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DOSSIER DE PRESSE

« Les Jeunes Verts se mobilisent pour le climat ! »

Contacts :

 Chargé de la campagne Climat pour les Jeunes Verts

Pierre-Jean BRASIER (0686510456 / pjbrasier@gmail.com)

 Secrétaires fédéraux des Jeunes Verts

Marie TOUSSAINT (06 42 00 88 68 / marie@jeunesverts.org)

Noé PFLIEGER (06 36 66 69 32 / noe@jeunesverts.org)

Dossier de Presse
« Les Jeunes Verts se mobilisent pour le climat »
UN BIEN TRISTE CONSTAT

Copenhague, 2009 : la mobilisation sur le climat est à son comble. A l’occasion de la 15ème
conférence des parties de la Convention cadre des nations unies sur le changement climatique,
société civile, chefs d’Etat et négociateurs ont convergé vers la capitale danoise. Pour la première
fois, toutes les dimensions de l'écologie politique émergent ensemble : la planète a rendez vous avec
son futur.

Copenhague aurait du être une étape charnière, soit la preuve que la communauté internationale
peut se mettre d’accord. L’ensemble de la population mondiale avait les yeux rivés sur le sommet,
attendait, espérait, fébrile mais plein d’espoir.

Et puis rien. Ou si peu.

Copenhague n’a été qu’une belle mascarade prouvant à nouveau que même sur des sujets aussi
importants que le changement climatique, la communauté internationale ne peut se mettre
d’accord. A nouveau, il a été prouvé que les intérêts personnels priment sur le bien commun.

Clairement, la « gueule de bois » est encore là. Et le momentum semble passé : les acteurs sont plus
difficiles à mobiliser, les médias moins intéressés, les opportunismes politiques sont passés. Nicolas
Sarkozy l’a d’ailleurs très bien dit : « l’environnement, ça commence à bien faire ».

L’ENGAGEMENT DE LONGUE DATE DES JEUNES VERTS

Les Jeunes Verts sont besogneux et pugnaces. Chaque jour, nous nous occupons à rappeler au
président que l’environnement n’est pas une mode et qu’on n’a pas fini d’en entendre parler.

Présent au niveau local, national et européen (par le biais de la fédération des jeunes verts
européens), nous tentons d’être les moteurs de la mobilisation des jeunes. Car nous sommes les
premiers concernés. Car nous et les générations futures, allons hériter d’une situation dont nous ne
sommes pas responsables mais à laquelle il faudra bien trouver des solutions communes pour limiter
les dégâts.

Notre engagement est cohérent sur la durée. Depuis début 2009, une équipe travaille à ce que les
Jeunes Verts soient véritablement partie prenante de la mobilisation citoyenne sur le climat. En
préparation du sommet de Copenhague nous avons réalisé un travail de fond pour présenter les
principaux enjeux du changement climatique.

Pendant toute la conférence, nous avons sensibilisé les jeunes français à travers des actions et des
outils internet. Membre du collectif des jeunes pour le climat et la justice sociale, nous étions
présents au Danemark. Nous avons d’une part suivi les négociations en tant qu’observateurs

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accrédités et en avons rendu compte sur un blog créé pour l’occasion
(http://jeunesverts.org/copenhague). Nous avons d’autre part été actifs au sein du mouvement
social en marge du sommet pour maintenir la pression sur les négociateurs et les dirigeants.

Les Jeunes Verts européens au sein du Bella Center

Les Jeunes Verts dans la manifestation du 12 décembre 2009 à Copenhague

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« Les Jeunes Verts se mobilisent pour le climat »
MAINTENIR LA PRESSION POUR CANCUN !

A l’approche du sommet du Cancun, nous ne relâchons pas la pression. C’est aujourd’hui, dans les
moments critiques, que nous devons redoubler de volontarisme.

Ainsi, nous continuons les actions de sensibilisation et de revendication au niveau national. Car,
malgré les autocongratulations de l’ex futur premier ministre Borloo, la France n’est pas vraiment
première de la classe en matière de climat. L’effet de mode passé, l’environnement n’est plus
vraiment à l’ordre du jour. Le ministère de l’écologie n’est d’ailleurs plus un ministère d’Etat.
Surtout, l’énergie revient sous la coupole du ministère de l’économie, et … Eric Besson se retrouve à
sa tête. Eric Besson, notoirement expert sur les questions énergétiques comme chacun le sait.
Question donc : va-t-il mettre autant de zèle à chasser le CO2 qu’il l’avait mis à chasser les sans
papiers ?

