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FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO
D’ODONTOLOGIE
ANNEE 2005 N° 11
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
PAR
MAKHTAR DRAME
Né le 20 juin 1977 à Dakar (SENEGAL)
MEMBRES DU JURY
ME : Mainteneur d’Espace
OP : Odontologie Pédiatrique
Elle est destinée aux étudiants de 5ème année. Cette clinique a pour but de
les initier :
d’une part aux techniques opératoires des différentes méthodes de soins chez
l’enfant ;
1
En effet, même si nous avons à faire à des tissus jeunes doués de capacités
de réactions rapides, la pathologie peut mettre en danger la dentition définitive, donc
le développement oro-facial et général de l’enfant. Il en est de même de la
thérapeutique, si nous ne tenons pas compte de l’état de développement
physiologique de l’enfant.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté le plan suivant avec deux
parties :
- Dans la première partie, nous ferons des rappels sur l’organe dentaire de l’enfant
tant en ce qui concerne l’anatomo-physiologie, la pathologie et les traitements
curatifs et préventifs.
- Dans la seconde partie, nous avons mené une étude au niveau de la clinique
d’Odontologie Pédiatrique pour évaluer la prise en charge des jeunes patients par
les étudiants dans le but d’améliorer leurs objectifs de formation.
2
PREMIERE PARTIE :
RAPPELS
3
CHAPITRE I :
RAPPELS
ANATOMO–
PHYSIOLOGIQUES
4
L’homme comme la plupart des mammifères est diphyodonte, c’est à dire qu’il
présente deux dentitions successives. (1)
Maxillaire
55 54 53 52 51 61 62 63 64 65
85 84 83 82 81 71 72 73 74 75
Mandibulaire
5
1.1.3. Au niveau radiculaire
Les racines sont proportionnellement plus longues et plus effilées.
Les axes radiculaires sont inclinés.
6
1.2.3.2. Stade de maturation et de stabilité
Compris entre la fin de l’édification radiculaire et le début de la résorption
physiologique. Il s’étend sur 3 ans plus ou moins 6 mois.
Pendant cette période, la réparation est encore possible. La thérapeutique sera
orientée vers la conservation de la dent.
7
2. LA DENTURE PERMANENTE (1)
Elle comprend 32 dents, soit 8 par hémi-arcade dont 2 incisives, une canine, 2
prémolaires et 3 molaires. La numération internationale est la suivante :
Maxillaire
18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28
48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38
Mandibulaire
Lorsque les dents permanentes font leur éruption dans la cavité buccale, leurs
structures coronaires et radiculaires sont immatures :
• les tubuli dentinaires sont plus larges et donc plus perméables
• la racine est incomplètement édifiée ;
• la cavité pulpaire est plus volumineuse ;
• la pulpe possède un grand pouvoir de régénération.
3. LE PARODONTE [1, 3, 5]
3.1. Anatomie du parodonte
3.1.1. La gencive
Par comparaison avec le parodonte de la dent permanente, en denture
temporaire ou mixte :
- L’espace inter-dentaire est occupé complètement par la gencive ;
- La gencive est d’un rouge plus accentué en raison de sa vascularisation
plus importante et de la minceur de son épithélium moins kératinisé ;
- Le granité moins marqué que chez l’adulte n’apparaît qu’après l’âge de
2 ans ;
- La consistance est plus souple et le rebord gingival libre est plus épais et
arrondi.
8
3.1.2. Le ligament alvéolo-dentaire
La largeur de l’espace desmodontal est plus grande avec des faisceaux de
fibres collagènes moins nombreuses et une vascularisation importante. Le ligament
alvéolo-dentaire immature est plus lâche.
3.1.4. Le cément
Le cément est moins dense et plus mince.
9
CHAPITRE II :
PATHOLOGIES
BUCCO-DENTAIRES
DE L’ENFANT
10
1. LA CARIE DENTAIRE CHEZ L’ENFANT [1, 3, 6, 7]
La carie dentaire aujourd’hui classée avec les parodontopathies comme 4ième
fléau mondial par l’ Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) après les maladies
cardio-vasculaires, le cancer et le SIDA, est aussi vieille que le monde.
Et depuis plus d’un siècle on s’intéresse à son étiologie, sa pathogénie, et sa
prévention.
1.1. Définition
Aujourd’hui, il est accepté et démontré que la carie dentaire est une pathologie
multifactorielle.
A travers le processus, on voit qu’il y’a une trilogie essentielle pour la survenue
de la carie. Cette trilogie comprend :
• Les hydrates de carbone fermentescibles ;
• Les bactéries pathogènes ;
• La susceptibilité individuelle.
11
Depuis 1960, on sait que la carie dentaire est une maladie infectieuse
transmissible (KEYES 1960). Et comme nous l’avons vu ci-dessus, pour qu’il y ait
carie de l’émail il faut :
• Un émail susceptible ;
• Toute cette interaction doit se situer dans le temps et avec une certaine
fréquence (Figure 1).
12
1.3. Formes cliniques
La carie dentaire chez l’enfant revêt plusieurs aspects.
13
C’est ainsi qu’une conférence tenue en septembre 1994 à Atlanta, aux USA
par le centre de contrôle et de prévention des maladies [The Center for Disease
Control and Prevention (CDC)] a recommandé l’usage d’un terme moins spécifique
tel que les « caries précoces de l’enfant » (16).
14
2.1.2. Les causes générales
La constitution de l’enfant et son état de santé influent sur ses possibilités de
défense et de régénération.
