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Gérer le changement
stratégique
Encadrée par:
- Pr A.SEKOURI
Réalisé par:
- Ahmed ELALLAOUI
- Mourad ES-SALMANY
Conclusion
1
Introduction
Cet exposé est donc consacré à la manière dont les managers peuvent conduire les
membres d'une organisation à déployer un changement stratégique. Ce rôle est
souvent attribué aux dirigeants, mais en fait il concerne tous les niveaux d'une
organisation : tout manager doit parfois devenir un réformateur.
Objectifs :
• Mener une analyse de champ de forces afin d'identifier les leviers de changement
et les blocages.
Conduite du changement
• Rôles des réformateurs
Leviers de changement
• Analyse de champ de forces
Diagnostic
• Argumentation
• Contexte de changement
• Contestation de l'implicite
• Systèmes politiques
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I- La gestion stratégique du changement / gérer
le changement stratégique
La gestion stratégique du changement:
Souvent vécu comme un élément déstabilisant, le changement permet à
l’entreprise de s’adapter aux évolutions de son environnement. Avant tout
changement, l’entreprise doit mener une réflexion stratégique sur la conduite du
changement et mettre en œuvre un management destiné à accompagner les
collaborateurs de façon à anticiper puis à combattre les résistances au
changement.
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stratégie suivie par l’entreprise et les évolutions du marché et des concurrents.
S’ouvre alors un épisode d’instabilité qui peut donner lieu à un changement
révolutionnaire, bien différent des ajustements incrémentaux. On peut donc
distinguer un modèle de changement stratégique alternant des phases de
reproduction, de renforcement ou d’ajustement et des périodes, plus courtes mais
plus violentes, de révolution et de changement radical.
5
II-La conduite du changement : rôles et styles :
Le leadership est la capacité à amener une organisation (ou un groupe au sein
d'une organisation) à atteindre certains objectifs. Sans leadership, les membres
d'une organisation risquent de ne pas comprendre la raison du changement ou de
manquer de motivation pour le déployer. John Kotter, de la Harvard Business
School, fait la distinction suivante: « Le management consiste à gérer la
complexité. [ .. . ] Sans un bon management, les entreprises complexes ont
tendance à devenir chaotiques. [...] Le leadership, au contraire, consiste à gérer le
changement. »
• La définition d'une vision stratégique : Les leaders doivent formuler une vision
claire et convaincante du futur et la communiquer efficacement à la fois en interne
et auprès des parties prenantes externes. S'ils ne le font pas, les membres de
l'organisation risquent d'élaborer leur propre vision, ce qui peut engendrer
beaucoup de confusion
6
Cependant, afin de surmonter des conflits politiques qui bloquent le changement,
il est parfois nécessaire de remplacer certains responsables. C'est une des raisons
pour lesquelles les équipes de direction sont souvent remaniées lors d'une
opération de changement stratégique.
• Ils peuvent informer leurs supérieurs sur la nécessité d'un changement. Ils sont
en effet au plus près du marché ou des évolutions technologiques. Ils peuvent
aussi être bien placés pour identifier ce qui peut bloquer le changement. Enfin, ils
peuvent apporter toute une palette d'expériences susceptibles de stimuler la
réflexion stratégique.
• Ils sont capables de traduire la stratégie formulée par leur hiérarchie. Les
dirigeants peuvent fixer des orientations stratégiques, mais la manière dont elles
sont interprétées sur le terrain (dans une région donnée pour une multinationale
ou dans une direction fonctionnelle dans une administration) est bien souvent -de
façon intentionnelle ou non- confiée aux managers intermédiaires. Si on veut
éviter tout malentendu sur la stratégie désirée, il est donc vital qu'ils la
comprennent et se l'approprient. Les managers intermédiaires peuvent ainsi
7
contribuer très substantiellement au succès ou à l'échec d'une démarche de
changement, car ils jouent un rôle clé de médiateurs entre ceux qui décident et
ceux qui exécutent. De nombreux chercheurs ont montré que la manière dont les
managers intermédiaires comprennent, expriment et expliquent la stratégie de leur
organisation est cruciale.
