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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR


FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO
D’ODONTOLOGIE


ANNEE 2005 N° 11

EVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE


THERAPEUTIQUE ET PREVENTIVE EN CLINIQUE
D’ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE Du DEPARTEMENT
D’ODONTOLOGIE DE DAKAR (ETUDE SUR TROIS
ANS).

THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
(DIPLOME D’ETAT)

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT


Le 11 juin 2005

PAR
MAKHTAR DRAME
Né le 20 juin 1977 à Dakar (SENEGAL)

MEMBRES DU JURY

PRESIDENT : M. Mamadou BADIANE Maître de Conférences Agrégé


MEMBRES : M. Boubacar DIALLO Maître de Conférences Agrégé
M. Saliou DIOUF Maître de Conférences Agrégé
M. Abdou Aziz YAM Maître Assistant

DIRECTEURS DE THESE : Mme Aïssatou TAMBA/FALL Maître Assistant


M. Abdou Aziz YAM Maître Assistant
LISTE DES
ABREVIATIONS

CAO : Cariée Absente Obturée

CeO : Cariée extraite Obturée

CPP : Couronnes Pédodontiques Préformées

CVI : Ciment aux Verres Ionomères

DPI : Dent Permanente Immature

GUN : Gingivite Ulcéro-Nécrotique

HALD : Hôpital Aristide Le Dantec

HBD : Hygiène Bucco-dentaire

ME : Mainteneur d’Espace

ODF : Orthopédie Dento-Faciale

OP : Odontologie Pédiatrique

RAS : Rien A Signaler


SOMMAIRE
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………… 01
PREMIERE PARTIE : RAPPELS……………………………………………………………………………….
CHAPITRE I : RAPPELS ANATOMO – PHYSIOLOGIQUES……………………………………… 03
1. LA DENTURE TEMPORAIRE…………………………………………………………………….. 03
1.1. Caractéristiques anatomiques…………………………………………………………… 03
1.2. Physiologie de la dent temporaire…………………………………………………….. 04
1.3. Rôle des dents temporaires………………………………………………………………. 05
2. LA DENTURE PERMANENTE…………………………………………………………………….. 06
3. LE PARODONTE……………………………………………………………………………………… 06
3.1. Anatomie du parodonte……………………………………………………………………. 06
3.2. Physiologie du parodonte…………………………………………………………………. 07
CHAPITRE II : PATHOLOGIES BUCCO-DENTAIRES DE L’ENFANT………………………… 08
1. LA CARIE DENTAIRE CHEZ L’ENFANT……………………………………………………… 08
1.1. Définition………………………………………………………………………………………… 08
1.2. Etiopathogénie ………………………………………………………………………………. 08
1.3. Formes cliniques……………………………………………………………………………… 10
1.3.1. Les Formes courantes………………………………………………………… 10
1.3.2. Les formes complexes…………………………………………………………. 10
2. LES PARODONTOPATHIES………………………………………………………………………. 11
2.1. Etiologie…………………………………………………………………………………………. 11
2.2. Formes cliniques……………………………………………………………………………… 12
2.2.1. Les gingivopathies………………………………………………………………. 12
2.2.2. Les parodontites…………………………………………………………………. 13
3. LES TRAUMATISMES……………………………………………………………………………… 13
3.1. Etiologie…………………………………………………………………………………………. 14
3.2. Classification…………………………………………………………………………………… 14
4. LES HABITUDES NEFASTES…………………………………………………………………… 15
4.1. Persistance du mode de déglutition infantile……………………………………… 15
4.2. Succion digitale……………………………………………………………………………… 15
4.3. Morsure et succion des lèvres…………………………………………………………… 15
5. LES ANOMALIES DENTAIRES………………………………………………………………….. 15
5.1. Malposition dentaire………………………………………………………………………… 16
5.2. Anomalies d’éruption………………………………………………………………………. 16
5.3. Anomalies de nombre ……………………………………………………………………... 16
5.4. Anomalies de forme………………………………………………………………………… 17
5.5. Anomalies de structures…………………………………………………………………… 18
5.6. Anomalies de volume……………………………………………………………………… 19
CHAPITRE III : EPIDEMIOLOGIE DES PATHOLOGIES
BUCCO-DENTAIRES DE L’ENFANT……………………………………………… 20
1. LA CARIE DENTAIRE……………………………………………………………………………… 20
2. LES TRAUMATISMES……………………………………………………………………………… 21
3. LES PARODONTOPATHIES……………………………………………………………………… 22
4. LES ANOMALIES DENTAIRES………………………………………………………………….. 23
CHAPITRE IV : THERAPEUTIQUES………………………………………………………………………… 24
1. L’ABORD PSYCHOLOGIQUE……………………………………………………………………… 24
2. LES TRAITEMENTS D’URGENCE……………………………………………………………… 24
2.1. Traitement général de la douleur……………………………………………………… 24
2.2. Traitement de l’infection…………………………………………………………………… 24
3. LES THERAPEUTIQUES DE LA DENT TEMPORAIRE……………………………………. 24
3.1. Extraction dentaire………………………………………………………………………… 24
3.2. Coiffage pulpaire…………………………………………………………………………… 24
3.3. Pulpotomie………………………….………………………………………………………… 25
3.4. Pulpectomie…………………………………………………………………………………… 25
4. LES THERAPEUTIQUES DE LA DENT PERMANENTE IMMATURE…………………. 25
5. LES MATERIAUX DE RESTAURATION………………………………………………………. 25
5.1. Amalgame dentaire………………………………………………………………………… 26
5.2. Biomatériaux adhésifs……………………………………………………………………… 26
CHAPITRE V : PREVENTION…………………………………………………………………………………. 28
1. DEFINITION………………………………………………………………………………………… 28
1.1. Prévention primaire………………………………………………………………………… 28
1.2. Prévention secondaire……………………………………………………………………… 28
1.3. Prévention tertiaire………………………………………………………………………….. 28
2. MOYENS………………………………………………………………………………………………. 28
2.1. Education pour la santé bucco-dentaire……………………………………………. 28
2.2. Visites systématiques et dépistages précoces……………………………………. 29
2.3. Prophylaxie par le fluor…………………………………………………………………… 29
2.4. Détartrage……………………………………………………………………………………… 32
2.5. Actes thérapeutiques à titre préventif………………………………………………… 32
2.6. Mainteneurs d’espace (ME)……………………………………………………………… 32
2.7. Couronnes préformées ou coiffes Pédodontiques préformées (CPP)……… 33
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE………………………………………………………………………
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODE………………………………………………………………… 35
CHAPITRE II : RESULTATS…………………………………………………………………………………… 37
CHAPITRE III : DISCUSSION - RECOMMANDATIONS. ………………………………………… 50
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………… 66
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………… 70
ANNEXES………………………………………………………………………………………………………………… 78
INTRODUCTION
L’Odontologie Pédiatrique (OP) en tant que discipline clinique est récente dans
le domaine de l’Odontologie.
C’est une matière qui a très rapidement évolué et qui continue son processus. En
Tout au début, l’Odontologie Pédiatrique alors appelée Pédodontie était strictement
réservée aux traitements exodontiques, c'est-à-dire que les dents temporaires
malades de l’enfant étaient simplement extraites.

Avec l’évolution des connaissances physiologiques de l’enfant et du rôle des


dents temporaires dans la croissance et le développement bucco-facial et général de
l’enfant, les traitements conservateurs ont, petit à petit, remplacé les traitements
exodontiques.
Aujourd’hui un des piliers essentiels de l’Odontologie Pédiatrique est la prévention et
l’interception.

Dans le cadre des enseignements cliniques pour la formation des étudiants en


chirurgie dentaire, le département d’Odontologie de la faculté de Médecine de
Pharmacie et d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
dispose, depuis les années 1970, d’une clinique d’Odontologie Pédiatrique.

Elle est destinée aux étudiants de 5ème année. Cette clinique a pour but de
les initier :

 d’une part aux techniques opératoires des différentes méthodes de soins chez
l’enfant ;

 d’autre part à la prévention en santé bucco-dentaire chez l’enfant.

L’Odontologie Pédiatrique est une partie intégrante des processus de


développement et de croissance de l’enfant, processus mouvants particulièrement
sensibles aux modifications biologiques et aux influences du milieu.
La pathologie et la thérapeutique sont elles aussi conditionnées par ces phénomènes.

1
En effet, même si nous avons à faire à des tissus jeunes doués de capacités
de réactions rapides, la pathologie peut mettre en danger la dentition définitive, donc
le développement oro-facial et général de l’enfant. Il en est de même de la
thérapeutique, si nous ne tenons pas compte de l’état de développement
physiologique de l’enfant.

Ainsi les buts de ce travail étaient :


 d’étudier la prise en charge bucco-dentaire de l’enfant en clinique
d’Odontologie Pédiatrique du département d’odontologie ;
 d’évaluer les thérapeutiques curatives et préventives dans la clinique ;
 de dégager des recommandations en vue d’améliorer la prise en charge
bucco-dentaire de l’enfant au sein de la clinique et la formation des étudiants
en Odontologie Pédiatrique.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté le plan suivant avec deux
parties :

- Dans la première partie, nous ferons des rappels sur l’organe dentaire de l’enfant
tant en ce qui concerne l’anatomo-physiologie, la pathologie et les traitements
curatifs et préventifs.

- Dans la seconde partie, nous avons mené une étude au niveau de la clinique
d’Odontologie Pédiatrique pour évaluer la prise en charge des jeunes patients par
les étudiants dans le but d’améliorer leurs objectifs de formation.

2
PREMIERE PARTIE :
RAPPELS

3
CHAPITRE I :
RAPPELS
ANATOMO–
PHYSIOLOGIQUES

4
L’homme comme la plupart des mammifères est diphyodonte, c’est à dire qu’il
présente deux dentitions successives. (1)

Il y a donc lieu de distinguer deux (2) générations dentaires, une temporaire


et une définitive qui constituent par ordre chronologique de formation :
- La denture temporaire composée uniquement par les dents temporaires et ce
jusqu’à l’âge de 6 ans ;
- La denture mixte caractérisée par la coexistence en cavité buccale des deux
générations et ce jusqu’à l’âge de 12 ans ;
- La denture définitive composée exclusivement des dents définitives et dont la
« mise en place » se termine par l’éruption et l’occlusion des dents de sagesse.

1. LA DENTURE TEMPORAIRE [1, 2]


Elle comprend 20 dents ; soit 5 dents par hémi-arcarde, dont deux incisives,
une canine et deux molaires.
La numération internationale des dents temporaires

Maxillaire
55 54 53 52 51 61 62 63 64 65
85 84 83 82 81 71 72 73 74 75

Mandibulaire

1.1. Caractéristiques anatomiques


1.1.1. Au niveau coronaire
En général, Les dents temporaires sont plus petites et plus globuleuses que les
dents permanentes. Les couronnes sont moins hautes.
Les faces proximales divergent plus vers la face occlusale. On observe des surfaces
de contact et non des points de contact. L’épaisseur de l’émail est plus faible.
Les tubuli dentinaires sont plus nombreuses et plus larges.

1.1.2. Au niveau pulpaire


La chambre pulpaire est proportionnellement plus volumineuse, les cornes
pulpaires sont plus proéminentes.

5
1.1.3. Au niveau radiculaire
Les racines sont proportionnellement plus longues et plus effilées.
Les axes radiculaires sont inclinés.

1.2. Physiologie de la dent temporaire [1, 3, 4]


1.2.1. La formation de la dent temporaire
Elle débute pendant la vie intra–utérine. La dent fait son éruption entre 6
mois et 30 mois.

1.2.2. La séquence d’éruption


Les dents mandibulaires précèdent le plus souvent les dents maxillaires à
l’exception des incisives latérales maxillaires qui précédent leurs homologues
mandibulaires. (Tableau I)

Tableau I : Séquence d’éruption des dents temporaires [4]

Incisive centrale mandibulaire 6 mois ½


Incisive centrale maxillaire 7 mois ½
Incisive latérale maxillaire 8 mois
Incisive latérale mandibulaire 7 mois
Premières molaires 12-16 mois
Canines 16-20 mois
Deuxièmes molaires 20-30 mois

1.2.3. Les stades physiologiques de la dent temporaire


Dés leur éruption dans la cavité buccale, les dents temporaires passent par 3
stades physiologiques.

1.2.3.1. Stade de croissance et de développement


Il s’étend entre 1 an et 1 an et demi. Anatomiquement, les racines n’ont pas
terminé leur édification. Pendant ce stade, la dent temporaire possède une
vascularisation importante et un fort potentiel de réparation cellulaire. Les
thérapeutiques seront toutes orientées vers la conservation de la vitalité pulpaire.

6
1.2.3.2. Stade de maturation et de stabilité
Compris entre la fin de l’édification radiculaire et le début de la résorption
physiologique. Il s’étend sur 3 ans plus ou moins 6 mois.
Pendant cette période, la réparation est encore possible. La thérapeutique sera
orientée vers la conservation de la dent.