Espérons que Besson prenne de vrais engagements, à l’opposé de ce que fait l’Etat français dans le
financement de l’adaptation au changement climatique. Car, comme l’a montré un rapport de RAC-F
et Oxfam France1, c’est loin d’être reluisant. « L’environnement commence à bien faire », le climat
aussi apparemment pour le gouvernement.

Des actions pour dénoncer ces manquements sont prévues par les Jeunes Verts…

En outre, les Jeunes Verts souhaitent que le plus grand nombre s’associe à nos revendications. C’est
pourquoi nous avons décidé de lancer un appel pour Cancun. Il ne faut surtout pas relâcher la
pression. Les décideurs politiques doivent savoir que nous n’avons pas baissé les bras. Un large écho
à notre appel sera le meilleur moyen de faire savoir que nous ne relâcherons pas la pression tant
qu’une issue satisfaisante n’aura pas été trouvé, et ce aux niveaux national, européen et
international.

1
RAC-F, Oxfam France, Quai des brumes : suivi des promesses de la France en matière de financements pour le
changement climatique - Rapport 2010

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APPEL PUBLIC DES JEUNES VERTS POUR LE SOMMET DE
CANCUN (COP16)

Chers dirigeants politiques, chers négociateurs,

Quoique vous puissiez en dire, la population que vous défendez ardemment souhaite
que son pays, son continent donne l’exemple. Il nous faut être offensifs. Nous n'appelons pas
à l'altruisme suicidaire, nous sommes réalistes ! Créer un précédent en prenant des
engagements forts sans condition permettra non seulement de bénéficier d’une posture
exemplaire, de créer potentiellement un cercle vertueux permettant de parvenir à un accord et
nous reprendrons l'initiative en termes de transformation de l'économie à long terme.

On a vu avec le sommet sur la biodiversité de Nagoya qu’un accord international était


possible: ceci doit nous redonner espoir pour vaincre la morosité climatique !

Les Jeunes Verts ont trois revendications majeures à adresser aux acteurs gouvernementaux
français et européens du prochain sommet de Cancun.

 La clé de la réussite se trouve dans le volontarisme politique. Mesdames,


Messieurs : arrêtez d’attendre après votre voisin, ayez le courage de prendre des
engagements forts et quantifiables !

Puisque Cancun sera pour construire des blocs, puisque Cancun ne sera pas le lieu d’un
accord mais une étape importante, nous demandons à ce que l’Union Européenne et la
France adoptent des engagements clairs sur leurs réductions d’émission et sur leur
financement de l’adaptation au changement climatique. A savoir :

1. Un engagement d’une réduction de 40% d’émission d’ici à 2020, par rapport


à 1990, dans une perspective d'une limitation de la hausse de la température
moyenne à 1,5°C en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle.

40% de réductions par rapport à 1990 – ce qui représente un doublement de


l'engagement actuel - n'est pas farfelu ! Une étude du très reconnu Institut de

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Stockholm pour l'Environnement a montré la possibilité d'atteindre un tel objectif2.
Le seul élément nécessaire est la volonté politique.

L’Union Européenne n’est pas arrivée à une position ambitieuse pour le COP 15 ; il ne
semble pas que de réels progrès aient été réalisés depuis. L'UE est toujours aussi attentiste
pour Cancun : le dernier Conseil Européen a acté le réexamen de l'objectif 30% au
printemps prochain ! La position de l’UE doit être claire, ce n’est hélas toujours pas le
cas. En continuant à agir de la sorte, l’UE ne pèsera pas dans les négociations
internationales face aux deux géants que sont les USA (qui ne feront rien, comme on l’a
vu avec le sommet de Nagoya et du fait que les Républicains viennent de remporter la
Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat, ce qui signifie la mort de la
loi sur le climat) et la Chine.

 Le déblocage de fonds pour l’adaptation aux changements climatiques et pour


l'atténuation ; ces fonds doivent être nouveaux, additionnels et utilisables
rapidement.

La CDP15 est censée avoir eu au moins un bon point : la promesse de verser 100
milliards de dollars par an dans un « fonds vert » destiné à l’adaptation au changement
climatique. C’est un bon début (encore faut il que ça se concrétise) mais c’est cependant
loin d’être suffisant, l’ONU prévoyant un besoin de 500 milliards, le rapport STERN de
700 milliards. D'ailleurs, les pays africains, parmi les premières victimes des
changements climatiques réclament toujours 600 milliards de dollars par an d'ici 2020.
Ce « fond vert » doit cependant être administré par une nouvelle structure faisant partie
de la CCNUCC. Le mode de gouvernance pour ce nouveau fonds doit être transparent, il
doit respecter l’équilibre Nord/Sud, avec la possibilité d’un accès direct au fonds.

