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wami atyananda
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Le Yoga Nldra
une technique
de transformation
Apprenez à dormir
...pour vous éveiller
Gœthe
AVANT-PROPOS
11
Présentation de Micheline FLAK
Diplômée de la Bihar School of Yoga
Q U E L PROGRES 7
TROP-AVO I R ET PLUS·ETRE.
C'est là que la tentation nous saisit de nous tourner vers
l'Orient pour lui subtiliser ses secrets de sagesse. On est fati
gué du « Trop-avoir ,, et on voudrait un « Plus-être )). On
envoie à tous les diables son confort climatisé et on aspue
à se perdre un peu dans les volutes de l'extase, teintée vague
ment d'écologie sur un fond de cithare ou de flûte des Andes.
C'est un peu comme si l'on marchandait avec les peuples du
Tiers-Monde : « Nous vous envoyons nos machines IBM !
Exportez-nous votre sérénité!,, Echange standard. Mais ce
troc est un peu simpliste. La sérénité ne s'achète pas. « Il
faut se travailler ,, disait Paul Valéry.
En fait, on oublie que la sagesse a elle aussi sa méthodo
logie ultra-précise, sa gradation cartésienne, son vocabulaire
technique, ses arides nomenclatures et si nous voulons nous
reprogrammer le cœur, le cerveau et le sexe, il nous faudra
suivre un savant itinéraire avec des guides qualifiés. Vous
trouverez des exigences aussi rigoureuses dans les arcanes
de la Kabbale, de l'Alchimie, du Zen ou du Tantrisme, que
dans la formation dispensée par Polytechnique ou quelque
autre Grande Ecole. YOGA NIDRA est un fascinant manuel
de travail. Il nous montre bien que la Science de L'Etre ne
s'improvise pas. Les professeurs de yoga et les psycho
thérapeutes trouveront ici le savoir et l'expérience d'un
expert. L'Orient s'y connaît en matière de technologie ; mais
c'est la technologie des états de conscience.
Nous autres en Occident, nous avons élaboré une civili
sation matérielle qui a pour but de gratifier les besoins
matériels de l'individu. Nous avons tôt fait d'oublier ses be
soins spirituels. En Inde, c'est le contraire : le mode de vie
a été mis au point pour favoriser l'épanouissement intérieur
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et une sdence considérable a été développée dans un sens
qui s'oppose au nôtre ; si bien qu'aujourd'hui, l'Orient et
l'Occident se retrouvent, ayant chacun en main une moitié
de la roue. Pour que le monde tourne rond, il faudrait que
ces deux moitiés se rejoignent et que la science de l'être et la
science de l'avoir se conjuguent ensemble. L'Inde doit ap
prendre de nous à nourrir l'homme extérieur et nous devons
apprendre de l'Inde à nourrir l'homme intérieur.
SO M M E I L LUC I D E.
Aujourd'hui, il est l'heure pour l'Occidental d'apprendre
l'Eveil. << Est-ce que vous dormez >> ? La question abrupte
que le professeur de yoga nidra pose à ses étudiants en
cours de séance, nous concerne tous. Supposons que menta
lement, vous répondiez : << Oui, je dors ». Alors, vous savez
que vous dormez, et vous êtes lucides, prêts à avancer sur
l'un des chemins qui vous ramène au centre de vous-mêmes.
Prêts à vous éveiller en suivant les directives de la voix
qui vous parle du fond des âges.
L'impulsion du départ est donnée. Vous êtes mûrs pour
vivre la sagesse du sommeil.
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corporelles mettant problématiquement en jeu toutes les artl
culations. Voilà ce qui se voit dJhabitude dans un cours de
hatha-yoga (1). Et c'est une excellente chose pour maintenir
la machine en bon état de marche. Tout ·le monde le sait.
Mais ici, dans cette salle de silence, les gens sont allongés,
sans faire aucun mouvement - pendant près d'une heure.
Si seulement ils étaient assis dans la posture du Bouddha,
on comprendrait qu'ils se livrent à la contemplation, ce serait
une activité plus claire ! Après une heure d'entraînement, ils
n'auront ni parlé, ni bougé, ni dormi. Pourtant quelque chose
s'est passé. Si les directives ont été bien suivies, ces gens
repartent avec un moral meilleur et la vigueur insufflée
au psychisme apporte du tonus à leur colonne vertébrale
et conununique à leur démarche une élasticité qui n'y était
pas tout à l'heure. A la fin de la séance, même le débutant
a senti poindre en lui l'aube d'une certitude : celle qu'on
peut se changer, donner un sens à sa vie et que cela vaut les
efforts de régularité que la pratique demande.
POURQUOI L E YOGA 7
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qui choisit de rester. Il ne lamine pas la personnalité. Il l'élè
pour faire progresser l'être humain sur la voie qui est celle
de son épanouissement.
Il est remarquable que nous cherchions dehors - dans
les d.rogues ou les divertissements - les moyens d'un bien
être qui se trouvent au-dedans. Si nous savons les utiliser,
nous pouvons garder le cou hors des vagues et nous hisser
au-dessus de l'agitation, lorsque nous sommes fatigués, dé
primés ou anxieux. Le vrai remède consiste en un change
ment du niveau de conscience - tout est là.
L'OCC I D E N T A BESO I N D'APPR E N D RE A E LARG I R SA
C O N S C I E N C E.
Le yoga nidra a été mis au point par un maître qui
s'inscrit dans la grande tradition indienne et qui en même
temps connaît bien l'Occident et ses besoins. Avant de voir
qui est cet homme bipolaire, citons quelques cas. Cela nous
donnera une idée de ce que le yoga nidra peut pour nous.
LA SC I E N C E D E LA C O N S C I E N C E.
Ces quelques exemples montrent la variété des situations
où le yoga nidra peut être appliqué, mais aussi ses limites.
On ne peut en attendre des résultats que si l'on a le désir
et la persévérance de s'y livrer d'une manière systématique
et avec un bon guide. A ce compte, l'Orient nous offre un
trésor. Il faut le mériter. Le yoga nidra fait partie de la
science tantrique qu'on peut définir comme la science de la
conscience. Science indispensable à notre époque où l'on sent
bien que ni l'argent, ni les médicaments, ni rien de ce qu'on
appelle le confort, ne suffisent à faire le bonheur. De plus
en plus de « civilisés » pressentent la réalité d'une sagesse
pratique utilisant les données immédiates de la vie quoti
dienne pour trouver, par l'effet d'une discipline librement
consentie, un autre Progrès.
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SWAMI SATYANANDA
La vie et l'œuvre
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Je m'allongeais tranquillement sur un lit ma1s je res
tais éveillé jusqu'à trois heures du matin et à ce moment-là
je tombais dans un profond sommeil. Les jeunes gens se le
vaient à quatre heures du matin, faisaient leur toilette, répé
taient des mantras, accomplissaient leur rituel et disaient
leurs prières. Mais je ne les entendais jamais. Je me levais
à six heures du matin et je retournais à l'ashram, sans savoir
quels mantras ils avaient récités à l'aurore.
Il se trouva qu'un jour une cérémonie eut lieu dans un
ashram proche et les jeunes novices en question furent conviés
à chanter quelques vers en sanscrit. Pendant cette cérémonie,
ils récitèrent« Mangala Charan ».Au moment où ils disaient:
(( A no bhadrech » il me sembla que j'avais déjà entendu ces
mots quelque part et à mesure que j'écoutais, l'impression
du (( déjà entendu » s'imposaï.t à moi. Je ne les avais jamais
ni lus ni écrits, pourquoi m'étaient-ils donc si familiers ? Mê
me après avoir réfléchi, je n'y comprenais rien ; aussi allai
je trouver le Principal qui était assis près des jeunes gens
et je lui posai la question.
Il me répondit que j'avais dormi dans le lieu où les man
tras étaient récités tous les jours et que mon corps subtil les
avaient écoutés. Cette explication directe, simple et véridi
que signa la naissance du Yoga Nidra.
Je pensais toujours autant à ce corps subtil qui était ca
pable d'écouter les paroles. Plus tard, je me mis à lire et à
pratiquer les enseignements des Tantras et je compris que le
corps subtil était quelque chose qui pouvait s'imprégner d'un
savoir. Ceci me persuada qu'une personne endormie pouvait
recevoir un eJlfleignement de la même manière qu'une per
sonne qui était à l'état de veille et je retournais ceci dans
ma tête pendant quelque temps.
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maternelle au même titre que le hindi. Il aime à raconter
qu'il a lu la Bible avant la Bhagavad Gita ( 1 ) . Il découvre
le Ramayana ( 2 ) en même temps que Shakespeare. Lt!cteur
vorace et universel, il aborde Darwin, Rousseau et Karl Marx
envers qui il éprouvera un intérêt passionné pendant l'ado
lescence. Ses études sont brillantes. Il témoigne d'une intelli
gence précoce, aidée par une mémoire phénoménale, qui le
rend apte à restituer mot pour mot un livre qu'il a lu une
seule fois.A l'âge de 14 ans, il fonde une petite revue nommée
Ma (mère). Il y écrit des hymnes nationalistes qui sont sur
toutes les lèvres. En patriote, il soutient la cause d'une
culture indienne qui devra rompre les amarres d'avec la Cou
ronne anglaise.
Sa carnere de rebelle s'annonçait bien. Comme
Aurobindo (3), son contemporain, il semblait taillé pour
une carrière de leader politique. Une profession libérale l'at
tendait peut-être. A l'âge de 15 ans, il est déjà en Faculté,
où il obtient coup sur coup trois diplômes : neurophysiolo
gie, art vétérinaire et philosophie. On aperçoit la variété de
ses champs d'intérêt et en particulier son goût pour la re
cherche fondamentale.
R E N CONTRE AVEC LE TA N TR I S M E.
C'est à eette époque qu'il fréquente ses premiers maîtres
tantriques. Ceux-ci étaient des thaumaturges doués, paraît-il,
de siddhis- de «pouvoirs >>. Ils vont le sensibiliser très jeune
à la science précise des Tantras, qui réclame un équilibre par
fait entre la vie des sens et la connaissance des lois invisi
bles aux yeux des profanes. Le jeune licencié commence déjà
à se demander si la course aux diplômes et la réussite dans
le monde lui offriront ce qu'il cherche. Il ressent depuis tou
jours un appel au dépassement, sans pour autant éprouver
de dégoût vis-à-vis du monde. Pourtant, il a autre chose à
y faire que l'homme du commun.
Tout jeune, et sans le vouloir, il a accès à des états de
conscience particuliers. Il lui arrive de perdre conscience de
son corps et de s'en sentir dégagé. Lorsqu'à dix ans, le même
phénomène incompréhensible pour lui, se réitère, il en parle
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à ses parents, qui s'inquiètent. On veut le montrer à un méde
cin formé à l'occidentale. Il ne s'en trouvait pas dans les pa
rages. Heureusement ! ( 1 )
L e père était doté d'une tournure d'esprit bien carrée,
mais à certains égards, il avait la foi du charbonnier, et
nourrissait une révérence très indienne pour un maître spi
rituel, un vieux sage réputé, que ses périples amenaient
j ustement à passer par Almora. Lorsqu'on lui présenta le
cas de l'enfant, le guru eut ce diagnostic : « Qu'il continue
ses études. Il n'est pas malade. Sa destinée est marquée par
le rayonnement spirituel. Qu'il soit élevé en conséquence >>.
Les parents avaient donc décidé de bonne heure, que leur
fils serait swami. Il nous faut interrompre un instant cettr:
biographie pour définir le terme.
U N H O M M E E N MARC H E .
Souvent, ils furent forcés d e vivre dans les forêts l'ascèse
des ermites. Souvent aussi, les rois venaient de loin leur de
mander conseil. Ces hommes des forêts apparaissent à travers
les millénaires, comme des phares inébranlables au sein des
remous de l'histoire. Leur fidélité à l'Esprit était et reste tou-
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jours indépendante des régimes et des églises. Ils n'obéissent
qu'à leur conscience, bien que se rattachant à une appella
tion particulière selon la lignée des gurus dont ils se récla
ment. Swami Satyananda appartient à celle des Saraswati ( 1 ) .
I l porte l a robe orange - l e dhoti - e t le crâne rasé, mais i l ne
pratique aucun culte. Il est yogi et sa vocation est univer
selle. Eventuellement, le prêtre peut aussi bien être yogi ; il
n'y a pas de fossé entre les croyances qui se réclament au
thentiquement du Principe. Mais le yogi qui a prononcé les
vœux du « sannyas » et reçu le dhoti, sait que son refuge
ne sera jamais plus le jardin, ni le temple. Il est un homme
en marche. Il ne fuit pas le monde, mais, même au cœur de
l'action, il sera toujours au-<lessus de la mêlée.
Notons ceci : la sœur aînée de Satyananda poursuivait
parallèlement à lui, des études à l'école de filles du couvent,
et elle avait décidé de prendre le voile. C'est là un fait qui
donne bien la mesure de ce que peut signifier l'œcuménisme
dans un pays comme l'Inde. Une fille carmélite, un fils swa
mi, cela pour les parents n'avait rien de contradictoire !
G RA N D ES R E N C O NTRES.
A 17 ans, le jeune homme quitte le foyer familial avec
70 roupies en poche. C'est très peu, mais il est riche d'espoir.
Il est en route avec tous ceux qui, avant lui et en même temps
que lui, partent et toujours partiront en quête de connais
sance. Ses pas le mènent d'abord - peut-on parler de ha
sard ? - chez des hommes remarquables : d'abord Gandhi,
dont il sera pendant un temps le secrétaire particulier, puis
un maître tantrique de valeur. Il restera 9 mois près de ce
dernier. La tentation de rester est grande. On veut retenir ce
jeune homme doué, mais il part, car il sait qu'il n'a pas trou
vé le maître qu'il attend. La rencontre avec Swami Sivanan
da à Rishikesh va orienter son existence. Il a reconnu en lui
son guru. Le guru reconnaît en lui son disciple. Ce dernier
va rester à ses côtés pendant 12 ans, durée traditionnelle d'une
formation yogique complète. Comme le mot de « guru » a été
dénaturé en Occident, et qu'il y a même souvent mauvaise
presse, il est difficile de rendre compte du prestige dont peu
vent jouir des maîtres authentiques dans les civilisations tra
ditionnelles.
Les livres de Romain Rolland, Jean Herbert, Satprem et
Arnaud Desjardins en France, ont réussi à faire connaître et
aimer des figures prodigieuses comme celles de Ramakrishna,
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Aurobindo, Ramana Maharshi, Mère, Ma Ananda Môyi, Ram
das ou Sivananda. C'est ce dernier - une figure de grand
saint moderne- qui fut le guru de Satyananda.
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suets comme «humble» et «magnanime». Des visiteurs s'éton
naient de voir ce guru infatigable, auteur de plus de 200 li
vres, faire irruption dans leur « kutir », une tasse de thé im
promptue pour eux à la main.
En revanche, parfois il disparaissait pendant plusieurs
j ours. On le cherchait, on ne le retrouvait nulle part. Il reve
nait d'on ne sait où, chargé des énergies nécessaires pour
poursuivre son œuvre de bâtisseur, de médecin, de prédica
teur. Il fut, de son vivant, très attaqué et ridiculisé par ses
pairs ( 1 ) . On l'appelait Swami Propaganda! Il s'était donné
pour tâche de répandre le yoga, resté j usqu'à lui l'apanage
de quelques élus, et il voulait, lui, en homme du xx· siècle, le
transmettre généreusement aux hommes ordinaires, sans dis
tinction de caste et ou de couleur, qu'ils fussent indiens ou
européens. Des quatre points cardinaux, les gens arrivaient
à Rishikesh. Aujourd'hui encore, on remarque chez tous les
disciples de Sivananda, une ouverture considérable au mon
de occidental. Il semble qu'elle ait été particulièrement en
couragée chez le jeune Satyananda, puisqu'il reçut pour mis
sion de devenir un propagateur du yoga sur la scène inter
nationale. Sivananda n'était jamais sorti de la péninsule
asiatique. Satyananda sillonne le monde et, comme son maî
tre, il pense que les moyens modernes de diffusion peuvent
être utilisés pour faire connaître, aimer et pratiquer l'anti
que science dans tous les continents ( 2 ) . Il se plaît à dire :
« Le Yoga, héritage d'hier, est la culture de demain ».
U N E I N DEPE N DAN C E RAD I CALE.
Parmi les maîtres contemporains, l'auteur du yoga nidra
se distingue par son côté révolutionnaire, mais il reste l'hom
me des racines, très attaché à la connaissance traditionnelle.
Il affirme que la vérité immuable doit s'adapter à l'esprit
des temps.
Homme intrépide et sans tabous : « J'ai connu toutes les
réalités », dit-il, et il faut prendre cette affirmation à la lettre.
Il témoignait dès sa jeunesse d'une indépendance radicale,
qu'il n'a pas perdue et qui l'invite à se situer aujourd'hui plus
que jamais au-dessus des conformismes, de tous les confor
mismes, même lorsqu'ils se réfugient dans les cercles yogi
ques, encore très empreints de préjugés victoriens.
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de plus un centre d'expériences et de recherche où le savoir
millénaire du yoga est confronté avec les dernières décou
vertes scientifiques.
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YOGA NID RA
de Swami SATYANANDA SARASWATI
LE YOGA ET LE M E NTAL
Le yoga est la science de la juste manière de vivre. Le
yoga convient aux personnes qui désirent changer intérieu
ment, qui ne sont pas satisfaites de l'état de choses actuel ni
au dedans ni au dehors d'elles-mêmes, et qui désirent une
transformation radicale.
Littéralement, le mot yoga signifie : union, communion,
mieux encore : fusion. « Yoga » signifie aussi le processus par
lequel se fait la réintégration de la conscience inférieure dans
la plus haute et la plus puissante conscience de l'homme. Il
signifie aussi union entre la personnalité intellectuelle,
c'est-à-dire les forces conscientes, et les forces subconscien
tes et inconscientes de l'homme. «Yoga» est un terme généri
que qui englobe beaucoup de choses, telles que asanas, pra
nayama, ésotérisme, méditation, activité désintéressée, aban
don de soi à la puissance suprême, expérience de la super
conscience et éveil des facultés et des capacités du mental.
Dans le yoga, il y a quatre voies principales pour le trai
tement des différents types de tensions. Ce sont le bhakti
yoga : dévotion et abandon de soi à Dieu ou au guru ; le
karma yoga : travail parfait, accompli dans un parfait déta
chement ; le raja yoga : contrôle mental, incluant asanas,
pranayama et méditation ; et le jnana yoga : analyse appro
fondie et recherche de soi menant à la sagesse. Ce sont les
yogas qui sont mis en lumière dans la Bhagavad G ita et les
Yop Sutra de Patanjali.
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Raja Yoga.
Dans le monde moderne, le Raja yoga est le plus cou
ramment pratiqué de tous les yogas et c'est de tous, celui
qui correspond le mieux à la conception que les gens se font
du yoga. Les pays occidentaux l'ont adopté, bien qu'il ne ré
ponde pas à leurs critères de connaissance intellectuelle ; ceci
en raison de son efficacité. Le Raja yoga convient à chacun
quelque soit sa nature, car il réunit toutes les exigences de la
vie spirituelle, de ses débuts à son sommet. Le yoga nidra est
une méthode de Raja yoga. Ces dernières années ont vu la
popularisation du mysticisme de l'Inde en Occident, et cela
a donné un essor considérable. au bhakti yoga. Cependant,
le Raja yoga reste la forme de yoga la plus répandue.
Le Raja yoga a trait à la conscience et à ses diverses ma
nifestations : conscientes, subconscientes, inconscientes et
superconscientes. L'exposé cla ssique du Raja yoga se trouve
dans le livre appelé Yoga Sutra, un ensemble magistral
de 196 aphorismes écrits par Patanjali, sage des temps an
ciens, peu avant la naissance du Christ ( 1 ) . Patanj ali a divisé
la voie du Raja yoga en huit étapes, qui débutent par les rè
gles élémentaires visant au changement de caractère chez
l'individu, et s'achèvent sur le stade ultime de Samadhi ou
réalisation du Soi. Les étapes sont les suivantes :
Etapes préparatoires ou externes :
1. YAMAS (code social) .
2. NIYAMAS (code personnel ) .
3. ASANAS (postures) .
4. PRANAYAMA ( contrôle du prana, ou force de vie ) .
5. PRATYAHARA (retrait des sens) .
Etapes les plus élevées ou internes :
6. DHARANA (concentration) .
7. DHYANA (pure méditation, c'est-à-dire concentration
spontanée) .
8. SAMADHI ( superconscience) .
Alors que les quatre premiers stades de ce yoga ne se
réfèrent qu'à des pratiques spécifiques, les quatre derniers
se rapportent autant à des niveaux de conscience qu'aux tech
niques nécessaires pour les atteindre. Au début, on opère
4!1
un retrait de la conscience dans l'état de pratyahara, puis on
l'élargit aux dimensions du samadhi, lequel selon Patanjali
n'est atteint que lorsque toutes les étapes précédentes ont
été maîtrisées correctement.
Hatha yoga.
On a déj à pu se rendre compte que le yoga embrasse un
champ très vaste, mais dans la conception populaire, il se
réduit encore aux exercices physiques ou postures (asanas)
et aux exercices respiratoires ( pranayama) qui, ensemble,
constituent le Hatha yoga. Les asanas et le pranayama sont
très importants mais il faut insister sur le fait qu'ils ne sont
que des préliminaires.
Les exercices prétendus « physiques >> du Hatha yoga
ne donnent pas que des bénéfices touchant à la santé, béné
fices tels que réduction de poids, raffermissement des mus
cles, traitement de beauté et traitement de troubles tels que
sinusite, ulcères et asthme. Les scientifiques ont également
découvert que les postures et les respirations influencent les
états négatifs au niveau du mental et du vital, états qui se
manifestent sous la forme de désordres psychiques. Des états
négatifs, tels que agitation, anxiété, névrose, insomnie et
soucis, peuvent être guéris de manière sûre par la science
yogique des postures. Celles-ci éliminent certes les problè
mes et défauts physiques, mais de plus, elles influencent et
stimulent les différentes glandes qui agissent sur les émo
tions.
Méd itation.
Lorsqu'on en vient aux techniques de méditation, on
s'aperçoit qu'il existe des centaines de méthodes pour « aller
à l'intérieur » de la perception du dehors à la perception du
dedans. Le yoga donne à la méditation un rôle central
C'est une méthode très efficace pour amener la relaxation
mentale et physique, et pour libérer l'esprit de-s tensions et
des complexes profondément enracinés. En Occident, on con
sidère la méditation comme le processus de contemplation
d'une idée particulière, mais on la définit ici comme un pro
cessus de développement de la perception, grâce à laquelle
nous essayons de nous rapprocher de notre moi supérieur.
Dans la méditation, on essaie d'acquérir la complète con
naissance du mental, et en même temps d'opérer un entraî
nement et un contrôle de ses potentialités infinies. La mé
thode n'est pas tellement difficile, mais il s'agit de trouver
une technique adaptée à chaque personne. Toutes les tech
niques visent à amener l'individu du retrait des sens à la
41
concentration, étap� où la pure méditation (dhyana) peut se
produire spontanément. Beaucoup de gens pourront confir
mer que la Méditation Transcendantale, qui est une forme de
mantra yoga, s'avère être une méthode efficace pour y arri
ver. Mais il y a beaucoup d'autres techniques qui sont tout
•aussi efficaces, telles que le japa yoga, ajapa japa, mantra
siddhi yoga, yoga nidra, antar mauna, chidakash dharana,
tratak, nada yoga, prana vidya et kriya yoga ( 1 ) . Parmi ces
méthodes, les deux plus utiles pour l'homme moderne sont
le japa yoga et le yoga nidra.
La méditation elle-même vient spontanément, mais pour
y arriver, il nous faut passer à travers tout un processus de
relaxation. Ceci s'effectue en se retirant de l'environnement
extérieur, pour plonger à l'intérieur de soi-même (2) . Vous
détournez progressivement votre perception du monde exté
rieur : de votre corps, de votre respiration, de votre cons
cient, de votre subconscient et aussi de votre inconscient, cet
te dernière étape étant fort difficile. Dans le yoga, on dit que
lorsque la conscience s'est dégagée de tout cela, une com
plète relaxation survient et alors la vraie méditation com
mence. Dans le système de Patanjali, ceci représente toute
la pratique de pratyahara, dharana et dhyana.
Le symbole psychique.
Nombre de techniques précédemment citées arrivent à
pratyahara par la pratique systématique de la prise de cons
cience du corps, du souffle, des bruits, et par la répétition
de mantras. Le retrait des sens est obtenu d'une part en
concentrant le mental, et d'autre part en le maintenant ab
sorbé dans la perception d'éléments intérieurs, de manière
qu'il oublie le contexte extérieur. Quand pratyahara est
atteint, le mental devient parfaitement centré et le pro
blème se pose de savoir comment maintenir la conscience
sur ce point particulier et comment demeurer dans cet état
d'intériorité. Si l'on persiste dans pratyahara, la conscience
se retire complètement dans l'inconscience, c'est-à-dire qu'on
s'endort. Pour cette raison, lorsque la conscience se réduit à
une aire limitée, on choisit un symbole psychique comme
objet de concentration. Ce doit être un objet concret plutôt
qu'une idée abstraite, un objet qui ait une forme. Par exem
ple une figure humaine, de haut niveau spiriiuel, ou alors
47
nne fleur de lotus, un triangle, le symbole d'un chakra, W1
œuf d'or ou un simple mandala ou yantra. Cela peut aussi
être un mantra qui s'est projeté dans sa propre forme ou son
image. Dans le yoga nidra, on vous propose des symboles
de cet ordre.
