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VAYECHEV edition
Samedi 01 Le deuil d’espoir de Ya’acov
Elie LELLOUCHE
21 DÉCEMBRE 2019
Naissance du complot des frères de Yossef
23 KISLEV 5780 02 Raphaël ATTIAS
A l’épreuve de la foi
entrée chabbat : 16h37 03 Yo’hanan NATANSON
Le deuil qu’observa Ya’acov, après avoir appris la disparition Le deuil, en général, n’a pas pour la Torah valeur de rupture.
de son fils Yossef, n’a pas obéit aux principes Hala’khiques du Si nos Sages affirment qu’un décret divin entérine l’oubli, par
deuil tel que le Choul’han ‘Arou’kh les expose, et ce à deux les vivants, de leurs proches disparus, cet oubli n’est qu’un
titres. La Torah nous relate que, reconnaissant la tunique de oubli du cœur. «Ché’al HaMeth Nigzéra Guézéra ChéYchtakéa’h Min
son fils maculée de sang, Ya’acov Avinou déclara: «´Haya HaLev»; «c’est aux morts que s’applique le décret divin ôtant leur souvenir
Ra’a A’khalatou Tarof Toraf Yossef»; «Une bête sauvage du cœur», précisent nos maîtres. Or le cœur fait référence à la
l’a dévoré, Yossef a été déchiqueté» (Béréchit 37,33). Ce dimension existentielle des relations humaines. Le défunt est
faisant, poursuit le texte sacré, le troisième des Avot déchira oublié du cœur mais son souvenir ne quitte pas l’âme. Cette
ses vêtements puis se mit un cilice sur les reins, prenant, ainsi, nuance n’est pas anodine. Elle permet de poser un autre regard
le deuil pour son fils durant de longues années; vingt-deux ans sur le deuil.
selon nos Sages.
Celui-ci ne consiste pas, pour le judaïsme, en un travail
Réaction surprenante ! Quelque soit la douleur du père des de séparation. Il relève, exclusivement, d’un processus de
Chévatim, comment celui-ci s’est-il autorisé à prendre le deuil reconsidération d’une relation, processus permettant à
alors que la mort de son fils n’était pas réellement avérée. En l’endeuillé de s’ouvrir à une perception différente, d’essence
effet, selon la Hala’kha, le deuil ne peut être observé en un spirituelle, du lien qui le rattache à ses proches. Aussi, à l’instar
pareil cas. Plus encore, de quel droit Ya’acov a-t-il pu porter, de cette dimension portée par le deuil, Ya’acov Avinou, par son
tant d’années, le deuil de son fils ? Là aussi de nouveau, la propre deuil, s’est employé à hisser le lien, avec son fils disparu,
Hala’kha stipule qu’il est interdit de s’affliger au-delà de ce que à un niveau dépassant les contingences matérielles. La mort de
la loi prévoit. Un deuil prolongé au-delà du temps prescrit par Yossef n’était pas une réalité établie. C’est pourquoi le deuil de
nos maîtres est assimilé par ceux-ci, à une forme de remise en son père répondait, paradoxalement, à un défi de vie.
cause des décisions divines.
Comme le développe le Nétivot Chalom, il était impérieux
Certes, Rachi, commentant le verset: «Tous ses fils et pour Ya’acov de maintenir le lien spirituel qui le rattachait à
toutes ses filles se levèrent afin de le consoler mais il son fils. Car c’est ce lien, qui allait donner au futur vice-roi
refusa toute consolation» (Béréchit 37,35), fournit une d’Égypte la force de maintenir sa foi et ses valeurs, au sein de la
explication justifiant la réaction de Yaacov relativement à ce civilisation corrompue qu’était le pays des Pharaons. C’est en ce
refus d’accepter toute consolation. Mais, sa réponse n’aplanit sens qu’il faut comprendre l’apparition, dont fut témoin Yossef,
pas, pour autant, les questions liées au deuil interminable que de l’image son père, lorsqu’il fut confronté à l’épreuve que lui
s’imposa l’élu des Avot. Ainsi, citant le Midrach (Béréchit fit subir la femme de son maître égyptien Poutiphar. En effet,
Rabba 78,16), le premier de nos commentateurs rapporte cette apparition résulta, directement, du refus de Ya’acov de
qu’un homme ne peut accepter de consolation quant à la s’installer dans la résignation, incertain, d’une part, qu’était l’élu
perte supposée d’un proche, alors même que ce dernier est, des Avot, quant au sort de son fils relativement à son existence
en réalité, encore en vie. En effet, poursuit Rachi, le souvenir physique et, en même temps, soucieux, d’autre part, de le savoir
d’un proche disparu ne s’estompe, au fil du temps, que dans la préserver quant à son réalité spirituelle.
mesure où celui-ci est réellement mort.