De même son alimentation, son mode de respiration, l’état physiopathologique de sa
denture (bruxisme) et ses habitudes néfastes (persistance du mode de déglutition
infantile, succion digitale, morsure et succion des lèvres) peuvent représenter autant
de causes favorisant la destruction progressive des tissus de soutien.
15
2.2.1.6. La moniliase (muguet)
C’est une mycose buccale provoquée par le champignon candida albicans ;
elle est généralement aiguë, mais peut être aussi chronique.
16
3.1. Etiologie
Les étiologies sont multiples :
- chutes des tous jeunes enfants pendant l’apprentissage de la marche,
- jeux dans la cours de récréation,
- accident de vélo, de route,
- pratique du sport,
- incoordination motrice,
- sévices corporels,
Un facteur prédisposant est l’«overjet » accentué.
17
- Luxation latérale : déplacement de la dent dans une direction autre
qu’axiale associée à une fracture alvéolaire ;
- Luxation avec ingression : déplacement de la dent dans l’os alvéolaire ;
- Avulsion : expulsion totale de la dent hors de son alvéole.
18
5.1. Malposition dentaire
L'anomalie de position peut se faire essentiellement dans le sens :
- Sagittal : vers le dehors (vestibulo – version) en dedans (palato – version)
pour les dents maxillaires, (linguo – version pour les dents mandibulaires) ;
5.3.1. Agénésie
L’agénésie est le défaut de développement d’un tissu ou d’un organe par
absence de maturation ou manque de son ébauche embryonnaire.
19
Elle touche beaucoup plus souvent les dents permanentes que les temporaires. Elle
concerne deux ou plusieurs dents et est souvent symétrique sur la même arcade en
touchant de préférence les dents de « fin de série » :
- l’incisive latérale ;
- la seconde prémolaire ;
5.3.2. Anodontie
C’est l’agénésie complète, elle est exceptionnelle.
5.3.3. Oligodontie
C’est une réduction du nombre des dents.
5.4.3. Fusion
C’est l’union avec interpénétration tissulaire de deux ou plusieurs germes
dentaires normaux.
20
On peut observer :
- des fusions coronaires ;
5.4.4. Gémination
C’est la tentative d’un germe de se diviser. Elle est souvent abortive et ne se
signale que par une simple encoche du bord incisif.
Elle peut cependant être totale, on peut parler dans ces cas de « dents jumelles ».
- une imperfection quantitative de l’émail qui est due à une insuffisance de matrice
adamantine au cours de l’amélogenèse ;
21
5.5.2. Dentinogenèse imparfaite
Appelée aussi « dysplasie de Capdepont » ou « dentine opalescente brune
héréditaire », l’affection peut faire croire à une atteinte de l‘émail, car celui-ci, mal
soutenu par la dentine, se fracture ou s’abrase très rapidement, pour aboutir à une
destruction rapide de toute la couronne.
Les dents des deux dentures sont atteintes et présentent une coloration brune ou
gris bleuâtre opalescente.
5.5.4. Dyschromie
Les anomalies de teinte s’observent sur les dents temporaires et permanentes.
Selon leur étiologie, elles atteignent toutes les dents ou seulement une ou plusieurs
dents.
5.6.2. Microdontie
Elle correspond à des dents de petites tailles.
22
CHAPITRE III :
EPIDEMIOLOGIE
DES PATHOLOGIES
BUCCO-DENTAIRES
DE L’ENFANT
23
1. LA CARIE DENTAIRE [26, 27, 28, 29]
La majorité des études de ces 20 ou 30 dernières années, révèlent une
diminution de la prévalence des caries ainsi que des changements dans la nature des
surfaces atteintes par le processus carieux [diminution de la nature des surfaces
atteintes par rapport aux surfaces occlusales (puits et fissures)]. Cette diminution de
l’atteinte carieuse s’observe aussi bien dans les pays où l’eau de boisson est fluorée
que dans les pays industrialisés où cette dernière n’est pas fluorée. (26)
Déjà à partir de la seconde année de la vie, le jeune enfant peut être atteint
par la carie.
Plusieurs d’entre eux présentent au moins une dent temporaire cariée.
BESOMBE (France, 1965) rapporte qu’à 3 ans, 50% d’enfants ont 3 caries. A
4ans, 60% présentent 4 caries. A 5 ans, 75% ont 5 caries et à 6 ans 90%
présentent 6 caries. A 12ans, la proportion d’enfant sans caries varie de 16,5% avec
un CAO à 3,08. (27)
En Suède, la prévalence des caries précoces de l’enfant varie de 0,5% dans la
première année de la vie à 30% durant la troisième année de la vie. (27)
24
Cette baisse varie de 30% à 50% (26). Au Sénégal, des études épidémiologiques
sur la santé bucco-dentaire de populations infantiles ont montré, dans la région de
Dakar, que 37,4% des enfants étaient porteurs de caries en zone urbaine, 23,1% en
zone suburbaine et 13,8% en zone rurale (28).
Ces mêmes études épidémiologiques ont montré que la carie dentaire est un
véritable problème de santé chez l’enfant sénégalais et qu’aucun groupe ou type de
dent n’est épargné par la maladie. La prévalence de ces caries est de 42,5 chez
l’enfant. Nous retenons cette même tendance à l’intérieur du pays car des études
menées dans la région de Ziguinchor ont montré que des enfants d’âge préscolaire
ont une histoire naturelle avec un C A O moyen de 2,47 (28).
25
BERY note que les garçons sont 2 fois plus touchés que les filles et que la
fréquence des traumatismes des dents temporaires présente un pic maximum aux
alentours de 4 – 5ans (32).
