2230 (1986) [27] reprend
l'intégralité des résultats de VDI 2230 (1983), mais en supprimant cette distinction, considérant
le cas du serrage par écrou plus pénalisant, donc souhaitable. Les différentes expressions de Ap
proposées sont les suivantes :
1° cas : Dp ≤ Da Ap =
π
4
c
⋅ Da 2 − Dt 2 h
2° cas : Da ≤ Dp ≤ Da + Lp Ap =
π
4
c π
h b gb g 2
⋅ Da 2 − Dt 2 + ⋅ Da ⋅ Dp − Da ⋅ x + 1 − 1
8
Lp ⋅ Da
avec x = 3 (2-13)
Dp2
Lp
Remarque : Pour Da < Dp < 1.5 ⋅ Da , la relation reste valable pour des rapports ≤ 10
d
(d étant le diamètre nominal de la vis).
3° cas : Dp > Da + Lp , la rigidité de pièce reste constante même pour des diamètres de pièces
croissants. Le calcul de la section équivalente sera effectué en prenant Dp = Da + Lp dans
l'équation (2-13).
Les recommandations VDI proposent également de traiter les pièces prismatiques en prenant
pour Dp l'expression suivante : fig. 2-24.
x+y
Dp = avec x , y ≤ 3 ⋅ Da (2-14)
2
- Le blocage des noeuds du plan de symétrie qui empêche le décollement des pièces
serrées. Cette simplification va donner des valeurs de rigidités plus grandes que
dans la réalité.
- Le glissement de la tête du boulon n'est pas pris en compte : les valeurs de rigidité
sont ainsi surestimées.
- Le remplacement de la vis par une "rondelle" infiniment rigide n'est absolument pas
conforme à la réalité physique.
61
Chapitre 2.
Ces deux derniers points constituent à notre avis des inexactitudes suffisantes pour rejeter cette
modélisation. En effet l'indéformabilité de la "rondelle" n'est qu'un artifice permettant de
déterminer facilement, et sans trop d'erreur le déplacement (parallèle) de la zone de contact.
Dans la réalité, la déformée, non parallèle, de la zone de contact interdit une telle approche. De
plus ce modèle n'inclut pas dans sa formulation le diamètre des pièces ni le diamètre de contact
qui constituent deux paramètres essentiels de la rigidité équivalente. En conséquence,
l'utilisation d'un tel modèle est fortement déconseillé, les résultats qu'il fournit ne pouvant être
que faux.
Fig. 2-24 : Allure des pressions de contact sous tête d'après [41].
Une critique fondamentale de ce type de modèle est liée à l'absence de la vis constituant
l'assemblage, or nous allons montrer que l'étude de la pièce ne doit pas être dissociée de l'étude
du boulon. D'autre part, la non-conformité de ce modèle avec la réalité rend son utilisation sujet à
62
Chapitre 2.
Ce modèle, pourtant ancien (1978), constitue à notre avis, la meilleure approche pour la
détermination de la rigidité des pièces. La formulation proposée présente l'avantage de fournir
une expression unique pour toutes les dimensions de pièces, et d'être de ce fait facilement
programmable. La géométrie des pièces est entièrement définie et la vis est prise en compte, ce
qui rend cette modélisation très proche de la réalité. Cependant la détermination de la rigidité est
soumise à deux approximations :
D'autre part l'hypothèse de départ émise par RASMUSSEN, concernant le déplacement radial
des noeuds de la surface de contact, nul, nous parait très contestable. De plus le blocage des
noeuds situés sur le plan de joint des pièces interdit leur décollement.
Nous pensons que cette formulation, bien que relativement performante, ne reflète pas
exactement la réalité. Rappelons que cette valeur de la raideur n'a fait l'objet d'aucune
vérification expérimentale.
Ce modèle est le seul à être issu uniquement d'essais expérimentaux. La critique principale que
nous pourrons porter sur ce modèle provient de la configuration du montage d'essais : le
"poinçon" servant à l'introduction de l'effort et simulant la vis de l'assemblage, est comprimé, le
rendant de ce fait quasiment indéformable. Il ne pourra donc en aucun cas prétendre simuler le
comportement de la tête du boulon. En conséquence, la lecture du déplacement de la pièce
mesuré dans l'axe du boulon ne peut pas refléter le comportement réel de la pièce. Nous
conseillons donc aux concepteurs une prudence toute particulière quant à l'utilisation de ces
expressions.
63
Chapitre 2.
Il nous a semblé intéressant de montrer la dispersion des résultats obtenus avec ces différents
modèles pour des pièces ayant une longueur Lp ou (et) un diamètre Dp grand par rapport au
diamètre Da de la zone de contact. Pour des raisons de clarté et de simplicité nous utiliserons la
représentation adoptée par RASMUSSEN donnant des tracés en adimensionnel de la section
équivalente en fonction du diamètre de la pièce.
La figure 2-25 donne les valeurs de Ap en fonction de Dp∗ pour les modèles de raideurs
présentés précédemment et pour Dt∗ = 0. 647 et Lp∗ = 3.
Nous avons admis que le modèle de WILEMAN qui ne fait pas intervenir le diamètre extérieur
des pièces était établi pour des Dp∗ > 4 . Comme nous allons le montrer par la suite, la
formulation de RASMUSSEN est la plus proche de la réalité, et il apparait donc clairement que
le modèle VDI est dangereux puisqu'il maximise la raideur des pièces et donc qu'il minimise la
contrainte alternée calculée.
Ap*
3.0
Rasmussen
2.5 VDI 1983
VDI 1977
N'Guyen
2.0 Wileman
1.5
1.0
0.5
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Dp*
Fig. 2-25 : Comparaison des différents modèles de raideurs existants pour Dt∗ = 0. 647 et Lp∗ = 3 .
La grande disparité des résultats obtenus avec les différents modèles qui nous sont actuellement
proposés, nous a conduit à étudier ce problème essentiel pour le comportement des assemblages,
et à proposer une nouvelle méthode de calcul de la rigidité équivalente des pièces assemblées
par un boulon, fondée sur des bases rigoureuses.
64
Chapitre 2.
Notre étude se limite au cas de pièces cylindriques ayant un trou concentrique par rapport au
diamètre extérieur des pièces assemblées. Dans cette partie, nous nous limiterons au cas du
serrage de deux pièces de même module, épaisseur et diamètre. La figure 2-26 présente
l'assemblage étudié.
L'existence de deux symétries (plan de joint et axe de la vis) nous permet de limiter notre étude
à un quart d'assemblage. La figure 2-26 illustre le passage du modèle réel au modèle éléments
finis. L'étude en éléments finis sera donc effectuée avec le module axisymétrique (éléments type
ELAX) du logiciel d'éléments finis MOSAIC V2.6 [59]. Le mailllage obtenu est présenté
figure 2-27.
65
Chapitre 2.
a) Pour des raisons de continuité de matière, les noeuds situés sur l'axe d'axisymétrie sont
bloqués radialement (suivant X) : cette condition est automatiquement prise en compte par le
logiciel.
b) La présence d'un plan de joint, plan de symétrie pour notre cas, impose le blocage des noeuds
de la pièce situés sur ce même plan (suivant Y).
Une des grandes difficultés de la modélisation des assemblages vissés concerne l'introduction de
la précharge. Pour cela on dispose de deux possibilités :
a) Chargement thermique.
On peut installer une précharge en refroidissant la vis ou en amenant la pièce à une température
plus élevée provoquant sa dilatation. Les noeuds inférieurs de la vis sont alors bloqués. Cette
méthode semble donner des résultats corrects, mais elle ne représente pas tout à fait la réalité
physique du phénomène, puisque dans les deux cas on induit des dilatations radiales, ce qui pose
des problèmes à l'interface.
66
Chapitre 2.
b) Chargement mécanique.
La mise en place d'un déplacement imposé aux noeuds inférieurs de la vis constitue à notre avis
la meilleure solution pour simuler l'introduction de la précharge [72]. En effet, lors d'une
opération de serrage, la mise sous tension du boulon est bien obtenue par un étirement de la vis.
En conséquence, nous opterons pour cette mise en oeuvre simple de la précharge dans tous nos
essais éléments finis.
La présence de l'arrondi sous la tête de vis sera modélisé afin de représenter de manière aussi
fidèle que possible le comportement réel de la vis. Des essais éléments finis mettent en évidence
l'importance du raccord sous la tête de vis. En effet, suivant l'importance du trou et pour un
déplacement imposé, la différence de précharge obtenue varie de 1 à 4 %. Cet écart est d'autant
plus marqué que le diamètre du trou est grand. En effet, la flexion de la tête de vis opérant au
niveau du raccord sera d'autant plus grande que la rigidité de la tête de vis est faible (sans
raccordement) et que la surface de contact vis-pièce est faible (diamètre de trou important). La
figure 2-28 illustre la déformée de l'assemblage (vis sans raccordement) amplifiée par 100 sous
un déplacement imposé de - 0.1 mm suivant -y.
Plusieurs modélisations ont été réalisées avec des éléments à approximation linéaire et avec des
éléments à approximation quadratique. Nous avons constaté :
- Un écart maximum entre les deux types d'interpolation de l'ordre de 1 % quel que soit le cas
étudié.
67
Chapitre 2.
Pour notre exemple, le nombre de noeuds est passé de 980 (linéaire) à 2845 (quadratique).
L'utilisation des éléments à approximation quadratique donne des résultats, à priori plus précis
que les éléments à approximation linéaire (écart maxi très faible cependant : 1 % environ), mais
pour des temps de calculs 4 à 5 fois plus importants. Nous choisirons donc pour notre étude les
éléments du type Q4 et T3 à degré d'approximation linéaire [59] avec adjonction d'un arrondi
sous la tête de vis. La distorsion, possible, due au maillage, sera minimisée par l'utilisation
d'éléments ayant une taille maximum de 0.5 mm par 0.5 mm.
Comme nous l'avons vu figure 2-10, le décollement, ou baillement des pièces en contact se
produit à une certaine distance de l'axe du boulon [49]. FERNLUND [18] propose une méthode
analytique de calcul de la répartition de la pression de contact à l'interface. La figure 2-29 donne
l'allure de cette répartition de pression suivant le rayon R. Nous pouvons remarquer que la
pression est maximale au bord du trou et vaut 0. 35∗ Pc , et qu'elle s'annule pour R ≈ 3. 8∗ a , rayon
à partir duquel il y a décollement des pièces serrées.
68
Chapitre 2.
Les travaux réalisés par ZIADA [55] confirment les résultats obtenus par FERNLUND [18]
pour une pièce de géométrie voisine. Il remarque cependant que l'épaisseur des pièces
assemblées intervient de façon importante sur la répartition des pressions de contact ainsi que
sur la grandeur de la zone de contact. Ces résultats sont bien conformes à ceux obtenus par une
méthode expérimentale développée par ITO [26].
L'ensemble de ces études nous montre à l'évidence que la zone de contact est variable suivant la
configuration géométrique de l'assemblage. Il n'existe donc pas de relation précise reliant la
zone de contact à la géométrie. Nous proposons donc deux méthodes permettant de palier ce
manque.
- Premier temps : Blocage de tous les noeuds, sans distinction, situés sur le plan
de joint dans la direction axiale.
- Deuxième temps : Après calcul de l'ensemble, nous analysons les contraintes
axiales σ y sur tous les noeuds bloqués :
Cette procédure sera répétée jusqu'à obtention d'un état d'équilibre ⇒ La zone de contact est
ainsi définie et le décollement des pièces devient possible.
Le logiciel MOSAIC [59] permet l'utilisation d'éléments de contact unilatéraux (rigide dans le
sens -y et souple dans le sens y). Ces éléments sont du type CTC2 [59] composés de deux
noeuds.
La première méthode s'avère très efficace pour les pièces n'admettant aucun décollement du plan
de joint (essentiellement pièces de petit diamètre). La deuxième méthode sera plutôt réservée
aux pièces de grand diamètre, admettant un décollement partiel dans la zone de contact. Nous
essaierons, dans tous les cas, d'utiliser la première méthode, beaucoup plus économique que la
69
Chapitre 2.
seconde en temps de calcul, et d'une mise en oeuvre beaucoup plus aisée. Notons enfin, que quel
que soit la méthode utilisée, les résultats obtenus sont identiques.
Remarque : Les deux méthodes n'incluent pas le frottement au plan de joint. Pour notre étude
nous négligerons ce paramètre. En effet, nous considérerons que compte tenu des grands
coefficients de frottements entre la tête et la pièce, il n'y a aucun glissement qui se produit à
l'interface. Cette hypothèse, tout à fait contestable, ne modifie pas considérablement le
comportement global du système. Des essais introduisant le frottement au contact tête pièce
semblent le confirmer.
a) Cas où µ = ∞ :
L'adhérence parfaite sera réalisée en considérant la continuité du maillage entre la
pièce et la vis.
b) Cas où µ = 0 :
Le glissement parfait pourra être introduit de deux façons :
MM D 22 D 26
PP || εε ||
z
D =M
D 33 D 36
PP avec : kεp = S ε V θ
MM D 44 D 46
PP || ||
rz
MN D55 D56
D 66 Q |Tεε |W
zθ
θr
(en axisymétrique)
70
Chapitre 2.
Nous fixerons D 22 = 1010 , conférant l'extrême rigidité dans le sens axial [59], et tous les autres
termes égaux à 10−10 simulant le glissement parfait dans le sens radial, et permettant par la
même occasion de s'affranchir des contraintes de cisaillement.
Remarque : Il serait possible d'affecter une valeur plus importante au coefficient D11 qui
simulerait la résistance dûe aux forces de frottement, mais sans possibilité de quantifier la valeur
a f
correspondante de frottement introduit cas où µ = Cte avec µ ≠ 0 et µ ≠ ∞ . La figure 2-30
a
présente les déformées obtenues par les deux approches µ = 0 et µ = ∞ . f
a) µ = ∞ . b) µ = 0.
Le but de cette étude est de déterminer une formulation unique de la rigidité des pièces
assemblées par un boulon, englobant la majeure partie des pièces utilisées dans la mécanique
moderne. Pour tous les essais, certaines caractéristiques géométriques du boulon restent
inchangées. Notamment le diamètre nominal d = 10 mm , Da = 17 mm, et H = 7 mm (hauteur de
tête), ce qui correspond aux dimensions normalisées d'une vis H.
D'autre part les dimensions des pièces sont variables. Nous prendrons :
a) 1 ≤ Dp∗ ≤ 5 avec Dp∗ = 1, 1.25, 1.5, 1.75, 2, 2.25, 2.5, 3.17, 3.53, 5.
b) Lp = 27.2, 34, 42.5, 60, 80 correspondant à Lp∗ = 1.6, 2, 2.5, 3.53, 4.71.
c) La dimension du trou de passage sera tirée de la norme NFEN 20-273, soit :
71
Chapitre 2.
La plage ainsi définie par ces trois paramètres couvre tous les cas de pièces courantes et a
nécessité 150 cas de simulation.
L'ensemble vis-pièce est soumis à une précharge simulée par l'introduction d'un déplacement
imposé fixé pour tous nos essais à -0.1 mm.
VIS
Lecture de σ y
PIECE
3.5 mm
X
δ
Fig. 2-30 c) : Mesure de la précharge.
La contrainte, essentiellement axiale, induite dans la vis, est calculée à partir de la moyenne des
contraintes axiales σ y des noeuds situés dans un plan y = 3.5 mm (plan fixé pour tous les
essais). Il est alors facile d'en déduire la précharge, en multipliant par la surface de la tige de
d = 10 mm.
A partir de plusieurs modélisations en éléments finis, nous vérifions que :
- Pour une longueur de tige suffisante, la répartition des contraintes de tension est
uniforme dans la vis. La figure 2-31 montre la répartition des contraintes axiales
obtenues dans l'assemblage pour :
72
Chapitre 2.
d = 10 mm ; Dp = 21. 25 mm ; Lp = 27. 2 mm ; Dt = 10. 5 mm .
Q (N)
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
0.05 0.10 0.15 0.20 0.25
δ (mm)
73
Chapitre 2.
Cette linéarité se conserve quelle que soit la géométrie testée. On peut donc en conclure que la
raideur apparente de l'assemblage est indépendante du déplacement imposé δ .
La raideur du demi-assemblage est alors donnée par :
Q
K1/ 2 assemblage =
δ
δ 1 1
= + (2-15)
Q 2 ⋅ Kb 2 ⋅ Kp
δ étant le déplacement imposé pour une demi-pièce (fixé à 0.1 mm). Nous obtenons donc une
relation avec à priori deux inconnues Kb et Kp. Deux méthodes permettent de résoudre ce
problème.
A- Première méthode.
Cette approche consiste à considérer que le modèle VDI 2230 donne une évaluation correcte de
la raideur Kb.
Rappel : La raideur équivalente Kb du boulon représenté figure 2-33 qui assemble des pièces
de longueur totale Lp est prise égale à celle du modèle équivalent considéré comme soumis à
une tension uniforme [24][27].
Cette modélisation est facile à appliquer ; elle consiste à faire l'hypothèse que la tête de vis ou
74
Chapitre 2.
l'écrou (quelle que soit leur longueur ) interviennent comme une longueur supplémentaire égale
à 0.4*d. Comme pour notre étude éléments finis, la vis possède un diamètre unique d. La raideur
du boulon entier va s'écrire :
Eb ⋅ Sb
Kb = (2-16)
Lp + 0.8 ⋅ d
1
Kp = (2-17)
2⋅δ 1
−
Q Kb
F I
G
Ap = G
1 JJ ⋅ Lp (2-18)
GH 2Q⋅ δ − Kb1 JK Ep
F I
Ap = G
∗ G 1 JJ ⋅ Lp (2-19)
GH 2Q⋅ δ − Kb1 JK Ep ⋅ Da 2
Les courbes présentées en Annexe 2 donne les sections réduites Ap∗ en fonction de Dp∗ pour
b g b g
trois valeurs de Lp∗ 1.6 - 2 - 2.5 , et trois valeurs de Dt 10.5-11-12 mm . Ces courbes sont
comparées aux sections réduites obtenues par VDI 2230 (86).
Cette nouvelle approche du calcul de la raideur constitue, nous le pensons, la meilleure façon
d'appréhender le problème. Cette méthode s'affranchit d'une lecture hasardeuse du déplacement,
et le comportement de l'assemblage est préservé par l'adjonction d'un élément simulant la vis.
75
Chapitre 2.
Toutefois il est bon de remarquer qu'une petite erreur sur la détermination de Kb peut entraîner
des variations importantes de Kp. Malgré cela, nous pouvons nous contenter de cette
approximation, si le diamètre du trou reste voisin de celui de la tige (par exemple
Dt = 10.5 mm pour d = 10 mm ), limitant ainsi les glissements et flexions de la tête, pouvant
entraîner des non-linéarités. Mais ceci n'est plus possible pour les valeurs importantes de
diamètre de trou de passage définies par la norme (Dt = 12 mm pour d = 10 mm). Pour palier ce
problème, nous proposons la méthode dite du "double calcul".
B - Deuxième méthode.
Cette méthode est basée sur l'hypothèse, inhérente au code de calcul, de linéarité de la raideur,
vis à vis du module de Young. Deux simulations successives vont alors être effectuées :
R|δ = F + F1 1
: pièce de module Ep1
|| 2.Kb 2.Kp 1
S| F F (2-20)
T
2
De plus, pour une pièce de longueur Lp et de section équivalente Ap, nous avons l'expression
des raideurs pour différents modules d'élasticité. Soit :
Ap Ap Ap
Kp = Ep ⋅ ; Kp1 = Ep1 ⋅ ; Kp2 = Ep2 ⋅ (2-21)
Lp Lp Lp
76
Chapitre 2.
Kp =
F1 ⋅ F2 ⋅ Ep FG 1
-
1 IJ (2-22)
H
2 ⋅ δ ⋅ (F1 - F2 ) Ep2 Ep1 K
- L'expression de la section équivalente :
Ap =
Lp ⋅ F1 ⋅ F2 FG 1
-
1 IJ
H
2 ⋅ δ ⋅ (F1 - F2 ) Ep2 Ep1 K
ou: Ap∗ =
Lp ⋅ F1 ⋅ F2 FG
1
-
1 IJ (2-23)
H
2 ⋅ δ ⋅ (F1 - F2 ) ⋅ Da Ep2 Ep1
2
K
- La raideur du boulon de module Eb :
F1 ⋅ F2 (Ep1 - Ep2 )
Kb = ⋅ (2-24)
2 ⋅ δ ( F2 ⋅ Ep1 - F2 ⋅ Ep2 )
Cette méthode est à la fois la plus facile à mettre en oeuvre, mais aussi la plus précise, car la
valeur de l'effort est mesurée sur le boulon, dans la tige où les gradients de contraintes sont les
plus faibles. De plus, de la même façon que pour la méthode précédente, nous évitons une
définition arbitraire du déplacement. Par conséquent nous retiendrons cette méthode pour le
calcul de la raideur des pièces, même si elle nécessite deux simulations successives..
Toutes les modélisations éléments finis sont réalisées avec les configurations suivantes
L'ensemble de ces modélisations nous permet de tracer toutes les courbes Ap∗ = f Dp∗ en c h
fonction des trois paramètres géométriques adimensionnels Dt∗ , Dp∗ , et Lp∗ .
A titre d'exemple nous donnons les courbes pour Dt∗ = 0. 62 et µ = ∞ .
77
Chapitre 2.
Lp = 27.2 mm
2.5 Lp = 34 mm
Lp = 42.5 mm
2.0 Lp = 60 mm
Lp = 80 mm
1.5
1.0
0.5
0.0
0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
Dp*
Tous les résultats sont regroupés dans l'annexe 4. Nous avons fait figurer les résultats obtenus
pour µ = 0 (glissement parfait) et pour µ = ∞ (adhérence parfaite).
Pour le cas µ = 0 , nous n'avons traité que deux cas d'épaisseurs de pièces Lp = 34 et 60 mm,
représentant une géométrie couramment utilisée, et deux diamètres de trou Dt = 10.5 mm et
Dt = 11 mm , correspondant aux assemblages les plus courants. La figure 2-35 donne les
résultats obtenus pour Lp = 34 mm, Dt = 10.5 mm par la méthode du double calcul pour les
deux configurations µ = 0 et µ = ∞ , ainsi que les résultats obtenus par RASMUSSEN [41] et
VDI 2230 [27].
Ap*
3.0
E.F (µ=0)
2.5
E.F (µ= infini)
VDI 2230 (1986)
2.0 Rasmussen
1.5
1.0
0.5
0.0
0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
Dp*
78
Chapitre 2.
A l'examen de ces courbes, nous constatons que nos résultats sont dans tous les cas compris
entre ceux donnés par la méthode VDI 1986 et ceux donnés par la formulation de
RASMUSSEN. Notons que pour les grands diamètres de pièces, où l'écart est maximal, ils sont
proches de RASMUSSEN et loin de VDI, et que les courbes obtenues ont même allure que
celles de RASMUSSEN.
2-4-2-2 Proposition d'une nouvelle formule de calcul des raideurs des pièces.
Compte tenu des remarques précédentes, il nous semble judicieux de conserver la formulation
donnée par RASMUSSEN et de rechercher les meilleurs coefficients possibles. D'autre part
nous pouvons dire que la réalité se trouve entre les résultats obtenus avec la simulation µ = 0
(glissement total) et ceux donnés par la simulation µ = ∞ (adhérence complète). Il nous semble
donc judicieux de rechercher une formulation dont les résultats sont les plus proches des valeurs
moyennes. Nous retiendrons donc la formulation suivante :
Ap∗ =
π
c h c h LM
⋅ 1 − Dt*2 + 0. 61⋅ Dp*2 − 1 ⋅ tan− 1
0.35 Lp* + 1 + 2Lp*2 − 1 OP
4 MN c
2.04 ⋅ Dp*2 − Dt*2 h PQ (2-25)
Le tableau 2-3 donne les écarts en pourcent relevés sur la section équivalente réduite entre les
deux modélisations ( µ = 0 et µ = ∞ ).
Nous constatons que les écarts maximaux sont de l'ordre de 12 % et ceci pour les cas de pièces
de très grands diamètres. Nous pouvons espérer, avec notre formule, calculer la section
équivalente avec une précision bien supérieure à 10 %, ce qui est excellent pour ce type de
calcul.
Conclusions.