1.2.3.3. Stade de résorption


On la situe entre le début de la résorption radiculaire et l’exfoliation de la
couronne (chute de la couronne). Durant cette phase, la pulpe montre un état
inflammatoire.

Tableau II : La résorption des dents temporaires [1, 3, 4]

Dents Eruption Edification Résorption Remplacement


Radiculaire
Inc. centrales 6-9 mois 2 ans 4 ans 7 ans maxil.
6 ans mand.
Inc. latérales 7-10 mois 2 ans ½ 5 ans 8 ans maxil.
7 ans mand.
Canines 16-20 mois 3 ans 8 ans 11 ans maxil.
8 ans mand.
1re molaire 12-16 mois 3 ans 6 ans 10 ans

2e molaire 23-30 mois 4 ans 7 ans 11 ans

1.3. Le rôle des dents temporaires


• elles préparent le bol alimentaire et permettent de passer d’une
alimentation liquide à une alimentation solide ;
• elles maintiennent l’espace pour la bonne évolution des germes des dents
permanentes qu’elles protégent aussi ;

• elles participent à la croissance des arcades et à la croissance faciale ;


• elles permettent l’apprentissage d’une phonation correcte ;
• elles jouent un rôle esthétique ayant une incidence individuelle ;
familiale et sociale importante .

7
2. LA DENTURE PERMANENTE (1)
Elle comprend 32 dents, soit 8 par hémi-arcade dont 2 incisives, une canine, 2
prémolaires et 3 molaires. La numération internationale est la suivante :

Maxillaire
18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28
48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38

Mandibulaire

Lorsque les dents permanentes font leur éruption dans la cavité buccale, leurs
structures coronaires et radiculaires sont immatures :
• les tubuli dentinaires sont plus larges et donc plus perméables
• la racine est incomplètement édifiée ;
• la cavité pulpaire est plus volumineuse ;
• la pulpe possède un grand pouvoir de régénération.

Bien que l’amélogenèse soit terminée, la maturation post-éruptive se fait


progressivement.
Le ligament alvéolo-dentaire est également immature et plus lâche.

3. LE PARODONTE [1, 3, 5]
3.1. Anatomie du parodonte
3.1.1. La gencive
Par comparaison avec le parodonte de la dent permanente, en denture
temporaire ou mixte :
- L’espace inter-dentaire est occupé complètement par la gencive ;
- La gencive est d’un rouge plus accentué en raison de sa vascularisation
plus importante et de la minceur de son épithélium moins kératinisé ;
- Le granité moins marqué que chez l’adulte n’apparaît qu’après l’âge de
2 ans ;
- La consistance est plus souple et le rebord gingival libre est plus épais et
arrondi.

8
3.1.2. Le ligament alvéolo-dentaire
La largeur de l’espace desmodontal est plus grande avec des faisceaux de
fibres collagènes moins nombreuses et une vascularisation importante. Le ligament
alvéolo-dentaire immature est plus lâche.

3.1.3. L’os alvéolaire


Au niveau osseux, la lamina dura est plus mince, la minéralisation moins
dense et les trabéculations moins nombreuses.

3.1.4. Le cément
Le cément est moins dense et plus mince.

3.2. Physiologie du parodonte


Ses caractéristiques anatomiques font que le parodonte de la dent temporaire
résiste peu aux traumatismes, aux infections et inflammations d’origine buccale ou
dentaire.

→ Nous notons des modifications gingivales au cours de l’éruption des dents :


tuméfaction localisée de la muqueuse avec une gencive rouge et œdèmatiée.

→ La résorption se fait par étapes successives, alternées avec des périodes de


stabilité et même d’ankylose pendant lesquelles de nouvelles fibres intermédiaires et
du nouveau cément se forment temporairement.

→ La plaque bactérienne est très discrète chez l’enfant en denture temporaire en


raison de la composante de la salive moins riche en sels minéraux.
La présence de plaque bactérienne augmente considérablement en denture mixte et
correspond à l’apparition des affections gingivales.
Le tartre est rarement observé en denture temporaire ou mixte. Il est présent chez :

- 5% des enfants avant 4ans ;

- 15% des enfants entre 4 à 12ans.

9
CHAPITRE II :
PATHOLOGIES
BUCCO-DENTAIRES
DE L’ENFANT

10
1. LA CARIE DENTAIRE CHEZ L’ENFANT [1, 3, 6, 7]
La carie dentaire aujourd’hui classée avec les parodontopathies comme 4ième
fléau mondial par l’ Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) après les maladies
cardio-vasculaires, le cancer et le SIDA, est aussi vieille que le monde.
Et depuis plus d’un siècle on s’intéresse à son étiologie, sa pathogénie, et sa
prévention.

1.1. Définition

L'O.M.S a défini la carie dentaire comme étant « un processus pathologique


localisé, d'origine externe, apparaissant après l'éruption, qui s'accompagne d'un
ramollissement des tissus durs et évoluant vers la formation d'une cavité »

Aujourd’hui, il est accepté et démontré que la carie dentaire est une pathologie
multifactorielle.

1.2. Etiopathogénie [7, 8, 9, 10]


Les microorganismes pathogènes de la flore buccale, lors de leur métabolisme,
produisent des acides organiques. Ces bactéries se nourrissent d’hydrates de carbone
fermentescibles provenant de l’alimentation normale de l’homme. Ces acides
organiques, à la suite de la baisse du PH de la plaque, diffusent à travers l’émail et
dissolvent les éléments minéraux de ce dernier. Si le processus de déminéralisation
ainsi entamé ne s’arrête pas, il mène à la cavitation : c’est la carie dentaire
cliniquement observable.

A travers le processus, on voit qu’il y’a une trilogie essentielle pour la survenue
de la carie. Cette trilogie comprend :
• Les hydrates de carbone fermentescibles ;
• Les bactéries pathogènes ;
• La susceptibilité individuelle.

D’où le fameux schéma de KEYES (1960), même si depuis 1987 KÖENIG a


introduit un 4e facteur : le temps. (Figure 1).

11
Depuis 1960, on sait que la carie dentaire est une maladie infectieuse
transmissible (KEYES 1960). Et comme nous l’avons vu ci-dessus, pour qu’il y ait
carie de l’émail il faut :

• Des hydrates de carbone fermentescibles ;

• Des bactéries pathogènes de la plaque dentaire productrices d’acides


organiques à partir des hydrates de carbone ;

• Un émail susceptible ;

• Toute cette interaction doit se situer dans le temps et avec une certaine
fréquence (Figure 1).

Figure 1 : Facteurs étiologiques de la carie (7).

12
1.3. Formes cliniques
La carie dentaire chez l’enfant revêt plusieurs aspects.

1.3.1. Les Formes courantes [3, 6, 11, 12]


1.3.1.1. La carie évolutive
Elle siége au niveau des faces proximales des molaires et au niveau des sillons
anfractueux. Malgré un aspect peu étendu, elle se propage rapidement en
profondeur jusqu’à la pulpe dentaire. Dans la majorité des cas, l’évolution se fait vers
une nécrose pulpaire. Au début de la lésion, la dent garde une coloration normale,
les tissus cariés sont ramollis, la sensibilité dentinaire est perceptible. La mise à nu
d’une corne pulpaire sera fréquente, particulièrement au niveau de la première
molaire temporaire.

1.3.1.2. La carie arrêtée


Elle siége sur les faces occlusales des molaires ainsi que les faces vestibulaires
et proximales des incisives et canines. Son évolution lente et uniforme, répartie en
surface, permet d’observer cliniquement et radiologiquement une dentine
réactionnelle.
La coloration du tissu dentinaire est caractéristique allant du brun clair au noir. Celui-
ci se révèle de texture dure et insensible à l’exploration de la sonde.

1.3.2. Les formes complexes [13, 14, 15, 16]


Ces polycaries s’étendent rapidement en surface et en profondeur, au niveau
de toutes les dents. La dentine pathologique est importante, ne laissant subsister
que peu de dentine saine. Le processus carieux non contrôlé s’étend à toute
circonférence de la dent et conduit à l’effritement coronaire. Ces grands
délabrements sont tés inesthétiques et il ne reste souvent en bouche que des petits
moignons de couronnes noirâtres. Parfois on y associe des complications
pulpoparodontales (abcès paruliques) et d’importantes douleurs. Plusieurs termes ont
été proposés pour définir ces affections : « caries du biberon », « syndrome du
biberon », « carie de la nuit », « polycaries du jeune enfant ».

13
C’est ainsi qu’une conférence tenue en septembre 1994 à Atlanta, aux USA
par le centre de contrôle et de prévention des maladies [The Center for Disease
Control and Prevention (CDC)] a recommandé l’usage d’un terme moins spécifique
tel que les « caries précoces de l’enfant » (16).

2. LES PARODONTOPATHIES [3, 5, 17, 18, 19]


Après CHAPUT en 1967 (17), FOUREL en 1973 (18), un World Worksohp en
1989 (19) a insisté sur une classification des parodontopathies et l’on distingue deux
grandes entités :
- les gingivopathies qui sont des atteintes réversibles du parodonte superficiel très
largement répandues chez l’enfant ;
- les parodontites qui sont des atteintes irréversibles mais curables qui associent
l’atteinte gingivale à des atteintes des constituants du parodonte profond.

2.1. Etiologie [3, 12, 18, 20]


2.1.1. Les causes locales
 La première cause est la plaque dentaire au sein de la quelle pullulent des
bactéries et leurs toxines de sécrétion qui provoquent l’inflammation gingivale
entraînant une gingivite initiale ;
 C’est sur la plaque que le tartre va pouvoir se fixer. Le tartre s’accumule
également dans les poches, irritant aussi le bord gingival et aggravant la
gingivite ;
 Le tassement et la stagnation des débris alimentaires entre les dents
provoquent aussi une irritation qui entraîne l’inflammation gingivale ;
 La perte prématurée d’une dent, si elle n’est pas compensée par la pose d’un
mainteneur d’espace, peut entraîner des déplacements des dents voisines.
Il en résulte des espaces dans lesquels se tassent et stagnent des débris
alimentaires ;
 Les obturations débordant la cavité qu’elles comblent, ou des couronnes
débordant les dents qu’elles coiffent, ou présentant des bords aigus ou non
polis, peuvent aussi constituer des irritants pour les tissus du parodonte.

14
2.1.2. Les causes générales
La constitution de l’enfant et son état de santé influent sur ses possibilités de
défense et de régénération.
De même son alimentation, son mode de respiration, l’état physiopathologique de sa
denture (bruxisme) et ses habitudes néfastes (persistance du mode de déglutition
infantile, succion digitale, morsure et succion des lèvres) peuvent représenter autant
de causes favorisant la destruction progressive des tissus de soutien.

2.2. Formes cliniques [3, 11, 12, 20]


2.2.1. Les gingivopathies
2.2.1.1. La gingivite marginale chronique
C’est le type de transformation gingivale le plus répandu au cours de
l’enfance. La gencive présente tous les changements de couleur, de taille, de
consistance et de texture caractéristiques d’une inflammation chronique.
Une coloration rouge vive de la surface accompagne souvent les transformations
chroniques sous-jacentes.

2.2.1.2. L’hypertrophie gingivale du


développement
Elle est provoquée par l’inflammation qui s’ajoute à la proéminence normale de
la gencive au stade d’éruption des dents.

2.2.1.3. La gingivite sévère


Elle est associée à l’accumulation d’irritants et à la rétention alimentaire autour
des dents en malposition.
2.2.1.4. La récession gingivale localisée
Elle se produit en général sur les dents en position vestibulaire ou sur celles
qui subissent une rotation ou une inclinaison.

2.2.1.5. La gingivo-stomatite herpétique aiguë


Très répandue au cours de l’enfance, sa manifestation est souvent une
séquelle d’une infection des voies respiratoires supérieures.

15
2.2.1.6. La moniliase (muguet)
C’est une mycose buccale provoquée par le champignon candida albicans ;
elle est généralement aiguë, mais peut être aussi chronique.

2.2.1.7. La gingivite ulcéro-Nécrotique aiguë


C’est une ulcération avec décapitation des papilles inter dentaires.
Son indice est peu élevé pendant l’enfance.

2.2.2. Les parodontites


Elles sont peu fréquentes chez l’enfant. On en décrit une forme chez
l’adolescent habituellement appelée parodontolyse aiguë juvénile.
Elle existe sous 2 formes :
- La forme localisée est plus fréquente chez l’adolescent. Elle se caractérise
par la formation de poches et une destruction osseuse localisée
essentiellement aux incisives et aux premières molaires ;
- La forme généralisée, qui s’exprime à un âge plus avancé, est plus difficile
à guérir ; elle est souvent le point de départ d’une parodontite à
progression rapide chez le jeune adulte.