Pour les dents définitives, le pic se situe vers 8 - 11ans. Les lésions les plus souvent
observées sont les sub-luxations et les luxations, soit 21 % des cas. Les fractures
dentaires sont observées dans 14 % des cas. C’est dire que les dents temporaires
sont plus souvent luxées que fracturées à cause de la plasticité de l’os alvéolaire et
de la relative faiblesse du ligament alvéolaire. L’enfant de moins de 2,5 ans subit
souvent des avulsions et des intrusions. En effet, le vecteur traumatique est
généralement vertical et c’est le menton qui est souvent atteint. Les fractures
coronaires, les ébranlements, les sub-luxations et les luxations latérales et extrusives
surviennent surtout après 2 ans (31).
Dans une précédente étude, YAM et al, montrent qu’à Dakar, 51% des cas de
demandes de restaurations sont constitués par les traumatismes et que 8,47 % des
cas totaux de traumatismes intéressent des enfants âgés de 1 à 5 ans. Une étude
rétrospective sur dossiers d’enfants étant consultés dans nos cliniques de
pédodontie-orthodontie et à l’hôpital Enfant Albert Royer (HEAR) de janvier 1991 à
décembre 1992 a montré que les traumatismes dentaires représentent 77 sur 151
patients soit 50,99%. (33)
26
→ L’atteinte gingivale
Selon GLICKMAN I., à 15 ans on observe 80% de gingivites (20). IDE trouve que
42,9% ont une gingivite légère, 20,9% une gingivite modérée et 1,5% une gingivite
sévère soit au total 65,3% de gingivites cliniquement décelables chez les élèves de 6
à 14 ans (34). La société Tunisienne de pédodontie-prévention fait état de 50% des
cas augmentant avec l’âge soit 36% chez les 6 ans et 61,6% chez les 12 ans (35).
Bernard R. nous fait état de 94,2% de garçons et 89,42% de filles âgés de 3 à 15
ans présentant une inflammation gingivale (36).
27
CHAPITRE IV :
THERAPEUTIQUES
28
1. L’ABORD PSYCHOLOGIQUE (11)
Dés le premier contact avec le jeune patient, une prise en charge
psychologique est nécessaire.
29
Il a pour but d’induire la reminéralisation de la dentine affectée, et donc la formation
de dentine secondaire, de l’assainir, afin de maintenir la vitalité pulpaire.
4. LES THERAPEUTIQUES DE LA
DENT PERMANENTE IMMATURE (DPI) (11)
Les traumatismes ou les caries des DPI peuvent perturber ou arrêter leur
formation radiculaire terminale.
Les thérapeutiques visent à obtenir un achèvement de la formation radiculaire aussi
proche que possible de la formation physiologique.
5. LES MATERIAUX DE RESTAURATION [3, 11, 45, 46, 47, 48, 49]
Nous distinguons 2 types de matériaux : l’amalgame et les biomatériaux
adhésifs.
30
5.1. Amalgame dentaire [3, 11, 45]
C’est un matériau constitué d’alliages dans lequel l’un des constituants est un
liquide appelé mercure. Ce dernier peut être allié à d’autres métaux (argent, étain,
cuivre, zinc) se trouvant à l’état solide. Sa facilité de manipulation et son faible coût
sont des arguments supplémentaires plaidant en sa faveur.
Quelle que soit l’amélioration, leurs performances restent limitées ; ils peuvent
avoir cependant quelques indications chez l’enfant :
- dans les restaurations occlusales et cervicales en denture temporaire ;
- dans les restaurations proximales de faible volume ;
- les patients à haut risque carieux en denture temporaire;
- dans tous les cas d’obturation préventive de classe I (sous amalgame ou
composite) sur dents temporaires et permanentes.
La durée de vie est très limitée (moins de 3 ans) avec une qualité mécanique
très faible. Ils sont utilisés dans les petites restaurations uniquement.
31
5.2.2. Les composites (49)
Ces biomatériaux d’obturation sont constitués d’une matrice organique de
polymères contenant des groupements polyacides. Leur réaction de prise est
obtenue par photo polymérisation et nécessite l’emploi d’un système adhésif car ils
ne possèdent pas de potentiel d’adhésif propre.
- les lésions cervicales et caries débordantes sur les faces occlusales des
dents temporaires ;
32
CHAPITRE V :
PREVENTION
33
1. DEFINITION (3)
C’est l’ensemble des interventions permettant de maintenir l’individu en bonne
santé, ou d’empêcher la progression de la maladie. La prévention débute avec la
santé et cherche à la préserver en utilisant les méthodes les plus simples et les plus
faciles à appliquer de façon universelle. Elle peut être envisagée sous trois formes :
34
2.1.1. L’hygiène alimentaire
Le rôle du chirurgien dentiste sera d’expliquer aux parents l’importance d’un
bon régime alimentaire, afin d’éviter les caries dentaires et les parodontopathies.
35
2.3.1.1. Les applications topiques
Il existe plusieurs méthodes.
* Badigeonnage individuel
On sèche les dents, on les recouvre de gel pendant 10 minutes, puis on rince.
* Méthode complémentaire
Elle consiste à l’utilisation de la brosse à dent électrolytique ou ionique composée
d’un manche métallique contenant une pile de 1,5 v, reliée à la tête d’une brosse à
dent classique. Le pôle positif est relié à la main de l’utilisateur, le pôle négatif est
du côté ‘‘travaillant’’, directement en contact avec le dentifrice ou le gel fluoré.