Cette étude permet la mise en place d'une formulation unique du calcul de la section équivalente
réduite Ap∗ de pièces homogènes (même épaisseur, matériaux, et trou concentrique) assemblées
par vis. Le grand nombre de simulations réalisées a permis l'exploration de la majeure partie des
pièces employées dans les industries mécaniques. De plus, cette formule tient compte du
79
Chapitre 2.
frottement sous tête, ainsi que du baillement des pièces dû au serrage et aux dimensions des
"éprouvettes". Cette formule est valable pour :
Notons que toutes les courbes admettent une asymptote pour les grandes valeurs de Dp∗ . En
effet il est logique de penser qu'à partir d'un certain diamètre la rigidité ne croit plus. C'est
pourquoi la formulation proposée pourra être étendue à des valeurs de Dp∗ ≥ 5 sans commettre
pour cela une erreur importante.
Nous avons montré que les raideurs apparentes des pièces et du boulon n'étaient pas
indépendantes, notamment que la raideur Kb était influencée par la dimension du trou. Dans la
mesure où l'on désire avoir plus de précision sur le calcul de Kb, nous proposons de conserver la
modélisation VDI qui, tout en restant simple, traduit bien le phénomène physique, en lui
introduisant un coefficient correcteur de longueur ψ, défini de la façon suivante :
Eb ⋅ Sb
Kb = avec : d : Diamètre nominal de la vis. (2-26)
Lp + ψ ⋅ d
π ⋅ d2
Sb =
4
Eb : Module de Young du boulon.
Lp : Epaisseur serrée.
La proposition du coefficient Ψ sera issue des résultats éléments finis adoptant la modélisation
de l'adhérence parfaite ( µ = ∞ et double calcul). A partir de la relation 2-26 il est facile de tirer
le coefficient Ψ. Soit :
FG Eb ⋅ Sb − LpIJ ⋅ 1
ψ=
H Kb K d (2-27)
La raideur Kb est connue, et découle des résultats situés en annexe 4. Si nous supposons que la
raideur du boulon est peu influencée par le diamètre de la pièce, alors il est possible de calculer
un Kb moyen pour chaque Lp et pour chaque diamètre de trou fixés. Cette démarche est justifiée
et valable si l'écart type sur les différentes raideurs Kb est très faible. Il pourra alors être calculé
un coefficient correctif Ψ pour chaque Lp et Dt. Le tableau 2-4 nous renseigne sur :
- La raideur moyenne du boulon (Kb moyen) sur tous les Dp*, pour Lp et Dt
fixés.
- La raideur obtenue selon VDI 2230.
80
Chapitre 2.
Dt Lp Kb moyen sur les Dp* écart type sur Kb VDI écart en % ψ moyen
Kb
10.5 27.2 458665.3 857.112 457405.18 0.275 0.79033
11 27.2 455150.1 931.767 457405.18 -0.495 0.81744
12 27.2 431184.8 16672.904 457405.18 -6.081 1.01405
10.5 34 383641.4 1339.34 383349.104 0.076 0.79680
11 34 381459 1023.311 383349.104 -0.495 0.82081
12 34 368234.9 543.566 383349.104 -4.105 0.97239
10.5 42.5 318988.8 867.947 318824.997 0.051 0.79741
11 42.5 317507.7 634.215 318824.997 -0.415 0.82095
12 42.5 308159 417.077 318824.997 -3.461 0.97479
10.5 60 236602.6 360.848 236774.446 -0.073 0.80494
11 60 235461.5 638.291 236774.446 -0.558 0.83792
12 60 234739.4 460.388 236774.446 -0.867 0.85895
10.5 80 182781.3 356.483 182962.072 -0.099 0.80870
11 80 182354.7 199.697 182962.072 -0.333 0.82931
12 80 181797 493.941 182962.072 -0.641 0.85640
Il en ressort :
- Une très bonne coïncidence des résultats éléments finis avec la modélisation VDI
2230 pour des faibles trous de passage. La correction se portera plutôt sur les
pièces ayant un trou de passage grand devant le diamètre nominal (Dt = 12 mm) :
écart maximum ≈ 6 %.
- Une quasi-constance du coefficient Ψ pour un Dt fixé, quel que soit Lp. Le tableau
2-5 réalise la moyenne des Ψ obtenus pour Dt fixé.
81
Chapitre 2.
Remarquons le faible écart type quel que soit Dt. La figure 2-36 permet de trouver le coefficient
correctif ψ pour la longueur équivalente de boulon.
ψ
0.94
0.92
0.90
0.88
0.86
0.84
0.82
0.80
0.78
1.04 1.06 1.08 1.10 1.12 1.14 1.16 1.18 1.20 1.22
Dt/d
Pour les diamètres de trou tels que Dt > 1.04.d la valeur de ψ est sensiblement égale à :
Dt Dt FG IJ 2
ψ = 4.895 − 8.1⋅
d
+ 4⋅
d H K (2-28)
Cette formule, donnée à titre indicatif, montre bien l'influence du diamètre du trou sur le
coefficient correctif ψ. Cependant des essais complémentaires seraient nécessaires pour affiner
cette formule. D'autre part, nous rappelons que nous n'avons pas pris en compte le glissement de
la tête de vis dans cette formulation et qu'il conviendrait de vérifier que ce paramètre est
négligeable.
Comme nous l'avons vu précédemment, un assemblage boulonné est constitué de deux sous-
ensembles indissociables : le boulon et la pièce. Par conséquent notre étude expérimentale devra
s'attacher à respecter cette exigence. Elle va permettre ainsi la détermination d'une rigidité
globale caractérisant l'assemblage. Le montage utilisé est présenté figure 2-37.
82
Chapitre 2.
Description du montage
La pièce testée (3) est comprimée par la pièce (2) simulant la vis (dimensions et matériaux
identiques à une vis HM10 selon la NFE 27-311) et le bâti (1) est volontairement très rigide afin
de limiter les déformations dues au montage.
Remarque : Les pièces d'essais sont en AU4G et la vis en acier traité pour avoir le maximum
de déformations. La détermination de la rigidité de l'assemblage nécessite la connaissance de
deux paramètres :
Mesure de l'effort F.
Le montage d'essai est placé dans les mors (hydrauliques) d'une machine de traction par
l'intermédiaire de deux méplats ménagés sur la partie supérieure du bâti (1) et sur la vis (2). La
83
Chapitre 2.
mesure de l'effort sera faite par le capteur d'effort (à jauges) intégré à la machine de traction
(précision : 0.5 % de la lecture).
Mesure du déplacement.
Déroulement de l'essai.
L'essai se déroule comme un essai de traction, en exerçant un effort sur la tige du boulon et sur
la partie (supposée) indéformable du montage. La première montée en charge jusqu'à 10 kN,
puis retour à zéro, sert de rattrapage des jeux et des alignements. La mesure ne débute qu'à la
deuxième montée. Un asservissement de position (0.02 mm/min) est alors effectué jusqu'à
0.5 kN (rattrapage des jeux et alignement). Un détecteur de position transfère le processus en
asservissement en charge (2 kN/min) jusqu'à l'effort limite de 10 kN (détecteur d'effort). Une
table traçante reliée à la machine de traction nous donne en temps réel l'évolution de la charge
en fonction du déplacement ∆ L . La figure 2-38 illustre le cas : Dp = 25.5 mm ; Lp = 13.6 mm et
Dt = 10.5 mm.
Les essais réalisés sont regroupés en annexe 4. Nous avons fait varier les paramètres Dp, Lp, et
Dt.
Analyse :
A la montée en charge, nous constatons une grande déformation sous faible charge
correspondant aux tassements dus aux défauts géométriques, puis une variation sensiblement
linéaire permettant de définir la raideur globale de l'ensemble (vis + pièce).
84
Chapitre 2.
Effort (N)
12000
8000
6000
4000
2000
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90
∆ L (µ m)
Les différentes incertitudes, sur la valeur des modules de Young, sur les mesures, n'ont pas
permis de déterminer Kp avec suffisamment de précision. Nous avons dû, après correction due
au fait que la longueur de la vis du montage est différente de celle du modèle éléments finis,
nous contenter de comparer les raideurs globales issues directement de la mesure et de la
simulation. Toutes les courbes expérimentales (Annexe 4) donnent une bonne corrélation
calculs-mesures puisque les écarts maximaux sont de l'ordre de 15 %. Par ailleurs il a été
constaté une très bonne reproductibilité des essais, même après démontage et remontage de
l'ensemble. En tout état de cause la très bonne coïncidence au niveau des pentes des courbes
(donc raideurs globales) dans la partie linéaire entre l'expérimentation et les éléments finis nous
permet de valider la méthode utilisée par éléments finis pour déterminer la raideur globale de
l'assemblage et par suite la raideur d'une pièce (Kp).
Pour toutes les modélisations (éléments finis) réalisées précédemment la hauteur de tête était
fixée à 7 mm (valeur normalisée pour un boulon HM10), mais l'on peut se demander quel serait
le comportement de l'assemblage si la hauteur de tête était différente ? Nous avons pour cela,
85
Chapitre 2.
réalisé des modèles éléments finis supplémentaires, où la hauteur de tête H vaut successivement
9; 7; 5; 3.5; 2.5 mm soit H* = 0.529; 0.412; 0.294; 0.206; 0.147. D'autre part, tous ces essais
adoptent la modélisation sans glissement sous la surface d'appui de la tête de vis, car l'objectif
est uniquement de donner un aperçu de la variation des raideurs (soit donc Kb et Ap*) en
fonction de H. Nous fixerons également, le diamètre de pièce à 34 mm (Dp* = 2) car il
correspond sensiblement sur nos courbes Ap* = f (Dp*) au point de changement de pente (partie
arrondie). La longueur de pièce Lp sera fixée également à 34 mm (Lp* = 2). Nous considérons
que cette longueur constitue une valeur moyenne d'épaisseur de pièces pour un diamètre
nominal de 10 mm. Le diamètre du trou de passage Dt demeure inchangé. Il prendra
successivement les trois valeurs imposées par la norme NFEN 20-273 (soit 10.5 - 11 - 12 mm).
La méthode du "double calcul" est utilisée pour déterminer la raideur Kb et la section
équivalente réduite Ap*. Le déplacement imposé donné à la vis est fixé à 0,1 mm. Les courbes
fig. 2-39 et 2-40 résument les résultats obtenus. Nous avons tracé l'évolution de la section
équivalente réduite Ap∗ en fonction de H*, ainsi que l'évolution de la raideur Kb du boulon en
H
fonction de H* = (H : hauteur de tête et Da= diamètre d'appui de la tête de vis).
Da
Ap*
1.20
1.15 Dt=10.5 mm
Dt=11 mm
1.10 Dt=12 mm
1.05
1.00
0.95
0.90
0.85
H*
0.80
0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45 0.50 0.55
86
Chapitre 2.
3
Kb .10 N/mm
390
Dt=10.5 mm
380 Dt=11 mm
Dt=12 mm
370
360
350
340
330
320
310
300 H*
0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45 0.50 0.55
Nous constatons que pour des valeurs faibles de H* (tête peu épaisse) la raideur Kb du boulon
s'effondre. Notons également, la relative importance du diamètre du trou de passage Dt sur la
raideur du boulon. Néanmoins, pour des hauteurs de tête proche de la norme (H = 7 mm) il y a
très peu de variation de Kb. Par ailleurs, l'adoption de hauteur de tête supérieure à celle
préconisée par la norme (cas d'une tête H) ne modifie quasiment pas la raideur du boulon. Nous
retrouvons, fort logiquement, le même comportement pour la section équivalente réduite Ap∗ à
savoir la très faible influence de H dès lors que l'on se situe au voisinage de la hauteur normée.
La formulation proposée au chapitre 2-4-2 sera donc correcte pour des hauteurs de tête
supérieures ou égales à 7 mm (diamètre nominal = 10 mm) avec une faible erreur commise pour
une faible variation de H autour de 7 mm. Nous conseillons pour notre cas de choisir une
hauteur de tête supérieure ou égale à 5 mm entraînant des erreurs négligeables pour la
détermination de Ap* par la nouvelle formulation.
Pour toutes nos simulations nous avons choisi un boulon à tête H (hexagonale) puisqu'il s'agit
sans aucun doute de la forme de tête la plus employée. La norme prévoit un diamètre d'appui Da
pour cette forme de tête (Da = 17 mm pour diamètre nominal = 10 mm selon NFE 27-311).
87
Chapitre 2.
Mais, pour des formes autres que la forme H, le diamètre d'appui Da peut être modifié. C'est
pourquoi il nous a semblé intéressant de montrer l'influence du diamètre d'appui Da sur la
rigidité Kb du boulon et sur la section équivalente réduite Ap*. Des essais éléments finis
supplémentaires vont permettre cette étude. Nous fixerons pour cela la hauteur de tête à 7 mm et
nous prendrons trois valeurs de Da. Soit Da = 17, 14.5, 20 mm. La hauteur de pièce est fixée à
34 mm et Dp = 34 mm. La méthode de détermination de Kb et Ap* est identique à celle utilisée
précédemment (double calcul), ainsi que le déplacement imposé imprimé à la vis (0,1 mm).
Néanmoins, le glissement de la tête sur la pièce devra être pris en compte. En effet, celui-ci est
directement lié à la surface d'appui de la tête de vis. C'est pourquoi, nous ne pouvons pas le
négliger. Il sera donc calculé un Ap* moyen égal à la moyenne des sections équivalentes
réduites obtenues pour µ = ∞ (adhérence parfaite) et pour µ = 0 (glissement parfait). Il est
intéressant de comparer les résultats issus de cette étude avec les résultats donnés par la
nouvelle formulation (tableau 2-6).
Conclusions :
L'écart relevé est faible dans tous les cas (< 5% ), confirmant que la formule proposée reste
valable et pourra être utilisée sans commettre d'erreur importante même si le diamètre d'appui
varie notablement.
Nous allons, au travers de modélisations éléments finis, montrer l'influence que peut avoir un
perçage dans le boulon, sur la raideur Kb de ce dernier. Ce cas se pose notamment dans les
88
Chapitre 2.
assemblages demandant une masse minimale, dans les vis de type Chc et dans certaines
constructions nécessitant un perçage (bouchons, système hydraulique). La figure 2-41 définit les
paramètres qui vont intervenir dans notre modélisation.
dt
H
lt
Lp
Dt
d
Fig. 2-41 : Paramétrage de l'assemblage.
Notre montage, bien qu'axisymétrique, ne présente plus de symétrie au plan de joint. Toutefois
nous ne modéliserons qu'un quart du montage, et nous tiendrons compte de cette absence de
symétrie dans le calcul. Nous choisirons trois diamètres de perçage dt (2, 4, 6 mm) et pour
chacun d'eux, nous prendrons plusieurs longueurs de trou lt (0, 3.5, 7, 10.5, 14, 19, 24). La
figure 2-42 présente le maillage obtenu pour :
dt = 2mm, lt = 10.5 mm, Dp = 34 mm, Lp = 34 mm, Dt = 11 mm.
89
Chapitre 2.
Calcul de Kb.
La méthode du double calcul va nous donner dans ce cas la rigidité d'un boulon percé aux deux
extrémités (symétrie dans notre modélisation). Il faut donc corriger ce modèle en supprimant un
trou d'une extrémité de boulon. La raideur du boulon percé est déterminée de la manière
suivante :
1 1 1
= +
Kb 2 ⋅ Kb 2 ⋅ Kb"
'
1
avec : représentant la souplesse du demi-boulon comportant le perçage.
2 ⋅ Kb'
1
représentant la souplesse du demi-boulon sans perçage (connue par les
2 ⋅ Kb"
précédentes simulations).
1
représentant la souplesse du demi-boulon sans perçage (Kb"= Kb pour lt=0)
2 ⋅ Kb"
1
représentant la souplesse du boulon étudié.
Kb
Remarque :
La méthode du double calcul est assujettie à une lecture de contrainte, néanmoins, pour être
valide, celle-ci doit être effectuée dans une partie de vis où la contrainte axiale de tension est
constante. Dans le cas de la vis percée à partir d'une longueur de trou sensiblement égale à
14 mm, il n'est plus possible de retenir les valeurs obtenues dans le plan y = 3.5 mm. Nous nous
apercevons que la zone uniforme n'est pas fixe en fonction du diamètre et de la longueur de trou.
Cependant, celle-ci est toujours située dans la partie percée de la vis.
La figure 2-42 b) nous renseigne sur la déformée du montage. Notons la diminution (faible) du
diamètre du trou au niveau de la tête. De plus, l'ensemble des résultats (Annexe 5) montre la
quasi insensibilité de la raideur de la pièce à la présence d'un trou dans la vis. Par contre, la
raideur du boulon sera bien évidemment d'autant plus faible que le diamètre du trou et (ou) la
profondeur de perçage sera importante. Rappelons que l'augmentation de la souplesse du boulon
a un effet bénéfique sur la tenue dynamique de la liaison, c'est pourquoi, le perçage du boulon
peut constituer une solution simple et efficace pour prévenir une rupture de l'assemblage. La
liaison devra néanmoins respecter les critères de tenue statique et dynamique.
90
Chapitre 2.
A partir des résultats éléments finis, il est intéressant de proposer une formulation de Kb, proche
de VDI 2230, tenant compte du trou. Nous proposons :
LM OP
1 4 0.4 ⋅ d L2 Lp - L2 + 0.4 ⋅ d
= MM +
Kb π ⋅ Eb d² - dt² ⋅ L1 d² - dt²
+
d² PP (2-29)
N H Q
avec : L1 = min (lt,H)
L2 = max (0, lt-H)
L1
Le terme correcteur permet la continuité de la formule avec VDI, lorsque la longueur du trou
H
tend vers zéro. En effet, la rigidité pour lt tendant vers zéro est identique à celle trouvée avec
VDI et ne dépend pas du diamètre du trou.
La formule est divisée en trois parties : la partie du trou correspondant à la tête, la partie du trou
située dans le corps du boulon et le reste du boulon plein.
Les courbes suivantes comparent les résultats éléments finis et ceux trouvés par la nouvelle
formule pour Dt = 10,5 mm.
3
Kb .10 N/mm
400
380
360
340
320
300
280
Nlle Formule dt=6 mm
Nlle formule dt=4 mm
260 Nlle formule dt=2 mm
E.F dt=6 mm
240 E.F dt=4 mm
E.F dt=2 mm
220 lt
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
91
Chapitre 2.
Pour présenter le comportement d'un assemblage boulonné chargé axialement, nous avons traité
le cas d'un assemblage sollicité par un effort extérieur appliqué sous la tête de vis et sous l'écrou.
Cependant, suivant la forme des pièces assemblées, la sollicitation sera introduite à des niveaux
différents, plus ou moins proche de l'interface des deux pièces ou de la tête de vis.
Nous pouvons représenter le cas général, par l'introduction de l'effort extérieur dans deux plans
éloignés de x pour de pièces de longueur Lp comme représenté sur la figure 2-45.
92
Chapitre 2.
Fb = Q +
x
⋅
FG
Kb
⋅ Fe
IJ
H
Lp Kb + Kp K
(2-30)
MNL
Fp = Q − 1 −
x
⋅
FG
Kb
H
Lp Kb + Kp
IJ OP ⋅ Fe
KQ
Nous poserons :
x
zγ= (0 ≤ γ ≤ 1) appelé facteur d'introduction de la charge. (2-31)
Lp
Kb
z λ=γ⋅ sera appelé facteur de charge de l'assemblage. (2-32)
Kb + Kp
On a donc ici un comportement identique à celui décrit en 2-1, et toutes les conclusions tirées
dans cette partie de l'exposé restent valables, seule la valeur du facteur de charge λ a varié. Il est
donc tout à fait certain que "l'introduction de la charge" qui dépend de la forme des pièces est un
paramètre important du comportement de la liaison, et que son efficacité est très grande
(0 < γ <1), supérieure à celle que l'on peut obtenir avec les raideurs. Nous allons donc, dans la
partie qui va suivre, montrer tout d'abord l'existence de ce coefficient et proposer une
détermination de celui-ci. Pour cela nous réaliserons plusieurs modélisations en éléments finis et
une campagne d'essais conduite sur une géométrie fixée, validera notre étude.
La variation d'introduction de la charge sera obtenue par une entretoise à colerette variable
conformément à la figure 2-46.
L'axisymétrie du montage, ainsi que la symétrie à l'interface, autorise l'étude sur un quart du
montage. Nous proposons le maillage suivant :
93
Chapitre 2.
Les éléments sont de la famille ELAX du type Q4 ou T3 (arrondi sous tête). La surface
maximum de l'élément est fixée à 1 mm2. Par convention, la figure représentera l'entretoise avec
X
la collerette à (X / 2) mm (avec : 5 ≤ ≤ 35 )
2
La procédure et les hypothèses de calcul sont identiques à celles utilisées précédemment, la
pièce est en alliage léger (Ep = 75 GPa) et la vis en acier (Eb = 205 GPa). L'effort sera introduit
par l'intermédiaire d'une pression constante sur le bas de la collerette.
VIS 7
PIECE 40
Fig. 2-47 : Facteur d'introduction de la charge
5
Etude pour une collerette à 10 mm.
10
φ 10
φ 10.2
φ 35
φ 45
94
Chapitre 2.
Comparaison des résultats éléments finis et de la théorie (collerette à 10 mm, γ analyt. = 0. 313).
Nous constatons que la précharge n'a aucune influence sur le supplément d'effort supporté par la
vis ; pour les autres positions de collerette nous fixerons donc le déplacement imposé donné à la
vis à 0.2 mm. Tous les résultats pour cette géométrie sont donnés en annexe 6 (position de la
collerette : 5 -10 -20 -28 -30 -33 -35 mm).
La figure 2-48 montre la position respective des deux approches pour le cas de la collerette à 10
mm (δ = 0.2 mm).
95
Chapitre 2.
∆ Fb (N)
1800
1600
E.F
1400 Analyt.
1200
1000
800
600
400
200
0
2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 20000
Fe (N)
L'approche éléments finis confirme la linéarité du supplément d'effort vis à vis de l'effort
extérieur. Néanmoins, quelle que soit la position de la collerette le supplément d'effort issu de la
théorie est toujours bien supérieur au supplément d'effort donné par les éléments finis. En
conséquence il est nécessaire de corriger le modèle théorique, visiblement surdimensionnant.
Le coefficient γ est obtenu à partir de la formule générale théorique, qui donne l'effort dans le
boulon en fonction de l'effort extérieur et la précontrainte. Nous avons donc :
γ=
b
∆Fb ⋅ Kb + Kp g
Kb ⋅ Fe
Les raideurs Kb et Kp sont calculées avec la formule que nous avons établie. Pour notre étude
nous avons pris :
d = 10 mm, Dp = 35 mm, Dt = 10.2 mm, Da = 17 mm, Lp = 80 mm, H = 7 mm.
Eb = 205 GPa, Ep = 75 GPa.
Nous obtenons ainsi :
Kb = 182962.072 N/mm.
Kp = 503853.067 N/mm.
96
Chapitre 2.
résultats éléments finis. Nous avons récapitulé les résultats dans le tableau ci-après :
5 0.1875 0.1107
10 0.3125 0.1897
20 0.5625 0.3438
28 0.7625 0.4164
30 0.8125 0.4161
33 0.8875 0.4015
35 0.9375 0.3906
La figure 2-49 nous montre l'allure du nouveau γ ainsi calculé, en fonction de x / Lp.
γ
1.0
0.9
E.F
0.8 Analyt.
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
x/Lp
97
Chapitre 2.
Pour le cas Lp* = 4.71, Dp* = 2.06 et Dt* = 0.6 nous proposons l'interpolation suivante :
F xI F xI
γ = 0. 02829 + 0. 2657472 ⋅ G J + 1.132856 ⋅ G J
2
F xI
− 1. 073849 ⋅ G J
3
H Lp K H Lp K H Lp K
Le coefficient de corrélation de cette interpolation vaut 0.99963.
Nous sommes en droit de nous demander la provenance de telles distorsions entre la théorie et
les éléments finis. Les travaux réalisés par MASSOL [33] montrent l'importance de la position
radiale d'introduction de l'effort. Les schémas ci-après présentent les configurations étudiées.
Y Y Y
Fe
Fe
Fe
X X X
les résultats obtenus sont consignés sur la figure 2-51 avec : Dp* 2.06 et Lp* = 4.71.
Il en ressort :
98
Chapitre 2.
x
- La nécessité de corriger le coefficient γ = (théorie) dans les cas courants.
Lp
- L'importance de la flexion de la collerette, est sans nul doute la cause de la
diminution de la valeur de γ.
γ
1.0
0.9
Cas C
0.8 Cas A
Cas B
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
x/Lp
Précédemment nous avons considéré l'introduction de l'effort extérieur par une pression
(compression) sous la collerette. Et nous avons vu que la position radiale était importante (fig.
cas B), c'est pourquoi nous avons repris la même géométrie, mais en supprimant la collerette et
en introduisant un effort ponctuel sur le diamètre extérieur de la pièce (fig. 2-52).
