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Les réseaux de capteurs : état de l’art

Lyes KHELLADI & Nadjib BADACHE

N° LSI-TR0304

Février 2004

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LSI-TR0304

Les réseaux de capteurs : état de l’art

Lyes KHELLADI1 Nadjib BADACHE2


1
Laboratoire des Logiciels de Base, CERIST
3, rue des frères Aissou, Ben aknoune, Alger, Algérie.
Email: lkhelladi@mail.cerist.dz
2
LSI-Département Informatique, Faculté Génie Electrique & Informatique, USTHB
El Alia BP n°32, Bab Ezzouar, Alger, Algérie.
Email: badache@wissal.dz

Résumé. Ce rapport décrit le concept des réseaux de capteurs motivé par la convergence connu
récemment entre les domaines de technologie « MEMS » (Micro-electro-mechanical systems), de
communication sans fil et d’électronique numérique. Après l’introduction des notions
d’environnements mobiles, réseaux Ad Hoc et réseaux de capteurs, les applications potentielles des
réseaux de capteurs sont énumérées ainsi que les principaux facteurs qui influencent leur conception.
Ensuite, l’architecture de communication utilisée dans ces réseaux est étudiée et les algorithmes et les
protocoles développés pour chaque couche sont explorés en détail.
Mots Clés. Réseaux de capteurs, applications, pile protocolaire.

1. Introduction

Les avancées récentes dans le domaine de communication sans fil et les technologies « MEMS »
(Micro-electro-mechanical systems) ont permis le développement des micro-composants qui intègrent des
dispositifs de captages et de communication sans fil dans un seul circuit, à dimension réduite, et avec un
coût raisonnable.
Ces composants, communément appelés micro-capteurs, ont favorisé l’idée de développer les réseaux de
capteurs basés sur l’effort collaboratif d’un grand nombre de nœuds opérant d’une façon autonome et
communiquant entre eux via des transmissions à courte portée.

Ce nouveau type de réseaux présente une grande amélioration comparé aux capteurs classiques qui sont
généralement déployés suivant deux méthodes :
• Les capteurs sont positionnés loin du phénomène surveillé, dans ce cas des dispositifs utilisant
des approches complexes sont nécessaires pour distinguer les données captées du bruit
environnemental.
• Plusieurs capteurs sont déployés au tour du champ de surveillance. A ce moment, la position des
capteurs et la topologie de leurs communication doit être soigneusement conçu au préalable. Ces
capteurs transmettent régulièrement les données au nœud central où les traitements sont
accomplis et les données sont fusionnées.

Un réseau de capteur est, par contre, composé d’un grand nombre de nœuds micro-capteurs déployé d’une
manière dense à l’intérieur du phénomène capté ou très proche de son entourage. La position des nœuds
utilisés n’est pas obligatoirement conçue au préalable, ce qui permet leur déploiement aléatoire dans les
terrains inaccessibles ou pendant les opérations de secours aux cas de désastres. Les protocoles employés
doivent alors posséder des capacités de localisation et d’auto-organisation.
L’effort coopératif des nœud capteurs est une autre caractéristique spécifique à ce type de réseaux, en
effet, ces nœuds intègrent des processeurs embarqués qui leurs permettent d’accomplir les opération de
calcul simples et de ne transmettre par la suite que les données nécessaires partiellement traitées, au lieu
d’envoyer toutes les informations captées à des nœuds intermédiaires dédié aux opérations de traitement.

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Les réseaux de capteurs : état de l’art

Toutes les caractéristiques décrites ci-dessus, ont permis un large étendu d’applications pour les réseaux
de capteurs. Parmi les domaines d’application on cite : la santé et le domaine militaire. Par exemple, les
informations physiologiques d’un patient peuvent être contrôlées par les médecins d’une manière distante,
ce qui rend le contrôle médical plus pratique pour ces patients, et permet aux médecins de mieux
comprendre leurs états d’évolution. Les réseaux de capteurs peuvent être également utilisés pour détecter
la présence des agents chimiques dans l’air ou dans l’eau. Ils peuvent aussi identifier le type, la
concentration et la localisation du polluant. Ces réseaux permettront, donc, aux utilisateurs de mieux
comprendre leur environnement. Il est envisagé qu’ils constitueront une partie intégrale de notre vie, plus
que les ordinateurs le sont actuellement [6].

La réalisation des différentes applications liées aux réseaux de capteurs requièrent l’utilisation des
techniques employées dans les réseaux ad hoc sans fil, cependant, la multitudes des protocoles proposée
pour les réseaux ad hoc traditionnels, ne peut pas être directement appliquée aux réseaux de capteurs, a
causes des caractéristiques uniques de ces derniers, et les exigences imposées par leurs applications.

Nous distinguons plusieurs critères faisant la différence entre les réseaux de capteurs et les réseaux ad hoc
conventionnels, entre autres :
• Le nombre de nœuds est nettement plus grand dans les réseaux de capteurs que dans les réseaux
ad hoc.
• Les nœuds capteurs sont déployés d’une manière dense.
• Les nœuds capteurs sont plus exposés aux pannes
• Les réseaux de capteurs utilisent principalement les communications broadcast alors que la
plupart des réseaux ad hoc sont basés sur les communications point à point.
• Les nœuds capteurs sont caractérisés par des ressources plus limités (ressource d’énergie,
puissance de calcul et mémoire).
• Les nœuds capteurs ne possèdent aucune identification (ID) globale tel que les adresses IP dans
les réseaux ad hoc.

La haute densité de déploiement des nœuds capteurs favorise l’utilisation des communications multi-saut
qui consomment moins d’énergie que les communications traditionnelles à un seul saut. Ces
communications peuvent faire face à certains problèmes liés à la propagation du signal fréquemment
rencontrés dans les transmissions sans fil à longues distances.

L’exigence d’un fonctionnement avec une faible consommation d’énergie constitue l’une des contraintes
importantes qui guident la conception des protocoles des réseaux de capteurs, car chaque noeud est
alimenté par une source d’énergie limitée et généralement irremplaçable. Par conséquent, et
contrairement aux réseaux traditionnels qui se préoccupent de la garantie d’une bonne qualité de service,
les algorithmes des réseaux de capteurs doivent donner l’importance primordiale à la conservation
d’énergie, ils doivent intégrer des mécanismes qui permettent aux utilisateurs de prolonger la durée de vie
du réseau en entier, et ceci, au détriment de la bande passante ou du délai de transmission.

Plusieurs travaux de recherches sont engagés dans le développement des schémas de protocoles qui
satisfont les exigences liées aux réseaux de capteurs. Dans ce travail, nous présentons une étude sur les
protocoles et les algorithmes proposés pour ces réseaux, afin de donner une vue globale sur les axes de
recherche existants et de décrire certaines techniques utilisées pour répondre aux objectifs de conceptions
des réseaux de capteurs.

Le reste de ce document est organisé comme suit : la section suivante est une introduction aux réseaux
mobiles et particulièrement aux réseaux ad hoc et les réseaux de capteurs, dans la section 3 nous
présentons certaines applications potentielles qui démontrent l’utilité des réseaux de capteurs. Par la suite,
nous discutons les principaux facteurs qui influencent la conception des réseaux de capteurs ; nous
fournissons une description détaillée des propositions actuelles dans le domaine de conception de la pile
protocolaire des réseaux de capteurs dans la section 5. Nous terminerons par une synthèse et des
remarques concluantes.

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2. Environnements mobiles et réseaux de capteurs

L'évolution rapide de la technologie dans le domaine de communication sans fil, a permit à des
usagers munis d'unités de calcul portables d'accéder à l'information indépendamment des facteurs : temps
et lieu. Ces unités, qui se communiquent à travers leurs interfaces sans fil, peuvent être de diverses
configurations : avec ou sans disque, des capacités de sauvegarde et de traitement plus ou moins modestes
et alimentés par des sources d'énergie autonomes ( batteries ). L'environnement de calcul résultant est
appelé environnement mobile ( ou nomade ). Cet environnement n'astreint plus l'usager à une localisation
fixe, mais lui permet une libre mobilité tout en assurant sa connexion au réseau [7].

Les environnements mobiles permettent une grande flexibilité d'emploi. En particulier, ils permettent la
mise en réseau des sites dont le câblage serait trop onéreux à réaliser dans sa totalité, voire même
impossible ( par exemple en présence d'une composante mobile ).

L'environnement mobile offre beaucoup d'avantages par rapport à l'environnement habituel. Cependant de
nouveaux problèmes peuvent apparaître ( le problème de routage par exemple [33]), causés par les
nouvelles caractéristiques du système. Les solutions conçues pour les systèmes distribués avec des sites
statiques, ne peuvent pas donc être utilisées directement dans un environnement mobile. De nouvelles
solutions doivent être trouvées pour s'adapter aux limitations qui existent, ainsi qu’aux facteurs qui
rentrent en jeux lors de la conception.

Les réseaux mobiles ou sans fil peuvent être classés en deux catégories, les réseaux cellulaires avec
infrastructure (infrastructured nets), et les réseaux ad hoc sans infrastructure fixe (infrastructurless nets).

2.1 Caractéristiques des environnements mobiles

2.1.1 La communication sans fil

La communication sans fil dans les réseaux mobiles et beaucoup moins fiables que celle basée sur
les réseaux filaires. La propagation des signaux utilisés subit des perturbations (micro-coupures ou erreurs
de transfert) dues à l’environnement, qui altèrent l’information transmise, il s’ensuit alors, un
accroissement du délai de transit des messages à cause de l'augmentation du nombre de retransmissions.
En effet, les liaisons de communication sans fil présentent un taux d’erreurs plus important comparées
aux liaisons filaires dans les réseaux statiques. Tandis que ces derniers offrent un taux d’erreur (Bit Error
Rate) de l’ordre de 10-5 sur une ligne téléphonique, 10-7 sur un câble coaxiale et 10-12 sur une fibre
optique. Les liaisons sans fil connaissent un taux d’erreur allant de 10-2 jusqu'à 10-6. De plus, ces liaisons
sont très sensibles au phénomène d’interférence (multifading) causé par la présence de plusieurs unités
mobiles dans une même région de communication.
L’une des limitations principales connues par les environnements mobiles vient de la faiblesse de la
bande passante des medias de communication sans fil utilisés. On distingue les réseaux utilisant
l’infrarouge avec un débit de 1Mbps, la communication radio dans les réseaux locaux sans fil (Wireless
LANs) avec 2 à 11 Mbps et celle dans les réseaux des régions étendues (Wireless WANs) qui possèdent
une bande passante égale a 19,2 kbps. La bande passante limitée dans les réseaux mobile affecte les
performances des protocoles distribués et les applications qui nécessitent le transfert d’une grande
quantité d’information.

2.1.2 Les unités mobiles

Il est à prévoir que l'émergence d'un marché massif du calcul mobile, que la plupart des auteurs
situent autour de la fin de la dernière décennie, sera basée sur des applications orientées vers des services
d'information et de messagerie, et verra le développement de diverses configurations d'unités mobiles plus
ou moins évoluées.

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2.1.2.1 Classes d’unités mobiles

Dans [34], Paul Lettieri & al. ont classé les terminaux sans fil en six catégories, ils ont exclus les
laptops jugés grands et volumineux. Cette classification a été reprise dans [14] en intégrant les laptops et
en les considérant comme des terminaux sans fil, portables et mobiles. Dès lors, les classes d’unités
mobiles incluent :
• Les ordinateurs portables « Laptops » qui ont des performances proches des PCs classiques, et
sont munis des interfaces de communication sans fil.
• Les tablettes à crayon « Pen Tablet », considérés comme des laptops sans clavier, ce dernier est
remplacé par un crayon digital.
• Les ordinateurs personnels de poche « Handheld Personal Computers - HPC » caractérisé par
l’absence d’une unité de stockage permanente.
• Les assistants numériques personnels « Personal digital Assistant - PDA » qui sont des unités
monolithiques qui consomment moins de ressources que les HPCs ( RAM, processeurs,..).
• Les téléphones cellulaires « cellular phones » dédiés principalement aux communications
téléphonique, plus petits que les HPC et les PDA mais consomment plus d’énergie à cause de la
puissance de fréquences utilisées.
• Les cartes réseaux sans fil qui sont des cartes qui peuvent être ajoutées aussi bien au ordinateurs
personnels qu’aux autre périphériques pour construire un réseau local sans fil ( Wireless Area
Local network WLAN).

Les dernières années ont connues l’apparition d’un nouveau type de réseau sans fil, il s’agit des réseaux
de capteurs composés d’un grand nombre de capteurs servant à la surveillance et le contrôle d’un
phénomène donné. Nous proposons alors d’ajouter les capteurs à la classification fournie ci-dessus, ils ont
toutes les caractéristiques d’une unité mobiles ( processeurs embarqué, mémoire, interface de
communication sans fil, etc ).

2.1.2.2 Modes de fonctionnement

Contrairement aux systèmes distribués classiques où le site est soit connecté soit totalement
déconnecté, les unités mobiles peuvent avoir plusieurs formes de liaison avec le reste du réseau.

Afin d’économiser l’énergie consommée, une unité mobile peut fonctionner en mode veille « Doze
mode » ou la vitesse du processeur est réduite et aucun calcul n’est effectué, cette unité reste alors en
attente de la réception d’un message de contrôle pour reprendre son fonctionnement normal.
A cause de leur mobilité permanente, les unités mobiles prévoient des mécanisme pour détecter la plupart
des cas de déconnexion possibles, et exécutent en conséquence des protocoles qui prennent en charge
cette phase, en vu d’assurer que l’unité a téléchargé toutes les informations d’états nécessaires lui
permettant de continuer son fonctionnement normal indépendamment des autres sites.
Durant son fonctionnement, une unité mobile peut également basculer vers l’état « partiellement
connecté » par l’exécution d’un protocole spécifique. Dans ce mode de fonctionnement, toutes les
communications avec le réseau doivent être limitées.
Finalement, et dans les réseaux mobiles cellulaires [48], une unité mobile exécute un protocole appelé
« handoff » quand elle désire sortir de sa cellule courante vers une autre cellule. Ce protocole permet le
transfert des informations d’état relatives au calcul mobile en cours à la station de base de la nouvelle
cellule.

2.1.2.3 Les défis des unités mobiles

La nature contraignante de l’environnement mobile impose plusieurs défis que doivent surmonter
les unités mobiles [33]. En effet, ces unités doivent être efficaces en consommation d’énergie pour
permettre la plus longue durée de vie aux batteries utilisées, et ceci, via la production des batteries plus
petites et durables, des composants électroniques plus intégrés qui consomment moins d’énergie, et
surtout des logiciels qui prennent en compte la contrainte d’énergie.

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Les unités mobiles doivent avoir également la possibilité de découvrir automatiquement et d’une manière
autonome les différents paramètres leurs permettant de s’intégrer dans l’environnement mobile et de
s’auto-configurer pour devenir opérationnel sans aucune intervention de l’administrateur. De plus, ces
unités doivent avoir toutes les connaissances nécessaires liées à leur localisation et leur contexte de
fonctionnement « Location and Context Awarness ».
L’adaptabilité au changements des conditions des canaux de communication « Time Variying Radio
Channels » est une autres caractéristique importantes des unités mobiles qui leurs permet de fonctionner
dans les environnements irréguliers.
Enfin, la sécurité, plus qu’elle l’a été dans les réseaux filaires, est d’une importance primordiale dans les
réseaux mobiles sans fil. Elle inclus aussi bien la protection des données contre les pertes et la corruption,
que leur confidentialité. Cependant, l’application des techniques classiques (cryptage, signature,…)
utilisée dans les environnements fixes est loin d’être évidente dans les réseaux mobiles.

2.2 Les réseaux cellulaires

Les réseaux cellulaires sont généralement décomposés en deux ensembles d’entités distinctes, les sites
fixes appartenant à un réseau filaire classique, et les sites mobiles. Certains sites fixes appelés stations
support mobile (Mobile support station) ou station de base (SB) sont munis d’une interface de
communication sans fil pour la communication directe avec les unités mobiles (UM) localisées dans une
zone géographique limitée appelée cellule ( figure 1).

A chaque station de base correspond une cellule à partir de la quelle des unités mobiles peuvent émettre et
recevoir des messages via des liaison sans fil ayant une bande passante limitée qui réduit sévèrement le
volume d’informations échangées. Toutefois, l’ensemble des stations de base sont connectées entre eux
par un réseau de communication filaire, généralement fiable et d’un débit élevé.

A un instant donné, une unité mobile n’est directement connectée qu’à une seule station de base. Elle peut
communiquer avec les autres sites à travers la station de base à laquelle elle est directement rattachée. Dès
lors, et pour envoyer un message d’une unité mobile UM1 à une autre unité mobile UM2 , UM1 doit
envoyer le message à sa station de base SB1 à travers le réseau sans fil qui le transmet à la station de base
de l’unité UM2 appelée SB2, qui à son tour le transmet à UM2.

Figure 1. Modèle des réseaux cellulaires

2.3 Les réseaux Ad Hoc

Le concept des réseaux Ad Hoc essaye d’étendre la notion de la mobilité à toutes les composantes de
l’environnement mobile. Ici, contrairement aux réseaux basés sur la communication cellulaire, aucune
administration centralisée n’est disponible. Ce sont les hôtes mobiles, eux même, qui forment, d’une
manière ad hoc, une infrastructure du réseau. Aucune supposition n’est faite sur la taille du réseau ad hoc,
théoriquement, le réseau peut contenir plusieurs milliers d’unités mobiles.

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Les réseaux de capteurs : état de l’art

Les réseaux ad hoc sont idéals pour les applications caractérisées par une absence d’une infrastructure
préexistante, tel que les applications militaires ou les autres applications de tactique comme les opérations
de secours (incendies, tremblements de terre,…) et les missions d’exploration.

2.3.1 Définition

Un réseau ad hoc, appelé généralement MANET ( Mobile Ad hoc Network ), est une collection
d’unités mobiles munies d’interfaces de communication sans fil, formant un réseau temporaire sans
recourir à aucune infrastructure fixe ou administration centralisée [33]. Dans de tels environnements, les
unités se comportent comme des hôtes et/ou des routeurs.