Ainsi, les ions fluor se déposeront sur l’émail dentaire qu’ils intègrent.
36
2.3.2. La prophylaxie par voie systémique
2.3.2.1. L’absorption de comprimés fluorés
Elle se fait dès la naissance jusqu’à 16 ans environ. La posologie moyenne est
fonction de la dose de fluor dans l’eau de boisson courante (pour les comprimés de
fluorure de sodium de 0,553g soit 0,25 mg de fluor élément) : (tableau III)
Les comprimés peuvent être avalés ou dissous dans un peu d’eau. Pour les
nourrissons, écraser un comprimé dans le biberon.
37
Aux Etats-Unis, le principe selon lequel une prophylaxie de la carie dentaire
par une judicieuse fluoruration des eaux de boisson serait bénéfique, est admis
depuis longtemps et près de 50 millions d’américains en absorbent chaque jour (51).
38
En cas de perte prématurée d’une dent temporaire, il permet l’évolution du germe
sous jacent afin qu’il puisse avoir une bonne occlusion. Ils sont généralement
indiqués chez des enfants présentant un déficit dentaire quantitatif apparaissant
après un traumatisme, une infection, ou dans tout autre cas de pertes d’espaces
néfastes sur une arcade. Il en existe 2 types : fixes et amovibles.
39
L’objectif de l’étude était d’évaluer la clinique d’Odontologie Pédiatrique dans
la prise en charge thérapeutique et préventive des patients durant les années
académiques 2000-2001, 2001-2002, 2002-2003 en vue d’une amélioration de
l’enseignement clinique de l’OP à l’IOS.
Les étudiants en 5eme année, durant les années 2000 à 2003, sont au
nombre de 80 dont
- 27 durant l’année 2002-2003 ;
- 29 durant l’année 2001-2002 ;
- 24 durant l’année 2000-2001.
40
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE
41
CHAPITRE I :
MATERIEL ET METHODE
42
1. MATERIEL
La population d’étude est composée de patients venus en consultation en
clinique d’odontologie pédiatrique. Il s’agit d’enfants âgés de 0 à 15 ans.
De novembre 2000 à Juin 2003, la clinique d’odontologie pédiatrique ; a reçu 800
patients soit en moyenne 266,3 patients par an.
2. METHODE
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive sur 800 dossiers de patients de
la clinique d’odontologie pédiatrique datant de novembre 2000 à Juin 2003 qui ont
été colligés, suivie d’une étude de cas particuliers de 98 patients qui ont été revus
dans cette même clinique de janvier à juin 2004.
Critères d’inclusion
Un dossier complet comprenant :
- une fiche d’examen clinique dûment remplie,
- une fiche de prise en charge dûment remplie.
Critères d’exclusion
Un dossier incomplet c’est-à-dire
- absence d’une des fiches ;
- fiches incomplètes ;
- patient traité ailleurs.
Dossiers retenus
793 dossiers ont été retenus sur 800 en fonction des critères d’inclusion
définis soit 99% .Concernant les patients revus, 98 ont répondus à nos appels et 83
retenus selon nos critères.
43
Contraintes
- Divergence dans la terminologie, surtout sur la classification des
pathologies carieuses ;
- Radiographies rétro alvéolaires inexploitables ;
- Convocation des patients.
44
CHAPITRE II :
RESULTAT
45
1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1.1. Répartition selon l’âge
15% 17%
[1-5]
[6-12]
[13-15]
68%
49% Masculin
51% Féminin
46
2. ETAT BUCCO-DENTAIRE
2.1. Répartition selon le motif de la consultation
450
50%
400
350
300 Odontalgie
250 Systématique
Fréquences
200
19% Gène
150
11% Esthétique
100 9%
50 4%7% ODF
0 HALD
1
Motifs de la
consultation
28%
Bonne
Moyenne
57% Mauvaise
15%
47
2.3. Etude CAO
2.3.1. Selon l’âge
2.5. Traumatisme
14%
Masculin
Féminin
86%
48
2.6. Anomalies dentaires
Encombrement
3%
dentaire
30%
Mal position
dentaire
67%
Anomalies
basales
2.7. Parodontopathies
4% 7%
Gingivite
GUN
Parodontite
89%
49
2.8. Habitudes néfastes
Un seul cas de succion du pouce a été observé chez une fille en denture mixte.
200 30%
180
160
140 20%
18%
18% Fluor
120
Fréquences 100 14% CPP
80 ME
60
40 Détartrage
20 Sealant
0
1
Types de prévention
7%
motivé
non motivé
93%
50
3.2. Attitude thérapeutique
3.2.1. Thérapeutique conservatrice
19%
Dentinogène
Cémentogéne
81%
47% Curative
53% Préventive
51
3.2.3. Traitement prothétique
8 patients ont reçu un traitement prothétique sur dent permanente.