• Les dirigeants transactionnels, qui se focalisent plus sur les éléments formels
tels que les systèmes et les outils de contrôle. Il s'agit avant tout de réformer les
structures et les systèmes, notamment les systèmes d'incitation, la gestion des
projets et le suivi de la performance individuelle et collective. On pourrait penser
que ces styles dépendent avant tout des individus. Ce qui compte en ce cas, c'est
8
de nommer la personne adéquate selon le contexte. Or, on peut aussi considérer
que les leaders stratégiques qui réussissent le mieux sont justement ceux qui sont
capables de changer d'approche selon les circonstances. Il convient donc de
présenter plus précisément les styles de conduite du changement et de voir
comment chacun correspond mieux à certains contextes.
- S'assurer que les progrès réalisés font l'objet d'une bonne communication.
10
• La direction suppose le recours à l'autorité personnelle d'un responsable chargé
de définir clairement l'orientation de la stratégie et la manière de la déployer. Il
s'agit d'une conception hiérarchique de la conduite du changement stratégique: les
solutions doivent être « vendues » à ceux qui ont la tâche de les appliquer.
L'intention stratégique doit alors être claire et les priorités précisément définies.
Cette approche est parfois nécessaire lorsqu'un changement rapide est
indispensable, par exemple pour répondre aux attentes de certaines parties
prenantes externes. Le danger est cependant de provoquer une résistance, les
membres de l'organisation refusant de se plier à des orientations qu'ils ne partagent
pas. Il convient aussi de souligner que même lorsque les dirigeants estiment
utiliser un style participatif, leurs subordonnés peuvent le percevoir comme
directif, ce qui n'est pas nécessairement pour leur déplaire: bien des opérationnels
considèrent en effet que ce n'est pas à eux de « faire le travail des chefs ». Dans
sa forme la plus extrême, la direction peut déboucher sur la coercition, qui
correspond à un changement imposé par l'autorité hiérarchique formelle. Il s'agit
d'une utilisation explicite du pouvoir qui peut se révéler nécessaire par exemple
lorsque l'organisation est confrontée à une crise grave. Il est important de
souligner que ces styles ne sont pas mutuellement exclusifs. Un changement peut
ainsi être initié avec une direction claire accompagnée des leviers formels de
changement généralement associés aux dirigeants transactionnels, puis être suivi
par les approches plus collaboratives et participatives qui caractérisent les
dirigeants transformationnels. De plus, différents styles peuvent être nécessaire
dans différentes parties de l'organisation confrontées à des circonstances
distinctes, ou à différents moments du processus. Au total, le style de conduite du
changement varie selon le contexte.
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Le tableau ci-après résume ainsi les quatre styles de conduite du changement
stratégique.
• La vitesse à laquelle le changement doit être conduit peut fortement varier. Une
entreprise confrontée à un effondrement de ses ventes ou de ses profits, du fait
d'une évolution brutale de son environnement concurrentiel, ne dispose pas du
même horizon de temps qu'une organisation qui peut anticiper le besoin de
changement longtemps à l'avance et qui est ainsi capable de planifier
méticuleusement les différentes phases d'évolution requises. La persuasion et la
collaboration sont ainsi plus appropriées lorsqu'un changement incrémenta! est
possible, mais lorsqu'un changement rapide est requis, un style plus directif est
préférable.
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La prise en compte du contexte soulève une autre question: le changement est-il
envisageable en une seule fois, ou faut-il procéder par étapes? Lors d'une étude
portant sur les tentatives de changement dans des hôpitaux, il est ainsi apparu que
le système de gouvernement et les structures empêchaient de désigner clairement
une autorité en charge de la conduite du changement. Ce flou dans les
responsabilités, associé à une forte pénurie de ressources, condamnait par avance
toute tentative de changement radical. Dans ces circonstances, il est nécessaire de
faire évoluer le contexte avant d'entreprendre le changement. Pour cela, on peut
nommer de nouveaux responsables ayant déjà mené des opérations de
changement ou possédant des compétences utiles aux nouvelles orientations, afin
de conduire l'organisation jusqu'à une situation dans laquelle elle sera prête à
accepter des évolutions significatives. Il convient aussi de reconnaître que, dans
certains contextes, le changement doit être mené de manière graduelle. Dans
l'étude portant sur les hôpitaux citée ci-dessus, les chercheurs ont estimé que la
meilleure manière de conduire le changement consistait à mettre en œuvre une
initiative limitée, à attendre qu'elle soit acceptée, puis à en tenter une nouvelle, et
ainsi de suite.
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• Quels sont les aspects de la culture existante qui peuvent faciliter les évolutions
souhaitées et comment peut-on les utiliser et les renforcer?