Les nœuds des MANETs sont équipés d’émetteurs et de récepteurs sans fil utilisant des antennes qui
peuvent être omnidirectionnelles (broadcast), fortement directionnelles (point à point), ou une
combinaison de ces deux types. Ils maintiennent d’une manière coopérative la connectivité du réseau, en
fonction de leurs positions, la configuration de leurs emetteurs/récepteurs, la puissance de transmission et
les interférences entre les canaux de communication. La modélisation de cette connectivité est détaillée
dans la section suivante.
Un réseau ad hoc peut etre isolé, mais il peut aussi avoir des passerelles ou des interfaces qui le relient à
un réseau fixe.

2.3.2 Modèle d’un système de réseau Ad Hoc

A un instant t, un réseau ad hoc peut être modélisé par un graphe non orienté Gt= (Vt , Et ), où Vt
représente l’ensemble des nœuds ( c-a-d les unités mobiles), et Et représente l’ensemble des liens
existants entre ces nœuds ( figure 2).
Si e=(u,v)∈ Et , cela veut dire que les nœuds u et v sont en mesure de se communiquer directement à
l’instant t.

(a) Système du réseau Ad Hoc (b) Graphe modèle du réseau

Figure 2. Modèle du réseau Ad hoc

La mobilité des nœuds appartenant à un réseau ad hoc fait que sa topologie peut changer à n’importe quel
moment, ce qui entraîne les déconnexions fréquentes ( figure 3).

Figure 3. Changement de topologie dans les réseaux Ad Hoc

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2.3.3 Caractéristiques des réseaux Ad Hoc

Les réseaux Ad hoc sont principalement caractérisés par :


- Des contrainte d’énergie : Les hôtes mobiles sont alimentés par des sources d'énergie autonomes
comme les batteries ou les autres sources consommables. Le paramètre d'énergie doit être pris en
considération dans tout contrôle fait par le système.
- Une bande passante limitée : Un des caractéristiques primordiales des réseaux basés sur la
communication sans fil est l'utilisation d'un média de communication partagé. Ce partage fait que la
bande passante réservée à un hôte soit modeste.
- Une topologie dynamique : La topologie des réseaux Ad hoc change d’une manière fréquente et
rapide à cause du déplacement arbitraire permanent des unités mobiles.
- Une sécurité physiques limitée : Etant basés sur les communications sans fil, les réseaux Ad hoc sont
plus sensibles aux attaques qui menacent les données transmises. De plus, les techniques
conventionnelles utilisées pour faire face à ces attaques ne sont plus applicables dans les réseaux ad
hoc à cause des limitations de ressources connues dans ce type de réseau (puissance de calcul et
mémoire).

2.3.4 Applications des réseaux Ad hoc

Les applications ayant recours aux réseaux ad hoc couvrent un très large spectre, incluant les
applications militaires et de tactique, les bases de données parallèles, l'enseignement à distance, les
systèmes de fichiers répartis, la simulation distribuée interactive et plus simplement les applications de
calcul distribué.
D'une façon générale, les réseaux ad hoc sont utilisés dans toute application où le déploiement d'une
infrastructure réseau filaire est trop contraignant, soit parce qu’il est difficile à mettre en place, soit parce
que la durée d'installation du réseau ne justifie pas de câblage à demeure.

2.4 Les réseaux de capteurs

Les réseaux de capteurs sans fil sont considérés comme un type spécial des réseaux Ad hoc où
l’infrastructure fixe de communication et l’administration centralisée sont absentes et les nœuds jouent, à
la fois, le rôle des hôte et des routeurs. Ce type de réseaux consiste en un ensemble de micro-capteurs
éparpillés aléatoirement à travers une zone géographique qui définie le terrain d’intérêt pour le
phénomène capté [6].
Les micro-capteurs déployés sont capables de surveiller, d’une manière continue, une grande variété de
conditions ambiantes telles que la température, l’humidité, et de détecter également l’occurrences des
évènements tel que les séismes. Malgré leur capacité limitées de captage et de traitement de donnée, qui
n’est qu’une conséquence de leur taille miniaturisé (de l’ordre de 1cm3) (figure 4), les composants de
communication sans fil intégrés à ces capteurs leur permettent de collaborer et de coordonner entre eux
afin d’accomplir des tâches de captage complexes.

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2.4.1 Composants d’un réseau de capteurs

Un réseau de capteurs sans fil générique est composé d’un grand nombre de nœuds capteurs
dispersés dans le terrain d’intérêt appelé champ de captage. Les nœuds ont la possibilité de collecter
périodiquement les données sur le phénomène surveillé et envoyer les rapports de captage à un nœud
spécial appelé puits (sink). Ce nœud est responsable, en plus de la collecte des rapports, de la diffusion
des demandes sur les types de données requise aux capteurs via des messages de requêtes. Un réseau de
capteurs peut contenir plusieurs nœuds puits diffusant des intérêts différents. Par exemple, un nœud puits
peut demander à tous les capteurs se trouvant dans la région nord du champ de captage d’envoyer un
rapport de température chaque 1 minute, pendant qu’un autre peut être intéressé seulement par les hautes
température (> 40° C) dans la région sud. Par conséquent, un capteur doit pouvoir stocker toutes les
requêtes reçues, et les traiter séparément.

2.4.2 Différences entre les réseaux de capteurs et les réseaux Ad hoc classiques

Dans les réseaux Ad hoc traditionnels, les tâches qui traitent l’organisation, le routage, et la gestion
de mobilité visent l’optimisation des différents paramètres de qualité de service (QoS) tel que l’efficacité
dans le débit et les délais de transmission sous la contrainte de mobilité. La consommation d’énergie est
d’une importance secondaire, puisque les batteries des unités mobiles utilisées peuvent être facilement
remplacés.
Cependant, les réseaux de capteurs englobent un grand nombre de nœuds possédant des sources d’énergie
irremplaçable à cause de leur utilisation distante non-assistée dans les environnements hostiles. Ces
capteurs communiquent entre eux avec un taux de transmission très faible de l’ordre de 1 à 100kbps. Pour
cela, et contrairement aux réseaux ad hoc classiques, le but principal des techniques utilisées est de
prolonger la durée de vie des batteries afin de prévenir les dégradations de connectivité dans le réseau.
Enfin, les communications dans les réseaux de capteurs sont, dans la plus part des temps, unidirectionnels
à partir des capteurs vers le nœud puits.

La démarche de la recherche scientifique dans les réseaux de capteurs s'appuie sur quelques exemples
d'applications que nous détaillerons dans la section suivante. Ces applications permettront d'une part,
d'élaborer et de valider expérimentalement les concepts technologiques proposés, et d'autre part,
d'élaborer des solutions techniques pour des architectures de communication adaptées.

3. Applications des réseaux de capteurs

Les réseaux de capteurs peuvent être composés, suivant leur utilisation, de différents types de nœuds
capteurs, tels que les capteurs séismiques, thermiques, visuels, infrarouges, acoustiques et radar, ils sont
capables de surveiller une grande variété de phénomènes ambiants, notamment :
• Température
• Humidité
• Mouvement des véhicules
• Pression
• Taux de bruits
• Présence ou absence de certains types d’objets
• Taux de frottement sur des objets attachés, et
• D’autres caractéristiques tel que la vitesse, la direction et le volume d’un objet donné.

Les nœuds capteurs peuvent être utilisés pour la surveillance continue d’un phénomène, la détection et
l’identification d’un évènement, ou la surveillance d’un terrain et le contrôle local d’objets déclencheurs
d’évènements (actionneurs).
En effet, le nouveau concept de micro-capteurs connectés via un support sans fil promet la réalisation de
plusieurs types d’applications. Ces dernières peuvent être subdivisées en plusieurs domaines, entre autres
le domaine militaire, environnement, santé, maisons ainsi que d’autres applications commerciales.

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Ceci dit, il est possible de développer cette classification avec d’autres catégories telles que les réseaux
destinés à l’exploration d’espaces, aux traitements chimiques ou à l’aide en cas de désastre.

3.1 Applications militaires

Les réseaux de capteurs sans fil peuvent constituer des modules intégraux dans les systèmes militaires
de commandes, contrôle, communication, calcul, intelligence, surveillance, reconnaissance et ciblage, ces
systèmes sont appelés communément par les systèmes C4ISRT. Le déploiement rapide, l’auto-
organisation et la tolérance aux pannes de ce type de réseaux les rendent une solution prometteuse dans
un tel domaine.
Comme ces réseaux sont basés sur le déploiement dense d’un grand nombre de capteurs jetables et à coût
réduit, la destruction de certains capteurs n’affectera pas une opération militaire entreprise, ce qui rend le
concept de réseau de capteurs une meilleure approche pour les champs de bataille.
De plus, il existe d’autres applications militaires aux quelles les réseaux de capteurs peuvent être
appliqués :

3.1.1 Le contrôle des forces, équipement et munition

Les chefs des troupes et les commandants d’opérations militaires peuvent constamment surveiller
l’état des troupes, les conditions et la disponibilité des équipements et de munitions en utilisant les
réseaux de capteurs. Chaque troupe, véhicule, équipement ou munition critique peut porter plusieurs
capteurs qui rapportent leurs états d’une manière régulière.
Ces rapports sont collectés au niveau d’un nœud spécial dans le réseau (nœud puits) et envoyés aux chefs
de troupes par la suite. Ces rapports peuvent être également renvoyés aux responsables hiérarchiques
d’ordre supérieur après avoir été synthétisés avec d’autres informations venant d’autres unités.

3.1.2 Reconnaissance et surveillance du champ de bataille

Les réseaux de capteurs, peuvent être utilisés également pour couvrir tous les terrains critiques, les
chemins et les détroits, afin de surveiller de près toutes les activités des forces ennemies. De plus, de
nouveaux réseaux de capteurs peuvent être facilement déployés sur les terrains pour répondre à
l’évolution des opérations et l’application des nouveaux plans.

3.1.3 Ciblage

Une autre application importante des réseaux de capteurs dans le domaine militaire consiste à leur
incorporation dans les systèmes de guidage des munitions intelligentes.

3.1.4 Estimation des dégâts

Juste après ou avant une opération militaire (attaque, bataille), des réseaux de capteurs peuvent être
déployés sur le terrain ciblé pour permettre la collecte des informations liées au recensement et à
l’estimation des dégâts.

3.1.5 Détection et reconnaissance des attaques nucléaires, biologiques et chimiques

Lors d’une guerre biologique ou chimique, la détection précise et instantanée des agents chimiques
pouvant être utilisés par les forces opposées est très importante. Dès lors, des réseaux composés de nœuds
capteurs de réactions chimiques et biologiques peuvent être employés comme des systèmes d’alerte,
fournissant ainsi aux utilisateurs du réseau un temps d’intervention critique qui leur permet de diminuer le
risque de danger induit par ce genre d’attaques. On peut aussi utiliser ces réseaux pour une
reconnaissance détaillée de l’attaque détectée sans exposer aucune personne aux dangers de cette attaque
(dangers de radiation dans les attaques nucléaires par exemple).
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Les réseaux de capteurs : état de l’art

3.2 Applications dans l’environnement

Diverses, sont les applications d’environnement qui peuvent bénéficier de la technologie des réseaux
de capteurs sans fil, on peut citer par exemple, le cheminement des mouvement d’oiseaux, des petits
animaux et des insectes ; le contrôle des aspects environnementaux qui peuvent affecter les récoltes et le
bétail ; l’irrigation ; les macro-instruments utilisés pour la surveillances des terrains à grande échelle et les
explorations planétaires ; la détection chimique et biologique ; la détection des incendies dans les forêts ;
les travaux de recherche météorologiques et géophysiques ; la détection des inondations ; les études de
pollution et la schématisation de la bio-complexité de l’environnement[6].

3.2.1 Détection des incendies de forêts

Comme les capteurs peuvent être déployés d’une façon aléatoire, et dense dans n’importe quel type
de forêt, ils peuvent facilement détecter et rapporter l’origine de l’incendie à l’utilisateur avant qu’il se
propage et devienne incontrôlable. Des millions de nœuds capteurs utilisant les fréquences radio ou la
communication par voix optique peuvent être déployés et intégrés, ces nœud doivent cependant pouvoir
fonctionner d’une manière autonome pendant une longue durée qui peut aller jusqu'à des années, pour
cela ils doivent être équipés par des systèmes de rechargement d’énergie efficaces tels que les panneaux
solaires. De plus, et pour faire une surveillance distribuée, ils doivent pouvoir collaborer et surmonter
tous les obstacles qui existent tel que les rochets et les arbres.

3.2.2 Schématisation de la bio-complexité de l’environnement

Cette opération requière des approches sophistiquées pour intégrer des informations précises à
travers des échelles spatiales et temporelles [27]. En effet, les avancées technologiques dans le domaine
de capture distante et de collection automatique de données ont permis une résolution temporelle,
spectrale et spatiale plus élevée, tout en réduisant le coût de l’opération de schématisation par unité de
surface. Grâce à ces avancées également, les capteurs ont la possibilité d’être connectés à Internet pour
permettre aux utilisateurs distants d’observer et surveiller constamment la bio-complexité de
l’environnement.
Bien que les systèmes de capture traditionnels basés généralement sur les images satellitaires soient utiles
pour observer la biodiversité à grande échelle, ils n’ont pas une finesse de granularité suffisante pour
observer la biodiversité à petites échelles qui constitue la grande part de la biodiversité dans l’écosystème.
Pour cela, il s’avère nécessaire d’utiliser des capteurs sans fil pour une meilleure description de cette bio-
complexité.
James Reserve, une unité de l’université de Californie a entreprit un travail de schématisation de la bio-
complexité de l’environnement, dans lequel 3 grilles de surveillance contenant 25 à 100 nœuds capteurs
sont implantés pour fournir des vues multimédias fixes et délivrer des informations liées à
l’environnement [11].

3.2.3 Détection des inondations

Parmi les exemples d’utilisation des réseaux de capteurs pour la détection des inondations on trouve
le système ALERT (Automated Local Evaluation in Real Time) [50] déployé aux états unies. Ce dernier
englobe plusieurs types de capteurs hydrologiques qui détectent la pluie, le niveau d’eau, ainsi que
d’autres capteurs météorologiques qui servent à la détection de la température, la pression, etc. tous ces
types de capteurs fournissent les informations nécessaires à une base de données centralisée via une
communication radio, un modèle de prévision des inondations est adopté pour analyser les données reçues
et générer les avertissements éventuels. Cependant plusieurs projets de recherche tel que COUGAR [15]
(Cornell University) sont entrain d’élaborer des approches distribuées pour l’interaction avec les nœuds
capteurs et la collecte de données, et par conséquent éviter le mode centralisé qui ne permet pas aux
utilisateurs de changer dynamiquement le comportement du système et nécessite un taux de
communication et d’interaction relativement élevé.

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LSI-TR0304

3.2.4 Agriculture

Les réseaux de capteurs sont capables d’apporter des bénéfices considérables au domaine
d’agriculture, grâce à leur habilité de surveiller les taux de pesticides dans l’eau potable, le degré
d’érosion du sol, et le niveau de pollution de l’air en temps réel.

3.3 Applications dans le domaine médical

Les réseaux de capteurs peuvent être très utiles dans le domaine médical, il peuvent par exemple
fournir des interfaces d’aides aux handicapés, permettre la surveillance intégrée des patients, le
diagnostique ; l’administration des médicaments au sein de l’hôpital ; le contrôle des mouvements et
processus internes des insectes ou des autres petits animaux ; le contrôle des médecins et des patients dans
l’hôpital ; ainsi que la télésurveillance et la collecte des informations physiologiques humaines.

3.3.1 Télésurveillance des informations physiologiques humaines

En utilisant les réseaux de capteurs sans fil, cette opération fournit des informations qui peuvent être
stockées pendant une longue période, et utilisées par la suite pour des fins multiples, notamment les
explorations médicales.
Les réseaux de capteurs installés peuvent également détecter et surveiller le comportement des personnes
âgées et permettre une intervention rapide en cas de nécessité. Par conséquent, Ces petits nœuds capteurs
permettront aux sujets surveillés une meilleure liberté de mouvements, ainsi qu’aux médecins une
identification plus rapides de certains symptômes prédéfinis. De plus, ils assurent aux sujets une meilleure
qualité de vie comparée à celle dans les centres hospitaliers.
Dans ce cadre, une maison de santé intelligente a été conçue à l’université de Grenoble (France) pour
démontrer la faisabilité de tels systèmes [29].
Loren & al. [44] décrivent une application biomédicale qui utilise les réseaux de capteurs et consiste à
construire une rétine artificielle servant à aider les personnes malvoyantes, cette rétine contient une
centaine de micro-capteurs munis d’une communication sans fil employée pour le contrôle,
l’identification et la validation de l’image captée.

3.3.2 Le Suivi et la surveillance des médecins et des patients au sein de l’hôpital

Chaque patient aura des petits nœuds capteurs légers qui lui sont attachés, où chacun de ces nœuds
aura sa tache spécifique, par exemple, l’un des capteurs peut être employé pour détecter les battements de
cœur et un autre pour la pression du sang, etc,…
Les médecins aussi, peuvent porter des capteurs permettant à d’autres médecins de les localiser.

3.3.3 L’administration des médicaments

Si les nœuds capteurs peuvent être attachés aux médicaments, cela permettra de minimiser la
probabilité de prescrire des mauvais traitements aux patients, car ces derniers auront, de la même
manière, des capteurs qui identifient leurs allergies et les médicaments qui leurs sont adéquats. Des
systèmes informatisés tels que décrits dans [10] peuvent aider à diminuer les possibilités d’effets
secondaires causés par les médicaments inadéquats.

3.4 Applications dans les maisons

3.4.1 Automatisation des maisons

Grâce aux avancée technologiques, des nœuds capteurs intelligents peuvent être intégrés dans les
appareils électroménagers tel que les aspirateurs, fours micro-ondes, réfrigérateurs, et magnétoscopes.
11
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Ces nœuds capteurs peuvent interagir entre eux ainsi qu’avec les réseaux externes via Internet ou à
travers les satellites pour permettre à l’utilisateur de contrôler plus aisément ces appareils d’une façon
locale ou distante.