I mages subconscientes.
A ce degré de notre pratique, la perception se déplace
dans le domaine du subconscient. Il arrive, surtout au début,
lorsque vous essayez de vous concentrer sur votre image ou
sur votre symbole psychique, que nombre d'autres images
surgissent et viennent troubler et distraire votre attention.
Ces images représentent en fait des éliminations subconscien
tes, des expressions symboliques des couches plus profondes
de votre personnalité. Dans le yoga, on les nomme samskaras,
ou impressions qui forment la trame d'un mental centré sur
l'égo ; dans la psychanalyse occidentale, on les décrit sous l e
nom d'inhibitions, complexes, refoulements, névroses, fantas
mes, phobies et psychoses. Elles sont la cause de nos tensions
profondes et de la constante agitation du mental ; elles rési
dent à la source même de notre comportement. Elles condi
tionnent nos pensées et nos expériences conscientes, et nous
forcent à agir selon certains modes prévisibles. Dans le yoga,
il est très important de purger la personnalité malade de ces
manifestations, si l'on désire progresser.
Ce matériau subconscient émotionnellement chargé, at
tend en permanence au seuil de notre mental l'occasion de
s'exprimer, de se manifester, et commence à émerger dès que
la relaxation musculaire et mentale est réalisée. Il n'est pas
nécessaire, ni même souhaitable, d'analyser ces impressions,
mais elles doivent être éliminées si l'on veut parvenir
à des niveaux plus profonds de méditation. Quand elles
commencent à surgir, ces images peuvent prendre des
formes déconcertantes ou même effrayantes, telles que dé
mons, dragons, fantômes, serpents, monstres, etc... mais peu
à peu ces figures changent d'aspect et l'on commence à voir
de merveilleux j ardins, des lacs sereins, des paysages har
monieux, de saints personnages et soi-même en paix, toutes
ces images étant des représentations variées du moi supé
rieur. Quelles que soient vos expériences ou vos images, il
est très important de rester détaché ; regardez-les simple
ment comme des séquences qui se déroulent sur un écran de
cinéma en face de vous. Il ne vous faut que rester conscient,
en témoin détaché. Cette attitude va vous permettre de rom
pre vos attachements, grâce à elle vous vous libérerez de vos
samskaras ou << impressions ». Vient un moment où toute
48
image cesse de surgir. Cela peut se produire après des mois
ou des années de pratique de la méditation. Alors vous vous
établissez fermement dans l'état de pure méditation ou
dhyana.
Le yoga nidra est une méthode complète de méditation qui
vous guide de pratyahara à dharana, pour aboutir à dhyana.
Sous sa forme simple, elle représente une méthode de retrait
des sens conduisant à la relaxation, mais les stades les plus
hauts et les plus subtils, sont également accessibles à l'étu
diant qui persiste dans sa pratique. Le chapitre suivant donne
un aperçu du yoga nidra en tant que méthode de relaxation
et méthode de méditation.
49
et fessiers. Par « rotation de la conscience >>, nous entendons
ceci : on demande au mental de penser à ces centres pen
dant un temps et dans une séquence ordonnée, telle que
doigts, paume, poignet, coude, épaule, etc. et l'on procède de
la même manière en suivant düférents circuits bien définis
du corps. ll est donc possible de faire circuler la conscience
selon différents circuits, soit à la surface du corps, soit selon
des itinéraires internes, tels que l'appareil digestif, l'appareil
respiratoire et les structures du squelette. C'est comme un
petit train qui se déplace sur tout un réseau de chemin de
fer. Il suffit de deux ou trois rotations dans tout le corps pour
amener la relaxation physique et même un degré appréciable
de relaxation émotionnelle et mentale.
Puis cette relaxation est approfondie en dirigeant l'atten
tion sur le souffle. On ne cherche alors qu'à prendre cons
cience de la respiration, sans essayer de la forcer ou de la
modüier. On pourra la sentir dans les narines, dans la poi
trine, ou dans le passage qui se situe entre le nombril et la
gorge. Il est courant d'y adjoindre un compte à rebours, qui
ajoute à l'efficacité. Cette pratique sert à parfaire l'état de
relaxation physique, et ramène le champ de conscience à un
espace encore plus restreint.
Relaxation émotionnelle.
Ensuite vient la relaxation sur le plan des émotions ou
sensations. Nous arrivons à un stade mental où les sensations
sont volontairement amenées à la surface, puis éliminées ou
rejetées. A ce stade, le mental a cessé de réagir aux informa
tions venues du dehors ou du corps, et les sens lui sont sou
mis, ce qui constitue une inversion du cheminement habituel
des sensations. Des sensations dotées d'une forte charge psy
chomatique sont rappelées ou éveillées, éprouvées aussi in
tensément que possible, puis congédiées. Ces sensations com
prennent en particulier la chaleur, le froid ; la douleur, le
plaisir ; la lourdeur, la légèreté, aussi bien que l'amour, la
haine, la jalousie, la peur et la colère. C'est une pratique qui
développe le pouvoir de notre volonté sur nos émotions, tout
en amenant la relaxation sur le plan émotionnel qu'on purge
des sensations déplaisantes.
Rotation de la conscience.
De cette manière, les stimuli extérieurs sont sensible
ment réduits et l'attention est ramenée sur le corps. La phase
suivante de la technique consiste alors en un retrait de la
conscience du corps. Encore une fois, nous allons délibéré
ment, concentrer toute notre attention sur le corps. On fait
évoluer la conscience à travers les différentes parties du corps
un certain nombre de fois de la manière déjà décrite, et après
un temps, on s'aperçoit que le mental manifeste une forte
tendance à l'introversion. De plus, l'état de relaxation ainsi
créé sert à réduire considérablement l'arrivée au cerveau des
stimuli.
A ce stade, la sensation majeure qui persiste vient du
sol sur lequel repose le corps. En conséquence, il est utile de
focaliser l'attention sur la surface ou les points de contact
entre le corps et le sol. Ce genre de concentration peut natu
rellement se déployer dans une sensation de légèreté - l'im
pression de planer au-dessus du sol; et de lourdeur - l'impres
sion de s'enfoncer dans le sol, si on le désire, mais normale
ment la phase suivante de la pratique concerne la prise de
conscience du souffle. A ce stade aussi, il est possible d'intro
duire des éléments de visualisation, par exemple de perce
voir son corps comme s'il était vu de l'extérieur. .
L'introversion du mental est encore accentuée par la
prise de conscience du souffle. C'est là une pratique subtile,
au cours de laquelle il est important d'éviter tout effort phy
sique et toute tentative pour modifier le souffle. Cela achève
52
le pratyahara du corps physique et aide aussi à parfaire le
pratyahara du corps subtil ou pranique.
De la même manière on peut poursuivre la pratique sur
le terrain des émotions ou des sensations psychosomatiques.
On opère une sorte de voyage de la conscience parmi un en
semble de sensations, d'abord d'un caractère physique, telles
que légèreté et chaleur, puis d'un caractère plus mental com
me celles de douleur, de plaisir, et si l'on veut de colère, de
peur, de jalousie et d'amour. On peut effectuer cette pratique
en se remémorant et revivant des émotions du passé ou en
éveillant ces émotions d'une manière progressive, dans les
diverses parties du corps, comme on le fait dans la rotation
de la conscience.
Visual isation.
Le yoga nidra se poursuit avec la pratique de la visuali
sation qui est comme « le voyage organisé >> du mental. De la
sorte, ce dernier est complètement introverti, tout en conti
nuant à écouter la voix de l'instructeur. Dans les autres for
mes de méditation, cela équivaut à la phase où des pensées
et des images de toutes sortes commencent à émerger des
niveaux conscient et subconscient et troublent la concentra
tion. Dans yoga nidra, au lieu de refouler ces impressions,
nous les utilisons. L'approche sera la même qu'auparavant :
on fera circuler la conscience à travers des images et des pen
sées choisies, afin de désactiver leur puissance de dispersion.
On aura recours à des images et des symboles capables de
remuer j usqu'aux tréfonds le contenu du mental pour le ra
mener en surface. Lorsque ce processus d'assainissement est
entamé, il continue souvent de lui-même. On a une idée de
ce phénomène dans la pratique appelée Chidakash dharana,
ou « conscience de l'espace intérieur >> où l'on devient le té
moin détaché des trains de pensées et d'images qui surgissent
comme des bulles.
L'un des moyens les plus efficaces d'activer le mental,
est d'énumérer une longue série de différents objets, selon
une succession rapide et rythmée ; c'est ce que nous appe
lons les « images rapides ». Une autre manière est d'assem
bler les images sous forme d'histoires. Bien qu'au début ces
images puissent seulement être « imaginées », on peut, par
la pratique régulière devenir capable de visualisations très
poussées. Pour des gens bien entraînés, il peut suffire de ne
nommer que quelques images-clés qu'on leur laisse le soin
de développer. Les meilleures séquences de visualisations
sont celles qui ressortent d'une expérience personnelle vécue
par l'instructeur.
Dharana.
Ces visualisations qui viennent après pratyahara, nous
conduisent à son but même, à savoir la concentration ou dha
rana.
La vision d'images agit sur d.eux plans : 1 ) elle déve
loppe la puissance de visualisation ; 2) par leur capacité à
susciter des associations, ces images éliminent du conscient
et du subconscient les éléments perturbants. A ce stade, votre
mental est parfaitement concentré et vous êtes prêt pour la
pratique de dharana. Là, votre vigilance est maintenue sur
un objet particulier pendant un certain temps. Dans nombre
des techniques proposées ici, on a recours à l'image de
« l'œuf d'or » ; c'est un symbole psychique très puissant qui
est particulièrement adapté à la concentration. La médita
tion pure est la projection consciente de cet objet dans l'in
conscient. Alors la distinction entre inconscient et conscient
cesse, et toutes les imagea d'ordre psychologique aussi.
SankalpL
Les couches les plus profondes du subconscient sont très
sensibles aux suggestions de la volonté consciente. Yoga nidra
nous donne accès A cette région, et nous induit dans un état
de très haute réceptivité à la suggestion consciente. Les sug
gestions formulées A ce moment seront soutenues par la force
formidable du subconscient et pourront alors exercer une
grande influence sur la personnalité de l'individu. Le san
kalpa est un ordre direct donné par le conscient au sub
conscient. La puissance du subconscient finira par faire émer
ger cet ordre au niveau conscient, et cela se manifestera d'une
manière effective dans votre comportement.
Comme nous l'avons vu, le contenu du subconscient
(samskaras) exerce une influence majeure sur notre mode
de pensée et de perception et également sur notre manière
d'apparaître aux autres. A supposer que nous exprimions et
éliminions les samskaras déjà existant, nous en créons de nou
veaux. Les pensées et les actes d'aujourd'hui sont influencés
par l'expérience passée et l'expérience d'aujourd'hui déter
mine notre comportement à venir. Ce cycle de l'action et de
la réaction est connu sous le nom de karma. Il est responsa
ble de toutes les régressions, stagnations et progressions dans
la vie.
Nous ne sommes pas les victimes impuissantes du destin,
car chacun de nous a le pouvoir de modeler sa propre struc
ture mentale. Le sage développe sa personnalité, en se tra
vaillant lui-même, et en installant de propos délibéré des
64
comportement et des désirs de nature positive. Il n'est aucune
personnalité qui ne puisse être réformée et aucune peur ni
obsession si profondément enracinées, qu'on ne puisse élimi
ner ; le germe du changement est le sankalpa qui est formulé
dans le yoga nidra.
Souvent, nous avons pris des résolutions superficielles
pour venir à bout d'une habitude indésirable. Quelqu'un peut
essayer de changer sincèrement, mais échouer. C'est parce
que sa résolution ne travaillait qu'au niveau de la conscience
intellectuelle et non en profondeur. La résolution n'était pas
soutenue par la force de volonté de l'être profond qui doit
agir pour mener la résolution à terme. Cependant, la même
suggestion formulée en état de yoga nidra est fermement
plantée dans le subconscient, afin de laisser agir son pouvoir
inhérent et le diriger vers des fins constructives. La tendance
spontanée des samskaras à s'exprimer à travers l'esprit cons
cient, sera amenée à travailler pour nous, au lieu de travail
ler contre nous.
L'autosuggestion est une technique puissante et doit être
utilisée intelligemment. Les vieilles habitudes indésirables,
dont vous ne pouvez vous débarrasser, ne représentent pas
de problèmes par elles-mêmes. Elles sont le symptôme de
quelque chose de plus profond. Supprimer un symptôme com
me par exemple de fumer, ne fera qu'entraîner la réappari
tion de cette impulsion sous une forme différente. A moins
que vous ne soyez très gêné par une habitude particulière, et
que vous ne puissiez en déterminer la cause probable, nous
suggérons que vous n'utilisiez pas le sankalpa pour vous dé
barrasser de « mauvaises habitudes » : il est plus construc
tif de diriger le sankalpa vers un but positif qui concerne la
vie toute entière, un vrai désir de se réformer soi-même à
fond. En atteignant un tel but, vous gagnerez automatique
ment la force de surmonter les habitudes indésirables.
Il est très important que le sankalpa soit formulé en ter
mes clairs et positifs. Par exemple, il y a une attitude néga
tive derrière une résolution telle que « j e vais vaincre ma
peur ». Réorientez votre attitude en affirmant plutôt « je vais
avoir du courage et de la force » . On se débarrasse d'un élé
ment indésirable en cultivant sa qualité opposée.
Votre sankalpa doit être répété mentalement avec la
conviction sincère qu'il sera efficace dans votre vie. La répé
tition mécanique a peu d'effet sur l'esprit. Vous devez
SENTIR votre sankalpa, car le subconscient n'est sensible et
réceptif qu'à des suggestions soutenues par un fort élan émo
tionnel.
Le sankalpa doit être formulé en termes clairs et simples
sans en changer un seul mot, jusqu'à ce qu'il se soit mani
festé dans votre vie. En voici quelques exemples, vous en
concevrez d'autres en fonction de vos propres besoins et de
vos propres inclinations :
* Je demeure en parfaite santé.
La censure.
Les préventions mêmes du censeur, notre égo, nous empê
chent de voir le monde de manière claire et objective. Ceci
influence continuellement nos émotions et nos réactions face
au monde extérieur, car l'inconscient est touj ours en activité,
même durant le sommeil. Censure et répression, par l'énorme
consommation d'énergie qu'elles nécessitent, entrainent un
gâchis de nos ressources propres qui pourraient être canali
sées de manière plus efficace ailleurs. L'égo nous refuse aussi
l'accès aux zônes de l'inconscient qui sont le siège de l'intui
tion et de la créativité, et aussi l'accès à l'inconscient collec
tif, qui contient l'expérience accumulée par la race. Jung
considère ce dernier comme un élément qui nous relie à
autrui, car la conscience collective garde enregistré tout notre
passé commun. Si un certain degré de censure est nécessaire
à notre efficacité, un excès de censure en revanche nous cou
pe de nos tendances positives et intuitives.
Le yoga nidra nous aide à harmoniser le conscient et l'in
conscient, et nous amène ainsi à un état où la censure n'est
plus nécessaire, du moins temporairement. Aucune informa
tion ne nous vient plus des sens, le censeur est hors service,
6?
et nous sommes appelés à une exploration systématique de
l'inconscient.
Ce que l'homme est incapable d'exprimer par des mots, il
le traduit en symboles et en mythes. Ceux-ci, pris au pied de
la lettre, peuvent apparaître comme des affabulations puéri
les, mais en fait, ils contiennent sous une forme condensée
l'essence d'un vécu trop profond pour la compréhension logi
que. L'inconscient emmagasine des expériences et les expri
me par le biais de symboles et d'images. On a bien souvent
l'occasion de vérifier cela dans les rêves.
A l'intérieur de notre inconscient, se trouvent les sym
boles personnels de notre exisetnce individuelle, aussi bien
que de nombreux symboles chargés d'un sens puissant com
mun à toute l'humanité. Ces symboles ont diverses significa
tions - certains se réfèrent aux vérités de la vie spirituelle,
d'autres naissent des conflits fondamentaux de la condition
humaine, et d'autres servent à l'inconscient de véhicule pour
l'expression et le soulagement des tensions.
Pendant la pratique de yoga nidra, nous sommes en
mesure d'observer le jeu de ces symboles et de ces images.
Ceci nous amène à mieux comprendre notre nature réelle, et
résorbe le conflit entre le conscient et l'inconscient.
Effets physiologiques.
Pendant la pratique de yoga nidra et des autres formes
de méditation, il se produit un ralentissement de tout le
métabolisme. Ceci est indiqué par une réduction de la con
sommation d'oxygène, une augmentation de la résistance
(électrique) de la peau, une diminution du rythme cardiaque
et une augmentation de l'activité des ondes alpha dans le
cerveau. On observe une chute de la pression sanguine, mais
le flux de sang à travers le corps est augmenté du fait de la
réduction de la constriction des vaisseaux sanguins. Cet afflux
de sang supplémentaire entraîne un apport d'oxygène aux
muscles qui permet de diminuer le taux de lactate accumulé
pendant l'exercice musculaire. Ceci est important, car des
tests médicaux ont montré que l'augmentation du lactate
dans l'organisme se traduisait par un surcroît de fatigue et
d'anxiété. Ce type de changements physiologiques se produit
naturellement pendant le sommeil mais seulement au bout de
quelques heures. La pratique de yoga nidra amène un état de
relaxation qui est plus profond que le sommeil, et permet
ainsi à ces changements de s'effectuer en un temps record.
Une relaxation physique aussi complète nous prépare à
une exploration des niveaux les plus profonds de l'inconscient.
Habituellement, les tentatives de l'égo pour faire face au
58
confl.it entre le conscient et l'inconscient nous bloquent l'accès
à ces régions. Pendant la pratique de yoga nidra, nous nous
déconnectons de la conscience de veille extravertie. On nous
demande de laisser de côté l'intellect et de fonctionner seule
ment au niveau des sensations. L'égo n'a plus à satisfaire
notre esprit critique, et cesse de censurer les impulsions qui
remontent de l'inconscient. Nous pouvons considérer ces ten
sions comme autant d'énergie accumulée, énergie qui ren
force tout ce que nous essayons de censurer, toutes ces con
duites et ces désirs qui n'avaient pas le droit de s'exprimer au
niveau conscient. Pendant le yoga nidra, on laisse s'exprimer
ces frustrations et ces désirs contrariés dans le but de réduire•
les tensions, et l'énergie qui sous-tendait ces désirs est libérée
pour d'autres usages.
Le même processus se produit dans le sommeil normal
lorsque nous rêvons. Cependant, un sommeil insuffisant ou de
mauvaise qualité crée un besoin accru de temps d e rêve pour
faire face aux remous de l'inconscient. Le yoga nidra nous
amène à un état de rêve <<auto-induib, avec toutefois une
nuance. La composition des rêves habituels répond à une
sélection aléatoire d'impulsions insconscientes. Pendant le
yoga nidra, nous créons un << rêve » selon les directives de
celui qui nous guide. Les symboles choisis pour cette prati
que ont une signification universelle puissante, ce qui aide
b eaucoup à accroître la prise de conscience et à provoquer le
relâchement des tensions. Ainsi le fait de passer régulière
ment en revue le contenu de l'inconscient, réduit de beau
coup le potentiel d'anxiété et amène dans notre être profond
une plus grande harmonie. C'est un coup d'arrêt donné au
pessimisme et à la dépression, et un stimulant à l'efficacité
et à la joie que nous dirigeons sur notre travail et nos acti
vités de tous les j ours. Nos vies deviennent vraiment une
expression de santé mentale et physique.
L'HYPNOSE
Méthode.
Dans l'hypnothérapie, on utilise à la fois la suggestion
verbale et la concentration visuelle, pour induire l'état de
relaxation souhaité. On peut demander au suj et de se concen
trer sur un métronome qui bat à un rythme lent, sur un petit
carré noir fixé contre un mur blanc, ou sur l'index du théra
peute qui se meut entre ses sourcils. Pendant ce temps, ce
dernier parle sans cesse, affirmant d'une voix très assurée que
l'objet de c oncentration du patient devient trouble, qu'il res
sent l'envie de dormir, etc... Si la personne se prête volontai
rement à cet exercice physique et physiologique, il ne faut
62
DEUXI ÈME PARTIE :
PRATIQUE
C O N S E I LS G E N ERAUX
Le yoga nidra peut être pratiqué dans un cours de yoga ou
chez soi. Si vous le faites chez vous, choisissez une pièce cal
me et fermée, et prenez l'habitude d'y recourir tous les j ours.
La pièce doit être bien ventilée, mais à l'abri des courant�>
d'air et des moustiques, avec un éclairage tamisé et une tem
pérature ambiante agréable. Si le ventilateur s'impose, ne
vous exposez pas directement à l'air en mouvement. Dans un
cours de yoga collectif, on ne devrait pas empiéter sur la
place de ses voisins. Si l'on pratique yoga nidra dehors, il est
recommandé de recouvrir complètement le corps et la tête et
il est essentiel de choisir un lieu tranquille ; les interruptions
brutales doivent touj ours être évitées.
Les meilleurs moments pour pratiquer le yoga nidra sont
les petites heures du matin et la période du soir avant le cou
cher. La frange calme qui va de quatre à six heures le matin
est la plus propice à la relaxation. Une fois que vous aure-:
choisi votre heure, tâchez de vous y tenir. Ne pratiquez pas
immédiatement ap rès les repas ; attendez au moins deux
heures pour la digestion d'un gros repas et une demie heure
après une collation légère. Si vous pratiquez tout de suite
avant de dormir, il est conseillé de prendre une douche froide
préalablement.
Shavasana.
Le yoga nidra se pratique dans la posture de yoga appelée
shavasana, la posture du cadavre, aussi appelée mitrasana,
la posture de l'homme mort ( 1 } . Il a été démontré scientifique
ment que parmi toutes les positions possibles, shavasana est
la plus propice à la relaxation. On peut se décontracter de
différentes manières, par exemple en prenant conscience du
souffle (pranayama ) , ou conscience des bruits extérieurs
( antar mouna) , par le chant du Om (mantra yoga) aussi bien
que par la rotation de la conscience qui est un trait distinc
tif du yoga nidra.
86
Dans cette posture la personne repose le dos bien à plat
sur le sol, sur une couverture ou sur une mince natte éven
tuellement. La colonne vertébrale est droite. Les bras repo
sent dans l'axe de chaque côté du corps, mais suffisamment
écartés pour que leur partie supérieure ne touche pas le bord
de la poitrine. Les mains doivent être dans une position déten
due, les paumes tournées vers le haut et les doigts repliés
vers l'intérieur sans être serrés. Les jambes sont également
droites, mais suffisamment écartées pour éviter le contact en
haut des cuisses. On laisse les pieds tomber vers l'extérieur.
Les yeux sont fermés.
Dans la position idéale, la tête repose au même niveau
que le reste du corps, mais beaucoup de personnes s'y trou
vent mal à l'aise ; on utilisera alors un coussin ou une couver
ture pliée, comme support sous la nuque. On tirera les coins
de cet oreiller sous les épaules afin d'assurer la relaxation
des muscles du cou et des épaules. Eviter d'utiliser des oreil
lers épais car ils tendent à accuser les tensions au niveau d'un
cou exagérément relevé. L'utilisation d'un oreiller évitera
aussi de ronfler (il est à noter que les personnes qui ronflent
durant yoga nidra ne sont pas nécessairement endormies,
même si c'est le cas en général ) .
Une autre source d'inconfort peut être le bas du dos (la
région lombaire) lorsqu'elle accuse une courbure au lieu de
reposer à plat sur le sol. Les gens qui souffrent de cette région
du corps pendant le yoga nidra seront autorisées à utiliser un
petit traversin comme support.
On peut également changer la position des mains. Au lieu
de reposer sur le sol, elles seront placées l'une sur l'autre en
haut de la poitrine, les coudes restant sur le sol. Le désavan
tage de cette position est d'augmenter les points de contact
physique, mais elle peut convenir aux personnes qui trouvent
la précédente par trop inconfortable, par exemple en cas de
meurtrissure.
L'obj ectif principal de shavasana est de réduire autant
que possible les stimulations sensorielles ; c'est ce qui expli
que l'arrangement des bras et des j ambes précédemment indi
qué. Pour cette même raison, il est préférable de ne porter
qu'un minimum de vêtements, très peu serrés, et d'éviter de
trop couvrir le corps. Cependant comme la température de
celui-ci tend à diminuer pendant la relaxation, on pourra
utiliser une couverture.
Préparation.
