N°99 Décembre 2019

PAR JEAN-PAUL CURTAY LES NOUVEAUX TRAITEMENTS NATURELS VALIDÉS PAR LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Votre peau reflète

votre santé
Tous les secrets pour la garder
lisse et souple
Toutes les stratégies pour éviter
les agressions extérieures

Vos deux derniers numéros des Dossiers de Santé & Nutrition étaient consacrés

à de grands enjeux de santé publique : le surpoids et le cancer du sein.

Ce mois-ci, nous abordons une thématique en apparence beaucoup plus

lé-gère : la beauté de la peau. Astrid54

Ce sujet est cependant beaucoup moins superficiel qu’il n’y paraît. Car l’état de
votre peau reflète celui de vos cellules. Une peau sèche et terne indique que les
membranes des cellules de vos organes sont rigides, ce qui les empêche de faire
efficacement leur travail : transporter des nutriments, produire de l’énergie, etc.

La peau est donc un véritable signe extérieur de santé et un indicateur de

votre espérance de vie. Or la vraie santé de la peau ne réside pas dans des
crèmes hors de prix. Elle repose essentiellement sur de bonnes habitudes ali-
mentaires et une exposition raisonnée au soleil.

Dans ce dossier, Jean-Paul  Curtay révèle les graisses précieuses qui redonnent
souplesse à votre peau, les meilleurs aliments pour retrouver un teint rose et
éclatant, ou encore ceux qui vous permettent de bronzer sans vous brûler.