Autrement dit, le refus de Yaacov de céder au désespoir;
Car la distance mentale qui s’opère entre les vivants et leurs «VaYéamen Yaacov LéHitna’hem» (Bérechit 37,35),
proches décédés n’est rien d’autre que la conséquence d’un contribua de façon déterminante au refus de Yossef;
décret émanant de la miséricorde divine. Or ce décret ne «VaYéamen» (Béréchit 39,8), face aux avances de la femme
s’applique pas aux vivants que l’on croit morts. Si cette de Poutiphar. Ainsi, loin de traduire une abdication tragique de
explication rend compte de la dimension inconsolable que Yaacov et son renoncement à conduire le projet divin, le deuil
revêtait, pour Yaacov, la perte de son fils, elle ne justifie pas, du Bé’hir HaAvot en incarna, tout au contraire, la pérennité
pour autant, l’attitude de l’élu des Avot en termes de Hala’kha. dans l’épreuve.
En résumé, que recherchait le père de Yossef à travers ce deuil?
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NAISSANCE DU COMPLOT DES FRÈRES DE YOSSEF
Raphaël ATTIAS
La Paracha Vayechev, que nous Il en résulte que le mot « troupeau » père, alors qu’ils n’en avaient pas le
lirons ce Shabbat, nous relate les n’est pas le complément d’objet droit pour en arriver par la suite à
rêves que fit Yossef et les réactions direct du verbe « faire paître ». Il s’attaquer à leur frère Yossef.
de jalousie et de haine suscitées faut donc comprendre le verset Il ajoute qu’en se laissant entraîner
chez ses frères. Ceux-ci se rendent ainsi : « Ses frères sont allés se à manger et boire, cela peut
à Chek’hem pour s’occuper des repaître et le troupeau de leur brouiller les esprits clairs et pousser
troupeaux de leur père Ya’akov. père se trouvait à Chekhem ». à mal agir.
La Torah nous dit : Il ajoute qu’il ne faut pas Les « Chévatim » qui ont jugé et
« Un jour ses frères étaient allés comprendre « lir’ot » (se repaître) condamné à mort Yossef l’ont fait
conduire les troupeaux de leur comme voulant dire « manger et sans aucun doute après enquête
père à Chekhem : » boire » mais plutôt comme « se et jugement équitable, mais ils
(Béréchit XXXVII, 12) concerter » sur la manière de se n’auraient pas été en mesure
comporter envers leur frère Yossef. d’exécuter cette sentence s’ils
- Rachi (1040-1105) commente C’est d’ailleurs, ce que le verset n’étaient pas allés se repaître (en
ainsi « Faire paître le troupeau suivant semble indiquer : mangeant et buvant). Hachem les a
(ét hatson) » : L’homme dit : « Ils sont partis égarés et ils ont commis un acte qui
Chacune des lettres du mot « ét » d’ici, car je les ai entendus dire : ne correspondait ni à leur honneur
(préposition qui introduit le Allons à Dotan »… (Béréchit ni à leur droiture.
complément direct) est surmontée XXXVII, 17). Nous pouvons en déduire combien
d’un point, comme pour marquer Rachi explique : Allons à Dotan les « Chevatim » étaient des
qu’ils n’y allaient que pour se – Pour chercher des artifices dans tsadikim car malgré leur jalousie et
« repaître » eux-mêmes (Béréchit l’arsenal des lois (dat) afin de te leur colère, ils ne sont arrivés à agir
Raba 84,13) faire mourir. de la sorte envers Yossef qu’après
avoir été entraînés à manger et à
- Le Pirké Avot de Rabbi Nathan - Le Maharal de Prague (1520- boire.