Un des plus grands obstacles dans la pratique de yoga
nidra est la douleur, la raideur et une tension généralisée du
81
corps. Cet inconvénient sera évité si l'on pratique le yoga nidra
à la fln d'un cours de yoga. A la maison, un certain nombre
de possibilités s'offrent à l'étudiant, en fonction du temps dis
ponible. Par exemple, l'idéal serait une séance préliminaire
d'asanas de vingt minutes. Une séance type pourrait commen
cer par pawanamuktasana (exercices pour s'échauffe r) suivis
de shavasana ( cadavre) ; on passe ensuite rapidement à sar
vangasana ( chandelle ) , halasana (la charr.ue) , matsyasana
(le poisson) , paschimottasana (la pince) , bhuj angasana (le
cobra ) , shalabasana (la sauterelle) , ardha matsyendrasana
(torsion de la colonne vertébrale) , puis à bhumi pada mastak
asana ( demi-posture sur la tête) ; on pourra aussi ne choisir
que certaines de ces postures. Puis, l'on finira en reprenant
shavasana. Ces postures sont décrites dans " Asana Pranaya
ma M udra Bandha >> ( 1 ) mais demandez d'abord conseil à
un professeur de yoga.
Si vous ne disposez que de dix minutes, Suryanamaskar
(Salutation au Soleil) est une excellente pratique pour échauf
fer l'ensemble des muscles et des articulations du corps, et
pour exercer un massage des organes internes. Il est particu
lièrement recommandé de la pratiquer le matin après le bain ;
répéter de cinq à douze cycles. Et si l'on n'a même pas assez
de temps pour cela on peut faire naukasana (2) ( posture du
navire) , qui consiste à lever la tête et les pieds à partir de
shavasana, puis on serre les poings et on contracte tous les
muscles du corps pendant quelques instants avant de tout
relâcher. Si vous répétez cela de trois à cinq fois avec des
périodes intercalées de relaxation, la relaxation générale s'en
trouvera grandement améliorée.
( 1 ) Cf. note 1, p. 65
(2) Voir p. 85 (dessin) .
67
un niveau plus profond qu'il n'est possible par des voies
purement intellectuelles. En elle-même, la saisie intellec
tuelle de la technique est de peu de valeur et peut même
empêcher le succès attendu de la pratique.
Un professeur saura quel type de yoga nidra convient le
mieux et poW'ra varier en conséquence. Ceci s'applique aux
cours de groupe aussi bien qu'aux cours particuliers. Si la
plupart des élèves d'un coW's commencent avec un haut
niveau de tension, alors on insistera davantage sur la relaxa
tion ; si tous se relaxent aisément, on poW'ra insister davan
tage SW' la méditation. Le sommeil survient couramment dans
le yoga nidra, aussi bien que dans les autres types de médita
tion. Des études récentes menées par des scientifiques (Scien
ce, 23 j anvier 1976 ) , ont montré que des professeurs expéri
mentés d'une forme de méditation avec mantra, qui est popu
laire en Occident, passaient de 10 à 50 % de leur temps de
méditation à dormir. Lorsqu'on médite tout seul, il est facile
de s'endormir sans qu'on s'en aperçoive, mais dans un cours,
le professeur peut aider les élèves à rester éveillés grâce à
des avertissements tels que « Attention, ne vous endormez
pas ». D'un autre côté, les insomniaques se rendent compte
que le sommeil qu'ils obtiennent lorsqu'ils s'endorment pen
dant le yoga nidra est très réparateW', du fait qu'il SW'Vient
dans un état de très grande relaxation. Si vous vous endor
mez, c'est que votre corps en avait vraiment besoin, mais en
restant éveillé, vous poW'rez développer votre capacité à
méditer.
Si l'accès à un professeur s'avérait vraiment impossible,
une bonne solution de remplacement serait de vous procurer
un enregistrement sur bande magnétique ou cassette. Si cela
n'est pas possible, vous pouvez enregistrer les directives
vous-même, et arriver à une présentation acceptable en pro
cédant par tâtonnements. Si vous ne pouvez disposer d'un
magnétophone, demandez à un membre de votre famille de
vous lire les directives à voix haute. De cette manière, vous
serez capable de faire des progrès.
Temps de pratique.
Les directives doivent être données SW' un rythme qui
maintienne le mental en alerte, tout en lui permettant d'en
registrer chaque instruction et de l'exécuter. Le rythme
variera selon le type de yoga nidra complet ou partiel, aussi
bien qu'en fonction de l'état d'esprit de la personne qui pra
tique. Naturellement, les débutants ont besoin qu'on leur
donne les directives plus lentement que les personnes qui
sont familiarisées avec la technique. Habituellement la «rota-
68
tion de la conscience» et les « images rapides » correspondent
à des instructions données sur un rythme plus rapide que le
reste de la séance, alors que la conscience de la respiration
peut s'accommoder de pauses de cinq minutes environ. La
première rotation de la conscience devrait être assez rapide
pour capter l'attention du mental encore tout occupé par les
soucis de la j ournée. Arrivé à un certain degré de détente,
ces rotations peuvent être ralenties. En général, le temps des
pauses augmente avec les progrès de l'étudiant.
Les pauses.
La longueur des pauses ( silence entre les directives) est
indiquée par l'échelle des ponduations suivantes allant du
court au long : virgule ; point virgule ; points de suspension ;
point final ; « pause » ; « longue pause ». A titre d'indication,
chaque intervalle est en gros le double du précédent, et le
point est environ le double de l'intervalle utilisé dans la lec
ture normale. On remarquera que les paragraphes sont utili
sés pour séparer des sujets différents plutôt que pour indi
quer des pauses de longue durée.
Avertissements.
Quelques-unes des pratiques les plus avancées exposées
dans cet ouvrage peuvent amener un état profond de détente
et de méditation. Il est très important que les personnes
soient ramenées à l'état de conscience ordinaire par une tran
sition non pas abrupte, mais étudiée. Si l'on entend quel
qu'un se plaindre de migraine, ce sera le signe que le retour a
69
été trop brusque. Le mental est temporairement sous le coup
du passage brutal d'un état à un autre. De même, certains s'ef
fraient de la profondeur de leur relaxation si on les en sort
trop rapidement. Dans les deux cas, les participants en ques
tion devraient s'allonger à nouveau et prendre conscience
de leur respiration jusqu'au retour du calme. .
Il faut également prendre garde au choix des visualisa
tions. Les images utilisées sont souvent de puissants symbo
les et peuvent provoquer des réactions négatives chez les
personnes qui les associeraient à des expériences déplaisan
tes ou à des phobies ( peurs irrationnelles) . Il faut, par exem
ple, prêter une attention particulière aux images qui évoquent
la peur de tomber, la peur de se noyer, d'être brûlé vif et
d'être heurté par des objets qui chutent ou qui sont en sur
plomb. Si l'on utilise des images de cet ordre, ce sera u:ne
sage précaution de les accompagner de paroles rassurantes.
Bien qu'il soit vrai de dire qu'un des obj ectifs du yoga nidra
est d'accroître la prise de conscience du contenu mental, on
doit arriver à cela non pas par des traumatismes, mais par
une progression graduée.
En dernier lieu, il est particulièrement important que les
professeurs ne portent aucun j ugement de valeur négatif, de
manière directe ou implicite, sur les expériences de l'étu
diant. Si, par exemple, une personne perçoit une << chaleu
reuse et sympathique obscurité » dans l'espace intérieur, alors
qu'une autre y voit << des guirlandes de fleurs de lotus », les
deux expériences doivent être validées. De même, il paraîtra
évident à la plupart des professeurs de yoga que des affirma
tions du type << ne vous inquiétez pas si vous ne voyez pas
ça » doivent absolument être évitées pendant les visualisa
tions, car il n'y a pas de plus sûr moyen pour précisément
amener les gens à s'inquiéter. Il faut aussi faire en sorte que
les étudiants n'échangent pas de commentaires oiseux sur
leurs expériences en yoga nidra.
70
YOGA NIDRA 1
PREPARATION (Introduction)
RELAXATION ( corps/Om)
SANKALPA
ROTATION DE LA CONSCIENCE ( côté droit, côté gau
che, dos, devant, parties principales)
RESPIRATION ( décompte des respirations en portant
la conscience sur le nombril, la poitrine, la gorge et
les narines ; chaque fois de 27 à 1 )
VISUALISATION D 'IMAGES (travail préparatoire)
SANKALPA
TRANSITION
AUTRES COURTES PRATIQUES PROPOSEES
(à utiliser sur le lieu du travail, et avant de s'endormir) .
Préparation.
Préparez-vous pour yoga nidra. Allongez-vous par terre
en posture de shavasana. Dans cette position, le corps doit
être droit de la tête aux pieds, les jambes légèrement
écartées et les bras près du corps, les paumes de main tour
nées vers le haut. « pause >>. Assurez-vous que votre corps,
votre position et vos vêtements vous laissent à l'aise et
arrangez l'ensemble de manière à vous trouver parfaitement
bien. Pendant le yoga nidra il ne doit y avoir aucun mouve
ment, absolument aucun mouvement physique. « pause ».
[ Ferm�z les yeux _�et ne les rouvrez pas avant qu'on ne vous le
dise. ifl!e.P�Z une profonde inspiration et en expirant1 sentez
toutes vos préoccupations et to us vos soucis de la journée
s'en aller de vous. « palise ».
Dans la séance qui suit, vous allez développer la sensa
tion de relaxation dans le corps. Il n'est pas nécessaire de
faire de mouvement o u d'essayer de relâcher vos muscles
un à un ; ':ressentez simplement une sensation de détente.
« pause ». �etrouvez la sensation que vous _ éprouvez j uste
avant de vous endormir ... quand la relaxation s'approfondit,
·
le sommeil vl.ent à coup sûr, mais vous devez essayer de
rester tout à fait éveillé, ceci est très important. Prenez
mentalement la résolution suivante : « ��-A�- y�i� _p�_s gpr __
Relaxation.
Eveillez maintenant un sentiment de détente intérieure
dans tout de corps et prenez conscience de l'importance de
cette complète immobilité. « pause ». Prenez conscience de
votre corps du haut de la tête jusqu'au bout des pieds et
répétez mentalement 0-o-o-o-m-m-m-m- « pause >>. Une
complète immobilité et une parfaite conscience de tout le
corps... répétez 0-o-o-o-m-m-m-m. « pause >>. Continuez à
�avoir conscience tdoe ..tout J e _corpsJ .. ltout le corps.;. tout l e
corps. « longue pause >>. Prenez conscience d u fait que vous
allez pratiquer yoga nidra ... Répétez mentalement « j e suis
conscient... je vais pratiquer yoga nidra ... >> Répétez cela
encore une fois. « pause >> .
Sankalpa.
C'est le moment de prononcer votre sankalpa. <<pause)).
La formulation devra en être très simple ... Essayez d'en
trouver une naturellement. Vous en trouverez sûrement une
à prononcer maintenant. << pause >> . Ce doit être une \ affirma
tion c<>_w-te et positive, formulée dans un langage clair ... Elle
doit être énoncée en toute conscience, en la vivant, et avec
force trois fois. << pause >>. Il est absolument certain que ce
sankalpa que vous affirmez durant le yoga nidra se réalisera
dans votre vie.
Rotation de la conscience.
Nous commençons par la 'rotation de la conscience ... La
rotation de votre conscience qui voyage à travers les diffé
rentes parties du corps. La conscience doit se déplacer aussi
rapidement que possible d'une partie à une autre ; 'répétez
mentalement le nom de �a partie du corps en même temps
que vous en \prenez conscience. i Restez en alerte, mais ne
vous concentrez pas trop intensément ; prenéz conscience de
la main droite. << pause >>.
72
( COTE DROIT)
Pouce de la main droite, deuxième doigt, troisième
doigt, quatrième doigt, cinquième doigt, paume, prenez
: conscience de la paume, du poignet, coude, épaule, aisselle,
taille à droite, cuisse droite, genou, mollet, talon, plante du
pied droit, gros orteil deuxième, troisième, quatrième, cin-
quième.
(COTE GAUCHE)
Prenez conscience du pouce de la main gauche, deuxiè
me doigt, troisième, quatrième, cinquième, paume de la
main gauche, poignet, coude, épaule, aisselle, taille à gauche.
cuisse gauche, genou, mollet, cheville, talon, plante du pied
gauche, gros orteil, deuxième, troisième, quatrième, cin
quième.
(DOS)
-
Passons maintenant au dos. Prenez conscience de l'omo-
plate droite ... omoplate gauche ... fessier droit ... fessier gau
che... colonne vertébrale... tout le dos
(DEVANT)
Passez maintenant au sommet de la tête. Sommet de la
tête, front, les deux tempes, sourcil droit, soW"cil gauche,
espace entre les deux sourcils, œil droit, œil gauche, oreille
droite, oreille gauche, joue droite, joue gauche, le nez, le
bout du nez, lèvre supérieure, lèvre inférieure, menton,
gorge, poitrine droite, poitrine gauche, milieu de la poitrine,
nombril, abdomen.
(PARTIES PRINCIPALES)
Toute la j ambe droite... toute la j ambe gauche... les deux
j ambes... ensemble. « pause ». Le bras droit... le bras gauche...
les deux bras ... ensemble. << pause >>. Tout le dos, les fessiers,
la colonne vertébrale, les omoplates... tout le devant du
corps, l'abdomen, la poitrine ... le devant et le dos ... ensem
ble... toute la tête... toute la tête... tout l e corps... tout le
corps... tout le corps... tout le corps... tout le corps... tout le
corps... tout le corps. . (Répétez ce cycle une ou deux fois
.
77
tre au lit. Mettez-vous en shavasana, la tête sur un oreiller
pas trop épais. Laissez les mains retomber dans la position
la plus confortable, probablement les paumes tournées vers
le bas. Si vous avez un matelas trop mou, il serait bon de
mettre une planche dessous. Le processus est le même que
dans la première de ces courtes séances. Commencez en
écoutant les bruits extérieurs, puis concentrez-vous sur les
points de contact entre votre corps et le lit. Faites suivre de
deux ou trois rotations de la conscie�ce dans le corps, et cela
vous amènera normalement au sommeil. Si cela est néces
saire, vous pouvez continuer par une respiration mentalement
alternée dans les narines, en effectuant un compte à rebours
de 54 à 1. Si le sommeil ne vient toujours pas, il pourrait être
bon de prendre de l'exercice avant d'aller se coucher, par
exemple une longue promenade ou 15 minutes de Surya Na
maskar, ( salutation au soleil ) .
78
YOGA NIDRA 2
PREPARATION.
RELAXATION (Antar maw1a) .
SANKALPA.
ROTATION DE LA CONSCIENCE ( côté droit, côté gau
che, dos, devant, parties principales) .
CONSCIENCE DU CORPS/DU SOL.
RESPIRATION (de la gorge au nombril, 54 à 1 ou
27 à 1 ) .
SENSATIONS ( lourdeur/légèreté froid/chaleur
douleur /plaisir) .
ESPACE INTERIEUR ( Chidakash ) .
VISUALISATION DU PARC/DU TEMPLE.
ESPACE INTERIEUR ( Chidakash ) .
SANKALPA.
FIN.
AUTRES VISUALISATIONS PROPOSEES.
1. Montagne.
2. Le corps qui plane.
3. Puits/océan.
Préparation.
Préparez-vous pour Yoga nidra. Etendez-vous en shava
sana, la posture du cadavre, aussi confortablement que pos
sible. Ne serrez pas les pieds et laissez-les tomber un peu
vers l'extérieur, les bras près du corps, paumes tournées
vers le haut « pause ,,, Assurez-vous que votre couverture,
votre position et vos vêtements vous laissent à l'aise, afin
de pratiquer le yoga nidra sans bouger et sans inconfort. Fer
mez maintenant les yeux et ne les rouvrez pas avant qu'on
ne vous le dise. « longue pause )). Dans la pratique du yoga
nidra, il vous est demandé d'écouter et de ressentir, ce sont
les deux seuls éléments importants. « pause ,,, Pendant le yoga
nidra, vous fonctionnez au niveau de la prise de conscience...
et en plus, au niveau de l'écoute, alors que vous n'exercez
pas de contrôle pendant que vous rêvez, dans yoga nidra
vous êtes le c réateur du rêve. « pause ,,, DiteSI-vous menta
lement : « Je vais rester éveillé, je vais rester à l'écoute de
la voix » ... répétez-vous : « Je vais rester éveillé. << pause ».
79
Prenez tout le temps nécessaire pour arriver au calme et à
l'immobilité... Prenez une profonde inspiration et sentez le
calme se répandre dans tout votre corps. << pause >>. En expi
rant dites-vous mentalement : << DETENTE ». << pause » .
Relaxation.
Prenez conscience des bruits du lointain, prenez cons
cience des bruits les plus éloignés dans votre champ d'au
dition. << pause ». Laissez votre sens de l'ouïe opérer com
me un radar ... en cherchant à capter les sons éloignés et
en les suivant pendant quelques secondes. « pause ». Dé
placez votre attention d'un son à l'autre ... sans chercher à
en identifier la source. << pause ». Amenez peu à peu votre
attention sur des bruits plus proches ... vous passez des bruits
extérieurs à cet immeuble... aux bruits intérieurs à l'im
meuble. << pause ». Maintenant intensifiez votre conscience
de cette pièce ... sans ouvrir les yeux, visualisez les quatre
murs, le plafond, le sol, votre corps étendu sur le sol, voyez
votre corps étendu sur le sol. << pause ». Prenez conscience
de votre corps physique étendu sur le sol... conscience to
tale de votre corps, allongé parfaitement immobile sur le
sol. « pause » . Votre corps repose sur le sol... Prenez cons
cience des points de contact psychologiques entre votre corps
et le sol. << pause ». Prenez conscience de votre respiration
naturelle, prenez conscience du souffle profond et naturel,
du souffle qui se fait spontanément ; ne vous concentrez
pas, car cela gênerait ce processus naturel. « pause ». Conti
nuez à m'écouter et soyez conscient que vous respirez.
<< pause » . La pratique du yoga nidra commence mainte
Sankalpa.
Le moment est venu de prononcer votre résolution.
<<pause » . Un sankalpa simple... un sankalpa simple. Formu
lez votre sankalpa en toute conscience et en le vivant, trois
fois de suite. << pause ».
Rotation de la conscience.
Rotation de la conscience dans les différents centres du
corps ... Aussi rapidement que possible la conscience doit
sauter d'un point à un autre. Répétez mentalement le nom
de la partie du corps en même temps que vous en prenez
conscience. On commence toujours par la main droite...
80
( COTE DROIT)
Pouce de la main droite, deuxième doigt, troisième, qua
trième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, aisselle,
taille, hanche, cuisse droite, genou, mollet, cheville, talon,
plante du pied, gros orteil, deuxième, troisième, quatrième,
cinquième ...
( COTE GAUCHE)
Pouce de la main gauche, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, ais
selle, taille, hanche, cuisse gauche, genou, mollet, cheville,
talon, plante du pied, gros orteil, deuxième, troisième, qua
trième, cinquième...
(DOS)
Epaule droite, épaule gauche, omoplate droite, omoplate
gauche ... fessier droit, fessier gauche, colonne vertébrale...
le dos en entier...
( DEVANT)
Sommet de la tête, front, sourcil droit, sourcil gauche,
espace entre les deux sourcils, œil droit, œil gauche, oreille
droite, oreille gauche, j oue droite, j oue gauche, le nez, le
bout du nez, lèvre supérieure, lèvre inférieure, menton, gor
ge, clavicule droite, clavicule gauche, poitrine droite, poi
trine gauche, milieu de la poitrine, nombril, abdomen, bas
ventre ...
(PARTIES PRINCIPALES)
Toute la j ambe droite ... toute la j ambe gauche... les deux
j ambes ensemble ... le bras droit, le bras gauche, les deux
bras ensemble... Tout le dos, tout le fr;ont, toute la têt�.. .
tout ensemble. Jambes, bras, dos, devant, tête, ensemble .. .
tout le corps ... tout le corps ... tout le corps .. « Pause » .
.
Respiration.
Des lèvres nous passons à la respiration. Portez votre
attention sur le flux du souffle qui entre et sort naturelle
ment. « pause ». Sentez le souffle qui se déplace dans le pas
sage entre le nombril et la gorge. . à l'inspiration, il s'élève
.
Sensations.
(LOURDEUR)
Eveillez la sensation de lourdeur dans le corps, éveillez
la sensation de lourdeur. << pause ». Devenez conscient de
la lourdeur de chaque partie de votre corps prise séparé
ment. << pause ». Vous êtes tellement lourd que vous vous
enfoncez dans le sol. << pause ». Conscience de la lourdeur.
Conscience de la lourdeur. << longue pause » .
(LEGERETE)
Eveillez la sensation de légèreté, éveillez la sensation
de légèreté. << pause ». La sensation d'être léger et sans
poids dans toutes les parties de votre corps. << pause ». Votre
corps est si léger... qu'il pourrait flotter au-dessus du sol.
« pause ». Sensation de légèreté. « longue pause ».
(FROID)
Il
Sensation de froid ; éprouvez la sensation d'un froid
piquant dans le corps. « pause ». Imaginez que vous êtes en
train de marcher sur un sol glacé en hiver... Vos pieds sont
froids, tout votre corps est glacé. « pause >>. Prenez cons
cience du froid. « longue pause ».
( CHALEUR )
Eveillez la sensation de chaleur ; éveillez l'expérience
de la chaleur. Tout le corps est chaud, tout le corps est très
chaud ... Vous vous sentez brûlant de partout. « pause ». Sou
venez-vous de la sensation de chaleur en été, dehors en plein
soleil... de la chaleur partout dans le corps, de la chaleur
tout autour du corps. << pause ». Prenez conscience de la
chaleur. << longue pause ».
( DOULEUR)
Expérience de la douleur, concentrez-vous et essayez
de vous souvenir d'une expérience. << pause ». N'importe
quelle douleur que vous ayez ressentie dans votre vie, men
tale ou physique, remémorez-vous la sensation de douleur.
<< longue pause >>.
(PLAISIR)
Remémorez-vous la sensation de plaisir, n'importe quel
genre de plaisir, physique ou mental. « Pause » . Remémorez
vous cette sensation et revivez-la ; rendez-là très vive ...
Eveillez la sensation de plaisir. < < longue pause ». Vérifiez
que vous êtes bien éveillé, êtes-vous endormi, assoup1 ? .. .
Espace intérieur.
Concentrez-vous sur l'espace que vous voyez en face de
vos yeux fermés, l'espace que nous appelons chidakash.
<< pause ». Imaginez devant vous un écran transparent à tra
vers lequel vous pouvez voir l'espace infini... Un espace qui
s'étend à perte de vue. << pause ». Concentrez-vous sur cet
espace noir et prenez conscience de tous les phénomènes
qui s'y manifestent : tout ce que vous voyez est la manifes
tation de votre mental. << pause ». Prenez conscience de cet
espace mais sans vous sentir implfqué. Surtout regardez avec
détachement. << longue pause » .
85
yeux. « Pause ». Du regard, balayez tout le ciel : vers l'ouest
il est toujours gris ; au-dessus de vous, bleu ; à l'est, il prend
une délicate coloration verte aux abords du soleil. « pause )).
Observez bien l'effet de la lumière solaire qui frappe les
sommets des montagnes et se déverse sur leurs flancs... des
vallées profondes émergent de l'ombre qui se dissipe.
<< pause )). Vous êtes assis, les jambes croisées, et vous con
templez cette scène grandiose ... L'aurore d'un j our nouveau.
« pause )). Laissez-vous porter par cette expérience. Laissez
la librement imprégner votre esprit. « longue pause )).
Le corps qui plane.
Imaginez que vous êtes au plafond... et qu'en dessous,
vous voyez votre corps étendu en shavasana sur le sol, en
train de pratiquer yoga nidra au nùlieu d'autres personnes.
« pause ». Maintenant, voyez le corps se mettre debout len
tement, aller sur la pointe des pieds jusqu'à la porte, l'ou
vrir doucement ... et sortir, en refermant la porte sans bruit
derrière lui. Voyez votre corps en train de marcher à l'ex
térieur de cette maison, voyez les objets familiers autour de
vous ... il n'y a aucune sensation d'effort, rien que de la légè
reté. << pause ». Vous rencontrez des gens que vous connais
sez ... vous les voyez, mais ils ne peuvent pas vous voir. Vous
les regardez passer, ils sont plongés peut-être dans leurs
conversations habituelles. << pause )). Soudainement, vous
vous apercevez que le corps plane maintenant au-dessus de
la mer... Prenez bien conscience de cela ... regardez les reflets
sur la mer bleu sombre, au-dessous de vous. Voyez un na
vire qui laisse échapper de la vapeur. << pause )). Votre corps
plane comme un nuage... avec les nuages, votre corps se
déplace emporté par le vent... des rubans de nuages frôlent
votre visage. Au-dessous, le soleil se reflète sur des forma
tions de nuages blancs ... Au-dessus de vous, des nuées déri
vent dans le bleu du ciel. << pause )). Maintenant votre corps
est soulevé par des courants ascendants et survole des ter
res ... sur le sol, au-dessous, vous voyez des fermes, des
champs bien découpés, des forêts épaisses, des rivières si
nueuses éclaboussées de soleil. « pause )). Arrêtez-vous un
moment pour vous regarder vous-même de près... Votre corps
est totalement détendu et votre visage est l'expression par
faite du calme et de la paix. « pause )). Soudain vous passez
à travers un arc en ciel ; votre corps est baigné de couleur...
sentez-vous lavé et purifié par les couleurs subtiles... Jaune,
vert, bleu, violet, rouge, orange, or. Sentez les couleurs pé
nétrer tout votre corps, vous nourrissant et vous tonifiant
à un niveau profond. << longue pause ». Maintenant, revenez
lentement... voyez votre corps revenir vers l'extérieur de
88
cet immeuble, revoyez les objets familiers. Doucement, vous
ouvrez la porte, vous entrez, et vous la refermez derrière
vous. Vous vous étendez sur le sol, en prenant soin de ne
pas déranger les autres. « pause )). Maintenant voyez votre
corps pratiquer lentement des postures ... Votre corps repose
à nouveau en shavasana. cc longue pause )).