Bonne lecture !
Astrid54

4 conseils de base pour avoir une belle peau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Choisissez les bonnes graisses pour votre peau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Les meilleurs aliments pour protéger votre peau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
 Votre peau reflète votre santé
Introduction
À mon père, Paul Curtay, qui a contribué à faire avancer la dermatologie.
Notre peau est un organe à part entière.
Or cet organe, le plus étendu et le plus lourd de notre
corps, est exposé à de nombreuses agressions : frotte-
ments, rayonnements, pollution…
Comment se défend-il ? Comment se répare-t-il ?
De quoi a-t-il besoin pour se nourrir ?
Peut-on lui donner les moyens d’être plus beau, plus
souple, mieux hydraté, de rester jeune aussi
long-temps que possible? Astrid54
Ni la cosmétique, ni la médecine anti-âge, ni la chirur-
gie plastique ne peuvent grand-chose sur une peau
vieillie. La synthèse des études publiées amène à la
conclusion que pour garder une belle peau, il faut la
protéger et bien la nourrir, d’abord et surtout de l’inté-
rieur (l’extérieur ne vient qu’en complément). C’est ce
que je vous propose de voir ensemble dans ce dossier.
Pour préserver la beauté de votre peau, soigner votre alimentation
est plus efficace que les crèmes anti-rides.
2
Mon père est né en 1914 dans l’Empire austro-
hongrois, dans une partie de la Transylvanie qui a été
par la suite attribuée à la Roumanie.
Son père était un pilier de la vie culturelle et sociale
d’Oradea, où il tenait un « Delicatessen » et un salon
où se réunissaient les intellectuels, dont le « Baude-
laire hongrois ». Puisque entreprendre des études de
médecine lui était interdit à cause d’un numerus clau-
sus frappant les Juifs, il est venu en France à l'âge de
19  ans. D’abord à Reims, où il a été accueilli par un
camarade de lycée, Alexandre Nemeth, qui allait deve-
nir obstétricien, et un des fondateurs de la naissance
sans violence (c'est lui qui a accouché ma mère).
En raison de l’avancée des nazis vers l’Est, mon grand-père
paternel a interdit à son fils de revenir comme il le fai-
sait chaque été. Lorsqu’ils ont envahi la France, mon
père, alors interne en chirurgie à Créteil, s’est replié à
Toulouse avec son patron chirurgien et quelques amis.
Puis à la suite de l'assassinat dans la rue d’un Juif par
la Milice, il s’est enfui en Espagne. Il a repassé la fron-
tière pour devenir médecin de la Résistance. Son bac
roumain n’étant pas reconnu en France, il ne pouvait
devenir docteur en médecine malgré le fait qu’il avait
bouclé ses études. Il avait donc, par précaution, appris
plusieurs autres métiers : podologue, ostéopathe dans
l’école du mari de Françoise Dolto, pisciculteur…
Mais finalement, à la fin de la guerre, ses diplômes
furent reconnus et il obtint la naturalisation française
avant de s’installer comme médecin généraliste dans le
Sentier et de faire valider sa spécialisation en derma-
tologie. Il était toujours à la recherche d’innovations,
ce qui l’a amené à introduire à partir des États-Unis
la pressothérapie des membres contre l’insuffisance
veineuse, à promouvoir la cryothérapie (également
contre l’insuffisance veineuse), à développer les tech-
niques de pointe de la micro-sclérose des varicosités
(de petites arborescences capillaires inesthétiques).
Sa virtuosité manuelle lui a permis de se bâtir une so-
lide réputation. Un jour – je devais avoir 8 ou 9 ans – il
m’annonça qu’il avait fait venir des États-Unis un nou-
vel appareil de dermabrasion contre certaines taches et
nævi, et me demanda si je pouvais l’assister pour faire
des essais sur une… langue de bœuf ! C’est un des sou-
venirs marquants que je garde de mon père.
 Votre peau reflète votre santé
4 conseils de base pour avoir une belle peau
Chacun d’entre nous possède une frontière avec
l’extérieur qui couvre près de 2 m2 et pèse entre 3 kg
(pour la femme) et 5 kg (pour l’homme) : la peau. Elle
représente entre 6 et 7 % du poids du corps !
Plusieurs couches de cellules forment l’épiderme, le-
quel est protégé par deux éléments :
• un film lipidique (qu’il est important de ne pas dé-
caper par des lavages trop fréquents) ;
• et un microbiote très riche : environ mille milliards
de 200 espèces de bactéries, microchampignons,
micro-acariens…
Notre peau est en perpétuel renouvellement. La
couche du fond repose sur un tissu conjonctif qui la
délimite et contribue à sa solidité. Cette couche est
formée de cellules souches qui se multiplient et for-
ment les couches suivantes. Les couches superficielles
dégénèrent et durcissent avant de se détacher.
Les mélanocytes sécrètent la mélanine, un pigment
qui donne sa teinte plus ou moins foncée à la peau et
la protège de l’excès de rayonnement ultra-violet. Un
peu de rayonnement est nécessaire pour produire de
la vitamine D, mais un excès a plusieurs effets indési-
rables, car il concentre du fer (qui est inflammatoire)
et entraîne :
• une dépression immunitaire ;
• des taches ;
• des rides ;
• une diminution des capacités de cicatrisation ;
• et un vieillissement accéléré appelé héliodermie. Ce
vieillissement accéléré s’accompagne d’une perte
d’épaisseur et de capacité à produire de la vita-
mine D.
Les personnes qui ont passé leur vie à prendre leurs
vacances au soleil ont une peau très sèche et ridée, sem-
blable à celle d’un « reptile ». Mais c’est aussi le cas des
marins et des montagnards qui n’ont pas protégé leur
visage des réflexions de la lumière sur l’eau ou la neige.
Les dégâts opérés par l’excès de soleil s’expliquent par
un stress oxydatif et inflammatoire. Une expérience
a démontré qu’une exposition de quelques jours au
soleil accentuait les marqueurs d’oxydation et faisait
baisser les antioxydants comme le bêtacarotène, non
seulement dans la peau mais aussi dans la circulation
sanguine.
1. Le lait dans le chocolat bloque l’absorption des polyphénols.
Le tabac, la pollution aérienne, les inflammations de
toutes sortes ont des effets similaires sur la peau et
accélèrent tous le vieillissement.
Vous pouvez donc en conclure que pour prendre soin
de votre peau, il va être important de :
• trouver d’autres psychotropes que le tabac pour
vous sentir bien ;
• vous exposer intelligemment au soleil ;
• éviter toutes les formes d’inflammation ;
• assainir votre environnement.
Nous allons successivement détailler ces différents
points.
1. Arrêtez de toute urgence le tabac
(et comment faire pour y parvenir)
Comme on repère un alcoolique à son teint coupero-
sé, on repère facilement un fumeur de longue date. Il
a le teint plus terne, qui tourne au gris avec les années.
Une bouffée de cigarette irradie le corps entier avec
un million de milliards de radicaux libres (10 puis-
sance 15) et l’inonde de 4 700 toxiques. Parmi eux : des
métaux lourds comme le cadmium, des éléments ra-
dioactifs comme le polonium et des gaz proches de
ceux utilisés par les nazis dans les chambres à gaz,
comme le zyklon B.
Et l’inconscient vous entraîne à payer pour inhaler
une chambre à gaz portative !
Reprenez les choses en main ! Il existe des drogues al-
ternatives. Une des plus efficaces est le chocolat noir1
à plus de 74 % de cacao, qui a des effets sur le cerveau
semblables à ceux du tabac, en particulier via les neu-
rotransmetteurs de la dopamine (récompense) et de la
sérotonine (qui calme les pulsions).
Un ou deux carrés de chocolat noir peuvent avan-
tageusement remplacer une cigarette, car ils ont des
effets contraires sur le plan santé. Riche en polyphé-
nols, le chocolat noir a des effets anti-inflammatoires
puissants et ralentit le vieillissement au lieu de l’accé-
lérer. C'est tout bénéfice ! Mais déguster un carré de
chocolat noir ne peut se substituer au geste de fumer
et n’est pas suffisant pour garantir le sevrage.
3
 Votre peau reflète votre santé
Il faut pour cela vous donner les moyens de mieux
produire les neurotransmetteurs stimulés par le ta-
bac : en particulier la dopamine et la sérotonine.
Pour ce faire, plusieurs mesures et quelques complé-
ments nutritionnels sont utiles.
Le chocolat noir aide au sevrage du tabac car il stimule les circuits
de la récompense et permet de calmer les pulsions.
Ce que vous devez manger
pour vous libérer du tabac
Consommer de la viande tous les jours empêche le
passage de la tyrosine et du tryptophane dans le cer-
veau. Or ces deux acides aminés sont à l’origine de la
dopamine et de la sérotonine, les deux neurotrans-
metteurs les plus importants pour notre humeur
et notre contrôle pulsionnel. C’est encore pire si la
viande est consommée le soir.
Recentrez donc votre assiette sur les végétaux (de
préférence bio). Si vous ne souhaitez pas arrêter les
protéines animales, faites-en un aliment plaisir pour
des occasions festives2 (mais le midi, pas le soir).
Par ailleurs, un microbiote déséquilibré va détruire
dans les intestins la tyrosine et le tryptophane et sti-
muler l’inflammation, qui est délétère pour la peau.
Pour favoriser les bactéries amicales de votre flore,
privilégiez de nouveau une alimentation à dominante
végétale.
2. Exception faite des femmes enceintes, des enfants et des ados en forte croissance ainsi que des personnes carencées en fer qui ont besoin de
consommer régulièrement de la viande rouge (le temps de remonter leur ferritine). Pour avoir plus de détails sur le pourquoi et le comment
manger de la viande, vous pouvez vous reporter à mon dernier ouvrage Moins de viande, plus de santé. Astrid54
3. Le gluten est inflammatoire pour le tube digestif.
4
Les glucides lents (de préférence sans gluten3) font
l’effet inverse de la viande (et des produits laitiers). Ils
favorisent le passage du tryptophane, précurseur de la
sérotonine, le frein des pulsions, dans le cerveau.
Donc faites plus de place aux légumineuses (len-