D'ici la constitution de ce fonds, les financements dits précoces (« fast start ») de 30


milliards de dollars entre 2010 et 2012 doivent être effectivement débloqués au plus vite
et en toute transparence.

Que ce soit pour le fonds vert ou les financements précoces, ces fonds doivent être
nouveaux et additionnels : ils ne doivent pas être prélevés sur les fonds déjà utilisés
pour l’aide publique au développement. Il s’agit là d’une des questions fondamentales
du financement. Il est hors de question de changer le paradigme de l’aide au
développement en sacrifiant d’autres priorités tout aussi importantes. Outre les fonds
publics, de nouvelles sources de financement doivent être envisagées: taxe sur les
transactions financières, taxe sur les transports maritimes ou aériens de passager ou de
marchandises, taxe sur les ressources fossiles, taxes sur le marché carbone ou les
allocations carbone des pays (dans le système communautaire d’échange de quotas
d’émission)… Ces solutions potentielles ont le mérite de fournir des montants importants

2
Heaps, C., P. Erickson, S. Kartha, E. Kemp-Benedict (2009). Europe’s share of the climate challenge: domestic
actions and international obligations to protect the planet. Stockholm: SEI. ISBN 9789186125141

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(plusieurs dizaines de milliards de dollars par an), assurent une additionalité claire et sont
assez prédictibles.

A ce titre, la France doit clarifier ses positions et prendre des engagements clairs et
ambitieux. Il est positif que le gouvernement français soutienne toute initiative de
financement international, telle la taxe sur les transferts financiers, sur les transports
maritimes et/ou les transports aériens notamment.

Néanmoins, les fonds français doivent être additionnels, ce qui n’est pas le cas
aujourd’hui. La France s’est engagée à verser 420 millions de dollars par an dès 2010,
mais cet argent consiste largement en un recyclage ou une double comptabilisation de
l'aide publique au développement comme le montrent différentes analyses3. Les Jeunes
Verts considèrent cela comme totalement inacceptable.

A ce sujet, les Jeunes Verts ont un financement parfaitement additionnel à


suggérer et qui comblerait la totalité des engagements français : en 2008, l’Etat
français a remboursé 458 millions d’€ dans le cadre du bouclier fiscal !

3
Voir :
- les analyses du Réseau Action Climat
- l'étude de Climate Analytics New and additional? An assessment of fast-start finance commitments of the
Copenhagen Agreeement, F. Fallasch et L De Marez, octobre 2010

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Contexte

Bougez vous !

Plus besoin de se projeter vers un futur hypothétique : l’urgence climatique est déjà là.
2010 fut un florilège de catastrophes très probablement liées aux changements climatiques :
feux en Russie, en Grèce, inondations au Pakistan, en Chine, en Afrique de l'Ouest, records
de chaleur... Et il ne s'agit pas, malheureusement, d'une surmédiatisation ou d'un ressenti
disproportionné : la section recherche climatique du très sérieux réassureur allemand Munich
Re employait en octobre le terme d'année « exceptionnelle » rien que sur les neufs premiers
mois de l'année.

Pendant ce temps là, on se tient la barbichette, on se regarde en chien de faïence : je ne


bougerai pas tant que tu ne bougeras pas. Le serpent qui se mort la queue et au final, c’est la
meilleure façon pour ne pas avancer.

La réunion de Tianjin (ultime étape avant Cancun) en a été un magnifique exemple : les
Etats-Unis ont cru bon de donner des leçons à la Chine, qui n’attendait que ça pour monter
aux créneaux en mettant en avant sa législation interne... pour mieux fustiger l'absence de
législation américaine ! Et au final, de gros blocages toujours irrésolus.

On se demande parfois si les négociateurs se rendent compte des enjeux pour la population
mondiale. Certes, on sait que la diplomatie est lente et qu’elle nécessite du temps. Mais après
le catastrophique échec de la Conférence de Copenhague, on ne peut qu’être pris d’un vertige
entre le manque d’avancée d’un côté et les proportions que prennent déjà le changement
climatique de l'autre.

Quel message global ?

L’heure n’est plus à la sensibilisation du grand public. Il faut désormais tenter par tous
les moyens de faire pression sur nos dirigeants politiques, leur faire comprendre qu’ils
doivent arrêter de se cacher derrière leur petit doigt ou prétendre que leur opinion publique
n'est pas prête à agir -car c'est faux !-.