3.4.2 Les environnements intelligents

La conception des environnements intelligents peut avoir deux perspectives différentes : la première
consiste à adapter cet environnement aux besoins des utilisateurs en terme d’entrées /sorties, c’est
l’approche centrée humains.
La deuxième, qui est centrée technologie, vise à développer des nouvelles technologies matérielles,
solutions réseaux, services middleware pour concevoir ce type d’environnements.
Plusieurs exemples de projets de conception des environnements intelligents on été réalisé, nous pouvons
citer, par exemple, le laboratoire Labscape de biologie cellulaire à l’université de Washington [3].
Un scénario décrivant la manière d’utilisation des réseaux de capteurs pour construire un environnement
intelligent est décrit dans [12], où les nœuds capteurs peuvent être intégrés dans les meubles et les
différentes appareils pour permettre à ces derniers de communiquer entre eux ainsi qu’avec la chambre
serveur qui peut elle-même communiquer avec d’autres chambres serveur pour consulter les services
offerts tel que l’impression, le scanner et le fax. Ces capteurs seront intégrés avec les dispositifs existants
pour former un système auto-organisé, auto-configuré et adaptatif, basé sur les modèles de théorie de
contrôle décrit dans [12].

3.5 Autres applications commerciales

Les réseaux de capteurs possèdent également d’autres applications dans le domaine commercial,
parmi les quelles on peut énumérer : la surveillance de l’état du matériel, la gestion des inventaires, le
contrôle de qualité des produits, la construction des espace d’achat intelligents, le contrôle de
l’environnement dans les bâtiments administratives, le contrôle des robots dans les environnement de
fabrications automatiques, les jouets interactifs, les musées interactifs, le contrôle et l’automatisation des
processus d’usinage, le diagnostique des machines, le transport, la détection et la surveillance des vols de
voitures, le dépistage des véhicules, l’instrumentation des chambres blanches consacrées aux traitements
des semi-conducteurs, etc…

3.5.1 Contrôle d’environnement dans les bâtiments d’administration

Dans la plupart des bâtiments, La climatisation est contrôlée d’une manière centralisée, par
conséquent, la température peut légèrement varier à l’intérieur d’une pièce, où on peut trouver un coté
plus froid qu’un autre, à cause de l’existence d’un seul point de contrôle dans la chambre. De plus, la
distribution de l’air à partir des systèmes centralisés n’est pas faite d’une manière équitable. Un système
distribué de réseaux de capteurs sans fil peut être installé pour contrôler la distribution d’air et la
température dans les différents coins des chambres. Il a été estimé que de tels systèmes distribués peuvent
réduire la consommation d’énergie par un facteur de 2 quatrillions de BTU (British Thermal Unit) dans
les états unis. Ceci est équivalent à conserver 55 milliards de dollars par ans, et diminuer l’émission de
carbone dans l’air par 35 millions de tonnes [6].

3.5.2 Les musées interactifs

Dans le futur, les enfants pourront interagir avec tous les objets exposés dans les musées, pour avoir
plus d’information. Ces objets seront capables de répondre à leurs touches et leurs paroles. Les enfants
auront également la possibilité de participer aux expériences qui peuvent leurs apprendre plus de choses
sur l’environnement et la science. De plus, les réseaux de capteurs sans fil peuvent fournir des services
additionnels tel que le service de localisation dans le musée.
Le « San francisco exploratorium » est un exemple de tels musées qui sont connus par les expériences
interactive qu’ils contiennent [38].

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LSI-TR0304

3.5.3 Détection et surveillance des vols de voitures

Les nœud capteurs peuvent être déployés pour identifier et détecter les menaces de vols dans une
région géographique, et rapporter ces menaces à un utilisateur distant à travers Internet pour les analyser.

3.5.4 Gestion et contrôle de l’inventaire

Chaque article dans le magasin pourrait avoir un nœud capteur qui lui est attaché, dès lors, les
utilisateurs pourront facilement localiser l’article et calculer la quantité exacte de chaque catégorie
d’article. Si des utilisateurs veulent insérer des nouveaux inventaires, ils n’auront qu’attacher les capteurs
appropriés à ces inventaires.

3.5.5 Surveillance et dépistage des véhicules

Deux approches ont été décrites dans [40] pour la détection et le dépistage des véhicules. La
première consiste à déterminer localement la ligne de roulement de la voiture dans un secteur donné, et
l’envoyer par la suite à la station de base. Par contre, la deuxième renvoi directement les données brutes
collectées par les nœuds capteurs à la station de base pour localiser le véhicule.

Jusqu'à présent, il n’existe pas de réalisations réelles pour les applications des réseaux de capteurs, si les
démos et les prototypes développés ne sont pas pris en compte. Le domaine est actuellement similaire à la
situation du réseau Internet il y’a 30ans. Ceci, car ce domaine dépend fortement de ses applications.
Cependant, les exigences et la nature de la plupart des applications décrites précédemment ne sont pas
totalement définies, ce qui empêche leur réalisation dans le monde réel.
Les applications déployées jusqu'à ce jour partagent un ensemble de caractéristiques communes : la
transmission des données captées sur un support sans fil, le traitement de données centralisé, les schémas
de routage simples, etc. Ces applications servent comme prototypes qui nous aident à identifier les
« challenges » de la recherche scientifique dans le domaine, et vérifier la validité des méthodes
proposées. Avec le progrès que connaît les techniques de fabrication des capteurs, le développement de la
recherche dans les réseaux de capteurs, et l’intensification de la coopération multidisciplinaire, nous
pouvons s’y attendre que ces applications deviennent une réalité dans le futur proche, il s’agit juste d’une
question de temps[32].

4. Facteurs de Conception des réseaux de capteurs

La conception et la réalisation des réseaux de capteurs sans fil est influencée par plusieurs paramètres,
parmi lesquels nous citons la tolérance aux pannes, la scalabilité, le coût de production, l’environnement
d’exploitation, la topologie du réseau, les contraintes matérielles, le support de transmission et la
consommation d’énergie. Ces facteurs importants servent comme directives pour le développent des
algorithmes et protocoles utilisés dans les réseaux de capteurs, ils sont considérés également comme
métriques de comparaison de performances entre les différents travaux dans le domaine.

4.1 La tolérance aux pannes

La défaillance ou le blocage des nœuds dans un réseau de capteurs peut être engendrés par plusieurs
causes, notamment l’épuisement d’énergie, l’endommagement physique, ou les interférences liées à
l’environnement.
La propriété de tolérance aux pannes est définie par l’habilité du réseau à maintenir ses fonctionnalités
sans interruptions provoquées par la panne des capteurs. Elle vise donc à minimiser l’influence de ces
pannes sur la tâche globale du réseau [6].
Cette propriété R(t) est modélisée dans [19] par une distribution de poisson où R(t) donne la probabilité de
ne pas avoir une panne pour un nœud capteur pendant l’intervalle de temps [0,t].

13
Les réseaux de capteurs : état de l’art

R(t) = exp(-λk t) …….(1)


Où λk est le taux de pannes du nœud capteur k, et t est la période de temps.

Les protocoles conçus pour les réseaux de capteurs doivent atteindre le niveau de tolérance aux pannes
requit par le réseau, cela dépend essentiellement de l’environnement de déploiement du réseau, des
caractéristiques des micro-capteurs, etc.
En effet, si le réseau de capteurs est destiné aux environnements avec un faible degré d’interférences, tel
que ceux utilisés dans les bâtiments pour surveiller le taux d’humidité et le degré de température, les
protocoles utilisée ne doivent pas cibler une grande tolérances aux pannes, car dans ce type de réseau, il
n’existe pas une grande interférence avec l’environnement, et ses nœuds ne sont pas exposés au risque
d’endommagement.
Par contre, si le réseau est destiné aux applications militaires telle que la surveillance et le contrôle d’un
champs de bataille, le niveau de tolérance aux pannes visé par les protocoles employés doit être très élevé,
car les nœuds sont exposés à un grand risque d’endommagement par des actions hostiles, et les
informations captées sont très critiques.
Par conséquent, le niveau de tolérance aux pannes requis dépend de l’application du réseau de capteurs
conçu, et les schémas de conception doivent prendre en charge ce paramètre.

4.2 La scalabilié

La surveillance d’un phénomène peut nécessiter le déploiement d’un nombre de noeuds qui est de
l’ordre de plusieurs milliers de capteurs. Suivant l’application, ce nombre peut encore augmenter jusqu'à
des millions de capteurs, les nouveaux schémas doivent pouvoir garantir un bon fonctionnement avec ce
nombre de capteurs élevés, ils doivent aussi exploiter la nature fortement dense des réseaux de capteurs.
Cette densité peut varier entre quelques capteurs jusqu'à plusieurs centaines de capteurs dans une région
de taille inférieure à 10 mètres de diamètre [6].
Suivant [8], la densité peut être calculée comme suit :
µ(r) = (NПr2)/A
Où N est le nombre de nœuds capteurs éparpillés dans la région A, et r le domaine de transmission. µ(r)
donne alors le nombre de nœuds se trouvant dans le domaine de transmission r d’un nœud donné dans la
région A.

La densité des nœuds dépend également de l’application pour laquelle le réseau de capteurs est employé.
Une application de diagnostic de machines nécessite par exemple une densité proche de 300 nœuds par
région de 25m2 , tandis que la densité nécessaire pour le contrôle des véhicules ne peut pas dépasser 10
capteurs par une région de même taille [6].
En général, la densité moyenne des nœuds dans un réseau de capteurs est estimée à 20 capteurs par m3.
Une maison, par exemple, peut contenir une vingtaine d’appareils électroménagers pouvant comporter
des nœuds capteurs, mais ce nombre augmentera rapidement si ces capteurs seront intégrés dans les
différents achats et articles de maisons. Le nombre de capteurs déployés peut atteindre une densité
extrêmement forte si une personne - portant plus de cent capteurs intégrés dans ses lunettes, vêtements,
chaussures, montre, bijoux, ainsi que dans sont corps - est assise dans un stade comportant 100 milles
personnes similaires.

4.3 Les coûts de production

Le coût de production d’un seul micro-capteur est très important pour l’évaluation du coût global du
réseau, si ce dernier est supérieur à celui nécessaire pour le déploiement des capteurs classiques,
l’utilisation de cette nouvelle technologie ne serait pas financièrement justifié. Par conséquent, réduire le
coût de production jusqu'à moins de 1$ par nœud est un objectif important pour la faisabilité de la
solution des réseaux de capteurs sans fil.
La technologie bluetooth a pu offrir un système radio connu d’être le moins chère du marché pour un coût
de 10$, ce qui est dix fois plus chère que le coût désiré pour un nœud capteur. Ceci, sachant qu’un nœud
contient d’autres systèmes que celui de transmission radio tel que les unités de captage et de traitement de
données. De plus, le nœud peut être équipé d’éléments additionnels tel qu’un system de localisation GPS,
ou un système de rechargement d’énergie. Dès lors, la minimisation du coût de production du nœud

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LSI-TR0304

capteurs constitue un grand défis mené par les chercheurs, vu les fonctionnalités que doivent comporter
ces nœuds et l’objectif désiré pour un coût inférieur à un dollar.

4.4 Les contraintes matérielles

Un nœud capteur contient quatre composants de base : l’unité de captage, l’unité de traitement, l’unité
de transmission, et l’unité de contrôle d’énergie. Il peut contenir également, suivant son domaine
d’application, des éléments supplémentaires tels qu’un système de localisation, ou bien un système
générateurs d’énergie.
L’unité de captage englobe généralement deux sous-unités, le capteur lui-même en plus d’un
convertisseur analogique-numérique qui transforme les signaux analogiques produits par les capteurs, et
basés sur le phénomène observé en signal digitale, ce dernier est transmit par la suite à l’unité de
traitement.
L’unité de traitement, généralement associée à une petite unité de stockage, exécute les procédures
permettant au nœud de collaborer avec les autres nœuds du réseau pour donner, en fin, le résultat de la
tâche assignée au réseau.
La connexion du nœud au réseau est gérée par l’unité de transmission. L’unité de contrôle d’énergie,
cependant, constitue l’un des systèmes les plus importants dans un nœud capteur, celle-ci peut être
représenté par un système de rechargement d’énergie tel que les cellules solaires.

Figure 5. Les composants d’un nœud capteur

Comme nous l’avons invoqué précédemment, un nœud capteur peut contenir d’autres unités dépendantes
de l’application du réseau. en effet, la plupart des opération de captage et des algorithmes de routage dans
les réseaux de capteurs sans fil requièrent la connaissance de la localisation des nœuds avec une grande
précision, car ces nœuds sont déployés d’une manière aléatoire et fonctionne d’une façon autonome, ceci
rend l’intégration d’une unité, consacré au système de localisation, très commune dans un nœud capteur.
D’où, il est souvent supposé que ces nœuds possèdent un système de localisation GPS avec une précision
au moins égale à 5m [23], bien qu’il est montré que cette solution n’est pas viable pour les réseaux de
capteur sans fil. Une autre approche proposée dans [45] consiste à doter un nombre limité de nœuds avec
le système GPS, et aider les autres nœuds à trouver leurs positions d’une manière terrestre.
La conception des nœuds capteurs peut aller jusqu'à prévoir un système de mobilisation du capteur pour
le déplacer en cas de nécessité.
Toutes ces unités peuvent exiger leur intégration dans un boîtier de taille minimale inférieure à un
centimètre cube, et avec un poids très léger qui permet aux nœuds de rester suspendu dans l’air, si
l’application l’exige.

A part la taille, il existe d’autres contraintes exigeantes pour la construction des nœuds capteurs, ces
nœuds doivent :
- consommer le minimum d’énergie
- opérer dans une haute densité
- avoir un coût de production réduit
- être autonome et pouvoir opérer sans assistance
- être adaptatif à l’environnement

15
Les réseaux de capteurs : état de l’art

4.4.1 L’unité de contrôle d’énergie

Après leur déploiement, les nœuds d’un réseau de capteurs sont généralement inaccessibles, de ce
fait, la durée de vie du réseau dépend complètement de celle de la source d’énergie du nœud capteur.
Celle-ci est influencée considérablement par la contrainte de taille des noeud.
Par exemple, l’énergie totale qui peut être stockée dans un nœud smart dust est 1 Joule [18], ainsi que
pour les nœud WINS, il exigent l’utilisation d’un courant d’alimentation inférieur à 30 µA pour garantir
une durée de vie maximale du réseau, pour cela, ce type de nœuds utilise comme source d’énergie des
cellules de lithium qui ont une taille de 2.5 cm de diamètre et 1 cm d’épaisseur.
Afin d’étendre la durée de vie totale du réseau, il est possible d’utiliser des systèmes de rechargement
d’énergie basés sur l’extraction de cette énergie à partir de l’environnement observé. Les cellules solaires
sont un exemple typique de ces systèmes.

4.4.2 L’unité de transmission

L’unité de transmission peut être sous la forme d’un composant optique actif ou passif (comme dans
le cas des nœuds smart dust) , ou un composant basé sur les radio-fréquences.
Les communication basées sur les composants de type radio-fréquence nécessitent des circuits de
modulation, démodulation, filtrage, et multiplexage, ce qui implique la complexité de ce type de nœud et
l’augmentation de leur coût de production. De plus, et puisque les antennes utilisés par ces nœud sont très
proches du sol, la perte du signal transmit entre eux peut être très élevée. Toutefois, ce mode de
communication reste le mode préféré par la plupart des projets de recherche menés sur les réseaux de
capteurs, car les paquets échangés dans ces réseau sont de petite taille, et ils sont transmis à un faible
débit, la possibilité de réutilisation de fréquence est également considérable à cause de la petite distance
entre les nœuds. Toutes ces caractéristiques favorisent l’utilisation des composants de transmission radio
dans les réseaux de capteurs, mais la réalisation de tels composant avec une faible consommation
d’énergie constitue, jusqu'à présent, un défi technique important. Les technologies commercialisées
disponibles telle que bluetooth ne permettent pas encore une telle possibilité.

4.4.3 L’unité de traitements

Malgré la construction des processeurs de plus en plus petits avec une puissance de calcule plus
élevée, les unités de calcul et de stockage mémoire reste toujours une ressource rare pour les nœuds
capteurs. Par exemple les nœuds smart dust possèdent une unité de traitement avec une fréquence de
4MHZ et 512 octets de mémoire en plus d’une EEPROM de 512 octets également. Le système
d’exploitation exécuté sur ces nœuds est le TinyOS, ce dernier possède 3500 octets pour le code du
système, en plus d’un espace de 4500 octets disponibles pour d’autres programmes. L’unité de traitement
d’un autre prototype de nœuds capteurs appelé « µAMPS wireless sensor nodes » possède un
microprocesseur de fréquence comprise entre 59 et 206 MHZ [40] et avec un système d’exploitation
multi-thread appelé µ-OS.

4.5 La topologie

Les caractéristiques de déploiement aléatoire, fonctionnement autonome, et fréquence élevé de pannes


rendent la maintenance de la topologie d’un réseau de capteurs une tâche complexe. En effet plusieurs
centaines de capteurs sont déployés avec une densité pouvant être supérieur à 20 nœuds par m3, ceci exige
une bonne gestion de la maintenance de la topologie du réseau déployé. Nous examinons, dans ce qui
suit, les différents problèmes liés aux topologies des réseaux de capteurs et leurs changements.

4.5.1 Phase de pré-deploiement et de déploiement

Les nœuds capteurs peuvent être éparpillés sur le champ de captage en masse ou placés d’une
manière individuelle et ceci par le biais de plusieurs moyen tel que :
- les jeter d’un avion

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LSI-TR0304

- utiliser une artillerie, roquette ou missile, ou


- les placer nœud par nœud d’une façon manuelle ou en utilisant des robots.