Fe Effort ponctuel
à un niveau x Fig. 2-52 : Introduction de l'effort
extérieur sous la forme
d'un effort ponctuel.
x
2
99
Chapitre 2.
la figure 2-53 représente un comparatif des résultats obtenus avec la collerette et pression et
sans collerette avec un effort ponctuel.
γ
1.0
0.9
Analytique.
0.8 E.F avec col.
0.7 E.F sans col.
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
x/Lp
Il semble donc établi que le type de sollicitation imprimé à la pièce (ponctuelle ou pression) ait
très peu d'influence sur le coefficient γ. Toutefois dans un souci de conformité avec la réalité
nous ne considèrerons que le cas C (fig. 2-51) avec application d'une pression constante sous la
collerette, pour simuler l'application d'un effort extérieur. Les deux autres cas (Aet B fig. 2-51)
n'étant pas applicables dans la réalité.
Nous avons vu que le coefficient γ n'était fonction que du niveau d'introduction de l'effort et de
la géométrie. Il est donc intéressant de montrer l'influence de la hauteur des pièces serrées (Lp)
ainsi que de leur diamètre Dp sur le coefficient γ.
Nous reprenons la même géométrie que celle étudiée précédemment mais avec une hauteur de
pièce Lp = 40 mm. Soit Lp* = 2.35. La raideur du boulon et des pièces assemblées deviennent
alors :
Kb = 335430.466 N/mm
Kp = 661691.465 N/mm
100
Chapitre 2.
Nous obtenons donc, pour Dp* = 2.06, Lp* = 2.35 et Dt* = 0.6 :
2 0.225 0.0747
5 0.375 0.1167
10 0.625 0.1448
15 0.875 0.1121
Pour cela nous gardons la même géométrie qu'auparavant, mais nous portons Dp à 68 mm, soit
Dp* = 4. La raideur de la pièce devient :
Kp = 738975.455 N/mm
Kb = 335430.466 N/mm
2 0.225 -0.04780
5 0.375 -0.05283
10 0.625 -0.05786
15 0.875 -0.06038
La figure 2-54 récapitule l'ensemble des résultats obtenus. Celle-ci montre que le facteur
d'introduction de la charge est fonction de la géométrie de la pièce. Notons que le paramètre Dp
a une influence très importante sur la valeur du coefficient γ. En effet, plus le diamètre Dp est
important et plus le coefficient γ est faible. De ce fait le supplément d'effort supporté par le
boulon est d'autant plus faible que le diamètre Dp est grand. Cette remarque s'applique
également pour la hauteur de pièce. En effet plus Lp est grand et plus le supplément d'effort
dans le boulon est faible.
101
Chapitre 2.
γ
1.0
Dp*=4 et Lp*=2.35
0.8 Dp*=2.06 et Lp*=2.35
Analytique
0.6 Dp*=2.06 et Lp*=4.71
0.4
0.2
0.0
-0.2
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
x/Lp
102
Chapitre 2.
Description du montage :
Ce montage, symétrique (comme les éléments finis) se compose de deux étriers guidés dans
deux bagues, permettant l'introduction de l'effort. Un écrou assure le maintien en contact de ces
différentes parties. Un tirant est fixé sur chaque étrier afin de permettre la prise du montage dans
une "machine de traction manuelle"(cf. fig. 2-55). L'effort de traction devant être parfaitement
axial, aucune excentration de celui-ci ne doit être toléré. En conséquence le défaut d'alignement
sera récupéré par la mise en place de rotules sur les tirants. L'application de l'effort sera réalisé
par la rotation d'une manivelle provoquant un déplacement axial de l'attache inférieure. La
démultiplication du déplacement va permettre la mise en place d'un effort extérieur très précis.
De plus, l'absence de génération hydraulique supprime tous les problèmes de vibrations et de
stabilité de la mesure. La mesure sera réalisée par l'intermédiaire d'un anneau dynamométrique.
Un démontage rapide de l'ensemble est obtenu par un écrou à encoche et méplat.
Pièce :
Dt = 10.2 mm, Dp = 35 mm (diamètre au niveau de la collerette = 45 mm), Lp = 80 mm.
Nota : Un trou de 5 mm a été ménagé dans la bague afin de permettre le passage des fils des
jauges de contraintes vers le pont de mesure. L'effort sera calculé à partir de la loi de Hooke.
103
Chapitre 2.
imposé de 0.0316 mm, bien que nous ayons vu que la valeur de la précharge n'influe pas sur le
supplément d'effort encaissé par la vis. Le tableau ci-après résume les valeurs obtenues.
∆ Fb (N)
1200
Eléments finis
1000
Expérimental
Analytique
800
600
400
200
0
500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
Fe (N)
2-5-4 Conclusion.
Toutes les méthodes utilisées (éléments finis, théorie, et expérimentale) montrent que le
104
Chapitre 2.
supplément d'effort supporté par la vis est une fonction linéaire de l'effort extérieur. Les
résultats expérimentaux montrent cependant une très légère non-linéarité du phénomène pour
des valeurs d'effort extérieur important. Nous pensons que cette non-linéarité est due à un léger
défaut d'alignement de l'effort extérieur par rapport à l'axe du boulon, engendrant une très légère
flexion de celui-ci. D'autre part les résultats éléments finis coïncident très bien avec
l'expérimentation. En effet l'écart maximum relevé ne dépasse jamais les 15 %. Ceci permet la
validation de notre méthode éléments finis et confirme le caractère surdimensionnant du modèle
théorique. Le choix du coefficient γ devra être fait à partir d'abaques prenant en compte
l'épaisseur des pièces serrées, le diamètre des pièces ainsi que le niveau d'introduction de la
charge théorique (cf. fig. 2-54).
Des travaux réalisés par SAWA [42] [43] [44] [34] proposent un facteur correctif pour le cas des
assemblages de brides en T et pour les poutres, mais comme nous le verrons dans les chapitres
suivants, ce n'est pas une bonne manière d'aborder le comportement de ces assemblages.
DREGER [15] propose également un facteur correctif, issu des zones comprimées des pièces
(cône de Rötcher : droites à 45°). Il considère que la zone comprimée des pièces (partie de
longueur Lp - x) a une raideur plus faible que les zones qui sont en tension (partie de longueur
x). Partant de cette idée, DREGER calcule les sections équivalentes de chaque section en
prenant un diamètre de pièce approximé. Les résultats obtenus sont conformes à ceux que nous
avons trouvés, notamment sur le comportement non-linéaire du coefficient γ. Néanmoins la
coïncidence des résultats aux bornes extrêmes (0 et 1) sont en contradiction avec les résultats
que nous avons trouvés. En effet pour le cas γ théorique = 1, l'approche éléments finis est très
loin de cette valeur. C'est pourquoi nous pensons que les résultats proposés par DREGER ne
devront pas être retenus.
Dans le cas d'un calcul en fatigue, la précision du calcul est intimement liée à la connaissance du
coefficient γ théorique. Le choix de ce coefficient n'est pas chose facile, et dépend de la
géométrie de la pièce étudiée (nervures, ...).
Tous les modèles de calculs que nous avons décrit dans les paragraphes précédents, traitent des
assemblages de pièces de même géométrie. Néanmoins ils ne traitent pas le cas des empilages
de pièces de diamètres différents ni celui de pièces en matériaux différents. D'autre part la
formulation proposée par la norme AFNOR [58] et par la directive VDI 2230 [27], concernant le
calcul de la rigidité de pièces de modules de Young différents, ne tient pas compte de l'ordre
d'empilage des pièces. L'exemple suivant, issus de travaux éléments finis, illustre ce propos :
pour un même déplacement imposé de 0.1 mm on obtient deux efforts différents de précharge.
105
Chapitre 2.
φ 25.5
φ 17
Kp 1 < Kp 2
Fig. 2-58 : Ordre d'empilage des pièces - Essais éléments finis.
Les valeurs de précharges relevées, permettent de penser que la raideur obtenue pour la
première configuration, est moins importante que celle obtenue pour la deuxième configuration.
On ne peut donc pas écrire de façon rigoureuse :
1 1
=∑
Kp Kpi
si on calcule de la même façon les Kpi des différentes pièces. Cette constatation nous a conduit
à développer un modèle analytique permettant de prendre en compte l'ordre d'empilage ainsi que
la variation de diamètre.
Dans un premier temps nous traiterons le cas d'un assemblage de deux pièces identiques
(module de Young et géométrie). Nous étendrons ensuite notre étude au cas des empilages de
pièces. Nous proposerons une méthode simple permettant de tenir compte de l'ordre d'empilage
des pièces.
106
Chapitre 2.
Introduction.
De nombreuses études sur le calcul de la rigidité des pièces assemblées sont basées sur la
connaissance de la zone comprimée des pièces (cône de Rötcher) [21][45]. Il semble en effet
logique d'adhérer à cette manière de procéder, puisque les parties non sollicitées ne vont
pratiquement pas modifier la raideur des parties assemblées. La figure suivante montre que
seule la partie comprimée va avoir une influence sur la valeur de la rigidité, la partie grisée ne
participe quant à elle quasiment pas à sa détermination.
Zone comprimée
Boulon
Zone non comprimée
Pièce
Base du modèle
Ce modèle est également basé sur la connaissance de la zone comprimée des pièces. Deux essais
éléments finis, conformes à la modélisation proposée au paragraphe 2-4 illustrent ce propos (fig.
2-60). Nous y avons fait figurer la répartition des contraintes de compression à plusieurs plans
différents, pour deux modules de Young (acier : Ep = 205 GPa, aluminium :
Eb = 75 GPa). Les dimensions de la pièce sont données par : Dp = 34 mm, Lp = 40 mm,
Dt = 10.5 mm.
107
Chapitre 2.
Cône de compression
Boulon
( σz = 0 )
α
Modèle analytique
Modèle réel
L'écriture de la contrainte axiale de compression dans les différentes parties de la pièce, découle
des hypothèses précédemment émises. Si de plus nous y adjoignons les conditions aux limites
relatives à cette modélisation, il est possible de connaître la contrainte de compression dans tous
les plans transversaux de la pièce. Par la suite, l'étude de l'équilibre d'un disque d'épaisseur dz,
nous permet par intégrations successives, de connaître l'écrasement de la pièce dans tous les
plans transversaux, pour la partie telle que rt < r < ra. La raideur sera donnée par le rapport de
l'effort appliqué à l'assemblage à l'écrasement de la pièce (multiplié par deux pour la pièce
complète), calculé pour la partie située sous la tête de vis. Le détail des calculs du modèle sont
regroupés en annexe 7.
L'écriture de ce modèle est fondé sur l'introduction d'un angle α constant, partant du diamètre
d'appui extérieur de la vis. La précision du modèle est donc intimement liée à la bonne
connaissance de cette valeur. La première idée est de s'inspirer des travaux réalisés par Rötscher
qui propose un demi angle au sommet de 45°. Cette valeur est corrigée par SHIGLEY et
MITCHELL et porté à 30°. ITO et AL. proposent à leur tour de tenir compte des
caractéristiques des pièces. Nous nous apercevons ainsi, de l'extrême diversité des propositions
autour de la valeur de l'angle α à choisir. De plus, même si la dernière proposition semble la
meilleure, elle est mise en échec lorsque nous considérons des assemblages de matériaux
différents.
Méthode adoptée :
Il suffit de reinjecter les valeurs de rp*, lp*,rt* ainsi que la valeur de Ap* obtenues par la
formule éléments finis, dans la formulation analytique, et de rechercher la valeur exacte de
l'angle α correspondant à ces valeurs.
Les courbes suivantes illustrent la valeur de l'angle α à choisir pour obtenir la coïncidence des
résultats éléments finis et analytiques.
109
Chapitre 2.
α
75
70
65 Lp=80 mm
Lp*=4.71
60
55 Lp=60 mm
Lp*=3.53
50
45
40
Lp=42.5 mm
35 Lp*=2.5
30 Lp=34 mm
Lp=27.2 mm Lp*=2
Lp*=1.6
25 Dp*
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
Conclusions.
Ce modèle analytique simple, donne des résultats tout à fait convenables pour des pièces de
géométries courantes (Dp* = 2, Lp* = 3) lorsque l'on prend la valeur préconisée par Rötcher, à
savoir 45°. Par contre, pour les pièces usuelles admettant une hauteur Lp éloignée de la valeur
moyenne, que l'on peut arbitrairement fixer à Lp* = 3, il ne donne des résultats convenables que
pour des valeurs d'angle sensiblement différent de 45°. Cependant la valeur proposée par
Rötcher, semble être une valeur moyenne que l'on peut retenir en première approximation, sans
pour autant commettre des erreurs importantes. Notons que l'erreur commise est d'autant plus
négligeable que le diamètre de pièce est important. Dans la pratique, le calcul de la raideur d'une
pièce cylindrique, ayant un trou concentrique, devra être effectué avec les abaques fournies
précédemment afin de limiter l'erreur commise sur l'angle α et donc sur la raideur. Il est à noter
que cette valeur d'angle, correspond à l'angle à donner au modèle pour coïncider avec les
résultats éléments finis, et qu'en aucun cas il ne correspond à la valeur réellement présente dans
la liaison.
110
Chapitre 2.
Nous nous proposons de déterminer la raideur d'un empilage de deux pièces de module de
Young (et ou d'épaisseur) différents Ep1 et Ep2, comme représenté sur la figure 2-63.
Boulon
Pièce de module Lp 2
Ep 2 2
1 1 1
= +
Kp Kp1 Kp2
Première méthode.
Elle consiste à admettre que la souplesse est proportionnelle à la longueur des pièces :
On a donc :
Lp1 Lp2 Lp
Sp = Sp1 + Sp 2 = + =
Ep1 ⋅ Ap Ep 2 ⋅ Ap Ep eq ⋅ Ap
Cette formulation n'est qu'une approximation puisque la souplesse n'est pas proportionnelle à la
longueur et que de ce fait, la raideur de l'empilage dépend également de l'ordre dans lequel sont
empilées les pièces de différents modules.
111
Chapitre 2.
Deuxième méthode.
Nous reprenons le modèle décrit dans le paragraphe 2-6-1. Toutefois quelques modifications
sont apportées, pour respecter les différentes parties constituant l'assemblage. En effet les bornes
d'intégrations doivent être modifiées pour tenir compte des deux demi-pièces composant le
demi-assemblage. La coupure ou non, du cône par les pièces, nous conduit à distinguer quatre
configurations possibles.
Première configuration.
Ep 1 Lp 1
α 2
Lp
2
Lp 2
Ep 2
2
X
re(z)
Dans ce cas, le cône ne coupe aucun des diamètres extérieurs des deux pièces.
Pour cette pièce, l'intégration ne s'effectue plus de 0 à Lp/2, mais de 0 à Lp1 / 2. Nous obtenons
ainsi la raideur de la pièce 1 totale (2 fois Lp1 / 2) :
Pour celle-ci l'intégation doit s'effectuer de Lp1 / 2 à Lp/2, et nous devons calculer :
112
Chapitre 2.
FG γ + γ IJ ⋅ dz
δ (Lp / 2) - δ (Lp1 / 2) =
3⋅ F
π ⋅ Ep2 z Lp/2
Lp1 /2
1
1
2
H z ⋅ tan(α) + β z ⋅ tan(α) + β K
2
1 1 1
= +
Kp Kp1 Kp 2
Il vient :
- π ⋅ tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
Kp =
6⋅
LM1
⋅ ln A +
1
⋅ ln B
OP (2-33)
N
Ep1 Ep 2 Q
avec :
Lp1 ⋅ tan( α ) + 3 ⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² 3 ⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
A= ⋅
Lp1 ⋅ tan( α ) + 3 ⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² 3 ⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
Deuxième configuration :
Ep 1 Lp 1
α 2 Fig. 2-65 :
Lp
Deuxième configuration.
z1 2
Lp 2
Ep 2
2
X
re(z)
113
Chapitre 2.
Nous avons :
FG γ + γ IJ ⋅ dz
δ (z1 ) - δ (Lp1 / 2) =
3⋅ F
π ⋅ Ep2 z z1
Lp1 /2
1
1
2
H z ⋅ tan(α) + β z ⋅ tan(α) + β K 2
et
δ (z) - δ (z1 ) =
-F
π ⋅ Ep2 ⋅ (rt² - rp²) z z
z1
3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + (2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²) - (2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²)
3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
La raideur Kp 2 est donc égale à :
π ⋅ Ep2
Kp2 =
-6
ln C -
2 Lp
- z1 -
LM
2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
ln D
OP
tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² (rt² - rp²) 2 N
3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
avec :
Lp
3⋅ ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
D= 2
3 ⋅ z1 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
114
Chapitre 2.
-π
Kp =
6
ln A +
6
ln C +
2 Lp LM
Ep1 ⋅ tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² Ep2 ⋅ tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² Ep2 ⋅ ( rt² - rp²) 2 N
-z1 -
2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
ln D
OP
3 ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt² - rp² ) Q
Troisième configuration.
z1 Lp 1
α
2
Ep 1 Lp
2
Lp 2
Ep 2
2
X
re(z)
Le cône coupe maintenant le diamètre extérieur de la pièce supérieure. La raideur de cette pièce
est donnée par celle d'une pièce seule correspondant à ce cas de figure. Pour la pièce inférieure,
nous emploierons la même formule mais avec le premier terme du dénominateur nul.
Nous reprenons le calcul effectué pour une pièce seule (cas z1 < z) en remplaçant Lp/2 par
Lp1 / 2, et nous obtenons finalement :
π ⋅ Ep1
Kp1 =
-6
ln F -
2 Lp1 LM
- z1 -
2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
ln G
OP
tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² (rt² - rp²) 2 N 3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
115
Chapitre 2.
avec :
2 ⋅ z1 ⋅ tan( α ) + 3 ⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² 3 ⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
F= ⋅
2 ⋅ z1 ⋅ tan( α ) + 3 ⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² 3 ⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
Lp1
3⋅ ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
G= 2
3 ⋅ z1 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
Afin de tenir compte du cône de pression, nous conservons une décomposition en deux
différences :
δ (Lp / 2) - δ (Lp1 / 2) + δ (Lp1 / 2) - δ (Lp1 / 2)
- π ⋅ Ep2
Kp2 =
2 LM
Lp Lp1 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
- - ln H
OP
(rt² - rp²) 2N 2 3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
avec :
Lp
3⋅ ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
H= 2
Lp1
3⋅ ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
2
π
Kp =
-6
ln F -
2 Lp1LM
- z1 -
2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
ln G
OP
Ep1 ⋅ tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra² Ep1 ⋅ (rt² - rp²) 2 N 3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
-
2 LM
Lp Lp1 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
- - ln H
OP
Ep2 ⋅ (rt² - rp²) ⋅ 2N 2 3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
Afin de vérifier les résultats obtenus par le modèle analytique, nous réalisons quelques
modélisations éléments finis identiques en tout point à celles décrites au paragraphe 2-41. La
seule différence réside dans le fait que nous avons utilisé des éléments de contacts entre toutes
116
Chapitre 2.
les interfaces rencontrées (tête boulon - pièce ; pièce 1 - pièce 2 ; interface (plan de symétrie)).
La figure 2-67 montre la déformée obtenue pour le cas suivant :
Partie supérieure en acier (Ep = 205 GPa) - Partie inférieure en aluminium (Ep = 75 GPa)
Dp = 34 mm - Lp1 = 14.17 mm - Lp2 = 28.34 mm - Dt = 11 mm
Nous observons le décollement des deux pièces pour une valeur de rayon important, ainsi qu'un
glissement des deux pièces l'une par rapport à l'autre.
Remarque :
Si nous considérons les deux pièces d'un matériau identique, et si nous calculons la raideur
totale en utilisant la modélisation permettant le glissement, nous trouvons des résultats
inférieurs de l'ordre de 5 % à ceux trouvés par essais, pour une pièce seule de même géométrie.
Cet écart s'explique par la possibilité qu'ont les deux pièces de glisser l'une par rapport à l'autre
au niveau de l'interface. Toutefois, il faut garder présent à l'esprit que la réalité du phénomène se
situe entre les deux approches (glissement et adhérence parfaits).
Pour trouver la raideur de chacunes des parties constituant l'assemblage, nous sommes amenés à
faire plusieurs essais et à appliquer une méthode de calcul analogue à celle développée au
paragraphe 2-4-2-1 (méthode dite du double calcul).
117
Chapitre 2.
La détermination des différentes raideurs, impose cependant la réalisation de trois essais avec le
même déplacement imposé δ. La linéarité de la contrainte induite dans le boulon avec le
déplacement imposé étant vérifiée, nous sommes autorisés à choisir une valeur arbitraire du
déplacement imposé.
Eb
Fig. 2-68 :
Assemblage
Parties 1 Parties 2
(supérieures) (inférieures) de pièces de
matériaux
différents.
Pour fixer les idées nous effectuons nos trois simulations comme suit:
2 ⋅δ
Sp1 + Sp2 + Sb = (2-36)
F1
Soit : 2 ⋅δ
Sp1 + Sp'2 +Sb = (2-37)
F2
118
Chapitre 2.
Troisième essai : Ep 2 = Eb Ep'1
Soit : 2 ⋅δ
Sp'1 +Sp2 + Sb = (2-38)
F3
La différence des équations (2-37) et (2-36) nous donne :
Sp'2 -Sp2 =
2⋅δ 2⋅δ
- = 2⋅δ ⋅
1 1
-
FG IJ
F2 F1 F2 F1 H K
R| Kp = 1 =
Ap2 ⋅ Ep2
|S Sp
2
2 Lp2
Or on définit :
||Kp' = 1 =
Ap2 ⋅ Ep'2
T Sp'
2
2 Lp2
On en déduit :
Lp2 FG
1
-
1
= 2⋅δ ⋅
1 1
-
IJ FG IJ
H
Ap2 Ep'2 Ep2 F2 F1 K H K
Soit encore :
Ap2 =
Lp2 ⋅ F1 ⋅ F2
⋅
1
-
1FG IJ (2-39)
2 ⋅ δ ⋅ (F1 - F2 ) Ep'2 Ep2H K
De la même façon, la différence des équations (2.38) et (2-36) nous donne :
Sp'1 -Sp1 =
2⋅δ 2⋅δ
- = 2⋅δ ⋅
1 1
-
FG IJ
F3 F1 F3 F1 H K
R| Kp = 1 = Ap ⋅ Ep 1 1
|S Sp Lp
1
1 1
De plus :
||Kp' = 1 = Ap ⋅ Ep' 1 1
T Sp' Lp
1
1 1
Soit finalement :
Ap1 =
Lp1 ⋅ F1 ⋅ F3
⋅
1
-
1 FG IJ (2-40)
2 ⋅ δ ⋅ (F1 - F3 ) Ep'1 Ep1 H K
Connaissant les valeurs de Ap1 et Ap 2 , nous pouvons facilement déduire Kp1 et Kp 2 à partir des
relations :
Ap1 ⋅ Ep1 Ap 2 ⋅ Ep 2
Kp1 = Kp 2 =
Lp1 Lp2
119
Chapitre 2.
- Pour le diamètre Dp, nous fixons trois valeurs représentatives : 25.5, 34 et 60 mm,
soit donc : Dp* = 1.5 - 2 - 3.53
- Pour la longueur totale Lp des pièces nous choisissons deux valeurs moyennes :
34 et 42.5 mm, soit donc Lp* = 2 - 2.5
- Le diamètre du trou est fixé à 11 mm (série moyenne).
- Nous ferons une série d'essais avec Lp1 = 2 ⋅ Lp2 , puis avec Lp2 = 2 ⋅ Lp1 .
- Nous ne traiterons que le cas où la pièce supérieure est en acier (Ep1 = 205000
MPa) et la pièce inférieure en aluminium (Ep2 = 75000 MPa).
- Le déplacement imposé est fixé à 0.1 mm..
Le tableau 2-12 regroupe les résultats analytiques obtenus sur les divers assemblages testés, en
prenant comme angle, la valeur trouvée à partir des abaques proposées au paragraphe 2-6-1. Ces
valeurs sont directement comparées aux résultats éléments finis utilisant la méthode du triple
calcul, ainsi que la résolution (cas des empilages de pièces de modules différents) décrite au
Kp E.F − Kpanalyt.
paragraphe 2-6-2-1. Nous noterons : erreur % = ⋅ 100
Kp E.F
120
Chapitre 2.