• Quels sont les aspects de la culture existante qui peuvent bloquer le changement
et comment peut-on les surmonter?
• Le tissu culturel, qui peut être utilisé pour expliquer la culture organisationnelle.
Il aide à mettre en lumière à la fois les aspects intangibles de la culture (symboles,
routines, processus politiques) et ses manifestations plus formelles (structures et
systèmes de contrôle). Le tissu culturel peut ainsi être utilisé pour analyser la
culture actuelle d'une organisation et pour envisager les modifications qui
devraient être effectuées afin de déployer effectivement une nouvelle stratégie.
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VI.2. Construire une argumentation convaincante
Quel que soit le style de changement adopté, il est indispensable de
présenter une argumentation convaincante en faveur du changement. Le cabinet
de conseil McKinsey remarque que trop souvent l'argumentation est formulée
selon des termes qui expriment les priorités des dirigeants, par exemple la réponse
aux attentes des actionnaires ou la nécessité de l'emporter sur la concurrence. À
l'inverse, lorsqu'on demande aux membres d'une organisation ce qui les motive,
ils évoquent beaucoup d'autres facteurs : l'impact sur la société, sur les clients, sur
leur équipe, sur leur bien-être. Une argumentation convaincante doit donc
s'adresser à ces différentes dimensions et ne pas uniquement répondre aux
préoccupations de l'équipe de direction. Bien entendu, il peut être difficile pour
les dirigeants de comprendre et d'évoquer ces différents besoins de manière
convaincante. Il est donc préférable d'impliquer des membres de l'organisation
dans la création de récits de changement capables de traduire les impératifs de la
direction générale en messages motivants pour la base. Par ailleurs,
l'argumentation ne doit pas se limiter aux raisons du changement, mais doit
également expliciter les actions qui permettront de l'obtenir.
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remettre en ligne avec le paradigme existant. Il peut être particulièrement difficile
de surmonter ce type de blocage. D’autres observateurs soutiennent que les
hypothèses implicites peuvent être contestées lorsqu'on les explicite. La
construction de scénarios peut aussi être utilisée pour surmonter les biais
individuels et collectifs, en obligeant les individus à envisager plusieurs futurs
différents et leurs implications pour leur organisation. D'autres recherches
suggèrent que les organisations qui sont les plus aptes au changement sont celles
dont la culture est ouvertement favorable à la contestation et au questionnement
19
», ce qui signifie qu'il vaut mieux commencer par modifier les comportements
avant de contester les a priori plutôt que l'inverse. En ce cas, il convient de bien
choisir le style de conduite du changement. Tenter de persuader les individus de
la nécessité de changer peut se révéler moins efficace que de les impliquer
effectivement dans le processus de changement.
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• Le langage utilisé par les réformateurs est aussi important. Consciemment ou
non, ils peuvent employer un langage et des métaphores susceptibles d'exalter
leurs troupes. À l'inverse, les réformateurs risquent de ne pas prendre conscience
du pouvoir du langage et utiliser des termes et des expressions qui signalent en
fait le maintien du statuquo, voire une réticence personnelle vis-à-vis du
changement.
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• La construction d'alliances ou d'un réseau de contacts et de sympathisants,
même lorsqu'ils ne détiennent pas un pouvoir par eux-mêmes, peut aider à
surmonter la résistance de groupes influents. S'il est très difficile d'obtenir
l'adhésion de tous les membres de l'organisation, il est probable que certains
individus se montrent plus disposés au changement que d'autres. Le réformateur
a donc intérêt à s'appuyer sur eux pour constituer une équipe de partisans prêts à
défendre ses actions et ses opinions, et réciproquement à marginaliser les
opposants. Cependant, les groupes qui détiennent un pouvoir dans l'organisation
peuvent considérer que la construction de ce type d'équipes et les volontés de
marginalisation menacent leur propre influence, ce qui peut renforcer les obstacles
au changement. Une analyse du pouvoir et des intérêts grâce à la cartographie des
parties prenantes peut donc être particulièrement utile lorsqu'on cherche à
identifier les bases de futures alliances ou celles d'éventuelles résistances. Cynthia
Hardy souligne que les réformateurs peuvent accroître leur pouvoir en mobilisant
les symboles, les rites et le langage qui légitiment le changement, le rendent
désirable, inévitable, et l'inscrivent dans une perspective optimiste et
enthousiasmante. Pour autant, les aspects politiques du management sont
particulièrement difficiles à maîtriser, les jeux politiques peuvent tout aussi bien
être utilisés pour empêcher le changement que pour le favoriser. Lorsqu'on
cherche à surmonter les résistances, un des principaux problèmes est tout
simplement de ne pas disposer d'un pouvoir suffisant pour le faire. Tenter
d'affronter une opposition avec un pouvoir trop limité est en général condamné à
l'échec. Il existe un deuxième danger : en rompant le statu quo, le processus peut
devenir tellement destructeur que l'organisation ne parvient pas à retrouver un
équilibre. Si le changement doit avoir lieu, la mise en place rapide de nouvelles
valeurs partagées et le déploiement d'une nouvelle stratégie sont vitaux. De plus,
comme nous l'avons déjà souligné, il est indispensable d'obtenir l'adhésion de
l'ensemble des membres de l'organisation. Or, c'est une chose de convaincre
quelques dirigeants au sommet de la hiérarchie, mais c'en est une autre d'obtenir
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l'engagement de tout le personnel. Le principal danger est constitué par le fait que
les individus ont souvent tendance à considérer que le changement est temporaire,
tout au plus une péripétie à laquelle ils doivent se plier en attendant qu'une autre
réforme survienne.