tilles, pois, haricots, fèves, lupin jaune…), au soja, aux
céréales complètes (sarrasin, quinoa, petit épeautre,
avoine, riz, amarante, teff, fonio…), aux tubercules
(patates douces, ignames, vitelottes…), aux courges
de toutes sortes.
Les oléagineux (amandes, noix, noisettes, noix de
cajou…) stimulent également la sérotonine.
Réduisez votre stress pour ne plus être
dépendant du tabac
L’envie de tabac augmente indéniablement avec le stress.
Or le nutriment principal antistress est le magnésium.
Malheureusement les apports alimentaires en magné-
sium sont chroniquement très insuffisants : autour
de 200 mg par jour, soit environ la moitié de ce qui
est recommandé, et le tiers de ce qui est nécessaire
compte tenu de l’intensité des stress moyens vécus par
chacun.
Il est donc plus facile d’arrêter le tabac si vous pre-
nez un complément de magnésium. Il doit être sous
la forme de sel absorbable et associé à un rétenteur
cellulaire (la taurine). Le plus dosé du marché est
Magdyn (Bionutrics/Metagenics) : un sachet matin,
midi et soir pendant la phase de sevrage ou en cas de
stress intense, puis un sachet matin et soir.
Il est important de garder cette supplémentation d’en-
tretien, parce que l’alimentation n’apporte pas assez
de magnésium et que nous sommes tous relativement
stressés.
Enfin, vous augmenterez encore fortement vos
chances de réussite en prenant de 500 mg à 1 g de ni-
cotinamide. Cette vitamine épargne du tryptophane
dans le foie au profit du cerveau.
Vous pouvez aussi prendre (mais un mois seulement)
un complexe des vitamines B impliquées dans la pro-
duction de sérotonine (B Complex 100 de chez Solgar,
un comprimé par jour).
 Votre peau reflète votre santé
D’autres mesures peuvent grandement vous aider à
vous libérer de la « chambre à gaz » :
• faire de la natation, autant que possible régulière-
ment (le contact avec l’eau stimule la sérotonine) ;
• injecter du mouvement (quel qu’il soit) dans votre
quotidien ;
• vous immerger dans la nature ;
• méditer ;
• vous exprimer dans des activités créatives…
2. Exposez-vous (raisonnablement)
au soleil
Sans le soleil, nous ne serions pas là. C’est lui qui
engendre dans l’espace-temps la niche dans laquelle
notre petite planète tourne.
Il nous fournit la température nécessaire à la vie (ni
trop chaud comme sur Vénus, ni trop froid comme sur
les planètes plus lointaines). Il permet la production
de l’oxygène que nous respirons et des glucides qui
nous nourrissent grâce à la photosynthèse des feuilles
des plantes. Il nous permet de produire la vitamine D
sans laquelle nos os se briseraient et sans laquelle nos
globules blancs ne pourraient pas nous protéger des
infections. Il nous donne la lumière grâce à laquelle
nous pouvons voir.
De l’histoire de notre peau
Homo  sapiens est apparu en Afrique. Comme l’enso-
leillement nécessitait une forte protection par la mé-
lanine, nous étions tous noirs. Quand Homo sapiens
a migré vers l’hémisphère Nord, il s’est retrouvé dans
un environnement beaucoup moins ensoleillé. Par ail-
leurs il faisait beaucoup plus froid et il a dû se couvrir.
Or la peau noire réduit fortement la capacité à produire
de la vitamine D, et la vitamine D est indispensable pour
différencier les globules blancs qui nous défendent
contre les infections. Si Homo sapiens était resté noir, il
n’aurait jamais pu survivre aux conditions peu ensoleil-
lées et froides du nord. Et pour passer d’une peau noire
à une peau suffisamment claire, cela aurait pris, par les
voies de la sélection naturelle et de l’évolution géné-
tique quelques milliers, voire des dizaines de milliers
d’années. Il aurait été très peu probable qu’il survive
assez longtemps avec sa vulnérabilité aux infections.
Mais, par chance, une nouvelle poussée de glaciation
avait entraîné Neandertal vers le sud, au Moyen-Orient.
Cet hominidé beaucoup plus ancien avait eu le temps
d’évoluer à partir d’Homo erectus pendant 2 millions
d’années. Neandertal était donc de peau claire et
avait, par ailleurs, développé des gènes de résistance
à de nombreuses maladies infectieuses.
Donc lorsque Homo sapiens est sorti d’Afrique via le
Moyen-Orient, il a côtoyé Neandertal. La paléogéné-
tique nous apprend qu’ils se sont croisés, puisque,
exception faite des Africains restés dans le sud de
leur continent, tous les Terriens portent de 2 à 4  %
de gènes de Neandertal, dont ceux qui confèrent une
peau blanche.
Ces gènes permettent de produire de la vitamine D avec
moins de rayonnement solaire, et font bénéficier de
nouvelles résistances à de nombreux agents infectieux.
Une acquisition qui a ainsi pu se faire sur quelques
générations. Sans Neandertal, nous ne serions pas là !
Pour profiter des bienfaits de l’exposition au soleil
sans courir les risques d'un cancer cutané, d'un vieil-
lissement de la peau… les recommandations sont
simples.
Les moments et endroits d’exposition à éviter sont :
• les heures centrales de la journée (de 10 à 14 h, sur-
tout du printemps à la fin de l’été) ;
• la mer et sa surface réfléchissante ;
• la montagne, où les UV sont moins filtrés du fait de
l’altitude et peuvent être réfléchis par la neige.
D’octobre à mars, les rayonnements UV sont faibles. Il
n’y a donc pas de précautions particulières à prendre,
hormis l'absorption de vitamine D, puisqu’on ne peut
pas en produire par la peau.
D’avril à septembre, il suffit de rester à demi-nu 30 mi-
nutes au soleil pour fabriquer à peu près les 3 000 UI
optimales de vitamine D, en évitant les heures cen-
trales, de 10 à 14 h.
Un bronzage progressif est protecteur (évitez abso-
lument les coups de soleil). Les vêtements couvrants
constituent la meilleure protection, en particulier
le T-shirt à manches longues et le chapeau pour les
enfants.
Attention : Du fait de ses effets immunosuppresseurs,
une exposition importante au soleil est contre-indiquée
chez les personnes faisant de l’herpès ou porteuses
d’infections chroniques comme l’HIV ou l’hépatite
chronique. Une exposition intense au soleil peut ac-
5
 Votre peau reflète votre santé Astrid54
croître les proliférations virales internes. Les personnes
concernées ne sont le plus souvent pas averties.
Celles-ci devraient recevoir une supplémentation plus
rigoureuse, notamment en vitamine D.
Quelles protections solaires adopter ?
L’application de crèmes et d'huiles solaires devrait
se limiter aux moments où vous êtes en altitude ou en
mer, ou bien quand vous ne pouvez pas éviter le soleil
aux heures de la mi-journée. Par ailleurs ces crèmes
doivent toujours être bio, sachant que les crèmes et
huiles solaires habituelles contiennent des filtres
chimiques et perturbateurs endocriniens. Ils sont no-
cifs non seulement pour soi-même, mais aussi pour
l’environnement (par exemple pour les coraux et les
poissons).
Toutefois, n’oubliez pas que les rayonnements UV
et la lumière bleue sont aussi responsables de cata-
racte et de dégénérescence maculaire (DMLA), car ils
oxydent les protéines du cristallin et brûlent la rétine.
Le port de lunettes de soleil anti-UVA et anti-UVB
reste donc indispensable pendant les six mois de fort
ensoleillement.
Ces conseils doivent évidemment être adaptés en
fonction de la couleur de la peau : plus une peau est
claire, plus elle est sensible ; plus elle est foncée, plus
elle est protégée.
3. Évitez les aliments qui font
vieillir votre peau prématurément
La peau est sensible à l’inflammation.
Une simple exposition excessive au soleil est inflamma-
toire car elle surmobilise le fer dans les cellules de la peau.
Même des frottements fréquents sur la peau peuvent
être inflammatoires puisque des études ont montré qu’ils
pouvaient engendrer des cancers (cancer du mollet chez
le cavalier, cancer des testicules chez le ramoneur…) !
De nombreux aliments peuvent également aggraver
l’inflammation :
• les viandes : surtout le poulet, probablement à
cause de sa plus grande concentration en bactéries
et virus que la viande de bœuf ;
• les aliments industriels ultra-transformés enrichis
en additifs ;
• les sucres rapides ;
6
• les graisses saturées comme le beurre, le fromage,
l’huile de palme des produits industriels ;
• les acides gras trans des margarines ;
• l’excès d’oméga-6 (très présents dans les aliments
industriels et dominants dans les huiles de tourne-
sol, maïs, pépins de raisin, noix et soja) ;
• la caféine du café, des sodas et des boissons éner-
gétiques ;
• les épices agressives comme le poivre…
Un déséquilibre de la flore du côlon est aussi source d’in-
flammation chronique chez quasiment tout le monde.
Il peut être dû à la prise d’antibiotiques, mais surtout à
une alimentation qui profite aux bactéries pathogènes
comme celle que nous venons de décrire.
Pour favoriser les bactéries amicales de votre flore,
centrez votre alimentation sur les végétaux riches en
fibres, en polyphénols, en oméga-3 et en probiotiques.
Le stress a également de puissants effets inflammatoires,
qui s’expriment notamment par la peau. Cela va de
simples boutons (« ça me donne des boutons ! ») à une
poussée d’herpès, en passant par une dermite sébor-
rhéique. Les mécanismes en sont multiples : sous l’effet
de la noradrénaline, le fer (un violent pro-oxydant et
pro-inflammatoire) entre à l’intérieur des cellules.
La dermite séborrhéique est une réaction inflammatoire
de la peau suite à un stress important.
Par ailleurs, de manière tout à fait inattendue, des
études montrent que la flore digestive est sensible au
stress. Dans les trois jours qui suivent un examen sco-
laire, elle est altérée à 50 % chez des écoliers.
Attention à ces modes de cuisson
qui accélèrent le vieillissement
de votre peau
Les viandes, poissons et céréales ayant subi des
cuissons agressives comme à la poêle ou au four,
présentent du «  roussi  », voire sont noircies. Elles
 Votre peau reflète votre santé