Puits/ Océan.
Imaginez-vous en train de marcher sur une route dé
serte par un jour de chaleur torride ; sur l'un des côtés de la
route, il y a un grand mur, et dans le grand mur une petite
porte. Vous franchissez cette porte, et vous découvrez à l'inté
rieur un jardin... des oiseaux qui chantent... des fleurs magnifi
ques ... l'ombre rafraîchissante des arbres. _ cc pause )). Vous
explorez le j ardin et vous arrivez à un puits avec des pa
pillons voletant au-dessus ; regardez à l'intérieur de ce
puits .. Il est très profond... le cylindre d'un tunnel qui plonge
dans l'obscurité sans fin. << pause ». Un escalier en colima
çon longe les parois... vous commencez à descendre... Aux
murs, des pierres lisses ... du marbre blanc, du marbre jaune,
du marbre serpentin, vert émeraude ... regardez vers le haut,
et voyez le cercle de lumière au sommet du puits. << Pause )).
De trous dans la paroi, vous parviennent des cris de petits
animaux... des froissements et des petits cris aigus ; main
tenant vous êtes plongé dans les ténèbres... vous cherchez
votre chemin à tâtons sur les murs. << pause ». De grands
yeux verts vous contemplent, cillent, puis se referment...
on entend un battement d'ailes et le hullulement d'une
chouette. Vous passez au travers d'une nuée d'insectes lumi
neux... absolument transparents... Ils vous entourent, mais
aucun ne vous touche ; les murs sont humides et cou
verts de mousse... Il y a une faible lumière au-dessous.
<< pause )). Vous atteignez le fond, et vous courez dans un
tunnel... et vous ressortez sur une plage de sable doré ; vous
êtes sur le rivage d'un océan infini de paix et de félicité.
cc pause )). Sur l'eau, une grande fleur de lotus se balance
doucement au rythme des vagues ... sur la fleur il y a un
petit enfant qui repose, et ce petit enfant, c'est vous ... sentez
que vous êtes cet enfant, doucement bercé par les eaux de
l'océan infini. « longue pause ». Continuez à ressentir cela :
vous êtes cet enfant, doucement balancé sur les eaux ... et
percevez le son du Om vibrant sur l'océan infini. << La vi
bration du Om )). << longue pause )).
87
YOGA NI DRA 3
PREPARATION.
RELAXATION (Antar mauna ) .
SANKALPA.
ROTATION DE LA CONSCIENCE ( côté droit, côté
gauche, devant et dos, parties principales ) .
CONSCIENCE D E L A PEAU.
RESPIRATION (respiration mentalement alternée par
les narines, de 108 à 1 ou de 54 à 1 ) .
ESPACE INTERIEUR ( Chidakash) .
POINT-CENTRE DES SOURCILS/VISUALISATION
DE OM.
ESPACE INTERIEUR ( Chidakash ) .
SANKALPA.
FIN.
AUTRE CHOIX DE VISUALISATIONS.
1. Centre des sourcils/œuf d'or.
2. Centre des sourcils/Om/œuf d'or.
3. Puits/œuf d'or.
Préparation.
Préparez-vous pour yoga nidra. Etendez-vous en shava
sana, la paume des mains tournée vers le haut ; laissez tom
ber les pieds vers l'extérieur. « pause >>. Fermez les yeux, et
rapidement faites-vous immobile... Vérifiez maintenant que
vous êtes bien en place, il ne doit absolument plus y avoir
de mouvement j usqu'à la fin de la séance. cc pause ». Oubliez
pour une heure tous vos problèmes et tous vos soucis et
concentrez-vous sur yoga nidra ... oubliez tous vos soucis.
cc pause ». Faites une grande inspiration ... et en expirant,
sentez que vous vous A-B-A-N-D-0-N-N-E-Z. « pause ».
Relaxation.
Prenez conscience des bruits de l'extérieur, prenez cons
cience des bruits éloignés de l'immeuble. cc longue pause » .
Laissez votre sens de l'ouïe vagabonder a u loin. . . puis rame
nez-le progressivement vers l'immeuble, j usqu'à cette pièce.
cc longue pause ». Prenez bien conscience de cette pièce ... et
de vous-même allongé sur le sol... prenez conscience de votre
corps allongé sur le sol... cc pause ». Prenez conscience de
votre respiration ... soyez simplement conscient de respirer,
ne vous concentrez pas. Conscience du souffl e et conscience
du corps. cc pause ». Rappelez-vous votre intention, et
89
répétez mentalement : j e vais pratiquer yoga nidra. Je ne
vais pas dormir. « pause >>.
Sankalpa.
Le moment est venu maintenant de prononcer votre
sankalpa. Trois fois, en le vivant, et en pleine conscience.
cc pause » .
Rotation de la conscience.
Rotation de la conscience... conscience des différentes
parties du corps. En faisant un voyage tout autour du corps.
Laissez votre mental sauter librement d'une partie à une
autre.
(COTE DROIT)
Pouce de la main droite, deuxième doigt, troisième, qua
trième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, aisselle,
côté droit, taille, hanche, cuisse droite, genou, mollet, che
ville, talon, plante du pied, orteils du pied droit, un, deux,
trois, quatre, cinq...
( COTE GAUCHE)
Pouce de la main gauche, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, aissel
le, côté gauche, taille, hanche, cuisse gauche, genou, mollet,
cheville, talon, plante du pied, orteils gauches, un, deux,
trois, quatre, cinq.
(FACE ANTERIEURE EN DESCENDANT)
Passez à la tête. Sommet de la tête, front, sourcil droit,
sourcil gauche, espace entre les deux sourcils, œil droit,
œil gauche, oreille droite, oreille gauche, narine droite, nari
ne gauche, j oue droite, j oue gauche , lèvre supérieure, lèvre
inférieure, clavicule droite, clavicule gauche, poitrine droite,
poitrine gauche, milieu de la poitrine, nombril, haut de l'ab
domen, bas de l'abdomen, aine droite, aîne gauche, cuisse
droite, cuisse gauche, genou droit, genou gauche, cheville
droite, cheville gauche, orteils droits, orteils gauches...
(FACE POSTERIEURE EN REMONTANT)
Maintenant, la face postérieure. Plante du pied droit,
plante du pied gauche, talon droit, talon gauche, mollet
droit, mollet gauche, arrière du genou droit, arrière du
genou gauche, arrière de la cuisse droite, arrière de la cuisse
gauche, fessier droit, fessier gauche, hanche droite, hanche
gauche, colonne vertébrale en entier, omoplate droite, omo
plate gauche, arrière de la tête, sommet de la tête...
(PARTIES PRINCIPALES)
Parties principales. Toute la jambe droite, toute la j am
be gauche, les deux j ambes ... ensemble ; le bras droit, le bras
gauche, les deux bras ... ensemble ; toute la tête ; tout le dos ;
90
tout l'avant du corps ... tout le corps ... tout le corps. . tuut l tt
.
corps.
REPETEZ CE CYCLE DEUX FOIS.
Peau.
Prenez conscience des points de contact de votre corps
avec le sol... concentrez-vous sur eux un petit moment.
cc pause )) . Sentez les points de contact de votre corps avec
le sol... intensément, de manière homogène. cc longue pause )).
Portez-vous sur la paume des mains ... sentez-en la peau, et
celle des doigts. Sentez la peau et prenez conscience des
lignes qu'il y a sur la paume et les doigts... avec intensité ;
perception pleine et entière. cc longue pause )). Portez votre
conscience au visage, prenez conscience de la peau du visage
et intensifiez cette perception. cc pause )) . Prenez conscience
de la peau, du front, des joues et du menton. Percevez les
moindres rides du visage. cc pause )) . Portez votre attention
sur les paupières, sentez le contact entre les paupières.
cc pause )). Et maintenant les lèvres, sentez le contact entre
les lèvres, ressentez-le avec intensité. cc longue pause )).
Respiration.
Portez votre attention sur votre respiration naturelle ...
soyez conscient de respirer lentement et tranquillement.
cc pause )) . Soyez c onscient de votre respiration et de rien
d'autre. cc pause )). Concentrez-vous maintenant sur le mou
vement du souffle entre le nombril et la gorge... Ressentez
le souffle qui se déplace tout au long de ce passage. ccpause)).
A l'inspiration, l'air s'élève du nombril à la gorge, à l'expi
ration, il redescend de la gorge au nombril... prenez-en bien
conscience. cc longue pause )). Prenez maintenant conscience
de la respiration dans les narines, du souffle naturel qui
passe par les deux narines, et vient former un triangle dont
le sommet est la racine du nez. cc pause )). Pensez aux deux
souffles qui entrent séparément, se rapprochent et se rejoi
gnent au milieu des sourcils. cc longue pause )) . Commencez
maintenant à pratiquer un nadi shodhana mental ( 1 ) conscien
ce de la respiration mentalement alternée dans les narines...
en effectuant un compte de 108 à 1 comme suit : 108 - inspi
ration par la narine gauche, 108 - expiration par la narine
droite, 107 - inspiration par la narine droite, 107 - expiration
par la narine gauche ... et ainsi de suite. Répétez en même
temps ces chiffres mentalement. cc longue pause )). Pleine
conscience du souffle dans les narines et du compte. cc longue
AUTRE C H O I X D E VISUALISAT I O N S
(a la place de u Point-centre des sourcils/Om)
Centre des sourcils/œuf d'or.
Portez votre attention sur le point situé entre les sour
cils, fixez votre attention sur le centre des sourcils. <<pause».
Prenez conscience d'une porte d'or... prenez conscience
d'une grande et massive porte d'or. « pause >>. Essayez d'ou
vrir cette porte, essayez d'ouvrir cette porte. «longue pause>>.
Maintenant, vous avez franchi la porte, vous êtes à l'entrée
d'une caverne obscure... visualisez cette caverne obscure.
« pause ». Tout au fond d e cette caverne, vous voyez la
flamme d'une lampe ... avancez vers cette lampe ... cherchez
à voir. << pause >>. Au cœur de cette lwnière se trouve un
petit œuf d'or, très brillant... aussi petit qu'un grain de
sésame ... minuscule et très brillant. << pause >>. Intensifiez
votre vision et voyez l'œuf d'or au cœur de la flamme ...
Tous ces éléments symbolisent votre être. << longue pause >>.
13
Laissez la flamme qui brûle et l'œuf d'or et revenez fran
chir la porte d'or ... reprenez conscience du point-centre des
sourcils. « pause )) .
Puits/œuf d'or.
Imaginez que vous êtes en train de marcher dans un
champ d'herbe verte et dorée... le soleil brille... l'air est
rafraîchi par la brise... chants d'oiseaux dans les arbres.
<< pause )) . Vous arrivez à un puits dans un champ de fleurs...
l'air est rempli de parfums... et de papillons ! << pause ».
Visualisez-vous en train de descendre dans le puits... par le
moyen qui vous paraît bon. << pause )) . Le fond du puits est
sombre ; mais là, une faible lumière vient d'un passage sou
terrain. Entrez dans ce passage... Il descend en pente, tour
ne, puis descend encore, puis vire sur lui-même. Vous arri
vez dans une grande caverne... Il y a une flamme qui brûle...
allez j usqu'à cette flamme, et observez-la de plus près.
<< pause )). Au cœur de cette flamme, se trouve un œuf d'or...
très petit, un minuscule œuf d'or resplendissant ; de cet œuf
d'or, trois rayons de lumière "e proj ettent vers vous, un
vers l'œil droit, un vers l'œil gauche, et un vers le point-
14
centre des sourcils. Fixez votre regard sur cet œuf d'or et
prenez conscience de ces rayons de lumière. « longue pause >>.
Abandonnez maintenant l'œuf dor et reprenez le chemin à
travers la caverne... une fois dans le puits, remontez rapi
dement... et retrouvez-vous dehors, dans le champ d'herbe
dorée. Sentez à nouveau la douce chaleur du soleil, et la
fraîcheur de la brise sur votre visage. « pause ».
85
YOGA NIDRA 4
PREPARATION
RELAXATION (Om/respiration)
SANKALPA
ROTATION DE LA CONSCIENCE ( côté droit, côté gau
che, côté droit n remontant, côté gauche en remon
tant, face postérieure en descendant, face antérieure
en remontant, parties principales) .
CORPS/CONSCIENCE DU MIROIR
RESPIRATION (mentalement alternée par les narines)
SENSATIONS (lourdeur, légèreté, douleur, plaisir)
ESPACE INTERIEUR ( océan, puits, pensées sponta-
nées)
VISUALISATION D'ASANAS
MOUVEMENT DANS LE TEMPS
VISUALISATION D'IMAGES RAPIDES
VISUALISATION OCEAN/JUNGLE
VISUALISATION DE L'ŒUF D'OR
SANKALPA
FIN
Préparation.
Préparez-vous pour yoga nidra. Etendez-vous en shava
sana, le corps bien allongé, les pieds écartés, les paumes de
main tournées vers le haut et fermez les yeux. « pause >>�
Arrangez-vous pour vous trouver parfaitement à l'aise ; il
ne faudra faire aucun mouvement, conscient ou inconscient.
« pause >> . So uvenez vous que vous allez pratiquer le yoga
-
Sankalpa.
Le moment est venu de prononcer votre sankalpa
« pause ». Soyez fidèle à votre résolution, plantez-là à un
endroit et n'en changez pas ; le sankalpa se réalisera certai
nement si le terrain est parfait. << pause ». Répétez votre
sankalpa trois fois, avec force et conviction. « pause ».
Rotation de la conscience.
Conscience des parties du corps... La conscience doit se
déplacer tout le long du corps et rester en mouvement.
<< pause ». En se déplaçant, elle se transforme en prana,
énergie vitale, sous forme d'un courant d'énergie. Ne vous
attardez pas sur une partie, mais sautez librement d'une
partie à une autre. << pause ».
(COTE DROIT)
Pouce de la main droite, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, ais
selle, taille, hanche, cuisse droite, genou, mollet, cheville,
talon, plante du pied, orteils gauches, un, deux, trois, quatre,
cinq.
(COTE GAUCHE )
Pouce de la main gauche, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, ais
selle, taille, hanche, cuisse gauche, genou, mollet, cheville,
talon, plante du pied, orteils gauches, un, deux, trois, quatre,
cinq.
( COTE DROIT EN REMONTANT)
En commençant en bas, allez aux orteils droits.
Gros orteil droit, deuxième, troisième, quatrième, cinquième,
plante du pied, talon, cheville, mollet, genou, cuisse, hanche,
98
taille, aisselle, épaule, coude, poignet, paume, pouce droit,
deuxième doigt, troisième, quatrième, cinquième.
(COTE GAUCHE EN REMONTANT)
Passez aux orteils gauches, passez aux orteils gauches.
Gros orteil gauche, deuxième, troisième, quatrième, cinquiè
me, plante du pied, talon, cheville, mollet, genou, cuisse,
hanche, taille, aisselle, épaule, coude, poignet, paume, pouce
gauche, deuxième doigt, troisième, quatrième, cinquième...
(FACE POSTERIEURE EN DESCENDANT)
Cheville droite, cheville gauche, mollet droit, mollet
gauche, arrière du genou droit, arrière du genou gauchE\
arrière de la cuisse droite, arrière de la cuisse gauche, fes
sier droit, fessier gauche, hanche droite, hanche gauche,
colonne vertébrale en entier, omoplate droite, omoplate
gauche, arrière de la tête ...
(FACE ANTERIEURE EN DESCENDANT)
Passez à la face antérieure du corps, passez au sommet
de la tête. Sommet de la tête, front, sourcil droit,. sourcil
gauche, espace entre les deux sourcils, œil droit, œil gauche,
oreille droite, oreille gauche, narine droite, narine gauche,
joue droite, joue gauche, lèvre supérieure, lèvre inférieure,
menton, gorge, clavicule droite, clavicule gauche, poitrine
droite, poitrine gauche, milieu de la poitrine, abdomen, bas
ventre, aine droite, aine gauche, cuisse droite, cuisse gauche,
orteils droits, orteils gauches...
(FACE ANTERIEURE EN REMONTANT)
Orteils droits, orteils gauches, genou droit, genou gauche,
cuisse droite, cuisse gauche, aine droite, aine gauche, bas-'
ventre, abdomen, poitrine droite, poitrine gauche, milieu de
la poitrine, clavicule droite, clavicule gauche, gorge, menton,
lèvre inférieure, lèvre supérieure, joue droite, joue gauche,
sourcil droit, sourcil gauche, espace entre les deux sourcils,
front, sommet de la tête.
(PARTIES PRINCIPALES)
Parties principales. Toute la jambe droite, toute la j am
be gauche, les deux j ambes ... ensemble ; le bras droit, le
bras gauche, les deux bras . . . ensemble ; tout le dos ... tout le
dos ; tout l'avant ... tout l'avant ; toute la tête ... toute la tête ;
tout le corps ... tout le corps ... tout le corps ... Visualisez tout
le corps, dites « tout le corps » et visualisez tout le corps.
« pause ». Intensifiez votre prise de conscience. .. tout le
corps, tout le corps, tout le corps. « longue pause » .
Conscience du corps.
Prenez conscience des points de contact de votre corps
avec le sol. « pause ». Sentez les points de contact de votre
89
corps avec le sol... les points de contact bien nets ... le corps
et le sol. « pause >>. Sentez le sol vous tenir en son sein,
comme on tient un petit enfant dans les bras. « longue
pause >>. Maintenant, concentrez-vous sur votre corps comme
si vous le regardiez de l'extérieur, regardez votre corps
comme un objet. « pause >>. Regardez votre tête, vos vête
ments, tout votre corps de haut en bas, étendu en
shavasana sur le sol de cette pièce. « pause >>. Voyez votre
corps comme un objet, comme un reflet dans un miroir imagi·
naire. « pause >> . Vous regardez votre propre reflet dans le
miroir et vous vous voyez allongé sur le sol... Vos pieds,
vos jambes, votre ventre, votre poitrine, vos bras, vos mains,
vos vêtements, votre nez, vos yeux clos, votre front, vos
cheveux... le tout reflété dans ce miroir. Ayez conscience de
votre corps comme d'un objet. « pause >>. Assurez-vous que
vous ne dormez pas. « longue pause >> .
Respiration.
Pol'tez votre attention sur la respiration naturelle, le
souffle tranquille, prenez conscience de la respiration dans
les narines. « pause ». Le courant naturel de la respiration
dans chaque narine... et leur rencontre à la racine du ne?
qui forme un triangle. « pause >>. Le double souffle sponta
né ... qui entre par l'orifice des narines, monte vers le haut,
et se rassemble formant un triangle dont le sommet est dans
le point entre les sourcils. « pause >>. Soyez conscient du
souffle passant à travers les deux narines... percevez bien
les deux souffles, séparés... et simultanés. « pause >>. Pensez
aux deux souffles qui partent séparés et se rapprochent, pour
se rejoindre au centre des sourcils. « pause >> . Concentrez
vous maintenant sur chacun des souffles et essayez de dé
terminer sa température, faites la navette et comparez les
températures. « pause ». En yoga on dit que le souffle de la
narine gauche est ida, lunaire, et que le droit est pingala,
solaire. << pause >>. Ida, le souffle de gauche est rafraîchis
sant, et pingala, le souffle de gauche, est réchauffant.
<< pause >>. Gardez bien la conscience de votre respiration,
mais imaginez que vous pratiquez maintenant la respira
tion alternée par les narines ... l'air entre par une narine,
ressort par l'autre ; il monte et descend alternativement le
long des côtés du triangle. << pause ». Tout en restant cons
cient du souffle, mettez toute votre attention à compter les
respirations : 54 inspir à gauche, 54 expir à droite, 53
inspir à droite, 53 expir à gauche, 52 inspir à gauche, 52
expir à droite, 51 inspir à droite, 51 expir à gauche, et
ainsi de suite... continuez votre décompte j usqu'à zéro.
<< longue pause ». Conscience totale du compte et de la res-
1 00
piration, si vous faites une erreur ou si vous atteignez zéro,
revenez à 54. « longue pause >>. Arrêtez votre compte et ne
restez conscient que de la respiration... inspirant de maniè
re homogène par les deux narines, expirant de même ;
conscience totale, ne dormez pas, attention ne dormez pas.
« longue pause ».
Sensations.
(LOURDEUR)
Lourdew- ; éveillez dans tout le corps la sensation de
lourdew-. « pause 1. Percevez la lourdew- dans toutes les
parties du corps au fur et à mesure qu'elles sont nommées :
orteils ; talons ; chevilles ; mollets ; genoux ; cuisses ; fes
siers ; dos ; ventre ; poitrine ; épaules ; bras ; paumes ;
tête ; paupières ; tout le corps... tout le corps ... lourd.
« pause >>. Intensifiez la sensation de lourdew- dans tout le
corps. « pause » .
(LEGERETE)
Légèreté ; manifestez un état de légèreté dans le corps.
« pause >>. Manifestez un état de légèreté depuis le haut...
depuis le haut de la tête, toute la tête ; épaules ; paumes ;
dos ; poitrine ; abdomen ; cuisses ; genoux ; mollets ; ta
lons ; plante des pieds ; orteils ; manifestez la sensation de
légèreté dans tout le corps, du sommet de la tête j usqu'aux
orteils. << pause » . La légèreté peut être développée par la
sensation des points de contact du corps avec le sol, point
par point, ou tous ensemble ; une large zone de contact du
corps avec le sol... << pause >>. Concentrez-vous sur cette aire
de contact et éprouvez peu à peu une sensation de légèreté.
<< Pause >>. Sentez-vous flotter au-dessus du sol... vous êtes
Espace intérieur.
Pensez à un océan... pensez à un océan d'un bleu foncé
et voyez bien les vagues. « pause >> . Cet océan se trouve
dans l'espace intérieur, le chidakash, et les vagues qui dé
ferlent représentent le sommeil ... l'inconscient qui se mani
feste. << pause ». Soyez conscient du sommeil et essayez de
visualiser cet état d'inconscience au cœur de votre être, com
me les vagues sur l'océan. « pause ». Au-dessus, il y a un
ciel magnifique et au-dessous le vaste océan. Avec des va
gues à l'infini... le processus de l'inconcient qui se mani
feste. << longue pause >>.
(PUITS)
Imaginez un puits, imaginez un puits au fond duquel
vous plongez le regard ; le puits est sombre et sans fin, com
me un tunnel cylindrique dans les profondeurs de la terre.
<< pause >>. Il y a un seau accroché à une chaîne, vous le des
cendez dans le puits... et il s'en va dans l'obscurité sans
fond... Vous sentez le seau au bout de la chaîne, qui des-
cend... mais vous ne le voyez plus. << pause >> . Mainte-
nant remontez le seau, hors des ténèbres, dans la lumière ...
Faisons encore une fois descendre le seau, mais cette fois,
si vous voulez, vous allez bien vous installer dans le seau,
et c'est moi qui vais vous faire descendre et vous faire re
monter ; rien à craindre. << pause >>. Maintenant je fais tour
ner la poulie, et vous descendez lentement de la lumière
vers l'obscurité ... inconnue, le noir total. << pause >> . Le noir
total et le vide tout autour... tellement noir que vous ne vous
voyez même plus ; mais vous savez et vous sentez que vous
êtes. << pause >> . Vous descendez encore un petit peu, avec
la pleine conscience que vous êtes. << pause >> . Maintenant je
vous remonte des ténèbres dans la pénombre j usqu'à la lu
mière du jour, hors du puits. << pause >> .
( PENSEES SPONTANEES)
Demandez-vous : << A quoi est-ce que j e pense » ? . . Il.
Asanas.
Maintenant, concentrez-vous sur vous-même comme si
vous étiez en train de faire des asanas, des postures de yoga.
Essayez de vous visualiser de l'extérieur en train de faire
les postures, mais mentalement... Surtout, ne bougez pas le
corps. « pause » .
Pratiquez mentalement Surya Namaskar, la salutation
au soleil. Regardez-vous dans chacune des phases, 1, 2, 3 . . .
Jusqu'à 12. < < pause » . Maintenant vous êtes allongé, visua
lisez-vous en shavasana, posture du cadavre... de shavasana,
passez en sarvangasana (la chandelle) , halasana, (la char
rue) , et la contrepose, matsyasana (le poisson) ; mainte
nant paschimottanasana (la pince) , bhujangasana (le co
bra ) , retournez-vous, padmasana, ( le lotus ) , et puis shirsha
sana (la pose sur la tête ) . Vérifiez bien que vous ne dormez
pas. << longue pause » .
Océan-/ jungle.
Intensifiez votre perception, intensifiez votre percep
tion, allez à un océan infini, calme et transquille ... et essayez
d'y déceler un son. « pause ». Il y a un son, un océan infini,
de sombres et vertes j ungles sur la rive, des serpents, des
lions et des chèvres qui vivent en amitié. « pause ». De la
rive, un chemin mène à une chaumière solitaire dans la
j ungle... Et à un yogi assis en lotus. « pause ». Il y a un feu
allumé et une odeur d'encens, le parfum des fleurs, et une
atmosphère de sérénité. « pause ». Tout autour on peut en
tendre le son du Om, le chant du Om sur l'océan infini.