90 33%32%
80
70 22%
60 Fluor
Fréquences
50 CPP
40
30 8% ME
20 5% Détartrage
10 Sealant
0
1
Types de prévention
250
200
Fréquences
150
100
50
0
Détartr Sealan
Fluor CPP ME
age t
Besoin 85 118 118 194 133
Attitude 13 82 81 23 64
Téchniques de prévention
52
3.5. Les matériaux utilisés
400 360
cvi
350
amalgame
300 composite
233
250 eugenate
Fréquences 200
150
100 64
50
50
0
1
Types de matériaux
160
140
120
100
CVI
Fréquences 80
AMALGAME
60 COMPOSITE
EUGENATE
40
20
0
2000-2001 2OO1-2002 2002-2003
Années
53
4. CAS PARTICULIER DE PATIENTS REVUS EN CONSULTATION
4.1. Caractéristiques socio - démographiques
4.1.1. Selon l’âge
10% 7%
[1-5]
[6-12]
[13-15]
83%
41%
Masculin
Féminin
59%
54
4.2. Etat bucco-dentaire
4.2.1. Motif de la consultation
72%
60
50
40
RAS
Fréquences 30 Douleur
25%
20 Esthétique
Gène
10
1,5% 1,5%
0
1
Motifs de la consultation
4.2.2. HBD
28%
Bonne
Moyenne
55% Mauvaise
17%
55
4.2.3. Anomalies dentaires
12 patients présentent des dysharmonies dento-maxillaires et 2 anomalies basales
56
4.2.6. Thérapeutique
4.2.6.1. Thérapeutiques conservatrices reçues
A. Selon le traitement dentinogéne
23%
Bon
Mauvais
77%
31%
Bon
Mauvais
69%
57
4.2.7. Prévention
18 21%
16
14
12 75%
10 69%
Sealant Bon
Fréquences 90%
8 Sealant Mauvais
6 CPP Bon
4 31% 25% CPP Mauvais
2 10% ME Bon
0 ME Mauvais
Mauvais
Mauvais
Mauvais
Mauvais
Bon
Bon
Bon
Bon
Fluor Bon
4.2.8. Matériaux
74%
60
50
40
30 76%
20
60%
15%
10 11%
26% 15%
14% 7%
0
Bon Récidive Déposé Bon Récidive Déposé Bon Récidive Déposé
58
CHAPITRE III :
DISCUSSION
&
RECOMMANDATIONS
59
1. DISCUSSION
Il ressort de notre étude rétrospective
→ L’état civil
- Les enfants consultés sont le plus souvent en âge scolaire (68%). Ils
représentent la classe d’âge [6-12] ans, âge critique du fait qu’on est en
denture mixte, période de permutation dentaire et de mise en place des
dents permanentes. La moyenne d’âge est 8,8 ans ( Ecart Type = 1,5 )
(Figure 2).
- Dans notre étude, nous avons noté une prédominance féminine (51%)
(Figure 3).
→ Etat bucco-dentaire
- L’un des principaux motifs de la consultation représente l’odontalgie
(50%), puis la visite systématique (19%) confirmant le fait que la majorité
des jeunes enfants ne vient en consultation que quand ils souffrent
(Figure 4).
60
- On note chez ces patients que la pathologie carieuse se présente sous
forme de caries sèches, caries évolutives dont certaines ont détruit la
couronne de la dent qui n’est présente que sous forme de racine. Ces
dernières constituent des indications d’extractions curatives (52%) et que la
plupart d’entre elles sont des dents temporaires (93%). L’étude de la carie
dentaire montre un CAO de 5 et que les enfants âgés de [6-12] ans ont une
incidence de fréquence de 68% avec un CAO de 4,5 (Tableau VI).
Dans la littérature, il n’y a pas de différence entre les deux termes (polycarie
et syndrome du biberon) et que le terme « les caries précoces » de l’enfant
est maintenant utilisé pour résumer ces deux termes. BA a montré dans ses
études que 36,8% des enfants âgés de 5 ans, reçus dans différents centres de
Dakar présentaient le syndrome du biberon (13). PAVLOV et al. ont montré
que l’absence de traitement des dents, conduit à une évolution infectieuse
intéressant le parodonte et susceptible de léser le germe des dents
successionnelles.
61
Ces mêmes études ont montré que les enfants atteints du syndrome du
biberon ont un risque élevé de développer des caries en denture permanente
en l’absence d’une prise en charge thérapeutique et préventive rigoureuse
(14).
Au Sénégal les résultats de DIEYE révèlent que 28,8% ont une demande en
soins orthodontiques (40). Dans une étude récente réalisée sur un
échantillon randomisé de 374 enfants Tanzaniens âgés de 9 à 18 ans,
MUGONZIBWA et al. ont trouvé une demande en soins orthodontiques de
38% (41). La plupart des anomalies ont été diagnostiquées en clinique d’
Orthopédie-Dento-Faciale (ODF) (4% comme motif de la visite).
62
- Les parodontopathies représentent 4% de notre population, avec un
cas de gingivite ulcéro-nécrotique (GUN) et une parodontite. La plupart des
cas observés étaient des gingivites localisées (88%) (Figure 8) dues soit à la
présence de tartre, soit provoquées par l’éruption des dents de laits, cas de
gingivite très fréquent chez les enfants en denture temporaire.
Ce n’est pas vraiment l’éruption elle même qui est responsable de la gingivite,
mais plutôt l’accumulation de la plaque et d’irritants autour des dents en
éruption et des dents mobiles.
YAM et al. montrent que 60% des gingivites généralisées sont des gingivites
dues à l’éruption des dents de lait (54).
Ainsi dans notre étude, nous avons noté un taux élevé de CPP (18%).Autant
de ME (18%) dus à extraction précoce pour cause de carie de la première
molaire permanente. MAKEMBE trouve aussi les mêmes résultats (12).
63
L’action du fluor a une efficacité sur les surfaces dentaires lisses et non dans
les zones anfractueuses d’où l’indication de sealants sur les dents avec puits et
fissures profonds (49). Dans notre étude seuls 20% des patients ont eu
besoin de sealants ce qui représente un taux assez faible.