contiennent des molécules de Maillard issues de la
déformation de protéines et de sucres par la chaleur
et la présence de fer.
Ces molécules déformées ne sont plus nutritives et
se déposent dans toutes les cellules, dont celles de la
peau. Elles apparaissent comme des taches de vieil-
lesse qui sont de plus en plus denses avec l’âge et
l’exposition au soleil.
Mais ces pigments, comme la lipofuscine, se déposent aussi
partout dans les organes – dont le cœur et le cerveau – et
accroissent les risques de pathologies dégénératives.
Parmi les nutriments aux puissants effets anti-
inflammatoires, nous pouvons citer :
• les acides gras oméga-3 ;
• les polyphénols ;
• les antioxydants (vitamine C, bêtacarotène, lyco-
pène…) ;
• et le magnésium.
En définitive, pour garder une belle peau, il ne suffit
pas seulement de la protéger de tout agent agressif. Il
faut aussi avoir une alimentation anti-inflammatoire
et bénéfique pour la flore. C’est la base.

Voici comment faire concrètement :

Pour augmenter vos apports en… …privilégiez :

Magnésium Les eaux riches en magnésium, les légumes verts, les oléagineux et les légumineuses.

Vitamine C Les fruits et légumes crus.

Bêtacarotène Les fruits et légumes orange (avec une source de graisse pour mieux l’assimiler).

Lycopène Les tomates (également sous forme de gaspacho, jus, sauces…) et poivrons rouges.

Polyphénols L’huile d’olive, le curcuma, les betteraves, les amandes entières, le thé vert, le thé
matcha, les baies et fruits rouges, violets et noirs, le chocolat noir à plus de 74 %
de cacao, les graines de chia.

Oméga-3 Voir p.10.

Il est parfois nécessaire d'ajouter des compléments à vos apports alimentaires.

Pour le magnésium, vous pouvez vous tourner vers
Magdyn (Bionutrics/Metagenics). Également, un complexe
antioxydant (Aodyn) associé à de la vitamine C : 125 mg
à prendre 3 à 4 fois dans la journée (privilégiez une
forme à avaler pour ne pas acidifier l’émail dentaire).
En fonction de vos apports et de vos besoins, vous pou-
vez être amené à ajouter des capsules d’huile de poisson
et/ou un complexe de polyphénols comme Flavodyn.
Si votre peau est sèche, les oméga-3 en complément sont
importants et doivent être associés à l’acide gamma-
linolénique de l’huile d’onagre ou de bourrache (de 1 à
3 g par jour). Nous reparlerons plus loin de ces acides
gras, nutriments privilégiés de la peau.
4. Limitez les agressions
extérieures sur votre peau
Les polluants flottant dans l’air affectent directement
la peau : particules issues des combustions du diesel,
gaz corrosifs, composés volatils… Villes, campagnes,
intérieurs, transports et lieux de travail en contiennent
des quantités invraisemblables.
Ils sont responsables selon la dernière étude de
67 000 décès prématurés par an rien qu’en France !
Les organes aux premières loges sont les bronches
et les poumons ainsi que… la peau. Astrid54
De très nombreuses mesures de bon sens permettent
de réduire ces agressions :
• vivez autant que possible loin des villes et proche
des forêts, qui ont des effets détoxifiants ;
• évitez les heures de pointe sur les routes ;
• changez régulièrement le filtre de la cabine de votre
véhicule ainsi que ceux des ventilations de votre
domicile ;
• n’achetez jamais de voiture neuve ou de moins de
6 mois qui relargue des composés volatils ;
• mangez bio ;
• achetez des vêtements bio et lavez-les systémati-
quement avant de les mettre pour la première fois ;
• portez des gants quand vous maniez des produits ;
• utilisez des produits ménagers bio…