« longue pause >>.
1 04
Œuf d'or.
Devenez le témoin de votre perception... pas du corps,
pas des sens, pas du mental, de rien d'autre que de votre per
ception. « pause ». Prenez conscience que vous êtes cons
cient de vous-même. << pause >>. Regardez à l'intérieur et
prenez conscience de quelqu'un qui regarde, et qui est cons
cient de ce que vous avez fait, jusqu'à maintenant. << Pause ».
Allez dans chidakash ; entrez dans la caverne que vous
trouvez là. « pause ». Au cœur de la caverne, au cœur de
la caverne, sombre, sombre ... au cœur de la caverne, il y a
une flamme qui brûle ... trouvez cette flamme. << pause ».
Trouvez cette flamme et trouvez un petit œuf d'or au cen
tre de la flamme ... un petit œuf d'or, resplendissant auréolé
de lumière. « longue pause » .
Sankalpa.
Sankalpa, sankalpa, sankalpa ... maintenant remémorez
vous votre sankalpa et répétez-le trois fois. << pause ». En
le vivant pleinement et en le ressentant aussi fort que vous
le pourrez, trois fois. << pause ». Le sankalpa formulé pen
dant le yoga nidra changera votre vie, sans que rien ne puisse
l'empêcher. « pause ».
Fin
Tout le corps... tout le corps... tout le corps... « longue
pause >>. Relâchez tout effort et ramenez votre attention sur
le souffle naturel, sur le souffle naturel qui entre et qui sort
des narines. << longue pause ». Restez bien conscient de la
respiration et en même temps constatez votre état de rela
xation physique. « pause ». Conscience de la relaxation... et
conscience de votre existence physique ; prenez conscience
de l'existence physique de votre corps. << longue pause » .
Devenez de plus en plus conscient de votre corps, et visua
lisez-le allongé sur le sol. << pause ». Ramenez votre mental
vers l'extérieur, et visualisez la pièce où vous êtes, que votre
mental se tourne complètement vers le dehors ... n'ouvrez
pas les yeux. << pause ». Vous êtes en train de pratiquer
yoga nidra ; prenez conscience de ce fait. << pause ». R estez
tranquillement allongé jusqu'à ce que votre attention soit
t!omplètement tournée vers l'extérieur. Commencez à bou
ger, à bouger votre corps et à vous étirer... surtout prenez
votre temps, rien ne presse. << pause ». Quand vous serez
sûr d'être tout à fait éveillé, asseyez-vous lentement et ou
vrez les yeux. La séance de yoga nidra est maintenant ter
minée.
HAQI OM TAT SAT.
1 06
YOGA NI DRA 5
PREPARATION.
RELAXATION (antar mouna ) .
SANKALPA.
ROTATION DE LA CONSCIENCE (côté droit, côté
gauche, face antérieure de haut en bas, face posté
rieure de bas en haut, parties internes, parties prin
cipales) .
RESPIRATION (point-centre des sourcils ; de 54 à 1).
SENSATIONS (froid, chaud, douleur, plaisir) .
ESPACE INTERIEUR ( chidakash, personnage, océan,
puits, pensées spontanées) .
VISUALISATION DES CENTRES PSYCHIQUES (loca-
lisation et aspect ) .
VISUALISATION DES SYMBOLES PSYCHIQUES.
CENTRE DES SOURCILS/OM.
VISUALISATION TEMPLE/OCEAN.
SANKALPA.
FIN.
AUTRE SEQUENCE DE VISUALISATION
PROPOSEE.
1. Centres psychiques (localisation ) .
2. Symboles psychiques.
3. Centre des sourcils/Oro.
4. Images rapides.
5. Corps transparent.
6. Aura.
7. Œuf d'or.
Préparation
Préparez-vous pour yoga nidra, maintenant vous con
naissez très bien la position. « pause >> . Fermez les yeux
et assurez-vous que vous êtes parfaitement à l'aise. Si vous
voulez bouger encore un peu, faites-le maintenant ; une
fois que vous êtes définitivement installé, le corps doit res
ter absolument immobile jusqu'à la fin de la séance.
« pause » . Doucement, assurez votre détente, une détente
totale. Prenez trois longues et profondes inspirations et à
chaque fois, en expirant, sentez que vous vous détendez.
« pause ». Pour une heure, oubliez tous vos soucis et vos
tracas et concentrez-vous sur yoga nidra. « pause >> .
1 07
Relaxation
Prenez conscience des bruits les plus éloignés qui vous
parviennent de l'extérieur. « pause ». Déplacez votre atten
tion d'un bruit à l'autre ... en écoutant seulement, sans
essayer d'analyser. << pause >> . Portez votre attention sur les
bruits plus proches à l'extérieur de l'immeuble ; puis, passez
aux bruits qui viennent de l'intérieur de l'immeuble ... de
l'intérieur de cette pièce. << pause ». Intensifiez votre cons
cience de la pièce où vous êtes, les murs, le plafond ... et votre
corps allongé sur le sol... voyez votre corps allongé sur le
sol ; prenez conscience de votre existence physique.
<< pause ». Soyez conscient de l'existence de "otre corps
physique, concentrez-vous !ilur la totalité de votre corps phy
sique... ayez pleine conscience de votre souffle naturel.
<< Pause >>. Continuez à percevoir votre respiration et sentez
que vous êtes de plus en plus détendu. << longue pause ».
Soyez bien conscient que vous allez pratiquer yoga nidra,
dites-vous : << Je vais pratiquer yoga nidra ; je vais prati
quer yoga nidra ». Ouïe et toucher ... seules ces deux portes
de la perception restent ouvertes. << pause » .
YOGA NIDRA VA COMMENCER.
Sankalpa
Sankalpa, sankalpa ... formulez votre sankalpa trois fois,
en pleine conscience et avec une conviction profonde.
<< pause » -
Rotation de la conscience
Conscience des différentes parties du corps... aussi rapi
dement que possible, le mental doit sauter d'une partie à
une autre.
(COTE DROIT)
Pouce de la main droite, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, aissel
le, côté, taille, hanche, cuisse droite, genou, mollet, cheville,
talon, plante du pied, orteils droits, un, deux, trois, quatre,
cinq...
Pouce de la main gauche, deuxième doigt, troisième,
quatrième, cinquième, paume, poignet, coude, épaule, aissel
le, côté, taille, hanche, cuisse gauche, genou, mollet, cheville,
talon, plante du pied, orteils gauches, un, deux, trois, quatre,
cinq...
(FACE ANTERIEURE DE HAUT EN BAS )
Passez au sommet de la tête. Sommet de la tête, front,
sourcil droit, sourcil gauche, espace entre les sourcils, œil
droit, œil gauche, oreille droite, oreille gauche, narine droite,
101
nartne gauche, j oue droite, j oue gauche, lèvre supeneure,
lèvre inférieure, menton, gorge, clavicule droite, clavicule
gauche, poitrine droite, poitrine gauche, milieu de la poi
trine, nombril, abdomen, bas-ventre, aine droite, aine gau
che, cuisse droite, cuisse gauche, genou droit, genou gauche,
cheville droite, cheville gauche, orteils droits, orteils gau
ches...
(FACE POSTERIEURE DE BAS EN HAUT)
Maintenant la face postérieure, orteils droits, orteils gau
ches, plante du pied droit, plante du pied gauche, talon
droit, talon gauche, mollet droit, mollet gauche, arrière du
genou droit, arrière du genou gauche, arrière de la cuisse
droite, arrière de la cuisse gauche, fessier droit, fessier gau
che, hanche droite, hanche gauche, colonne vertébrale en
entier, omoplate droite, omoplate gauche, arrière de la tête,
sommet de la tête ...
( PARTIES INTERNES)
Parties internes du corps. Portez votre mental sur le
cerveau, commencez par le cerveau. Le cerveau, le passage
entre la gorge et le nez, la langue, les dents, le palais ou
paroi supérieure de la bouche, caisse du tympan à droite,
caisse du tympan à gauche ; la gorge, par où passe l'air,
l'œsophage, par où passe la nourriture ; le poumon droit,
le poumon gauche, le cœur, sentez le cœur en vous concen
trant sur ses battements ; l'estomac, qui est au-dessus de
votre nombril, du côté gauche, le foie, au-dessus du nom
bril du côté droit ; le rein droit et le rein gauche, dans le
dos au niveau de la taille ; et dans l'abdomen, un très long
tube enroulé qu'on appelle l'intestin grêle, et un tube en
forme de guirlande qu'on nomme le gros intestin...
Encore une fois, plus vite. Commencez par le cerveau.
Le cerveau, le passage entre le nez et la gorge, caisse du
tympan à droite, caisse du tympan à gauche, gorge, œsopha
ge, poumon droit, poumon gauche, cœur, estomac, rein droit,
rein gauche, intestin grêle, gros intestin, tout l'intérieur de
l'abdomen...
(PARTIES PRINCIPALES)
Maintenant les parties principales du corps. Toute la
jambe droite, toute la jambe gauche, les deux j ambes en
semble ; bras droit, bras gauche, les deux bras ensemble ;
toute la tête, tout le dos, tout l'avant, tous les organes inter
nes ensemble ; tout le corps ... tout le corps... tout le corps ...
en même temps que vous prononcez « tout le corps ,, visua
lisez-le. « pause )). Intensifiez votre perception, intensifiez
votre perception... tout le corps ... tout le corps... tout le
corps ... « pause )).
(REFAIRE UN CYCLE COMPLET) .
1 1: :1
Concentrez-vous, le corps allongé sur le sol... votre corps
est allongé sur le sol... Prenez conscience des points de con
tact de votre corps avec le sol. « pause ». Tête et sol ; épau
les et sol ; bras et sol ; fessiers et sol ; cuisses et sol ; mollets
et sol ; talons et sol ; tout le corps et le sol. << pause >> .
Respiration
Portez votre conscience sur la respiration ; soyez cons
cient que vous respirez, percevez l'ensemble de votre souffle,
ne soyez conscient que du souffle et de rien d'autre. << lon
gue pause ». Toujours conscient de votre respiration, amenez
votre attention sur le point-centre des sourcils ... Imaginez
que vous respirez par ce point et que le souffle entre et sort
du front. « pause ». Imaginez que le souffle passe au travers
du point entre les deux sourcils jusqu'à un point au centre
de l'arrière de la tête, en traversant ajna chakra ... percevez
bien le trajet de ce souffle. « longue pause >> . Percevez bien
la respiration qui se fait par le point-centre des sourcils et
commencez un compte de vos respirations en partant de 54 :
54 j'inspire ; 54 j'expire ; 53 j'inspire ; 53 j'expire ; 52 j'ins
pire ; 52 j'expire ; et ainsi de suite en répétant cela menta
lement. « longue pause ». Pleine conscience du compte et
de la respiration, attention ! ne vous endormez pas ; si vous
faites une erreur, vous devez revenir au début. << 5 minutes
de pause >>. Respiration par le point-centre des sourcils, véri
fiez que vous êtes bien conscient de votre compte... Si vous
arrivez à zéro, recommencez à 54. << 5 minutes de pause ».
Arrêtez votre compte, mais demeurez conscient de votre res
piration ... Vous percevez votre souffle, et aussi votre posi
tion en shavasana, et rien d'autre en d ehors de cela. << lon
gue pause » .
Sensations
(FROID )
Eveillez la sensation de froid ; concentrez-vous sur votre
mœlle épinière et intensifiez la sensation de froid et de fris
son. << pause ». Concentrez-vous sur le souffle dans votre
narine gauche et développez la sensation de froid dans tout
le corps. . à chaque respiration, votre corps se refroidit un
.
Espace intérieur
(PERSONNAGE)
Chidakash, amenez votre conscience sur chidakash, l'es
pace noir derrière la paroi du front. << pause ». Concentrez
vous sur vous-même assis en méditation les jambes croi
sées et les yeux fermés. Vous êtes assis en méditation dans
une grande salle et quelqu'un est assis en méditation en face
de vous, quelqu'un de très important ; c'est un événement
111
considérable dans votre vie. « longue pause ». Vous êtes
assis en méditation et il est assis en méditation ; votre cen
tre des sourcils et son centre des sourcils ne font qu'un.
Vous respirez tous les deux , par le point-centre des sour
cils, bhrumadhya... Quand vous expirez, votre souffle touche
son point-centre des sourcils, et quand il expire, son souffle
effleure votre point-centre des sourcils ... un lien s'est établi.
« longue pause >>.
(OCEAN )
Concentrez-vous maintenant sur chidakash et percevez
de fortes vagues à la surface d'un océan immense, sous un
ciel chargé. « pause » . Les vagues sont le symbole de votre
inconscient... percevez bien le ciel chargé, l'océan immense,
et les vagues. « pause » .
(PUITS)
Intensifiez votre concentration et imaginez un puits très
profond. A l'aide d'une corde, descendez aussi loin que pos
sible, puis revenez... faites cette expérience. « longue pause ».
(PENSEES SPONTANEES)
Revenez maintenant à chidakash et prenez conscience
de toutes les pensées spontanées. « pause ». Prenez cons
cience de toute pensée qui émerge spontanément... et, sans
aller j usqu'au bout, abandonnez-la totalement... détachez
vous-en totalement et passez à une autre pensée qui se pré
sente spontanément. « longue pause >>.
(PENSEES DIRIGEES )
Arrêtez maintenant le processus des pensées spontanées,
rejetez les pensées spontanées. A la place, vous devez choi
sir une pensée et la développer à votre gré. « pause >> . Re
jetez toute pensée spontanée et développez la pensée de
votre choix... voyez clairement cette pensée et maintenez
la. << longue pause >>. ( 1 )
Centres psychiques
Visualisation des centres psychiques, découvertes des
centres psychiques ou chakras dans le corps psychique.
D'abord mu.Zadhara situé chez l'homme dans le périnée, entre
l'anus et les organes génitaux, et chez la femme dans le col
de l'utérus. Concentrez-vous sur le centre psychique mula
dhara. << pause >> . Le second chakra est appelé swadhisthana
et se situe tout en bas de la mœlle épinière, dans le coccyx.
Concentrez-vous sur swadhisthana. << pause >> . Le troisième
11!
chakra est manipura, situé dans la mœlle épinière au niveau
du nombril... Concentrez-vous directement sur manipura...
ou indirectement comme si vous respiriez sur une ligne droite
passant par le nombril... « pause ». Anahata est le quatrième
chakra, situé dans la mœlle épinière, j uste à l'arrière du
cœur et du sternum. Concentrez-vous sur anahata directe
ment ... ou indirectement en respirant sur une ligne droite
passant au niveau du corps. Vishuddhi est le cinquième cha
kra, et se situe dans le cou. Concentrez-vous sur vishuddhi.
« pause >>. Le sixième chakra est ajna, situé dans la partie
postérieure du cerveau, au sommet de la mœlle épinière...
au même endroit que la glande pinéale (épiphyse ) . Concen
trez-vous sur ajna directement... ou indirectement en respi
rant sur une ligne droite passant par le point-centre des
sourcils. « pause ». Bindu est le septième chakra, et se situe
au sommet et en arrière de la tête, là où les hindous 01 tho
doxes conservent une petite touffe de cheveux ( 1 ) . Concen
trez-vous sur bindu. « pause ». Enfin, sahasrara, situé au
sommet du crâne (au niveau des fontanelles ) . Concentrez
vous sur sahasrara. << longue pause ».
Maintenant une seconde rotation, cette fois plus vite.
Chaque fois qu'un chakra est nommé, répétez-le mentale
ment et imaginez que vous touchez le point physique con
cerné avec votre pouce : Muladhara... périnée, col de l'uté
rus ; Swadhisthana ... extrémité inférieure de la mœlle ;
Manipura ... derrière le nombril ; Anahata... derrière le cœur ;
Vishuddhi... dans le cou ; Ajna ... derrière le point-centre des
sourcils ; Bindu ... partie postérieure du sommet du la tête ;
et Sahasrara ... sommet du crâne. << pause » .
Encore une fois : Muladhara ... Swadhisthana ... Mani
pura ... Anahata ... Vishuddhi... Ajna... Bindu... Sahasrara ...
Sahasrara ... Bindu... Ajna ... Vishuddhi... Anahata... Manipu
ra... Swadhisthana... Muladhara. << pause ».
Symboles psychiques
Visualisation des symboles des chakras, les symboles
des centres psychiques. Quand la conscience se localise sur
l'emplacement exact d'un chakra, le symbole ou la vision
qui lui correspond s'épanouira dans votre conscience.
Le symbole psychique pour muladhara est un triangle
rouge, la pointe en bas. Concentrez-vous sur muladhara et
imaginez un triangle rouge la pointe en bas. « pause ». Swa
dhisthana représente l'inconscient. Concentrez-vous sur swa-
113
dhisthana et visualisez l'inconscient sous forme de vagues,
vision d'un vaste océan la nuit. « pause ». Le symbole de
manipura est un tournesol d'un j aune éclatant. Concentrez
vous sur manipura et visualisez son symbole. « pause ».
Anahata. Concentrez-vous sur anahata et visualisez la minus
cule flamme d'une petite lampe brillant dans l'obscurité
totale, dans une salle immense ; l'univers entier n'est qu'obs
curité et dans un coin brûle une toute lampe à huile avec sa
flamme d'or. « pause » .
Vishuddhi. Vishuddhi a pour symbole les gouttes d'un
nectar glacé... concentrez-vous sur les gouttes de nectar
glacé. « pause ». Ajna est le siège de l'intuition, concentrez
vous sur ajna. « pause ». Bindu. Visualisez un croissant de
lune la nuit, c'est bindu. « pause ». Et pour terminer,
sahasra-ra, visualisez-le comme le foyer où sont accomplis
les rites sacrés, où sont données les initiations, et où l'on
vient se recueillir... Imaginez le feu qui brûle, de grandes
flammes qui dansent. « longue pause » .
Point-oentre du eourollt
Concentrez-vous sur le point au centre des sourcils, con
centrez-vous sur le point-centre des sourcils. Découvrez le
rythme d'une pulsation nerveuse ... et sur le rythme de cette
pulsation, prenez conscience de Om. « longue pause >> . Conti
nuez à vous concentrer sur le point-centre des sourcils ... et
découvrez-y un petit cercle, un petit cercle qui sans effort
s'élargit peu à peu, jusqu'à se fondre dans l'infini. Voyez
des cercles qui vont s'élargissant à partir du point-centre
des sourcils. « longue pause ». Concentrez-vous sur le sym
bole Om qui est inscrit... ( 1 ) concentrez-vous sur le symbole
Om. « pause ». Voyez Om comme un cercle s'élargir à l'inspi
ration et se contracter à l'expiration, au niveau du point
centre des sourcils. Sur le rythme de votre souffle, expansion
et contraction de Om dans chaque cercle. « longue pause » .
Océan/Temple
Intensifiez votre vision, votre concentration et votre
faculté d'évocation. « pause ». Imaginez un océan calme et
tranquille, sombre aussi... imaginez que vous êtes à la sur
face... lentement vous vous mettez à couler . .. « pause ». Som
brez dans l'inconscient. Laissez-vous couler encore. « pause >> .
Plongez encore plus profondément et découvrez les secrets
du corps ... dans un monde totalement intérieur. « longue
pause » .
114
Intensifiez votre VISion et votre faculté d'évocation.
« pause ». Voyez une j ungle sombre et épaisse, entrez dans
cette j ungle... enfoncez-vous profondément dans cette j un
gle. « pause ». Allez-y. Plus loin encore... Voyez une clai
rière entourée d'une aura de lumière ... Cette lumière vient
d'un temple tout proche. « pause >>. Le temple est comme
une maison illuminée de l'intérieur au cœur de la nuit...
L'aura de lumière est aussi bien dedans que dehors, et elle
se voit de loin. « pause ». Vous percevez que le temple pulse
avec la vibration du son Om... A l'intérieur du temple, on
entend chanter des mantras et résonner des clochettes, dans
un parfum d'encens. « longue pause ». Rapprochez-vous du
temple, ressentez l'ambiance de paix... la porte du temple
est ouverte, vous j etez un coup d'œil à l'intérieur et il n'y
a rien. cc pause ». Rien qu'un moine en robe orange, assis
dans la posture du lotus les yeux ouverts. Asseyez-vous en
face de lui, regardez-le en face... essayez de chercher qui il
peut bien être... concentrez-vous. cc longue pause ».
Sankalpa
Prenez conscience du souffle, prenez conscience du souf
fle. « longue pause ». Rappelez-vous votre sankalpa ; répétez
votre sankalpa avec une foi et une conscience totales. Répétez
votre sankalpa trois fois. « pause ». La résolution que vous
prenez dans le yoga nidra s'accomplira sans faute.
Fin
Tout le corps... tout le corps... tout le corps... tout le
corps. Abandonnez tout effort, et prenez conscience de tout
le corps. cc longue pause ». Portez votre attention sur la res
piration naturelle, le souffle calme, intensifiez votre percep
tion du calme dans le souffle. Maintenez votre conscience
du souffle et approfondissez-le peu à peu, donnez-lui de la
force. cc pause ». Prenez conscience de votre existence phy
sique, de votre corps et de votre état de détente physique.
Votre souffle devient plus ample. Prenez une longue, lente
et profonde inspiration ... puis expirez de même. cc pause » .
Développez l a perception de votre corps, profondément dé
tendu, allongé sur le sol. Visualisez la pièce où vous êtes,
laissez votre esprit s'extérioriser pleinement, commencez à
faire de petits mouvements... Pliez vos doigts, remuez les
orteils, bougez les bras et les j ambes. cc pause ». Gardez les
yeux clos, faites quelques respirations profondes et étirez
vous trois fois, à fond, les bras étendus au-dessus de la tête.
Surtout prenez votre temps, rien ne presse. cc pause ». Quand
vous serez sûr d'être tout à fait réveillé, asseyez-vous dou-
115
cement et ouvrez les yeux. La séance de yoga nidra est ter
minée.
HARI OM TAT SAT.
Centres psychiques
Découverte des centres psychiques, concentration sur
les centres psychiques ou chakras. Répétez leur nom menta
lement avec moi, et sentez leur position comme si vous les
touchiez avec une petite fleur : Muladhara.. périnée ou col
.
Yam.
Vishuddhi .. lotus verts à seize pétales, mantra Ham.
.
117
méditation, le Bouddha dans sa paix, le Christ dans l'attitude
de la compassion, Moïse et les tables de la loi ( 1 ) , un océan
infini de sérénité, le vert intense d'une j ungle sur le rivage,
des cobras, des lions, des chèvres vivant tous ensemble :en
amitié ; percevez le son, les vibrations du Om partout dans
la j ungle, ressentez bien cela, intensifiez cette perception.
« longue pause )).
Corps transparent
Revenez dans votre corps. . . revenez dans votre corps et
prenez conscience de votre prana, ou force de vie, la force de
vie qui se présente sous forme de chaleur. « pause )). Vous
êtes conscient de vous-même, vous êtes conscient d'une sor
te de chaleur, vous êtes conscient d'une sensation agréable...
Prenez conscience de votre prana, la force de vie... ressen
tez le prana comme une chaleur ... ressentez-le à travers tout
le corps. « longue pause )). Concentrez-vous sur votre nom
bril, une corde d'or s'élève de votre nombril ; à un bout de
la corde se trouve votre corps physique. .. et à l 'autre, votre
corps transparent. « longue pause )). Essayez de le voir.
« pause ». Essayez de voir le corps transparent ... Voyez sa
silhouette générale sans que vous puissiez y distinguer les
détails ni les traits d'un visage. « pause )). Le corps physique
semble être dans un. halo de fumée, mais il peut aussi avoir
des contours nets. << pause ». Voyez en même temps le corps
physique et le corps transparent qui flotte a u-dessus de lui.. .
relié par une brillante corde d'or au niveau du nombril.
« longue pause )).
Aura
Prenez conscience de votre être, regardez votre être
profond. << pause )). Regardez votre être comme dans un mi
roir.. . ou comme j e vous regarde ou comme vous me regar
dez. « pause ». Regardez votre être et regardez votre pro
pre aura... Regardez-vous sous différents angles, de l'avant ...
de la droite... de la gauche... d'en haut... d'en bas... Décelez
votre aura et regardez si elle est j aune, dorée, rose, rouge,
violette, j aune d'or, marron, verte, j aune intense, noire, blan
che, bleue, mauve. « longue pause )).
L'œuf d'or
Prenez conscience de vous-même, cherchez et posez
vous la question : << Suis-j e conscient de moi-même, suis-je
1 18
endormi ou éveillé ? » . Voyez tout votre corps, de la tête
aux pieds, aussi clairement que je le vois... Essayez de
regarder votre corps, comme si vous le voyiez de l'exté
rieur. Demandez-vous : « Suis-j e ce corps, ce corps qui
m'accompagne, ce corps qui finira par mourir ? << pause >> .
Maintenant regardez vos sens, les cinq sens par lesquels
vous prenez connaissance de ce monde. Demandez-vous :
« Suis-j e ces sens, qui mourront avec le corps ? » << pause ».
Prenez conscience de votre mental, le mental par lequel vous
vous comprenez vous-même et vous comprenez le monde.