Pour le cas où les pièces sous tête sont en aluminium, et les pièces entourant l'interface en acier,
nous pouvons estimer avec une bonne précision les valeurs éléments finis à partir de la
modélisation décrite dans le paragraphe 2-6-2-2. Le tableau 2-13 effectue la comparaison entre
les valeurs analytiques et les valeurs éléments finis ainsi calculées.
- Le modèle analytique tient compte de l'ordre d'empilage des pièces. Les résultats
relevés montrent par ailleurs la très bonne corrélation de ce modèle avec
l'expérimentation éléments finis.
- la variation de raideur entre les deux configurations (suivant l'ordre d'empilage) est
d'autant plus importante que la partie proche de la tête de vis (ou de l'écrou) est
épaisse devant la hauteur de l'autre partie constituant l'assemblage. Notons que
dans le cas de pièces de mêmes dimensions, la raideur obtenue pour la
configuration ayant une partie proche de la tête, en acier, est toujours plus
importante que l'autre configuration. En effet les déformations relevées sous la tête
et sous l'écrou seront d'autant plus importantes que le matériaux de la pièce sera
souple (aluminium vis à vis de l'acier).
- L'erreur maximum relevé lors de ces essais est de 13.3 %, néanmoins la moyenne
des erreurs se situe aux alentours de 5 %, soit une valeur très acceptable compte
tenue des diverses approximations faites. Le modèle analytique ainsi développé
donne des résultats tout à fait convenables et encourageant, même si la répartition
121
Chapitre 2.
Nous nous proposons de calculer la raideur d'un empilage de quatre pièces, symétriques par
rapport au plan I (fig. 2-69). La démarche de calcul est identique à celle décrite précédemment.
Cependant, deux cas sont à distinguer : Le cas où la pièce supérieure a un plus grand diamètre
que celui de la pièce inférieure, et le cas où la pièce inférieure à un diamètre supérieur à l'autre.
Configuration A Configuration B
rp 1
rp 2
Les pièces constituant l'assemblage, étant dans les deux cas, disposées symétriquement, nous
pourrons réduire notre étude à un demi-assemblage. La mise en place des équations, ainsi que la
résolution des équations émanant de la configuration A, sont consignées en annexe 8. Les
équations de départ nécessaires au calcul de la configuration B ont été placées en annexe 9.
122
Chapitre 2.
Nous montrons sur les figures suivantes les quatre dispositions possibles concernant la
configuration A, suivant les diamètres et longueurs des différentes parties. Il est facile de
remarquer que les cas n°3 et 4, ne diffèrent pas de celui des pièces de mêmes diamètres. En
conséquence, la raideur de tels empilages sera calculée avec les mêmes équations (équation
2-34 pour le cas n°3 et équation 2-33 pour le cas n°4). Les cas n°1 et 2 font l'objet, quant à eux,
du développement de calculs consignés en annexe 8.
α1 α1
Pièce 1 Pièce 1
α2 α2
Pièce 2 Pièce 2
α α Pièce 1
Pièce 1
Pièce 2 Pièce 2
123
Chapitre 2.
Toujours dans le but de vérifier le modèle analytique que nous venons de proposer, nous
réalisons quelques simulations éléments finis. La modélisation adoptée est identique à celle
proposée au paragraphe 2-41. Nous montrons sur la figure ci-après l'allure des isocontraintes de
tension (ou compression) axiales sur la partie déformée.
Les tableaux suivants résument l'ensemble des résultats analytiques et éléments finis obtenus
pour les trois types d'assemblages de pièces. Les détails de ces calculs sont consignés en
annexe 8 :
Pièces 1 et 2 en acier - Pièces 1 et 2 en aluminium
124
Chapitre 2.
DP1 DP2 LP1 LP2 Kp (Al-Ac) Kp (Al-Ac) erreur Kp (Ac-Al) Kp(Ac-Al.) erreur
E.F analytique % E.F analytique %
25.5 42.5 11.33 22.67 819937 827338 0.90 830958 807890 -2.78
25.5 42.5 14.17 28.33 726696 733043 0.87 807653 760109 -5.89
25.5 54 11.33 22.67 822494 827338 0.59 839525 807890 -3.77
25.5 54 14.17 28.33 726566 733043 0.89 817813 760109 -7.06
25.5 54 28.33 14.17 577018 580087 0.53 1052861 983728 -6.57
25.5 54 17 17 712595 724879 1.72 1030669 971501 -5.74
42.5 80 17 17 756787 826653 9.23 1137149 1184881 4.20
25.5 40 28.33 56.66 509856 503118 -1.32 640379 575575 -10.12
25.5 30 28.33 56.66 477045 471401 -1.18 515944 475528 -7.83
25.5 30 11.33 22.67 808871 812884 0.50 803391 783337 -2.50
25.5 34 11.33 22.67 813288 815098 0.22 814855 788982 -3.18
Remarque :
La longueur des résultats des différentes intégrations, nous à conduit à effectuer l'ensemble des
calculs avec le logiciel MAPLE. Il est à remarquer que les temps de calculs sont restés très
faibles quel que soit la configuration étudiée.
Conclusions.
- Le modèle analytique donne des résultats très convenables quel que soit la
géométrie étudiée, même si la modélisation utilisée n'est que grossièrement
conforme à la réalité.
- L'ordre d'empilage des pièces est pris en compte avec une bonne précision.
125
Chapitre 2.
surface de contact (interface) est confondu avec l'axe du trou. Néanmoins de très nombreux
assemblages ne permettent pas de telles dispositions. Ainsi il apparait des contraintes de flexion
non négligeables dans le boulon et la pièce, uniquement dans la phase de serrage. Nous
montrons sur la figure suivante la répartition de contrainte obtenue par éléments finis pour un
serrage excentré (effort extérieur nul).
Fig. 2-72 : Répartition des contraintes de compression dans la pièce pour un serrage excentré.
Les essais expérimentaux réalisés sur la bride en chape (chapitre 4) nous permettent de tracer
l'évolution du moment de flexion en fonction de l'effort extérieur. Nous montrons sur la figure
2-73, cette évolution, pour une précharge de 150 kN (voies 5,6 et 7 seulement).
MFb (kN.mm)
300
250
Fig. 2-73 :
200
Allure du moment
de flexion dans le
150
boulon à effort
100 extérieur nul, pour
un serrage
50
excentré.
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90
Fe (kN)
126
Chapitre 2.
Cette courbe montre clairement que le moment de flexion initial (Fe = 0) n'est pas négligeable.
D'un point de vue pratique, cette valeur n'est jamais nulle (défauts de parallélisme, géométrie...),
toutefois cette valeur peut être ramenée sensiblement à zéro, uniquement en supprimant
l'excentration du serrage.
Il est dans ces conditions, difficile de définir une notion de raideur unique déduite de la
compression des pièces. Il reste également à déterminer la façon dont devront être conduit les
calculs pour tenir compte de cette composante supplémentaire. Dans l'état actuel des choses,
personne ne propose de solutions à ce problème. Toutefois nous verrons au chapitre 4, que dans
le cas des chargements excentrés, qui représentent bien évidemment les situations les plus
courantes, les rigidités en flexion des pièces sont prépondérantes sur les raideurs locales en
compression, ce qui permet d'utiliser des valeurs approchées des raideurs locales sans
véritablement compromettre la précision du calcul.
127
Chapitre 3.
Chapitre 3
Modèle VDI 2230
linéaire et non linéaire.
Dans le chapitre 2-2 nous avons rappelé les principales connaissances permettant la
vérification d'un assemblage vissé chargé axialement, ou bien dimensionné de telle sorte que
les flexions des pièces assemblées aient une influence négligeable sur les contraintes dans la
vis. Or la grande majorité des structures vissées ne permettent pas une introduction centrée de
l'effort. En effet l'axe de la vis ne coïncide pas avec l'axe de l'effort. Il est de plus courant que
le centre de gravité des zones assemblées (au plan de joint) soit excentré par rapport à l'axe du
boulon. En conséquence :
- Les vis seront soumises à des contraintes de flexion qui viendront s'ajouter aux
contraintes de tension.
- Des décollements partiels à l'interface des pièces assemblées pourront se produire,
obligeant à élever l'effort de précharge minimum des pièces assemblées.
- La rigidité apparente des pièces assemblées pourra être modifiée.
Dans l'état actuel des connaissances, seule la directive VDI 2230 [27] propose une méthode de
calcul des assemblages précontraints à chargement excentré par rapport à l'axe de la vis. Des
commentaires, sur l'utilisation de ce modèle pourront être trouvés dans [28]. Nous présentons
ici, ce modèle permettant le calcul des contraintes dans la liaison. Nous en définirons
également les limites d'applications.
La directive VDI 2230 [27] considère l'ensemble des deux pièces assemblées comme un solide
prismatique d'axe OO', parallèle à l'axe du boulon. Le solide considéré est soumis à une force
128
Chapitre 3.
extérieure Fe excentrée de m et de façon générale, d'une vis excentrée de n par rapport à l'axe
principal d'inertie de la pièce (fig. 3-1). Il peut être question d'un ou plusieurs boulons en ligne.
Pour que cette modélisation reste valable il faut que l'on puisse admettre que le comportement
de l'ensemble précontraint ne diffère pas notablement de celui d'une poutre. Cela impose :
s om s o
m
Da n n
Fe Fb Fe
Fp
X X L pi min
x
V U
Lp
Fp
Fe
Fb Fe Fig. 3-1 : Définition des paramètres
s' o s' o
Da + Lpi min nécessaires à la construction du modèle VDI
2u 2230.
G
b
δ
Coupe XX
G b
129
Chapitre 3.
Nous remplaçons les deux pièces serrées, par un solide unique, ce qui reste conforme à
l'hypothèse de non décollement imposé par VDI, et l'on soumet ce solide à trois chargements
différents, définis sur les figures a,b et c. Pour les trois configurations suivantes on peut définir
les souplesses :
Position initiale
Position intermédiaire
Position déformée m
a) F b) n F c) n F
∆ p**/2
A ∆p/2 A ∆p*/2 A
Axe du
H boulon
B ∆ p/2 B ∆ p*/2 B
∆ p**/2
F F F
Sp =
Lp L n ⋅ Ap OP
Sp = Sp ⋅ M1 +
∗
2
LM
Sp∗∗ = Sp ⋅ 1 +
n ⋅ m ⋅ Ap OP
Ep ⋅ Ap N Ip Q N Ip Q
Fig. 3-2 : Influence de l'emplacement de l'axe de charge sur la déformation élastique du
"solide en flexion".
Soumettons maintenant les deux brides à un double chargement : Fb effort dans le boulon et Fe
force extérieure excentrée. Le chargement ainsi que la répartition des contraintes à l'interface
sont représentés figure 3-3. En écrivant la compatibilité des déplacements et les équations
130
Chapitre 3.
d'équilibre, on calcule le facteur de charge λ ex . Si l'on considère que l'introduction de l'effort
extérieur est effectué dans les plans extrêmes des pièces, alors :
FG Ap
Kb ⋅ 1 + m ⋅ n ⋅
IJ
λ ex = γ ⋅ *
Sp**
=γ⋅
H Ip K
Sp + Sb FG
Kp + Kb ⋅ 1 + n2 ⋅
Ap IJ (3-3)
H Ip K
avec la convention de signe pour n décrite précédemment et le supplément d'effort dans le
boulon :
FG
Kb ⋅ 1 + m ⋅ n ⋅
Ap IJ
∆Fb = γ ⋅
H Ip
⋅ Fe
K
FG
2 Ap
Kp + Kb ⋅ 1 + n ⋅
IJ
H Ip K
La distribution des pressions à l'interface ne pouvant être supposée linéaire que pour des pièces
de très faible section et pour une plage définie, il est difficile de s'assurer qu'une force de
serrage minimale Fpmin ex évite l'ouverture de l'interface dans le cas d'un chargement excentré.
Selon les études de FRITSCHE [21], cette simplification n'est possible que dans le cas des
solides en flexion qui n'excèdent pas les dimensions préalablement établies lorsque les
souplesses élastiques sont déterminées. Dans ces conditions, un calcul hypothétique peut être
développé en prenant σ( x ) sur la base des conditions d'équilibre et en écrivant que pour que le
modèle reste valable il faut que la contrainte de contact en U (fig. 3-3) soit supérieure ou égale
b g
à zéro ( σ x = u ≥ 0) :
G m
n F Mb
σ( x ) = '
+ ⋅x
Ap IGZ
Fb Fe
avec Ap' : section réelle à l'interface.
P IGZ : moment quadratique de la
section Ap'
σ F = F0 − (1 − λ ex ) ⋅ Fe
b
Mb = Fe ⋅ m − λ ex ⋅ n − F0 ⋅ n g
V U
b g
La condition σ x = u = 0 donne la valeur de la
σ précharge minimale à installer, soit :
Q u ( m − n)
Qmin ex = Fe + (1 − λ ex ) Fe
IGZ
Fb Fe +nu
A 'P
G
Fig. 3-3 : Force minimale dans les pièces.
131
Chapitre 3.
u ( m − n)
Fpmin ex = Fe (3-4)
IGZ
+nu
A 'P
Considérons les deux états de chargement sous Femaxi et Femini. Le boulon va alors tourner
d'un angle de θ1 pour un effort extérieur égal à Femaxi, et d'un angle de θ2 pour un effort
extérieur égal à Femini (fig. 3-4).
G S G S
m Fe maxi m Fe mini
n n
θ1 θ2
MFb1 MFb2
Fb1 Fb2
Fp1 Fp2
MFp1 MFp2
G S G S
Si l'on considère que la tête du boulon suit la déformée de la pièce, alors les deux rotations
angulaires (sur la pièce et sur le boulon) sont égales. Nous obtenons ainsi :
KFB n FG IJ
∆MFb ≈
KFP H
⋅ 1 − ⋅ λ ex ⋅ m ⋅ ∆Fe
m K (3-5)
λ ex ⋅ ∆FE ∆M FB ⋅ d s
σa = + ≤ σD (3-6)
2 ⋅ As 4 ⋅ Is
σ e max
LF Q
= MG M + λ ex ⋅ FE max
IJ 2
F 16 ⋅ C IJ OP
+ 3⋅ G 1
2 1/ 2
≤ 0. 9 ⋅ R e min (3-7)
MNH As K H π ⋅ d K PQ
3
s
132
Chapitre 3.
Nous nous proposons d'étudier une bride, conforme aux recommandations géométriques
définies par VDI, et soumise à un effort extérieur excentré. Nous comparerons les résultats
obtenus aux résultats expérimentaux et éléments finis. La figure 3-5 montre la disposition et les
dimensions des brides (identiques) utilisées. Les brides sont en acier E24 (module de Young =
210 GPa et ν = 0.3). Le boulon est en acier (Eb = 210 GPa et ν = 0.3) galvanisé de classe de
qualité 10.9 (HR).
φ 39 Vue de dessus
20 φ 24
38 35
φ 22
30
φ 26
38 20 φ 24
35
12
38 38
200
32.5
Pour simplifier notre étude, nous avons choisi une bride dont le centre principal d'inertie est
confondu avec l'axe de la vis. Soit donc n = 0. L'excentration de l'effort extérieur par rapport au
centre de gravité de la surface devient donc égal à m = 32.5 mm.
133
Chapitre 3.
1
Nous trouvons : Sb = = 1. 26 ⋅ 10− 6 mm / N , soit Kb = 793650. 79 N / mm
Kb
Pour le cas de pièces prismatiques, nous prenons pour Dp, la moyenne des dimensions
longitudinales et transversales, soit : Dp = 73 mm
1
Sp = = 2 ⋅ 10− 7 mm / N soit Kp = 5173471. 209 N / mm
Kp
A partir des rigidités du boulon et des pièces assemblées, il est possible de calculer le facteur
de charge. Pour notre cas, nous considèrerons que l'introduction de la charge s'effectue sous la
tête de vis et sous l'écrou. Soit donc un coefficient d'introduction de la charge égal à 1 (γ = 1).
Nous obtenons ainsi :
Kb
λ ex = γ ⋅ ≈ 0.133
Kb + Kp
Le supplément d'effort dans le boulon, fonction linéaire de l'effort Fe, pourra s'écrire :
∆Fb ≈ 0.133 ⋅ Fe
Pour une pièce cylindrique de longueur L et de moment quadratique IZ, la souplesse vaut :
134
Chapitre 3.
1 L
SF = =
KF E ⋅ I Z
Le boulon qui a servi à réaliser l'expérimentation est représenté fig. 3-6. Pour des commodités
de modélisation en éléments finis (étude d'un quart de montage), nous allons remplacer le
boulon réel, par un boulon de même longueur et de rigidité en flexion équivalente, et de section
constante. Nous allons raisonner sur le montage fig.3-6. Trois zones distinctes composent le
boulon :
•La partie lisse:
Da
Longueur L0 = L01 + L02
Diamètre D0
Moment quadratique I0
D 0= 24 Raideur en flexion KF0
L01
Lp Longueur L1
D 1 = 22 L1 Diamètre D1
Moment quadratique I1
L 02 Raideur en flexion KF1
LS
•La partie filetée:
Longueur Ls
Diam.de section résistante Ds
D S = 21.185 Moment quadratique Is
Raideur en flexion KFS
Fig. 3-6 : Recherche du boulon équivalent en flexion.
En écrivant que la souplesse du boulon équivalent est la somme des souplesses des parties du
boulon réel. Il est facile de calculer l'expression du diamètre équivalent en flexion :
F I
1
4
DE
G L +L +L
=G 0 1 S
JJ
GH DL + DL + DL
0
4
1
4
S
4
JK
0 1 S
135
Chapitre 3.
Pour un boulon M24, le diamètre de la section résistante vaut Ds = 21.185 mm. Nous obtenons
ainsi :
DE = 22.858 mm soit : I E = 13400.562 mm4 .
Eb ⋅ I E
KFB = = 37027869 N.mm ou bien SFB = 2. 7 ⋅ 10−8 N −1 ⋅ mm−1
Lp
1
=
LM
1 Lp1 Lp2
⋅ +
OP
N
KFP IGZ Ep1 Ep2 Q
Nous avons : Lp1 = Lp2 = 38 mm , Ep1 = Ep2 = 210000 N / mm2 et IGZ = 2538261.6 mm4 .
Nous obtenons donc :
1
= 1. 43 ⋅ 10−10 N -1 ⋅ mm−1 ou bien KFP = 7. 01⋅ 109 N.mm
KFP
∆MFb ≈ 0.172 ⋅ Fe
Résultats.
Nous présentons sur les courbes 3-7 les résultats expérimentaux, éléments finis et analytiques
(VDI 2230) pour trois niveaux de serrage :
La force minimale de serrage impose un effort extérieur maximum, au delà duquel le modèle
VDI 2230 n'est plus valable. Nous obtenons pour les trois précharges :
136
Chapitre 3.
Fe2 = 62.6 kN pour Q2 = 200 kN.
Fe3 = 89.5 kN pour Q3 = 286 kN.
∆ Fb (kN)
140
Q1 = 100 kN EXP
120 Q2 = 200 kN EXP
Q3 = 286 kN EXP
100 Q1 = 100 kN E.F Fe3
Q2 = 200 kN E.F
80 Q3 = 286 kN E.F
VDI lineaire
60
40
Fe2
Fe 1
20
0
20 40 60 80 100 120 140
Fe (kN)
∆ MFb (kN.mm)
140
40
Fe1
20
0
20 40 60 80 100 120 140
Fe (kN)
3-1-5 Conclusions.
L'examen de la figure 3-7 est très instructif sur le comportement du modèle VDI 2230 lorsque
137
Chapitre 3.
On considère la liaison comme un solide en flexion circulaire lorsqu'il est chargé par une force
excentrée Fe et (ou) un moment Me (fig.3-8).
Les raideurs Kb et Kp sont définies par les relations (2-16) et (2-13). On peut écrire les
équations d'équilibre :
Fe + Fp - Fb = 0 (a)
b g
Me + Fe ⋅ m + n − Fp ⋅ e − n = 0 b g (b)
∆Fb = Fb − Q (c)
De plus, en considérant les déformations comme petites, et en admettant que la flexion est
circulaire, on peut écrire :
b g
α P ⋅ rP = α P ⋅ r0 − e = Lp − Fp ⋅ Sp (d)
1 M FP Fe ⋅ m + Me + Fb ⋅ n
= = (e)
r0 Ep ⋅ Ip Ep ⋅ Ip
b g
α P ⋅ r0 − n = Lp − Q ⋅ Sp + ∆ Fb ⋅ Sb (f)
Ces six relations définissent complètement le problème. Toutefois, on doit remarquer que la
relation (d) précédente est tout à fait hypothétique et qu'elle sera valable seulement si Kp est
une raideur équivalente déduite d'essais ou d'une hypothèse conforme aux essais.
On a un système de six équations à six inconnues Fb, Fp, ∆Fb, α P , r0 , e, dont la résolution
numérique est simple. Ici nous allons exprimer la solution pour un cas particulier courant :
l'axe du boulon passe par l'axe neutre OO de l'élément, donc n = 0.
La relation (e) nous donne directement la valeur de r0 :
Ep ⋅ Ip
r0 = (3-8)
Fe ⋅ m + Me
A LMFG A IJ 2
C OP1/ 2
e=−
2⋅B
+
MNH 2 ⋅ BK −
B PQ (3-9)
139
Chapitre 3.
Avec :
b
A = Fe ⋅ m + Me ⋅g Kb1 + r ⋅ LMQ ⋅ FGH Kb1 + Kp1 IJK − Kb
Fe O
PQ
N 0
L F 1 + 1 IJ − Fe OP
B = Lp − MQ ⋅ G
N H Kb Kp K Kb Q
F 1 + 1 IJ
C = −b Fe ⋅ m + Meg ⋅ r ⋅ G
H Kb Kp K
0
D'après les travaux expérimentaux réalisés par AGATONOVIC [2], il existe une valeur
critique de e que l'on peut prendre égale à :
Dpmin i
eCR = pour les pièces de section circulaires.
8
2⋅u
eCR = pour les pièces de section rectangulaires.
6
En fait, cette valeur correspondrait pour un modèle de poutre continue en flexion à une valeur
de contrainte nulle au bord des pièces située du côté de l'application de la charge (et pour une
répartition linéaire des contraintes de flexion). A partir de ce moment, le modèle n'est plus
conforme. On peut cependant obtenir un résultat convenable en prenant :
Ip =
b
π ⋅ Dpmin i − ∆ e g pour les pièces cylindriques.
64
Ip =
b
b ⋅ 2 ⋅ umin − ∆ e g3
Avec : ∆e = e − eCR .
Cette proposition, qui semble donner des résultats acceptables, ne doit être prise que comme un
correctif tendant à ajuster le modèle aux résultats expérimentaux. De plus, pour tout
assemblage réel, l'introduction des charges extérieures se situe à un niveau théorique défini par
le coefficient γ (paragraphe 2-5-1). Par rapport au modèle avec introduction dans les plans
extrêmes des pièces, tout se passe comme si la raideur des pièces Kp devenait plus importante.
140
Chapitre 3.
De façon tout à fait hypothétique, on peut tenir compte de ce phénomène en prenant pour
raideur des pièces, dans les différentes équations, une raideur équivalente Kpe telle que :
1 γ
=
Kpe Kp
Cette procédure, qui ne peut être considérée comme entièrement satisfaisante, semble donner
des résultats tout à fait acceptables.
Ce modèle ne peut pas être considéré comme complètement satisfaisant pour tous les cas
d'excentration et dans tous les cas de charge. Toutefois, il a le grand mérite de prendre en
compte la grandeur de la précharge qui est, pour nous, un des paramètres fondamentaux des
assemblages boulonnés soumis à de la flexion. On peut donc, dans tous les cas, calculer la
précharge Q min qu'il faut installer pour obtenir e < eCR .
Pour un système centré (n = 0) et pour Me = 0, on aurait :
Ep ⋅ Ip
r0 =
Fe ⋅ m
m+e
Fb = Fe ⋅
e
Fp = Fb - Fe
Lp +
Fb
−
FG
r0 IJ FG
⋅ Lp −
Fp IJ
Qmin i =
Kb H
r0 − e KH Kpe K
1 1
+
Kpe Kb
Nous pouvons remarquer que r0 est très grand par rapport à echoisi si l'on n'admet pas de grande
déformation de flexion, ce qui doit être le cas des assemblages correctement dimensionnés.
Dans ces conditions :
r0 LMFG m + e IJ − F Kb I OP ⋅ Fe
NH e K GH Kp + Kb JK Q
≈1 et l'on obtient : Qmin = (3-11)
r0 − e e
141
Chapitre 3.
Cette relation est, dans la plupart des cas tout à fait satisfaisante.