3. LES TRAUMATISMES [21, 22, 23]


En odontologie Pédiatrique, les traumatismes constituent avec les infections
dentaires les vraies urgences de par les complications possibles qu’ils font peser sur
le devenir de la dentition de l’enfant. Aussi bien dans le cas de l’infection que du
traumatisme en particulier, l’atteinte des dents temporaires constitue une réelle
menace pour les germes des dents permanentes successionnelles et ce, à cause de
la proximité anatomique des apex des dents temporaires aux dits germes.
La sévérité de la lésion subie par le germe de la dent permanente sous jascente est
fonction du type de traumatisme de la dent temporaire (subluxation, intrusion) et du
stade de développement du germe.

16
3.1. Etiologie
Les étiologies sont multiples :
- chutes des tous jeunes enfants pendant l’apprentissage de la marche,
- jeux dans la cours de récréation,
- accident de vélo, de route,
- pratique du sport,
- incoordination motrice,
- sévices corporels,
Un facteur prédisposant est l’«overjet » accentué.

3.2. Classification (23)


De nombreuses classifications des lésions dentaires ont été émises, celle de
ANDREASON (1972) basée sur le système adopté par l’OMS dans sa classification des
maladies concernant la dentisterie et la stomatologie (1969) est la suivante :

→ Traumatisme des tissus dentaires durs et de la pulpe


- fêlure coronaire : fracture incomplète de l’émail ;
- fracture coronaire non compliquée : fracture intéressant l’émail seul ou
l’émail et la dentine sans exposition pulpaire ;
- fracture coronaire avec exposition pulpaire ;
- fracture corono-radiculaire non compliquée : concernant l’émail, la dentine
et le cément sans exposition pulpaire ;
- fracture corono-radiculaire compliquée : concernant l’émail, la
dentine et le cément et exposant la pulpe ;
- fracture radiculaire: concernant la dentine, la pulpe, le cément.

→ Lésion des tissus parodontaux


- Contusion : lésion des structures de soutien de la dent sans mobilité
anormale ;
- Subluxation : lésion des structures de soutien de la dent avec mobilité
anormale ;
- Luxation avec égression : déplacement partiel de la dent ;

17
- Luxation latérale : déplacement de la dent dans une direction autre
qu’axiale associée à une fracture alvéolaire ;
- Luxation avec ingression : déplacement de la dent dans l’os alvéolaire ;
- Avulsion : expulsion totale de la dent hors de son alvéole.

4. LES HABITUDES NEFASTES [3, 24, 25]


La carie dentaire et les parodontopathies ne sont pas les seules perturbations
que subit le système bucco-dentaire. Nous avons d’autres facteurs défavorables
aboutissant à des malformations et malpositions des maxillaires et des dents.

4.1. Persistance du mode de déglutition infantile


Si pour des raisons diverses, l’enfant continue à interposer sa langue à chaque
mouvement de déglutition, les dents subiront la forte pression de cette puissante
masse musculaire et resteront en inocclusion. Il se produit une béance qui peut
intéresser les incisives et les canines ou les molaires.

4.2. Succion digitale


Elle est la plus fréquente des mauvaises habitudes. La succion du pouce
pérennise la déglutition-succion. C’est en cela qu’elle constitue un risque.

4.3. Morsure et succion des lèvres


Comme dans le cas de la succion digitale, la morsure et succion labiale ne
causent pas d’anomalies dento–faciales, mais elles maintiennent des malocclusions
déjà installées.

5. LES ANOMALIES DENTAIRES [7, 24, 25]


Les anomalies de nombre, de forme ou de structure des tissus dentaires sont
des anomalies congénitales, existant dés le début de la première ou deuxième
dentition.

18
5.1. Malposition dentaire
 L'anomalie de position peut se faire essentiellement dans le sens :
- Sagittal : vers le dehors (vestibulo – version) en dedans (palato – version)
pour les dents maxillaires, (linguo – version pour les dents mandibulaires) ;

- Vertical : par rapport au plan d’occlusion au-dessus (égression) en dessous


(ingression).

 L’encombrement dentaire, (dysharmonies dento-maxilliaires) est très


fréquent ; c’est une discordance entre la largeur des dents définitives et la
longueur de l’arcade dentaire.

5.2. Anomalies d’éruption


Il s’agit d’une précocité ou d’un retard d’éruption localisée à une dent ou
affectant l’ensemble de la denture.
Elles sont souvent liées à des pathologies générales telle que la trisomie 21.

5.2.1. Eruption précoce


Il y’a éruption de la première dent avant le cinquième mois. Elle peut même
être présente à la naissance.

5.2.2. Eruption retardée


Elle se définit par l’éruption de la première dent après le douzième mois.

5.3. Anomalies de nombre


Elles sont souvent en relation avec des pathologies systémiques.

5.3.1. Agénésie
L’agénésie est le défaut de développement d’un tissu ou d’un organe par
absence de maturation ou manque de son ébauche embryonnaire.

19
Elle touche beaucoup plus souvent les dents permanentes que les temporaires. Elle
concerne deux ou plusieurs dents et est souvent symétrique sur la même arcade en
touchant de préférence les dents de « fin de série » :
- l’incisive latérale ;

- la seconde prémolaire ;

- la troisième molaire permanente.

5.3.2. Anodontie
C’est l’agénésie complète, elle est exceptionnelle.

5.3.3. Oligodontie
C’est une réduction du nombre des dents.

5.3.4. Dents surnuméraires


L’anomalie caractérisée par un nombre de dents supérieur à la normale est
une affection plus rare.
Elle se manifeste principalement en denture permanente. Les dents surnuméraires
s’observent dans tous les secteurs de l’arcade, mais sont souvent médianes.
Dans la majorité des cas, elles sont dysmorphiques, conoïdes et reste incluses.

5.4. Anomalies de forme


5.4.1. Dilacération corono-radiculaire
Elle est caractérisée par le non–alignement de la racine par rapport à l’axe de
la couronne.
5.4.2. Taurodontisme
C’est une malformation radiculaire particulière : la couronne semble s’être
développée au dépend de la racine et la chambre pulpaire se prolonge profondément
dans les racines avant de se diviser en canaux très courts vers les apex.

5.4.3. Fusion
C’est l’union avec interpénétration tissulaire de deux ou plusieurs germes
dentaires normaux.

20
On peut observer :
- des fusions coronaires ;

- des fusions radiculaires ;

- des fusions dentaires.

5.4.4. Gémination
C’est la tentative d’un germe de se diviser. Elle est souvent abortive et ne se
signale que par une simple encoche du bord incisif.
Elle peut cependant être totale, on peut parler dans ces cas de « dents jumelles ».

5.4.5. Dent invaginée ou « dens. in dente »


C’est une anomalie d’organogenèse. La dent la plus souvent concernée est
l’incisive latérale supérieure.
L’invagination débute au niveau du point cingulaire et peut s’étendre dans toutes les
structures pulpo-radiculaires jusqu’à atteindre le foramen apical.

5.4.6. Incisives conoïdes


Elles sont aussi appelées dent en « grain de riz »

5.5. Anomalies de structures


5.5.1. Amélogenèse imparfaite
Altération de l’émail qui intéresse toutes les dents.
Elle peut revêtir 2 formes cliniques :

- une imperfection quantitative de l’émail qui est due à une insuffisance de matrice
adamantine au cours de l’amélogenèse ;

- une anomalie qualitative due à une perturbation de la minéralisation.

21
5.5.2. Dentinogenèse imparfaite
Appelée aussi « dysplasie de Capdepont » ou « dentine opalescente brune
héréditaire », l’affection peut faire croire à une atteinte de l‘émail, car celui-ci, mal
soutenu par la dentine, se fracture ou s’abrase très rapidement, pour aboutir à une
destruction rapide de toute la couronne.
Les dents des deux dentures sont atteintes et présentent une coloration brune ou
gris bleuâtre opalescente.

5.5.3. Fluorose dentaire


Cette affection aussi appelée « darmous » au Maroc et « Dents de Kaolack »
au Sénégal est liée à l’absorption de fluor en trop grande quantité au moment de la
minéralisation des dents .C’ est une anomalie de structure acquise.
Elle est endémique dans les régions où le fluor se retrouve à des doses toxiques
dans l’eau de boisson, les végétaux, les sols et l’air. Les dents de couleur jaunâtre,
présentent des tâches laiteuses et crayeuses.

5.5.4. Dyschromie
Les anomalies de teinte s’observent sur les dents temporaires et permanentes.
Selon leur étiologie, elles atteignent toutes les dents ou seulement une ou plusieurs
dents.

5.6. Anomalies de volume


5.6.1. Macrodontie
Elle concerne les dents de grandes tailles.

5.6.2. Microdontie
Elle correspond à des dents de petites tailles.

22
CHAPITRE III :
EPIDEMIOLOGIE
DES PATHOLOGIES
BUCCO-DENTAIRES
DE L’ENFANT

23
1. LA CARIE DENTAIRE [26, 27, 28, 29]
La majorité des études de ces 20 ou 30 dernières années, révèlent une
diminution de la prévalence des caries ainsi que des changements dans la nature des
surfaces atteintes par le processus carieux [diminution de la nature des surfaces
atteintes par rapport aux surfaces occlusales (puits et fissures)]. Cette diminution de
l’atteinte carieuse s’observe aussi bien dans les pays où l’eau de boisson est fluorée
que dans les pays industrialisés où cette dernière n’est pas fluorée. (26)

La tendance dans les pays industrialisés montre un déclin des résultats


de l’indice des dents cariées, absentes ou obturées (CAO) depuis 1967, bien que le
taux absolu de cet indice reste élevé dans certains pays. Vers l’âge de 4 ans, les
incidences de ces affections varient d’un auteur à l’autre en fonction des études.
C’est ainsi par exemple que les enfants Japonais âgés de 4 ans avaient en moyenne
un indice CAO de 5,7. Tandis que celui des enfants Finlandais âgés de 4 ans était de
0,6. (26)

Déjà à partir de la seconde année de la vie, le jeune enfant peut être atteint
par la carie.
Plusieurs d’entre eux présentent au moins une dent temporaire cariée.

BESOMBE (France, 1965) rapporte qu’à 3 ans, 50% d’enfants ont 3 caries. A
4ans, 60% présentent 4 caries. A 5 ans, 75% ont 5 caries et à 6 ans 90%
présentent 6 caries. A 12ans, la proportion d’enfant sans caries varie de 16,5% avec
un CAO à 3,08. (27)
En Suède, la prévalence des caries précoces de l’enfant varie de 0,5% dans la
première année de la vie à 30% durant la troisième année de la vie. (27)

Par ailleurs, il ressort actuellement qu’une chute significative de la prévalence


de la carie est observée dans les pays occidentaux avec un programme de
prévention.

24
Cette baisse varie de 30% à 50% (26). Au Sénégal, des études épidémiologiques
sur la santé bucco-dentaire de populations infantiles ont montré, dans la région de
Dakar, que 37,4% des enfants étaient porteurs de caries en zone urbaine, 23,1% en
zone suburbaine et 13,8% en zone rurale (28).

Ces mêmes études épidémiologiques ont montré que la carie dentaire est un
véritable problème de santé chez l’enfant sénégalais et qu’aucun groupe ou type de
dent n’est épargné par la maladie. La prévalence de ces caries est de 42,5 chez
l’enfant. Nous retenons cette même tendance à l’intérieur du pays car des études
menées dans la région de Ziguinchor ont montré que des enfants d’âge préscolaire
ont une histoire naturelle avec un C A O moyen de 2,47 (28).

Et actuellement les études de LO et al. (2001) ont montré une prévalence de


82,09% avec un CAO de 3,92 (29).

2. LES TRAUMATISMES [22, 30, 31, 32, 33]


En Odontologie Pédiatrique, les traumatismes constituent avec les infections
dentaires les vraies urgences de par les complications possibles qu’ils font peser sur
le devenir de la dentition de l’enfant. (22)

La plupart des traumatismes des dents temporaires interviennent quand


l’enfant commence à marcher. Tous ces traumatismes sont souvent dus à
l’incoordination motrice du mouvement [30, 31]. L’apprentissage aux jeux est aussi
un facteur de traumatisme. De même, les enfants handicapés mentaux subissent
souvent des traumatismes dentaires. Les dents les plus fréquemment atteintes sont
les incisives centrales maxillaires dans 95 % des cas (31).

Selon BERY et al., l’ordre de fréquence décroissante se présente ainsi (32) :


- Incisive centrale supérieure 63%,
- Incisive latérale supérieure 17%,
- Incisive inférieure 11,5%,
- Autres dents 8,5%,

25
BERY note que les garçons sont 2 fois plus touchés que les filles et que la
fréquence des traumatismes des dents temporaires présente un pic maximum aux
alentours de 4 – 5ans (32).
Pour les dents définitives, le pic se situe vers 8 - 11ans. Les lésions les plus souvent
observées sont les sub-luxations et les luxations, soit 21 % des cas. Les fractures
dentaires sont observées dans 14 % des cas. C’est dire que les dents temporaires
sont plus souvent luxées que fracturées à cause de la plasticité de l’os alvéolaire et
de la relative faiblesse du ligament alvéolaire. L’enfant de moins de 2,5 ans subit
souvent des avulsions et des intrusions. En effet, le vecteur traumatique est
généralement vertical et c’est le menton qui est souvent atteint. Les fractures
coronaires, les ébranlements, les sub-luxations et les luxations latérales et extrusives
surviennent surtout après 2 ans (31).