(chap. XXXIV) explique ainsi le 1609), dans son ouvrage « Gour
verset : « Et ses frères sont allés Aryé », remarque que la préposition - Le Sifté ‘Hakhamim (1641-1718)
faire paître le troupeau de leur « ét » introduit un complément rapporte au nom du Divré David
père », le mot « ét » est surmonté d’objet direct. Comme le mot que les points sur les lettres qui
de points, ce qui nous apprend « et » est surmonté de points, on en indiquent que les frères de Yossef
qu’ils ne sont pas allés faire paître déduit qu’ils ne faisaient pas paître sont allés se repaître, font allusion
le troupeau mais qu’ils sont allés le troupeau mais qu’en réalité ils par Roua’h Hakodech, au fait que
manger et boire et se laisser étaient allés se repaître. par cela ils auront de quoi se nourrir
entraîner Il ajoute ensuite que le verset vient et subsister durant les années de
nous apprendre que les frères de famine en Egypte.
Le commentaire de Rachi, se Yossef n’ont été entraînés çà fauter C’est aussi le point de vue du Roch
fondant sur le Midrach, ainsi que par le fait d’être allés manger et dans son commentaire sur la Torah.
que l’enseignement du Avot de boire. En effet, quand un homme
Rabbi Nathan nous interpellent. est tenté par cela, son mauvais En conclusion, nous pouvons dire
Comment peut-on penser que les penchant finit par le mener à la que c’est justement le « complot »
Chévatim, qui étaient tous des faute. des « chevatim » pour empêcher
tsadikim (justes), se sont rendus à que les rêves de Yossef ne se
Chekhem pour se « repaître » ? - Rabbi Mordekhaï Yaffé (1530- réalisent qui a entraîné leur
1612), dans son ouvrage « Lévouch descente en Égypte.
- Rabbi Eliahou Mizrahi (1450- Haora », souligne que le verset Ils se prosterneront devant Yossef,
1525) explique Rachi, à partir de nous fait savoir qu’ils sont allés vice-roi d’Égypte, qui les nourrira
l’enseignement suivant : manger et boire pour dissiper leur pendant les années de famine.
Rabbi Chim’on ben Ele’azar dit : grande peine et leur jalousie à la Nous remarquons qu’Hachem
« Lorsqu’il y a plus de texte que de suite des rêves de Yossef. dirige le monde de manière absolue.
points, le commentaire doit porter L’homme peut faire des projets et
sur le texte (c.à.d. qu’il faut faire - Le Netsiv (1817-1894), dans faire tout ce qui est en son pouvoir
comme si les lettres surmontées son ouvrage «Ha’amek Davar», pour servir son objectif. Hachem
d’un point n’existaient pas). s’interroge sur la raison pour fera en sorte que tous les efforts
Lorsqu’il y a plus de points que de laquelle le verset précise qu’il s’agit de l’homme produisent l’effet
texte, le commentaire doit porter « du troupeau de leur père » contraire et entraîne la réalisation
sur les points (c.à.d. qu’il ne faut alors qu’il aurait suffi d’écrire « le de Sa Volonté. C’est ce qui s’est
pas tenir compte des lettres non troupeau » comme dans le verset produit quand les frères de Yossef
surmontées d’un point). 2. Il explique que cela vient nous ont comploté contre lui.
Dans notre verset, les deux lettres du apprendre qu’une faute en entraîne Rien ne peut contrarier le Projet
mot « ét » étant ponctuées, on doit une autre : ils ont commencé à se Divin !
faire comme si ce mot n’existait pas. « repaître » du troupeau de leur
A L’ÉPREUVE DE LA FOI
Yo’hanan NATANSON
« Car, si tu te souviens de moi un effort minimal, de sa propre - Essayez encore une fois, répondit
lorsque ce sera bien pour toi, fais initiative [hishtadlout]. Une fois le Rav, avec la même foi qu’il s’agira
envers moi je te prie une grâce : cet effort accompli, il s’en remettra d’un billet gagnant !
tu me rappelleras à Pharaon et entièrement à Hashem quant à L’homme suivit ces instructions.
me feras sortir de cette maison- l’issue de son épreuve, mais un La veille du tirage, Rav Salanter
ci. Car j’ai été volé du pays des tel effort est légitime et même envoya un de ses disciples
Hébreux, et ici aussi je n’ai rien nécessaire. » rencontrer ce Juif, et lui proposer
fait pour qu’ils me mettent au de lui racheter son billet de loterie.