A partir de ces résultats, nous pouvons remarquer l'importance primordiale du coefficient
(m + e) / e. Cela nous conduit à dire que, dans le calcul de Q min , les erreurs commises sur
Kb
, mêmes si elles sont importantes, deviennent tout à fait négligeables puisque l'on
Kpe + Kb
pourrait négliger ce terme. Cela confirme l'importance du choix du paramètre e de
fonctionnement et donc l'importance de eCR pour un fonctionnement correct d'un assemblage
particulier.
MFb ≈ m ⋅
FG K IJ ⋅ Fe
FB
HK K
FP
générateur d'une contrainte supplémentaire qui vient s'ajouter à celle donnée par Fb.
La figure 3-9 présente les résultats obtenus pour la bride traitée dans VDI 2230 [62].
Fig. 3-9 : Supplément de charge axiale ∆Fb dans le boulon en fonction de l'effort Fe pour
différents cas d'excentration m [62].
3-2-6 Conclusions.
Ce modèle proposé par la recommandation VDI 2230 est intéressant à plusieurs titres:
142
Chapitre 3.
Néanmoins il devra être réservé aux liaisons de grande longueur par rapport aux dimensions de
la section et pour lesquelles les déformations de flexion sont prépondérantes. Pour les autres
cas nous déconseillerons son utilisation. En effet la condition e < eCR impose une précharge
minimale nécessaire (comme dans VDI linéaire) limitant ainsi le supplément d'effort supporté
par la vis pour des valeurs de précharge plus faible mais augmentant fortement la contrainte
statique, ce qui est un facteur de surdimensionnement. De plus le calcul de l'inertie des pièces,
issu de résultats expérimentaux est relativement hasardeux pour des pièces de géométries
complexes. Toutefois ce modèle pourrait être un bon point de départ pour les assemblages à
chargement faiblement excentré.
143
Chapitre 4.
Chapitre 4
Simulation en
éléments finis et
expérimentation de
brides prismatiques.
Dans ce chapitre, nous nous proposons d'étudier le comportement sous charge statique
excentrée, de brides prismatiques assemblées par un boulon, par la méthode des éléments finis.
Ces brides feront l'objet d'essais expérimentaux afin de valider la méthode des éléments finis.
La simulation numérique n'est cependant possible et correcte que si l'on connait avec
exactitude le dispositif expérimental, ou inversement il faudrait imaginer un montage
expérimental répondant aux exigences du modèle éléments finis. Nous avons choisi de partir
du montage expérimental (fig. 4-1) pour en déduire un modèle facilement exploitable
numériquement, qui après paramétrage nous permettra de multiplier les simulations. Puis nous
étudierons de la même manière une bride en chape, et nous rechercherons à partir d'un montage
adapté, l'influence du niveau d'introduction de la charge (forme) dans le cas d'un chargement
excentré.
Z
Mors de la
machine de traction Fe
144
Chapitre 4.
- Symétrie par rapport au plan de joint : une seule bride pourra être étudiée.
- Symétrie dans le plan de flexion de la vis : l'étude se limitera donc à une moitié
de bride et un quart de vis.
Néanmoins pour des raisons de continuité de matière, les parties supprimées devront faire
place à des conditions aux limites empêchant le déplacement suivant la normale à la surface
retirée. Les noeuds de la surface inférieure de la bride seront liés à des éléments de contact à
deux noeuds tridimensionnels (famille CTT2) pour autoriser le baillement des pièces sous
charge.
Les mors de la machine de traction imposent une translation de la plaque liée à la bride selon
OZ à son extrémité, mais empêchent tout déplacement dans le plan XY (plan des mors et plan
perpendiculaire aux mors). Deux possibilités permettent de traduire ces conditions aux limites.
Nous avons choisi la création d'un volume supplémentaire ayant la hauteur de prise des mors,
et bloqué latéralement selon Y : solution préférable.
SE
FAUROUX JC 1994
Continuité du maillage
145
Chapitre 4.
géométriques adjacentes de façon à homogénéiser les éléments dans chacune de ces régions et
d'avoir une continuité du maillage (donc des déplacement et des contraintes) entre eux. Le
maillage est effectué avec le maximum d'éléments H8, à approximation linéaire pour conserver
le maximum de précision. Les éléments tétraédriques P6 (approximation linéaire), considérés
comme moins performants complèterons la structure. Nous nous attacherons également à
raffiner le maillage dans les zones sensibles de l'assemblage (zones à fort gradient de
contrainte), à savoir la proximité de la tête de vis. Le maillage sera plus grossier dans les autres
parties (fig. 4-3).
Introduction de la précharge
De façon identique au chapitre 3, l'introduction d'un déplacement imposé aux noeuds inférieurs
de la vis, va permettre la mise sous tension de la vis. La détermination de la précharge sera
effectuée de manière identique.
Il est introduit par une pression constante sur la partie supérieure de la plaque (partie repérée
SE) figure 4-2.
Nous résumons l'ensemble des considérations décrites précédemment sur les figures 4-3.
a) Définition de la bride.
146
Chapitre 4.
c) Maillage.
Remarque : Dans le cas d'une vis à plusieurs sections étagées, il est nécessaire de calculer un
diamètre équivalent de vis en flexion DE. Ce diamètre DE correspond au diamètre que l'on fait
intervenir dans les éléments finis. Des essais supplémentaires montrent cependant que les
147
Chapitre 4.
Etapes du calcul.
Pour la bride étudiée, nous allons faire varier la précharge Q et l'effort extérieur Fe. La
précharge Q prendra les trois valeurs suivantes :
Q = 100 kN - Q = 200 kN - Q = 286 kN
Ces valeurs sont issues des trois niveaux de serrage expérimentés. L'effort extérieur Fe varie de
0 à 160 kN par pas de 20 kN. Pour chacun de ces couples (Fe,Q), MOSAIC [59] va calculer les
déplacements et les efforts nodaux lorsque la structure est en équilibre. Cette étape constitue un
pas de calcul. Soit donc 27 pas au total.
Remarque : Le temps de calcul d'un modèle (27 pas) se situe aux environs de douze heures, la
taille des fichiers générés est quant à elle supérieure à 50 Mo.
Nous voulons au travers de cette simulation connaître les valeurs du supplément d'effort et du
supplément de moment dans le boulon en fonction de l'effort extérieur appliqué Fe. Le boulon
est soumis à un état complexe de tension flexion comme représenté sur la figure 4-4 (la torsion
n' est pas prise en compte dans le modèle éléments finis).
Cette répartition de contrainte peut se décomposer en une contrainte de tension et une
contrainte de flexion pure. En effet le principe de superposition donne :
= +
σM σm
2 2
La contrainte normale de tension σT nous donne l'effort dans le boulon noté Fb, soit :
148
Chapitre 4.
b g
2 2
π ⋅ DE π ⋅ DE
Fb = σT ⋅ Se = ⋅ σM + σm avec Se =
8 4
et donc : ∆Fb = Fb − Q
La contrainte de flexion σ FL nous donne le moment de flexion dans le boulon noté MFb, soit :
σ ⋅ Iy ⋅ 2 π ⋅ DE ⋅ σ M − σ m
MFb = FL =
3
b g
DE 64
Or nous nous intéressons à la variation de moment de flexion ∆MFb et d'effort ∆Fb. Nous les
définissons par les égalités suivantes :
b g b g b
∆Fb Fe = Fb Fe − Q Fe = 0 g
b g b g
∆MFb Fe = MFb Fe − MFb Fe = 0 b g
En effet dans le cas de pièces non symétriques ou bien dans le cas d'une non orthogonalité de la
tête de vis avec le corps il peut apparaître un moment de flexion dans le boulon, dans la phase
de serrage. Expérimentalement, la valeur de ce moment de flexion n'est pas constante : la
position angulaire de la vis détermine la flexion induite dans la vis.
Nous nous proposons de traiter dix sept brides en acier (E24), couvrant un large éventail de
pièces utilisées dans l'industrie, dont nous disposons des résultats expérimentaux. La figure 4-5
et le tableau 4-2 recensent les brides étudiées affectées de leurs dimensions caractéristiques.
Z
e
U M
HMors (fixée à 50 mm)
HMors + Hs = 200 mm
Hs
Dimensions
Dimensions nécessaires
nécessaires
pour
pour la
la création
création d'un
d'un modèle
modéle éléments
éléments finis
finis
B/2
Fig. 4-5 : Paramétrage de
H
l'assemblage.
Y
DE
X
Dt
Da
Ht
Dr
Chanfrein Hc
Diamètre équivalent
DE
149
Chapitre 4.
Nous avons volontairement choisi deux brides (16 et 17) avec une très forte excentration pour
montrer la grande similitude des comportements entre faible et forte excentration [17].
La figure 4-6 illustre l'évolution des contraintes axiales σ Z dans la bride n°14, sur l'assemblage
déformé, pour cinq niveaux d'effort extérieur (0 kN-20 kN-40 kN-60 kN-80 kN), avec une
précharge de 100 kN (coefficient d'amplification des déformées : 527.82).
Fe = 0 kN Fe = 20 kN Fe = 40 kN
150
Chapitre 4.
Fe = 60 kN Fe = 80 kN
Nous noterons que les déformations sont amplifiées et qu'en aucun cas le bas du boulon ne
vient traverser la pièce.
4-2 Expérimentation.
Fig. 4-7 :
Montage
expérimental.
151
Chapitre 4.
Le montage comporte en plus des brides, deux rondelles HR10 placées sous la tête de vis et
sous l'écrou afin de limiter le matage des surfaces serrées dû à des démontages fréquents. Nous
disposons de deux vis HM 24 en acier de dimensions différentes suivant la hauteur de bride
(fig. 4-8).
Remarque : Chaque éprouvette est testée pour trois niveaux de serrage (100, 200, 286 KN) sauf
pour les éprouvettes n°3, 6 et 9 à 286 KN ainsi que pour les éprouvettes 6 et 9 à 200 KN dont
la géométrie n'a pas permis "les mises en tension".
39
15 15
εc
Jauges
εb
30 30
120 ∅22 100
εa
20 5
∅24
50 55
Les deux vis (n°1 et n°2) sont équipées de trois jauges unidirectionnelles à 90° sur un diamètre
de 22 mm. Le calcul des efforts devra tenir compte de ce décrochement.
Remarque : Le diamètre équivalent de boulon DE vaudra 22.2 mm pour une épaisseur serrée de
58 mm. Cette valeur ne diffère quasiment pas de la valeur obtenue pour une épaisseur serrée de
88 mm (DE = 22.6 mm).
152
Chapitre 4.
Pour faciliter le collage des jauges et pour assurer leur protection, nous avons ménagé un
décrochement de diamètre (φ 22 mm). Un trou de 2 mm percé depuis la tête parallèlement à
l'axe permet l'arrivée des fils des jauges jusqu'au diamètre de 22 mm par un trou
perpendiculaire à l'axe.
Dépouillement.
Contrairement aux modèles éléments finis le plan de flexion n'est pas rigoureusement défini.
Un défaut de perpendicularité de la tête par rapport au corps du boulon ainsi qu'un défaut
géométrique des pièces assemblées (parallélisme des faces, ...) peut modifier de façon sensible
le plan réel de flexion. C'est pourquoi nous avons rajouté une troisième jauge pour tenir compte
d'une flexion dans un plan perpendiculaire au plan de flexion. Le schéma fig. 4-9 illustre la
position des jauges par rapport à la bride durant l'essai.
H auteur de prise
dans les mors 50
Plan de flexion
supposé de la Fig. 4-9 : Position des jauges par
vis rapport à la bride.
Une instrumentation du boulon à l'aide de trois jauges de déformation est effectuée afin de
mesurer :
153
Chapitre 4.
La procédure de dépouillement des essais est identique à celle des éléments finis pour la
détermination de l'effort dans le boulon et donc du supplément d'effort ∆Fb. La contrainte de
tension dans la vis est donnée par :
FG ε + εC IJ
σT = Eb ⋅
H K
A
avec Eb : module de Young du boulon
2
εA et εC : micro déformations sur les voies a et c (fig. 4-8)
FG ε + εCIJ
Fb = σ T ⋅ S =
H K
⋅ Eb ⋅ S
A
L'effort dans le boulon sera donc :
2
Le supplément d'effort sera donc : ∆Fb = Fb − Q
Le moment de flexion dans le boulon se compose quant à lui d'une flexion dans le plan X et
d'une flexion dans le plan Y (fig. 4-10) :
La contrainte de flexion dans le plan X est égale à : σ FLX = Eb ⋅ ε A − σ T
La contrainte de flexion dans le plan Y est égale à : σ FLY = Eb ⋅ E B − σ T
La contrainte totale de flexion est ainsi, donnée par :
σ FL total ⋅ Iy σ FL total ⋅ π ⋅ d 3
Le moment de flexion dans le boulon vaut donc : MFb =
=
z 32
Remarque : L'angle repéré ϕ dans la figure 4-10 donne la position du plan de flexion
expérimental pour un effort extérieur donné. Cet angle est déterminé par la connaissance des
deux contraintes de flexion notées σ FLX et σ FLY . Il se définit par :
ϕ = Arctg
FG σ IJ
FLY
Hσ K
FLX
σ maxi
Voie b Section transversale du boulon
Ψ
+
154
Chapitre 4.
L'angle ϕ est compté positif dans le sens trigonométrique à partir de ε A . Néanmoins une
discrimination de l'angle devra être effectuée pour déterminer la position de la fibre la plus
chargée.
La courbe fig. 4-11 montre l'évolution de l'angle ϕ en fonction de l'effort extérieur appliqué
pour la bride n° 1. Notons que le plan de flexion théorique est sensiblement confondu avec le
plan de flexion expérimental pour des valeurs importante de Fe. En effet l'application de
l'effort extérieur ramène la vis dans le plan de flexion théorique, même s'il existait au départ
des défauts d'ordre géométriques ou de positions.
ϕ (degré)
-100
-110
-120
-130
-140
-150
-160
-170
-180
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
σ MAXI = σT + σ FL total
b g bg
dε A = ε A Fe − ε A Q
b g bg
dε B = ε B Fe − ε B Q
b g bg
dε C = ε C Fe − ε C Q
155
Chapitre 4.
Mode opératoire.
Avant de débuter un essai nous veillerons toujours à ce que les jauges εa et εc soient dans le
plan de flexion supposé de la bride (la jauge εa étant toujours à l'opposé de la charge).
La précharge appliquée au boulon est déterminée par lecture directe des déformations des
jauges (jauges εa et εc). Nous avons de cette façon une valeur très précise de la précharge
indépendamment du moyen de serrage.
L'application de l'effort est réalisé progressivement par un asservissement de position (rampe
de montée fixée à 0,2 mm/min). La mesure est faite une fois la relaxation du montage terminée.
L'effort statique de traction est appliqué par palier de 5 à 10 kN suivant l'essai, l'effort de
traction maximum est de 60 à 160 kN.
L'essai est arrêté dès qu'une jauge atteint environ 4100 micro déformations pour prévenir tout
risque de plastification de la vis.
A la fin de l'essai il est impératif de faire une remise à zéro de l'effort de traction afin de
déceler tout problème lors de l'essai (glissement, desserrage spontané....).
De même, après démontage de l'ensemble, les trois voies a, b et c devront être revenues
sensiblement à zéro pour que l'essai soit validé.
La courbe fig. 4-12 donne l'allure de la perte de précharge en fonction de la précharge initiale
pour les brides 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17.
∆Q/Q (%)
18
16
bride n°10
14 bride n°11
bride n°12
12
bride n°13
10 bride n°14
bride n°15
8 bride n°16
6 bride n°17
0
80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300
Q (kN)
Cette courbe, même si les essais ont été conduits en statique, montre l'intérêt d'avoir une
précharge élevée. En effet la perte de précharge, donc de couple de serrage, est d'autant plus
grande que la précharge initiale est faible. Pour une précharge de 286000 N, soit sensiblement
90 % de Re (classe 10.9), la perte de précharge est quasiment nulle (< 2 %) alors qu'elle atteint
156
Chapitre 4.
Essais complémentaires.
Afin de valider le modèle éléments finis, nous comparons les résultats obtenus en éléments
finis, à ceux obtenus par les mesures extensométriques, pour les brides n°1 et 2.
∆ Fb (kN)
120
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fe (kN)
157
Chapitre 4.
Bride n°1
∆ MFb (kN.mm)
280
240
Q = 100 kN EXP.
Q = 200 kN EXP.
200 Q = 286 kN EXP.
Q = 100 kN E.F
160 Q = 200 kN E.F
Q = 286 kN E.F
120
80
40
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fe (kN)
Bride n°2
∆ Fb (kN)
120
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
a) Supplément d'effort.
158
Chapitre 4.
∆ MFb (kN.mm)
180
160
Q = 100 kN EXP.
140 Q = 200 kN EXP.
Q = 286 kN EXP.
120
Q = 100 kN E.F
100 Q = 200 kN E.F
Q = 286 kN E.F
80
60
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
Les résultats obtenus sur les dix sept brides montrent la très bonne coïncidence des résultats
éléments finis avec les résultats expérimentaux, que ce soit en supplément d'effort ou en
supplément de moment, quel que soit la précharge et l'effort extérieur appliqué. En effet l'écart
maximum relevé entre les deux approches dépasse rarement les 10 %. Cette précision peut être
considérée comme très satisfaisante étant donné que l'on recherche le supplément d'effort (et de
moment) dans le boulon, valeur petite comparée à l'effort (et au moment) total calculé.
En tout état de cause la méthode éléments finis représente correctement et fidèlement le
phénomène. Elle pourra donc être utilisée pour simuler le comportement d'une bride de
géométrie quelconque, soumise à un effort et une précharge quelconque. Pour compléter le
domaine d'étude nous avons ajouté seize autres brides pour lesquelles nous ne disposons pas de
résultats expérimentaux (annexe 10).
Parallèlement à l'étude précédente (trente trois brides), nous nous proposons d'étudier le
comportement statique et dynamique d'une bride montée en chape (fig. 4-15). Cette disposition
est imposée par le vibrophore qui n'accepte que des efforts centrés ou symétriques.
159
Chapitre 4.
HB =25
92
16 16 HL = 110
150
81 60 81
26 26
35
40 35
25 85 85 25
39
15
20 24
22
30
20 24
50
La symétrie de la chape par rapport au plan de flexion, à l'axe de traction et à l'interface des
deux brides, permet l'étude sur un quart de chape.
La modélisation de la précharge et de l'effort extérieur ainsi que les conditions aux limites
seront identiques à celles du paragraphe 2-4-1. Nous considèrerons cependant que la partie de
longueur Hb, correspondant à la partie vissée dans les mors du vibrophore, n'a aucun
déplacement radial. Cette partie sera donc bloquée radialement sur une hauteur de 25 mm pour
simuler le comportement très rigide de la chape à cet endroit. La partie de longueur HL sera
libre de se déplacer dans le sens radial.
Le comportement de la bride sera défini pour trois valeurs de précharges :
Q1 = 100 kN - Q2 = 200 kN - Q3 = 286 kN
Nous tracerons le supplément d'effort (et de moment) en fonction de l'effort extérieur appliqué
Fe pour chaque précharge.
Si nous considérons la parfaite symétrie de la géométrie et des serrages, l'effort Fe qui
correspond à l'effort extérieur encaissé par boulon est l'effort de traction total divisé par deux.
160
Chapitre 4.
La figure 4-16 illustre le dispositif expérimental. Les boulons utilisés sont les mêmes que
précédemment (longueur sous tête 120 mm).
J5
J6
J7
Fe
J3
J2
J1
Nous montrons sur la figure 4-17, la position relative des jauges par rapport à la bride.
Le dépouillement des résultats extensométriques est identique à celui décrit en (4-1). La mise
en oeuvre expérimentale demande quant à elle le plus grand soin, notamment pour le serrage
symétrique des boulons. En effet pour avoir une symétrie parfaite des chargements, il faut que
les précharges introduites dans les deux boulons soient égales. Dans la pratique, nous
comprenons que cette condition est quasiment irréalisable. Néanmoins l'écart de précharge
entre les deux boulons est toujours resté inférieur à 4 %. Notons également que l'écart
maximum de la précharge par rapport à la consigne reste très faible quel que soit la précharge
considérée (tableau 4-3).
161
Chapitre 4.
Nous noterons :
Les figures 4-18 a) et b) comparent les résultats éléments finis et expérimentaux pour trois
niveaux de précontrainte.
∆ Fb (kN)
140
130
Boulon 1 (100kN)
120
Boulon 2 (100kN)
110
Boulon 1 (200kN)
100
Boulon 2 (200kN)
90
Boulon 1 (286kN)
80 Boulon 2 (286kN)
70 Q = 100 kN (E.F)
60 Q = 200 kN (E.F)
50 Q = 286 kN (E.F)
40
30
20
10
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fe (kN)
a) Supplément d'effort.
162
Chapitre 4.
∆ MFb (kN.mm)
350
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fe (kN)
b) Supplément de flexion.
Notons encore une fois, la très bonne coïncidence des résultats éléments finis avec
l'expérimentation, confirmant la validité de la méthode éléments finis décrite précédemment.
Comme nous l'avons déja remarqué ∆Fb et ∆MFb ne sont pas des fonctions linéaires de Fe.
Cette tendance se retrouve pour toutes les brides étudiées. Notons d'autre part l'extrême
importance de la précharge sur les suppléments encaissés par la vis. En effet plus la précharge
est importante et plus les suppléments sont faibles. Ceci montre bien l'intérêt et l'importance de
serrer un boulon à des niveaux de serrage élevés, notamment pour des sollicitations de fatigue.
163
Chapitre 4.
F dyn (kN)
60
Q = 260 kN
50
Prob. 50 %
Q = 200 kN Fmoy = 70 kN
40
30
Fdyn
Fmaxi
20
18.5
10 10.3 Fmini
Prob. 97.7 %
5.82
0
5E+4 1E+5 1E+6 5E+6
Nombre de cycles
Ces courbes de Wöhler confirment l'importance du niveau de serrage sur la durée de vie de la
liaison, et donc sur les contraintes de tension et de flexion induites. Il est donc primordial de
choisir un niveau de serrage élevé, suffisant pour limiter les contraintes alternées dans le
boulon, et pas trop important pour éviter la rupture de la liaison au serrage.
Compte tenu de la difficulté et du coût des essais de fatigue, les calculs concernant des
assemblages, sont toujours réalisés à partir de modèles mis au point en statique. On considère
alors que la limite de fatigue de l'assemblage est déterminée par la limite de fatigue des
boulons, qui pour des classes HR et pour un diamètre d = 24 mm, se situe aux environs de 40
MPa [27].
Nous pouvons essayer de vérifier ce résultat ;
Pour un effort moyen Fmoy = 70 kN , on obtient en statique les valeurs (fig. 4-18 a) b) ) pour
Q = 200 kN et on peut calculer la valeur de la contrainte alternée :
∆ Fb ∆ MFb ⋅ d s
σa = +
2 ⋅ As 4 ⋅ IS
164
Chapitre 4.
Prob. Fdyn Fmax Fmin ∆Fb MFb max MFb min ∆MFb σa
(kN) (kN) (kN) (kN) (kN.mm) (kN.mm) (kN.mm) (MPa)
50 % 10.3 42 12 30 115 38 77 83.65
97.7 % 5.82 33 18 15 90 50 40 42.6
Tab. 4-4 : Contrainte alternée dans le boulon en fonction de la probabilité de non rupture.
σa F dyn (kN)
60
50
Prob. 50 %
Q = 200 kN
40 Fig. 4-19 b) :
Correspondance entre
30
contrainte alternée et
20 probabilité de survie
83.65 10 10.3
pour Q = 200 kN
Prob. 97.7 %
42.6 5.82
0
5E+4 1E+5 1E+6 5E+6
Nombre de cycles
Nous allons traiter le cas d'un assemblage à deux boulons avec un effort extérieur faiblement
excentré par rapport à l'axe de la vis [33], en faisant varier le plan d'introduction de l'effort
extérieur. Nous disposons pour cela de deux brides prismatiques entaillées, disposées
symétriquement. Le schéma figure 4-20 représente les deux possibilités (symétriques)
d'assemblages des pièces. Le retournement simultané des deux pièces permet l'obtention d'une
introduction de la charge proche de la tête du boulon (par analogie au cas précédemment traité
b
γ ≈ 0. 75) ou bien proche du plan de joint γ ≈ 0. 25 . g
Le but de cette étude est de confirmer ou d'infirmer l'existence d'un coefficient γ ' analogue au γ
x
défini en 2-5-2 ( γ théorique = ) dans le cas d'assemblages chargés excentriquement. Nous
Lp
retiendrons la méthode éléments finis pour déterminer le comportement de cette bride.