Nos études ont montré que 24% de nos patients ont besoin de détartrage ce
qui représente un taux assez faible vu l’importance de la mauvaise hygiène
(50%) et de tartre (17%).
- Des extractions ont été effectuées, elles sont pour la plupart curative (52%)
(Figure 12) et concernent en majorité les dents temporaires (93%), dans le
souci de préserver la santé de l’enfant et la dent successionnelle.
64
(48%) de ces extractions sont préventives dans les cas d’interception d’une mal
occlusion ou d’une indication demandée par la clinique d’O.D.F.
- En ce qui concerne les cas d’O.D.F la tradition est de référer ces cas au
service d’orthodontie. Du point de vue thérapeutique, cette pratique continuera
mais nous pensons que l’odontologie pédiatrique doit prendre en charge la
prévention de ces anomalies orthodontiques à travers l’orthodontie interceptive.
- Parmi les matériaux utilisés, l’amalgame reste dominant (51%). Malgré les
nombreuses controverses quant à son indication, il trouve toujours sa place dans
les matériaux de restauration. En effet, et ceci malgré son aspect inesthétique
évident, c’est un matériau dont l’efficacité à long terme est prouvée (11). On
peut remarquer aussi que les nouveaux matériaux adhésifs (CVI, 10%,
composite 33%) prennent de plus en plus la place de l’amalgame (Figure 15).
Outre leurs performances théoriques, il convient de prendre en compte, comme
critère de sélection, la facilité et la rapidité d’emploi de ces matériaux en
odontologie pédiatrique (57).
- Nos résultats sont conformes à ceux des études faites par ROSHAN et al. qui
montrent que l’utilisation de l’amalgame est passée de 80% à 35% en 10 ans en
faveur des CVI (57%) (56).
65
L’étude des cas particuliers de patients revus en consultation a
montré que:
- 55% avaient une bonne hygiène, ce qui montre l’efficacité de la motivation
(93%) avant la prise en charge de ces patients. Cependant la mauvaise hygiène
était encore présente et on note aussi la présence de tartre (10%) (Figure 20).
- Malgré cette bonne hygiène, la pathologie carieuse était notée aussi bien en
denture temporaire qu’en denture permanente avec un CAO moyen de 3
nettement amélioré par rapport au diagnostic avant la prise en charge des
patients. Encore que cette élévation du CAO est due au nombre de dents
obturées et/ ou absentes (Tableau VI).
- Pour les types de préventions effectués par les étudiants, seuls 21% des
patients ont dit avoir utilisé une pâte dentifrice fluorée sur prescription de
l’étudiant. Chez ces patients on note une bonne hygiène et une réduction de la
carie. La fluorothérapie devrait être systématique dans la prise en charge des
enfants en odontologie pédiatrique.
Des sealants avec récidives de carie ou déposés, des CPP descellés, des
mainteneurs d’espace mal posés ou perdus par les patients ont été observés.
(Figure 23)
66
Le taux de rétention pour la restauration au CVI est au delà de 90% après 3 ans.
BOWEN trouve que 97,3% de ces restaurations sont retenus après 3 ans (57).
Une étude a montré que dans les années 40 aux Etats Unis, on observait
rarement des récidives de carie lorsque des obturations étaient réalisées avec des
CVI (56). La relative stabilité de ces matériaux en est peut être la cause ; mais la
présence de fluor dans leur composition justifie beaucoup le fait. Depuis, une
large variété de matériaux de restauration libérant du fluor a été développée et a
fait l’objet de nombreuses études (Amalgame fluoré, CVI fluoré, Composite
fluoré) [49, 51].
MJÖR et al. indiquent que 9% des restauration au CVI échoue ; et que les caries
récurrentes causaient 50% d’échec de restaurations. Cette même étude montre
91% de taux de succès des restaurations effectuées en denture temporaire avec
un taux d’échec de 9% pour l’amalgame, 8% pour le CVI, 7% pour le composite
(45).
Ces mêmes études ont montré que l’amalgame est plus approprié pour les
dents temporaires postérieures ou dans les cas où la coopération du patient est
difficile à obtenir. Et que 50% des échecs d’obturations à l’amalgame sont dûs
non à des imperfections mais à des cavités mal préparées.
Des études ont montré que la pose d’un matériau doit se faire en fonction (58) :
• du groupe de dents ;
• de la coopération du patient ;
• et de l’évaluation du risque carieux individuel de l’enfant.
67
2. COMMENTAIRE
A la suite de ces résultats nous notons que :
- Lors de l’examen clinique, enseignants et étudiants ne parlent pas le même
langage d’où l’importance de calibrer les enseignants.
- Tous les actes cliniques thérapeutiques curatives et préventives répertoriés
par les étudiants n’ont pas été réalisés à 100%.
- La thérapeutique curative domine celle préventive .Il s’agit pour nous de
renverser cette tendance :
- Certains cas cliniques référés dans d’autres services n’ont pas reçu une bonne
prise en charge, c’est le cas des habitudes néfastes d’où l’importance d’introduire
l’orthodontie interceptive dans la clinique d’Odontologie Pédiatrique.
- Les étudiants dans le but d’atteindre leurs objectifs (cotas) n’ont pas eu le
temps d’effectuer une véritable prévention d’où la nécessite de réaliser une
clinique de prévention.
- Les moyens de prévention sont sous employés, certains ne sont même pas
utilisés. Ainsi donc pour améliorer la formation des étudiants et la prise en
charge de nos patients, nous devons pouvoir utiliser tous les moyens de
prévention disponibles, c'est-à-dire :
o tous les moyens d’éducation pour la santé ;
o tous les produits fluorés et leurs techniques d’utilisation ;
o tous les moyens physiques de protection de la dent contre le processus
carieux (sealants) ;
o tous les moyens chimiques d’interception de certaines pathologies
bucco-dentaires.