7
 Votre peau reflète votre santé
200 substances chimiques en moyenne
sur la peau !
Mais une des sources majeures de polluants sur la peau
vient paradoxalement de produits que nous achetons
en pensant nous faire du bien : cosmétiques pour la
peau, les cheveux, les ongles… J’inclus dans ces produits
les savons, shampooings, après-shampooings, etc.
L’industrie ne cesse d’en créer de nouveaux et de sus-
citer par la pub de nouveaux besoins. Résultat : une
Française met sa peau en contact avec en moyenne
200 substances chimiques !
La réalité est que non seulement nous n’avons pas be-
soin de la plupart d’entre eux, mais qu’ils contiennent
une multitude d’agents polluants pour notre peau et
peuvent être dangereux au-delà. Un comble !
Je ne parle pas seulement des perturbateurs endocri-
niens comme les parabènes, mais aussi des conser-
vateurs comme le BHT et le BHA (carcinogènes
probables), de très nombreux produits allergisants :
lanoline, iodopropynyl butylcarbamate, méthyldi-
bromo glutaronitrile, méthylchloroisothiazolinone,
méthylisothiazolinone, des solvants toxiques comme
les éthers de glycol (et le phénoxyéthanol, malgré les
dénégations des autorités).
Les déodorants contiennent de l’aluminium (pro-
oxydant, inflammatoire et facteur de risque de can-
cers du sein), ainsi que du triclosan (un antimicrobien
carcinogène), du cyclopentasiloxane, etc.
Maquillage et rouges à lèvres peuvent aussi contenir des
substances toxiques (voir le comparatif de Que Choisir4).
La grande majorité des cosmétiques appliqués sur la peau contiennent
des substances chimiques qui contribuent à la faire vieillir prématurément.
4. Comparatif substances toxiques dans les cosmétiques - Test ayant porté sur 192 168 produits, une banque de données par catégories créée par
Que Choisir : www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/
5. Comparatif de Que Choisir ayant porté sur 20 523 produits de maquillage, rouges à lèvres, vernis à ongles www.quechoisir.org/
comparatif-ingredients-indesirables-n941/liste/maquillage-ci3/
8
Les ongleries font fureur, mais les produits qui y
sont employés contiennent du formaldéhyde (le for-
mol dont on se sert pour conserver les cadavres), du
toluène et de l’acétone (deux puissants perturbateurs
endocriniens)5.
Une des pires agressions
de la peau : l’eau polluée
L’eau est également polluée.
Un des agents les plus agressifs pour la peau est le
chlore qui sert à désinfecter l’eau. Le chlore a été uti-
lisé comme gaz de combat : il est efficace contre beau-
coup de pathogènes – bien que des parasites comme
Giardia y soient résistants.
Les maladies liées aux piscines chlorées (syndrome de
Brooks, asthme, insuffisances respiratoires) sont désor-
mais reconnues comme des maladies professionnelles.
Les chloramines dérivées du chlore sont des subs-
tances chimiques volatiles irritantes pour la peau, les
yeux et les voies respiratoires. C’est ainsi que la fré-
quentation des piscines élève les risques d’eczéma,
de troubles oculaires, d’asthme, et peut aggraver les
symptômes chez les personnes asthmatiques.
D’autres études mettent en évidence des mutations
sur l’ADN dues à l’exposition au chlore et à ses dérivés.
Cela accélère le vieillissement de la peau et augmente
potentiellement les risques de cancers cutanés.
L’eau du robinet contient énormément d’autres pol-
luants : aluminium, plomb, cuivre, pesticides, médi-
caments, microplastiques chargés de toxiques et de
bactéries… Je recommande donc de placer un filtre à
charbon actif sur sa douche.
Une autre solution consiste à récupérer l’eau de pluie pour
la douche et les autres usages domestiques. Mais étant
donné la pollution aérienne, elle doit, elle aussi, être filtrée.
Préservez votre peau en… la lavant moins !
Paradoxalement, trop se laver est destructeur pour la
peau. On peut s’en apercevoir de façon spectaculaire
chez les personnes atteintes d’un trouble obsessionnel
compulsif qui, ayant la phobie des microbes, se lavent
 Votre peau reflète votre santé
les mains des dizaines de fois par jour. Elles ont des
mains pires que celles des grands vieillards : asséchées,
ridées, crevassées.
Se laver les mains en sortant des toilettes ou avant de
cuisiner, de toucher un bébé, etc., reste évidemment
nécessaire. Mais les dermatologues nous le disent : il
Choisissez les bonnes graisses pour votre peau
Comme tous vos tissus et organes, la peau est un
agrégat de cellules. Et chaque cellule est entourée elle-
même d’une peau, constituée d’acides gras.
Les graisses repoussent l’eau : elles sont « hydro-
phobes ». On peut le constater quand on nettoie un
saladier : les gouttes de graisse forment des bulles flot-
tantes, appelées « micelles », dans l’eau de l’évier.
Les membranes des cellules de votre peau sont donc
constituées d’acides gras. Mais quels acides gras ? Eh
bien tout simplement les acides gras que vous consom-
mez, éventuellement quelques-uns qui peuvent venir
d’un relargage du tissu adipeux où ils ont été stockés,
ce qui revient au même : les acides gras présents dans votre
peau sont les acides gras que vous mangez.
Un acide gras est une chaîne d’atomes de carbone sur
laquelle s’accrochent d’autres atomes. Chaque atome
de carbone peut accrocher quatre autres atomes.
Quand ces quatre postes sont occupés partout, c’est
un acide gras saturé, comme ceux du beurre ou du
fromage.
Quand deux carbones possèdent deux postes non
occupés, ils se raccordent entre eux par une double
liaison. Quand il n’y en a qu’une comme dans l’acide
oléique de l’huile d’olive, on parle d’acide gras
mono-insaturé6.
Quand plusieurs doubles liaisons sont présentes, il
s’agit d’acides gras polyinsaturés. Les doubles liai-
sons peuvent commencer au 6e carbone (oméga-6 des
huiles de maïs ou de tournesol) ou dès le 3e carbone,
6.   On parle aussi d’oméga-9 car c’est sur le 9e carbone que se place cette double liaison.
7.   Une économie qui contribue à entretenir le surpoids.
8.   Menant au « foie gras », la stéatose, qui devient épidémique.
ne faut pas trop se laver au savon (que ce soit les
mains, le visage ou les autres parties du corps).
Il suffit largement de se doucher et de ne passer le savon
que dans les endroits plus risqués : les mains, les pieds,
les aisselles, l’aine, le sexe et le périnée. Par ailleurs, trop
laver les bébés constitue un facteur d’érythème fessier.
parce qu'il y en a beaucoup à placer (oméga-3 des huiles
de colza, de lin ou des poissons gras).
L’absence ou la présence de doubles liaisons et leur
nombre changent complètement les propriétés de
l’acide gras.
À bannir : les graisses saturées
Les acides gras saturés sont inertes et très difficiles à
métaboliser. Ils sont rigides et résistent au rancisse-
ment et à l’oxydation interne.
Ils sont intéressants comme graisse sous-cutanée pour
servir d’isolant thermique – les baleines peuvent avoir
jusqu’à 30 cm de gras pour résister au froid des océans
Arctique ou Antarctique !
Chez nous, un manque d’acides gras saturés (très rare)
pourrait nous rendre frileux. Trop d’acides gras saturés
(ce qui est beaucoup plus fréquent) contribuerait à un
surpoids, associé à une « isolation » trop efficace, qui
réduirait les dépenses de calories pour se réchauffer7.
Un excès d’acides gras saturés, incombustibles, s’accu-
mule aussi dans le foie8, dans les lipides circulants (les
triglycérides), mais également dans toutes les mem-
branes cellulaires, y compris celles de la peau, ce qui la
rend peu souple.
Par ailleurs, ces acides gras saturés favorisent, par plu-
sieurs mécanismes, les phénomènes inflammatoires.
9
 Votre peau reflète votre santé
Évitez les viandes et les huiles
riches en acide linoléique (oméga-6)
Certains oméga-6 peuvent être utiles, en particulier
l’acide gamma-linolénique sur lequel nous allons re-
venir, mais ce dernier est quasiment inexistant dans
l’alimentation.
Parmi les oméga-6, on trouve surtout l’acide arachi-
donique de la viande9, et l’acide cis-linoléique des
huiles de tournesol, de maïs, de pépins de raisin, de
noix et de soja. C’est encore pire s’ils sont déformés
en acides gras trans dans les margarines et produits
alimentaires industriels.
Ces oméga-6 sont souples mais inflammatoires, et
nous en avons beaucoup trop dans l’alimentation : les
agences de santé recommandent un rapport entre
oméga-6 et oméga-3 de 4, alors qu’il tourne plutôt
autour de 18 actuellement !
Le point fort de l’huile d’olive
Les acides gras mono-insaturés ont un point de flexi-
bilité, ce qui les rend déjà un peu plus intéressants au
regard de la souplesse de la peau.
Mais leur intérêt principal est qu’ils permettent de ré-
duire ses apports en acides gras saturés. Par exemple,
dans le modèle méditerranéen, l’huile d’olive rem-
place le beurre.
D’autre part, l’huile d’olive vierge est associée à des
polyphénols comme l’hydroxytyrosol, qui sont beau-
coup mieux absorbés que la plupart des autres poly-
phénols et arrivent à bien passer dans le cerveau.
L’une des graisses préférées
de votre peau : les oméga-3
Les oméga-3 sont les graisses les plus flexibles et les
plus anti-inflammatoires. Mais notre alimentation
nous en apporte trop peu.
Ce sont notamment eux qui donnent la peau la plus
souple et la protègent le mieux des agressions.
Ils favorisent aussi une bonne circulation en amé-
liorant la souplesse des globules rouges qui circulent
dans les capillaires, et la vasodilatation.
9. Précurseur de principes actifs violemment inflammatoires (les prostaglandines de série 2 et les leucotriènes).
10. L’huile de lin est très riche en oméga-3 (environ 50 %).
10
En plus d’être riches en oméga-3, les graines de chia contiennent
des protéines complètes, des fibres et des polyphénols.
Cette bonne circulation dans les capillaires de la peau
contribue à une meilleure nutrition et à la beauté du
teint, plus rose et vivant. Une circulation rétrécie,
comme par le froid ou le stress, donne un teint blafard.
En pratique : les bonnes graisses
à consommer pour votre peau
Nous avons donc intérêt, en ce qui concerne les graisses,
à remplacer les huiles de tournesol, maïs, pépins de rai-
sin, soja ou noix par de l’huile d’olive vierge pour cuire
(sans la faire fumer) et parfois pour assaisonner. Mais
l’huile d’olive est dépourvue d’oméga-3.
L’huile de colza bio, en bouteille de verre, en apporte 9 %,
mais ne peut pas être cuite (les oméga-3 sont détruits
par la chaleur). Elle est réservée aux assaisonnements,
contrairement à ce que prétendent les fabricants.
Mais 9 % d’oméga-3 est encore trop peu dans le contexte
actuel. Surtout en cas d’inflammation ou de surpoids.
Comment avoir plus d’oméga-3
par l’alimentation ?
• Concoctez le mélange d’huiles suivant : 2/3 d’huile de
lin10 avec 1/3 d’huile d’olive vierge, toujours bio et en
bouteille de verre. Ne vous en servez que pour les assai-
sonnements (mais vous pouvez l’ajouter sur n’importe
quelle assiette salée à condition de ne le mettre qu’au
moment de la servir), à raison de 2 cuillérées à soupe
par personne et par jour. À conserver au réfrigérateur.
• Mangez des graines de chia (vous n’avez pas besoin
de les cuire, il suffit de les faire détremper). Elles
sont aussi riches en protéines complètes, en fibres
(bonnes pour la flore) et en polyphénols protecteurs.
 Votre peau reflète votre santé