Tout ceci n’est pas une affaire d’altruisme. Etre en pôle position dans les négociations,
montrer le bon exemple peut s’avérer un choix stratégique gagnant, permettant de devenir
« le pays à suivre », avec autant de gains en termes d'image dans l'opinion publique mondiale
et de gains sociaux et économiques

Le but n’est plus de pointer du doigt les fautifs et de menacer de l’avènement de


l’apocalypse. Le but aujourd’hui est de réussir à trouver un accord international qui :

 permet de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre de tous les pays
développés en respect du principe de responsabilité commune mais différenciée. Ce

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dernier principe requiert une prise en compte de la responsabilité historique des pays
développés.

 intègre progressivement et de manière équitable les pays en développement dans le


régime international,

 octroie des fonds conséquents aux pays en développement (et en priorité aux plus
pauvres et plus vulnérables) pour l’adaptation au changement climatique

 permet l’avènement d'un nouveau paradigme de développement, respectueux du


climat et de l'environnement en général.

En bref, un accord équitable, ambitieux et légalement contraignant (fair, ambitious and


legally binding deal)

On en est où ?

Quelle nouveauté depuis le Conférence des Parties 15 (ou CDP15) de Copenhague ?

Quelques réunions à Bonn l'été dernier et la une réunion en Chine en octobre n'ont fait que
confirmer que l’excitation danoise est retombée.

L’heure est à la pondération des expectatives : Cancun ne sera qu’une étape avant le CDP 17
à Johannesburg en 2011. Et il parait que si on arrive à des accords techniques, ça sera déjà
pas mal.

L’accord de Copenhague fut un texte vague et incertain, arraché à la dernière minute par
certains Chefs d'Etat qui ne voulaient pas repartir les mains vides... mais n'étaient pas prêts
non plus à de réelles concessions ! Soulignons qu'on ne peut même pas parler d’un accord au
sens de la Convention des Nations Unies puisqu’il n'a pas été adopté par la Conférence des
Parties et qu'il a été décidé que chaque pays aurait un mois et demi pour apporter son
« soutien » au texte, tout en annonçant ses engagements en matière de réductions des
émissions. Un vrai téléthon des Etats ! Vu qu'un accord général n'est pas possible, chacun
travail dans son coin. Et on prie pour que la somme des bonnes volontés conduise au résultat
souhaité.

Heureusement, cette fausse dynamique d'action choisie dans l'Accord de Copenhague n'a pas
encore tué les réelles négociations qui continuent. Et on le voit bien aujourd’hui, Copenhague
n’a rien résolu. Le monde en est plus ou moins au même point : il n'existe pas de régime
international en mesure de sauver le climat. L’heure est aujourd’hui à la négociation de blocs
de construction (« building blocks »). Un peu à la manière d’un légo, des petits blocs
sectoriels mis bout à bout créeront un préalable acceptable pour arriver à un accord cadre.
Selon Mme Figueres, il s’agit de construire une « architecture fonctionnelle » qui ouvre la
voie à un accord en 2011 lors de la COP17 en Afrique du Sud.

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Les petits blocs de Cancun

Avoir des « blocs » réels : voilà l'objectif à Cancun. Parmi ceux-là, la concrétisation
du « fonds vert » promis dans le cadre de l'Accord de Copenhague : mobiliser100 milliards
de dollars par an d’ici à 2020 et préparer l'architecture administrative de gestion du fonds.
D'autres dossiers pourraient avancer : celui relatif à la lutte contre la déforestation, celui en
faveur des transferts de technologies...

Le problème est qu’il y a un affrontement sur le futur à court terme. Selon Thomas Matagne
(jeune vert, observateur des négociations internationales), « le Protocole de Kyoto est la
bouée à laquelle s’attachent les pays en développement, car il offre une garantie minium pour
eux. Le Protocole de Kyoto est une épine pour les pays développés : les Etats-Unis n’y sont
pas (et n’y rentreront pas) et de nombreux pays ne sont pas en mesure de respecter leurs
engagements. Les pays développés reportent donc tous leurs efforts sur la construction d’un
instrument global qui inclurait dans l’effort d’atténuation des émissions les Etats-Unis mais
aussi des grands émergents… en essayant d’oublier Kyoto. Les pays en développement
refusent de voir le Protocole de Kyoto se faire assassiner et répètent à l’envi qu’il faut une
négociation qui se réalise sur les deux voies. Voilà trois ans que cela dure (depuis le plan de
Bali en 2007). »

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