Dans une précédente étude, YAM et al, montrent qu’à Dakar, 51% des cas de
demandes de restaurations sont constitués par les traumatismes et que 8,47 % des
cas totaux de traumatismes intéressent des enfants âgés de 1 à 5 ans. Une étude
rétrospective sur dossiers d’enfants étant consultés dans nos cliniques de
pédodontie-orthodontie et à l’hôpital Enfant Albert Royer (HEAR) de janvier 1991 à
décembre 1992 a montré que les traumatismes dentaires représentent 77 sur 151
patients soit 50,99%. (33)

Les fractures coronaires non compliquées prédominent en denture


permanente, alors qu’en denture temporaire les luxations et avulsions sont plus
fréquentes. (22)

3. LES PARODONTOPATHIES [20, 34, 35, 36, 37, 38, 39]


Les parodontopathies ou maladies parodontales sont avec la carie, les
affections principales des tissus dentaires. On estime à 60 ou 80% le taux des
enfants atteints de parodontopathies.

26
→ L’atteinte gingivale
Selon GLICKMAN I., à 15 ans on observe 80% de gingivites (20). IDE trouve que
42,9% ont une gingivite légère, 20,9% une gingivite modérée et 1,5% une gingivite
sévère soit au total 65,3% de gingivites cliniquement décelables chez les élèves de 6
à 14 ans (34). La société Tunisienne de pédodontie-prévention fait état de 50% des
cas augmentant avec l’âge soit 36% chez les 6 ans et 61,6% chez les 12 ans (35).
Bernard R. nous fait état de 94,2% de garçons et 89,42% de filles âgés de 3 à 15
ans présentant une inflammation gingivale (36).

→ Les lésions du parodonte profond


Ce sont des affections très rares chez l’enfant. La société Tunisienne de pédodontie –
prévention fait état de 2 enfants sur 100 avec des signes de parodontopathie (35).
Au Sénégal, ASSANE A. faisant une étude sur les malades de la clinique de
pédodontie de l’IOS de Dakar, trouve 11 cas de parodontites sur 385 enfants soit
2,8% (37).
DIALLO et MOREAU trouvent 1% de parodontite juvénile (38).
NGOM M. D. N. montre 27,5% de sujets ayant des affections parodontales
rencontrés à la clinique de parodontologie de Dakar (39).

4. LES ANOMALIES DENTAIRES


Au Sénégal les résultats de DIEYE révèlent que (28,8%) ont une demande
en soins orthodontiques (40).

Dans une étude récente réalisée chez un échantillon randomisé de 374


enfants Tanzaniens âgés de 9 à 18 ans, MUGONZIBWA et al. ont trouvé une
demande en soins orthodontiques de 38%(41). LUPA et al. ont rapporté une
prévalence de besoin de traitement de 35,3% chez les enfants Lituaniens âgés de 12
à 13 ans(42).

27
CHAPITRE IV :
THERAPEUTIQUES

28
1. L’ABORD PSYCHOLOGIQUE (11)
Dés le premier contact avec le jeune patient, une prise en charge
psychologique est nécessaire.

2. LES TRAITEMENTS D’URGENCE [6, 11, 43]


2.1. Traitement général de la douleur
Il consiste à administrer des analgésiques. L’analgésie est un acte essentiel
chez l’enfant. Le mode d’administration doit être simple. La voie orale est privilégiée,
mais il ne faut pas négliger la voie rectale, assez efficace chez l’enfant.

2.2. Traitement de l’infection


En plus de l’acte local (ouverture de la chambre pulpaire et drainage, incision
de la collection), ou extraction, on prescrira des antibiotiques.

3. LES THERAPEUTIQUES DE LA DENT TEMPORAIRE [11, 43, 44]


Le choix thérapeutique est déterminé impérativement en fonction de quatre
facteurs indissociables :
- L’état général de l’enfant ;
- La pathologie de la dent temporaire ;
- Le stade physiologique de la dent temporaire ;
- La coopération du patient.

3.1. Extraction dentaire (43)


Cet acte radical ne se résume pas à une simple avulsion. Les répercussions
sont nombreuses et d’aspects très différents : psychologiques, fonctionnelles,
physiologiques.
Ces extractions peuvent être curatives ou préventives.

3.2. Coiffage pulpaire (44)


Il s’agit de faire une exérèse de la dentine infectée et à apposer au contact de
la dentine affectée (déminéralisée) un matériau biocompatible comme fond de cavité
suivi d’une obturation immédiate avec un matériau définitif.

29
Il a pour but d’induire la reminéralisation de la dentine affectée, et donc la formation
de dentine secondaire, de l’assainir, afin de maintenir la vitalité pulpaire.

3.3. Pulpotomie ou amputation de la pulpe camérale [11, 44]


Il s’agit de faire une amputation chirurgicale de la pulpe coronaire affectée de
la dent et à poser au contact de la plaie pulpaire un matériau biocompatible pour
permettre le maintien de la vitalité de la pulpe radiculaire restante.

3.4. Pulpectomie [11, 44]


Elle consiste en l’éviction aussi complète que possible du parenchyme de la
pulpe coronaire et radiculaire, vitale ou nécrosée et à procéder à l’obturation
canalaire avec une pâte résorbable pour permettre le maintien de la dent sur
l’arcade.

4. LES THERAPEUTIQUES DE LA
DENT PERMANENTE IMMATURE (DPI) (11)
Les traumatismes ou les caries des DPI peuvent perturber ou arrêter leur
formation radiculaire terminale.
Les thérapeutiques visent à obtenir un achèvement de la formation radiculaire aussi
proche que possible de la formation physiologique.

La conservation partielle ou totale au moins temporaire de la pulpe caractérise


les techniques d’apexogénèse. Quant à l’apexification, elle concerne les dents à pulpe
mortifiée et à pour but de fermer l’apex et de maintenir la dent sur l’arcade.

5. LES MATERIAUX DE RESTAURATION [3, 11, 45, 46, 47, 48, 49]
Nous distinguons 2 types de matériaux : l’amalgame et les biomatériaux
adhésifs.

30
5.1. Amalgame dentaire [3, 11, 45]
C’est un matériau constitué d’alliages dans lequel l’un des constituants est un
liquide appelé mercure. Ce dernier peut être allié à d’autres métaux (argent, étain,
cuivre, zinc) se trouvant à l’état solide. Sa facilité de manipulation et son faible coût
sont des arguments supplémentaires plaidant en sa faveur.

Il est recommandé pour les classes I de Black des dents temporaires et


permanentes, les classes II, V, de Black, des molaires et prémolaires permanentes.
Cependant, il nécessite une préparation de cavité plus mutilante pour la dent. A
cause de ce facteur plus délabrant et de son aspect inesthétique, son champ
d’indication sera dans la mesure du possible limité.

5.2. Biomatériaux adhésifs


5.2.1. Les ciments verres-ionomères (CVI) (48)
Ces matériaux se caractérisent par une réaction acide – base, un caractère
auto – adhésif aux tissus dentaires, un coefficient de dilatométrie thermique proche
de celui de ces mêmes tissus et un caractère bioactif par relargage de fluor. Leurs
faibles propriétés esthétiques et mécaniques limitent leur usage. Si les ciments
traditionnels conventionnels ne sont pas recommandés chez l’enfant, certaines
améliorations ont conduit à l’apparition de nouveaux matériaux :
- CVI à haute densité de charge condensable ;
- CVI hybrides photopolymérisables.

Quelle que soit l’amélioration, leurs performances restent limitées ; ils peuvent
avoir cependant quelques indications chez l’enfant :
- dans les restaurations occlusales et cervicales en denture temporaire ;
- dans les restaurations proximales de faible volume ;
- les patients à haut risque carieux en denture temporaire;
- dans tous les cas d’obturation préventive de classe I (sous amalgame ou
composite) sur dents temporaires et permanentes.

La durée de vie est très limitée (moins de 3 ans) avec une qualité mécanique
très faible. Ils sont utilisés dans les petites restaurations uniquement.

31
5.2.2. Les composites (49)
Ces biomatériaux d’obturation sont constitués d’une matrice organique de
polymères contenant des groupements polyacides. Leur réaction de prise est
obtenue par photo polymérisation et nécessite l’emploi d’un système adhésif car ils
ne possèdent pas de potentiel d’adhésif propre.

L’élargissement de la gamme de viscosité des composites a permis l’apparition

d’autres types de matériaux : les composites fluides et les composites compactables.

Ils trouvent leurs indications dans :

- les obturations préventives avec ouverture des puits et fissures ;

- les lésions cervicales et caries débordantes sur les faces occlusales des

dents temporaires ;

- les restaurations par tunnellisation pour de petites lésions carieuses

proximales sur dents permanentes ;

- les restaurations esthétiques du secteur antérieur.

32
CHAPITRE V :
PREVENTION

33
1. DEFINITION (3)
C’est l’ensemble des interventions permettant de maintenir l’individu en bonne
santé, ou d’empêcher la progression de la maladie. La prévention débute avec la
santé et cherche à la préserver en utilisant les méthodes les plus simples et les plus
faciles à appliquer de façon universelle. Elle peut être envisagée sous trois formes :

1.1. Prévention primaire


« Prévention indirecte » mise en oeuvre par les Etats, organismes sociaux ou
professionnels, collectivités agissant par l’information et l’éducation. Elle a pour but
d’éviter l’apparition de la maladie par des conseils d’hygiène, et de diététique.

Elle est aussi « prévention directe » lorsqu’elle favorise la minéralisation des


tissus durs par fluoration des eaux ou lorsqu’elle agit en réglementant l’usage des
sucres cariogènes.

1.2. Prévention secondaire


Elle consiste essentiellement en un dépistage précoce et une interception à la
fois des affections carieuses et des troubles de formation héréditaire ou acquise,
susceptibles de constituer un terrain de prédilection pour le développement de la
carie.

1.3. Prévention tertiaire


Elle a pour but de mettre tout en oeuvre pour » éviter les récidives de caries »
par la réalisation de thérapeutiques de qualité essayant toujours d’être efficace à
long terme ainsi que par une interception permanente : contrôles réguliers de la
cavité buccale, rappels des habitudes d’hygiène et de diététique.

2. MOYENS DE PREVENTION [12, 50]


2.1. L’éducation pour la santé bucco-dentaire
L’éducation pour la santé bucco-dentaire doit passer par l’apprentissage des
bienfaits de l’hygiène, à l’enfant et à ses parents :

34
2.1.1. L’hygiène alimentaire
Le rôle du chirurgien dentiste sera d’expliquer aux parents l’importance d’un
bon régime alimentaire, afin d’éviter les caries dentaires et les parodontopathies.

2.1.2. L’hygiène bucco-dentaire


Il est indispensable pour le patient d’adopter les règles d’hygiène, permettant
d’éviter l’accumulation de la plaque. Le moyen le plus sûr et le plus efficace est
représenté par le brossage, accompagné d’une bonne technique de brossage.

2.2. Visites systématiques et dépistages précoces


Etant donné la rapidité de l’évolution de la carie dentaire chez l’enfant, un
dépistage précoce est indispensable. Il faut des contrôles réguliers par le chirurgien –
dentiste qui évaluera le risque carieux de l’enfant. Ces contrôles doivent être
effectués même en absence de signes de douleur, deux fois par an, dés l’age de 2
ans et tout au long de la vie.

2.3. Prophylaxie par le fluor [12, 49, 50, 51]


Le fluor, halogène électronégatif de symbole F reste incontestablement le seul
élément qui a fait ses preuves dans la prévention de la carie dentaire. En effet, le
fluor présente une grande affinité pour les tissus calcifiés notamment pour l ‘émail
dentaire qu’il rend plus résistant à la carie.

En présence de caries, il contribue à la diminution de l’activité cariogène par


son action enzymatique et par ses propriétés bactériostatiques, et ceci
essentiellement au niveau de la plaque bactérienne.
Il existe plusieurs modes d’utilisation du fluor.

2.3.1. La prophylaxie par voie topique


Il s’agit essentiellement d’applications topiques ou électrolytiques.

35
2.3.1.1. Les applications topiques
Il existe plusieurs méthodes.

* Brossage par dentifrice fluoré

* Badigeonnage individuel
On sèche les dents, on les recouvre de gel pendant 10 minutes, puis on rince.

* Application avec porte-empreinte individuelle


Après séchage des dents, on appliquera le gel dans le porte-empreinte que l’on
laissera en bouche pendant 10 minutes.