68
- Les enfants agités, difficiles à traiter et les enfants handicapés n’ont pas reçu
une bonne prise en charge. Donc il faudrait qu’on puisse accéder aux traitements
sous anesthésie générale. De la même manière nous devons avoir accès aux
traitements sous mélange d’épinulaire d’oxygène et de protoxyde d’azote
(MEOPA) afin d’améliorer les soins et la bonne prise en charge de ces patients et
aussi améliorer la formation des étudiants en Odontologie Pédiatrique.
69
3. RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, sur la base de nos résultats et de nos objectifs il
nous semble opportun de dégager un certain nombre de recommandations.
En effet nous avons constaté d’une part que la préoccupation essentielle des
étudiants était les actes thérapeutiques. D’autre part, les enseignants sont
submergés par la supervision des actes des étudiants, si bien qu’en dehors de
certains cas critiques tels que les caries précoces de l’enfant, des mesures
préventives adéquates ne sont pas souvent prodiguées. En plus, les patients ne
consultent en général qu’en cas d’urgence, c'est-à-dire à un moment ou il n y a que
de la thérapie curative qui soit possible. Pour combler ce manque à gagner en ce qui
concerne la formation des étudiants, nous proposons que dés la quatrième année
d’étude, les étudiants en chirurgie dentaire participent en tant qu’animateurs à des
séances de prévention. Ces séances peuvent être au nombre de trois (nombre pas
limitatif) par semaine et durent environ trente minutes. Les enfants et les parents
seront dirigés vers le service de prévention pour y bénéficier de séances éducatives.
L’étudiant prendra d’abord connaissance des antécédents personnels et familiaux de
son patient afin de le cibler au mieux.
70
1ère séance : séance de discussion où l’enfant doit entrer en confiance et se sentir à
l’aise. Il n’est pas forcément allongé dans le fauteuil. Il n’aura pas de soins.
Durant cette séance, l’étudiant doit par des explications claires et des mots simples
faire comprendre aux parents et à l’enfant ce qu’est la plaque dentaire, son origine et
ses conséquences. Quelques questions en fin de séance permettront de voir ce qu’il
a compris et s’il y’a nécessité de reprendre les explications.
L'étudiant doit se renseigner sur les habitudes alimentaires de son jeune patient et
s'efforcer de lui faire comprendre ce qu'il est bon de consommer. Il ne faut pas
réprimander ni se moquer de l’enfant à travers ses habitudes alimentaires. C'est par
sa propre réflexion que l'enfant comprendra tout naturellement qu'il vaut mieux
manger un fruit qu'un bonbon. Puis arrivent les questions sur le brossage :
- As-tu une brosse à dents à toi ?
- T'es-tu brossé les dents avant de venir ?
- Quand te brosses-tu les dents ?
- Te brosses-tu les dents devant un miroir ?
2ème séance : Un certain temps s’étant écoulé, cette séance débute par quelques
questions pour vérifier si l'enfant a compris, retenu et surtout pour voir sa motivation
par rapport à la première séance. Cette deuxième séance a pour
programme : l’enseignement des techniques de brossage.
Muni d'une maxi brosse à dents et de maxi arcades, l'étudiant montre à son jeune
patient la technique à employer : du rouge vers le blanc. On fait refaire le
mouvement sur le modèle par le patient. Puis, avec sa propre brosse à dents et sans
dentifrice ni eau, devant un miroir, l'enfant reproduit ces mêmes gestes sur lui
plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il les maîtrise.
71
On lui expliquera pourquoi le brossage est important par rapport à la plaque
dentaire, les débrits alimentaires et les microbes.
3ème séance : L'enfant a reproduit jour après jour l'exercice chez lui. Au début de la
3ème séance, il montre sur le modèle qu'il a compris puis, si la méthode est assimilée,
on applique du révélateur de plaque dans sa bouche. Après lui avoir fait rincer
correctement la bouche, on montre alors au patient qui, stupéfait et amusé,
découvre qu'elle est rose. On lui explique alors que les zones colorées correspondent
aux zones où il reste encore de la plaque. Il reprend alors, au dessus du crachoir, un
brossage, qui permettra à l'étudiant de lui faire corriger ses erreurs, jusqu'à
l’élimination totale du révélateur. Le révélateur de plaque ne doit pas être ressenti
comme une brimade. Parfois, il est nécessaire de répéter certaines séances pour une
meilleure compréhension.
Il faudra ensuite faire une coordination entre ce volet théorique de l’enseignement de
la prévention et le volet pratique : la clinique.
72
Nous proposons pour l’éducation des parents :
- De 3 à 6mois, on peut déjà habituer le nourrisson à avoir un objet dans la bouche,
ne serait-ce que pour le « mâchonner ».
Pour le nourrisson, l'un des parents masse, à l'aide de la pulpe de son index, les
rebords alvéolaires de l'enfant. Ainsi l’enfant va acquérir l’habitude d’ouvrir la bouche
pour cette pratique et n’aura pas d’appréhension devant le dentiste quand il sera en
âge de le consulter.
- De 7 à 12 mois, les premières dents de lait ayant fait leur éruption, il faut les
nettoyer avec un morceau de coton ou une gaze, enroulée autour d'un doigt.