Le nombre important de nœud utilisés dans un réseau de capteurs empêche leur déploiement suivant un
plan soigneusement établi, cependant un schéma général pour le déploiement initial doit être conçu pour
permettre :
- de réduire les coûts d’installation
- augmenter la flexibilité d’arrangement des nœuds
- faciliter l’auto-organization des nœuds et leur tolérance aux pannes

4.5.2 Phase de post-deploiement

Après la phase de déploiement, la topologie du réseau peut subir des changement dues aux :
- changement de position des nœuds
- accessibilité à cause du brouillage ou des obstacles en mouvements
- épuisement d’énergie
- malfonctionnnement des nœuds ou
- des besoins pour leur application.

En effet, Bien que les nœuds d’un réseau de capteurs peuvent être déployés d’une manière statique, la
panne matérielle constitue un évènement très commun à cause de l’épuisement d’énergie ou la
destruction. Il est possible également d’avoir un réseau de capteur avec des nœuds mobiles qui ont une
mobilité très élevée. Par conséquent, la topologie du réseau de capteur est exposée fréquemment aux
changements après la phase de déploiement.

4.5.3 Phase de redéploiement des nouveaux nœuds

Des nœuds capteurs additionnels peuvent être installés pour remplacer ceux qui sont en panne ou
bien pour répondre aux besoins des tâches assignées au réseau. Cette addition entraîne la réorganisation
du réseau et le changement de sa topologie.

Une bonne gestion du réseau, faisant face au facteur de changement fréquent de la topologie d’un réseau
ad hoc caractérisé par une contrainte exigeante de consommation d’énergie doit passer obligatoirement
par la conception des protocoles de routages spéciaux, cette problématique sera détaillée dans la section 5.

4.6 Support de transmission

Dans un réseau de capteurs, les nœuds sont liés via un moyen de communication sans fil, et ceci, en
utilisant un support optique, ou des fréquences radio. Cependant, il faut s’assurer de la disponibilité du
moyen de transmission choisi dans l’environnement de captage, afin permettre au réseau d’accomplir la
totalité de ses tâches.
Pour les lien de communication via les fréquences radio, les bandes ISM (Industrial scientific Medical
bands) peuvent être utilisées, ces bandes de fréquence sont employées pour assurer des communications
libres de charge dans le domaine industriel, scientifique ou médical, et ceci dans la plupart des pays du
monde.
La table internationale d’allocation de fréquences spécifie certaines bandes de fréquences pouvant être
considérées comme « ISM bands », ces bandes sont listées dans le tableau 1. Certaines d’elles sont déjà
utilisées dans les systèmes téléphoniques sans fil et les réseaux WLAN.
Pour les réseaux de capteurs, les unités de transmission intégrées au niveau des nœuds doivent être de
petite taille et à faible consommation d’énergie. En effet, suivant [36] les contraintes matérielles associés
aux nœuds, ainsi que le compromis existant entre l’efficacité des antennes et la consommation d’énergie,
limite le choix de la bande de fréquence utilisée sur les bandes à hautes fréquences.

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Les réseaux de capteurs : état de l’art

L’avantage principal des bandes ISM est qu’elles sont libres de toute licence d’utilisation, elles présentent
un choix immense d’allocation de fréquence et sont disponibles dans la plupart des pays du monde. Ces
bandes ne sont décrites par aucun standard, mais elles offrent plus de liberté pour l’implémentation des
protocoles de communication spécifiques aux réseaux de capteurs. Toutefois, cette implémentation reste
toujours limitée par d’autres contraintes telles que la consommation d’énergie minimale et les
interférences nuisibles avec les autres applications utilisant les mêmes bandes de fréquence.

La majorité des prototypes des nœuds capteurs construits utilisent les radiofréquences comme moyen de
communication. Par exemple, les nœuds µAMPS utilisent une unité de transmission 2.4 GHZ compatible
bluetooth.

Les ondes infrarouges représentent un autre support possible pour la communication inter-nœuds dans un
réseau de capteurs. Ce type de communication est également libre de toute charge ou licence, il est
robuste contre les interférence avec les appareils électriques, et les unités de transmission correspondantes
sont moins chères sur le marché, et plus faciles à construire. Ceci peut expliquer l’existence des ports de
communication infrarouge dans la plupart des ordinateurs, téléphones portables et PDAs.

L’inconvénient majeur pour ce type de communication est qu’il exige la disponibilité permanente d’une
ligne de vue entre l’émetteur et le récepteur, cette contrainte rend l’utilisation de ce support dans les
réseaux de capteur un choix réticent.

Smart Dust est un projet important dans le domaine des réseaux de capteurs qui utilise un support de
communication optique entre les nœuds. Deux schémas de transmission sont possibles dans ce type de
réseaux :
- Une transmission passive avec une consommation d’énergie optimale utilisant un rétro-reflecteur
appelé CCR (Corner Cube Retroreflector), ce dernier est composé de trois miroirs qui utilisent
une source de lumière externe pour pouvoir communiquer avec les autres nœuds en reflétant les
rayons reçus, et ceci, avec un débit pouvant atteindre plusieurs Kbps et sur une portée de
communication pouvant arriver jusqu’à 150m.

- Une transmission active est employée quand l’application l’exige, via une diode laser et des
miroirs orientables servant à envoyer des rayons optiques réglables au récepteur destiné, ce
mode consomme relativement plus d’énergie et doit être utilisé pour des périodes courtes.

Les contraintes liés aux domaines d’applications spécifiques pour les réseaux de capteurs rendent le choix
du support de communication une étape critique pour la conception de ces réseaux. Par exemple, les
applications liées au domaine maritime peuvent favoriser l’utilisation d’un support de transmission
aqueux tel que les radiations à longueur d’onde élevée pouvant pénétrer la surface d’eau. Tandis que les
applications pour les terrains hostiles, tel que les champs de batailles peuvent confronter un taux élevé
d’erreurs et plus de brouillage et d’interférence avec l’environnement capté, pour cela, le choix du support
de transmission doit, dans ce cas, prévoir des schémas de modulation robustes pour prendre en charge des
canaux de communication ayant des caractéristiques étroitement différents.

Fréquence de bande Centre de fréquence


6765 –6795 kHz 6780 kHz
13,553 –13,567 kHz 13,560 kHz
26,957 –27,283 kHz 27,120 kHz
40.66 –40.70 MHz 40.68 MHz
433.05 –434.79 MHz 433.92 MHz
902 –928 MHz 915 MHz
2400 –2500 MHz 2450 MHz
5725 –5875 MHz 5800 MHz
24 –24.25 GHz 24.125 GHz
61 –61.5 GHz 61.25 GHz

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122 –123 GHz 122.5 GHz


244 –246 GHz 245 GHz

Table 1 : fréquences de bandes pour les applications ISM

4.7 La consommation d’énergie

Comme les nœuds capteurs sont des composant micro-électroniques, il ne peuvent être équipés que
par des sources limitées d’énergie (<0.5 Ampère-heure, 1.2 V). De plus, dans certaines applications, ces
noeuds ne peuvent pas être dotés de mécanismes de rechargement d’énergie, par conséquent, la durée de
vie d’un nœud capteur dépend fortement de la durée de vie de la batterie associée.
Sachant que les réseaux de capteurs sont basés sur la communication multi-sauts, chaque nœud joue à la
fois un rôle d’initiateur de données et de routeur également, le malfonctionnement d’un certain nombre de
nœud entraîne un changement significatif sur la topologie globale du réseau, et peut nécessiter un routage
de paquets différent et une réorganisation totale du réseau. C’est pour cela que le facteur de
consommation d’énergie est d’une importance primordiale dans les réseaux de capteurs. La majorité des
travaux de recherche menés actuellement se concentrent sur ce problème afin de concevoir des
algorithmes et protocoles spécifiques à ce genre de réseau qui consomment le minimum d’énergie.

En effet, dans les réseaux ad hoc classiques, la consommation d’énergie est un facteur important mais ne
constitue pas la première considération pour les concepteurs, car les batteries sont supposées toujours
remplaçable par l’utilisateurs, les chercheurs ont cependant concentré leurs efforts sur les facteur de
qualité de service dans ce type de réseau, tel que le débit de transmission et la tolérance aux panne.

Par contre, Dans les réseaux de capteurs, l’efficacité en consommation d’énergie représente une métrique
de performance significative, qui influence directement sur la durée de vie du réseau en entier. Pour cela,
les concepteurs peuvent au moment du développement de protocoles négliger les autres métriques de
performance telle que la durée de transmission et le débit, au détriment du facteur de consommation
d’énergie.

4.7.1 Phases de consommation d’énergie

Détecter les évènements dans l’environnement capté, élaborer un traitement de données local et
rapide, et transmettre les résultats à l’utilisateur sont les principales tâches d’un nœud dans un réseau de
capteurs. Les étapes de consommation d’énergie par ce nœud peuvent être, dès lors, divisées en trois
phases : le captage, la communication et le traitement de donnée.

4.7.1.1 Phase de captage

L’énergie consommée au moment du captage varie suivant la nature de l’application. Un captage


sporadique consomme moins d’énergie qu’un contrôle d’événement constant. La complexité de
l’événement à détecter joue également un rôle crucial pour déterminer la quantité d’énergie consommée.
Les environnements contenant un niveau de bruit élevé entraîne l’augmentation de l’énergie nécessaire
pour cette phase.

4.7.1.2 Phase de communication

Parmi les trois phases citées auparavant, la phase de communication de donnée est celle qui
consomme la plus grande quantité d’énergie, ceci, à cause de la multitude de composants électroniques
intégrés au circuit responsable de cette opération. Cette phase implique les deux étapes d’émission et de
réception de données. Il est démontré que pour les communications à courte portée, avec une faible
puissance de radiation (~ 0 dbm), les coûts énergétiques pour l’émission et la réception de données sont
pratiquement égaux.

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Les réseaux de capteurs : état de l’art

Durant cette phase, il est important de considérer l’énergie nécessaire pour la mise en marche du circuit
de communication, le temps de démarrage étant égal à plusieurs centaines de micro-secondes rend
l’énergie consommée durant cette période non négligeable. L’influence de cette étape sur la quantité
globale d’énergie consommée par la communication augmente quand la taille des paquets transmis
diminue.
Par conséquent, une bonne politique de consommation d’énergie passe obligatoirement par éviter au
maximum le recourt à la mise en marche et l’arrêt fréquents des circuits de communication.

Dans [40] les auteurs présentent une formule de l’énergie Pc consommée par une transmission radio
comme suit :
Pc = Nt[ Pt (Ton+ Tst)+Pout(Ton)] + NR [ Pr ( Ron+ Rst)]

Où Pt/r est l’énergie consommée par l’émetteur/récepteur ; Pout est la puissance de sortie de l’émetteur ; Ton
( resp. Ron ): le temps de démarrage de l’émetteur (resp. récepteur) et Nt (resp. NR ) est le nombre
d’opérations de mise en marche par unité de temps pour l’émetteur (resp. récepteur). Ce nombre dépend
de la tâche associée au capteur et le schéma considéré dans la couche MAC. Ton est donné par la suite par
la formule L/R ou L est la taille de paquets transmis et R est le débit de transmission.

Actuellement, les transmetteurs radio les plus économiques en consommation d’énergie possèdent une
puissance d’émission/réception égale à 20 dbm et des puissances de sortie proches de 0 dbm [31]. Il est à
noter que le projet des nœuds capteurs picoradio envisage d’atteindre une puissance de communication Pc
égale a -20 dbm.

4.7.1.3 Phase de traitement de données

Comparé à la phase de communication, l’étape de traitement local des données consomme


beaucoup moins d’énergie, l’exemple présenté dans [37] illustre effectivement cette disparité. En effet, le
coût énergétique nécessaire pour transmettre 1 KB sur une portée de 100 m est approximativement égal à
celui nécessaire pour exécuter 3 millions d’instructions à une vitesse de 100 millions instructions par
seconde, ce fait, favorise largement le traitement local des données pour l’amélioration de la
consommation d’énergie dans les réseaux de capteurs.
Les nœuds capteurs doivent donc posséder des moyens de traitement local de données, tout en restant
capable d’interagir avec les nœuds avoisinants.

Enfin il est à noter qu’un nœud peut contenir des circuits additionnel pour le codage/décodage des
données, en plus de certain circuits spécifiques aux applications du réseau, dans tous ces cas, la
conception des algorithmes et protocoles du réseau est influencé largement par l’énergie consommée par
ces circuits en plus de ceux invoqués précédemment.

Nous constatons donc que Malgré la diversité de leurs applications, les réseaux de capteurs partagent tous
un besoin commun pour une infrastructure adaptée à leur fonctionnement et aux besoins associés. En
effet, la prise en charge des parametres de conception listés auparavant est nécessaire pour que la
technologie émergeante des réseaux de capteurs sans fil puisse être appliquée aux différents domaines
dans le futur proche. Ceci dit, la liste des facteurs présentés ci-dessus est loin d’être exhaustive. [46]
considère que la latence d’observation et sa précision représentent des facteurs importants pour
l’utilisateur final, et qu’il faut considérer au moment de la conception des protocoles utilisés dans les
réseaux de capteurs.

5. Architecture des réseaux de capteurs

Dans les réseaux de capteurs, les nœuds sont déployés dans un environnement sans infrastructure, en
n’ayant aucune information sur la topologie globale, même locale du réseau construit. Pour cela, les
nœuds capteurs doivent graduellement établir l’infrastructure de communication durant une phase
d’initialisation. Cette infrastructure doit leur permettre de répondre aux requêtes venant des sites distants,

20
LSI-TR0304

d’interagir avec l’environnement physique, réagir aux données captées, et transmettre ces données via une
communication multi-sauts [47].

Différents des réseaux ad hoc traditionnels, les réseaux de capteurs exigent des nouvelles limitations pour
la conception des protocoles de communication. Par exemple, les protocoles de routages doivent, en plus
de leurs fonctions classiques, participer à la synthèse et l’agrégation des données retournées aux
utilisateurs, tout en considérant d’autres facteurs tels que les limitations matérielles des micro-nœuds, la
mobilité et la consommation d’énergie. De ce fait, il ne serait pas judicieux de modifier la pile
protocolaire existante dans les réseaux ad hoc traditionnels pour l’utiliser dans les réseaux de capteurs
sans fil.

5.1 Pile protocolaire dans les réseaux de capteurs

Les nœuds capteurs sont généralement dispersés sur un champ de surveillance d’une manière
arbitraire (Figure 6), chacun de ces nœuds a la capacité de collecter les données, les router vers le nœud
puits (sink), et par la suite vers l’utilisateur finale via une communication multi-sauts. Le nœud puits peut
communiquer avec le nœud coordinateur de tâches (utilisateur) par Internet ou par satellite.

Figure 6. Schéma général d’un réseau de capteurs

La pile protocolaire utilisée par le nœud puits ainsi que tous les autres capteurs du réseau est illustrée par
la figure 7. Cette pile prend en charge le problème de consommation d’énergie, intègre le traitement des
données transmises dans les protocoles de routage, et facilite le travail coopératif entre les capteurs [6].
Elle est composée de la couche application, transport, réseau, liaison de données, physique, ainsi que de
trois niveau qui sont : le niveau de gestion d’énergie, de gestion de tâches et le niveau de gestion de
mobilité.

Figure 7. Pile protocolaire dans les réseaux de capteurs

21
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Suivant la fonctionnalité des capteurs, différentes applications peuvent être utilisées et bâties sur la
couche application. La couche transport, quand a elle, sert à maintenir le flux de données en cas de
nécessité dans les applications utilisées, particulièrement lors d’une connexion avec Internet, tandis que la
couche réseau s’occupe du routage des données fournies par la couche transport.
Comme l’environnement des réseaux de capteurs est bruyant et les nœuds peuvent être mobiles, la couche
MAC doit garantir une faible consommation d’énergie et un taux de collision minimum entre les données
diffusées par les nœuds voisins. Enfin, la couche physique doit assurer des techniques d’émission,
réception et modulation de données simples mais robustes.
Les niveaux de gestion d’énergie, de mobilité et de tâches sont responsables du contrôle de l’énergie
consommée, des mouvements des nœuds et de la distribution des tâches à travers toute la pile
protocolaire, ces niveaux permettent aux capteurs de coordonner leurs tâches et minimiser la
consommation d’énergie.

5.1.1 Le niveau de gestion d’énergie

Les fonctions intégrées à ce niveau consistent à gérer l’énergie consommée par les capteurs, dès
lors, un capteur peut par exemple éteindre son interface de réception dès qu’il reçoit un message d’un
nœud voisin afin d’éviter la réception des messages dupliqués. De plus, quand un nœud possède un
niveau d’énergie faible, il peut diffuser un message aux autres capteurs pour ne pas participer aux tâches
de routage, et conserver l’énergie restante aux fonctionnalités de captage.

5.1.2 Le niveau de gestion de mobilité

Ce niveau détecte et enregistre tout les mouvements des nœuds capteurs, d’une manière à leur
permettre de garder continuellement une route vers l’utilisateur final, et maintenir une image récente sur
les nœuds voisins, cette image est nécessaire pour pouvoir équilibrer l’exécution des tâches et la
consommation d’énergie.

5.1.3 Le niveau de gestion des tâches

Lors d’une opération de captage dans une région donnée, les nœuds composant le réseau ne doivent
pas obligatoirement travailler avec le même rythme, cela dépend essentiellement de la nature du capteur,
son niveau d’énergie et la région dans la quelle il a été déployé. Pour cela, le niveau de gestion des tâches
assure l’équilibrage et la distribution des tâches sur les différents nœuds du réseau, afin d’assurer un
travail coopératif et efficace en matière de consommation d’énergie, et par conséquent, prolonger la durée
de vie du réseau [6].

Avant d’examiner les différentes couches de la pile protocolaire, nous donnons, d’une manière générale,
l’architecture de communication de deux prototypes de réseaux de capteurs décrits dans [1, 6].