cachot. » Par conséquent, si Yossef avait « Jamais de la vie, s’exclama-t-il,
Bereshit, 40, 14-15 simplement demandé à l’échanson Il faudrait être fou pour se séparer
royal «tu me rappelleras», il d’un billet qui gagnera à coup
Comme on l’a dit souvent, l’histoire aurait été immédiatement libéré. sûr ! »
de Yossef illustre magnifiquement Mais c’est la deuxième expression Mais le disciple de Rav Salanter
le principe de « Ma’assé Avot siman qui témoigne que sa émouna était insista, et alla jusqu’à proposer la
labanim » qu’on peut traduire encore perfectible, et qui montre moitié de la valeur du gros lot. Le
librement par : « Ce qui est arrivé que la première ne participait Juif finit par céder, à la condition
aux Patriarches éclaire le présent pas d’une véritable démarche de d’être payé comptant et en liquide.
du Peuple juif. » Chacun des hishtadlout. Hashem ne pouvait Le disciple expliqua qu’il n’avait pas
épisodes du récit montre comment envoyer Yossef accomplir la les fonds sur lui, et la négociation
l’intervention divine oriente les mission sublime et capitale qui s’arrêta là.
événements, quels que soient les serait la sienne dans les premiers Bien entendu, le billet ne gagna
choix opérés par les protagonistes, développements du ‘Am Israël pas...
dans le sens du projet divin. sans avoir renforcé et purifié sa foi. Le Juif courut chez Rav Salanter :
C’est à quoi contribuèrent ces deux « Rabbi ! J’ai encore perdu ! J’avais
Comme l’indique le verset 24, années supplémentaires. pourtant une foi parfaite !
deux ans s’écouleront avant que - Avez vous jamais entendu
l’échanson se souvienne de Yossef C’est là un principe fondamental parler d’une personne sensée qui
Rashi commente ainsi le verset de notre conception du échangerait mille pièces d’or contre
23 : «Yossef, parce qu’il avait mis toute fonctionnement de la Création cinq cents ? Répondit Rav Salanter.
sa confiance dans le maître-échanson, divine : celui qui a une foi entière Ce serait ridicule, n’est-ce pas ?
pensant qu’il se souviendrait de lui, a dû en Hashem verra tous ses désirs Eh bien, si vous aviez réellement
rester en prison pendant deux ans.» Ainsi exaucés. Rav Israël Salanter éprouvé une foi parfaite, l’idée
qu’il est écrit : « Heureux l’homme (Yisrael ben Ze’ev Wolf Lipkin, d’échanger votre billet contre
qui met sa confiance dans Hashem et 1809-1883) pensait que ce principe même un peu moins que sa valeur
qui ne se tourne pas vers les arrogants s’applique même à la possession de ne vous aurait même pas effleuré !
(rehavim) » (Tehilim 40, 5), à savoir biens absolument superflus. « Si Ces leçons sont pour nous difficiles.
: qui ne met pas sa confiance dans je croyais d’une foi parfaite que Si nos manques de foi étaient
les Égyptiens, lesquels sont appelés Hashem me donnera une montre pesés sur la balance qui a servi
rahav (« arrogants ») (Yecha’ya 30, en or, Il le ferait certainement ! » à juger Yossef haTsaddiq, que
7) » affirma-t-il à un autre Talmid deviendrions-nous ?
Rabbénou Bé’hayé (Bahya ben ‘Hakham, selon le Rav Issakhar
Asher ibn Halawa, 1255-1340) Rubin qui cite cette anecdote dans Puisse Hashem renforcer notre
indique également qu’il s’agissait son Talélei Orot. foi en Lui, et notre certitude qu’Il
de la sanction d’une légère Alors qu’ils poursuivaient leur enverra très bientôt Son Mashia’h,
déficience dans la émouna de discussion, un homme s’approcha pour délivrer Son Peuple de tous
Yossef, qui apparaît dans la double d’eux. « J’arrive de Koenigsberg, ses exils !
expression de demande : « tu me dit-il à Rav Salanter, où j’ai vu une
rappelleras » et « [tu] me feras très belle montre en or. J’ai pensé
sortir ». que ce serait un cadeau utile à vous
« Que serait-il arrivé, si Yossef faire, et je l’ai achetée ! » Sur quoi
n’avait utilisé qu’une seule de ces il offrit la montre à Rav Salanter...
expressions ? » demanda un jour
Rav ‘Haïm Soloveitshik (1853- Une autre fois, un homme
1918) à Rav Shim’on Schkop interpella le Rav Salanter :
(1860-1939). « Il n’aurait subi « Vous prétendez qu’une homme
qu’une année supplémentaire ! » animé d’une foi parfaite peut
répondit Rav Schkop. Mais obtenir tout ce qu’il désire.
le Rav de Brisk manifesta son J’ai acheté un billet de loterie,
désaccord : « Yossef n’aurait reçu absolument assuré que Hashem
aucune sanction ! Même celui allait me faire gagner, et il n’en a
dont la foi est parfaite doit fournir rien été !
