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19 novembre 2010
b) Pour répondre à ces interrogations, nous allons tout d’abord étudier les
deux extraits et les comparer. Ensuite, nous développerons une réflexion
personnelle en s’appuyant sur les enseignements de ces deux extraits et
également sur le texte de Sébastien Charles.
19 novembre 2010
Grecque avec la théologie chrétienne. La scolastique consistait à étudier
les textes et à les commenter. Ce que Descartes lui reproche, c’est son
aspect trop théorique. C’est une pure spéculation intellectuelle qui n’a
aucun effet dans le réel. Au contraire, la physique selon Descartes,
apporte des « connaissances fort utiles à la vie ». La physique a donc des
applications pratiques et l’on peut étendre ce raisonnement à l’ensemble
des sciences. Le but ultime étant d’après Descartes de « nous rendre
comme maîtres et possesseurs de la nature ». Il s’agit non plus de subir le
monde en tentant de le comprendre mais de le contrôler et de le dominer
afin de rendre la vie plus agréable. Descartes se pose donc ici en fervent
défenseur du progrès technique qui selon lui ne peut qu’améliorer le sort
des hommes.
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que des notions telles la liberté, l’égalité ou le bonheur. Rousseau, au
contraire, prend le pas de placer sa réflexion au niveau de grandes
notions, notamment le bonheur, la liberté et la morale. Le problème chez
Rousseau est qu’il ne nous tend que des affirmations sans jamais nous
donner des arguments pour comprendre le cheminement qu’il a fait pour
en arriver à de telles déclarations. Il énonce ses idées tel un Dieu qui n’a
pas à être remis en question. Or, le propre d’un philosophe est d’avancer
des arguments pour défendre sa thèse et pour permettre la discussion.
4) Ces objections faites, il faut admettre que ces textes nous donnent des
pistes de réflexions importantes pour essayer de répondre à nos
interrogations sur le monde actuel. Comme le note très bien Sébastien
Charles dans Réponse à la question : qu’est-ce que l’hypermoderne ?,
nous sommes à une période charnière. Depuis le XVIIIe siècle jusqu’à il y a
peu, le progrès technique avait un but, une finalité qui était ce retour à
l’âge d’or que nous avons évoqué plus haut. Aujourd’hui, cet âge d’or
paraît plus loin que jamais. La crise des années 70 et plus récemment la
crise financière ont montré que notre système n’était pas infaillible et que
surtout il semblait composé de cycle alternant la croissance et la
récession. La répétition du passé que nous avons essayé de fuir en entrant
dans la modernité semble nous avoir rattrapé. L’avenir est incertain, et le
progrès ne semble être désormais qu’une fuite en avant.
D’un autre côté, si l’on se place tel Rousseau du point de vue de grands
concepts, on s’aperçoit d’une chose. Comme le note Sébastien Charles, le
marché a fait de « chaque individu un concurrent potentiel pour tous les
autres ». Cette formulation rappelle l’état de « guerre de tous contre
tous » tel que le décrit Hobbes dans le Léviathan. L’homme redevient un
loup pour l’homme. Il n’y a pas besoin de parler des replis
communautaires ou du terrorisme pour le montrer, il suffit d’évoquer la
compétition qui peut exister entre les étudiants dans les grandes écoles
ou entre les jeunes cadres dans les grandes entreprises.
Ulysse Desjardins
19 novembre 2010
5) Nous l’avons vu, juger le progrès dépend du point de vue duquel vous
vous placez et de quels critères vous estimez primordiaux. D’un point de
vue pratique, nul ne peut nier que l’humanité est en progrès. D’un autre
côté, si l’on considère des concepts plus importants, c’est une autre
question. Nous sommes en désaccord avec Rousseau lorsqu’il estime que
progrès technique est synonyme de dépravation. L’humanité entre le XVIII
siècle et le troisième quart du XXe siècle a été globalement en progrès car
elle avait un idéal qu’elle espérait atteindre au moyen de ce progrès.
Depuis les années 70, ce n’est plus le cas, et c’est à ce titre qu’on peut
estimer que l’humanité n’est plus en progrès. Le progrès technique
continue mais sans but et est donc sujet à des dérives de taille. Alors que
la liberté et l’égalité n’avaient cessé de progresser depuis le XVIIIe siècle,
ce n’est plus le cas. Dans certains pays développés, les inégalités se
creusent et parfois les régimes se durcissent pour priver les citoyens de
certaines libertés fondamentales. Parallèlement, l’environnement est
dégradé par la surindustrialisation. Cela dit, la prise de conscience autour
de l’environnement est porteuse d’espoir. Elle peut être la source de la
responsabilisation de chacun que Charles réclame pour vaincre les maux
de l’hypermodernité. Mais pour qu’elle ait un impact, il faut que cette
responsabilisation soit collective. Autrement dit, l’humanité a besoin d’un
nouvel idéal sur lequel s’appuyer pour légitimer le progrès et éviter la
fuite en avant.