• Wireless Intgrated network Sensors (WINS)


Le conception des réseaux de capteurs WINS [1] repose essentiellement sur le déploiement dense
d’un grand nombre de noeuds capteurs très proches les uns des autres et communiquant via une
connexion à faible débit, inférieure à 1kbps. Cette architecture exploite la distance faible entre les nœuds
pour garantir une communication multi-sauts qui permet une réduction considérable dans l’énergie
consommée.
Cette communication se fait conformément au model décrit dans la figure 6. en effet, les données captées
sont transmises via un lien asymétrique sans fil à l’utilisateurs final ou à un réseau IP externe après avoir
passé par la passerelle WINS qui joue le rôle du nœud puits dans le réseau WINS.
La pile protocolaire des réseaux de capteurs WINS est composée de 4 couches [37], la couche
application, la couche réseau, la couche MAC et la couche physique.

22
LSI-TR0304

• SMART DUST
Grâce à leur poids léger, et leur volume miniaturisé, les micro-nœuds Smart Dust peuvent être
attachés à des objets ou même laissés flotter dans l’air. Ces noeuds utilisent des technologies MEMS
(microelectromechanical systems) pour implanter les fonctions de captage et de communication à travers
un support optique, ce type de communication nécessite par contre la disponibilité permanente d’une
ligne de vision entre les nœuds communicants.
Les capteurs Smart Dust peuvent porter plusieurs types de sources énergétique tel que les cellules solaires
ou les batteries générique disponibles sur le marché, et les protocoles de communication sont conçus pour
minimiser le taux d’énergie consommé au niveau de chaque nœud capteur d’une manière individuelle,
évitant ainsi toute coordination entre les capteurs pour la conservation d’energie, et profitant aussi de
l’énergie disponible au niveau de la station de base qui joue le rôle d’intermédiaire entre le réseau de
capteurs et les utilisateurs .
Comparant l’architecture de communication des réseaux Smart Dust avec celle décrite dans la figure 6, on
trouve que chaque nœud communique directement avec la station de base, équivalente dans le model
présenté au nœud puits, une communication de bout en bout est possible, mais cela engendre des
problèmes de collisions éventuelles à cause des nœuds cachés [6].
Pour garantir l’intégrité des données transmises, les nœuds capteurs agissent au niveau de la couche de
liaison de donnée en utilisant des mécanismes simples afin de pallier aux limitations de puissance de
calcul qu’ils possèdent [18].
Ce type de réseau de capteur, nécessite également des protocoles de gestion des lignes optiques de
communication devant obligatoirement être dirigées vers la station de base. Des protocoles doivent être
intégrés au niveau de la couche physique pour assurer des liens de communication fiable avec le
minimum d’énergie consommée.

5.2 La couche application

Bien que plusieurs domaines d’application ont été proposés et définis pour les réseaux de capteurs
sans fil, la conception des protocoles agissants dans la couche application reste largement inexploitée.
Nous examinerons dans cette section trois protocoles d’application pour les réseaux de capteurs : Sensor
management protocol (SMP), Task assignement and data advertisement protocol (TADAP), et enfin
Sensor query and data dessiminitation protocol (SQDDP), ces protocoles sont nécessaires pour tous
réseau de capteurs basé sur le schéma de couches protocolaires décrit précédemment.

5.2.1 Sensor management protocol (SMP)

La conception d’un protocole de gestion des capteurs au niveau de la couche application a plusieurs
motivations, entre autres :

- la diversité d’applications des réseaux de capteurs qui favorise leur accessibilité à travers d’autres
réseaux tel que Internet [6]. Ceci dit, un protocole de gestion de la couche application permettra de rendre
le matériel et les logiciels utilisés dans les couches inférieurs transparents aux applications employées
dans le réseau de capteurs sans fil.
- les administrateurs interagissent avec le réseau de capteur à l’aide du protocole SMP, car contrairement
aux réseaux sans fil ordinaires, les nœuds capteurs ne sont pas identifiés par des identificateurs globaux
tel que les adresses IP sur Internet, de plus, ils sont démunis de toute infrastructure. De ce fait, le
protocole SMP doit permettre la communication avec ces nœuds en utilisant un nommage basé-atributs,
ou un adressage basé-localisation, ces deux notions seront détaillées d’avantage dans la section 5.2.3.

SMP est un protocole qui permet d’accomplir les tâches suivantes au niveau de la couche application :
- Introduire aux nœuds capteurs les règles liées à l’agrégation des données, et au nommage basé-
attributs.
- L’échange de données liées aux algorithmes de localisation.
- La synchronisation temporelle entre les nœuds capteurs
- La gestion de déplacement des capteurs
- La mise en marche / en arrêt des nœuds.

23
Les réseaux de capteurs : état de l’art

- La configuration, reconfiguration du réseau de capteurs.


- L’authentification, la distribution des clefs et la sécurité dans la transmission de données.

Perillo & al [28] s’adressent au problème de gestion des nœuds capteurs pour maximiser la durée de vie
des applications exécutées sur le réseau, en tenant compte de la contrainte de consommation d’énergie. Ils
modélisent ce problème par un graphe de flot maximal ou la solution optimale est tirée via une
programmation linéaire, le résultat de cette optimisation est un ordonnancement qui détermine le mode
fonctionnement de chaque nœud et permet aux nœuds fournissant des données redondantes d’éteindre
leurs interfaces réseau afin de conserver leur énergie pour des opérations ultérieures. Les auteurs ont
montrés par des résultats de simulation, q’une gestion intelligente des nœuds au niveau de la couche
application permet d’étendre la durée de vie du réseau par un facteur de 2.

5.2.2 Task assignment and data advertisement protocol (TADAP)

La dissémination des requêtes est une opération importante dans les réseaux de capteurs, durant
cette étape, les utilisateurs envoient leurs demandes d’information via le nœud puits, à un nœud
particulier, ou un ensemble de nœuds. Ces demandes peuvent porter sur un attribut particulier du
phénomène capté, ou sur un évènement déclanché. Une fois un ou plusieurs nœuds répondent à ces
demandes, le nœud puits collecte ces réponses et les traite avant de les transmettre aux utilisateurs finaux,
ce processus est appelé dissémination de requêtes « querying ».
Une autre approche pour la collecte des informations, consiste à configurer les nœuds pour qu’ils
envoient d’une manière périodique toutes les données captées sur le phénomène surveillé aux utilisateurs,
ces derniers filtrent par la suite les données qu’ils requièrent. Cette approche appelée « assignement de
tâches » ou « task assignment » requière la coordination entre les nœuds capteurs et est employé pour les
applications qui nécessitent une surveillance continue, tel que le contrôle du mouvement des véhicules.
Un protocole qui fournit aux logiciels employés dans les réseaux de capteurs des interfaces efficaces pour
assigner les tâches aux nœuds capteurs et permettre leur coordination serait très utile, en particulier, pour
certaines opérations des couches inférieures telle que le routage.

5.2.3 Sensor query and data dissemination protocol (SQDDP)

SQDDP permet de fournir aux applications dans les réseaux de capteurs un moyen pour créer et
répondre aux requêtes, ainsi que pour collecter les informations provenant des nœud capteurs.
En effet, les requêtes des utilisateurs dans les réseaux de capteurs sans fil ne sont pas généralement
destinées à un nœud particulier, mais à un ensemble de nœuds adressés par un attribut particulier sur le
phénomène capté, ou bien via un nommage basé sur la localisation de ces nœuds. Par exemple la requête
demandant « le nombre de nœuds qui captent une température supérieure à 40 °c » est une requête qui
utilise un adressage basé-attributs, de la même manière la requête qui demande « la température des
nœuds se trouvant dans la région A » emploie un nommage basé-localisation.

5.2.4 Sensor Querying and Tasking Language (SQTL)

Dans certains projets de recherche tel que dataspace [51] et device database system [52] le réseau de
capteurs a été modélisé par une base de données distribuée, ou les données requises sont récupérés par les
utilisateurs via un langage proche du SQL. Cependant, la caractéristique déclarative du langage SQL ne
permet pas l’assignation de tâches continues aux nœuds capteurs et la coordination entre eux, ceci, bien
que des travaux de recherches ont été menés dans ce cadre (device database system) pour étendre le
langage SQL employé afin qu’il permette la définition de telles tâches en les considérant comme des
requêtes à longue exécution.

Au lieu de les considérer comme des bases de données distribuées où tous les nouds sont passifs, le
langage de dissémination des requêtes et de distribution de tâches appelé SQTL décrit dans [22] modélise
les réseaux de capteurs par un système distribué de nœuds actifs, programmables et qui coopèrent entre
eux pour achever la tâche assignée. Ce langage supporte trois types d’événements qui sont définis par les
mots clé receive, every et expire.

24
LSI-TR0304

Le mot clé receive prend en charge l’évènement généré par un nœud capteur quand celui-ci reçoit un
message ; le mot every définit l’évènement déclanché périodiquement après la fin d’une période de temps
calculée par l’horloge, tandis que expire défini l’évènement lié à l’expiration de cette horloge .
Malgré que le langage SQTL a été proposé, plusieurs variantes des protocoles SQDDP peuvent être
développées pour des applications spécifiques, l’utilisation des ces protocoles sera spécifique à chaque
application.

5.3 La couche Transport

Les protocoles de la couche transport sont particulièrement nécessaires si le réseau de capteurs est
prévu d’être accessibles à partir d’autres réseaux externes tels que Internet [6]. En effet, le protocole TCP
avec son mécanisme de transmission actuel n’est pas compatible avec les caractéristiques des
environnements des réseaux de capteurs, une approche telle que décrite dans [9] nommée «TCP spliting»
peut être nécessaire pour habiliter le réseau de capteurs d’interagir avec les réseaux externes. Dans cette
approche, les connections TCP se terminent au niveau des nœuds puits, dès lors, des protocoles spéciaux
au niveau de la couche transport seront utilisés pour assurer la communications entre le nœud puits et les
nœuds capteurs. Ainsi, la communication entre les utilisateurs et le nœud puits sera via les protocoles
TCP ou UDP, par Internet ou par satellite. D’autre part, la communication entre le nœud puits et les
nœuds capteurs peut être purement via le protocole UDP, à cause des limitations de mémoire connues
dans les nœuds capteurs.

Les mécanismes de transmission fiables point-à-point ou multicast ont été très bien investigués dans les
réseaux IP conventionnels, où chaque nœud est identifié par une adresse unique. mais, tous ces schémas
(TCP, XTP, SRM) ne peuvent être appliqués d’une manière efficace dans les réseaux de capteurs à cause
des contraintes de communication spécifiques à ce type de réseau, connus essentiellement par l’utilisation
de l’adressage basé-attributs.

La réassignation de tâches ou la reconfiguration des nœuds capteurs présente un autre type d’applications
qui nécessitent une transmission fiable de donnée. Ces nouvelles applications dans les réseaux de capteurs
requièrent des nouveaux protocoles de communication au niveau de la couche transport pour assurer le
niveau de fiabilité désiré dans les communications.

En effet, actuellement, chaque réseau de capteurs a tendance d’être spécifique à un type d’application
particulier pour lequel il a été réalisé, et les tâches que doivent accomplir ce réseau sont pratiquement
figées dans la circuiterie de ses nœuds capteurs. L’accroissement du nombre d’applications des réseaux
de capteurs, provoquera cependant, le besoin à des réseaux de capteurs puissants, supportant un matériel
et des logiciels plus universels, capables de reprogrammer ou reconfigurer les nœuds pour pouvoir
accomplir toute une variété de tâches. Ces noeuds universels doivent pouvoir servir des nouvelles classes
d’applications évoluantes. De tels systèmes commencent effectivement à être réalisés. Par exemple les
nœuds capteurs développés à l’université de Berkley [2][4] sont capables de recevoir des segments de
codes à partir du réseau, et les assembler en une seule image d’exécution dans une EEPROM secondaire
avant de reconfigurer les capteurs pour accomplir les nouvelles tâches assignées.

Plusieurs défis sont associés au développent des protocoles de transport fiables dans les réseaux de
capteurs. En effet, dans le cas de réassignation de tâches par exemple, cette application peut exiger
plusieurs contraintes tel que l’adressage d’un certain group de capteurs, le chargement des nouveaux
programmes, et le basculement vers les nouvelles tâches d’une manière contrôlée. Ces défis peuvent
s’accentuer encore si le nombre de nœuds capteurs augmente dans le réseau jusqu'à des milliers de
nœuds.

Dans ce cadre, le travail décrit dans [56] propose un nouveau protocole de transport PFSQ (Pump slowly,
fetch quickly) qui prend en charge ces nouveaux types d’applications dans les réseaux de capteurs qui
nécessitent une transmission fiable de données.

25
Les réseaux de capteurs : état de l’art

On constate donc que contrairement aux réseaux traditionnels (réseaux IP par exemple), la transmission
fiable de donnée demeure un sujet ouvert aux travaux de recherche dans le domaine des réseaux de
capteurs. A notre connaissance, peut de travaux dans la littérature ont été menés afin de proposer des
nouveaux schémas ou aborder les nouveaux problèmes liées à la conception des protocoles de transport
fiables pour les réseaux de capteurs, ceci est essentiellement due au fait que la plupart des applications
des réseaux de capteurs n’exigent pas la transmission fiable de données. Par exemple, dans les
applications de surveillance de température, ou de localisation d’animaux qui peuvent tolérer les pertes
occasionnels des données captés.

5.4 La couche Réseau

Dans un réseau de capteurs, les nœuds sont déployés d’une manière dense dans un champ de captage
proche ou à l’intérieur du phénomène capté (figure 6). Pour permettre la communication dans le réseau
déployé, des protocoles de routage spéciaux basés sur la communication multi-sauts sont nécessaires
entre les nœuds capteurs et le noeud puits du réseau. Toutefois, et comme il a été mentionnée dans les
sections précédentes, les techniques liées au routage dans les réseaux ad hoc, proposées dans la
littératures [13] ne peuvent pas répondre aux exigences uniques des réseaux de capteurs sans fil,
notamment dans l’absence d’un adressage global, et la priorité absolue donnée à la quantité d’énergie
consommée par les nœuds.

En effet, la conception de la couche réseau dans un réseau de capteurs doit être guidée par les principes
suivants :

- l’efficacité en consommation d’énergie est une considération prioritaire.


- Tous les protocoles dans les réseaux de capteurs prennent en charge les données d’application
qui circulent dans le réseau (Data centric).
- L’aggrégation des données est utile quand elle ne cache pas l’effort collaboratif des nœuds
capteurs.
- Un réseau de capteur idéal garantit un adressage basé-attributs et ses nœuds sont conscients de
leur localisation.

5.4.1 Routes à consommation d’énergie minimale

Au moment du routage, le choix de la route à consommation d’énergie minimale peut suivre quatre
approches, a fin de décrire chacune d’elles nous utilisons la figure 8 où le nœud T sera considéré comme
nœud capteur source qui surveille le phénomène. Chaque noeud intermédiaire est caractérisé par la valeur
PA qui désigne l’énergie disponible au niveau du nœud, de la même manière, chaque liaison entre deux
nœuds est caractérisée par l’énergie αi nécessaire pour transmettre un paquet de données entre les deux
extrémités.

Figure 8. Routes efficaces en consommation d’énergie

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LSI-TR0304

Pour transmettre un paquet du nœud T au nœud puits, 4 routes sont possibles :

• Route 1 : Puits-A-B-T , avec l’énergie totale disponible PA = 4 et l’énergie totale nécessaire α=3,
• Route 2 : Puits-A-B-C-T, avec l’énergie totale disponible PA = 6 et l’énergie totale nécessaire α=6
• Route 3 : Puits-D-T, avec l’énergie totale disponible PA = 3 et l’énergie totale nécessaire α=4
• Route 4 : Puits-E-F-T, avec l’énergie totale disponible PA = 5 et l’énergie totale nécessaire α=6

5.4.1.1 Route à énergie disponible maximum

La première approche pour le choix des routes efficaces en consommation d’énergie consiste à
prendre celle qui contient les nœuds possédant, ensemble, un maximum d’énergie totale disponible. Cette
quantité est égale à la somme des énergies PA de chaque nœud appartenant à cette route.
En se basant sur cette approche, la route 2 est sélectionnée dans l’exemple de la figure 8, mais nous
remarquons, tous de suite, que cette route contient les nœuds de la route 1 en plus du nœud C, ceci dit,
cette route ne peut être la plus efficace en consommation d’énergie malgré qu’elle possède le maximum
d’énergie totale disponible.
Par conséquent, il est important, dans un algorithme de routage, de ne jamais considérer comme
alternatives les routes qui peuvent être dérivées par extension de celles allant du nœud capteur vers le
nœud puits. L’élimination de la route 2 mène alors à choisir la route 4 comme route efficace en
consommation d’énergie suivant la première approche.

5.4.1.2 Route à énergie de transmission minimum

Cette approche consiste à choisir la route qui consomme le minimum d’énergie pour transmettre
un paquet entre le nœud capteur et le nœud puits. Suivant l’exemple, la route 1 est celle qui consomme le
minimum d’énergie

5.4.1.3 Route à nombre de sauts minimum

La route sélectionnée est celle qui traverse un nombre minimum de nœuds intermédiaires pour
atteindre le nœud puits. Dans le cas de l’exemple de la figure 8, la route 4 est celle qui est la plus efficace
suivant ce schéma de sélection.

Il est à noter que, les deux approches de « routes à sauts minimum » et « route à énergie de transmission
minimum » sélectionnent les mêmes chemins quand les énergies de transmission αi sont identiques.

5.4.1.4 Route à nœud ayant le maximum des minimums des énergies disponibles PA

Cette approche favorise la route dans la quelle l’énergie disponible minimum traversée est plus
grande que toutes les autres énergies disponible minimums des autres routes. Dans la figure 8, la route 3
est celle qui est favorable pour cette approche, la route 1 vient après.
La stratégie de ce schéma de sélection évite l’utilisation du nœud qui a une faible énergie disponible pour
lui assurer une durée de vie plus longue.

5.4.2 Agrégation des données

La méthode d’agrégation de données a été proposée comme un nouveau paradigme utile pour le
routage dans les réseaux de capteurs. L’idée de base de cette méthode consiste à combiner les données
provenant de différents nœuds sources en éliminant les redondances existantes et en minimisant aussi le
nombre de transmissions possibles pour économiser la quantité d’énergie consommée.