TORAH ET PHILOSOPHIE
Yo’hanan GEIGER
«Vehaaretz hayeta tohou vavohou Pour rappel, quand la Torah a été traduite pas de début. Le réel est un frein, il limite la
ve’hocher al pené tehom veroua’h en grec, il y eu 3 jours de ténèbres sur le réalité et la Vérité aux capacités cognitives
Elokim mera’hefet al pené hamayim» monde: de l’Homme, à l’esprit humain, SEUL CE
«Et la terre n’était que solitude et chaos - un jour à cause de la traduction QUE JE COMPRENDS EXISTE, donc on
et des ténèbres sur la face de l’abîme, et - un jour à la mort d’Ezra à la même date est dans les ténèbres qui sont une sorte de
le souffle de D.ieu planait à la surface - un jour à cause du 10 tevet lumière empêchant de voir la vraie lumière,
des eaux» la Torah... Ainsi on peut dire qu’il y a 2
Berechit 1-2 Cette contradiction, nous montre qu’on ne formes «d’intelligence»:
Le Midrach rapporte ces expressions aux peut pas dire «que tout ce qui n’est pas juif -Celle où c’est avant tout le monde avec
quatre exils : « Et la terre n’était que solitude est tamé» et on ne peut pas nier en bloc tout Aristote disant que le monde est éternel
– c’est l’exil en Babylonie ; et chaos – c’est ce qui n’est pas juif...puisque l’on voit qu’il dans le passé, la philosophie n’est là que
l’exil chez les Mèdes ; des ténèbres – c’est l’exil y a des choses dans le monde non juif qu’il pour comprendre et expliquer le monde qui
grec, durant lequel les yeux des Juifs ont faut introduire dans le monde de la Torah et est avant tout, et tout ce que l’Homme ne
été assombris, car on leur disait : « Écrivez celui qui ne le fait pas transgresse la Torah comprend ce sont les ténèbres car il n’existe
sur une corne de taureau que vous n’avez elle même ! que ce que je comprends
aucune part au D’ d’Israël » ; la face de l’abîme La Torah nous dit de faire ce que D.ieu veut -La Torah, où c’est le contraire, le début n’est
– c’est l’exil de la royauté scélérate [Edom et D.ieu nous dit que la Grèce doit être dans pas le monde puisque la Torah existe avant la
– Essav], qui n’a pas de fin, tout comme le Beth Hamidrach. création du monde décrite dans Berechit. Et
l’abîme semble sans fond. Et le souffle de D’ cette Torah nous a été donné par H.achem,à
planait sur la face des eaux – c’est le souffle du Pour preuve supplémentaire si nécessaire, nous Bné Israël. Ainsi nous reconnaissons
Machia’h. Berechit 1-2 cité plus haut, où Haaretz H.achem et nous disons la be’hara «cheakol
‘Hanoucca c’est donc la fin du 3e exil (exil est l’Égypte, Tohou l’étonnement est niya bidvaro» par la parole de qui tout existe
de yavan, les grecs qui étaient en réalité des Bavel, Vohou la confusion est la Perse (le donc D.ieu à l’origine du monde.