165
Chapitre 4.
2.Fe 2.Fe
Lp/2 X
X'
2.Fe 2.Fe
1er cas: γ =0.75 (par analogie) 2nd cas: γ =0.25 (par analogie)
La triple symétrie du problème (plan de joint, axe de traction et plan de flexion) autorise l'étude
de notre montage sur seulement un huitième de la structure. Les parties supprimées devront
cependant faire place à des conditions aux limites (blocage suivant une direction) permettant
un respect de la continuité de matière : blocages suivant la normale à la surface retirée
(fig.4-21). Le boulon sera en acier (Eb = 205 GPa) de diamètre nominal 10 mm, et les pièces
assemblées en aluminium (Ep = 75 GPa).
Le découpage volumique, ainsi que le maillage retenu pour les deux configurations sont
présentés figure 4-21.
166
Chapitre 4.
L'introduction de la précharge est réalisée par l'introduction d'un déplacement imposé aux
noeuds inférieurs de la vis. Le décollement de la semelle (plan Z = 0) est rendu possible par
l'adjonction d'éléments de contacts tri-dimensionnels (famille CTT2 [59]) sur les noeuds de
l'interface. Pour simplifier la modélisation et limiter les temps de calculs, le glissement sous la
tête de vis sera négligé. Nous considèrerons donc la continuité de matière entre la vis et la
pièce.
Nous étudions l'évolution du supplément d'effort dans le boulon en fonction de l'effort
b g
extérieur ∆Fb = f Fe ainsi que la variation du moment de flexion ∆MFb = f Fe . b g
Nous fixons trois valeurs de précharge : Q1 = 5000 N - Q2 = 10000 N - Q3 = 15000 N
obtenues par un étalonnage du déplacement imposé.
Exemple : Pour obtenir Q1 = 5000 N, le déplacement imposé est fixé à 0.010546 mm.
On note l'effort extérieur excentré 2.Fe car la bride comporte deux boulons. Ainsi Fe
correspond à l'effort effectivement perçu par boulon. L'effort extérieur appliqué au montage
(2.Fe) varie de 0 à 15000 N par pas de 500 N. Les figures 4-22 montrent les déformées
obtenues pour les deux configurations ainsi que l'allure des contraintes axiales σ z dans la pièce
et le boulon.
Les courbes suivantes permettent de comparer le comportement du boulon obtenu par calcul
éléments finis entre les cas 1 (γ ≈ 0. 75) et 2 (γ ≈ 0. 25).
167
Chapitre 4.
∆ Fb (N) Supplément d'effort ∆ Fb (Fe)
12000
Q1 E.F
(Cas 1)
Q2 E.F
(Cas 1)
10000
Q3 E.F
(Cas 1)
Q1 E.F
(Cas 2)
8000
Q2 E.F
(Cas 2)
Q3 E.F
(Cas 2)
6000
4000
2000
0 2.Fe (N)
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000 13000 14000 15000
a) Supplément d'effort.
4000
3000
2000
1000
0 2.Fe (N)
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000 13000 14000 15000
168
Chapitre 4.
Conclusion.
Il semble que le boulon ait un comportement quasi identique quel que soit le niveau
d'introduction de la charge. Cependant le cas 2 (γ ≈ 0. 25) donne toujours des suppléments
d'efforts légèrement supérieurs au cas 1 (γ ≈ 0. 75), inversement au cas d'un assemblage
sollicité axialement. Afin de valider notre étude éléments finis nous avons conduit plusieurs
modélisations supplémentaires. Nous avons notamment :
Ceci tendrait donc à prouver que le coefficient d'introduction de la charge, prépondérant dans
les assemblages chargés axialement, n'a plus de sens dès lors que l'effort extérieur est excentré
par rapport à l'axe du boulon. Ce cas englobe la très grande majorité des assemblages vissés.
Nous verrons que l'effet de la rigidité en flexion de la pièce est prépondérant sur l'influence des
raideurs locales.
169
Chapitre 5.
Chapitre 5
Les modèles
non linéaires.
La très grande majorité des liaisons vissées sont sollicitées par des efforts extérieurs (plus ou
moins) excentrés par rapport à l'axe de la vis. De plus, pour de nombreux assemblages
classiques, l'épaisseur des pièces reste faible par rapport à leur longueur et (ou) par rapport à la
valeur de l'excentration des charges. Dans ce cas l'application d'un effort extérieur, aussi faible
soit-il, va provoquer le déplacement de la zone de pression vers l'extérieur de la pièce, du côté
opposé à la charge. Les travaux d'AGATONOVIC [1] issus de résultats éléments finis
confirment ce fait (fig. 5-1).
Fig. 5-1 : Distribution des pressions de contact pour différentes valeurs de Fe [1].
170
Chapitre 5.
Par ailleurs, de nombreuses études [37],[5], ainsi que les travaux du chapitre 4 montrent que la
précharge et la rigidité en flexion de la pièce (fonction de la géométrie) sont les deux
paramètres fondamentaux influençant le comportement de la liaison. Prenant en compte ces
deux remarques, AGATONOVIC [1] propose un modèle en poutre fléchie, basé sur la
détermination de l'excentration s de la résultante des forces de contact Fc.
La figure 5-2 présente la modélisation servant de base à l'élaboration du nouveau modèle, en
remplaçant le boulon et la pièce par des ressorts de rigidités respectives Kb et Kp.
AGATONOVIC considère que tous les efforts sont situés dans le plan de symétrie de la poutre.
De plus il fait l'hypothèse que tous les efforts sont introduits dans le plan supérieur de la pièce.
Fe
poutre
Fb
Q B
∆ 0P C fP
∆0 ∆P ∆B
Kp ∆ 0B
hP
FC
Kb
Q s
u m
Fe
fb
Fb Fig. 5-2 : Modélisation utilisant les
Hp
ressorts équivalents et montrant la
compatibilité des déplacements.
Fc
s m
u
171
Chapitre 5.
R| m s + FG Q − Sb IJ ⋅ s − m = 0
3
|| S 6 ⋅ Ep ⋅ Ip H Fe S K
S|Fb = Fe ⋅ FGH1 + ms IJK
||MFb = Fe ⋅ F m Eb ⋅ Ib I ⋅ s
|T GH 2 ⋅ H Ep ⋅ Ip JK
P
Nous nous proposons d'étudier le comportement de la bride (fig. 5-3) soumise à un effort
extérieur excentré et de comparer les résultats issus du modèle d'AGATONOVIC avec les
résultats expérimentaux. Les caractéristiques mécaniques de la bride et du boulon utilisés pour
les essais sont identiques à celles de la bride utilisée au chapitre 4. Elle est soumise à trois
niveaux de serrage : Q1 = 100 kN - Q2 = 200 kN - Q3 = 286 kN
φ 39 Vue de dessus
10 φ 24
25 35
φ 22
30
φ 26
25 5 φ 24
35
12
26 61
200
172
Chapitre 5.
∆ Fb (kN)
80
70
Q=100kN EXP.
60 Q=100kN AGAT.
Q=200kN EXP.
50 Q=200kN AGAT.
Q=286kN EXP.
40 Q=286kN AGAT.
30
20
10
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
∆ MFb (kN.mm)
250
Q=100kN EXP.
200 Q=100kN AGAT.
Q=200kN EXP.
Q=200kN AGAT.
150
Q=286kN EXP.
Q=286kN AGAT.
100
50
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
Fig. 5-4 : Comparaison du modèle poutre fléchie [1] avec les résultats expérimentaux.
Conclusions :
Pour les assemblages à chargement excentrés le modèle poutre proposé par AGATONOVIC à
l'avantage, par rapport au modèle VDI, de prendre en compte la précontrainte ainsi que la
raideur en flexion : les deux paramètres les plus importants pour ce type de chargement. Ce
modèle sera par conséquent d'autant plus performant que l'épaisseur des pièces sera faible
173
Chapitre 5.
devant les autres dimensions. Il sera également réservé aux liaisons ayant une forte
excentration de l'effort extérieur. Les pièces répondant aux critères de validité du modèle VDI,
notamment au niveau de l'excentration, ne devront pas être traités par le modèle poutre. Par
ailleurs, ce modèle a l'inconvénient de ne pas donner des résultats précis pour les grandes
valeurs de précontrainte, pourtant le cas le plus favorable pour dimensionner l'assemblage en
fatigue. De plus il ne tient pas compte de la longueur réelle de la zone d'appui, qui joue un rôle
important dans le comportement de la liaison.
Proposé par GUILLOT [24] et modifié par BAKHIET [5], il améliore notablement le modèle
précédent, en introduisant une raideur supplémentaire pour modéliser la compression de la
bride sous la tête du boulon, et en liant ces deux raideurs par un paramètre ajusté à partir de
simulations en éléments finis. Le schéma fig. 5-5 décrit ce nouveau modèle.
Fe
Fb
Q (H p -x)- ∆ P
∆ 0P ∆0 ∆B
Kp ∆ 0B Hp -x
HP C D fP
εC
x Kb
Q Fc
s
u m
R| m ⋅ s + F Q − Sb + Sp ⋅ b1 − γ g I ⋅ s − m = 0
3
|| S 6 ⋅ Ep ⋅ Ip GH Fe S
JK
S|Fb = Fe ⋅ FGH1 + ms IJK
||MFb = Fe ⋅ F m ⋅ Eb ⋅ Ib I ⋅ s
|T GH 2 ⋅ Hp Ep ⋅ Ip JK
Les notations sont inchangées, sauf pour γ, niveau d'introduction de la charge défini par
174
Chapitre 5.
x
γ= (0 < γ < 1). En effet, de nombreuses simulations par éléments finis montrent que :
Hp
- Pour Fe faible (et donc s petit) tout se passe comme si Fe était appliqué près du
plan du joint (γ ≈ 0)
- Pour Fe élevé (et donc s grand) tout se passe comme si Fe était appliqué sur les
faces externes des brides γ ≈ 1).
γ = 2. 2 ⋅
s
− 0. 6 avec
LM γ = 0 si γ < 0
Hp N γ = 1 si γ > 1
D'autre part, il constate que pour une longueur de talon u faible devant l'épaisseur Hp, le
modèle analytique ne concorde plus avec l'expérience. On peut alors corriger le graphe
∆Fb = f(Fe) en appliquant un facteur d'homothétie suivant l'axe de Fe. Fe est donc remplacé
par la valeur corrigée Fec, soit :
Nous traitons la bride utilisée précédemment et nous comparons les résultats obtenus par le
modèle poutre fléchie corrigée aux résultats expérimentaux, pour les mêmes niveaux de
serrage.
∆ Fb (kN)
80
70
Q=100kN EXP.
60 Q=100kN ANA.
Q=200kN EXP.
50 Q=200kN ANA.
Q=286kN EXP.
40 Q=286kN ANA.
30
20
10
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
175
Chapitre 5.
∆ MFb (kN.mm)
250
Q=100kN EXP.
200 Q=100kN ANA.
Q=200kN EXP.
Q=200kN ANA.
150 Q=286kN EXP.
Q=286kN ANA.
100
50
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
Fig. 5-6 : Comparaison du modèle "poutre corrigée" avec les résultats expérimentaux.
Conclusions :
En règle générale, ce modèle donne de bons résultats pour des valeurs de l'excentration
supérieures à la hauteur de la pièce ( m > hp ) et pour des pièces ayant une longueur d'appui
supérieure à Hp. Pour notre exemple, le modèle non linéaire surestime les valeurs
effectivement perçues par le boulon, ce qui va dans le sens de la sécurité. Par ailleurs, comme
dans le modèle proposé par AGATONOVIC, il ne tient pas compte de la longueur de la zone
d'appui (u). Pour les faibles valeurs de u, les résultats obtenus peuvent alors différer
notablement des valeurs mesurées, et le facteur de correction proposé ne peut pas être
considéré comme complètement satisfaisant. D'autre part ce modèle n'est plus valable [5] pour
le cas des faibles excentrations, c'est-à-dire m < Hp.
Dans le cadre d'un calcul à la fatigue, ce modèle donne cependant des résultats plus précis que
le modèle poutre proposé par AGATONOVIC [1]. Il faudra le réserver pour des assemblages
ayant de fortes excentration de la charge ainsi que des dimensions de sections faibles devant la
longueur de la poutre.
Proposé par BAKHIET [5], il a pour particularité de prendre en compte la souplesse du talon
de la poutre, et donc de la zone d'appui notée u. Il donne des résultats remarquablement précis
pour le supplément d'effort ∆Fb. En revanche, l'expression du moment de flexion a nécessité
176
Chapitre 5.
d'introduire une hypothèse de rotation en bloc de la pièce autour de la valeur critique scr
(s critique). Les suppléments d'effort et le moment de flexion induits dans le boulon peuvent
être calculés comme suit :
F s − 1IJ − cSb + Sp h ⋅ Fe + Q = 0
Fc ⋅ G
3 ∗
S = Sb + Sc + Sp∗
H 6 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ S K S avec :
Si s < scr : Fb = Fc + Fe
F I
MFb = GG JJ ⋅ Fc
s
GH s ⋅ Eb ⋅ Ib + 2 JK
2 ⋅ Hp Ep ⋅ Ip
Si s ≥ scr : Fb 2 =
a2
b2
c
⋅ Fe2 + b 2 h
MFb = MFb C +
b Fb − Fb g ⋅ C Eb ⋅ Ib ⋅ Ep ⋅ Ip
Kb ⋅ scr Hp ⋅ Ep ⋅ Ip + scr ⋅ Eb ⋅ Ib
avec :
b
a = Fc C − Fe C
2
g − Fe
2
C
2
et b 2
=
b Fc C + FeC g 2
− FeC 2
β2
où : Fe C , Fc C , Fb C et MFb C sont calculés au point scr, avec :
1 Hp
a) ∗
= Sp∗ = : Souplesse de la partie de la pièce comprise entre
Kp 2 ⋅ Ep ⋅ Ap
la tête du boulon et la ligne neutre.
b) K C = K 0 ⋅ A C : rigidité de l'appui en C SC =
FG 1 IJ ; A est la surface de
H KC K C
b g
compression : A C = 2 ⋅ u − s ⋅ b
2 ⋅ Ep
c) K 0 est une raideur par unité de surface : K 0 = , et Sb souplesse du boulon.
Hp
m
Fe
Fb E
FC plan de joint
s
u
177
Chapitre 5.
D'autre part une telle formulation n'a plus de sens pour s = u. Il est donc nécessaire de la limiter
à une valeur critique scr < u. A partir de cette valeur on procède de deux manières différentes :
FB G
(s = sc )
asymptote (s = u)
FB = α FE Fe
A axe de la vis Fe c
FBC
branche d'hyperbole
Q
δ2
θ2
θp δ1
sc
β
O F EC FE
Fig. 5-9 : Rotation autour du point
Fig. 5-8 : Variation de l'effort dans le boulon.
de contact.
Ces deux hypothèses sont différentes pour un même phénomène, toutefois les résultats obtenus
sont tout à fait convenables. D'autre part cette portion de courbe a peu d'intérêt puisqu'elle n'est
jamais atteinte en pratique.
une autre manière de traiter ce problème aurait été de limiter l'utilisation à s < scr. On aurait
alors pu déterminer la précharge Q cr telle que pour Fe max , s = scr . Avec scr = 0. 7 ⋅ u par
exemple. C'est cette approche qu'il convient de retenir.
Nous nous proposons de comparer les résultats analytiques (poutre sur appuis élastiques) avec
les résultats expérimentaux que nous possédons, pour les mêmes niveaux de serrage que
précédemment, à savoir : Q1 = 100 kN - Q2 = 200 kN - Q3 = 286 kN
178
Chapitre 5.
∆ Fb (kN)
80
70
Q=100kN EXP.
60 Q=100kN ANA.
Q=200kN EXP.
50 Q=200kN ANA.
Q=286kN EXP.
40 Q=286kN ANA.
30
20
10
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
∆ MFb (kN.mm)
250
Q=100kN EXP.
200 Q=100kN ANA.
Q=200kN EXP.
Q=200kN ANA.
150 Q=286kN EXP.
Q=286kN ANA.
100
50
0
10 20 30 40 50 60 70 80
Fe (kN)
Fig. 5-10 : Comparaison du modèle "poutre sur appuis élastiques" aux résultats
expérimentaux.
Conclusions :
Nous venons de montrer que plusieurs modèles analytiques non linéaires sont à notre
disposition pour décrire, avec plus ou moins de précision le comportement des assemblages.
Néanmoins la plupart d'entre eux sont limités par des considérations géométriques (longueur de
179
Chapitre 5.
la zone d'appui, ...) ou bien mécanique (valeur de la précharge). Ce nouveau modèle, proposé
par BAKHIET [5], prend en compte l'ensemble des paramètres de conception, et il permet de
décrire convenablement le comportement des pièces boulonnées à chargement fortement ou
même faiblement excentré, quel que soient leurs géométries. Les travaux de BAKHIET
montrent également que la détermination des contraintes dans la vis peut être effectuée pour
plusieurs types d'assemblages : assemblage de type poutre libre, poutre encastrée (pièces en T),
bride en chape, plaque circulaire chargée au centre, et enfin assemblage de type plaque
circulaire à chargement uniformément réparti. Nous pouvons remarquer que, malgré la
correction, les résultats obtenus pour les moments sont moins bons que pour le supplément
d'effort, compte tenu de l'importance de la rigidité en flexion de la pièce dans sa formulation, le
fait de prendre en compte la présence du trou dans le calcul de Ip pourrait améliorer
considérablement cette description. Si ce modèle donne des résultats convenables pour de
faibles excentrations de la charge, il importe de se limiter à m > Hp. Pour des valeurs
inférieures, on peut utiliser le modèle VDI non linéaire.
180
Chapitre 6.
Chapitre 6
Cas des brides
cylindriques.
C'est sans aucun doute l'une des configurations les plus utilisées dans la mécanique, mais
probablement aussi l'une des moins bien maîtrisée en matière de dimensionnement des vis.
Pourtant de nombreuses réalisations (tourelle de char, pylône, couronne de pignons, couvercle
d'étanchéité...) utilisent cette disposition. La plupart du temps, la méconnaissance du
comportement des boulons dans ces configurations, impose des surdimensionnements abusifs.
Nous nous proposons dans ce chapitre d'appréhender le comportement sous charge extérieure
d'une bride cylindrique assemblée par Z boulons. La figure 6-1 définit le chargement composé
d'une force axiale F et (ou) d'un moment de flexion extérieur M.
z
R F t y
x
M
M F
181
Chapitre 6.
M
Modèle équivalent
à un boulon FE
Rb
Hp
B éq
Hp
Fig. 6-2 : Définition de l'élément de bride équivalent. Fig. 6-3 : Définition de l'élément
de bride équivalent.
L'élément de bride retenu (fig. 6-3) aura la même épaisseur que la bride réelle (Hp). Il reste
cependant à déterminer les deux paramètres définissant complètement l'élément, à savoir, la
largeur équivalente B et l'effort extérieur FE agissant sur l'élément de bride, issu du chargement
total F et M.
Afin de définir complètement notre modélisation, il faut connaître avec précision la part de
l'effort agissant sur l'élément de bride. Le tube est soumis à une sollicitation de tension et de
flexion. On va donc pouvoir facilement déterminer l'effort FE équivalent dans la partie
correspondante du tube.
182
Chapitre 6.
Pour calculer l'effort extérieur supporté par le modèle équivalent à un boulon, nous
considérons que la bride est composée de Z éléments identiques, comportant chacun un
boulon, dont l'axe est situé dans le plan de symétrie :
F
FE = (6-1)
Z
La figure 6-4 définit une bride circulaire comportant Z boulons, soumise à un moment de
flexion M appliqué au tube de rayon moyen R.
Avec :
xi : Distance entre le point d'application de l'effort pour le modèle et l'axe y-y.
θi : Angle entre (o-i) et l'axe o-x.
FE : Effort équivalent pour l'élément le plus chargé.
FEi : Effort équivalent pour l'élément i.
FE
FEi
xi
F EI
Fig. 6-4 : Détermination de
i l'effort FE.
R Re
FE
x θi x
o
183
Chapitre 6.
b g
FEI = FE ⋅ cos θ i
b g
Z Z
Soit pour l'ensemble de la bride : M = ∑ FEI ⋅ x i = FE ⋅ R ⋅ ∑ cos2 θ i
i =1 i =1
Pour toutes les dispositions symétriques telles que celles de la figure 6-4, on obtient :
2⋅M
FE =
Z⋅R
FG
1 2⋅M IJ
FE =
Z
⋅
HR
+F
K (6-2)
C'est la largeur de bride, qui soumise à l'effort FE, donnerait la même flèche au droit du boulon
que la bride complète soumise au chargement total. Deux solutions sont envisageables :
Da
Béq = Da + 2 ⋅ Hp ⋅ tan α bg
avec α = 22° , Soit :
Hp
α Béq = Da + 0.8 ⋅ Hp
Nous remarquons cependant que pour une bride de géométrie donnée et pour un diamètre de
184
Chapitre 6.
boulons fixé, la largeur proposée est constante. Cette configuration ne respecte pas la
géométrie globale de la bride et ne fait pas intervenir le nombre de boulons.
De la même façon GALWELAT et BEITZ [22] proposent une largeur de bride équivalente
issue d'expérimentations, définie de la façon suivante (fig. 6-6) :
FG π IJ
Béq = 2 ⋅ R B ⋅ sin
H ZK
avec : Z = nombre de boulons
De plus :
Cette modélisation nous inspire les mêmes réserves que la précédente, toutefois elles ont été
établies à partir d'expérimentations sérieuses, et nous pouvons nous demander si la largeur de
bride est un paramètre "sensible" de notre assemblage. Pour cela nous proposons de traiter la
sensibilité à cette dimension à partir des résultats donnés par les trente trois brides testées au
chapitre 4.
Le but étant uniquement de montrer l'influence (ou non) de la largeur du modèle sur le
comportement global de celui-ci, nous ne présenterons qu'une valeur de précharge :
Q1 = 100 kN.
Nous présentons sur les figures 6-7, 6-8, 6-9, 6-10 l'évolution des suppléments (d'effort et de
moment) en fonction de l'effort extérieur appliqué Fe, pour cinq valeurs de largeur de bride :
50 - 70 - 100 - 130 - 160 mm
185
Chapitre 6.
180 Bride 13
B=50
160
Bride 5
B=70
140
Bride 2
B=100
120
Bride 18
100 B=130
80 Bride 19
B=160
60
40
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160
150 Fe = 120 kN
Fe = 140 kN
Fe = 160 kN
100
50
Type
0
de bride
Bride 13 Bride 5 Bride 2 Bride 18 Bride 19
B=50 B=70 B=100 B=130 B=160
186
Chapitre 6.
∆ MFb (kN.mm)
Supplément de moment ∆MFb=f(Fe)
200
Bride 13
180
B=50
Bride 5
160 B=70
140 Bride 2
B=100
120 Bride 18
B=130
100
Bride 19
B=160
80
60
40
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
100
50
Type
de bride
0
Bride 13 Bride 5 Bride 2 Bride 18 Bride 19
B=50 B=70 B=100 B=130 B=160
Ces courbes montrent à l'évidence la très faible influence de la largeur de bride sur les
suppléments (∆Fb et ∆MFb) supportés par le boulon. D'un point de vue conception, il ne sera
donc pas nécessaire d'augmenter inconsidérement la largeur de bride, pour espérer obtenir des
gains en performances. D'autre part une petite variation de cette valeur autour d'une valeur
moyenne n'aura quasiment aucune incidence sur les résultats d'éventuels modèles de calculs
analytiques (ou éléments finis).
187
Chapitre 6.
Bien que le modèle soit peu sensible à la largeur, pour nous rapprocher le plus de la forme
réelle de l'élément de bride, nous proposons d'adopter la largeur moyenne :
b
B = Re + R ⋅ sin g FGH Zπ IJK
BAKHIET [5] propose une modélisation basée sur les mêmes hypothèses que celles énoncées
au chapitre 4. Néanmoins cette nouvelle proposition devra tenir compte de la rigidité de la
liaison "tube-plaque". Ainsi le modèle est complètement déterminé, en posant qu'il y a
continuité des déformations entre le tube et la plaque, ce qui revient à écrire que la rotation θS
à la frontière de la coque cylindrique doit être égale à la rotation θ E à la frontière de la poutre
(du modèle).