27
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Ce paradigme a changé le principe des algorithmes de routage conventionnels, qui avaient pour objectif
de trouver le chemin le plus court entre deux nœuds adressables, vers une nouvelles approche beaucoup
plus centrée-données (data-centric) qui vise à rechercher une route liant plusieurs sources à une seule
destination et permettant le traitement des données redondantes aux moment de leurs transmission sur le
réseau.

Figure 9. Agrégation de données

En effet, attend cette technique, utilisée pour résoudre le problème d’implosion de données qui caractérise
les réseaux de capteurs, considère ce réseau comme un arbre multicast inversé (figure 9) où le nœud puits
demande aux nœuds capteurs de reporter les conditions ambiantes du phénomène captés.
Les données provenant des différents capteurs sont agrégées si elle décrivent le même attribut du
phénomène surveillé, et ceci quand ces données atteignent le même nœud durant leur chemin vers le
nœud puits.
Par exemple, dans la figure 9, le nœud capteur E agrège les données venant des nœuds A et B, tandis que
le nœud F le fait pour les données transmises par C et D.
La forme la plus simple que peut prendre une fonction d’agrégation est la suppression des messages
dupliqués. Mais elle peut également être une fonction min ou max ou n’importe quelle fonction à
plusieurs entrée.
L’agrégation de données peut être vue donc comme un ensemble de fonctions automatisées qui
combinent les données venant de plusieurs nœuds en un seul ensemble d’informations significatives [39].

L’un des aspects importants qui distingue les algorithmes de routage dans les réseaux de capteurs est
l’adressage différent de celui utilisée dans les réseaux ordinaires, où chaque nœud est identifié par une
adresse unique. En effet, l’utilisateur est plus intéressé dans ce cas par l’adressage d’un ensemble de
nœuds non préalablement défini, caractérisé par un attribut particulier du phénomène capté, au lieu
d’adresser un nœud désigné d’une manière individuelle. Par exemple, les requêtes du genre « les surfaces
où la température est supérieure à 40 °C » sont beaucoup plus utilisées que celles du genre « la
température enregistré par les nœuds A, B, C ». Cet adressage ou nommage est appelé nommage basé-
attributs « attribute-based naming ».

5.4.3 Protocoles de routages

Afin de donner un aperçu sur les axes de recherches actuels, qui visent la couche réseau, nous
discutons dans ce qui suit les schémas et les algorithmes de routages proposés pour les réseaux de
capteurs.

5.4.3.1 Small minimum energy communication network (SMECN)

Le protocole développé dans [49] a pour objectif de calculer un sous réseau de communication
efficace en consommation d’énergie appelé « minimum energy communication network » ou MECN. Un
nouveau protocole SMECN est proposé dans [23] pour fournir également un tel sous réseau.

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Le sous réseau ou le sous graphe construit par le protocole SMECN est plus petit que celui résultant du
premier protocole si la région de diffusion est circulaire autour du nœud diffuseur, pour une configuration
d’énergie donnée.

Dans SMECN, le sous-graphe G du graphe G’ qui représente le réseau de capteurs minimise la


consommation d’énergie nécessaire à la communication en garantissant les conditions suivantes :
- le nombre d’arêtes dans G est inférieur a celui dans G’ tandis que les nombres de nœuds sont égaux.
- Si deux nœuds u et v sont connectés dans G’, ils doivent l’être aussi dans le sous graphe G.
- L’énergie requise pour transmettre les données du nœud u vers tous les nœuds voisins dans G doit être
inférieure à celle requise dans le graphe G’.

L’énergie nécessaire pour transmettre les données entre un nœud u et un autre v est donnée par la formule
suivante :
P(u,v) = td(u,v)n
Où t est une constante et d(u,v) est la distance entre les nœuds u et v, n est un facteur d’atténuation de
signal lié aux transmissions radios, généralement n≥ 2. De même, l’énergie nécessaire pour la réception
des données est C.

Puisque l’énergie de transmission p(u,v) augmente par une puissance de n en fonction de la distances
entre l’émetteur et le récepteur, il se peut que la transmission des mêmes données via des nœuds
intermédiaires entre u et v peut consommer moins d’énergie que celle faite directement .

Pour cela, le chemin entre le nœud u (c-a-d u0) et le neud v (c-a-d uk) est représenté par r ou
r=(u0,u1,…….,uk). Ce chemin est sous forme d’une liste ordonnée de nœuds dans le sous-graphe G(V, E)
et telle que la paire (ui,ui+1)∈ E, de plus, la longueur de r est égale à k.

L’énergie totale consommée entre le nœud u0 et uk est alors données par :

k −1
C (r) = ∑ ( p(u , u
i =0
i i +1 ) + c)
Où p(ui ,ui+1) est l’énergie de transmission nécessaire entre le nœud ui et le nœud ui+1 , et c l’énergie de
réception de données.

Donc, Un chemin r est un chemin à consommation d’énergie minimale de u0 jusqu'à uk si C(r) ≤ C(r’)
pour tous chemin r’ entre les même nœud dans le graphe G’.
Par conséquent, le sous-graphe G sera un graphe à consommation d’énergie minimale si pour chaque pair
(u, v) ∈V, il existe un chemin r entre u et v dans G qui est à consommation d’énergie minimale dans G’.

5.4.3.2 Flooding

La technique d’inondation (flooding) est une technique classique qui peut être utilisée pour le
routage dans les réseaux de capteurs. Dans cette approche, chaque nœud recevant une donnée ou un
paquet de contrôle le diffuse à tous les nœuds voisins jusqu'à ce que le nombre maximum de sauts pour ce
paquet soit atteint ou le paquet arrive à sa destination.
L’inondation est une technique réactive qui ne nécessite pas une maintenance coûteuse de la topologie du
réseau, ni des algorithme complexe pour la découverte des routes, mais elle présente plusieurs
inconvénients, entre autres :

- L’implosion : cette situation parvient si des messages dupliqués sont envoyés au même nœud.
Par exemple si un nœud capteur A à n nœuds capteurs voisins qui sont également voisin du nœud
B , ce dernier recevra n copies du message envoyé par A .
- Le Chevauchement : si deux nœuds observants la même région sont stimulés en même temps,
leurs nœuds voisins recevront des messages dupliqués.
- Ignorance de ressources : la technique d’inondation ne prend pas en compte les ressources
d’énergie disponibles. Un protocole efficace en consommation d’énergie, cependant, doit
prendre en compte à chaque instant la quantité d’énergie disponible

29
Les réseaux de capteurs : état de l’art

5.4.3.3 Gossiping

Dans cette technique, dérivée de la technique d’inondation [6], le noeud ne diffuse pas les
messages reçus à tous ses voisins, mais il les transmet à un seul, sélectionné aléatoirement. En effet,
chaque nœud capteur dans le réseau sélectionne aléatoirement un nœud parmi ses voisins pour lui
transmettre les données reçues, une fois le nœud voisin reçoit ces données, il choisit un autre nœud d’une
façon aléatoire pour lui transmettre ces données à son tour.
Malgré que cette approche évite le problème d’implosion en ayant une seule copie du message au niveau
de chaque nœud, elle prend beaucoup plus de temps pour propager les messages dans tout le réseau.

5.4.3.4 Sensor Protocol for information via negociation (SPIN)

Cette famille de protocoles adaptatifs [17] est proposée pour pallier au problème d’ignorance de
ressources confronté dans la technique d’inondation en utilisant la négociation et l’adaptation aux
ressources disponibles.

La conception des protocoles SPIN est basée sur deux idées :


a- Si les nœuds capteurs se limitent, dans leurs rapports, sur l’envoi des données qui décrivent les
informations captées et non pas l’envoi de ces dernières en entier (telle que les images), il peuvent opérer
avec plus d’efficacité et économiser ainsi une quantité considérable d’énergie.
b- les nœuds capteurs doivent contrôler en permanence les changements dans leurs ressources
énergétiques.

Les protocoles SPIN utilisent 3 types de messages :

ADV : quand un nœud a une donnée à envoyer, il avertit ses voisins en utilisant ce message.
REQ : un nœud envoi ce message s’il désire recevoir une donnée.
DATA : ce message contient la donnée avec une entête contenant la méta-donnée.

Avant d’envoyer un message DATA, le nœud capteur diffuse un message ADV qui contient le
descripteur, c'est-à-dire la meta-donnée de la donnée DATA, comme le montre l’étape 1 de la figure 9.

Figure 10. Le protocole SPIN

Si le nœud voisin est intéressé par la donnée, il envoi un message de type REQ pour DATA, cette
dernière est par la suite envoyée à ce nœud comme le montrent les étapes 2 et 3 de la figure 10. Le nœud
capteur voisin répète ce processus comme illustré dans les étapes 4,5,6 de la même figure. De cette
manière, seuls les nœuds capteurs qui sont intéressés par la donnée du message transmis auront une copie.

La famille des protocoles SPIN comprend :

1. SPIN-PP : ce protocole est conçu pour les communication point-à-point, en supposant que deux nœuds
peuvent communiquer entre eux sans l’interférence avec d’autres nœuds. Ce protocole suppose également
que la consommation d’énergie ne constitue pas une contrainte, et les paquets ne sont jamais perdus.
30
LSI-TR0304

2. SPIN-EC : ce protocole ajoute au précédent une heuristique de consommation d’énergie, un nœud


participe au processus de routage si seulement il peut accomplir toutes les étapes du protocole sans
atteindre un niveau faible d’énergie.

3. SPIN-BC : ce protocole a été défini pour les canaux de diffusion (broadcast channels), et possède
l’avantage que tous nœud se trouvant dans la portée de l’émetteur peut recevoir la diffusion, mais
l’inconvénient se présente quand un nœud doit annuler sa transmission si le canal de diffusion est utilisée.
Une autre différence par rapport au protocole précédent se montre dans le fait qu’un nœud n’envoi pas un
message REQ immédiatement après la réception du message ADV, mais il initialise une horloge
aléatoire, et envoi le message REQ après son expiration. Les autres nœuds ignorent donc tous message
REQ reçu avant l’expiration de l’horloge initialisée, ceci permettra d’éviter la réception redondante des
messages de requête.

4. SPIN-RL : ce protocole a introduits deux modifications principales : premièrement, chaque nœud


garde une trace des messages ADV reçus, il ré-envoit sa requête de donnée si le nœud sollicité ne répond
pas dans un délais déterminé. Deuxièmement, les nœuds ont une limite respectée pour la fréquence de
transmission de données, chaque nœud attend, pour une période de temps prédéterminée, pour servir une
requête réclamant la même pièce de donnée.

5.4.3.5 Sequential Assignement routing (SAR)

Afin de sélectionner une route, Le protocole (SAR) prend en considération la consommation


d’énergie et la qualité de service (QoS) sur chaque route candidate, ainsi que le niveau de priorité de
chaque paquet transmis. Une approche multi-chemins est utilisée pour éviter les messages de contrôle qui
peuvent résulter de la réestimation des routes quand celles employées deviennent défaillantes, dès lors,
un schéma de restauration de chemins est utilisé.
Pour créer des chemins multiples à partir de chaque nœud jusqu’au nœud puits, plusieurs arbres d’une
longueur d’un saut de ce noeud sont initialement construits, chaque arbre est par la suite développé en
allant successivement du nœud puits vers les autres nœuds, tout en évitant ceux qui ont les valeurs faible
de QoS ( faible débit, grand délai de transmission) et d’énergie disponibles. A la fin du processus, chaque
nœud fera partie des chemins multiples, et le capteur pourra savoir le nœud voisin qui peut être utilisé
pour transmettre le message.

Dans l’algorithme SAR, deux paramètres sont associés à chaque chemin pour chaque nœud, une métrique
QoS additive, en plus d’une valeur qui mesure la ressource énergétique disponible dans chaque nœud,
cette dernière est calculée via l’estimation du nombre de paquets pouvant être routés suivant un chemin
donnée, sans épuisement de l’énergie disponible chez le nœud. SAR calcule par la suite une métrique
pondérée de QoS égale au produit de la métrique QoS additive par un coefficient lié au niveau de priorité
du paquet transmit.

Remarque : les métriques de QoS additives à grandes valeurs correspondent à des valeurs faible de QoS.

L’algorithme SAR essaye donc de minimiser la valeur moyenne de la métrique de QoS pondérée tout au
long de la durée de vie du réseau. Un processus de calcule des chemins est relancé périodiquement par le
nœud puits afin de prendre en compte tous changement dans la topologie du réseau. La prise en charge
des chemins défaillants se fait entre les nœuds voisins en utilisant des procédures de recouvrement local.

5.4.3.6 Directed diffusion

Cet algorithme, proposé dans [20], est basé sur le paradigme de dissémination de donnée, suivant
lequel, le nœud puits diffuse son intérêt, qui présente une description des tâches affectées à tous les nœuds
capteurs du réseau, telle que montré dans la figure 11(a). Ces descripteurs englobent des paires
d’attributs qui décrivent les tâches requises par le nœud puits. Chaque nœud capteur stocke dans son
cache une entrée d’intérêts, cette entrée contient un champs d’estampille et d’autres champs de gradients.

31
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Comme l’intérêt est propagé à travers le réseau, les gradients à partir du nœud source de donnée vers le
nœud puits seront déterminés (figure 11(b)). Quand des donnée seront disponibles au niveau du nœud
source, il les envoi au nœud puits suivant le chemin ayant un gradient fort pour l’intérêt diffusé comme
illustré dans la figure 11(c).

11.

Dans le reste de cette section, ne présentons une catégorie particulière des algorithmes de routages dans
les réseaux de capteurs, ce sont les algorithmes basés sur la notion de groupes.

5.4.3.7 Low Energy Adaptive Clustering Hierarchy (LEACH)

ChandraKasan & al. proposent dans [16] le protocole LEACH comme un nouveau protocole de
routage efficace en consommation d’énergie pour les réseaux de capteurs. Les auteurs présument que ce
protocole peut étendre la durée de vie du réseau par un facteur de 8, comparé aux autres protocoles basés
sur le routage multi-sauts ou a regroupement statique.
LEACH est un protocole basé sur les groupes, dans le quel les chefs de groupes élus collectent les
données à partir de tous les nœuds capteurs appartenant à leur groupe, agrègent les données rassemblées
par des procédures de fusion, et transmettent ces données directement à la station de base. Les chefs de
groupes élus demeurent ainsi pour une période de temps appelée « round ». Au début de chaque round,
chaque nœud détermine la possibilité d’être un chef de group pendant la période en cour, s’il décide de
l’être, il annonce sa décision à tous ses nœuds voisins. Les autres nœuds qui décident de ne pas être un
chef de groupe, se joignent à l’un des chefs élus après recevoir leur décisions, la sélection du chef de
groupe adéquat se base sur plusieurs paramètre prédéterminés tel que le rapport signal/bruit (SNR).

Dans le protocole LEACH, tous les nœuds sont considéré statiques, homogènes, et régis par la contrainte
de consommation d’énergie. Ces nœuds sont prévus pour capter leur environnement d’une manière
continue, et ont, donc, un taux de données fixe à transmettre, cette hypothèse n’est pas conforme au cas
des réseaux de capteurs déployés pour la surveillance des objets mobiles tel que ceux utilisés pour le
contrôle de trafic des véhicules.

De plus, les canaux de communication radios sont supposés symétriques, ceci dit, deux nœuds qui
communiquent entre eux nécessitent les mêmes quantités d’énergie pour transmettre les messages dans
les deux sens.

Les caractéristiques principales de l’algorithme LEACH se résument en : la coordination locale pour


l’établissement des groupes et leurs fonctionnement, la rotation aléatoire des chefs de groupes, et la fusion
locale des données pour réduire le taux de communications avec la station de base. Ce protocole est
organisé en périodes où chacune commence par une phase d’initialisation suivie par une autre phase
d’une durée plus longue pour le transfert des données captées. Dans ce qui suit, nous décrirons, les sous-
phases impliquées par celles citées auparavant.

32
LSI-TR0304

a- Phase d’annonces :
Durant cette phase, une fraction prédéterminée de nœuds capteurs, soit p, s’élit comme étant chef de
groupe. La décision d’être chef de group se fait par le choix d’un nombre aléatoire entre 0 et 1. Si le
nombre généré est inférieur a un seuil T(n) , le nœud est élu chef de groupe durant la période « round »
courante. Le seuil T(n) est donnée par l’expression suivante :

 p

T(n)= 1 − p[r mod(1 / p )] Si n∈ G
0 Sinon

Tel que r est le numéro de la période courante, et G l’ensemble des nœuds n’ayant pas été sélectionnés
chef de groupe durant les 1/p dernières périodes.
Une fois la sélection des chefs de groupes et faite, ces derniers annoncent leurs décisions jointes avec
leurs identificateurs à tous les nœuds du réseau en utilisant le protocole MAC appelé CSMA [53].

b- phase de création des groupes


Après la réception des annonces venant des chefs de groupes, les autres nœuds doivent déterminer le
groupe auquel il appartiendront durant la période en cour, ceci est fait en comparant les valeurs indiquant
le rapport signal/bruit venant des différents chefs qui les entourent. Chaque nœud informe par la suite les
chefs de groupes de l’identité du groupe auquel il a décidé de se joindre.

c- phase d’établissement de l’ordonnancement


Chaque chef de groupe, basé sur l’approche TDMA[54], établit et diffuse un ordonnancement affectant à
chaque membre du groupe un temps durant lequel il peut communiquer les données captés au chef. Cette
phase inclue également la distribution des codes CDMA[55] utilisés pour éviter les interférences
possibles entre les nœuds se trouvant dans des groupes adjacents.

d- Transmission de données
Une fois l’ordonnancement est connu par tous les nœuds du même groupe, chacun d’eux utilise le temps
qui lui a été consacré pour transmettre au chef les données captées. Le chef de groupe exécute, par la
suite, des algorithmes de fusion de données pour agréger les données reçues et minimiser ainsi la quantité
d’information transmise à la station de base.

Dans [39] Parveen &al. citent certaines remarques mettant en cause l’efficacité du protocole LEACH en
consommation d’énergie, nous listons ces remarque dans ce qui suit :

• Les auteurs n’ont pas considéré, durant l’étape de simulation décrite dans le papier, la possibilité de
destruction des nœuds par des actions hostiles, il est très bien connu, cependant, qu’un nœuds capteur doit
prévoir la possibilité de déploiement dans les environnements hostiles.