* Utilisation des portes empreintes thermoformées

2.3.1.2. Les applications électrolytiques


Après avoir bien séché les dents et mouillé le porte-empreinte, on établit une
différence de potentiel en courant continu et les ions fluor se déposeront sur la dent
chargée positivement. La durée des séances et du temps d’exposition varie en
fonction de l’intensité qui peut atteindre 5 m A (milli-Ampère) au bout d’une minute.
Pour la prophylaxie des caries, il faut une à deux séances tous les 6 mois.

* Méthode complémentaire
Elle consiste à l’utilisation de la brosse à dent électrolytique ou ionique composée
d’un manche métallique contenant une pile de 1,5 v, reliée à la tête d’une brosse à
dent classique. Le pôle positif est relié à la main de l’utilisateur, le pôle négatif est
du côté ‘‘travaillant’’, directement en contact avec le dentifrice ou le gel fluoré.
Ainsi, les ions fluor se déposeront sur l’émail dentaire qu’ils intègrent.

36
2.3.2. La prophylaxie par voie systémique
2.3.2.1. L’absorption de comprimés fluorés
Elle se fait dès la naissance jusqu’à 16 ans environ. La posologie moyenne est
fonction de la dose de fluor dans l’eau de boisson courante (pour les comprimés de
fluorure de sodium de 0,553g soit 0,25 mg de fluor élément) : (tableau III)

Tableau III : Posologie des comprimés fluorés (12 ,51)

Concentration du fluor dans l’eau de boisson (mg/l)

Age (ans) <0,3 0,3-0,7 > 0,7

0-2 0,25 mg/jour 0,0 mg/jour 0,0 mg/jour

2-3 0,50 mg/jour 0,25 mg/jour 0,0 mg/jour

3-16 1,00 mg/jour 0,5o mg/jour 0,0 mg/jour

Les comprimés peuvent être avalés ou dissous dans un peu d’eau. Pour les
nourrissons, écraser un comprimé dans le biberon.

L’enfant assez grand laissera fondre le comprimé dans la bouche, réalisant


ainsi un véritable ‘‘bain de bouche’’.

2.3.2.2. L’absorption des ampoules de fluorure


de sodium
Elles sont dosées à 0,4 mg de fluorure de Na par ampoule. Deux ou trois
ampoules peuvent être absorbées par semaine, mais toujours sur prescription.

2.3.2.3. Absorption d’eau fluorée


La consommation d’une eau fluorée a permis de mettre en évidence l’effet
cariostatique du fluor.

37
Aux Etats-Unis, le principe selon lequel une prophylaxie de la carie dentaire
par une judicieuse fluoruration des eaux de boisson serait bénéfique, est admis
depuis longtemps et près de 50 millions d’américains en absorbent chaque jour (51).

Des études épidémiologiques au Sénégal ont permis de montrer que, cette


consommation d’eau fluorée (0,8mg/l) ne produit aucun phénomène pathologique, et
permet de plus la très sensible baisse de la prévalence des caries qu’on pouvait
atteindre (52).

2.4. Détartrage (3, 12)


Il consiste à gratter pour enlever le tartre, la plaque et les autres dépôts. Le
détartrage représente la technique de base la plus couramment utilisée pour
l’élimination des poches parodontales et le traitement des gingivopathies. Il doit
précéder tous les traitements de fluoration topique.

2.5. Actes thérapeutiques à titre préventif [48, 49]


Le principe est de limiter les caries par la suppression « préventive » des sites
préférentiels qui sont les puits et fissures ayant un aspect anatomique particulier,
favorable à la prolifération bactérienne (sillons profonds et élargis aux extrémités
amélo-dentinaires), cela consiste en une obturation de ces puits et fissures par
sealants.

Ces obturations ne doivent pas être systématisées. En effet, un enfant


présentant un risque carieux faible et vu régulièrement en contrôle, n’a pas
forcément besoin de sealants sauf si la surface des dents est très anfractueuse
(sillons profonds notamment). Pour les enfants à risque carieux modéré et élevé,
nous distinguerons deux cas de figure : l’application de ces matériaux de scellement
avec ouverture ou non des sillons.

2.6. Mainteneurs d’espace (ME) (53)


Le mainteneur d’espace empêche la fermeture d’un espace par absence
naturelle d’une dent (agénésie).

38
En cas de perte prématurée d’une dent temporaire, il permet l’évolution du germe
sous jacent afin qu’il puisse avoir une bonne occlusion. Ils sont généralement
indiqués chez des enfants présentant un déficit dentaire quantitatif apparaissant
après un traumatisme, une infection, ou dans tout autre cas de pertes d’espaces
néfastes sur une arcade. Il en existe 2 types : fixes et amovibles.

2.7. Couronnes préformées ou coiffes


Pédodontiques préformées (CPP) (54)
Elles sont en acier Nickel–chrome. Elles trouvent leur indication dans les cas
de délabrements importants de la dent temporaire. La CPP permet non seulement de
restaurer anatomiquement la dent le plus fidèlement possible, mais également de
maintenir l’espace dans le sens tant mésio-distal qu’occlusal. En rétablissant
l’harmonie, elle permet à la dent permanente sous-jacente d’évoluer normalement
sur l’arcade.

39
L’objectif de l’étude était d’évaluer la clinique d’Odontologie Pédiatrique dans
la prise en charge thérapeutique et préventive des patients durant les années
académiques 2000-2001, 2001-2002, 2002-2003 en vue d’une amélioration de
l’enseignement clinique de l’OP à l’IOS.

Notre étude a eu pour cadre le service d’Odontologie Pédiatrique du


département d’odontologie de la Faculté de Médecine, de pharmacie et d’odontologie
de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Dans le cadre de l’enseignement clinique d’Odontologie Pédiatrique, les


étudiants en 5e année prennent en charge des patients pour leur donner des soins
dentaires sous la supervision des enseignants du service.
Le bon déroulement de la clinique est assuré par les étudiants, les techniciens, les
enseignants et les moniteurs.

 Les étudiants en 5eme année, durant les années 2000 à 2003, sont au
nombre de 80 dont
- 27 durant l’année 2002-2003 ;
- 29 durant l’année 2001-2002 ;
- 24 durant l’année 2000-2001.

40
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE

41
CHAPITRE I :
MATERIEL ET METHODE

42
1. MATERIEL
La population d’étude est composée de patients venus en consultation en
clinique d’odontologie pédiatrique. Il s’agit d’enfants âgés de 0 à 15 ans.
De novembre 2000 à Juin 2003, la clinique d’odontologie pédiatrique ; a reçu 800
patients soit en moyenne 266,3 patients par an.

2. METHODE
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive sur 800 dossiers de patients de
la clinique d’odontologie pédiatrique datant de novembre 2000 à Juin 2003 qui ont
été colligés, suivie d’une étude de cas particuliers de 98 patients qui ont été revus
dans cette même clinique de janvier à juin 2004.

 Critères d’inclusion
Un dossier complet comprenant :
- une fiche d’examen clinique dûment remplie,
- une fiche de prise en charge dûment remplie.

 Critères d’exclusion
Un dossier incomplet c’est-à-dire
- absence d’une des fiches ;
- fiches incomplètes ;
- patient traité ailleurs.

 Dossiers retenus
793 dossiers ont été retenus sur 800 en fonction des critères d’inclusion
définis soit 99% .Concernant les patients revus, 98 ont répondus à nos appels et 83
retenus selon nos critères.

 Analyse des données


L’analyse statistique descriptive a été faite sur les 793 dossiers retenus.
Le logiciel d’analyse épidémiologique des données Epi info version 6 a été utilisé.

43
 Contraintes
- Divergence dans la terminologie, surtout sur la classification des
pathologies carieuses ;
- Radiographies rétro alvéolaires inexploitables ;
- Convocation des patients.

 Chaque dossier de patient comprend :


- une fiche d’examen clinique (Annexes I)
- une fiche de prise en charge (Annexes II)

 La fiche d’Examen clinique comportait les rubriques suivantes :


- l’interrogatoire
- l’examen physique
- résumé diagnostique
- plan de traitement
- le visa de l’enseignant

 La fiche de prise en charge comporte les rubriques suivantes


- identification
- médecin traitant
- date de prise en charge
- les dents à traiter
- nature de l’intervention
- visa de l’enseignant

 L’examen clinique des patients revus en consultation s’est fait sur le


fauteuil dentaire avec :
- un plateau d’examen bucco-dentaire ;
- une fiche d’examen clinique résumé.

44
CHAPITRE II :
RESULTAT

45
1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1.1. Répartition selon l’âge

15% 17%
[1-5]
[6-12]
[13-15]
68%

Figure 2 : Répartition selon l’âge

1.2. Répartition selon le Sexe

49% Masculin
51% Féminin

Figure 3 : Répartition selon le Sexe

46
2. ETAT BUCCO-DENTAIRE
2.1. Répartition selon le motif de la consultation

450
50%
400
350
300 Odontalgie
250 Systématique
Fréquences
200
19% Gène
150
11% Esthétique
100 9%
50 4%7% ODF
0 HALD
1
Motifs de la
consultation

Figure 4 : Répartition selon le motif de la consultation

2.2. Répartition selon l ‘hygiène bucco-dentaire (HBD)

28%
Bonne
Moyenne
57% Mauvaise
15%

Figure 5 : Répartition selon l’HBD

47
2.3. Etude CAO
2.3.1. Selon l’âge

Tableau IV : Répartition du ceo/ CAO selon l’âge


Classe d’age Effectif Pourcentage% Fréquence CAO Moyen
[1-5] 133 17 991 7,6
[6-12] 540 68 2718 4,98
[13-15] 120 15 240 2
Total 793 100 3949

2.3.2. Selon le sexe

Tableau V : Répartition du ceo/ CAO selon le sexe


Sexe Effectif Pourcentage Fréquence Moyenne
Masculin 389 49 2088 5,36
Féminin 404 51 1861 4,6
Total 793 100 3949

2.4. Le syndrome du biberon


16 cas ont été notés, ce qui représente 2% de notre population

2.5. Traumatisme

14%

Masculin
Féminin

86%

Figure 6: Répartition selon le sexe

48
2.6. Anomalies dentaires

Encombrement
3%
dentaire
30%
Mal position
dentaire
67%
Anomalies
basales

Figure 7 : Répartition selon le type d’anomalies

2.7. Parodontopathies

4% 7%
Gingivite
GUN
Parodontite
89%

Figure 8 : Répartition selon les types de parodontopathies

49
2.8. Habitudes néfastes
Un seul cas de succion du pouce a été observé chez une fille en denture mixte.

2.9. Besoin de prévention

200 30%
180
160
140 20%
18%
18% Fluor
120
Fréquences 100 14% CPP
80 ME
60
40 Détartrage
20 Sealant
0
1
Types de prévention

Figure 9 : Répartition selon le besoin de prévention

3. Nature de la prise en charge


3.1. Motivation

7%

motivé
non motivé

93%

Figure 10 : Répartition selon la motivation

50
3.2. Attitude thérapeutique
3.2.1. Thérapeutique conservatrice

19%

Dentinogène
Cémentogéne
81%

Figure 11 : Répartition de la thérapeutique conservatrice


3.2.2. Thérapeutique exodontique

47% Curative
53% Préventive

Figure 12 : Répartition selon la thérapeutique exodontique

51
3.2.3. Traitement prothétique
8 patients ont reçu un traitement prothétique sur dent permanente.

3.2.4. Traitement parodontal


5 cas ont été traités dont une gingivite ulcéro-nécrotique (GUN) et 4 gingivites.

3.3. Attitude préventive

90 33%32%
80
70 22%
60 Fluor
Fréquences
50 CPP
40
30 8% ME
20 5% Détartrage
10 Sealant
0
1
Types de prévention

Figure 13 : Répartition selon l’attitude préventive

3.4. Prise en charge de la prévention selon le besoin

250
200
Fréquences

150
100
50
0
Détartr Sealan
Fluor CPP ME
age t
Besoin 85 118 118 194 133
Attitude 13 82 81 23 64
Téchniques de prévention

Figure 14 : Répartition de la Prise en charge de la prévention selon le besoin

52
3.5. Les matériaux utilisés

400 360
cvi
350
amalgame
300 composite
233
250 eugenate
Fréquences 200
150
100 64
50
50
0
1
Types de matériaux

Figure 15 : Répartition des matériaux utilisés

2.3.6. Répartition des matériaux utilisés par année

160

140

120

100

CVI
Fréquences 80
AMALGAME
60 COMPOSITE
EUGENATE
40

20

0
2000-2001 2OO1-2002 2002-2003

Années

Figure 16 : Répartition des matériaux utilisés par année

53
4. CAS PARTICULIER DE PATIENTS REVUS EN CONSULTATION
4.1. Caractéristiques socio - démographiques
4.1.1. Selon l’âge

10% 7%

[1-5]
[6-12]
[13-15]

83%

Figure 17 : Répartition selon l’âge

4.1.2. Selon le sexe

41%
Masculin
Féminin
59%

Figure 18 : Répartition selon le sexe

54
4.2. Etat bucco-dentaire
4.2.1. Motif de la consultation

72%
60

50

40
RAS
Fréquences 30 Douleur
25%
20 Esthétique
Gène
10
1,5% 1,5%
0
1
Motifs de la consultation

Figure 19 : Répartition selon le motif de la consultation

4.2.2. HBD

28%
Bonne
Moyenne
55% Mauvaise
17%

Figure 20 : Répartition selon l’HBD

55
4.2.3. Anomalies dentaires
12 patients présentent des dysharmonies dento-maxillaires et 2 anomalies basales

4.2.4. Etude CAO pour une dent temporaire et


dent permanente

4.2.4.1. Selon l’âge

Tableau VI: Répartition du ceo/ CAO selon l’âge

Effectif Pourcentage% Fréquence CAO Moyen


[1-5] 6 7 14 2,3
[6-12] 69 84 352 5,1
[13-15] 8 9 36 4,5
Total 83 100 402

4.2.4.2. Selon le sexe

Tableau VII: Répartition du ceo/ CAO selon le sexe

Sexe Effectif Pourcentage Fréquence Moyenne


Masculin 49 59 185 3,7
Féminin 34 41 217 6,3
Total 83 100 402

4.2.5. Habitude Néfaste


Un seul cas de succion digitale a été noté chez une fille de 10 ans.