Demandez-vous : << Suis-je le mental, le mental qui meurt
aussi ? » << pause ». Prenez conscience de vous-même,
regardez-vous et prenez conscience de votre aura... perce
vez-la. Demandez-vous : << Suis-j e cette aura, dont l'exis
tence est liée au corps ? » << pause ». Regardez encore
mieux, prenez conscience du prana dans votre corps. Posez
vous la question : << Suis-j e ce prana ? » << pause ». Regardez
encore à l'intérieur et prenez conscience de l'existence de
votre conscience, grâce à qui vous savez que vous êtes en
train de pratiquer le yoga nidra. Demandez-vous : << Suis
j e cette conscience ? Cette conscience survivra-t-elle à la
mort du corps ? » << pause ». Regardez à l'intérieur de vous
même et percevez un œuf d'or au centre de votre cerveau...
un œuf d'or, très petit, tout petit, minuscule, qui est le siège
de votre superconscience. << pause ». Un œuf d'or minuscule,
qui est le siège de la conscience suprême tout à l'intérieur
de vous ... Essayez de vous identifier à elle. << longue pause » .
Essayez de vous voir vous-même comme l'œuf d'or. . . et
dites-vous : <<Au-delà du mental, du corps, des sens, du kar
ma, de la nature et de tout ce qui est physique, mental, psy
chique, inconscient, je suis sous la forme de cet œuf d'or.
<< longue pause ». Dites à votre mental : << Je suis cela » << lon
gue pause ».
(Terminer la séance avec le sankalpa et la fin comme
ci-dessus) .
HARI OM TAT SAT
118
APPENDICE A
Résumé de toutes les techniques
1 22
APPENDICE 8
Séances construites :
1 ) en variant les types de visualisations proposées.
2 ) en omettant une ou plusieurs parties.
Dans tous les cas garder le sankalpa en début et en fin
de séance, et la transition finale qui se retrouvent dans cha
que séance.
Conscience du corps
Interchangeable de séance en séance, mais noter que
« corps/peau » est une technique plus subtile que les autres.
Respiration
Ces pratiques sont interchangeables, mais bien noter les
points suivants :
1 ) Plus la prise de conscience du souffl e est longue; plus
la relaxation s'approfondit, à condition que le sommeil ne
survienne pas.
2) Noter par degré d'efficacité les techniques suivantes :
- respiration mentalement alternée (la plus puissante)
- point-centre des sourcils et nombril-gorge (moyen-
nement puissante)
- nombril ; poitrine ; gorge ; narines (la plus faible) .
On peut aussi faire un usage plus large de la respiration
sur le mantra et sur la sushwnna.
Sensations
Elles sont très efficaces pour induire une relaxation pro
fonde qui amène aux visualisations et peuvent aussi se subs
tituer les unes aux autres ou se combiner de différentes
manières. On choisit d'habitude dans la séance au moins
deux paires de sensations opposées, comme froid/chaud, ou
pesanteur/légèreté. L'insertion d'une séquence de sensations
est une bonne manière de rallonger Yoga nidra 3.
1!5
Visual isations
Nombre de combinaisons sont possibles mais noter les
points suivants :
1 ) Les visualisations (y compris les séquences de visua
lisations données en fin de chapitre) sont facilement inter
changeables entre Yoga nidra 2 et 3 et entre Yoga nidra 4
et 5.
2) Les visualisations suivantes tirées de Yoga nidra 4
et 5 peuvent aisément servir dans Yoga nidra 2 et 3 :
- << espace intérieur »
<< postures >>
<< mouvement dans le temps »
<< images rapides »
- << œuf d'or »
- << océan/j ungle ».
3) Séance complète avec l'autre séquence de visualisa
tion proposée (p. 1 16 ) .
I l est bien recommandé que << centres psychiques »,
<< symboles psychiques », << corps transparent » et << visuali
sation de l'aura » ne soient utilisés que dans les classes
plus avancées.
Sankalpa et Fin
Les parties concernant le sankalpa sont pour la plupart
très semblables mais si cela semble nécessaire, on peut ajou
ter d'autres directives portant sur la nature du sankalpa ( 1 ) .
La fin de la séance varie suivant l'état de relaxation
obtenu, une relaxation profonde réclamant une transition
plus lente qu'une relaxation superficielle.
YOGA NIDRA
FILS DU TANTRA
L E N YASA
Le mot nyasa signifie << placer >>. C'est une pratique du
Tantra dans laquelle des mantras spécifiques sont << placés »
et ressentis à différents endroits du corps. Rappelons qu'un
mantra est une parole (généralement monosyllabique) char
gée de puissance et qui est supposée avoir une action sur les
couches subtiles de celui qui le prononce ou le reçoit. Ainsi
lesté des mantras, le nyasa est une forme antique de yoga
nidra utilisée par les yogis et encore pratiqué extérieurement
par nombre d'Hindous orthodoxes. Nyasa est décrit dans des
écritures variées telles que le Brihad Yoga Yagyavalkya
SmTiti et le Yogataravali ainsi que de nombreux textes upa
nishadiques et tantriques. L'Aruneyi Upanishad (verset 5)
enj oint tous les saddhus, c'est-à-d.ire tous les moines errants,
de pratiquer nyasa continûment, de chanter le mantra Om
et de placer celui-ci mentalement dans différentes parties
du corps. Ceci peut aisément être introduit sous une forme
simplifiée dans une séance de yoga nidra moderne. Mais il
existe des formes plus spécifiques et vraiment curieuses de
nyasa qui sont décrites dans le Mahanirvana Tantra, par
exemple :
- Le MatTika Nyasa où les lettres de l'alphabet sans
crit (matrikas) sont << placées » à différents niveaux du corps
physique de l'adepte, tandis qu'en même temps le son cor
respondant est modulé.
- Le Hridayadi sadanga nyasa qui signifie littéralement
l'imposition des mains sur six différentes parties ( sadanga)
du corps en commençant par le cœur (hridaya ) .
On doit réciter des mantras spécifiques dans l'ordre
namah en touchant le cœur ; swaha en touchant la tête
vasat en touchant les fontanelles, et ainsi de suite.
1 27
- Kara nyasa dans lequel les mantras sont placés et
chantés sur les doigts, les pouces et les paumes des mains.
Notons à ce sujet que la plupart des yoga nidras enseignés
par Swami Satyananda incluent ce type de nyasa sans usage
de mantra.
- Vyapaka nyasa : Vyapaka signifie << qui diffuse par
tout », << qui imprègne tout ». Ainsi nommé parce que l'éner
gie des mantras est distribuée dans toutes les parties du corps
avec une prise de conscience simultanée.
Des mantras spécifiques sont placés et ressentis sur la
tête, la bouche, le cœur, l'anus, les deux pieds et ainsi de
iuite.
Ces méthodes sont donc amplement décrites dans le
Mahanirvana Tantra. On pourrait s'y étendre plus en détail,
mais il vaut mieux renvoyer le lecteur intéressé à cet ouvra
ge traduit en anglais par Sir John Woodroffe ( 1 ) .
Le nyasa est encore pratiqué par nombre d'Hindous de
par le monde. L'une des méthodes les plus connues est nom
mée Angvinyasa (le nyasa des différentes parties du corps) .
L a rotation commence dans l'ordre indiqué ci-dessous et se
poursuit en employant des mantras spécifiques pour chaque
partie :
Petit doigt : Aum Kannestha Abhyam Namahe.
Annulaire : Aum Anamikastha Abhyam Namahe.
Majeur : Aum Madhyama Abhyam Namahe.
Index : Aum Tarj aneem Abhyam Namahe.
Pouce : Aum Augushtha Abhyam Namahe.
Nous sommes en plein rituel, et comme tous les ri
tuels authentiques, il demande pour être efficace précision
et vigilance. Son premier effet est fort heureux, il induit
un état de retrait des sens (pratyahara ) qui prépare aux
états de concentration (dharana) . Mais on peut imaginer
la grimace des Occidentaux s'il leur fallait en passer par
là pour se relaxer ! Cela leur paraitrait absurde au plus
haut point.
Si ces méthodes de nyasa semblent très loin de nous,
elles sont sûrement puissantes et elles offrent une grande
variété d'application.
L'HO M M E M O D E R N E EST PRESSE
L'Occidental ne tient pas à se remplir la cervelle de for
mules qui exhalent des relents de traditions fumeuses. Si
1 28
on abandonne le latin, ce n'est pas pour « donner » dans le
sanscrit !
Le yoga nidra, tel que l'a mis au point Swami Satyanan
da, pouvait être essayé par tout un chacun, quelle que fût
sa religion, sa langue, sa philosophie. Cependant, il fallait
tenir compte de l'essentiel. On devait veiller à préserver sa
vérité : la puissance d'action sur le corps subtil.
C'est, avons-nous dit, sur le conseil de son guru que
Swami Satyananda s'attela à la tâche. Ce ne fut pas une
mince affaire. Il s'agissait de s'y retrouver dans la j ungle
des textes tantriques dont l'efficacité pratique restait encore
à mettre à l'épreuve. Il y avait un verrou à tirer, et ce ver
rou, c'était le temps qui l'avait mis. Il fallait le faire jouer,
huiler la vieille mécanique, la simplifier, tout en gardant
l'aj ustement parfait avec une vérité que le temps n'altère
pas. Aujourd'hui, cette technique, née en Inde, se répand
à travers le monde, se diffuse, pénètre les domaines les plus
variés. Elle a beaucoup à nous apporter.
131
concrète auxquelles sont sownises nos destmee:. sur œrre.
Et il est remarquable de voir les affinités du tantrisme avec
.me Spoque P-omme la nôtre où « les choses de la vie » au
lieu d'être escamotées sont lucidement constatées, discutées,
et étudiées. La mort devient le thème de la thanatologie, le
sexe de la sexologie, le repos de la relaxation, le sommeil
de l'hypnologïe et ainsi de suite. Il n'est pas un domaine du
vécu qui n'échappe aujourd'hui au regard puissamment at
tentif du chercheur. Mais il manque à ce regard contempo
rain quelque chose d'essentiel : la capacité de percevoir le
sacré.
LA NAVETTE DE LA V I E
O r l a dimension d u sacré est inhérente a u tantrisme,
poi!l.t qui échappe souvent aux touristes occidentaux lors
qu'ils s'étonnent des scènes érotiques sculptées aux frontons
des temples. Pour un tantrique, il existe au milieu de la plus
complète immersion dans le fleuve de l'existence quotidien
ne, un fil qui le relie au Divin, c'est tout le sens du rituel, et
ce rituel est à la base même de la vie. On voit sur le marché
de Katmandou, le minuscule temple qui jouxte l'étal ; le
sacré est omniprésent. Il n'y a pas de dichotomie entre les
réalités d'en haut et les réalités d'en bas. Les unes et les
autres s'interpénètrent. Le courant circule de la base au
sommet et s_ans cesse remonte. Navette sans fin qui tisse la
vie.
Et ainsi, il n'est aucune expérience si hwnble soit-elle
qui ne puisse servir à l'élévation de toutes nos facultés. Tout
devient une occasion de fusionner avec la vie cosmique :
boire, manger, respirer, faire l'amour sont des modes de com
munion « au point d'où :Jaillissent toutes les sources » ( 1 ) .
A des époques o ù dans l e monde entier s'est mise à pré
valoir une différence entre la réalité concrète et l'accès aux
espaces divins - entre le corps et l'esprit - le tantrique
représentait aux yeux des bien-pensants, le scandale, le dia
ble en personne. En effet, il n'allait pas chercher la paix dans
les envolées hors du monde, mais dans ce monde même, où
il pensait que tout est contenu : c'est ici, pas ailleurs, qu'il
faut réaliser la plénitude de l'être. « Ce qui est ici est par
tout, ce qui n'est pas ici n'est nulle part » ; ainsi s'exprime
la voix du tantrisme dans le Visvasra Tantra, l'un de ses
grands textes.
1 32
EVE I LL EZ-VOUS 1
Auj ourd'hui un nombre crmssant d'intellectuels et ële
psychologues se rend compte de la j ustesse du j ugement
qu'expriment sur la nature de l'âme humaine, les vieux trai
tés traditionnels : les lois qu'ils véhiculent ne servent pas
seulement à accomplir les problématiques fusions de l'extase.
Les vérités énoncées par les sages et expérimentées par eux,
nous aident à mieux vivre là où nous sommes. Nous savons
dans nos meilleurs moments, que nous avons fondé notre
existence sur une vision limitée de la réalité et qu'au lieu
de vivre, nous végétons ; que cela n'est pas seulement le fait
de conditions extérieures déficitaires et que plus d'aise
matérielle n'augmentera pas notre capital de vie. Aussi exis
te-t-il actuellement dans la conscience collective un désir
parfois diffu s, parfois clair, de suivre le conseil que nous
répètent les maîtres soufis, zen, yogis : « Sortez de vôtre som
meil ! >>.
Si être apparemment éveillé, c'est - comme nous le
pressentons - dormir, alors peut-être que le sommeil des
sages, des « éveillés vivants » recèle le secret d'une vie plus
large, l'éveil de nouvelles capacités du cerveau humain.
A une condition cependant : c'est d'éviter le piège de
l'inconscience, de ruser avec la nature pour qu'elle ne nous
force pas à plonger, absents de nous-mêmes, dans le fleuve
de l'oubli qui est aussi, de nuit en nuit, le fleuve de la mort.
LA D I SC I PL I N E D E L'ATT E N T I O N
Beaucoup s e sont fait d e l a spiritualité une idée par trop
exotique. Combien de mes amis ont cru qu'il leur fallait tra
verser les vallées de l'Himalaya pour recevoir l'initiation !
Ils arrivent tout excités à l'ashram de quelque guru réputé.
Une fois sur place, celui-ci leur demande d'abord de se repo
ser, puis les ayant appelés, il leur fait raconter leurs périples
et leurs expectations. Après quoi il leur dit : << Asseyez-vous,
demeurez immobiles et observez votre respiration ».
Les voilà tout déçus, en s'apercevant qu'ils auraient pu
s'épargner de venir de si loin pour si peu. Mais c'est que j us
tement le développement de l'attention - de toujours plus
d'attention - est le secret même de la recherche intérieure.
Les maîtres n'enseignent ce secret, ouvert à tous, qu'à condi
tion de se plier à cet apprentissage. << Quand le disciple est
prêt, le maître arrive », dit un vieil adage. Peut-être l'Occi
dent a-t-il à attendre ses maîtres sur place. Nous avons, sem
ble-t-il, compris, que l'élargissement de la conscience com
mence par une discipline. C'est ce à quoi nous invitent en
tre autres, le Mantra et l'Ecoute. Ils jouent un rôle de pre
mier plan dans le yoga nidra.
L'énergie du son
Auj ourd'hui, nous ne le savons que t.'rop : certains bruits
peuvent rendre fou et créer des lésions dans le cerveau.
D'autres, au contraire, apaisent l'esprit malade et restaurent
la santé. Il existe bel et bien des sonorités discordantes qui
détraquent l'organisme par l'effet du trouble qu'elles mettent
dans ses diverses fonctions, et il y a des sonorités harmonieu
ses comme le bruit d'une cascade, le concert des oiseaux, le
déferlement des vagues, le bruissement des feuillages, qui
ont le pouvoir de calmer. Le chant grégorien possède 'des
modulations tranquillisantes : cela a été éprouvé. On recon
naît aussi une puissance à la fois sédative et tonique à la
musique « baroque » de Corelli, Telemann, Vivaldi, Bach.
Pourquoi ne pas penser que certains de ces compositeurs
aient pu être initiés aux secrets de ce Y oga du Son ( 2 ) dont la
135
subtilité échappe encore à l'intelligentsia occidentale dans
son ensemble ? « Au commencement était le Verbe » dit la
Bible et la Mandukya Upanishad dit la même chose : « Au
début de la création est la syllabe AUM » ( 1 ) . Pour perce
voir ce son originel il sera nécessaire de le sentir vibrer dans
cette caisse de résonance qu'est le corps, notre corps pro
fond. Quel supplément de vie n'obtiendrons-nous pas si nous
savons susciter la force vitale inhérente à notre peau, nos os,
notre chair et tous nos organes et pourquoi pas au ssi à nos
sensations et à nos émotions ? Ainsi va naître notre nouvelle
conscience.
Dans les types de yoga nidras originels une grande impor
tance était accordée à la projection des mantras exactement
modulés, dans toutes les parties du corps. Chaque membre a
sa tonalité particulière et ainsi, il fallait que la voix du
guide émette la parole j uste pour l'aj uster aux points du
corps adéquats. Swami Satyananda en simplifiant la métho
de, a remplacé le mantra par une invite soit à visualiser soit
à répéter le nom de la partie mentionnée, soit les deux à la
fois. Qu'il y ait mantra ou non, le but reste identique : il
s'agit d'intensifier le courant de conscience-énergie dans
chaque parcelle de ce corps qui est notre instrument à vivre.
La voix et l 'écoute.
Or c'est à la voix que répond le flot de l'énergie dans ce
circuit codé qu'est le yoga nidra. Elle soutient le chemine
ment des courants .de conscience dans les sentiers de notre
être. La voix de l'instructeur de yoga nidra ne s'improvise
pas, elle se travaille. Elle doit être puissante. Elle est
indispensable au maintien de la lucidité. Elle doit circu
ler dans les labyrinthes du corps et en même temps sembler
lointaine, car elle est le fil même de la transmission. Elle
vient du fond des âges et en même temps, elle est au cœur
de nous-mêmes.
Remarquons bien ceci : dans le yoga nidra le seul sens
en éveil est l'ouïe. Et il doit rester en état d'écoute du début
à la fin. La voix est le seul lien physique qui relie l'étudiant
au monde extérieur. Cette voix est chargée de favoriser la
détente et de soutenir l'attention. Elle est un élément essen
tiel au succès du yoga nidra.
136
<< Tire la chevillette ,,
La recherche en matière de psychothérapie s'est penchée
avec beaucoup d'intérêt sur les effets de la répétitions mono
corde d'une même mot ou d'une même phrase. Notons au
passage que les êtres humains ont le goût spontané de la
litanie. Les enfants dès leur plus j eune âge ont ce réflexe
lorsqu'ils viennent d'entendre un terme de langage qui les
a frappés. Les contes j ouent abondamment sur le charme
inexplicable de formules dont le sens compte moins que la
sonorité. Qui ne se souvient dans le Petit Chaperon Rouge
du fameux : « Tire la chevillette et la bobinette cherra J ?
Il y a fort à parier que les comptines comme « Pic et Pic et
Colegram » ou l'« Abracadabra » des sorcières ne véhiculent
d'anciens mantras dégradés et devenus... abracadabrants 1
Mais le mantra auj ourd'hui renaît. Il rencontre l a science
et ses appareils de mesure perfectionnés.
( 1 ) Electroencéphalogr amme.
137
C'est un fait que la répétition rythmée agit sur les cen
tres nerveux et il est même recommandé de ne pas en abuser
au risque de perturber plus que de raison nos ondes habi
tuelles. On en revient toujours dans ce domaine à la recom
mandation qu'un bon guide est nécessaire sous peine de
franchir les bornes d'une juste hygiène.
Malraux, prophète.
Malraux a écrit cette phrase devenue célèbre : « Le XXI•
siècle sera religieux ou il ne sera pas >>. Pour survivre et
dépasser l'impasse où nous laisse stagner la civilisation
actuelle, il faudra certainement renouer avec une << religion »
qui, par delà les religions, tisse à nouveau la trame d'un être
humain qu'on saura relier a ux grandes puissances du cosmos.
Ce qu'il y aura de plus remarquable dans cette culture
dont certains témoignent déjà aujourd'hui, c'est qu'elle
1 39
cherchera à unir la perception des vérités méta p hysiques
avec l'écologie, la connaissance des circuits de l'énergie,
avec la médecine, l'accès à des plans de conscience supérieurs,
avec la pédagogie. La cn.lture de demain éclairera les zônes
obscures du cerveau humain.
L'AU·DELA DU M E NTAL.
Certains disent qu'il existe dans le cerveau une zône
totalement abritée des modifications incessantes de notre
mental. C'est d'une telle zône, sorte d'oasis cérébral, qu'éma
neraient la paix et l'harmonie intérieures. Pourquoi ne pas
chercher à prendre contact avec ce centre ?
Sommes-nous physiquement fatigués ? Nous nous allon
geons à plat sur le sol pour « récupérer ». Si nous sommes
mentalement courbaturés comment libèrerons-nous notre
psychisme de sa fatigue ?
D'habitude notre mental j uge, critique, approuve, bref
il réagit à tout moment et par là il s'use. La halte lui permet
de retrouver ses forces en s'allongeant sur son propre sup
port, qu'est la conscience.
L'attention va être l'instrument de cette régénération.
Swami Sayananda nous expose le point de vue tantrique
sur la manière de reposer le mental :
L'or et la bague.
« Qu'est-ce que le mental ? Vous pouvez énumérer des
centaines de composantes ? De même que la matière se subdi
vise en éléments, ainsi le mental peut éclater en facettes
multiples. Les divisions classiques sont les suivantes : dyna
misme (rajas) - inertie (tamas) - équilibre (sattva) .
C e sont les trois qualités essentielles d u mental en tant
que participant à la nature des choses. Mais à partir de là,
le mental se manifeste sous plusieurs formes : jalousie,
amour, colère, orgueil, anxiété, suspicion, doute, appréhen
sion, crainte, vengeance et bien d'autres. Il y a les tendances,
et les impressions latentes (ou samskaras) . Tout cela c'est le
mental. Ce n'est pas la conscience. Par exemple, si j'ai une
bague en or et que cette bague est ronde, cela signifie-t-il
que l'or est rond ? La rondeur n'est qu'une forme, un sché
ma. De même la jalousie, la colère, la passion, etc ... ( que
nous en ayons la perception claire ou pas) sont des habitu
des surajoutées, des conditionnements mentaux. Maintenant,
si vous voulez réaliser la vraie forme de votre mental, il vous
faut les ôter. Si vous voulez vraiment connaître l'or, que
faites-vous ? Si vous le fondez, vous verrez que l'or n'est
1 40
ni horizontal, ni vertical, ni rond, ni ovale, l'or est une
qualité, pas une forme. De la même manière, le mental doit
être dégagé des associations, des habitudes et des tendances
qu'il a accumulées ou qui ont accompagné son évolution
depuis les débuts » ( 1 ) .
Comm ent s e défatiguer l'esprit '1
Pour récupérer ses forces vives, le mental doit entrer
en résonance avec l'au-delà du mental. Il va prendre contact
avec ce quelque chose dans le temps par où l'éternité se
manifeste. Nous n'avons pas là des concepts abstraits, enten
dons-nous bien. L'éternité ne se définit pas : elle est, et nous
avons, grâce à des techniques de méditation bien comprises,
un moyen de trouver un au-delà du temps et de l'espace.
Si l'homme et la femme d'aujourd'hui sont si fatigués,
ce n'est pas faute de chercher les remèdes, c'est faute de
connaître la nature même du mental et des mécanismes de
récupération de l'énergie nerveuse.
Mais il nous faut ici liquider quelques préjugés.
Descartes, pourquoi pas '1
Ainsi on répète sur la foi d'idées reçues, qu'on voudrait
apprendre à << faire le vide mental » et on pense que le yoga
ou d'autres méthodes peuvent nous enseigner cet exploit.
Quel exploit et quel accomplissement est-ce donc pour un
cartésien d'apprendre à ne plus penser ? << Je pense donc je
suis ». Que restera-t-il à Descartes s'il ne pense plus ?
Le tantrique ne cherche pas à évacuer la pensée : 1l
l'observe.
Rien n'est plus redouté par l'esprit occidental que la
dissolution du mental dans une sorte de vide océanique où
la personnalité craint de s'annihiler. En fait, notre désir de
nous conserver intact par l'exercice de la pensée rejoint la dé
marche tantrique. Que nous propose-t-elle ? Tout simplement
ceci : « Ne vous battez pas contre vous-même. Si les pensées
vous traversent, eh bien acceptez-les. En témoin, observez
les. Soyez présents ! >> ( 2 ) .
Laissons encore une fois Swami Satyananda nous déve
lopper le processus :
Le Conseil des conseils.
« Lorsqu'on tente de se concentrer à toutes forces en
dressant une digue contre le flux mental, alors survient un
141
conflit et une brèche s'établit à l'intérieur du mental même.
Ce mental est fluctuant et c'est lui-même qui se veut unifié :
Par conséquent, il manifeste deux tendances opposées, d'où
la brèche. Les deux tendances sont très fortes. La tendance
sensuelle du mental qui est soumise aux fluctuations, est
aussi f orte que celle qui veut rendre effective l'unification.
Par conséquent, une brèche se prépare.
C'est dans ce contexte que le Tantra a développé un sys
tème à travers lequel on n'ait pas à se battre contre son
inattention. Vous n'aurez qu'à poursuivre vos pratiques yogi
ques pour vous apercevoir que par certaines techniques, le
mental se calme et épuise son trop-plein.
Dans le système tantrique, on pense et on croit que le
mental n'est pas quelque chose contre lequel il est bon d'en
tamer la guerre. Il y a des religions dans le monde y compris
l'hindouisme - qui vous enseignent que la première chose
à faire, c'est de lutter contre le mental. Le Tantra nous ensei
gne j uste l'inverse. Il dit : « Ne partez pas en guerre contre
le mental, parce que le mental a la puissance, le mental e.st
plein de ressources et si vous entamez les hostilités contre
lui, il finira par vous amener à régresser dans le processus
de l'évolution spirituelle. Par conséquent, la philosophie
tantrique nous enjoint fermement de laisser le mental tran
quille quel qu'il soit et où qu'il soit ; ne vous mettez pas
martel en tête. Mettez-vous plutôt à le suivre un certain
temps. Essayez de bien le connaître.