• Saupoudrez vos plats des graines de lin moulues (à
conserver au réfrigérateur).
Et les poissons gras ?
La pollution des océans est phénoménale. Même les
océans Arctique et Antarctique et les abysses sont pollués
par les métaux lourds, les perturbateurs endocriniens et
les microplastiques. Nous devons donc fortement décon-
seiller la consommation de tout produit de la mer, sauf
certaines algues, aux femmes enceintes et aux enfants.
George et Mildred Burr ont découvert que les oméga-3
et les oméga-6 étaient des acides gras essentiels,
c’est-à-dire que notre corps n'était pas capable de les
fabriquer et que nous dépendions exclusivement des
apports alimentaires. Ils ont montré dès 1929 que la
peau des animaux soumis à des régimes déficients en
acides gras perdait sa capacité normale à retenir l’eau,
entraînant une déshydratation.
Chez l’homme, il suffit de dix jours de régime sans graisse
pour entraîner un déficit en acides gras essentiels.

Les autres catégories de la population pourraient consom-
mer une fois par semaine de petits poissons, moins pol-
lués parce qu'en bas de la chaîne alimentaire : harengs,
maquereaux, sardines, anchois non salés. Mangez-les soit
crus comme les sushis et sashimis, soit marinés comme
les cevice ou les poissons à la tahitienne, soit pochés à feu
éteint pour ne pas endommager les oméga-3.
Si votre peau est sèche ou ridée, ou si vous êtes
exposé(e) à des facteurs accélérant son vieillissement,
les apports alimentaires peuvent être complétés par 1
à 3 capsules par jour d‘huile de poissons11.
Nous avons vu que les oméga-6 étaient inflammatoires,
mais le GLA fait exception, car il engendre une suite
de prostaglandines dites de série 1 qui ont les mêmes
propriétés que les prostaglandines anti-inflammatoires
issues des oméga-3 (prostaglandines de série 3).
Malheureusement, on ne trouve quasiment pas de
GLA dans les aliments. On en trouve surtout dans des
huiles comme celles d’onagre ou de bourrache. Le
nourrisson en profite naturellement, car le lait mater-
nel en contient.

Exemples de compléments en oméga-3

• Eskimo  3 (Métagenics/Bionutrics) – forme liquide,

avec laquelle vous pouvez enrichir les huiles d’as-
saisonnement.
• Mix alpha 3 – capsules (Synergia).
• Oméga-3 Algofit – capsules à partir de micro-algues.

Avertissement : Ne prenez pas ces capsules en cas de

saignement ou de risque de saignement (autour d’une
opération chirurgicale, au troisième trimestre de la
grossesse…) et absorbez-les à petite dose si vous
êtes sous anticoagulants. Astrid54 Huile de bourrache

Le seul oméga-6 bon pour votre

peau : l’acide gamma-linolénique
(GLA)
Avec les oméga-3, l’acide gras le plus important pour la
souplesse, l’hydratation et la protection anti-inflamma-
toire de la peau est un acide gras oméga-6 : l’acide gamma-
linolénique ou GLA. Les études montrent qu’une fois
inséré dans les membranes des cellules de la peau, il en
améliore la souplesse et la rétention d’eau.