56
4.2.6. Thérapeutique
4.2.6.1. Thérapeutiques conservatrices reçues
A. Selon le traitement dentinogéne

23%

Bon
Mauvais

77%

Figure 21 : Répartition selon le traitement dentinogéne

B. Selon le traitement cémentogéne

31%
Bon
Mauvais
69%

Figure 22 : Répartition selon le traitement Cémentogène

57
4.2.7. Prévention

18 21%

16
14
12 75%

10 69%
Sealant Bon
Fréquences 90%
8 Sealant Mauvais
6 CPP Bon
4 31% 25% CPP Mauvais
2 10% ME Bon
0 ME Mauvais
Mauvais

Mauvais

Mauvais

Mauvais
Bon

Bon

Bon

Bon
Fluor Bon

Sealant CPP ME Fluor


Etat de la prévention

Figure 23 : Répartition selon la prévention

4.2.8. Matériaux

CVI Bon CVI Récidive CVI Déposé


Amalgame Bon Amalgame Récidive Amalgame Déposé
Composite Bon Composite Récidive Composite Déposé

74%
60

50

40

30 76%

20
60%
15%
10 11%
26% 15%
14% 7%
0
Bon Récidive Déposé Bon Récidive Déposé Bon Récidive Déposé

CVI Amalgame Composite

Figure 24 : Répartition selon le comportement des matériaux

58
CHAPITRE III :
DISCUSSION
&

RECOMMANDATIONS

59
1. DISCUSSION
 Il ressort de notre étude rétrospective

→ L’état civil
- Les enfants consultés sont le plus souvent en âge scolaire (68%). Ils
représentent la classe d’âge [6-12] ans, âge critique du fait qu’on est en
denture mixte, période de permutation dentaire et de mise en place des
dents permanentes. La moyenne d’âge est 8,8 ans ( Ecart Type = 1,5 )
(Figure 2).

- Dans notre étude, nous avons noté une prédominance féminine (51%)
(Figure 3).

→ Etat bucco-dentaire
- L’un des principaux motifs de la consultation représente l’odontalgie
(50%), puis la visite systématique (19%) confirmant le fait que la majorité
des jeunes enfants ne vient en consultation que quand ils souffrent
(Figure 4).

- L’hygiène bucco- dentaire est médiocre, voire mauvaise (57%) surtout


chez ceux qui sont dans la tranche d’âge 6-12 ans (Figure 5). On note
l’accumulation de la plaque dentaire ou du tartre (12%), qui rappelons le, joue
un rôle déterminant dans l’installation de l’inflammation gingivale.

- Une motivation suivie de l’enseignement d’une méthode simple et


efficace de brossage des dents s’avère nécessaire, avec l’utilisation de la
pâte dentifrice fluorée. Ces mêmes résultats ont été rapportés par les études
faites au centre de santé de Nabil Choukair de Dakar qui montrent que
25,4% des enfants viennent en urgence pour 1,9% de consultations
périodiques et que la mauvaise hygiène représente 68,4% des patients venus
en consultation dans ce centre (29).

60
- On note chez ces patients que la pathologie carieuse se présente sous
forme de caries sèches, caries évolutives dont certaines ont détruit la
couronne de la dent qui n’est présente que sous forme de racine. Ces
dernières constituent des indications d’extractions curatives (52%) et que la
plupart d’entre elles sont des dents temporaires (93%). L’étude de la carie
dentaire montre un CAO de 5 et que les enfants âgés de [6-12] ans ont une
incidence de fréquence de 68% avec un CAO de 4,5 (Tableau VI).

Cette atteinte carieuse concerne aussi bien la denture permanente que


temporaire et qu’elle est le reflet d’un manque d’hygiène orale ; (60%) des
patients sont en denture mixte.
En France les recommandations ont évolué car l’indicateur CAO a baissé. Il est
passé de 4,2 dents, CAO moyen en 1987 à 1,1 dents, CAO en 1993 (51). Au
Sénégal, des études épidémiologiques sur la santé bucco-dentaire de
populations infantiles ont montré, dans la région de Dakar, que 37,4% des
enfants étaient porteurs de caries en zone urbaine, 23,1% en zone suburbaine
et 13,8% en zone rurale (28). En 2001 les études de LO et al. montrent une
prévalence de 82 ,09 avec un CAO de 3,92 (29).

- La prévalence des polycaries 4% est plus forte chez les enfants en


denture mixte que ceux en denture temporaire où on note le syndrome du
biberon (2%).

Dans la littérature, il n’y a pas de différence entre les deux termes (polycarie
et syndrome du biberon) et que le terme « les caries précoces » de l’enfant
est maintenant utilisé pour résumer ces deux termes. BA a montré dans ses
études que 36,8% des enfants âgés de 5 ans, reçus dans différents centres de
Dakar présentaient le syndrome du biberon (13). PAVLOV et al. ont montré
que l’absence de traitement des dents, conduit à une évolution infectieuse
intéressant le parodonte et susceptible de léser le germe des dents
successionnelles.

61
Ces mêmes études ont montré que les enfants atteints du syndrome du
biberon ont un risque élevé de développer des caries en denture permanente
en l’absence d’une prise en charge thérapeutique et préventive rigoureuse
(14).

- Les traumatismes constituent une véritable urgence. Ils représentent


4% de notre population dont 86% de garçons (Figure 6). L’incisive centrale
était la plus touchée. Nos résultats sont conformes à ceux d’autres études.
C’est ainsi que BERY et al. ont trouvé une prédominance masculine (les
garçons 2 fois plus touchés que les filles) et aussi que l’incisive centrale était
la plus touchée (63%) (32), JASMIN, montre 95 % (31). YAM et al. montrent
50,99% comme motif de consultation dans la clinique de pédodontie et à
l’hôpital d’enfant Albert Royer de janvier 1991 à décembre1992 (33).

- Les anomalies dentaires sont fréquentes dans notre population d’étude


(10%) dont l’encombrement dentaire représente 67%.Elle s’observe en
denture mixte. Les autres, malpositions dentaires 30%, anomalies basales 3%
s’observent en denture permanente (Figure 7).

Au Sénégal les résultats de DIEYE révèlent que 28,8% ont une demande en
soins orthodontiques (40). Dans une étude récente réalisée sur un
échantillon randomisé de 374 enfants Tanzaniens âgés de 9 à 18 ans,
MUGONZIBWA et al. ont trouvé une demande en soins orthodontiques de
38% (41). La plupart des anomalies ont été diagnostiquées en clinique d’
Orthopédie-Dento-Faciale (ODF) (4% comme motif de la visite).

Ces enfants nous sont adressés pour un assainissement de la cavité buccale.


Les traitements orthodontiques sont des sources fréquentes de caries parce
que les taquets posés sur les dents favorisent l’accumulation de la plaque
bactérienne et de tartre, d’où la nécessité d’une fluoration par application
topique. Cette pratique doit être une constante et nécessite une collaboration
étroite entre la clinique d’odontologie pédiatrique et l’orthodontie.

62
- Les parodontopathies représentent 4% de notre population, avec un
cas de gingivite ulcéro-nécrotique (GUN) et une parodontite. La plupart des
cas observés étaient des gingivites localisées (88%) (Figure 8) dues soit à la
présence de tartre, soit provoquées par l’éruption des dents de laits, cas de
gingivite très fréquent chez les enfants en denture temporaire.

Ce n’est pas vraiment l’éruption elle même qui est responsable de la gingivite,
mais plutôt l’accumulation de la plaque et d’irritants autour des dents en
éruption et des dents mobiles.
YAM et al. montrent que 60% des gingivites généralisées sont des gingivites
dues à l’éruption des dents de lait (54).

- Le taux élevé du besoin de prévention noté par les étudiants (72%)


(Figure 9) dans notre étude reflète bien le manque d’hygiène orale, la
présence de tartre, l’existence de pathologies carieuses dans ses différentes
formes. Il faut donc prévenir en commençant par la motivation,
l’enseignement de l’hygiène. Cependant MAKEMBE montre dans ses études un
faible taux de besoin de prévention (7,4%) (12).

Ainsi dans notre étude, nous avons noté un taux élevé de CPP (18%).Autant
de ME (18%) dus à extraction précoce pour cause de carie de la première
molaire permanente. MAKEMBE trouve aussi les mêmes résultats (12).

La fluorothérapie proposée à ces patients était une prescription de pâte


dentifrice fluorée soit (11%) de notre échantillon. Ce qui représente un taux
très faible dans la mesure où l’eau de boisson consommée par la population
sénégalaise n’est pas systématiquement fluorée (52), comme aux Etats Unis
où l’incidence de carie a diminué dans les communautés disposant d’eau
fluorée. Ces mêmes études faites aux Etats Unis ont montré que des caries
surviennent encore au niveau des puits et fissures chez les enfants et
adolescents.

63
L’action du fluor a une efficacité sur les surfaces dentaires lisses et non dans
les zones anfractueuses d’où l’indication de sealants sur les dents avec puits et
fissures profonds (49). Dans notre étude seuls 20% des patients ont eu
besoin de sealants ce qui représente un taux assez faible.

Nos études ont montré que 24% de nos patients ont besoin de détartrage ce
qui représente un taux assez faible vu l’importance de la mauvaise hygiène
(50%) et de tartre (17%).

→ Nature de la prise en charge :


Diverses thérapeutiques ont été effectuées par les étudiants :

- En effet elle commence d’abord par une motivation et un enseignement de


l’hygiène bucco-dentaire cela représente 93% (Figure 10). D’autres études par
contre faites dans la dite clinique de 1988 à 1990 indiquent que 34% des patients
ont été motivés par les étudiants (12). Et d’après une étude faite sur le
changement de comportement et la pratique des dentistes dans la dentisterie
pédiatrique au Royaume Unis, ROSHAN et al. remarquent sur un total de 687
réponses, 87% des praticiens ont dit avoir donné des indications d’hygiène
buccale, 61% des praticiens ont pratiqué une évaluation du régime alimentaire
et ont donné des conseils diététiques (56).

- Les traitements conservateurs effectués sont pour la plupart des traitements


dentinogènes (81%) (Figure 11). Cela s’explique certainement par le fait que les
caries ont été traitées précocement. C’est ce que montrent ROSHAN et al. dans
leur étude où ils ont une amélioration significative dans l’utilisation du traitement
pulpaire de 3% à 35% en 10 ans du fait de la prise en charge précoce des caries
(56).

- Des extractions ont été effectuées, elles sont pour la plupart curative (52%)
(Figure 12) et concernent en majorité les dents temporaires (93%), dans le
souci de préserver la santé de l’enfant et la dent successionnelle.

64
(48%) de ces extractions sont préventives dans les cas d’interception d’une mal
occlusion ou d’une indication demandée par la clinique d’O.D.F.

- Les traitements préventifs représentent 32% des patients (Figure 13) ce


qui représente un taux assez faible pour 72% de besoin de prévention. On
remarque que la prévention tertiaire a été plus effectuée que la prévention
secondaire et /ou primaire. Le détartrage et la fluorothérapie ne représentent
qu’un faible taux dans la prise en charge préventif (5 et 8% respectivement). Les
sealants, CPP, ME ont été les plus utilisés dans la prise en charge (22%, 32%,
33% respectivement). ROSHAN et all. montrent des résultats similaires (22 à
28%) pour les CPP, par contre les sealants représentent 57% (56). La clinique
d’Odontologie Pédiatrique de l’IOS doit augmenter sa performance en ce qui
concerne la pose de sealants.