Pour le moment, vous e ssayez de mettre la main sur le
mental sans connaître ses mystères, ses ressources, ses carac
téristiques. Le mental est bien plus que vos pensées. Ce que
vous savez du mental n'est rien. C'est comme un iceberg
dont on ne voit qu'une partie au-dessus du niveau de l'eau.
Nous parlons des pensées, nous parlons des émotions et des
passions, de l'envie et des sensations, mais ils ne sont rien
en regard de l'homogénéité et du caractère infini du mental.
Le mental est infini et les étudiants en yoga doivent se com
porter très prudemment envers ce mental infini. Dans le
Tantra, on vous conseille ceci : soyez en amitié vis-à-vis de
votre mental. Suivez votre mental pendant un moment. C'est
le conseil des conseils.
143
Leur formule est simple.
« Acceptez-vous -vous-mêmes et soyez en éveil. C'est
une approche réaliste et pratique de l'émancipation spiri
tuelle, car elle nous invite à nous prendre là où nous
en sommes. En nous acceptant nous-même pleinement avec
nos points forts et nos points faibles, avec les qualités posi
tives et négatives de notre personnalité, nos schémas de
conduite créateurs et indépendants, aussi bien que nos habi
tudes destructrices, nous pouvons avoir la vision d'un état
de liberté mentale pur et sans entrave qui englobe nos émo
tions et nos inspirations, état qui est le droit de naissance
de tout individu » ( 1 ) .
144
LA SCIENCE
ET LE SOMMEIL LUCIDE
L E Y O G A N I DRA, U N SO M M E I L AUTRE.
La quantité de somnifères vendus en pharmacie atteint
un chiffr e record vraiment phénoménal. Si l'on songe à ce
critère comme à un test pour sonder le cœur des civilisés,
on concluera que l'insomnie est un mal qui répand la terreur,
et que le désir le plus lancinant de la société de consomma
tion est de trouver le sommeil.
Comment le yoga nidra va-t-il pouvoir favoriser ce vœu?
D'abord en désamorçant la crainte des nuits blanches. Natu
rellement, mieux vaut dormir, mais un bon moyen de sur
monter l'insomnie, c'est de se mettre à n'en avoir plus peur.
Rien n'est plus varié que les besoins de chacun en fait d'heu
res de sommeil. Mais les gens ont du mal à croire qu'on
puisse être mieux reposé en quatre ou cinq heures, qu'en
douze heures de sommeil abrutissant. Osons nous moquer
un peu de cette obsession : il y a le sommeil idiot et le som
meil intelligent ! Certes, il ne sera j amais bête, ni démodé
de dormir quand l'envie nous prend, mais il est certain
qu'un type de sommeil particulier pourra rendre les plus
grands services à des gens qui veulent diminuer leur dose
de somnifères, de barbituriques et de tranquillisants ou
mieux, carrément s'en passer.
( 1 ) Cf. p . 42-43.
146
La désolation envahit leur mental par suite soit des
difficultés qu'ils éprouvent à s'endormir, soit au contraire
des éveils intempestüs aux petites heures du matin. Or,
d'après les yogis, le plus important n'est pas d'augmenter
la quantité de sommeil, mais sa qualité. Tout être récupère
ses énergies vitales en dormant, mais la nature peut être
stimulée. Il est possible de dormir plus vite... et mieux.
« Le temps d'une relaxation profonde comme celle qui est
induite par le yoga nidra équivaut à quatre fois le même
temps de sommeil ordinaire » nous affirme Swami Satya
nanda.
1 46
des songes est relativement faible par rapport à l'autre. Que
se passe-t-il dans l'autre sommeil, le sommeil profond ?
li se distingue nettement du sommeil de rêves, caracté
risé lui, par un mouvement rapide des yeux (REM ) . ( 1 ) .
Les rêves n e sont pas tous agréables, loin d e là. Ils viennent
essentiellement nous visiter pendant la période dite REM,
mais aussi parfois, pendant la phase de sommeil lent, où spas
mes et cauchemars ont presque toujours leur source. Nous
ne sommes même pas à l'abri de fantasmes inquiétants lors
de la phase d'assoupissement (2 ) où des images et des ré
miniscences de toutes sortes surgies du subconscient, for
ment une trame de scènes dont nous sortons parfois d'un
sursaut, le soir avant de nous endormir ou le matin avant
le réveil.
L'ELAN D U MAT I N .
Il est intéressant d e souligner, e n passant, que selon les
yogis, le lever matinal est l'une des meilleures choses qui
soient, car c'est à l'aurore que le potentiel d'énergie vitale
est le plus haut. Le rythme biologique de l'homme dépend
du cycle du soleil. Il nous invite idéalement à nous coucher
avant minuit et à nous lever vers 4 ou 5 heures (heure so
laire) . « Toutes les Intelligences s'éveillent le matin » disent
les Vedas, et ce pourrait bien être une raison pour mettre
ou point l'art de nous éveiller.
Si l'on est debout de bonne heure, on peut faire
usage de cette énergie en pratiquant le yoga ou quelque au
tre manière de discipline qui nous mette en excellente forme
pour toute la j ournée. Mais l'immense maj orité des indivi
dus ne vit pas ainsi. L'homme, la femme et l'enfant n'ont
d'yeux et d'oreilles que pour la télévision et le culte que lui
rendent des millions de gens exclut la salutation au soleil.
1 47
un compte rendu précis au réveil. Parfois, nous nous souve
nons de nos rêves.
La phase de rêve a fait l'objet de recherches variées. On
a même l'exemple d'une population primitive de l'Inde, les
148
sommeil ? Il est excellent de comparer les recherches fabu
leuses de Dement aux Etats-Unis et de Jouvet à Lyon, avec
les vieux textes sacrés : elles confirment les données préci
ses de la connaissance yogique.
Le yoga et la science trouvent dans cette confrontation
une raison d'estime réciproque.
Selon la Mandukya Upanishad, notre conscience peut
connaître quatre états :
- l'état de veille en relation avec la perception habi
tuelle consciente,
- l'état de rêve en relation avec le subconscient,
- l'état de sommeil profond en relation avec l'incons-
cient,
- l'état de méditation en relation avec la supercons
cience.
Ce dernier état, le quatrième, peut englober les trois
autres. Qu'est-ce à dire ? On peut donc rester superuigilant
même en état de rêve, même en état de sommeil profond 1
Ces quatre états ont été repérés par la science contem
poraine sur la foi de graphiques reproduisant les tracés des
ondes cérébrales.
Nous renvoyons ceux que ce repérage scientifique inté
resse de près aux revues spécialisées ( 1 ) . Il est certain que
notre connaissance des états de conscience a fait des pas de
géants depuis les travaux de pionnier du Docteur Thérèse
Brosse, qui en 1937, plaçait déj à des électrodes sur la tête
des yogis en Inde. Mais on ne sait pas encore maitriser son
sommeil. Il nous mène souvent la vie dure ! C'est pourquoi
la Mère à Pondichéry s'entraînait << à changer la nature du
sommeil » .
S O M M E I L L E N T S U R CO M MA N D E
<< Deux choses à supprimer : tomber dans l'abrutisse
ment de l'inconscience, avec toutes ces choses du subcons
cient et de l'inconscient qui remontent, vous envahissent,
vous pénètrent ; et une suractivité mentale où l'on passe
son temps à se battre littéralement - des batailles terribles.
Les gens en sortent moulus, comme s'ils avaient reçu des
coups - et ils les ont reçus, ce n'est pas << comme si >> . Et j e
ne voie qu'un moyen, c'est d e changer l a nature d u som
meil >> ( 2 ) .
1 49
Un chercheur américain, Elmer Green, a rapporté le cas
d'un yogi, Swami Rama, qui était capable de manifester les
ondes du « sommeil lent » , sur le tracé encéphalographique,
tout en étant absolument présent à tout ce qui se passait
dans le laboratoire. Pour comprendre cet exploit, voyons
comment le yoga nidra agit.
SOMMEIL VEILLE
( normalement inconscient) (normalement conscient)
1
Phase normalement Phases normalement inconscientes
consciente
1 61
LES C I N Q CORPS SELON L E YOGA
Le yoga nidra met en harmonie nos différentes horloges
internes, parce qu'il nous recentre.
[ËIL���@�� Corps
I ll
mental et
émotionnel.
IV
W-11illl&Ji i 1. Corp
§Th
-liloililila��:�:;�
-_
s psychique
,
Archetypes et
Images rapides symboles.
et évocations
des sensations.
v
Ë3
Corps causal
Symboles du centre.
Méditation.
1 52
PARTICULARITÉ DU YOGA NIDRA
PLAC E D U YOGA N I DRA DANS L E SYST E M E
YOG I Q U E.
Le Yoga nidra est une superbe technique de détente du
cerveau, et à ce titre la relaxation générale qu'il apporte
est très puissante. Dans la mesure où les «stresses» accumu
lés sont directement liés à nos maladies (1), il est impératif
d'apprendre à les désamorcer. Le yoga nidra est un système
qui peut réussir là où d'autres techniques de détente ont
échoué.
Il s'appuie, comme nous l'avons abondamment expliqué
sur les anciens nyasas (2) qui constituent une catégorie à
part dans le savoir tantrique. Notons bien que la technique
décantée par Satyananda est un yoga immobile. Tout l'effort
porte au niveau du mental. Par conséquent il s'apparente à
la vaste famille du Raja Yoga (le Yoga Royal) (3) .
Ce yoga englobe selon Patanjali, les étapes de « retrait
des sens >> (Pratyahara) , de << concentration >> (Dharana) et
de <<méditation» (Dhyana) . Originellement, les nyasas étaient
conçus comme un moyen d'atteindre à l'illwnination. Le yoga
nidra vise moins haut dans l'échelle de Patanjali. Il se con
tente de participer à l'effort de ceux qui veulent « nettoyer
le miroir >> avant d'aller au-delà.
En tant qu'approche du Soi profond, le yoga nidra peut
servir de support à toutes sortes de techniques. C'est en fait,
un réceptable qui peut recevoir de multiples pratiques pos
sibles : répétition du mantra (aj apa j apa) , silence intérieur
(antar mauna ) , concentration interne (antar tratak) , visua
lisation des circuits d'énergie (prana vidya) , etc. On dénom
bre des dizaines de pratiques qui s'accordent avec la séance
de yoga nidra.
Disons que sa place est assurée par les enseignants de
yoga qui l'incluent désormais dans leurs cours réguliers, gé
néralement après la séance de hatha yoga.
153
PLACE D U YOGA N I D RA PAR M I L ES TECH N IQ U ES
OCCIDE NTALES DE RELAXATION.
La dette des techniques occidentales vis-à-vis du yoga
n'est souvent pas mentionnée. Nous prenons cette occasion
de rappeler que la majorité des formes de relaxation occi
dentales sont, de près ou de loin, des versions adaptées des
techniques yogiques. La détente en décubitus dorsal dite en
« shavasan » est devenue l'attitude généralisée de la relaxa
tion classique. Dans sa préface à la première édition alle
mande de son livre sur le Training Autogène, Schultz men
tionne son emprunt au Yoga.
Un psychiatre en I nde.
Pour ce qui est du Docteur Caycedo, il a posé les fonde
ments de la sophrologie au moment même où Swami Satya
nanda commençait à rendre publique la technique du yoga
nidra. C'est là une coïncidence qui mérite d'être soulignée.
Le Docteur Caycedo, fondateur de l'Ecole de Sophro
logie s'était trouvé intéressé de près au yoga par l'intermé
diaire de son épouse, une française qui enseignait cette dis
cipline. De 1965 à 1967 il fit un long séj our d'études en Inde
et vécut un temps à Rishikesh dans le but de repérer les
vues des grands maîtres du continent asiatique sur les phé
nomènes de la conscience et il écrit lui-même : << Une telle
expérience influa d'une manière considérable sur les fonde
ments de la sophrologie médicale et sur certaines de ses
méthodes » ( 1).
1 54
d'Esalen avec Lowen et Perls pour ne citer que ceux-là, tou
tes les méthodes doivent à une fusion avec l'Orient, la plus
grande part de leur efficacité. Qu'elles nous viennent du
Far West Américain ou du Far East Asiatique comme le
Do In ou le Shiatsu, techniques modernes et anciennes se
fond�nt sur la reconnaissance d'une énergie vitale, une bio
énergie dont le réglage peut être opéré, à condition de bien
connaître le tableau de bord ! L'idée s'est fait j our dans la
conscience collective que l'être humain n'a pas à demeurer
l'esclave de ses tensions, de ses blocages, de ses complexes,
et de ses inhibitions de toute nature.
1 56
LA ROTAT I O N : T EC H N I Q U E SPEC I F I Q U E D U YOGA
N I DRA.
Regardons un moment le tableau comparatif du Yoga
nidra par rapport aux diverses techniques les plus connues
en Occident.
Le tableau qui suit nous montre clairement que le
trait spécifique du yoga nidra, (que nous ne retrouvons dans
aucune des techniques mentionnées) est la rotation systé
matique de la conscience. Notons au passage qu'elle se situe
à trois niveaux :
1) Rotation dans les parties physiques ( externes et in
ternes) .
2) Rotation dans le psychisme ( évocation des sensations
par paires d'opposés : lourd-léger ; froid-chaud ; dou
leur-plaisir ) .
3 ) Rotation dans les chakras ou centres psychiques.
157
-
en
at
TABLEAU SYNOPTIQU E DES DIVERSES TECH N IQUES
en fonction de l eurs rapports aux traits câractérlstlques du Yoga Nldra
Séquences étudiées et caractéristiques essentielles
TECHNIQUES COMPAREES. > ,::�. I:l
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CD
1 ) Yoga nidra. x x x x x x x
3) Relaxation occidentale x x x
(Jacobson) .
4 ) Méthode Coué. x
Stades Stades
5) Training autogène. x x x
avancés X avancés X
7 ) Sophrologie. x x x x x
... -- -- -- --- -
Rotations et Il
Passase
dans
o1haque
11rtell
Arrût 1
111
Rotation I l l
Face postérieure du corps (de bas en haut)
· - .
Omoplates
T
Fessiers .
Talons
1 80
Rotation IV
Face antérieure (de haut en bas)
Face antérleura
�
Sourcils
Yeux
Net
Oreillea
Bouche
·Mentoa
ViSage
Cilu
Trone
Bras
Jambes
161
Rotation V
1) Cerveau
2 ) Moëlle épinière
3) Colonne vertébrale
4) Trachée
5 ) Aorte
6) Poumon gauche
7) Cœur
8) Diaphragme
9) Estomac
10) Rate
1 1 ) Pancréas
12) Colon transverse
( gros intestin)
13) Colon descendant
14) Intestin grêle
15) Colon sigmoïde @.---1-�
-
16) Anus
17) Œsophage
18) Poumon droit
1 9 ) Diaphragme
20) Foie
2 1 ) Vésicule biliaire
22 ) Colon ascendant
23) Caecum
24) Appendice
25) Rectum
Schéma des Chakras et Symboles Psychiques
Sahasrara
Bindu
Ajna
Anahata
1 63
Les effets de la rotation de conscience.
Cette rotation équivaut à un accroissement de la sensa
tion d'être et à une harmonisation des circuits de l'énergie
vitale en nous. D'après le Docteur Swami Shankardeva
nanda « la rotation systématique du yoga nidra pratiquée
régulièrement étendrait ses effets dans la vie courante et
aiderait à coordonner et à rendre plus liés nos mouvements
physiques ». Elle serait déterminante dans le relâchement
des tensions et des spasmes. L'attention sans effort qui est
requise n'a rien à voir avec un travail délibéré de relâche
ment des tensions physiques. Dans cette séquence, on ne
demande pas au patient de relaxer ses muscles volontaire
ment. On lui demande seulement de visualiser les parties du
corps mentionnées ou de les évoquer mentalement par leur
nom ou d'y projeter le mantra << Om >> . Cela suffit. C'est
une nomenclature opératoi:o:e.
1 65
Rôle essentiel de l'immobil ité corporel le.
D'après les sages de l'Orient, nous établissons dans le
cycle de nos nuits, le contact avec les forces cosmiques, qui
nous régénèrent. Nous n'avons rien à faire qu'à aller vers
elles. Mais ce n'est pas toujours aisé.
Dans le yoga nidra, on donne le moyen d'aller droit au
but en rusant avec le sommeil. La technique mise au
point par Satyananda permet à l'homme moyen de
demeurer vigilant. Lorsque la lucidité est maintenue
dans l'engourdissement, un changement fondamental sur
vient dans l'intérieur du cerveau : un autre état d'être
qui permet d'accéder à des niveaux de perception inhabi
tuels. Dans ces moments, un nouveau niveau de conscience
est atteint. Un élément relie toutes les applications qui
pourront être faites : c'est la possibilité que nous avons tous
d'entraîner notre intelligence à se dépasser elle-même.
1 68
A PROPOS D E D E U X G RA N DS S Y M BOLES
Le Shiva Lingam (ou Pierre Levée) et l'Œuf d'Or.
Les symboles ont toujours j oué un rôle important dans
les civilisations. L'Inde, plus que tout autre pays, en con
serve un grand nombre. Le plus célèbre d'entre ces symbo
les est le Shiva Lingam ici représenté.
Les éléments du Shiva Lingam rendent manifeste la réa
lisation de l'unité. Elle apparaît sous la forme du Lingam, la
pierre ronde dressée (le phallus) placée dans le Yoni qui
est l'organe féminin, symbole de la nature, associé à la
Shakti, aspect dynamique d'où naissent toute vibration et
tout mouvement. Ainsi, la contemplation du Shiva Lingam
offre-t-elle à l'esprit méditatif le symbole de toute création.
LE SHIVA LINGAM
emblème de toutes « les pierres levées »
le Om y est représenté en sanscrit
(Dessin original de Jo Corbeau)
1 67
Un autre symbole puissant est celui de l'Œuf d'Or
(Hiranya Garba) qui représente le centre dans lequel les
principes mâle et femelle sont éternellement unis.
La contemplation de ces formes dans des états de rela
xation où les barrières logiques ont cédé à l'intuition immé
diate est très agissante. On ne peut pas mesurer l'effet que
ces images archétypales peuvent avoir sur la psyché, mais il
est considérable. Ces formes sont chargées d'un fort potentiel
de restructuration qui agit sur les couches profondes du
mental.
Les « images rapides » ne sont pas forcément des sym
boles.
On a beaucoup utilisé les visualisations ( 1 ) et leur in
fluence est bien connue en psychothérapie occidentale. Nous
ne nous attarderons donc pas outre mesure sur ce point.
Cependant, la séquence «images rapideS)) n'a rien à voir
avec un symbolisme traditionnel. Il s'agit d'évoquer très
rapidement des objets dont la nomenclature a pour but de
conduire le mental et ainsi de le reposer de ses obsessions
épuisantes. On notera que les «images rapideS)) sont utilisées
en premier, les histoires suivies en second, vers la fin de la
séance, lorsque l'intériorisation est telle qu'elle permet une
plongée dans les profondeurs. Le yoga nidra est un voyage
très minutieusement préparé.
1 88
LES APPLICATIONS
DANS LA VIE QUOTIDIENNE
1 70
habituelles du savant, mais il utilisait les ressources cachées
de la période que les hypnologues modernes appellent phase
hypnagogique ( phase spécifique du yoga nidra) .
L'on est tenté d e voir là une précieuse indication, si l'on
songe que Niels Bohr, prix Nobel de Physique, découvrit la
structure planétaire de l'atome, sous forme de vision dans
un demi-sommeil au coin du feu.
Pendant des mois, il avait travaillé cette question et son
mental en était sûrement imprégné. La réponse sous
forme d'une image, survenait ou moment où les tensions de
la veille s'évanouissaient doucement.
Phénomène évidemment spontané. Mais pourquoi ne
pas imaginer que l'intelligence puisse bénéficier d'une sorte
d'entraînement psychique semblable à celui que l'athlète
parvient à faire sur son corps ? L'effort de Gœthe est sem
blable à celui du yogi qui rend conscients les processus incons
cients ( 1 ) .
L e yoga nidra ouvre sûrement de vastes perspectives llU\'
la maîtrise de nos états de conscience, source d'une plus
grande créativité dans tous les secteurs d e notre vie.
171
Soulagement de la douleur.
On pourrait à ce sujet se demander par quel processus
le yoga nidra et les techniques apparentées, seraient ame
nées à agir particulièrement en cas de douleur. On n'a guère
que des indices dont le docteur Alain Donnars, Président de
la Société Française de Sophrologie, nous dit qu'ils repo
sent sur <da possibilité d'inhibition du système réticulé dans
le cortex supérieur >> .
Une autre hypothèse nous est fournie par les recherches
récentes sur les hormones endorphines ou enképhalines.
Actuellement on a mis en lumière l'existence de facteurs
intercérébraux, qui transmettent à distance des hormones
régulatrices vers des « organes cibles ». Il existerait des hor
mones de ce genre dans les cas de stress ou de douleur. 0tn
a découvert ainsi que l'hypophyse (glande de la grosseur
d'un poids située à la base du cerveau) secrétait des types
d'hormones qui ont des propriétés analogues à celles de la
morphine. Or, l'hypophyse est en relation étroite avec tous
les processus qui gouvernent la pensée et la perception. Les
hormones dites endorphines ou enképhalines pourraient-elles
répondre à une stimulation psychique ?
Il serait probablement prématuré de tirer des conclu
sions sur l'effet physiologique qu'auraient les rotations de
la conscience et des visualisations sur les processus inhibi
teurs de la douleur et du stress. Mais les chercheurs spécia
lisés ont fait des constatations qui intéressent tous les prati
ciens de yoga nidra et des techniques apparentées. Voici ce
que déclare un spécialiste des morphines du cerveau :
1 72
des chercheurs et des yogis unis dans un effort commun
pour diminuer la souffrance humaine.
173
cancers sont influencés par les réactions endocrines et cer
taines réactions endocrines peuvent être modifiées par l'ex
périence de méditation >>.
Puissance de la méditation.
Les recherches les plus poussées en ce domaine ont
été faites par le Dr Carl Simonton aux U.S.A. qui use de mé
thodes très semblables à celle du yoga nidra classique :
On demande au patient de méditer régulièrement trois
fois par j our pendant 15' le matin en se levant, à midi et le
soir avant le coucher. Dans l'exercice de la méditation, 2
minutes sont consacrées à induire un état de relaxation,
puis lorsque le corps est totalement relaxé, le patient évoque
un paisible paysage ; une minute plus tard, le patient enta
me l'essentiel du travail d'imagerie mentale.
D'abord il se branche sur le cancer, le « voit » sur son
écran mental. Puis comme le décrit Simonton, il visualise le
système immunitaire en pleine action en train de ramasser
les cellules mortes ou en passe de mourir. On demande aux
patients de visualiser l'armée de globules blancs en cours
de formation, se déployant sur le cancer et emportant les
cellules malignes qui ont été affaiblies ou tuées par le bar
rage des particules d'irradiation de haute énergie envoyées
par la machine de cobalt, l'accélérateur linéaire ou d'autres
sources.
Ces globules blancs détruisent les cellules malignes qui
sont évacuées hors du corps. Finalement, j uste avant la fin
de la méditation, le patient se visualise en bonne forme ( 1 ) .
Nous donnons ici des éléments de recherche. Une chose
est sûre, ce genre de thérapie demande une persistance et
une fermeté considérables dans la pratique j ournalière. Pour
de plus amples renseignements, nous renvoyons au Docteur
Swami Shankardevananda qui coordonne toutes les recher
ches médicales ayant trait aux effets du yoga et de la médi
tation sur la santé.
Dans la mesure où la maladie serait dûe à une pertur
bations des rythmes internes, on peut penser que la médita
tion profonde arrive dans certains cas, à harmoniser nos
horloges biologiques entre elles. Mais dans les cas graves,
174
j amais le traitement médical ne doit être rejeté. La médita
tion peut servir d'adj uvant précieux. Ni le Dr Meares, ni le
Dr Simonton ne contestent la valeur de ce j umelage psycho
physique.
1 77
APPLICAT I O N P EDAG O G I Q U E
La méthode Lozanov.
Les récentes méthodes pédagogiques, qui utilisent ces
données, apportent des résultats tout à fait spectaculaires. Il
1 79
s'agit de créer une ambiance où le savoir s'enregistre sans
effort et puisse être réemployé sans blocages.
Témoin la méthode du Dr Lozanov ( 1 ) , psychologue bul
gare et Directeur-Fondateur de l'Institut de Suggestopédie de
Sofia. En prenant appui sur le fait que l'état de conscience
détendu et actif des élèves suscite l'appétit d'apprendre,
favorise la mémoire et lève les inhibitions, le Dr Lozanov
procède de la manière suivante.