- De 2 à 3 ans C'est cette fois l'enfant qui reproduit les gestes autrefois réalisés par
ses parents. Il est encore inutile de mettre de la pâte dentifrice, sauf s'il le réclame,
pour faire « comme papa et maman ».
73
Il est déconseillé d'utiliser des dentifrices spécialement conçues pour les enfants et
dont le goût fruité leur donnera l'envie du sucré.
- De 3 à 5 ans, la présence d'un miroir dans la salle de bain, à la hauteur de l'enfant,
facilitera son apprentissage.
- A partir de 6 ans l'enfant est maintenant capable d'acquérir une technique de
brossage. Il est indéniable qu’à l'imitation des grands, entre autre ses parents, les
enfants seront plus motivés et plus actifs
74
Dans cette approche, le praticien doit utiliser « une démarche de
communication ». Cette aptitude partira de la compréhension des besoins du patient
(ils sont d’ordre physiologique ou psychologique).
Protection spécifique :
Prévention des accidents sportifs
Prévention des malocclusions
Suppression des habitudes néfastes
75
Les maladies bucco-dentaires représentent chez l’enfant des affections de plus
en plus fréquentes dans nos pays en voie de développement. Elles peuvent mettre
en danger la dentition définitive et l’état général de l’enfant.
- La majorité des enfants (soit 68%) qui sont venus en consultation sont en âge
scolaire et représentent la tranche d’âge 6-12 ans, période critique à cause du
passage de la denture temporaire à la denture définitive.
- Dans la plupart des cas (soit 57%), l’environnement bucco-dentaire présente une
hygiène défectueuse. Dans cette tranche d’age, nous avons enregistré une
prévalence de 68% avec un CAO de 4,5.
76
- Les traitements préventifs représentent 32% des patients, ce qui représente un
taux assez faible pour 72% de besoin de prévention. Nous remarquons que la
prévention tertiaire a été plus effectuée que la prévention secondaire et /ou primaire
- L’amalgame reste l’un des matériaux les plus utilisés (51%) ; malgré les
nombreuses controverses quant à son indication, il trouve toujours sa place dans les
matériaux de restauration. Cependant nous remarquons aussi que les nouveaux
matériaux adhésifs (CVI, 10%, composite 33%) se substituent petit à petit à
l’amalgame.
- Malgré cette bonne hygiène, nous avons enregistré une récidive de carie aussi bien
en denture temporaire qu’en denture permanente avec cependant un CAO moyen
de 3 donc une baisse nettement améliorée par rapport au diagnostic avant la prise
en charge des patients.
- Parmi les traitements conservateurs effectués par les étudiants seuls 27%
présentent des récidives de caries, déposes de matériaux d’obturation, des
complications.
- Pour les types de préventions effectués par les étudiants, seul 21% des patients
ont dit avoir utilisé une pâte dentifrice fluorée sur prescription de l’étudiant.
Des sealants avec récidives de carie ou déposés, des CPP descellés, des mainteneurs
d’espace mal posés ou perdus par les patients ont été observés.
77
CONCLUSION
L’utilisation des CVI par les étudiants appelle un contrôle plus rigoureux de la
part des enseignants et des conditions de pose des CVI de même que les composites
(digue, aspirateur). En dehors de ce contrôle rigoureux, il nous faut aussi des
équipements correctes et fonctionnels dans notre clinique.
78
fois des comportements individuels des patients et de leurs parents mais aussi de la
compétence et du comportement prévento-conscient des futurs chirurgiens dentistes.
Autrement dit, l’amélioration de la formation des étudiants en odontologie
pédiatrique passe par :
o la disponibilité du matériel nécessaire aux techniques
thérapeutiques et préventives à notre disposition ;
o des locaux fonctionnels comme une clinique de prévention.
Nous pouvons donc dire en définitive que pour être un clinicien efficace
devant tous les défis thérapeutiques curatifs et préventifs que tout jeune patient
peut présenter, un dentiste doit pouvoir coordonner son approche et son habilité
clinique avec l’enfant en fonction des besoins de ce dernier et de son âge.
79
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THERAPEUTIQUE ET PREVENTIVE EN CLINIQUE D’ODONTOLOGIE
PEDIATRIQUE DU DEPARTEMENT D’ODONTOLOGIE
N° 42.63.05.08
DE DAKAR (ETUDE SUR TROIS ANS).
Par DRAME Makhtar [S.I] : [S.n], 2005; [II] 80 f. - iII ; 21 x 29.7 cm
Thèse : Chir. Dent. : Dakar : N° 11, 2005
Mots-clés : Me SH :
Hygiène bucco-dentaire Oral-dental hygiene
Prévention Prevention
Pathologie bucco-dentaire Oral-dental pathology
Thérapeutique Therapeutic
RÉSUMÉ
Les maladies bucco-dentaires représentent chez l’enfant des affections de plus en
plus fréquentes dans nos pays en voie de développement. Elles peuvent mettre en danger
la dentition définitive et l’état général de l’enfant. Nos efforts en Odontologie pédiatrique
doivent aboutir à la systématisation et à l’intégration des méthodes de prévention dans la
prise en charge globale de la santé bucco-dentaire de l’enfant.
Jury
PRESIDENT : M. Mamadou BADIANE Maître de Conférences Agrégé
MEMBRES : M. Boubacar DIALLO Maître de Conférences Agrégé
M. Saliou DIOUF Maître de Conférences Agrégé
M. Abdou Aziz YAM Maître Assistant
ADRESSE DE L’AUTEUR : DRAME Makhtar Keur Massar Quartier MBaye AW-Fass Dakar -
SENEGAL
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