L'équation caractéristique donnant s, s'écrit sous la forme générale :
C1 ⋅ s3 + C2 ⋅ s2 + C3 ⋅ s + C4 = 0
avec :
m φ
C1 = C2 =
6 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ S F q2 I
H
m + 2 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ q 1 +
m K
F I
G
=G
2 ⋅ m + 2 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ q J
GH m + 2 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ FH q + qm IK JJK
C3 1
⋅φ C4 = − m
2
1
et :
Q Sb + Sp*
φ= − où S = Sb + Sp* + Sc
FE S
à laquelle on ajoute les relations permettant de calculer Fb et MFb.
q2 F I
m
FC = ⋅
m H
m + 2 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ q 1 +
⋅ FE
K
s s + 2 ⋅ m + 2 ⋅ Ep ⋅ Ip ⋅ q 1
Fb = FC + Fe
188
Chapitre 6.
F I
MFb = GG JJ ⋅ F
s
GH s ⋅ Eb ⋅ Ib + 1JK
2 ⋅ Hp Ep ⋅ Ip C
Z
q1 = q2 = 0
2⋅π⋅R ⋅D⋅λ
avec :
L 3⋅ (1 − ν ) OP
λ=M
2
1
4
et D=
Ep ⋅ t 3
N R ⋅t Q2 2
12 ⋅ (1 − ν2 )
Bien que cette bride ait été conçue pour valider les modèles à chargement fortement excentré,
nous allons décrire succintement l'étude réalisée par BAKHIET [5] et MARTY [31] dont nous
disposons des résultats expérimentaux. La figure 6-11 illustre les dimensions de la bride
étudiée. Pour cet exemple, et pour simplifier l'étude, la bride n'est soumise qu'à un effort
extérieur F porté par l'axe.
5 10
30 φ 10.5
2.π
z
20
2
30
60 pièce en aluminium
Ep = 75000 N/mm2
80
ν = 0.3
Nous nous proposons de traiter la bride présentée précédemment par la méthode des éléments
finis.
189
Chapitre 6.
bg
u = v ⋅ tan α
Sur le logiciel MEF MOSAIC [59], le respect de cette relation est obtenu par l'utilisation
d'éléments de liaisons liant, pour notre cas, les degrés de liberté d'un même noeud.
Nous présentons sur la figure 6-12 le maillage retenu ainsi que les conditions aux limites sur le
pourtour de la bride.
Bien que la géométrie soit différente des cas précédents, les étapes de calculs (pas de calculs)
ainsi que la modélisation sont rigoureusement identiques. La figure 6-13 a) montre l'élément
déformé sous la charge FE et la figure 6-13 b) la variation de la zone de contact en fonction de
l'effort extérieur.
190
Chapitre 6.
2) Etude expérimentale.
L'objectif de ces essais est de valider ou d'infirmer les modélisations proposées. Ces essais ont
191
Chapitre 6.
été réalisés sur un assemblage boulonné composé de deux brides en AU4G de dimensions
identiques à celles définies sur la figure 6-11. Les boulons utilisés sont de type HR, classe 10.9
de diamètre nominal 10 mm. La figure 6-16 montre la disposition des jauges sur le corps du
boulon. Les fils de la jauge traversent la tête de la vis grâce à un trou de diamètre 1mm tangent
au fût du boulon. Des cosses isolées, préalablement collées sur la tête du boulon, assurent le
relais entre les fils de jauge et les câbles de plus gros diamètre comme le montre la figure 6-14.
7 70
18 7
φ 17 φ 10
jauge de contrainte
unidirectionnelle
(deux jauges à 180 °)
Jauge unidirectionnelle
2.π
z
Pour mesurer l'effort de précontrainte nous avons collé sur chaque boulon une jauge
unidirectionnelle. Afin de filtrer les effets dus à la flexion de la vis nous positionnerons le
boulon de telle façon que la jauge se trouve sur la tangente au cercle passant par les axes des
192
Chapitre 6.
alésages, en effet lors d'une flexion radiale de la bride cette tangente est confondue avec l'axe
neutre de la vis (fig. 6-15).
La mesure du moment de flexion, et éventuellement de torsion (pour des études ultérieures)
impose (comme au chapitre 4) la mise en place de jauges unidirectionnelles diamétralement
opposées ainsi qu'une rosette à 45 ° (composante de torsion). En développant la surface du
boulon sur un plan, le positionnement des jauges sur le boulon peut être représenté sur la figure
6-16.
D C A B E
-90° 0° 90°
Fig. 6-16 : Positionnement des jauges sur le boulon.
Les figures 6-17 et 6-18 donnent respectivement les suppléments d'effort ∆Fb et les moments
de flexion ∆MFb pour une précontrainte Q = 15000 N, et pour les trois approches présentées :
Conclusion.
La méthode des éléments finis donne de bons résultats quel que soit le nombre de boulons Z,
pour la modélisation en secteur angulaire. Nous proposons de retenir cette modélisation, plus
naturelle, qui représente de façon plus fidèle le comportement d'une bride soumise à un effort
extérieur FE. La campagne d'essais menée par BAKHIET [5] et MARTY [31] sur une vingtaine
de brides de géométries différentes, confirme la très bonne corrélation des résultats éléments
finis et du modèle analytique avec les résultats expérimentaux. La modélisation de la bride en
un élément de bride équivalent, soumis à un chargement équivalent FE = F/Z est de ce fait
193
Chapitre 6.
validée. De plus la précision des résultats (analytiques ou éléments finis) autorisent un calcul
en fatigue de la liaison.
∆ Fb (N)
5000
Q=15000N E.F
Q=15000N ANA.
4000
Q=15000N EXP.
3000
2000
1000
0
2000 4000 6000 8000 10000 12000
Fe (N)
∆ MFb (N.mm)
6000
3000
2000
1000
0
2000 4000 6000 8000 10000 12000
Fe (N)
194
Chapitre 6.
Dans la partie suivante nous nous proposons d'étudier une autre bride cylindrique, de
géométrie très différente, soumise à un effort et un moment de flexion, et située dans un
contexte industriel.
1) Mise en situation.
Nous nous proposons de comparer les résultats donnés par les méthodes éléments finis et
analytiques, aux résultats d'essais réalisés sur une bride d'assemblage de pylône de télésiège
(fig. 6-19).
Bride étudiée
La figure 6-20 définit la bride étudiée. La liaison se compose de deux brides symétriques
assemblées par seize boulons HM 24-120 (classe 10.9 galvanisés) répartis régulièrement sur un
diamètre de 590 mm. Les boulons sont disposés de telle façon qu'il y en ait deux dans le plan
195
Chapitre 6.
de flexion de la bride. Un tube soudé sur la partie supérieure de la bride permet la liaison aux
supports des cables tracteurs.
φ 640
Bride composée de
φ 529
16 Boulons HM 24 - 120
sur φ590
R = 247.4
12 °
φ 26
95
40
φ 484 u = 25
φ 590
Cette bride est caractérisée par une longueur de talon faible par rapport à son épaisseur
(u = 25 mm, Hp = 40 mm).
L'effort F est introduit par le propre poids de la partie placée au-dessus de la bride, par l'effort
exercé par le câble sur la potence, ainsi que par le passage éventuel d'une cabine. Le moment
M provient de l'excentration de cet effort F par rapport à l'axe de la bride.
La modélisation éléments finis adoptée est identique en tout point à celle décrite
précédemment. Nous rappelons que le premier pas de calcul correspond à la mise en précharge
de l'assemblage pour une valeur Q1 = 100 kN. Les autres valeurs de précharges demeurent
inchangées (Q2 = 200 kN et Q3 = 286 kN). Cependant l'introduction d'un moment extérieur
pose la question de la validité de la largeur de bride équivalente adoptée dans le modèle
196
Chapitre 6.
analytique. C'est pourquoi nous pensons judicieux d'effectuer le calcul élément finis selon les
deux méthodes (portion angulaire de bride et portion prismatique). Les figures 6-21 a) b)
montrent les maillages retenus pour les deux approches.
Les figures 6-22 a) b) illustrent les résultats éléments finis obtenus pour une largeur de bride
b g FGH IJK
équivalente égale à : R + Re ⋅ sin
π
Z
, soit Béq = 110 mm pour les trois niveaux de serrage
FG
1 2⋅M IJ
FE =
Z
⋅
RH+F
K F et M : Chargement extérieur appliqué sur la bride complète
197
Chapitre 6.
∆ Fb (kN)
160
60
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
a) Supplément d'effort.
∆ MFb (kN.mm)
280
80
40
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
b) Supplément de moment.
198
Chapitre 6.
4) Modèle analytique.
Les courbes figures 6-24 a) b) donnent les résultats obtenus avec le modèle analytique "poutre
sur appuis élastiques" proposé par BAKHIET [5] et défini en 6-4-1 pour les trois niveaux de
précharge :
Q1 = 100 kN Q2 = 200 kN Q3 = 286 kN.
199
Chapitre 6.
∆ Fb (kN)
160
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
a) Supplément d'effort.
∆ MFb (kN.mm)
160
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
b) Supplément de moment.
Nous pouvons constater une bonne corrélation des résultats, toutefois ceux-ci n'attestent pas de
la validité du modèle bride dans le cas d'une sollicitation composée (F + Me). En effet il reste à
200
Chapitre 6.
6) Etude expérimentale.
Bride étudiée
Nous montrons également sur la figure 6-27, la bride munie des seize boulons appareillés.
Remarque : L'appareillage des boulons, la mise en oeuvre, les niveaux de serrage (Q=100, 200
et 286 kN) ainsi que le dépouillement des résultats extensométriques sont identiques à ceux
201
Chapitre 6.
décrits au chapitre 4.
La figure 6-28 montre la position angulaire des boulons, affectée de leur repère (ex : A1),.
202
Chapitre 6.
Nous nous sommes attachés à garder la même position angulaire des boulons (donc des jauges)
afin de pouvoir déterminer les plans de contrainte maximum dans chaque liaison, en fonction
d'une position bien définie (cf. paragraphe 4-2). Cette disposition a été obtenue par l'utilisation
d'une clé à fourche, spécialement usinée, possédant une partie suffisamment longue pour
définir correctement la direction parallèle à l'axe OX.
Axe ligne
H8
Point
G7 I9
d'application
F6 J10 de l'effort
extérieur
E5 K11
O X
D4 L12
C3 M13
B2 N14
A1 O15
P16
2300
La mise en précharge identique de tous les boulons, constitue la grande difficulté de ces
manipulations. En effet il n'est pas aisé de serrer tous les boulons à un même niveau de serrage
(32 voies de mesures à gérer simultanément uniquement pour la précharge). La technique du
serrage en croix a permis cependant une mise en charge relativement rapide et équilibrée, de
l'ensemble des boulons constituant la bride.
L'erreur maximum relevée est restée toujours inférieure à 5 %, confirmant de ce fait la
précision des mesures effectuées (annexe 11).
203
Chapitre 6.
Nous illustrons sur les figures 6-29 et 6-30, l'évolution de l'effort et du moment de flexion dans
les seizes boulons composant l'assemblage, en fonction de l'effort extérieur et de la précharge
(Q = 100 kN). L'effort extérieur correspond à l'effort exercé par le vérin sur le pylône. On
trouvera en annexe 11 les courbes pour les précontraintes Q = 200 kN et Q = 286 kN.
∆ Fb (kN)
0 kN
180
10 kN
160
140 20 kN
120 30 kN
100
40 kN
80
60 50 kN
40
60 kN
20
0
60
40
20
Fe (kN)
0
a)
80
∆ Fb
60
Fe
40 0
Q = 100 kN
10
20 20
30
0 40
50
-20 60
-40
-60
b)
Fig. 6-29 : Supplément d'effort dans les boulons en fonction de l'effort total appliqué.
(Q = 100 kN).
204
Chapitre 6.
I9
∆Fb J10
80 K11
L12
60 Q = 100 kN
M13
40 N14
O15
20
P16
0 A1
0 10 20 30 40 50 60 B2
-20
C3
-40 D4
E5
-60
F6
(F) : effort extérieur (kN)
G7
∆ MFb Q = 100 kN
140
120 F
0
100
10
80 20
30
60 40
50
40
60
20
205
Chapitre 6.
Pour comparer les différents résultats, il est nécessaire de se préoccuper du boulon le plus
chargé en tension (D4) et de calculer l'effort équivalent FE, appliqué au modèle en fonction de
F pour convertir les valeurs mesurées. Soit
FG
1 2⋅M IJ FG b
1 2 ⋅ 2300 ⋅ F g IJ
1 2 ⋅ 2300 FG IJ
FE =
Z
⋅
H
R
+F = ⋅
16 K H
247. 4
−F = ⋅
16 247. 4K H
−1 ⋅F
K
Nous obtenons finalement : FE ≈ 1.1⋅ F
206
Chapitre 6.
Nous rappelons que FE correspond à l'effort à appliquer à l'élément de bride pour avoir un
chargement identique à la bride totale soumise à un effort extérieur F et un moment extérieur
M.
Les deux courbes suivantes illustrent les suppléments d'effort et de moment dans le boulon
rapportés à l'élément de bride à un boulon.
∆ Fb (kN)
70
60
Q = 100 kN
Q = 200 kN
50
Q = 286 kN
40
30
20
10
0
10 20 30 40 50 60 70
FΕ (kN)
∆ MFb (kN.mm)
140
120 Q = 100 kN
Q = 200 kN
100 Q = 286 kN
80
60
40
20
0
10 20 30 40 50 60 70
FE (kN)
Fig. 6-31 : Suppléments d'efforts et de moment dans le boulon le plus chargé ( mesures
extensométriques).
207
Chapitre 6.
La connaissance de ces deux courbes permet de tracer l'évolution de la contrainte alternée dans
le boulon en fonction de l'effort extérieur FE (appliqué sur l'élément de bride). Nous rappelons
que la contrainte alternée est donnée par :
∆Fb ∆MFb ⋅ d s
σa = +
2 ⋅ As 4 ⋅ Is
σ a (MPa)
160
140 Q = 100 kN
Q = 200 kN
120 Q = 286 kN
100
80
Limite de fatigue
60
40
20
0
10 20 30 40 50 60 70
Fe (kN)
Nous savons que la limite de fatigue d'un boulon (d = 24 mm) est sensiblement égale à
40 MPa [35]. Cette valeur, communément admise, définit la borne à ne pas dépasser pour
éviter une rupture en fatigue. Ainsi, il reste une partie non hachurée correspondant au domaine
des non ruptures en fatigue. Il est maintenant facile de déterminer l'effort dynamique maximum
à appliquer à l'élément de bride, autorisant la tenue de la liaison en fonction de la précharge.
Nous obtenons :
Encore une fois ces valeurs mettent en évidence l'importance de la précharge sur les
performances des boulons. Pour ce cas précis, le passage d'un taux de serrage de 30 % de la
limite élastique (Q = 100 kN) à 90 % (Q = 286 kN) procure un gain en effort dynamique
maximum d'environ 103 % !! D'où l'intérêt et le soin qu'il faut porter au calcul et à la mise en
place d'une valeur bien précise de la précharge.
208
Chapitre 6.
Tous les résultats, pour Q = 100, 200, 286 kN, sont consignés sur les courbes fig. 6-33 a) b).
L'effort porté en abscisse correspond à l'effort appliqué sur l'élément de bride équivalent.
∆ Fb (kN)
160
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
∆ MFb (kN.mm)
160
Q=100kN ANG.
140 Q=200kN ANG.
Q=286kN ANG.
Q=100kN EXP.
120 Q=200kN EXP.
Q=286kN EXP.
100 Q=100kN ANA.
Q=200kN ANA.
Q=286kN ANA.
80
60
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Fe (kN)
Conclusions :
Sur la figure 6-33 on peut remarquer une très bonne concordance entre les résultats éléments
finis et analytiques. Au contraire il n'apparait aucun lien entre ces résultats et ceux obtenus
expérimentalement. Ces derniers sont très élevés et pratiquement linéaires alors que toutes les
simulations et mesures que nous avons réalisées sur des assemblages à chargement excentré
montrent une très grande non linéarité. Il y a bien évidemment une anomalie que nous allons
tenter d'expliquer.
En reprenant la définition de la géométrie réelle de la bride relevée avant l'essai, nous
constatons l'existence d'une dépouille résiduelle dont la valeur varie entre 0.9 et 1mm
(fig 6-34 a). En considérant la bride comme une plaque appuyée à sa périphérie (fig. 6-34 b),
on peut facilement calculer l'effort P total concentré le long du cercle de rayon r et qui permet
de ramener la bride dans le plan de joint de l'assemblage.
Fe
P r P
y
h 40
φ 494.8 47.6 25
φ 640
E ⋅ h3 FG R IJ = 0. 37
P=
K ⋅ R2
⋅ y avec K=f
H rK
P = 346. 3 ⋅ 103 N avec E = 210000 MPa et y = 1 mm.
Compte tenu de la grande rigidité de la bride, une partie de la force de presserrage sert à
amener la pièce en contact. Tout se passe comme si l'assemblage était soumis à un presserrage
inférieur à la précharge installée, celle-ci représentant en fait la somme de l'effort permettant
d'amener les deux pièces au contact, et de la précontrainte réelle. La force élastique, due à la
210
Chapitre 6.
déformation de la bride, vient s'ajouter à la force extérieure appliquée. Sur chaque élément de
P
bride cette force est égale à = 21. 65 kN .
16
D'autre part, tout se passe comme si la précharge réelle était diminuée de 64.14 kN, effort par
boulon, qui au serrage donne la flèche de 0.344 mm, mesurée au droit du boulon. On peut donc
représenter sur la figure 6-35 a) les suppléments d'efforts, et sur la figure 6-35 b) les
suppléments de moments sur les courbes données par le modèle éléments finis pour un cas de
chargement ( Q calc. = Q mes. − Q elast. = 200 − 64 = 136 kN ).
∆ Fb (kN)
160
140
Qmes.=200kN EXP.
120 Qcalc.=136kN E.F
100
80
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Valeur de Fe mesurée Fe (kN)
Valeur de Fe calculée
∆ MFb (kN.mm)
280
260
240 Qmes.=200kN EXP.
220 Qcalc.=136kN E.F
200
180
160
140
120 Fig. 6-35 b) : Supplément de
100
80 moment.
60
40
20
0
20 40 60 80 100 120 140 160
Valeur de Fe mesurée Fe (kN)
Valeur de Fe calculée
211
Chapitre 6.
Malgré un calcul de l'effort élastique qui ne tient pas compte de la rigidité du tube, on obtient
des résultats très voisins de ceux mesurés, ce qui montre qu'il était possible de prévoir la
rupture rapide en fatigue des boulons les plus chargés.
De cette dernière étude on peut tirer les trois remarques suivantes :
Pour obtenir une bonne résistance en fatigue des boulons de la bride, il faut :
Remarque :
L'ensemble des résultats expérimentaux relatifs au pylône sont consignés en annexe 11.
212
Conclusions et perspectives.
Conclusions et
perspectives.
Conclusions :
Ce travail de thèse a été consacré à l'étude des assemblages boulonnés chargés axialement ou
à chargement faiblement excentré, en vue de fournir des données suffisamment précises pour
permettre un calcul en fatigue.
Pour cela :
Nous avons tout d'abord analysé les modèles permettant le calcul des raideurs des pièces et
des boulons et nous avons proposé une méthode originale de détermination de celles-ci à
partir de deux simulations successives en éléments finis. Puis, après avoir étudié l'influence
des divers paramètres, nous avons proposé une nouvelle formulation plus précise.
Nous avons également développé une méthode analytique permettant de déterminer les
raideurs dans le cas des empilages de pièces de diamètres différents et de matériaux
différents. Nous avons mis au point une méthode de simulation efficace, validée
expérimentalement sur de nombreux cas de brides libres, sur lesquels nous avons testé les
modèles analytiques. Ces travaux ont été complétés par des essais en fatigue, permettant de
valider la procédure de calcul développée, à partir des modélisations mises au point en
statique.
Enfin l'ensemble de la procédure a été appliquée à deux types de brides cylindriques,
montrant que l'on était, à partir de ces travaux, capable de prévoir avec une bonne précision le
comportement de ce type d'assemblage. Toutefois le problème du calcul des assemblages
boulonnés préserrés n'est pas pour autant complètement résolu. Pour les faibles efforts la
précision relative obtenue avec les modèles analytiques est toujours médiocre, et dans presque
tous les cas, il en est de même pour le calcul du moment de flexion. Ce dernier inconvénient
est vraisemblablement dû au fait que l'on néglige l'influence du trou sur la déformation
angulaire de la poutre. D'autre part nous n'avons étudié que des assemblages symétriques, ce
qui simplifie considérablement la modélisation au niveau des contacts entre pièces.
Il reste donc de nombreux travaux à réaliser.
213
Conclusions et perspectives.
Perspectives :
A partir de l'ensemble des travaux effectués dans le groupe Conception Optimale des
Systèmes et Assemblages Mécaniques du Laboratoire Génie Mécanique de Toulouse nous
pouvons définir quatre grands axes de développement.
1) Bien que nous ayons proposé une procédure permettant de traiter les brides soumises à de
la flexion, il est nécessaire maintenant d'envisager de façon systématique cette étude.
4) On peut également envisager ces calculs sous un aspect complètement différent. La bonne
connaissance acquise en modélisation par éléments finis de ces systèmes peut permettre de
mettre en place une bibliothèque de modèles paramétrés reprenant les différentes solutions
constructives classiques. A partir de là, il est alors facile, si l'on possède un poste de travail
adéquat, de simuler un assemblage de dimensions particulières.
Cette approche est actuellement développée par DORGAZ d'Eurocopter à Marignane.
214
Annexes.
Annexes
215
Annexe 7.
Annexe 7 :
Modèle analytique.
216
Annexe 7.
Nous montrons sur la figure suivante les différents paramètres nécessaires à la définition du
modèle.
φ De
φ Dp
φ Da
φ Dt
Lp
z1 2
Da Dt Dp De
Nous posons : ra = - rt = - rp = - re =
2 2 2 2
Nota : Le rayon re (variable) correspond au rayon obtenu sur le cône, pour un niveau
quelconque z. La cote z1 correspond à la cote à laquelle le cône coupe la pièce.
217
Annexe 7.
- Continuité de la contrainte en ra :
re = ra + z.tan (α)
Détermination de b(z)
Pour déterminer la constante b (z), il est possible d'étudier l'équilibre d'un disque d'épaisseur
dz. Cependant nous pensons qu' il est plus aisé d'exprimer l'effort F, indépendant de z, comme
étant égal à la somme de la contrainte σ z sur la surface du disque. Soit donc :
F = 2π ⋅ z rt
rp
σ z ⋅ r ⋅ dr
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅ FH z
rt
ra
z ⋅ tan( α ) ⋅ r ⋅ dr + zra
inf (rp,re)
(-r + ra + z ⋅ tan(α )) ⋅ r ⋅ dr IK
La deuxième borne d'intégration (inf(rp,re)) nous amène à distinguer les deux cas possibles :
218
Annexe 7.
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅ FH z
rt
ra
z ⋅ tan( α ) ⋅ r ⋅ dr + z
ra
re
(-r + ra + z ⋅ tan(α )) ⋅ r ⋅ dr IK
Nous obtenons en intégrant :
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅
FG ra² - rt² ⋅ z ⋅ tan(α) - re - ra 3 3
+ ( ra + z ⋅ tan( α )) ⋅
re ² - ra² IJ
H 2 3 2 K
Puis en simplifiant:
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅
FG re² - rt² ⋅ z ⋅ tan(α) + -2 ⋅ re - ra + 3⋅ re² ⋅ ra IJ
3 3
H 2 6 K
Nous reinjectons maintenant re par sa valeur, à savoir ra + z.tan(α), nous obtenons ainsi :
F=-
π ⋅ b(z)
3
c b g
⋅ 3 ⋅ ra ² - rt² + 3 ⋅ ra ⋅ z ⋅ tan( α ) + z ² ⋅ tan ²( α ) ⋅ z ⋅ tan(α ) h
Il est maintenant facile d'en déduire la valeur de b(z), soit :
-3 ⋅ F
b(z) =
c b g
π ⋅ 3 ⋅ ra ² - rt² + 3 ⋅ ra ⋅ z ⋅ tan( α ) + z ² ⋅ tan ²(α ) ⋅ z ⋅ tan(α ) h
L'expression des contraintes est alors:
3⋅ F
σ z (r, z) =
c b g
π ⋅ 3 ⋅ ra ² - rt² + 3 ⋅ ra ⋅ z ⋅ tan( α ) + z ² ⋅ tan ²(α ) h
Pour ra < r < re et 0 < z < z1 :
3 ⋅ F ⋅ ( -r + ra + z ⋅ tan( α ))
σ z (r, z) =
c b g
π ⋅ 3 ⋅ ra ² - rt² + 3 ⋅ ra ⋅ z ⋅ tan( α ) + z ² ⋅ tan ²(α ) ⋅ z ⋅ tan( α ) h
Deuxième cas : Z > Z1
219
Annexe 7.