Les étudiants sont confortablement installés dans des
fauteuils. La salle est agréable et le professeur au milieu
s'ingénie à créer une ambiance détendue, par l'intermédiaire
de j eux, de sketches, de chants, d'exercices de relaxation,
de respiration, de musique. Tout cela soigneusement
dosé (l'alternance des activités est bien au point) , les étu
diants s'imprègnent sans s'en apercevoir - sans fatigue -
d'une quantité de connaissances bien supérieures à ce qu'ils
croient être capables d'emmagasiner.
On note des phénomènes d'hypermnésie (rendement
exceptionnel de la mémoire) . On remarque la spontanéité
dans l'expression et de plus, un état de détente qu'on a pu
mesurer. En effet, les recherches menées à l'Institut font
état d'ondes alpha apparaissant sur l'E.E.G. (électro-encépha
logramme) dans le cerveau des élèves pendant l'écoute. Il
semble bien que l'efficacité de la méthode soit due pour une
grande part à l'atmosphère de passivité vigile qui a été sus
citée. Le maximum de détente a été combiné au maximum
de vigilance.
1 &0
tude se fera j our, qui donnera à l'enfant ainsi éduqué des
bases solides pour poursuivre de lui-même sa formation. En
plus de l'autodiscipline, il aura absorbé des méthodes de
relaxation qu'il pourra réutiliser sur lui-même lorsqu'il se
sentira tendu ou déprimé.
Les enfants sont comme les adultes, victimes des ryth
mes inhumains et de la pauvreté des buts que les sociétés
modernes offrent à l'action quotidienne. Comment se défen
dre contre les effets du manque de sommeil, de la peur des
mauvaises notes, de l'angoisse ressentie à la pensée de ne
pas savoir ses leçons, la crainte de ne pas être à la hauteur ?
De telles sensations vite suivies d'effets psychosomati
ques sont le lot de la plupart des enfants, et nous ne sommes
pas surpris du nombre de parents qui conduisent leur pro
géniture dans les cabinets des psychiatres. Les jeunes comme
les adultes, souffrent de fatigue nerveuse.
La dispersion mentale est déplorée dans tous les pays
occidentaux, comme l'un des défauts majeurs de cette géné
ration. Tous les éducateurs de la maternelle à l'université
le répètent : l'incapacité à se concentrer grandit d'année en
année. On devrait, c'est évident, enseigner à l 'école les tech
niques de bien-être adaptées aux enfants, afin qu'ils devien
nent des adultes moins dépendants des drogues et des pilules.
Le yoga nous donne un très bon schéma d'intervention dans
ce domaine ( 1 ) . Notons que la nouvelle génération est très
intéressée par les techniques de développement des facultés
de mémoire, d'attention et d'intuition. Un entratnement sys
tématique du mental permettrait de favoriser les mécanis
mes d'acquisition du savoir (2) .
Le j umelage de la vigilance et de la détente dont le yoga
nidra nous donne le modèle, nous fera beaucoup réfléchir
sur la possibilité d'un meilleur apprentissage.
181
,· - - ....
1 ...
...
1
' ..... ...
..
1 82
RÉPONSES
A QUELQUES QUESTIONS
Swami Satyananda a-t·il inventé l e terme cc yoga nidra n 'l
De toute évidence non, et lui-même qui est expert en
matière de textes anciens, donne volontiers ses sources. La
littérature sanscrite fourmille de références à l'état de yoga
nidra et nous avons Lité plus haut quelques-uns de ces ou
vrages ( 1 ) . << Yoga Nidra » y est nommé comme un état de
béatitude digne des dieux et des sages.
Dans la mythologie hindoue, on représente la Nidra sous
les traits d'une divinité au sourire de Joconde. Est-ce le sens
de nos nuits que ce sourire nous cache ? Yoga signifie union
par une maîtrise. Le yoga nidra est donc l'état où culmine
la conscience sereine dans l'état de sommeil profond.
Le mérite de Swami Satyananda est d'avoir élaboré une
technique précise qui nous permette d'induire cet é tat et
d'en tirer de grands avantages.
Il a donné le nom de yoga nidra à la méthode qu'il a
mise au point. Il est temps que nous, génération de l'aube
du deuxième millénaire, fils et filles de l 'ère du Verseau,
ayons un peu en main les techniques qu'il nous faut, d'abord
pour nous détendre, ensuite pour explorer nos espaces inté
rieurs.
Sur le plan matériel, nous ne nous étonnons plus des
trouvailles technologiques capables d'ordonner notre conquê
te du monde extérieur. Nous en tirons profit pour notre
confort physique. Mais nous n'avons pas réussi encore à ga
rantir notre confort mental. Là aussi pourtant, nous sommes
capables d'agir. Il nous faut nous tourner vers la méthodo
logie codée par la tradition immémoriale. Elle nous donne
les moyens de connaître et de maitriser nos ressources inté
rieures d'une manière correcte.
( 1 ) Cf. p. 35 et p. 127.
1 83
Aujourd'hui, où l'ésotérisme est devenu accessible au
grand public, les vieux traités nommés Shastras commen
cent à être déchiffrés, mais nous avons absolwnent besoin
d'authentiques experts pour les exploiter.
Au cours de son travail de révision des Shastras, Satya
nanda s'était rendu compte de ce qu'il fallait élaguer. Les
perles étaient enfouies sous les scories de plusieurs millé
naires. Il a fait des anciens nyasas une méthode claire qui
peut être réemployée à volonté.
Dhanurasana Nau.k:asana
- L'Arc - - Le Navire -
Types de postures en étirement
et contraction qu'on peut faire avant
la séance de Yoga nidra
185
que c'est l'état des grands yogis. Il combine en proportion
idéale, détente et vigilance. Il est sans rêve, car il aborde
aux rives d'une relaxation parfaite.
Pour en revenir à la position, disons que le yoga nidra
doit pouvoir se pratiquer partout et s'adapter à chacun. Par
exemple, une femme enceinte préfèrera souvent s'installer
latéralement. Dans tous les cas, assurez-vous que vous n'au
rez pas à changer de position en cours de séance et que vous
n'aurez pas froid. Couvrez-vous, bras et mains compris.
1 86
oreilles, sourcil droit, sourcil gauche, point entre les sour
cils, nez, joues, lèvre supérieure, lèvre inférieure, menton,
tout le visage, toute la tête... et le cou... et le tronc, tout le
corps, tout le corps, tout le corps. << Pause >> .
4) Nouvelle rotation similaire.
5) Prise de conscience du contact du corps avec le sol
ou avec le support.
6) Prise de conscience de la respiration : On porte son
attention sur l'abaissement et le soulèvement de la poitrine
en comptant de la manière suivante douze fois :
12 : Inspir, 12 : expir, 12
11 : Inspir. 1 1 : expir, 11
10 : Inspir, 10 : expir, 10, etc.
Jusqu'à zéro.
7) On prend conscience de son bien-être et de l'engour
dissement où le corps est plongé. Le mental s'est calmé. On
répète le sankalpa. On prend conscience alors des bruits
extérieurs, on respire un peu plus fort, on s'étire et on ouvre
les yeux.
Cela ne prend qu'à peine un quart d'heure. En dimi
nuant les temps de chaque séquence, on peut arriver à cinq
minutes. La répétition de telles pauses dans la journée per
met de faire baisser considérablement le taux de fatigue
physique et mentale.
1 8 !)
.Visons-le tout de suite : le yoga nidra originel était un�
technique qui j ustement visait à susciter chez les yogis ce
genre d'expérience. C'était une méthode pour « voyager
dans l'astral )) comme disent les occultistes. Or ce genre d'ex
cursion n'est pas très bien vu des gens ordinaires. Récem
ment, cependant, on a pu lire les comptes rendus de per
sonnes qui auraient frôlé la mort de près et il est apparu
qu'aux abords de ce qu'il faut dans ce contexte appeler un
coma, les états de conscience dont on peut se souvenir lors
qu'on en réchappe n'ont eux, rien d'ordinaire ; en fait, il
arrive très souvent à des moribonds de se sentir libérés du
corps et de se voir pour ainsi dire flotter au-dessus de lui.
Les confidences des rescapés de la dernière heure concor
dent sur ce point d'une manière très impressionnante. Ceci
pour dire que la désidentification au corps n'est pas une
expérience étrangère à l'existence. Cela peut aussi · être un
état volontairement suscité par des yogis experts, afin d'ar
river à élargir la conscience. En effet pour le yoga, nous
n'avons pas seulement un corps physique, mais des corps
qui doublent notre enveloppe de chair, un monde non per
ceptible par les sens : il y a le corps subtil dit aussi « corps
astral )) et un « corps causal )) ( 1 ) .
Ceux qui sont familiers avec la littérature ésotérique,
connaissent ces termes. On a récemment avancé que le halo
lumineux détecté par la photographie Kirlian n'était autre
que l'aura tant de fois mentionnée par les voyants et les
initiés. Il ne semble pas improbable que le corps vivant
dégage un rayonnement et soit doué d'une énergie cinétique
qui lui appartient en propre. Il varierait d'ailleurs selon
l'état psycho-physique et serait infiniment plus sensible aux
vibrations environnantes que le corps physique proprement
dit.
La matière étant chargée d'énergie vitale et psychique,
il n'est pas illogique de penser que ce double éthérique se
détache du subtrat d'os et de chair au moment où ce der
nier perd de sa vitalité et où, comme le dit Aurobindo, « les
tentacules de la nature )) relâchent leur prise.
Dans une revue spécialisée, un médecin psychiatre (2)
rapporte deux cas d'expériences de dépersonnalisation ( con
sistant à se voir soi-même d'en haut allongé sur le sol ) , ac
compagnée d'une sensation de légèreté irréelle. Il est évi-
1 90
dent qu'on peut m ettre cette expenence en parallèle avec
la schizophrénie, l'a b ùs de la drogue, le LSD et la phéno
tiazine qui est ll:n tranquillisant. Mais cette sensation peut
aussi être intentwnneu ement développée par diverses tech
niques de respiratio n et de méditation. Ces moyens psycho
physiques se basent Sur les présupposés de la science yogi
que en ce qui � trai t à la nature de l'être humain et au fait
qu'il peut sortlr de ses corps comme de fourreaux succes
sifs ( 1 ) . En tout ca s, l 'auteur de cet article médical insiste
bien sur le fait que le praticien médical, le yogi expérimenté
ou le méditant averti doit connaître ce genre de choses et
consi dère la sensation d'être hors de son corps comme l'ex
pression d'un état de c onscience modifié. Il souligne cepen
dant que le novic e ignorant de ce sujet peut, lorsque l'ex
périence survient à l 'improviste, en éprouver de la peur.
C'est la panique, n o:t:l. pas l'expérience elle-même qui crée
des remous et l'arnèn e à consulter un psychiatre. Celui-ci
peut avoir trois réaction s :
1) Il considère que son patient manifeste un symptôme
grave de perte de c ontact avec la réalité et il le traite en
conséquence. Il se Peut qu'il ait raison. Il se peut qu'il se
trompe. Certains gran ds saints auraient dû être envoyés à
l'asil e !
2) Il est va�u e rne nt averti des possibilités que peuvent
manifester certams ê tres psychiquement doués de facultés
hors du commun. Il c alme donc le patient et se documente
auprè s de centre s SPirituels sérieux qui ont aussi connais
sance des recherche s scientifiques sur les états de conscience
différents.
3 ) Il est lui-mêm e expert en la matière et se trouve ha
bilité à formuler un diagnostic. Il tient compte des él éments
pathologiques et Parapsychologiques qui entrent en j e�
.dans ce cas. Il saura à coup sûr quoi dire et qum
_
faire. Le traü�ment psychiatrique peut effectivement être
nécessaire, ma 1s c e n'est pas toujours évident.
Lorsque, da�s :Une salle de yoga, le cas se présente d'une
personne effrayee Par cette expérience de désidentification,
il faut surtout �ue l' instructeur garde son sang-froid. Il s: ap
proche de son etudiant allongé et lui demande de resp1rer
bien fort et de sentir son corps. La rotation de la conscience
e st la meilleure antidote à la peur de la dépersonnalisation.
Bien vécue, celle-ci n'a rien d'inquiétant. Elle ne peut que
renforcer la capacité que nous avons tous de prendre du
,
recul par rapport a nos problèmes.
( 1 ) Voir p. 1 52.
1 91
Quel rôle joue la voix de l' instructeur et puis-je enre
gistrer ma propre voix pour pratiquer yoga nidra '1
La voix qui énonce les directives extrêmement précises
( comme dans la nomenclature des parties du corps) doit
être nette et assurée. Elle doit aussi se faire entendre avec
des intonations plus fortes à certains moments, afin d'empê
cher le sommeil. La voix du yoga nidra aura des accents
susceptibles d'étonner ceux qui étaient habitués à la voix
douce et insinuante qu'on associe aux techniques de rela
xation ordinaires. Ici la voix induit la détente, mais aussi
l'attention. Ce dernier point est capital, car il s'agit, répé
tons-le, d'une relaxation induite par l'écoute attentive.
Imaginons qu'au moment de prendre l'avion dans la
salle d'attente de l'aéroport, nous nous laissions distraire
par la voix de sirène des hôtesses qui sussurent leurs ins
tructions : si nous nous laissons bercer par la voix, nous
avons de grandes chances de rater l'avion. La voix est là
pour autre chose que pour elle-même : elle est chargée de
donner des directives indispensables sur les différentes por
tes d'accès, les horaires et la destination, les tenants et les
aboutissants du voyage.
Dans le yoga nidra, l'écoute est le fil d'Ariane qui nous
relie à la pratique. Elle va nous permettre d'explorer en
pleine vigilance les espaces secrets où le sommeil nous guet
te. Il est prêt à envelopper notre lucidité dans les plis de
l'inconscience. La voix nous retient. Elle doit être prête à
déjouer le piège. Il va lui falloir aussi garder dans ses into
nations l'écho des voix millénaires des maîtres qui, de
bouche à oreille, nous parlent pour nous guider dans
l'itinéraire prodigieux - le voyage en nous mêmes. Le yoga
nidra est « un voyage organisé de la concience » . La voix
doit aussi être nette dans ses énoncés. Elle est à la fois in
cantatoire et utilitaire. Cette double qualification permet de
comprendre pourquoi il n'est pas souhaitable lorsqu'on est
habitué à une voix d'en changer. En effet, lorsqu'on prati
que seul, il va s'agir de se remémorer cette voix.
On doit pouvoir réécouter les intonations bien connues
comme si elles étaient enregistrées sur un magnétophone
incorporé à nous-mêmes. On retrouvera sans efforts les
séquences, les mots, les sonorités, les pauses et les silences
efficaces.
Les modulations d'une voix dont le timbre familier est
agréable à notre oreille, agissent d'une manière bienfaisante
sur les couches subtiles de notre personnalité. On comprend
que les Grecs, dans leurs mystères, aient attribué une telle
1 92
influence a u « terpnos logos » (le beau parler) . La voix est
chargée de transmettre la force du Verbe pour éclairer, gui
der et réco nforter.
Au point de vue pratique, et pour résumer, si vous avez
un instructeur, dans la mesure du possible, restez-lui fidèle.
Votre apprentissage n'en sera que plus rapide. Vous éviterez
les brouillages de styles contradictoires.
Si vous voulez travailler sans cassettes et sans profes
seur ou que vous ne puissiez en trouver, vous pouvez cer
tainement enregistrer votre propre voix et dans ce cas, tenez
bien compte des indications données plus haut. Votre voix
doit avoir une élocution aisée qui respecte les pauses et les
silences indiqués dans le texte ( 1 ) . Un conseil : enregistrez
vous à un moment où vous serez en bonne forme. Votre voix
reflètera ce bien-être.
1 93
d'une sensation curieuse qui se manifestent à un moment ou
à un autre au cours de la séance.
Ces souvenirs émergent dans un moment de calme in
duit par la pratique et ce calme est excellent pour affron
ter des impressions sauvages. Le yoga nidra poursuivi avec
assiduité équivaut à une véritable psychanalyse où nous
jouons nous-mêmes le rôle du praticien impartial. Le yogi
n'intellectualise pas, n'interprète pas. il constate.
Il y a aussi d'autres types d'images, des visions au sens
fort. Là nous sommes sur le terrain de la parapsychologie.
Ce flash privilégié peut être un choc. Mais là encore il faut
rester maître de soi et continuer à suivre les directives. On
aura ensuite tout le loisir de repenser l'expérience intérieure
pour l'intégrer. Le yoga nidra est le terrain favorable par
excellence pour développer votre perception extra-senso
rielle. Mais ce n'est pas le rôle du yogi de jeter sans guide
les aspirants sur cette piste.
Le Sankalpa agit·il toujours '1
Le mot Sankalpa peut se traduire par « résolution )). Le
sens étymologique est « parole de vérité )) . Lorsqu'on la dit
et qu'on l'entend, on est sûr de sa force et on en ressent
de la joie. Et c'est l'état d'esprit où il faut être pour bien
la répéter. C'est pourquoi nous gardons le mot originel qui
désigne un point fort de la technique. C'est une puissante
méthode pour remodeler sa personnalité selon une ligne posi
tive. Le sankalpa prend la forme d'une brève affirmation
répétée mentalement et qui est imprimée dans le subcons
cient pendant la séance. On peut s'en servir pour modifier
son mode de vie, éliminer les conflits intérieurs et réaliser
son ambition la plus chère ( 1 ) .
Swami Sivananda d e Rishikesh disait
Semez une pensée
Vous récolterez une action
Semez une action
Vous récolterez une habitude
Semez une habitude
Vous récolterez un caractère
Semez un caractère
Vous récolterez un destin.
Le sankalpa est un procédé efficace pour cultiver cette
terre sauvage qu'est le subconscient. Les plus hauts idéaux
sont sous nos yeux j ournellement, et nous les apprécions,
nous voudrions bien devenir ce que nous sommes et nous
1 94
réaliser pleinement. Et nous savons même ce qu'il faudrait
faire pour y parvenir.
D'où vient que nous n'y arrivons pas ?
Tout simplement parce que la force de volonté n'est pas
suffisante pour faire obstacle à nos habitudes de laisser
aller. Essayez le sankalpa. Vous prononcez une phrase
clé au moment où vous atteignez dans le yoga nidra
les postes avancés de l'inconscience et vous vous la répétez
avec ferveur sans tension, mais avec force dans la certitude
que ce que vous affirmez est vrai.
Si l'on regarde de près, on s'aperçoit que les gens de
valeur n'atteignent cette valeur que grâce à un sankalpa
qu'ils se sont formulés à eux-mêmes. On rapporte que
Rachel avant de devenir une célèbre actrice au siècle der
nier était une j eune fille timide et malingre. Elle voulait
être comédienne. Passant devant les statues grecques du
Louvre, elle s'était jurée de devenir comme elles : « Je
commandais à mes os, à mes muscles, à ma chair de leur
ressembler ». Et c'est ce qui arriva. On admirait Rachel la
tragédienne pour ses formes sculpturales et son aplomb.
L'usage du sankalpa peut être un puissant facteur de
guérison et l'on a maintes fois vu des gens très malades
commencer à aller mieux à partir du moment où ils
avaient dit : « Je m'en sortirai » ou quelque parole forte
de ce genre. « Il ne faut qu'une petite décision » avait cou
twne de dire Thérèse d'Avila. Le sankalpa est « une petite
décision » qui va déterminer la métamorphose.
Une fois bien installé dans les profondeurs de l'être, le
sankalpa rassemble autour de lui les forces immenses du
« corps subtil » pour servir à son mûrissement. Au départ le
sankalpa est une résolution intellectuelle, mais il finit par
s'incorporer à l'inconscient et par s'exprimer dans le carac
tère et le destin.
Pour que le sankalpa réussisse, il faut bien suivre les
directives à ce sujet. Vous constaterez alors la vérité de ce
qu'en dit Swami Satyananda :
« Tout dans la vie peut échouer, mais jamais, jamais un
sankalpa répété au début et à la fin de yoga nidra ».
1 98
Quels sont l es rapports du yoga nidra avec les techniques
d'hypnothéraple et la sophrologie '1
Le Yoga et l'Hypnose ont en commun d'avoir été très
mal interprétés et même déformés. Dans la conscience popu
laire, le yogi et l'hypnotiseur sont doués d'une volonté irré
sistible et de capacités paranormales.
Mais les temps ont changé. On sait que le fakirisme
n'est pas le yoga et l'hypnotiseur aujourd'hui est un soignant
qui s'appelle psychanalyste ou sophrologue. Le yoga s'est
rapproché de la science et l'hypnose s'occupe des états de
conscience modifiés. Il est extrêmement intéressant de voir
le yoga nidra rapproché de l'hypnothérapie contemporaine
par un yogi qui se trouve être aussi psychiatre. C'est le cas
du Dr Swami Vivekananda, un Australien qui a été un psy
chiatre très connu dans son pays avant de prendre le « san
nyas ». Il parcourt l'Inde et le monde pour œuvrer au rap
prochement des techniques thérapeutiques de l'Orient et de
l'Occident. Voici ce qu'il écrit :
« Nous nous pensons tous en tant qu'unités individuelles
de conscience, alors qu'en vérité nous sommes partie inté
grante d'une conscience universelle. La plupart d'entre nous
se trouvent maintenus dans cet état de conscience indivi
duelle limitée, à cause de conflits et de problèmes. Notre
conscience est tirée vers le bas par des émotions négatives.
Il n'est pas surprenant que nombre de thérapeutes avertis se
tournent vers le yoga et s'émerveillent des techniques que
les yogis ont employées depuis longtemps, pour se libérer de
leurs déchets psychiques. L'une de ces excellentes techni
ques est yoga nidra, et lorsque j'en ai pris connaissance, j 'ai
été frappé de ses rapports à l'hypnothérapie. J'ai pu m'aper
cevoir que la méthode de concentration progressive sur les
différentes parties du corps mène à une décontraction plus
profonde que la technique du relâchement musculaire. Nom
bre de facultés peuvent se développer dans les stades ulti
mes de l'état hypnagogique, qui sont atteints dans yoga
nidra. Selon mon expérience de praticien spécialiste en psy
chiatrie, le yoga nidra est une approche efficace aisée et
naturelle, qui se suffit à elle-même pour libérer les blocages
inconscients et les complexes >> ( 1 ) .
Est-on dans le yoga nidra plus soumis à l'influence d e l'ins
tructeur que dans un cours de hatha yoga '1
Sûrement pas. Lorsque vous vous en remettez à un spé
cialiste pour votre apprentissage ou votre évolution, c'est
1 99
que vous avez confiance. Sinon, vous partez. Les enseignants
de yoga nidra que nous nous permettons de recommander
sont ceux qui ont été formés par Satyananda, l'auteur de ce
livre et de la méthode, ou par des disciples proches de la
Bihar School of Yoga.
L'instructeur de yoga nidra insistera toujours sur la
nécessité de maintenir votre vigilance d'un bout à l'autre de
la séance. Donc vous n'êtes pas hypnotisé. Vous restez
lucide.
D'autre part, votre résolution ( ou sankalpa) est votre
affaire. Elle est formulée par vous mentalement et nullement
par une personne extérieure. Les directives qui vous sont
données par la voix ont pour but de favoriser une détente
exceptionnellement profonde, mais lorsque vous en avez
appris par cœur le cheminement, c'est à vous de travailler
seul.
Il faut bien que quelqu'un guide nos premiers pas et
nous apprenne un tant soit peu à faire le ménage dans notre
inconscient. La propreté mentale est une conquête de l'hy
giène comme le fait de se brosser les dents.
200
Le yoga nidra a-t-il un rapport avec la prière '1
Encore faudrait-il définir le sens ou les sens de ce mot
de « prière >>. Mais ce n'est point ici notre sujet et nous devons
plutôt insister sur le fait que le yoga dans sa pureté pre
mière, se démarque de tout formalisme religieux, sans pour
tant s'opposer à aucune religion.
Science de l'homme total, le yoga est capable d'intégrer
à la fois une démarche athéiste et une approche religieuse.
Que cherche le chrétien dans la prière ? Un dialogue
avec Dieu et la perfection de ce contact est dans le silence
de l'oraison pure.
Que fait le yogi ? En �veillant, par des exercices psy
chophysiques les énergies latentes qui se trouvent aux ni
veaux profonds de son être, il entre en résonance avec une
réalité à la fois intime et transcendante qu'il n'est pas tenu
d'appeler Dieu. On ne cesse de répéter que notre cerveau
est employé à un dixième de ses possibilités. L'Eveil n'est
peut-être que l'ouverture de certains circuits dans les zones
silencieuses du cerveau. L'expérience religieuse aux yeux
d'un athée, peut facilement se réduire à n'être qu'une modi
fication des ondes cérébrales.
L'excès nous ramène à l'oraison ! Ce qu'un croyant
appelle prière, un yogi ou un moine zen l'appellera médita
tion. L'illumination est « Samadhi » ou « Satori ». Question
de vocabulaire !
Les yoga nidra présentés ici, peuvent s'adapter à tous,
chacun modifiant les images et les symboles en fonction de
ses propres goûts et de ses propres buts. Lorsque cette mé
thode est pratiquée en groupe, et que l'instructeur ne con
naît pas la religion des participants, il devra se garder de
références religieuses. Mais dans un groupe de croyants, il
peut aider à approfondir la foi.
On peut trouver ainsi dans le yoga nidra, la relaxation,
la concentration, la méditation, la prière ou un sommeil d'or,
tout sauf un sommeil de plomb.
A chacun sa vérité !
FIN
LEXIQUE
206
TABLE DES MA TIÈRES
Pages