- En ce qui concerne les cas d’O.D.F la tradition est de référer ces cas au
service d’orthodontie. Du point de vue thérapeutique, cette pratique continuera
mais nous pensons que l’odontologie pédiatrique doit prendre en charge la
prévention de ces anomalies orthodontiques à travers l’orthodontie interceptive.

- Parmi les matériaux utilisés, l’amalgame reste dominant (51%). Malgré les
nombreuses controverses quant à son indication, il trouve toujours sa place dans
les matériaux de restauration. En effet, et ceci malgré son aspect inesthétique
évident, c’est un matériau dont l’efficacité à long terme est prouvée (11). On
peut remarquer aussi que les nouveaux matériaux adhésifs (CVI, 10%,
composite 33%) prennent de plus en plus la place de l’amalgame (Figure 15).
Outre leurs performances théoriques, il convient de prendre en compte, comme
critère de sélection, la facilité et la rapidité d’emploi de ces matériaux en
odontologie pédiatrique (57).

- Nos résultats sont conformes à ceux des études faites par ROSHAN et al. qui
montrent que l’utilisation de l’amalgame est passée de 80% à 35% en 10 ans en
faveur des CVI (57%) (56).

65
 L’étude des cas particuliers de patients revus en consultation a
montré que:
- 55% avaient une bonne hygiène, ce qui montre l’efficacité de la motivation
(93%) avant la prise en charge de ces patients. Cependant la mauvaise hygiène
était encore présente et on note aussi la présence de tartre (10%) (Figure 20).

- Malgré cette bonne hygiène, la pathologie carieuse était notée aussi bien en
denture temporaire qu’en denture permanente avec un CAO moyen de 3
nettement amélioré par rapport au diagnostic avant la prise en charge des
patients. Encore que cette élévation du CAO est due au nombre de dents
obturées et/ ou absentes (Tableau VI).

- Parmi les traitements conservateurs effectués par les étudiants, 27%


présentent des récidives de caries, des déposes de matériaux d’obturation, des
complications (Figure 21).

- Pour les types de préventions effectués par les étudiants, seuls 21% des
patients ont dit avoir utilisé une pâte dentifrice fluorée sur prescription de
l’étudiant. Chez ces patients on note une bonne hygiène et une réduction de la
carie. La fluorothérapie devrait être systématique dans la prise en charge des
enfants en odontologie pédiatrique.

Des sealants avec récidives de carie ou déposés, des CPP descellés, des
mainteneurs d’espace mal posés ou perdus par les patients ont été observés.
(Figure 23)

- La plupart des matériaux utilisés (CVI, amalgame, composite) se sont bien


comportés en bouche, environ 71%, étaient en place, sans récidives de caries, ni
de déposes de matériaux. Cependant la récidive de carie est plus observée sur
l’amalgame (26%) que sur les CVI (11%) et les composites (7%) (Figure 24).
Où les étudiants ont mal fait les actes et il faudrait qu’on parvienne à corriger
cela où le produit d’obturation n’était pas adapté, et il faudrait qu’on ait des
produits adaptés pour améliorer à la fois la formation des étudiants et la prise en
charge des patients.

66
Le taux de rétention pour la restauration au CVI est au delà de 90% après 3 ans.
BOWEN trouve que 97,3% de ces restaurations sont retenus après 3 ans (57).

Une étude a montré que dans les années 40 aux Etats Unis, on observait
rarement des récidives de carie lorsque des obturations étaient réalisées avec des
CVI (56). La relative stabilité de ces matériaux en est peut être la cause ; mais la
présence de fluor dans leur composition justifie beaucoup le fait. Depuis, une
large variété de matériaux de restauration libérant du fluor a été développée et a
fait l’objet de nombreuses études (Amalgame fluoré, CVI fluoré, Composite
fluoré) [49, 51].
MJÖR et al. indiquent que 9% des restauration au CVI échoue ; et que les caries
récurrentes causaient 50% d’échec de restaurations. Cette même étude montre
91% de taux de succès des restaurations effectuées en denture temporaire avec
un taux d’échec de 9% pour l’amalgame, 8% pour le CVI, 7% pour le composite
(45).
Ces mêmes études ont montré que l’amalgame est plus approprié pour les
dents temporaires postérieures ou dans les cas où la coopération du patient est
difficile à obtenir. Et que 50% des échecs d’obturations à l’amalgame sont dûs
non à des imperfections mais à des cavités mal préparées.

Des études ont montré que la pose d’un matériau doit se faire en fonction (58) :
• du groupe de dents ;
• de la coopération du patient ;
• et de l’évaluation du risque carieux individuel de l’enfant.

Dans notre clinique d’odontologie pédiatrique nous devons reconnaître que


même si nous tenons compte des deux paramètres, le troisième quant à lui est
négligé et c’est cela qui justifierait l’importance des récidives de caries certainement.

67
2. COMMENTAIRE
A la suite de ces résultats nous notons que :
- Lors de l’examen clinique, enseignants et étudiants ne parlent pas le même
langage d’où l’importance de calibrer les enseignants.
- Tous les actes cliniques thérapeutiques curatives et préventives répertoriés
par les étudiants n’ont pas été réalisés à 100%.
- La thérapeutique curative domine celle préventive .Il s’agit pour nous de
renverser cette tendance :

o par la prévention (voir recommandations) ;


o par la fluorothérapie, qui relève d’une décision politique avec la
collaboration de l’administration et celle des enseignants ;
o par une éducation pour la santé (I.E.C) ;
o par un accès au médias.

- Certains cas cliniques référés dans d’autres services n’ont pas reçu une bonne
prise en charge, c’est le cas des habitudes néfastes d’où l’importance d’introduire
l’orthodontie interceptive dans la clinique d’Odontologie Pédiatrique.

- Les étudiants dans le but d’atteindre leurs objectifs (cotas) n’ont pas eu le
temps d’effectuer une véritable prévention d’où la nécessite de réaliser une
clinique de prévention.

- Les moyens de prévention sont sous employés, certains ne sont même pas
utilisés. Ainsi donc pour améliorer la formation des étudiants et la prise en
charge de nos patients, nous devons pouvoir utiliser tous les moyens de
prévention disponibles, c'est-à-dire :
o tous les moyens d’éducation pour la santé ;
o tous les produits fluorés et leurs techniques d’utilisation ;
o tous les moyens physiques de protection de la dent contre le processus
carieux (sealants) ;
o tous les moyens chimiques d’interception de certaines pathologies
bucco-dentaires.

68
- Les enfants agités, difficiles à traiter et les enfants handicapés n’ont pas reçu
une bonne prise en charge. Donc il faudrait qu’on puisse accéder aux traitements
sous anesthésie générale. De la même manière nous devons avoir accès aux
traitements sous mélange d’épinulaire d’oxygène et de protoxyde d’azote
(MEOPA) afin d’améliorer les soins et la bonne prise en charge de ces patients et
aussi améliorer la formation des étudiants en Odontologie Pédiatrique.

En conclusion nous n’avons pas atteint nos objectifs. Des recommandations


vont être proposés pour une meilleure prise en charge des enfants.

69
3. RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, sur la base de nos résultats et de nos objectifs il
nous semble opportun de dégager un certain nombre de recommandations.

Sachant que toute l’odontologie pédiatrique est prévention, nous mettrons


donc un accent particulier sur la prévention et son enseignement à l’Institut
d’Odonto-Stomatologie (IOS).

3.1. Enseignement de la prévention à l’IOS


Alors que l’on ne parlait que de soins proprement dits, c’est au début des
« années soixante » que l’on parla de prévention. Elle fut définie comme l’ensemble
des interventions permettant de maintenir l’individu en bonne santé, ou d’empêcher
la progression de la maladie. A l’IOS nous pensons qu’il faudra renforcer la
conscience de la nécessité de la prévention, de façon à ce que sa pratique soit plus
réelle et systématique.

En effet nous avons constaté d’une part que la préoccupation essentielle des
étudiants était les actes thérapeutiques. D’autre part, les enseignants sont
submergés par la supervision des actes des étudiants, si bien qu’en dehors de
certains cas critiques tels que les caries précoces de l’enfant, des mesures
préventives adéquates ne sont pas souvent prodiguées. En plus, les patients ne
consultent en général qu’en cas d’urgence, c'est-à-dire à un moment ou il n y a que
de la thérapie curative qui soit possible. Pour combler ce manque à gagner en ce qui
concerne la formation des étudiants, nous proposons que dés la quatrième année
d’étude, les étudiants en chirurgie dentaire participent en tant qu’animateurs à des
séances de prévention. Ces séances peuvent être au nombre de trois (nombre pas
limitatif) par semaine et durent environ trente minutes. Les enfants et les parents
seront dirigés vers le service de prévention pour y bénéficier de séances éducatives.
L’étudiant prendra d’abord connaissance des antécédents personnels et familiaux de
son patient afin de le cibler au mieux.

70
1ère séance : séance de discussion où l’enfant doit entrer en confiance et se sentir à
l’aise. Il n’est pas forcément allongé dans le fauteuil. Il n’aura pas de soins.
Durant cette séance, l’étudiant doit par des explications claires et des mots simples
faire comprendre aux parents et à l’enfant ce qu’est la plaque dentaire, son origine et
ses conséquences. Quelques questions en fin de séance permettront de voir ce qu’il
a compris et s’il y’a nécessité de reprendre les explications.

L'étudiant doit se renseigner sur les habitudes alimentaires de son jeune patient et
s'efforcer de lui faire comprendre ce qu'il est bon de consommer. Il ne faut pas
réprimander ni se moquer de l’enfant à travers ses habitudes alimentaires. C'est par
sa propre réflexion que l'enfant comprendra tout naturellement qu'il vaut mieux
manger un fruit qu'un bonbon. Puis arrivent les questions sur le brossage :
- As-tu une brosse à dents à toi ?
- T'es-tu brossé les dents avant de venir ?
- Quand te brosses-tu les dents ?
- Te brosses-tu les dents devant un miroir ?

Pour conclure la séance, l'étudiant, explique sommairement le rôle du fluor. Avant


qu'il ne reparte, on demande à l'enfant de rapporter sa brosse à dents et son
dentifrice pour la séance suivante. On demandera aussi à l’enfant de faire un résumé
de la première séance. Cela permettra à l’étudiant de comptabiliser les acquis de
l’enfant lors de cette première séance pour ce programme.

2ème séance : Un certain temps s’étant écoulé, cette séance débute par quelques
questions pour vérifier si l'enfant a compris, retenu et surtout pour voir sa motivation
par rapport à la première séance. Cette deuxième séance a pour
programme : l’enseignement des techniques de brossage.

Muni d'une maxi brosse à dents et de maxi arcades, l'étudiant montre à son jeune
patient la technique à employer : du rouge vers le blanc. On fait refaire le
mouvement sur le modèle par le patient. Puis, avec sa propre brosse à dents et sans
dentifrice ni eau, devant un miroir, l'enfant reproduit ces mêmes gestes sur lui
plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il les maîtrise.

71
On lui expliquera pourquoi le brossage est important par rapport à la plaque
dentaire, les débrits alimentaires et les microbes.

3ème séance : L'enfant a reproduit jour après jour l'exercice chez lui. Au début de la
3ème séance, il montre sur le modèle qu'il a compris puis, si la méthode est assimilée,
on applique du révélateur de plaque dans sa bouche. Après lui avoir fait rincer
correctement la bouche, on montre alors au patient qui, stupéfait et amusé,
découvre qu'elle est rose. On lui explique alors que les zones colorées correspondent
aux zones où il reste encore de la plaque. Il reprend alors, au dessus du crachoir, un
brossage, qui permettra à l'étudiant de lui faire corriger ses erreurs, jusqu'à
l’élimination totale du révélateur. Le révélateur de plaque ne doit pas être ressenti
comme une brimade. Parfois, il est nécessaire de répéter certaines séances pour une
meilleure compréhension.
Il faudra ensuite faire une coordination entre ce volet théorique de l’enseignement de
la prévention et le volet pratique : la clinique.

3.2. La prévention en clinique d’OP


Nous souhaitons que la prévention devienne une réalité en clinique d’OP.

3.2.1. Sur le plan général


Une éducation précoce de l’enfant pour son hygiène bucco-dentaire est
nécessaire. Enfants et parents devront être imprégnés des réalités de
l’environnement bucco-dentaire. L’éducation doit nécessairement passer par les
parents. En effet si on se réfère à la chronologie d’éruption des dents temporaires
(tableau n°I) on se rend compte que deux ans et demi, soit 30 mois, coïncide avec
l’éruption des dernières dents de lait : les deuxièmes molaires. Il est de ce fait un
peu tard pour éviter les caries des dents de lait.

Les parents sont les principaux acteurs en ce qui concerne la motivation de


leurs enfants. C’est pour faire « comme papa et maman » que l’enfant utilisera sa
brosse à dents.