Huile d’onagre

11. Demandez la fiche technique pour vérifier l’absence de mercure et de perturbateurs endocriniens.

11
 Votre peau reflète votre santé
Si votre peau est sèche ou ridée, vous pouvez retrou-
ver plus vite une peau souple et hydratée en prenant
3 grammes par jour d’huile d’onagre :
• soit achetée en vrac et ajoutée à vos assaisonne-
ments (1 cuillerée à café par jour) ;
• soit en 6 capsules de 500  mg (par exemple, chez
Daniel Rouillard, Naturelan, Naturpharma…).
Nous avons toutefois la possibilité de produire du
GLA via l’action d’une enzyme : la delta-6-désaturase.
C’est la même enzyme qui permet la transformation
de l’acide alpha-linolénique oméga-3 des huiles de
colza ou de lin en acides gras longues chaînes EPA et
DHA que l’on trouve dans les poissons gras.
Pourquoi il est si difficile d’obtenir de l’acide
gamma-linolénique par l’alimentation
Le problème est que l’activité de cette delta-6-désaturase
est partiellement ou totalement inhibée par plusieurs
facteurs :
• déficits nutritionnels en zinc ;
• excès en sucres rapides, en alcool, en acides gras
saturés, en acides gras trans ;
• stress ;
• infections virales ;
• allergies ;
• diabète ;
• insuffisance hépatique ;
• hyperthyroïdie…
Par ailleurs, cette enzyme décline assez fortement dès
l’âge de 45 ans.
On comprend donc pourquoi il est difficile d’avoir as-
sez de GLA et d’EPA-DHA même en ayant des apports
suffisants dans les acides gras d’où ils proviennent.
On comprend de même pourquoi la peau de tant de
personnes est sèche, parfois fripée, surtout quand elles
avancent en âge. Ce phénomène s’aggrave encore si
elles ont fumé ou si elles se sont exposées de manière
inconsidérée au soleil.
Ce problème dépasse largement la question esthé-
tique. Car si la peau est sèche, cela veut dire que les
membranes des cellules de l’intérieur des tissus et or-
ganes sont sèches, rigides.
Or la souplesse des membranes conditionne beaucoup
de choses : la capacité des globules rouges à se faufiler
12. Le complément contient par ailleurs une forme prémétabolisée de la vitamine B12 : la méthylcobalamine.
12
dans les plus petits vaisseaux, la facilité avec laquelle les
nutriments pénètrent à l’intérieur des cellules, le dyna-
misme de toutes les protéines (transporteurs, récep-
teurs…) fichées par millions dans chaque membrane.
Un manque de GLA et d’oméga-3 réduit l’efficacité de
toutes les neurotransmissions. Au niveau des mito-
chondries, des membranes rigides ralentissent la vi-
tesse de production de l’ATP (notre pile moléculaire).
Une peau, souple, bien hydratée, de belle teinte, douce
au toucher, est un véritable signe extérieur de santé et
un indicateur d’espérance de vie.
Comment bien nourrir votre peau pour qu’elle soit ainsi,
et donc entretenir les membranes de toutes vos cellules ?
La première chose à faire est de donner les meilleures
conditions de fonctionnement à la delta-6-désaturase.
Pour avoir plus d’acide gamma-linolénique,
vous aurez besoin de ce nutriment
Nous avons vu que le zinc était le catalyseur de la
delta-6-désaturase. Or, il est insuffisamment apporté
chez plus de 80 % de la population et il est de moins
en moins bien absorbé avec l’âge, ce qui fait que 100 %
des seniors non supplémentés en manquent.
Par ailleurs le zinc des végétaux est mal absorbé. Le zinc
des produits animaux est le mieux absorbé, mais ceux-ci
sont inflammatoires et on ne les recommande que pour
les personnes ayant des besoins élevés en fer.
Il est donc nécessaire d’inclure un zinc bien absorbé (ci-
trate ou picolinate) dans un complément nutritionnel à
usage quotidien qui apporte tout ce qui peut ne pas être
fourni suffisamment par l’alimentation. Là encore, vous
pouvez vous tourner vers Physiomance Multi de Théras-
cience – 3 gélules par jour – avec des graisses pour per-
mettre l’absorption des principes actifs liposolubles.
Prendre un tel complément est encore plus important
pour les végétariens et flexitariens, leurs apports étant
plus faibles que ceux des omnivores12.
Le zinc est d’autant plus important pour la peau que
c’est lui qui permet la synthèse de ses protéines et la
multiplication des cellules-souches qui lui permettent
de se renouveler en permanence.
 Votre peau reflète votre santé

Par ailleurs, le zinc est indispensable à la synthèse de de la cystéine dans la peau. Comme souvent, tous ces
la kératine et du collagène ainsi qu’à l’incorporation nutriments agissent en synergie.

Les meilleurs aliments pour protéger votre peau

Les acides gras polyinsaturés sont flexibles, mais oxy- soutenus par d’autres qui agissent en synergie : la vita-
dables. Il est donc important de les protéger. mine C et les polyphénols.

Les protecteurs principaux sont solubles dans les Le tableau ci-dessous présente les différents nutri-
graisses : la vitamine E et les caroténoïdes (surtout le ments protecteurs et leurs effets sur la peau.
bêtacarotène et le lycopène). Ces antioxydants sont

Nutriment Effet

Vitamine E Elle se concentre dans les graisses circulantes et dans les mem-
branes cellulaires. Elle est reconnue comme l’antioxydant majeur
capable d’interrompre la propagation de la lipoperoxydation13.
Elle a, par ailleurs, des effets anti-inflammatoires en inhibant la syn-
thèse des prostaglandines de série 2 (inflammatoires).

Vitamine C Elle agit en synergie avec la vitamine E pour protéger des coups
de soleil.
L’association des vita-
Elle renforce le pouvoir antioxydant de la peau et est, par ail-
mines E et C au bêtacaro-
leurs, nécessaire à la réparation du tissu conjonctif.
tène est plus protectrice
Bêtacarotène Il renforce la peau en antioxydants. Celle-ci est alors capable que le bêtacarotène seul
(aliments orange) de mieux résister à l’action des rayonnements ultraviolets, et il vis-à-vis des rayons UVB.
accélère le pré-bronzage.
Le bêtacarotène protège les membranes cellulaires et réduit la
vulnérabilité à l’érythème solaire. Il contre les effets immuno-
suppresseurs de l’exposition au soleil.
Une partie du bêtacarotène est transformée en vitamine A, qui
joue un rôle important dans le renouvellement des cellules cuta-
nées (et la cicatrisation) avec le zinc.