• La dissipation d’énergie est supposée égale à 50 nJ/bit, tandis que la meilleure technologie disponible
offre une dissipation de 115nj/bit. Bien que les auteurs ont mentionné ce fait dans leur papier, il n’ont pas
fournit d’arguments suffisants pour supporter cette contrainte.

• Il a été proposé dans LEACH qu’une certaine fraction prédéterminé de nœud est sélectionné comme
chefs de groupe, une méthode qui détermine la valeur optimale de cette fraction a été également donnée,
mais le problème qui traite la distribution géographique uniforme des chef de groupes à travers le réseau
en entier n’a pas été adressée. Par conséquent, il est possible d’avoir une grande concentration de chef de
groupe dans une partie du réseau, alors que la partie majeure des nœuds capteurs se trouve sans aucun
chef de groupe dans leur région.

• Dans l’étude liée à la simulation, les auteurs ont considéré des réseaux comportant 100 noeuds capteur,
ce nombre est généralement plus grand et peut facilement atteindre plusieurs milliers de nœuds. Ceci,
peut avoir un impact considérable sur les résultats de simulation finaux liés à l’énergie consommée et la
durée de vie du réseau.

33
Les réseaux de capteurs : état de l’art

5.4.3.8 Threshold sensitive Energy Efficient sensor Network protocol (TEEN)

TEEN est un protocole de routage basé sur les groupes et proposé par Manjeshwar & al. [25]. Ce
protocole est similaire à LEACH décrit dans la section précédente, sauf que les nœuds ne sont pas
supposés avoir un taux fixe de données à transmettre. En effet, les auteurs du protocole ont proposé la
classification des réseaux de capteurs en réseaux réactifs et proactifs. Les réseaux proactifs surveillent
l’environnement d’une manière continue et par conséquent ont un taux fixe de donnée à transmettre par
unité de temps, le protocole LEACH s’adapte à ce genre de réseaux pour assurer une transmission
efficace en matière de consommation d’énergie. Dans le cas des réseaux de capteurs réactifs, les nœuds
n’ont besoin de transmettre les données que si la variable surveillée (dans l’environnement) atteint un
seuil prédéfini.

TEEN utilise la même stratégie que LEACH pour l’étape de formation des groupes, mais adopte une
approche différente pour la phase de transmission des données. Durant cette étape, TEEN utilise deux
paramètres définis par l’utilisateur appelé hard threshold (ht) et soft threshold (st) et ceci, pour pouvoir
déterminer le besoin de transmission de la donnée captée vers la station de base. Si la valeur captée
excède ht pour la première fois, elle est stockée dans une variable et transmise durant le temps alloué par
le chef du groupe au nœud concerné. Si la valeur captée dépasse, par la suite, la valeur stockée par une
magnitude st , le nœud décide de la transmettre et stocke cette nouvelle valeur dans son cache pour les
comparaison ultérieurs.

Toutes les questions non-traitées dans le protocole LEACH ont été également négligées dans le protocole
TEEN. En plus des remarques citées auparavant à propos du protocole LEACH, les auteurs de [39]
ajoutent les observations suivantes pour le protocole TEEN.

• La variation des taux de transmission de données entre les différents nœuds suivant la grandeur de la
variable captée peut mener à un épuisement rapide d’énergie au niveau des nœuds qui se trouve dans une
région ayant la valeur captée croissante d’une manière continue, ceci peut ramener à une absence totale
des nœuds capteurs dans la région concernée.

• Si un nœud n’a pas de données à transmettre durant la période affectée par son chef de groupe, un autre
nœud peut avoir la possibilité d’utiliser le temps libre.

5.4.3.9 Power Efficient Gathering in Sensor Information Systems (PEGAGIS)

PEGAGIS [24] est un autre protocole de routage conçu pour les réseaux de capteurs, il a été
proposé comme amélioration au protocole LEACH. Dans ce protocole, un nœud peut communiquer
seulement avec son voisin le plus proche, et doit attendre son tour pour pouvoir transmettre à la station de
base. Ceci réduit la quantité d’énergie requise par round pour la transmission des données captés, et par
conséquent prolonge la durée de vie du réseau suivant les auteurs par un facteur de 2 comparé à LEACH.

La motivation principale pour ce protocole, consiste à prolonger la durée de vie des nœuds capteurs et
réduire la bande passante consommée en utilisant la collaboration locale entre les nœuds et en tolérant la
défaillance des nœuds capteurs.

Ce protocole considère que le réseau de capteurs répond au critères et hypothèses suivantes :


- la station de base est fixée à une distance constante des nœuds et chaque nœud a la possibilité de
transmettre les données captées à cette base directement ou à travers un nœud intermédiaire.
- Chaque nœud possède des informations de localisation sur tous les autres nœuds du réseau.
- Tous les nœuds sont homogènes avec des énergies uniformes.
- Ces nœuds sont immobiles.

Initialement, le nœud capteur doit trouver son voisin le plus proche par l’envoi d’un signal et l’atténuation
graduelle de ce dernier, jusqu'à ce qu’il soit reçu par un seul nœud. Les données captées sont transmises à
la station de base en utilisant la fusion qui combine deux paquets de données ou plus et les envoie dans un
seul paquet, ce qui est similaire au protocole LEACH.

34
LSI-TR0304

L’idée clef de PEGAGIS est de former une chaîne entre les nœuds d’une telle façon que chaque nœud
envoi et reçoit les données seulement de son voisin le plus proche. Les données fusionnées sont
transmises à la station de base par un nœud désigné parmi les membres de la chaîne, les autres nœuds
prendront leurs tours pour accomplir cette tâche, réduisant ainsi la quantité d’énergie consommée par
round.

5.5 La couche de liaison de données

Cette couche est responsable du multiplexage des flux de données, la détection des trames, le contrôle
des accès au support de transmission et le contrôle des erreurs. Elle garantit également des connexions
point-à-point ou point-à-multipoints fiables durant le processus de communication entre les nœuds
capteurs.
Dans cette section, nous décrirons certaines stratégies pour le contrôle d’erreurs et d’accès aux canaux de
communications.

5.5.1 Medium Access Control (MAC)

Un protocole MAC dans un réseau de capteurs sans fil auto-organisé doit accomplir deux objectifs
essentiels :

a- la création de l’infrastructure de communication : Comme ce type de réseau est construit de


milliers de nœuds capteur éparpillés d’une manière dense sur le champs de captage, le protocole MAC
doit assurer l’établissement des liens de communication pour le transfert des données entre ces nœuds.
Ceci formera l’infrastructure de base requise pour la communication saut-par-saut et donnera au réseau
une capacité d’auto-organisation.

b- partage des canaux de communication : le second objectif du protocole MAC est le partage efficace
et équitable des canaux de communication entre les nœud capteurs

Les schémas traditionnels des protocoles MAC, peuvent être classés suivant les mécanismes adoptés pour
le partage des ressources de communication. Le tableau 2 fournit une vue globale sur les avantages, les
inconvénients et les domaines d’applications de chaque classe.

Catégorie Mode de partage des ressources Domaine d’application inconvenients


Assignement dédié ou Approprié au trafic continu Non efficace pour le trafic
Une allocation fixe prédéterminée
Allocation fixe et donne des délais bornés discontinu

Utile pour les taux de Messages de contrôle


Suivant la demande ou la requêtes de
Basé sur la demande transmission variables et le supplémentaires à cause du
l’utilisateur
trafic multimédia processus de réservation
Concurrence sur le canal quand les Non efficace pour le trafic
Accès aléatoire ou basé sur Convenable pour le trafic
paquets à transmettre sont sensible au délai de
la contention discontinu
disponibles transmission

Table2. Classement des protocoles MAC

Il a été invoqué dans les sections précédentes que des nouveaux protocoles sont requis pour répondre
d’une manière effective aux contraintes matérielles uniques et aux exigences d’application dans les
réseaux de capteurs. Pour illustrer l’impact de ces contraintes, nous donnons de ce qui suit, une vision
plus proche sur les protocoles MAC existants dans les autres plateformes sans fil, et nous analysons les
raisons pour les quelles ces schémas ne peuvent pas s’adapter aux réseaux de capteurs.

Dans les systèmes cellulaires, les stations de base forment un backbone filaire. Un nœud mobile est par
conséquent d’une distance d’un seul saut de la station de base la plus proche. Ce type de réseau et référé
dans la littérature par les réseaux sans fil avec infrastructure. L’objectif primordial des protocoles MAC
dans tels systèmes est de garantir une meilleure qualité de service et une utilisation efficace de la bande
passante.

35
Les réseaux de capteurs : état de l’art

La consommation d’énergie présente une contrainte secondaire seulement, à cause de la ressource


illimitée d’énergie disponible dans les stations de base, et la possibilité de rechargement des batteries pour
les nœuds mobiles qui sont généralement assistés par un utilisateur humain. Le contrôle d’accès au
support de communication tend toujours vers une stratégie d’affectation d’une ressource dédiée. Un tel
schéma n’est pas applicable aux réseaux de capteurs à cause de l’absence d’un agent de contrôle
centralisé tel que la station de base dans les réseaux cellulaires, ceci rend la synchronisation à travers le
réseau une tâche compliquée. De plus, dans les réseaux de capteurs, l’efficacité en consommation
d’énergie influe directement sur la durée de vie du réseau, elle est donc d’une importance primordiale.

La technologie bluetooth et les réseaux ad hoc (MANET) sont probablement les réseaux les plus proches
du paradigme des réseaux de capteurs. Bluetooth est un système sans infrastructure à communication sans
fil de portée courte, il a été prévu pour remplacer les câbles entre les terminaux des utilisateurs par des
liens radio-fréquence. La topologie de ce type de réseau et en étoile où un noeud maître peut avoir sept
nœuds esclave qui lui sont connectés par des liaisons sans fil pour former un « piconet ». Chaque piconet
utilise une affectation centralisée d’un ordonnancement TDMA (Time devision multiple access) [54].
L’énergie de transmission est typiquement autours des 20 dbm, et la portée de transmission est de l’ordre
de 10 M. le protocole MAC dans les réseaux ad hoc a pour rôle de former l’infrastructure réseau et de la
maintenir face à la mobilité des nœuds. D’où l’objectif majeur de ces protocoles est de fournir une
meilleure qualité de service sous la contrainte de mobilité. Bien que les nœuds dans ces réseaux sont
portable et utilisent des batterie limitées comme source d’énergie , mais ces batteries peuvent toujours
être remplacées, ce qui fait que la consommation d’énergie n’est pas également le soucie majeur dans ce
type de réseau.

Contrairement aux deux types de réseaux précédemment invoqués, les réseaux de capteurs peuvent
contenir un nombre plus important de nœuds, l’énergie de transmission est égale à 0dbm et la portée de
communication est moins distante que dans MANET ou bluetooth. Les changements de topologies sont
plus fréquents, ces changements peuvent survenir soi de la mobilité des nœuds ou bien de leur
défaillance. Le degré de mobilité et également prévu d’être plus faible dans les réseaux de capteurs, pour
cela, la contrainte de consommation d’énergie est d’une importance primordiale qui visent à prolonger au
maximum la durée de vie du réseau, par conséquent aucun des protocoles MAC utilisés dans bluetooth ou
dans MANET ne peu être directement appliqués aux réseaux de capteurs.

5.5.2 Protocoles MAC pour les réseaux de capteurs

De la discussion précédente, on constate que les protocoles MAC utilisés dans les réseaux de
capteurs doivent intégrer des fonctionnalités pour la conservation d’énergie, la gestion de mobilité et le
recouvrement des pannes. Jusqu'à présent, deux versions de protocoles MAC ont été proposés pour les
réseaux capteurs, allocation fixe (fixed allocation) et accès aléatoire (random access) [43,57]. La version
basée sur la demande (demand-based) des protocoles MAC n’est cependant pas convenable pour ce type
de réseaux à cause du grand nombre de message de contrôle impliqués et le grand délai nécessaire pour
l’établissement des liens de communications. Dans les deux versions de protocoles MAC proposés, la
conservation d’énergie est assurée par l’utilisation de différents modes de fonctionnement ainsi que la
technique des délais d’expiration pour les accusées de réception .

Il a été argumenté dans [37] que le schéma de protocole MAC employé dans les réseaux de capteurs doit
utiliser une variante du protocole TDMA, car les interfaces radios doivent être éteintes durant le mode
oisif pour assurer une meilleure consommation d’énergie. Un tel mécanisme de contrôle d’accès aux
canaux de communication est présenté dans [43]. De plus, le schéma de contrôle d’accès appelé
«contention-based» (basé sur la contention) est considéré non convenable pour les réseaux de capteurs à
cause de la nécessité de surveillance permanente du canal de communication.

Il est, cependant, important à noter que le schéma d’accès « Random medium access » peut supporter des
fonctionnalité pour l’optimisation de l’énergie consommée, tel que décrit dans le standard IEEE 802.11
des WLANs, et ceci par l’arrêt de l’interface radio suivant l’état du vecteur d’allocation du réseau.

Dans ce qui suit, nous discutons certains protocoles MAC proposés pour les réseaux de capteurs.

36
LSI-TR0304

5.5.2.1 Self-organizing Medium Access Control for Sensor Networks (SMACS)

SMACS [43] est un protocole distribué qui permet aux nœuds capteurs de découvrir leurs voisins et
construire un réseau de communication sans avoir besoin d’un nœud maître. Ceci dit, la topologie du
réseau réalisé ne contient pas de groupes ou chef de groupes. Ce protocole ne considère aucune limitation
sur la bande passante disponible, et par conséquent, les nœuds peuvent aléatoirement choisir et fixer
n’importe quelle fréquence pour communiquer entre eux, ces communications sont par intermittence,
pour cela, les nœuds peuvent s’éteindre quand ils n’ont aucune donnée à envoyer.
Ce protocole d’accès aux media est basé sur le schéma TDMA, qui englobe deux période de temps,
durant la première période appelée « bootup period », les nœuds cherchent aléatoirement sur une
fréquence de communication fixe des nouveau nœuds voisins pour les inclure dans le réseau, ou pour
rétablir les liens défaillants entre eux, tandis que la deuxième période est réservé aux tâches liées à la
communication avec ces nœuds voisins.

Après le déploiement, chaque nœud se réveille suivant une distribution aléatoire et entame la phase de
découverte de ses voisins, une fois un nouveau lien est découvert, un canal de communication est assigné
entre les deux nœuds. Pour réduire la collision entre les canaux de communication assignés, chacun d’eux
doit agir sur une fréquence différente, ou utiliser un programme de diffusion. Après l’établissement du
lien, le nœud capteurs possèdera un plan qui lui donne les périodes de temps, durant lesquelles, il peut
allumer l’interface de communication pour l’émission ou la réception de données, ce mode permettra une
optimisation considérable en consommation d’énergie.

5.5.2.2 Eavesdrop And Register (EAR)

Cette solution a été conçue pour prendre en charge la communication entre des nœuds mobiles
quand ils sont -à la fois- à l’état mobile ou stationnaire, et vise à minimiser le nombre de messages requis
pour l’établissement des connexions entre ces derniers.
Dans EAR, les nœuds mobiles assument le contrôle total de la phase d’établissement de connexion et
décident les moments où les liens établies sont abandonnés, ceci est pour minimiser l’énergie consommée
durant cette étape.
Un nœud mobile sauvegarde un enregistrement qui contient tous ses nœuds voisins, et prend une décision
de handoff quand le rapport signal/bruit SNR atteint un certain seuil. Le protocole EAR diffuse des
messages d’invitation comme déclencheurs durant la première période (configuration du réseau). Le
nœud mobile écoute simplement ce genre de message et établit au fur et a mesure un enregistrement de
tous les nœuds se trouvant à la portée de sa communication.

Cet algorithme utilise les types de messages suivants :


• Broadcast invit (BI) : le nœud stationnaire invite les autres nœuds pour le joindre
• Mobile invit (MI) : le nœud mobile répond au message BI.
• Mobie Response (MR) : le nœud stationnaire accepte la requête MI
• Mobile Disconnect (MD) : le nœud mobile informe le nœud stationnaire d’une opération de
déconnexion.

Le nœud mobile continue l’enregistrement de chaque noeud lui envoyant un BI. Après la réception d’un
MI, le nœud stationnaire vérifie la disponibilité d’une période TDMA pour assurer la communication avec
le nœud mobile. Un message d’acceptation MR est envoyé à ce dernier si sa requête peut être accordée. Si
le SNR se dégrade, un message MD peut être envoyé ou une nouvelle connexion est demandée. Pour
réduire les messages de contrôle, aucun accusé de réception n’est utilisé et les délais d’expiration sont
employés pour éviter l’attente infinie quand aucune réponse n’est reçue pour un message MI.

5.5.2.3 Schéma basé sur CSMA

Ce schéma est présenté dans [57], les schémas CSMA traditionnels sont considérés non
convenables parce qu’ils se basent sur l’hypothèse du trafic stochastiquement distribué et ont tendance à
supporter des flux point-a-point indépendants.

37
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Un protocole MAC pour les réseaux de capteur doit cependant supporter un trafic variable mais
hautement corrélé.

Tout schéma d’accès au medias de communication basé sur CSMA englobe deux composants
importants : le mécanisme d’écoute et le schéma de backoff. Les périodes d’écoutes sont efficaces en
consommation d’énergie et l’introduction des délais aléatoires fournit à l’algorithme une certaine
robustesse contre les collisions. Tandis que le mécanisme de backoff et la technique de contrôle du taux
de transmission adaptatif (ARC) sont utilisés pour essayer de garantir l’équité d’accès au media de
communication.
La technique ARC ( adaptive transmission rate control) contrôle le taux de génération de données par un
nœud particulier pour permettre au trafic routé par ce dernier de se propager. Un processus de
signalisation progressif est utilisé pour demander au nœud concerné d’abaisser son taux de génération de
données via une approche d’augmentation linaire ou de décroissance multiplicative [30]. La première
approche mène le réseau à une compétition agressive des canaux de communication alors que l’approche
de décroissance multiplicative contrôle la pénalité de défaillance de transmission. Comme la perte du
trafic routé est plus coûteuse, la pénalité que lui est associée est inférieure à celle donnée à l’échec de
transmission du trafic générés. Ceci garantit que le trafic routé à travers un nœud donné est plus
prioritaire que celui qu’il génère.