asyriens imbibés de culture grecque). Les matérialisme), ‘HOCHER l’obscurité, les
grecs, yavan, très proches de nous le peuple ténèbres sont la Grèce, Tehom l’abîme Pour les Grecs l’intelligence explique ce qu’il
juif que l’on compare à la colombe - yona ... sans fond est l’Occident. y a déjà et met l’Homme au centre du monde
yavan (youd vav noun) au féminin donnant Et l’Esprit d’H.achem plane sur les eaux Pour les juifs, la Torah explique ce qu’il y
yona (youd vav noun hé) et tout de suite on c’est l’Esprit du Machia’h qui viendra à la a avant le monde en mettant H.achem à
peut voir que les grecs sont semblables au fin des 4 civilisations. l’origine de tout. Les grecs et la philosophie
am Israël mais sans le hé c’est à dire sans nous expliquent le pourquoi du monde mais
H.achem. Par deux fois, le prophète Daniel va être en nous disant seulement comment est le
confronté aux 4 empires. La première fois monde nous parlant de ce qui existe déjà et
Un midrach dit que la colombe qu’a envoyé après un songe de Nabuchodonosor, la nous expliquant son fonctionnement mais on
Noah depuis la téva est allée rapporter seconde avec Daniel lui même qui fait un est dans les ténèbres quant à son origine.
un rameau d’olivier et là est l’origine de songe prophétique et voit sortir de l’océan La Torah nous dit pourquoi il y a le monde
‘Hanoucca. quatre monstres représentant quatre en nous mettant dans la spiritualité, on est
Noah s’est dénudé après le maboul et 2 de ses endroits où l’Humanité va essayer de créer une partie d’H.achem et donc elle relativise
fils Chem et Yefet lui ont couvert sa nudité. un dieu ayant une dimension d’absolu l’Homme/à la Réalité, et notamment à son
En récompense, Yafet (grecs)s’agrandira rivalisant en cela avec la Torah: existence.
mais il résidera dans les tentes de Chem (le 1) un lion avec un corps d’aigle c’est Bavel où
peuple juif) Yafet est proche de yavan car il la philosophie des droits de l’Homme, avec Tout cela, nous permet de comprendre
a comme descendants les yevanim. l’Homme au centre, est plus importante que pourquoi on peut traduire la Torah en grec
la parole d’H.achem et même la lire ainsi le Chabbat, et pourquoi
Dans la Torah 9-27, Noah dit «Que D.ieu 2) l’ours représentant la Perse civilisation où il y eu les ténèbres lors de sa traduction, la
agrandisse Yafet, mais il résidera dans l’on crée des désirs que l’on comble, d’autres Grèce enlevant la roukhaniyot (spiritualité)
les tentes de Chem...» or les tentes de désirs viennent qui vont être comblés etc de la Torah, elle laisse celle-ci au niveau
Chem sont le Beth Haknesset peut-être consommation à tout crin... tout le monde du pchat le plus primaire. Mais n’oublions
même le Beth Hamikdach. peut vouloir tout le monde immanence pas que l’intelligence grecque a aussi une
Yafet représente la Beauté, la philosophie, la absolue du corps, du Désir origine divine bien que cette intelligence est
langue grecque. 3) un léopard avec quatre ailes qui dominent matérielle et philosophique. H.achem a dit
Une dimension de la Grèce peut s’introduire le monde, c’est la Grèce nous dit le Maharal «si ce n’est pas pour Mon Alliance Je n’aurai
dans la Torah elle-même, il y a une ma’hloket avec l’intelligence humaine comme pas créé tout l’univers»
dans une michna et la halakha sut l’avis du référence absolue, il n’y a pas de Révélation,
Rambam qui indique que la seule langue et la vérité qui est en chacun de nous c’est la La nécessité n’est là que pour la liberté le libre
avec laquelle on peut traduire la Torah et Science, la philosophie... arbitre du Am Israël et donc la Torah rend
lire cette traduction en publique Chabbat, 4) la bête terrifiante avec des dents de fer le monde relatif. C’est pour cela qu’il y eu la
afin d’effectuer une kriat hatorah, c’est le représentant Rome, l’occident civilisation guerre avec les Grecs, ces derniers donnant
grec et plus précisément le grec ancien. formée à la suite des trois autres, elle est une certaine ‘horma à la Torah mais niant
Il apparaît alors une contradiction; d’une destructrice entraînant le néant, voulant H.achem dans la conception qu’en ont les
part la Grèce, ce sont les ténèbres et d’autre réduire le monde suivant sa volonté juifs, conception qui instrumentalise la vision
part c’est la seule langue en laquelle la Torah Pour la Grèce, on le voit bien chez Aristote, goy du monde pour la mettre au service du
peut être traduite et lue. le monde est éternel dans le passé, il n’a Am Israël
Ce feuillet d’étude est dédié pour l’élévation de l’âme de Elicha ben Ya’acov DAIAN