Lycopène (pigment Il semble avoir des effets antioxydants supérieurs au bêtacarotène.

rouge de la tomate) Contrairement au bêtacarotène, le lycopène n’est pas un précurseur de la vitamine A.

En pratique, que manger
pour préserver votre peau ?
• Mangez aussi chaque jour au moins 2 légumes
• De nouveau, tous les végétaux sont recommandés.
Seuls les fruits et légumes crus apportent de la
vitamine C, car celle-ci est détruite par la chaleur.
• Consommez chaque jour au moins 3 fruits, en par-
ticulier : papaye, mangue, melon, pastèque, raisin,
ananas, abricot, pêche, prune, pamplemousse rose,
pomme. Ces fruits sont riches en caroténoïdes et en
polyphénols (ils peuvent aussi être consommés sous
forme de jus, ou, de préférence, de smoothies).
frais, sous forme de crudités, de salades ou de
soupes, en particulier : tomates, carottes, bro-
coli, chou-fleur, choux de Bruxelles, chou frisé,
épinards, cresson, potiron, poivron, laitue. Ils
sont riches en caroténoïdes et en polyphénols
(ils peuvent aussi être consommés sous forme de
jus/smoothies).

13.   La lipoperoxydation est l’équivalent du « rancissement » de nos graisses. Elle joue un rôle majeur dans le processus du vieillissement
cutané. Elle est initiée par les radicaux libres au niveau des acides gras constituant la membrane cellulaire.

13
 Votre peau reflète votre santé

• Remplacez le poivre et les épices inflammatoires par

des aromates et herbes riches en minéraux, an-
tioxydants et autres molécules protectrices : mou-
tarde, gingembre, curcuma, clou de girofle, carda-
mome, romarin, sauge, thym, menthe, ail, oignon,
échalote, fines herbes, shiso…
• Accroissez vos apports en polyphénols en consom-
mant plus de : thé vert, thé matcha, infusions de
rooibos ou d'hibiscus, fruits rouges, violets, noirs (et
leurs jus sans sucres ajoutés), amandes complètes,
chocolat noir à plus de 74 % de cacao, huile d’olive
vierge, curcuma, betteraves, graines de chia…
Le jus de myrtille (et autres jus de baies) sans sucres ajoutés permettent
d’améliorer très facilement vos apports en polyphénols antioxydants.
Pourquoi la vitamine E est
indispensable en complément Si vous êtes exposé(e) à des facteurs de vieillissement
accéléré de la peau (soleil, tabac, pollution, stress, in-
Malheureusement, les teneurs des aliments en vita- flammation…), il est judicieux d’ajouter des complé-
mine E sont très limitées. ments titrés en polyphénols, comme :
• Flavodyn (Bionutrics/Metagenics) : 1 à 2 doses, ma-
L’alimentation n'en fournit en France qu’autour de tin et midi14 ;
4,5  mg par jour, alors que les apports recommandés • Physiomance Grenade (Thérascience) : 1 à 2 compri-
représentent plus du double. Par ailleurs, les doses més matin et midi ;
pour ne pas faire de carence sont de 30 mg, et celles • ou Antiox F4 (Synergia) : 2 à 3 comprimés, matin
vraiment protectrices commencent à 100 mg par jour ! et midi.

C’est pourquoi il vaut mieux prendre un complément
comprenant de la vitamine  E naturelle associée à
l’éventail des antioxydants, par exemple Aodyn (chez
Bionutrics/Metagenics) : 1 à 2 doses par jour avec des
graisses, car la vitamine E et les caroténoïdes ne sont
bien absorbés qu’avec des lipides.
Vous pouvez aussi vous tourner vers Antiox  200 : 2 à
4 capsules par jour (Synergia).
Encore mieux, et surtout chez les seniors (d’autant
plus si vous avez fumé ou si vous vous êtes beau-
coup exposé(e) au soleil), des polyphénols particuliers
peuvent stimuler les réparations de l’ADN : l’acide
rosmarinique, la rutine, la quercétine, la lutéoline.
Vous les retrouverez dans la formule Physiomance
DNAir (Thérascience) : 1 stick par jour pendant 10
à 15 jours15. Vous pouvez associer ce complexe à
500 mg de nicotinamide, qui stimule un autre système
de réparation de l’ADN.

Je vous souhaite de bien profiter de tous ces conseils pour « sauver votre peau ».

Bien à vous,
Astrid54

14. Pas le soir car les polyphénols sont dynamisants.

15. Les cures peuvent aller d’une fois par an à une fois par mois en fonction de l’intensité des problèmes.

14
 Votre peau reflète votre santé
Principales sources et références
Pour en savoir plus sur la peau
et son vieillissement :
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Pour en savoir plus sur la protection
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Les notes et nombreuses références de ce dossier sont
consultables à l'adresse suivante
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Pour en savoir plus
sur les cosmétiques :
www.nouvelobs.com/sante/20160223.OBS5177/
voici-la-liste-des-185-cosmetiques-contenant-des-
substances-preoccupantes.html
Laurence Wittner, Bien choisir ses cosmétiques
15
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gine de plusieurs des protocoles utilisés dans
cette discipline. Il a enseigné des formations
complètes de nutrithérapie au Collège Sutherland, à la Faculté de
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versité Libre de Bruxelles, à Physioenergetik Institut (Vienne), en
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ment en 24 week-ends. Astrid54
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praticien de santé vis-à-vis de malades avec ses lecteurs.
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Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la nutrithérapie dont
Okinawa, un programme global pour mieux vivre et Immuno-
nutrition, manuel familial de résistance aux infections (tous
deux chez Anne Carrière). Il a également conçu Le Parcours
Okinawa, un outil d’accompagnement quotidien composé
pour intégrer en 9 mois les habitudes principales qui ont
contribué à la longévité en bonne santé des anciens d’Oki-
nawa. Jean-Paul Curtay a écrit plusieurs livres dans d’autres
domaines : poésie, éducation, composé de la musique. Ses
peintures, vidéos et autres œuvres figurent dans les collec-
tions de musées comme le Centre Pompidou, le Musée d’Art
moderne de Montréal, le Getty Museum de Los Angeles.
Les sites pour accéder aux différentes formations :
www.ienpa.com, www.cfna.be, www.parcours-okinawa.com
Les dossiers de Santé & Nutrition
Votre peau reflète votre santé
N°99 Décembre 2019
Auteur : Jean-Paul Curtay
Éditrice : Samira Leroux
Assistante éditoriale : Louise Maksimovic
Maquette : Rebecca Luppi
Santé Nature Innovation – SNI Editions
Adresse : Am Bach 3, 6 072 Sachseln – Suisse
Registre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013
CH-217.3 553 876-1
Capital : 100 000 CHF
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ISSN 2296-7729 (Web) – 2504-4907 (Print)