5.5.2.4 Schéma basé sur une technique hybride TDMA/FDMA

Ce schéma centralisé est introduit dans [40], où le système est supposé construit d’un ensemble de
nœuds contraints par une source d’énergie limitée et qui communiquent avec une seule station de base se
trouvant à proximité (<10m).
Le protocole MAC est basé sur une approche hybride TDMA-FDMA pour la gestion des accès aux
medias de communication.
Au moment ou le schéma TDMA dédie l’intégralité de la bande passante du canal à un seul nœud capteur,
le schéma FDMA (frequence devision medium access) alloue le minimum de bande passante nécessaire
pour chaque nœud. Malgré que TDMA minimise le temps de transmission, il n’est pas toujours préféré
pour les réseaux de capteurs à cause des coûts de synchronisation associés. Pour cela, E.Shih & al. [40]
ont proposé une formule analytique pour trouver le nombre optimal de canaux qui donne un système à
consommation d’énergie minimale. Ce qui définie le schéma hybride TDMA-FDMA utilisé. Le nombre
optimal de canaux dépend du rapport de la consommation d’énergie de l’émetteur sur celle du récepteur.
Si ce dernier consomme plus d’énergie, le schéma FDMA est utilisé, sinon le protocole tend vers un
schéma TDMA.

Pour avoir une vue plus complète sur les caractéristiques des protocoles MAC dans les réseaux de
capteurs, nous présentons une synthèse qualitative dans le tableau 3, ce tableau sert comme indicateur
pour une évaluation comparative entre les différents schémas de protocoles MAC proposés dans la
littérature. La colonne intitulée « spécificité des réseaux de capteurs » a pour but d’illustrer les nouvelles
caractéristiques qui ont permit d’appliquer chacun des schéma proposés aux réseaux de capteurs, nous
remettrons également en plan les différentes techniques utilisées pour optimiser la consommation
d’énergie dans chaque schéma.

Protocole MAC Mode d’accès au canal Spécificité des réseaux de Conservation d’énergie
capteurs
Utilisation d’une bande Veille aléatoire durant la phase
Une allocation fixe de deux périodes passante large par rapport au d’initialisation, éteindre
SMACS et EAR
de temps, pour une fréquence fixe volume des données l’interface de communication
transmises durant le mode oisif
Calcul de nombre optimal de
Approche basée sur le
Partage de temps et de fréquence canaux pour un système a
TDMA/FDMA hybride matériel pour minimiser
centralisé. consommation d’énergie
l’énergie consommée
minimum.
Accès aléatoire basé sur la Temps d’écoute constant pour
Schéma basé sur CSMA Délai de pré-transmission
contention. une efficacité en energie.

Table 3. Vue qualitative sur les protocoles MAC pour les réseaux de capteurs

38
LSI-TR0304

5.5.3 Modes de fonctionnement économiques en consommation d’énergie

Indépendamment du protocole MAC utilisé, le réseau de capteurs doit supporter les différents modes
de fonctionnement économiques en consommation d’énergie au niveau de chaque nœud.

Le moyen le plus évident pour économiser l’énergie consommée est d’éteindre l’interface de
communication quand elle n’est pas utilisée. Cependant, et malgré que cette méthode permet des gains
considérables en consommation d’énergie, elle ne doit pas négliger la petite taille des paquets échangés
durant les transmissions dans ce type de réseau. En effet, et comme il a été invoqué dans les sections
précédentes, plus que la taille des paquets est petite, plus que l’énergie de mise en marche des interfaces
radios devient dominante, et par conséquent, si l’interface est éteinte aveuglement à chaque période
passive, plus d’énergie pourrait être consommée que de la laisser allumée. En général, un mode de
fonctionnement visant à économiser l’énergie n’est efficace que si le temps écoulé pendant ce mode est
supérieur à un certain seuil.

Il peut y avoir plusieurs modes de fonctionnement similaires utiles au niveau des nœuds capteurs sans fil,
suivant les différents états du microprocesseur, la mémoire, le convertisseur analogique/numérique, et
l’interface de communication. Chacun de ces modes peut être caractérisé par l’énergie qu’il consomme et
celle nécessaire pour la transition du et vers ce mode. Un modèle de gestion dynamique de la
consommation d’énergie est discuté dans [5] où cinq modes de fonctionnement sont décrits et une
politique de transition inter-modes est proposée.

5.5.4 Contrôle d’erreurs

Le contrôle des erreurs durant la transmission de données constitue une autre tâche importante
garantie par la couche de liaison de données. Pour cette fin, deux modes principaux sont employées :
« forward error correction » (FEC) et « automatic repeat request » (ARQ). Selon [6], le dernier mode est
rarement appliqué au régime des réseaux de capteurs, bien que plusieurs propositions existent pour les
autres types des réseaux mobiles. L’inutilité du mode ARQ dans les réseaux de capteurs est la
conséquence du grand nombre de messages de contrôle nécessaire ainsi que le coût induit par les
retransmissions additionnelles. D’autre part, la complexité de décodage est beaucoup plus conséquente
dans FEC à cause des mécanismes de correction d’erreur que lui sont intégrés.
Pour cela, un contrôle d’erreur simple avec une faible complexité pour le codage et le décodage peut
constituer la meilleure solution pour les réseaux de capteurs [6]. La conception d’un tel schéma nécessite
une bonne connaissance sur les caractéristiques des canaux de communication et leurs techniques
d’implémentation.

5.5.4.1 Forward error control (FEC)

La fiabilité des liens de communication est un paramètre de conception important pour tous type
de réseaux sans fil, et plus particulièrement pour les réseaux de capteurs. Ceci est dû principalement à la
nature imprédictible des canaux, affrontée dans les différents scénarios d’applications des réseaux de
capteurs. Certaines de ces applications, comme le dépistage des objets mobiles ou la surveillance des
machines, nécessitent une grande précision dans les données retournées à l’utilisateur. Pour cette fin, le
BER ( bit error rate) constitue un bon indicateur de fiabiltés des canaux de communication utilisés.

Il est affirmé dans [2] que la fiabilité de communication peut être achevée soit par l’augmentation de
l’énergie de transmission Pout ou par l’utilisation d’un protocole FEC convenable. Cependant, la
contrainte exigeante en consommation d’énergie oblige les concepteurs de prévoir l’utilisation d’un
protocole FEC. Ce dernier peut garantir une diminution considérable du facteur BER pour n’importe
quelle valeur de Pout,. Toutefois, les coût énergétiques additionnels liés aux opérations de codage et
décodage nécessaires dans FEC doivent être pris en considération, ils peuvent être d’une influence
critique sur le nœud capteur malgré qu’ils sont négligeable dans les autres types de réseaux sans fil. Donc,
il est à noter qu’une comparaison précise doit être faite quand aux différents types d’énergies
consommées pour un BER donné ( dans la plus du temps spécifiques à chaque type d’application) avant
de trancher pour l’utilisation du protocole FEC.

39
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Bien que l’utilisation des protocoles FEC adaptatifs a gagné beaucoup d’attention dans les autres types
des réseaux sans fil, ces protocoles restent largement inexploités dans les réseaux de capteurs [2].
L’impact de l’adaptation des tailles de paquets et du contrôle du taux d’erreurs sur l’efficacité en
consommation d’énergie est étudié dans [35]. Dans [41], cette problématique est projetée sur les réseaux
de capteurs. Les auteurs concluent que la consommation moyenne d’énergie par bit dépend largement de
l’opération de codage, de plus, il constatent que l’utilisation du protocole FEC ne serai pas utile si
l’opération de décodage est accomplie sur un micro processeur, ils recommandent alors l’utilisation d’un
décodeur Viterbi dédié.

5.6 La couche Physique

La couche physique est responsable de la sélection des fréquences, la génération des ondes porteuses,
la détection du signal, la modulation et le cryptage des données. Les aspects de sélection de bandes de
fréquences ont été traités dans le chapitre 3. La génération des ondes porteuses et la détection des signaux
sont beaucoup plus liés au matériel utilisé et à l’architecture des interfaces de transmission et sortent, par
conséquent, de l’intérêt de notre travail. Dans, le reste de cette section, nous concentrons notre discussion
sur les effets de propagations des signaux et les schémas de modulation efficaces en consommation
d’énergie.

Il est très bien connu que les communications sans fil à longue distance peuvent être coûteuse, en terme
de consommation d’énergie et de complexité de réalisation. En effet, la consommation d’energie est
d’une importance majeure lors de l’implantation de la couche physique pour les réseaux de capteurs.
En général, l’energie minimale requise pour la transmission d’un signal sur une distance d est
proportionnelle a dn , Où 2≤ n < 4. Cet exposant est plus proche de 4 pour les antennes de basse position
et les canaux de communication proche du sol, ce qui est typiquement le cas pour les réseaux de capteurs.
La valeur de n est justifiée, dans ce cas, par la perte partielle de signaux causée par les rayons réfléchis
sur le sol.

Au moment de la résolution des problèmes liés à la couche physique, les concepteurs doivent être
conscients des diversités caractérisant le système étudié, ils doivent les exploiter au maximum. Par
exemple, les problèmes de perte de chemins (path-loss) dans les communications multi-sauts pour les
réseaux de capteurs peuvent être surmontés si une densité suffisante de nœuds est déployée sur le terrain
de captage. De même, au moment où les pertes de propagation et la capacité limitée des canaux diminuent
la fiabilité des données, ce fait peut être exploité pour la réutilisation spatiale des fréquences. Ceci dit, les
problèmes de conception d’une couche physiques efficaces en consommation d’energie commencent a
être étudiés par les chercheurs, mais son application sur le domaine des réseaux de capteurs reste
largement inexploitée.

5.6.1 Schémas de modulation

Le choix d’un schéma de modulation de données convenable est une étape critique pour assurer la
fiabilité des communications dans les réseaux de capteurs. Dans [40] les schémas binary et M-ary sont
comparés. Le schéma M-ary peut réduire le temps de transmission de données par l’envoi de plusieurs
bits par symbole, mais il utilise pour cela une circuiterie complexe qui entraîne une grande consommation
d’énergie. Ce compromis est introduit d’une manière plus formelle dans [41] où il est conclus que le
schéma « binary modulation » est plus efficace en consommation d’énergie, si l’énergie de mise en
marche est dominante, et donc, la modulation M-ary n’est bénéfique que pour les faibles valeurs
d’énergie de mise en marche.

40
LSI-TR0304

5.7 Autres problèmes importants dans les réseaux de capteurs

5.7.1 Synchronisation temporelle

La synchronisation temporelle constitue une pièce critique de tout système distribué, les réseaux de
capteurs sans fil ont, cependant, une utilisation étendue de ce service pour, par exemple, mesurer le temps
de propagation d’un son détecté afin de localiser sa source [6] ou éliminer les messages redondants après
savoir qu’ils décrivent des détections dupliquées du même phénomène par des capteurs différents [21].

Les réseaux de capteurs sans fil visent les mêmes objectifs que les systèmes distribués traditionnels
concernant la validité et la précision de la synchronisation fournie, en plus de certaines exigences
spécifiques à ce genre de système tel que le temps et l’énergie nécessaires pour achever cette
synchronisation. De ce fait, Les méthodes de synchronisation existantes ne sont plus adéquats pour les
réseaux de capteurs, et doivent être combinés et étendus afin de pouvoir garantir un service qui répond
aux besoins des applications de ces réseaux en utilisant le minimum d’énergie.
En effet, les méthodes de synchronisation traditionnelles essayent de garder les horloges disciplinées
d’une manière à pouvoir fournir des estampilles exactes à chaque instant. Ceci n’est plus possible dans les
réseaux de capteurs, car le système radio – la seul source externe du temps – est éteint pendant des heures,
ou comme dans le cas des nœuds WINS, le processeur responsable du contrôle fréquent de l’horloge et
également éteint à plusieurs reprise.

Une méthode de synchronisation appelée « post-facto synchronization » est décrite dans [21], cette
méthode qui prend en charge la minimisation de l’énergie consommée pour achever la synchronisation
propose l’utilisation d’une tierce partie qui envoie un message « beacon » à tous les nœuds, ce dernier est
utilisé par la suite comme un référentiel de temps afin de pouvoir normaliser les estampilles produites
ultérieurement par les nœuds capteurs.

5.7.2 La localisation

Plusieurs applications dans les réseaux de capteurs dépendent lourdement sur l’habilité des noeuds à
connaître leur position ou à découvrir la topologie globale du réseau. Au moment où ce problème peut
être contourné par l’utilisation d’un système GPS dans les réseaux installés en plein air, cette solution ne
peut être adaptée à ceux déployés à l’intérieur des bâtiments.

Selon [42], l’emplacement d’un noeud capteur est défini suivant deux composants essentiels :

a- la mesure de la distance ou du domaine de puissance : cette opération est basée sur certaines
variables physiques tel que : la puissance du signal reçu: received signal strength (RSSI), l’angle
d’arrivée du signal : angle of arrival (AOA) ou le temps d’arrivée du signal Time of arrival
(TOA).
b- la triangularisation: qui vise à identifier la position d’un noeud à partir des emplacements
géomantiques Xi , Yi , Zi de ses voisins (nœuds références), ainsi que leurs domaines de puissance
Ri .
Les coordonnées géométriques X, Y, Z d’un noeud donné peuvent être alors calculées par la résolution du
système linéaire suivant :

(X1-X)2 + (Y1-Y)2 + (Z1-Z)2 = R12


(X2-X)2 + (Y2-Y)2 + (Z2-Z)2 = R22
…….
…….
(Xn-X)2 + (Yn-Y)2 + (Zn-Z)2 = Rn2

41
Les réseaux de capteurs : état de l’art

Cependant, la réalisation de ces approches doit faire face à plusieurs difficultés, entre autres : l’invisibilité
des noeuds références nécessaires durant la triangularisation, la précision limitée dans les mesures des
domaines de puissance et l’optimisation en consommation d’énergie requise pour l’implantation de ces
techniques sur les noeuds capteurs.

Dans [42], Savarese & al. discutent l’utilisation de ces approches pour résoudre le problème de
positionnement local des noeuds capteurs ( positionnement entre les nœuds voisins se trouvant à la portée
de communication ), et leurs extension pour la localisation d’un nœud au sein du réseau en entier.

A travers l’exploration des différents protocoles développés pour les réseaux de capteurs et Malgré la
multitude des solutions proposées, nous pouvons constater que le domaine de conception des nouveaux
protocoles spécifiques aux réseaux de capteurs, reste largement inexploité, et ouvert à la recherche. Les
nouveaux protocoles doivent employer des techniques plus efficaces en consommation d’énergie,
permettre leur utilisation dans des réseaux hautement extensibles, et prévoir l’interconnexion de ce
nouveau type de réseau avec d’autres réseaux externes tel que Internet.

6. Conclusion

Flexibilité, tolérance aux pannes, hautes capacités de captage, coût réduit, installation rapide sont les
caractéristiques qui ont permis aux réseaux de capteurs d’avoir des nouveaux domaines d’applications
multiples et excitants. Ce large étendu d’application fera de cette technologie émergeante une partie
intégrale de nos vies futures.

Cependant, la réalisation des réseaux de capteurs nécessite la satisfaction de certaines contraintes qui
découlent d’un nombre de facteurs guidant la phase de conception, tel que la tolérance aux pannes, la
scalabilité, le coût, le matériel et la topologie. Comme ces contraintes sont très exigeantes et spécifiques
aux réseaux de capteurs, des nouvelles techniques de communication Ad Hoc sont nécessaires.

Plusieurs chercheurs sont actuellement engagés dans le développement des technologies requises au
niveau des différentes couches de la pile protocolaire des réseaux de capteurs, une liste de certains projets
de recherche dans le domaine est présentée dans le tableau suivant.

Nom du projet Domaine de recherche Url http


Couches transport, réseau, liaison de données et physique,
http://www.ece.gatech.edu/research/
SensoNets contrôle d’énergie, mobilité, et protocoles de gestion des
labs/bwn/
tâches.

Réseaux distribués et interconnexion réseau de capteurs –


WINS http://www.janet.ucla.edu/WINS/
réseau Internet

SPIN Protocoles de dissémination de données. http://nms.lcs.mil.edu/projects/leach

http://paris.cs.berkeley.edu/
SPINS Protocoles de sécurité
~perrig/projects.html

SINA Architectures de communication http://www.eecis.udel.edu/cshen/

Implantation des micro-capteurs adaptatifs et efficaces en http://www-mtl.mil.edu/research/


µAMPS
consommation d’énergie. icsystems/uamps/

LEACH Protocoles basés sur la formation des groupes http://nms.lcs.mit.edu/projects/leach

http://robotics.eecs.berkeley.edu/
Smart dust Communication par voies optiques
~pister/SmartDust/

Architecture de communication collaborative pour les


SCADDS http://www.isi.edu/scadds/
systèmes distribués dynamiques.

42
LSI-TR0304

http://bwrc.eecs.berkeley.edu/Re-
PicoRadio Réalisation des nœuds capteurs « PicoNode »
search/Pico_Radio/PicoNode.htm

Plateforme d’étude mathématique qui intègre des nœud


PACMAN http://pacman.usc.edu
calculateurs.
API contenant les services de gestion des réseaux de capteurs
Dynamic sensor networks et des protocoles de routage efficaces en consommation http://www.east.isi.edu/DIVl0/dsn/
d’énergie.
Les technologies requise pour la création des environnements
Aware home http://www.cc.gatech.edu/fce/ahri
intelligents ( maisons intelligentes ).

COUGAR device database http://www.cs.cornell.edu/database/


Traitements distribué des requêtes.
project cougar/index.htm

DataSpace Traitements distribué des requêtes. http://www.cs.rutgers.edu/dataman

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