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responsables est nécessaire, il est préférable de l'effectuer avant le début de la
phase de changement et non pendant. De cette manière, la réforme sera considérée
comme une possibilité d'amélioration et non comme la cause des restructurations.
Une des raisons souvent évoquées pour expliquer l'incapacité de changer est que
les ressources disponibles ne le permettent pas. Ce problème peut être surmonté
s'il est possible d'identifier des cibles clés sur lesquelles on peut focaliser les
ressources et les efforts. C'est ainsi que William Bratton, qui est devenu célèbre
pour avoir déployé la politique de tolérance zéro dans la police de New York, a
commencé par focaliser tous les efforts sur les crimes liés au trafic de drogue.
Selon les estimations, ces crimes représentaient- directement ou indirectement- de
50 à 70% de la criminalité, mais seulement 5 %des ressources de la police de New
York leur étaient consacrées. Le succès rencontré sur cette cible clé permit
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d'étendre la politique de tolérance zéro à d'autres types de crimes et délits, et
d'obtenir les ressources nécessaires
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stratégie n'implique pas nécessairement un changement de grande ampleur. Une
entreprise peut ainsi lancer de nouvelles offres sans que cela nécessite une
modification profonde de son modèle économique ou de sa culture.
Réciproquement, certains changements stratégiques ayant peu d'impacts sur
l'activité peuvent impliquer des modifications culturelles. C'est le cas, par
exemple, lorsqu'une entreprise industrielle décide de moins se focaliser sur sa
technologie pour mieux répondre aux attentes de ses clients L'autre axe du schéma
concerne la nature du changement. A priori, il est préférable pour une organisation
d'évoluer de manière incrémentale. De cette manière, les individus peuvent en
effet construire de nouvelles compétences, routines et croyances. Une approche
plus radicale est cependant nécessaire dans certaines occasions, par exemple
lorsque l'organisation est confrontée à une crise ou qu'elle doit changer très
rapidement d'orientation.
5.1. L'adaptation
La stratégie évolue souvent de manière incrémentale. Elle s'appuie sur
les trajectoires passées plutôt que sur des changements radicaux. C'est ce qui
correspond à l'adaptation sur le schéma.
27
5.2. La reconstruction : les stratégies de redressement
La reconstruction est un changement rapide qui implique d'importants
bouleversements organisationnels (réforme structurelle, plan de réduction des
coûts, etc.), mais pas de modifications fondamentales du modèle économique et
de la culture. Dans certaines circonstances (déclin de la performance, conditions
de marché difficiles, etc.), un accent tout particulier doit être mis sur la vitesse de
reconstruction: lorsqu'il s'agit d'éviter la disparition pure et simple de
l'organisation (ou son absorption par un concurrent). Il est alors indispensable de
mettre en œuvre une stratégie de redressement, c'est-à-dire une opération de
changement rapide dont l'objectif est de réduire fortement les coûts et/ou
d'accroître significativement le chiffre d'affaires. Les managers doivent être
capables de donner la priorité aux décisions qui débouchent sur des améliorations
rapides et significatives. Ce type de situation requiert généralement un style
directif. Les principaux éléments d’un plan de redressement sont les suivants :
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et les évolutions de l'environnement, il est inepte de supposer qu'une réduction
des coûts permettra un retour durable de la rentabilité.