72
 Nous proposons pour l’éducation des parents :
- De 3 à 6mois, on peut déjà habituer le nourrisson à avoir un objet dans la bouche,
ne serait-ce que pour le « mâchonner ».
Pour le nourrisson, l'un des parents masse, à l'aide de la pulpe de son index, les
rebords alvéolaires de l'enfant. Ainsi l’enfant va acquérir l’habitude d’ouvrir la bouche
pour cette pratique et n’aura pas d’appréhension devant le dentiste quand il sera en
âge de le consulter.

- De 7 à 12 mois, les premières dents de lait ayant fait leur éruption, il faut les
nettoyer avec un morceau de coton ou une gaze, enroulée autour d'un doigt.

- De 13 à 18 mois, on peut utiliser une mini-brosse à dents, vendue sur le marché


(entre autre en pharmacie). C’est toujours un des parents qui se charge du brossage.

- A partir de 19 mois, il est conseillé de passer au stade de la brosse à dents pour


enfant, mais ce sont toujours les parents qui réalisent le brossage. Le parent se place
derrière l’enfant, qui s'appuie contre lui. Pour un meilleur apprentissage, le parent
tient la main de l’enfant qui tient lui-même sa brosse à dents. C’est à cet âge qu’on
fera distinguer à l’enfant les différentes composantes de la bouche : la langue, la
gencive, les joues, les lèvres. C’est dire qu’on inculquera à l’enfant la notion de
schéma corporel oro-facial. Ainsi, lorsqu’il sera face à l’étudiant ou le dentiste qui doit
lui apprendre à se brosser les dents en utilisant les maxi brosses et arcades, il ne
sera pas dépaysé. Le dentifrice est fortement déconseillé car l'enfant ne sait pas
encore cracher. Après le brossage « sérieux », il est bénéfique de laisser l'enfant
s'amuser avec sa brosse. Il ne doit pas se trouver face à un objet « tabou » que l'on
utilise que par corvée. Si possible, on laisse la possibilité à l'enfant de choisir entre
plusieurs couleurs de brosses (avant son achat).

- De 2 à 3 ans C'est cette fois l'enfant qui reproduit les gestes autrefois réalisés par
ses parents. Il est encore inutile de mettre de la pâte dentifrice, sauf s'il le réclame,
pour faire « comme papa et maman ».

73
Il est déconseillé d'utiliser des dentifrices spécialement conçues pour les enfants et
dont le goût fruité leur donnera l'envie du sucré.
- De 3 à 5 ans, la présence d'un miroir dans la salle de bain, à la hauteur de l'enfant,
facilitera son apprentissage.
- A partir de 6 ans l'enfant est maintenant capable d'acquérir une technique de
brossage. Il est indéniable qu’à l'imitation des grands, entre autre ses parents, les
enfants seront plus motivés et plus actifs

 A la clinique, l’on pourra projeter des films vidéo ou de diapositives :


o sur l’apprentissage de l’HBD,
o sur le fluor et ses dérivés pour son importance dans la prévention,
o sur des conseils diététiques afin d’élargir au mieux le domaine de la
prévention.

Ces projections conformeront l’enfant dans la nécessité de la prévention,


autrement dit elles conformeront sa prévento-conscience.
Le chirurgien dentiste doit également s’intéresser à l’alimentation de ses jeunes
patients : notion d’aliments cariogènes, fréquence de prise des repas…..
Le but n’est pas de supprimer complètement le sucre de notre alimentation. Cela doit
passer aussi bien par l’enfant que par ses parents. Faire attention à « que donner »
mais également à « comment le donner ».
Cette stratégie de sensibilisation sera complétée par l’action sur le plan individuel.

3.2.2. Sur le plan individuel


Faudra tout d’abord évaluer le risque carieux du patient.
En effet, chez certains patients,les facteurs de rétention de plaque sont majorés, et
l’alimentation déséquilibrée.
La motivation n’est pas réelle, si bien que ces patients présentent un risque accru de
sensibilité à la carie.
Le plan de traitement prophylactique sera sous tendu par les informations recueillies.
La motivation à la prévention : pour obtenir un comportement préventif, il faut faire
comprendre au patient sa nécessité, mais surtout entraîner « le passage à l’acte ».

74
Dans cette approche, le praticien doit utiliser « une démarche de
communication ». Cette aptitude partira de la compréhension des besoins du patient
(ils sont d’ordre physiologique ou psychologique).

Pour conclure, si l’on adapte les mesures préventives utilisées (prévention


primaire, prévention secondaire, prévention tertiaire) à la dentisterie, nos
recommandations peuvent se résumer au tableau n°VIII.
Si l'on adapte tout cela à la dentisterie, on obtient le tableau suivant :

Tableau VIII : Résumé des mesures préventives adaptées en dentisterie


Prévention primaire Prévention secondaire Prévention tertiaire
 Promotion de la santé  Diagnostic précoce  Limitation des
conseils d'hygiène buccale et Examens et dépistage dommages
alimentaire périodiques Restauration de
l'harmonie, de
 Protection collective  Traitement précoce l'esthétique et de la
Fluoration de l'eau Stabilisation rapide par des fonction
Fluoration du lait obturations précoces et le
Fluoration du sel traitement des infections

 Protection individuelle Traitement


- Fluor systémique orthodontique
ou topique Mainteneur d'espace
- Agent de
scellement des puits et
sillons dentaires

Protection spécifique :
Prévention des accidents sportifs
Prévention des malocclusions
Suppression des habitudes néfastes

75
Les maladies bucco-dentaires représentent chez l’enfant des affections de plus
en plus fréquentes dans nos pays en voie de développement. Elles peuvent mettre
en danger la dentition définitive et l’état général de l’enfant.

Une meilleure connaissance des mécanismes étiopathogèniques des affections


bucco-dentaires a conduit, tout au long des deux dernières décennies, à une
compréhension logique de la prévention des affections qui sont principalement la
carie dentaire, les atteintes parodontales et les malocclusions.

Aujourd’hui, un écart important demeure cependant entre les connaissances


acquises et leurs applications pratiques. C’est à la systématisation et à l’intégration
des méthodes de prévention dans la prise en charge globale de la santé bucco-
dentaire de l’enfant et du jeune que doivent aboutir aujourd’hui nos efforts.

Dans notre travail, l’étude de la prise en charge thérapeutique et préventive


dans la clinique d’ Odontologie Pédiatrique pendent 3 ans (de 2000 à 2003) nous a
permis de faire quelques remarques.

- La majorité des enfants (soit 68%) qui sont venus en consultation sont en âge
scolaire et représentent la tranche d’âge 6-12 ans, période critique à cause du
passage de la denture temporaire à la denture définitive.

- Dans la plupart des cas (soit 57%), l’environnement bucco-dentaire présente une
hygiène défectueuse. Dans cette tranche d’age, nous avons enregistré une
prévalence de 68% avec un CAO de 4,5.

- Les traitements conservateurs effectués sont pour la plupart des traitements


dentinogènes (81%). Cela s’explique certainement par le fait que ces dernières
années nous avons un taux acceptable de visite systématique ce qui favorise une
prise en charge précoce des lésions carieuses débutantes.

76
- Les traitements préventifs représentent 32% des patients, ce qui représente un
taux assez faible pour 72% de besoin de prévention. Nous remarquons que la
prévention tertiaire a été plus effectuée que la prévention secondaire et /ou primaire

- L’amalgame reste l’un des matériaux les plus utilisés (51%) ; malgré les
nombreuses controverses quant à son indication, il trouve toujours sa place dans les
matériaux de restauration. Cependant nous remarquons aussi que les nouveaux
matériaux adhésifs (CVI, 10%, composite 33%) se substituent petit à petit à
l’amalgame.

L’étude des cas particuliers de patients revus en consultation a montré que :


- 55% avaient une bonne hygiène, ce qui montre l’efficacité de la motivation (93%).

- Malgré cette bonne hygiène, nous avons enregistré une récidive de carie aussi bien
en denture temporaire qu’en denture permanente avec cependant un CAO moyen
de 3 donc une baisse nettement améliorée par rapport au diagnostic avant la prise
en charge des patients.

- Parmi les traitements conservateurs effectués par les étudiants seuls 27%
présentent des récidives de caries, déposes de matériaux d’obturation, des
complications.

- Pour les types de préventions effectués par les étudiants, seul 21% des patients
ont dit avoir utilisé une pâte dentifrice fluorée sur prescription de l’étudiant.
Des sealants avec récidives de carie ou déposés, des CPP descellés, des mainteneurs
d’espace mal posés ou perdus par les patients ont été observés.

- La plupart des matériaux utilisés (CVI, amalgame, composite) se sont bien


comportés en bouche environ 71%, sans récidive de caries, des déposes de
matériaux. Mais la récidive de carie est plus observée sur l’amalgame (26%) que sur
les CVI (11%) et les composites (7%).

77
CONCLUSION

L’utilisation des CVI par les étudiants appelle un contrôle plus rigoureux de la
part des enseignants et des conditions de pose des CVI de même que les composites
(digue, aspirateur). En dehors de ce contrôle rigoureux, il nous faut aussi des
équipements correctes et fonctionnels dans notre clinique.

Par ailleurs, la fiche dentaire est un élément capital du dossier du malade. Sa


gestion correcte présente des atouts considérables aux services du praticien, du
patient et de l’administration. Il est par ailleurs impératif d’inculquer à l’étudiant une
méthode de tenue de la fiche qui lui permettra d’établir de bonnes relations
interdisciplinaires pour la réhabilitation générale de la cavité buccale du patient dont
il aura la charge.

Des recommandations pouvant servir à l’adoption de nouvelles stratégies dans


la prise en charge thérapeutique et préventive ont été faites.
Ces recommandations s’inscrivent d’abords dans le cadre global de la prise en charge
général des patients et de leurs parents, ensuite dans la prise en charge individuelle
qui porterait sur les rapports entre le praticien et son patient.

L’étudiant en tant que praticien devra être à mesure d’établir une


communication qui lui permettra d’identifier le profil physiologique et psychologique
de son patient, et ses besoins. A partir de ce moment il intégrera les mesures
préventives et thérapeutiques nécessaires à son plan de traitement. Ces mesures
préventives et thérapeutiques une fois mises en œuvre dès le début du traitement,
devront être poursuivies au cours des périodes pré et post traitement pour la
vérification de leur pérennité.

L’objectif commun aux étudiants, enseignants, patients et parents est de


trouver un juste équilibre bénéfique afin d’assurer une prévention efficace et une
aide thérapeutique à ces jeunes patients. La réalisation d’un tel objectif dépend à la

78
fois des comportements individuels des patients et de leurs parents mais aussi de la
compétence et du comportement prévento-conscient des futurs chirurgiens dentistes.
Autrement dit, l’amélioration de la formation des étudiants en odontologie
pédiatrique passe par :
o la disponibilité du matériel nécessaire aux techniques
thérapeutiques et préventives à notre disposition ;
o des locaux fonctionnels comme une clinique de prévention.

Nous pouvons donc dire en définitive que pour être un clinicien efficace
devant tous les défis thérapeutiques curatifs et préventifs que tout jeune patient
peut présenter, un dentiste doit pouvoir coordonner son approche et son habilité
clinique avec l’enfant en fonction des besoins de ce dernier et de son âge.

79
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DRAME Makhtar : EVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE
THERAPEUTIQUE ET PREVENTIVE EN CLINIQUE D’ODONTOLOGIE
PEDIATRIQUE DU DEPARTEMENT D’ODONTOLOGIE
N° 42.63.05.08
DE DAKAR (ETUDE SUR TROIS ANS).
Par DRAME Makhtar [S.I] : [S.n], 2005; [II] 80 f. - iII ; 21 x 29.7 cm
Thèse : Chir. Dent. : Dakar : N° 11, 2005

Rubrique de classement : ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE

Mots-clés : Me SH :
 Hygiène bucco-dentaire  Oral-dental hygiene
 Prévention  Prevention
 Pathologie bucco-dentaire  Oral-dental pathology
 Thérapeutique  Therapeutic

RÉSUMÉ
Les maladies bucco-dentaires représentent chez l’enfant des affections de plus en
plus fréquentes dans nos pays en voie de développement. Elles peuvent mettre en danger
la dentition définitive et l’état général de l’enfant. Nos efforts en Odontologie pédiatrique
doivent aboutir à la systématisation et à l’intégration des méthodes de prévention dans la
prise en charge globale de la santé bucco-dentaire de l’enfant.

Jury
PRESIDENT : M. Mamadou BADIANE Maître de Conférences Agrégé
MEMBRES : M. Boubacar DIALLO Maître de Conférences Agrégé
M. Saliou DIOUF Maître de Conférences Agrégé
M. Abdou Aziz YAM Maître Assistant

DIRECTEURS DE THESE : Mme Aïssatou TAMBA/FALL Maître Assistant


M. Abdou Aziz YAM Maître Assistant

ADRESSE DE L’AUTEUR : DRAME Makhtar Keur Massar Quartier MBaye AW-Fass Dakar -
SENEGAL

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