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅ FH z
rt
ra
z ⋅ tan( α ) ⋅ r ⋅ dr + z rp
ra
(-r + ra + z ⋅ tan(α )) ⋅ r ⋅ dr IK
Nous obtenons en intégrant:
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅
FG ra² - rt² ⋅ z ⋅ tan(α) - rp - ra 3 3
+ ( ra + z ⋅ tan(α )) ⋅
rp ² - ra² IJ
H 2 3 2 K
Puis en simplifiant :
F = -2 π ⋅ b(z) ⋅
FG rp² - rt² ⋅ z ⋅ tan(α) + -2 ⋅ rp - ra + 3⋅ rp² ⋅ ra IJ
3 3
H 2 6 K
Il est maintenant facile d'en déduire la valeur de b (z), soit :
3⋅ F
b(z) =
c
π ⋅ 3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt ² - rp²) + 2 ⋅ rp 3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp² h
L'expression des contraintes est alors :
-3 ⋅ F ⋅ z ⋅ tan( α )
σ z (r, z) =
c
π ⋅ 3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt ² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp² h
Pour ra < r < rp et z1 < z < Lp/2 :
σ z ( r , z) =
b
-3 ⋅ F ⋅ -r + ra + z ⋅ tan( α ) g
c
π ⋅ 3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt ² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp² h
Calcul de la raideur :
δ (z) - δ (0) =
1 z
z
⋅ σ z ( rt , z) ⋅ dz
Ep 0
220
Annexe 7.
F
Kp =
b
2 ⋅ δ ( Lp / 2) - δ ( 0) g
La section équivalente réduite sera donc donnée par :
F ⋅ Lp
Ap* =
b
8 ⋅ Ep ⋅ ra ² ⋅ δ ( Lp / 2) - δ ( 0) g
Cependant nous devons différencier le calcul de la raideur suivant la configuration
géométrique. Ainsi nous développerons ces calculs pour les deux cas : z < z1 et z > z1.
3⋅ F
σ z (r, z) =
π ⋅ c3 ⋅ b ra ² - rt² g + 3 ⋅ ra ⋅ z ⋅ tan( α ) + z ² ⋅ tan ²(α ) h
RSβ + β = 3 ⋅ ra
Tβ ⋅ β = 3 ⋅ (ra² - rt²)
1 2
1 2
β1 ² - 3 ⋅ ra ⋅ β1 + 3 ⋅ (ra² - rt²) = 0
Les solutions de cette équation sont obtenues pour ∆ > 0 (les solutions imaginaires n'étant pas
ra
solution de notre problème), soit donc pour : rt >
2
Cette inégalité est toujours respectée quel que soit le diamètre de trou Dt. Les solutions de cette
équation prendront donc les valeurs :
221
Annexe 7.
Or nous pouvons constater que les équations de départ sont symétriques en β1 et en β 2 , nous
choisirons donc arbitrairement :
Si nous écrivons la contrainte sous la forme d'une décomposition en fraction rationnelles nous
obtenons:
σ z (r, z) =
3⋅ F
⋅
FG γ1
+
γ2 IJ
π H
z ⋅ tan( α ) + β1 z ⋅ tan( α ) + β 2 K
il est facile de vérifier que :
1
γ 1 = -γ 2 =
β2 - β1
δ (z) - δ (0) =
3⋅ F
π ⋅ Ep
⋅ z FGH
z
0
γ1
+
γ2
z ⋅ tan( α ) + β1 z ⋅ tan( α ) + β 2
IJ
⋅ dz
K
soit encore :
δ ( z) - δ (0) =
3⋅ F LM
⋅ γ 1 ⋅ ln
FG
z ⋅ tan( α ) + β1 IJ
+ γ 2 ⋅ ln
FG
z ⋅ tan( α ) + β2 IJ OP
π ⋅ Ep ⋅ tan( α ) N H
β1 K β2H KQ
1
Comme γ 1 = - γ 2 = , l'intégration donne finalement :
β2 - β1
δ (z) - δ (0) =
3⋅ F
⋅ ln
LM b
z ⋅ tan( α ) + β1 ⋅ β 2g OP
π ⋅ Ep ⋅ tan( α ) ⋅ (β 2 - β1 ) Nb
z ⋅ tan( α ) + β 2 ⋅ β1g Q
La raideur de la pièce entière est donc égale à :
222
Annexe 7.
π ⋅ Ep ⋅ tan( α ) ⋅ ( β 2 - β 1 )
Kp =
6 ⋅ ln
LM b Lp ⋅ tan( α ) + 2 ⋅ β g ⋅ β OP 1 2
N b Lp ⋅ tan( α ) + 2 ⋅ β g ⋅ β Q 2 1
La contrainte au bord du trou est ici définie par deux fonctions, une pour 0 < z < z1 et une
autre pour z1 < z. Le déplacement est alors la composition des déplacements suivants:
δ (z1) - δ (0) =
3⋅ F
⋅ ln
LM b
z1⋅ tan( α ) + β1 ⋅ β 2 g OP
π ⋅ Ep ⋅ tan( α ) ⋅ (β 2 - β1 ) Nb
z1⋅ tan( α ) + β 2 ⋅ β1 g Q
Il ne reste donc plus qu'à calculer le deuxième terme δ ( z) - δ ( z1) . Il se définit de la manière
suivante :
δ (z) - δ (z1) =
1
Ep
⋅ z
z1
z
σ z ( rt , z) ⋅ dz
Soit encore :
δ ( z) - δ ( z1) =
-F
Ep ⋅ π
⋅ zz1
z 3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ dz
3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt ² - rp²) + 2 ⋅ rp3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
δ ( z) - δ ( z1) =
-F
Ep ⋅ π ⋅ ( rt ² - rp²)
⋅ z
z1
3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ ( rt ² - rp²) + (2rp3 + ra 3 - 3ra ⋅ rp²) - (2 rp3 + ra 3 - 3ra ⋅ rp²)
z
L'intégration donne :
δ (z) - δ (z1) =
-F
⋅ z-
LM
2rp 3 + ra 3 - 3ra ⋅ rp²
c
⋅ ln 3 ⋅ z ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + (2rp 3 + ra 3 - 3ra ⋅ rp²) hOP
z
Ep ⋅ π ⋅ (rt² - rp²) N
3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q z1
L'écrasement final est donné par : δ (z) - δ (0) = δ (z) - δ (z1) + δ (z1) - δ (0)
Soit :
223
Annexe 7.
F L b z1⋅ tan(α) + β g ⋅ β O I
GG tan(α) ⋅3(β - β ) ⋅ ln MN b z1⋅ tan(α) + β g ⋅ β PQ −
2 1
1
2
2
1
JJ
F G LMb z - z1g - 2 ⋅ rp + ra - 3⋅ ra ⋅ rp² ⋅ OPJJ
⋅G
3 3
δ (z) - δ (0) =
π ⋅ Ep G
GG (rt² - rp²) M F 3⋅ z ⋅ tan(α) ⋅ (rt² - rp²) + (2 ⋅ rp + ra - 3⋅ ra ⋅ rp²) I PPJJJ
M
1 3. tan( α ) ⋅ (rt² - rp²)
GH N 3 3
Q
La raideur de la pièce entière est donc :
π ⋅ Ep
Kp =
6
⋅ ln
LM b
z1⋅ tan( α ) + β1 ⋅ β 2 g OP
2
⋅
Lp LM
Nb g Q
- - z1
tan( α ) ⋅ (β 2 - β1 ) z1⋅ tan( α ) + β 2 ⋅ β1 (rt² - rp²) 2 N
2 ⋅ rp 3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
⋅ ln
FG
3 ⋅ Lp ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + (4 ⋅ rp 3 + 2 ⋅ ra 3 - 6 ⋅ ra ⋅ rp²) IJ OP
-
3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) H
6 ⋅ z1 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + (4 ⋅ rp 3 + 2 ⋅ ra 3 - 6 ⋅ ra ⋅ rp²) KQ
Expression générale de la raideur et de la section réduite :
π ⋅ Ep
Kp =
-6
⋅ ln A -
2
⋅
Lp LM
rp - ra Lp FG IJ
tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt ² - 3 ⋅ ra² (rt² - rp²) 2
- inf
N
,
tan( α ) 2 H K
-
2 ⋅ rp 3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
⋅ ln B
OP
3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) Q
LM2 ⋅ tan(α) ⋅ inf FG rp - ra , Lp IJ + 3⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3⋅ ra² OP ⋅ 3⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
A= N
H tan(α) 2 K Q
LM2 ⋅ tan(α) ⋅ inf FG rp - ra , Lp IJ + 3⋅ ra - 12 ⋅ rt² - 3⋅ ra² OP ⋅ 3⋅ ra + 12 ⋅ rt² - 3 ⋅ ra²
N H tan(α) 2 K Q
Lp
⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp 3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
3⋅
B= 2
3 ⋅ inf
FG
rp - ra Lp IJ
⋅ tan( α ) ⋅ (rt² - rp²) + 2 ⋅ rp 3 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp²
H
tan( α ) 2
,
K
224
Annexe 7.
rp rt Lp
Nous posons : rp* = rt* = Lp* =
ra ra 2 ⋅ ra
Il vient :
2 ⋅ π ⋅ Lp *
Ap* =
-24
⋅ ln A * -
8 LM
⋅ Lp*-inf
FG
rp *-1 IJ
tan( α ) ⋅ 12 ⋅ rt * ² - 3 (rt * ² - rp * ²) N H
tan( α )
, Lp *
K
-
2 ⋅ rp *3 +1- 3 ⋅ rp * ²
⋅ ln B*
OP
3 ⋅ tan( α ) ⋅ (rt * ² - rp * ²) Q
LM2 ⋅ tan(α) ⋅ inf FG rp *-1 , Lp *IJ + 3 + 12 ⋅ rt * ² - 3 OP ⋅ 3- 12 ⋅ rt * ² - 3
A* = N
H tan(α) K Q
LM2 ⋅ tan(α) ⋅ inf FG rp *-1 , Lp *IJ + 3- 12 ⋅ rt * ² - 3 OP ⋅ 3 + 12 ⋅ rt * ² - 3
N H tan(α) K Q
3 ⋅ Lp * ⋅tan( α ) ⋅ (rt * ² - rp * ²) + 2 ⋅ rp *3 +1- 3 ⋅ rp * ²
B* =
FG
3 ⋅ inf
rp *-1 IJ
, Lp * ⋅ tan( α ) ⋅ (rt * ² - rp * ²) + 2 ⋅ rp *3 +1- 3 ⋅ rp * ²
Htan( α ) K
Remarque : Nous vérifions bien que la section réduite tends vers
π
4
d
⋅ 1 − rt*2 quand rp tends i
vers ra, soit rp* tend vers 1. Nous rappelons que cette valeur est la valeur exacte de Ap* si
rp = ra.
225
Annexe 8.
Annexe 8 :
Modèle analytique.
226
Annexe 8
rp1
ra
α1 z1
Lp 1
Pièce 1 2
z'1
α2 Lp 2
Pièce 2 2
rt
rp2
re 2 (z)
re 1 (z)
De la même façon que pour le cas de l'empilage simple, nous exprimons la valeur de la
contrainte σ z dans les deux parties (1 et 2), pour les différents intervalles définis
précédemment. Nous obtenons :
Tsinon σ (r, z) = 0
3
|T sinon
1 2 2
σ (r, z) = 0
4
3 2 2
227
Annexe 8
Les différentes fonctions de z pour la partie 1 ont été calculées dans le paragraphe . Il ne
reste donc plus qu'à exprimer les différentes fonctions de la pièce 2, afin que la contrainte en
chacun des cas ne dépendent que d'une seule fonction. Nous choisissons de l'exprimer en
fonction de d2 (z). Pour cela nous nous servons des différentes conditions aux limites régissant
l'assemblage :
En ra : σ1 (ra, z) = σ 2 (ra, z)
F z - Lp I ⋅ tan(α )
H 2K
1
2
Nous obtenons : a 2 (z) = d 2 (z) ⋅ ⋅ z ⋅ tan( α1 )
rp1 - ra + z ⋅ tan( α1 )
Calcul de d2 (z) :
Pour déterminer la constante d2 (z), nous exprimons, comme pour le cas des empilages simples,
que l'effort F est indépendant de z et égal à la somme des contraintes σ z sur la surface du
disque. Soit :
F = 2π ⋅ z
rt
inf (re 2 ,rp 2 )
σ (r, z) ⋅ r ⋅ dr
d'où
6⋅ F
2π
ra
z
= 6 ⋅ σ1 (r, z) ⋅ r ⋅ dr +6 ⋅
rt z
ra
rp1
σ 2 (r, z) ⋅ r ⋅ dr +6 ⋅ z
rp1
inf (re 2 ,rp 2 )
σ 3 (r, z) ⋅ r ⋅ dr
Nous remarquons que l'on va avoir deux cas de figure selon le minimum de re2 et de rp2. La
valeur de la cote z'1, qui sera comparée à la valeur de la cote z, va nous servir à lever
l'indétermination. Nous ne montrons que le résultat des intégrales, les coefficients
multiplicatifs fonction de z uniquement, n'apparaîtrons pas, et ne seront pris en compte que
pour la détermination de d2 (z).
z ra
6 ⋅ σ1( r, z) ⋅ r ⋅ dr = 3 ⋅ (ra² - rt²)
rt
6⋅ z rp1
ra
3
σ2 ( r, z) ⋅ r ⋅ dr = 2 ⋅ rp1 + ra 3 - 3 ⋅ ra ⋅ rp1 ² - 3 ⋅ (rp1 ² - ra²) ⋅ z ⋅ tan( α1 )
z inf ( re 2 , rp 2 ) 3 FG Lp1 IJ
6⋅
rp1
σ3 (r, z) ⋅ r ⋅ dr = 2 ⋅ inf (re2 , rp2 )3 + rp1 - 3 ⋅ rp1 ⋅ inf (re2 , rp2 )² - 3 ⋅ inf (re2 , rp2 )² - rp1 ² ⋅ z -
H 2 K
⋅ tan( α 2 )
avec:
FH z - Lp1
2 K
I ⋅ tan(α ) ⋅ z ⋅ tan(α )
2 1
L=
rp1 - ra - z ⋅ tan( α1)
F
Lp1 I
M=
H
− z-
2 K
⋅ tan( α 2 )
rp1 - ra - z ⋅ tan( α1 )
F Lp1 I
N = 2 ⋅ rp23 + rp13 - 3 ⋅ rp1 ⋅ rp2 ² - 3 ⋅ (rp2 ² - rp1 ²) ⋅ z -
H 2 K
⋅ tan( α2 )
229
Annexe 8
3⋅ F
d 2 (z) = 3
π ⋅ 3 ⋅ L ⋅ (ra² - rt²) + M ⋅ (2 ⋅ rp + ra - 3 ⋅ ra ⋅ rp1 ² - 3 ⋅ (rp1 ² - ra²) ⋅ z ⋅ tan( α1 ) ) + N1
1
3
avec:
FH z - Lp1
2 K
I ⋅ tan(α ) ⋅ z ⋅ tan(α )
2 1
L=
rp1 - ra - z ⋅ tan( α1)
FLp1 I
M=
H
− z-
2 K
⋅ tan( α 2 )
rp1 - ra - z ⋅ tan( α1 )
1 FG
Lp1 IJ 2
b g b g b g
N1 = - ⋅ z −
2 H2 K
⋅ tan2 α 2 ⋅ 2 ⋅ z ⋅ tan α 2 − Lp1⋅ tan α 2 + 6 ⋅ rp1
Nous cherchons dès lors le déplacement de la cote z notée δ(z) , obtenu par sommation des
déplacements élémentaires au voisinage du trou, c'est à dire pour la portion de pièce comprise
entre le diamètre rt et ra.
F
Kp =
b
2 ⋅ δ (Lp / 2) - δ (0) g
F z - Lp1I ⋅ tan(α )
Ici nous avons : σ (r, z) = d (z) ⋅
H 2K 2
⋅ z ⋅ tan( α 1 )
rp1 - ra + z ⋅ tan( α 1 )
1 2
Le calcul des intégrales sera effectué de la même manière que pour le cas d’assemblages de
pièces de mêmes diamètres. Il faudra de la même façon distinguer la coupure ou la non
coupure de la pièce par le cône. Cependant la complexité des intégrations nous conduit à
calculer les différentes intégrales avec le logiciel de calcul formel MAPLE (Version 5.3). les
résultats des intégrations offrant peu de d’intérêt, il ne nous a pas semblé utile de les
développer.
230
Annexe 10.
Annexe 10 :
231
Annexe 10.
Bride n°1
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40
Bride n°1
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
∆ MFb (kN.mm)
Supplément de moment ∆ MFb=f(Fe)
200
Q1 MEF
180 Q2 MEF
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°1
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
232
Annexe 10.
Bride n°2
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°2
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
180 Q2 MEF
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40
Bride n°2
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
233
Annexe 10.
Bride n°3
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°3
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
180 Q2 MEF
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40
Bride n°3
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
234
Annexe 10.
Bride n°4
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°4
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
180 Q2 MEF
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°4
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
235
Annexe 10.
Bride n°5
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°5
20
0
Fe (kN)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
180 Q2 MEF
Q3 MEF
160
Q1 Exp
140 Q2 Exp
Q3 Exp
120
Q1 Elast
100 Q2 Elast
Q3 Elast
80
60
40 Bride n°5
20
Fe (kN)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
236
Annexe 11.
Annexe 11 :
Pylône du télésiège.
237
Annexe 11.
Le tableau ci-après résume les valeurs de précharges obtenues expérimentalement sur les
seize boulons en fonction de la précharge désirée. L'erreur se définie par :
erreur (%) =
FG Q mesurée − Qdésirée IJ ⋅100
H Qdésirée K
Repère Q (kN) Q (kN) erreur Q (kN) Q (kN) erreur Q (kN) Q (kN) erreur
boulon mesurée consigne (%) mesurée consigne (%) mesurée consigne (%)
A1 100.987 100 0.987 197.186 200 -1.407 290.033 286 1.410
B2 98.154 100 -1.846 197.944 200 -1.028 286.003 286 0.001
C3 97.436 100 -2.564 191.720 200 -4.140 287.200 286 0.420
D4 97.635 100 -2.365 200.617 200 0.309 287.041 286 0.364
E5 101.386 100 1.386 194.513 200 -2.744 285.564 286 -0.152
F6 99.670 100 -0.330 199.021 200 -0.489 288.437 286 0.852
G7 100.468 100 0.468 195.550 200 -2.225 286.522 286 0.182
H8 99.870 100 -0.130 199.939 200 -0.031 290.153 286 1.452
I9 104.698 100 4.698 197.066 200 -1.467 288.397 286 0.838
J10 100.987 100 0.987 199.061 200 -0.469 290.153 286 1.452
K11 101.905 100 1.905 195.430 200 -2.285 286.961 286 0.336
L12 101.426 100 1.426 201.176 200 0.588 287.998 286 0.699
M13 102.104 100 2.104 196.508 200 -1.746 288.756 286 0.964
N14 100.349 100 0.349 199.141 200 -0.430 288.397 286 0.838
O15 99.032 100 -0.968 196.428 200 -1.786 286.163 286 0.057
P16 99.950 100 -0.051 201.934 200 0.967 290.033 286 1.410
∆ MFb (kN.mm)
140
120 A1
100 B2
Q = 100 kN
C3
80 D4
60 E5
F6
40 G7
20 H8
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
238
Annexe 11.
∆ MFb (kN.mm)
140
120 I9
100 J10
Q = 100 kN
K11
80 L12
60 M13
N14
40 O15
20 P16
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
∆ Fb (kN)
250
200
0 kN
150 10 kN
20 kN
100
30 kN
50
40 kN
0
50 kN
60
40 60 kN
20
0
Fe (kN)
239
Annexe 11.
∆ Fb (kN)
50
40
30
0
20 Q = 200 kN 10
20
10
30
0
40
-10 50
60
-20
-30
-40
I9
∆ Fb (kN) J10
50 K11
40 L12
30 M13
Q = 200 kN
N14
20
O15
10
P16
0 A1
0 10 20 30 40 50 60
-10 B2
-20 C3
D4
-30
E5
-40
F6
effort extérieur (kN) G7
240
Annexe 11.
∆ MFb (kN.mm)
120
Q = 200 kN
100
0
80 10
20
60 30
40
40 50
60
20
∆MFb (kN.mm)
120
100 A1
B2
80 Q = 200 kN C3
D4
60
E5
40 F6
G7
20 H8
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
241
Annexe 11.
∆MFb (kN.mm)
120
100 I9
J10
80 Q = 200 kN K11
L12
60
M13
40 N14
O15
20 P16
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
∆ Fb (kN)
350
300
0 kN
250
10 kN
200
150 20 kN
100 30 kN
50 40 kN
0
50 kN
60
40 60 kN
20
0 Fe (kN)
242
Annexe 11.
∆ Fb (kN)
40
30
20 0
10
10 Q = 286 kN 20
30
0 40
50
-10 60
-20
-30
∆ Fb (kN)
40 I9
J10
30 K11
L12
20 M13
Q = 286 kN
N14
10 O15
P16
0 A1
0 10 20 30 40 50 60 B2
-10 C3
D4
-20 E5
F6
-30 G7
243
Annexe 11.
∆MFb (kN.mm)
80 Q = 286 kN
70
60 0
10
50
20
40 30
40
30
50
20 60
10
∆ MFb (kN.mm)
80
70
60 A1
B2
50 Q = 286 kN C3
D4
40
E5
30 F6
G7
20 H8
10
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
244
Annexe 11.
∆ MFb (kN.mm)
80
70
60 I9
J10
50 Q = 286 kN K11
L12
40
M13
30 N14
O15
20 P16
10
0
0 10 20 30 40 50 60
effort extérieur (kN)
Angle ϕ (degré)
200
Q = 100 kN b
Q = 200 kN ϕ
150
Q = 286 kN
c a
100
50
P16
-50
-100
-150
-200
245
Annexe 11.
Nous remarquons fort logiquement que cet angle ϕ est quasiment indépendant de la
précharge, D'autre part les plus grandes dispersions ont été relevées pour les boulons situés
sur l'axe du moment de flexion (H8 et P16). Ceci s'explique par le fait que les valeurs des
contraintes dans ces boulons sont dans tous les cas de charges, très faibles.
Axe ligne
H8
G7 I9
F6 J10
E5 K11
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
C3 M13
B2 N14
A1 O15
P16
Des essais complémentaires réalisés avec huit et douze boulons, donnent la même allure des
résultats, que ceux présentés précédemment. Nous montrons à titre indicatif l'effort relevé
dans les huit (et ensuite douze) boulons, pour une précharge de 100 kN. Deux configurations
sont alors possibles :
246
Annexe 11.
Axe ligne
H8
Emplacement vis
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
P16
Fb (kN)
160
140 0 kN
120
5 kN
100
10 kN
80
15 kN
60
40 20 kN
30
20 25 25 kN
20
0
15 30 kN
B2 10
D4
F6 5
Fe (kN)
H8
J10 0
L12
N14
P16
247
Annexe 11.
Axe ligne
H8
Emplacement vis
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
P16
Fb (kN)
140
120 0 kN
100 5 kN
80 10 kN
60 15 kN
40 20 kN
30
20 25 25 kN
20
0
15 30 kN
A1 10
C3
E5 5 Fe (kN)
G7
I9 0
K11
M13
O15
248
Annexe 11.
Première configuration :
Axe ligne
H8
Emplacement vis
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
P16
Fb (kN)
160
140
0 kN
120
100 7.5 kN
80 15 kN
60
22.5 kN
40
20 30 kN
0 45
37.5 kN
30
15 45 kN
Fe (kN)
0
249
Annexe 11.
Deuxième configuration :
Axe ligne
H8
Emplacement vis
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
P16
Fb (kN)
160
140
0 kN
120
100 7.5 kN
80
15 kN
60
22.5 kN
40
20 30 kN
0 45
37.5 kN
30
15 45 kN
Fe (kN)
0
250
Annexe 11.
Les deux figures suivantes montrent le plan de flexion de contrainte maximum pour les deux
configurations à huit boulons.
Axe ligne
H8
Configuration 1
F6 J10
Point d'application
de l'effort extérieur
D4 L12
B2 N14
P16
Axe ligne
G7 I9
Configuration 2
E5 K11
Point d'application
de l'effort extérieur
C3 M13
A1 O15
251
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