• Obtenir le soutien des parties prenantes. Le plus souvent, les parties prenantes
n'ont pas été correctement informées du déclin de l'organisation. Afin de leur
signifier que cette période est révolue et obtenir leur soutien, il convient donc
d'informer clairement et fréquemment les principales parties prenantes (banques,
actionnaires, employés) de la situation réelle et des améliorations obtenues. Une
évaluation du pouvoir des parties prenantes est donc un préalable essentiel à tout
plan de redressement.
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• Clarifier les cibles. Il est fondamental d'identifier clairement quels sont les
segments de marché les plus à même de générer des profits, et de focaliser les
activités de l'organisation sur ces cibles. Il est d'ailleurs possible que le déclin de
l'organisation soit lié à son incapacité à cibler clairement ses clients. Un
redressement réussi passe, notamment, par une plus forte proximité avec les
clients et par une amélioration des informations marketing à destination des
dirigeants. La clarification des cibles peut déboucher sur l'abandon de certaines
offres de produits ou services qui ne correspondent pas aux marchés visés,
consomment le temps et l'énergie des managers et ne contribuent pas
suffisamment à la performance. Cela peut aussi être l'occasion d'externaliser
certaines fonctions périphériques.
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changement est en général moins évident pour les membres de l'organisation que
dans le cas d'un redressement, ce qui peut les conduire à une certaine réticence.
La nécessité du changement révolutionnaire peut résulter de nombreuses années
de déclin relatif sur un marché, les individus étant intimement liés à des offres ou
des procédés qui ne sont plus valorisés par les clients, ce qui entraîne une dérive
stratégique. Il peut aussi arriver que le déclin soit perçu par les membres de
l'organisation, mais qu'ils ne voient pas comment y remédier. La gestion du
changement révolutionnaire implique le plus souvent :
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les membres de l'organisation de la nécessité du changement et d'obtenir la
participation de ceux qui détiennent une expertise spécifique.
a. L'ambidextrie organisationnelle
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• Le rôle des dirigeants. De fait, plutôt que de rechercher la conformité, les
dirigeants doivent encourager et valoriser des points de vue différents et des
comportements potentiellement contradictoires. Cela peut impliquer la mise en
place de multiples expérimentations afin d'établir ce qui fait sens. Cependant, les
dirigeants doivent aussi détenir l'autorité et la légitimité nécessaires pour mettre
fin à ces expérimentations lorsqu'il devient clair qu'elles n'apportent rien. De
même, une fois qu'ils ont défini quelle doit être l'orientation stratégique, celle-ci
doit être suivie par tous les membres de l'organisation, y compris ceux qui s'y
opposaient.
• Des systèmes plus ou moins stricts. Tout cela suggère qu'un équilibre est
nécessaire entre d'une part des systèmes d'élaboration de la stratégie qui exploitent
les capacités existantes- par exemple grâce à la planification stratégique- et d'autre
part des systèmes plus souples qui encouragent les idées nouvelles et
l'expérimentation. Par conséquent, il doit exister un ciment collectif, peut-être
sous la forme d'une intention stratégique exprimée au travers d'une mission et de
valeurs, de telle manière que les différentes sous-parties de l'organisation puissent
converger tout en manifestant leurs spécificités.
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• Des changements irréversibles. Il peut être possible d'identifier des
changements qui n'ont pas nécessairement un impact immédiat, mais qui peuvent
avoir un effet irréversible à long terme. Ainsi, au début des années 1990, KPMG
chercha à définir quelle devait être sa stratégie pour les années 2000. Suite à cette
réflexion, de nouveaux critères de recrutement et de promotion au grade d'associé
furent établis. Ce type de changement n'a pas d'effet notable avant cinq ou dix ans,
mais une fois décidé, ses effets ne peuvent pas être inversés.
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Conclusion
Nous avons souligné un certain nombre de points importants pour la gestion du
changement stratégique :
• Différents types de changements existent, qu'on peut classer selon leur ampleur
(selon qu'ils impliquent ou non une modification de la culture) et leur nature (selon
qu'ils peuvent s'appuyer sur une évolution incrémentale ou qu'ils nécessitent une
transformation radicale).
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Bibliographie:
Autissier .D, Moutout J.M. La boite a outils de la conduite du
changement, Dunod, Paris, 2013;
39