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Math pour Ingénieurs EEA-GOI

Equations différentielles
• Introduction et définitions
• Equations différentielles linéaires du premier ordre
• Changement de variables: Equation homogène, Equation de
Bernoulli, Equation de J.F Riccati
• Equation différentielles linéaires du second ordre à coefficients
constants
• Equations différentielles linéaires d’ordre supérieure
• Equation de Cauchy-Euler
• Résolution d’équation différentielle en utilisant le développement

1
en série

2
Introduction
Définition: Une équation différentielle d’ordre n est une équation
faisant intervenir une fonction y ainsi que ses dérivées y (1) , y (2) , . . .,
y (n) .
Exemples:
1) y ′ (x) = −y(x) est une équation différentielle d’ordre 1.
2) 2y ′ (x)y(x) = x est une équation différentielle d’ordre 1
3) y ′′ (x) + 2y ′ (x) + y(x) = x + 1 est une équation différentielle
d’ordre 2.
Par la suite, il est sous-entendu que y ainsi que ses dérivées y (i) est
fonction de x.

3
Définition: La forme générale des équations différentielles d’ordre n
est

F (x, y(x), y ′ (x), ..., y (n) (x)) = 0 (1)

ou F est une fonction de (n + 2) variables. Nous ne considérons que


le cas y est une fonction réeelle à variable x réelle.
Résoudre une équation différentielle du type (1) sur un intervalle
I ⊂ R c’est trouver toutes les fonctions y ∈ C n (I, R) telle que pour
tout x ∈ I, on ait:

F (x, y(x), y ′ (x), ..., y (n) (x)) = 0

Remarque: Il n’existe pas de méthode générale pour résoudre une


équation différentielle, en général, la résolution reste donc difficile et
même impossible dans certains cas.

4
Exemples:
1) y(x) = c0 e−x est une solution de y ′ (x) = −y(x) sur I = R pour
tout c0 ∈ R.
2) y(x) = x − 1 + c1 e−x + c2 xe−x est solution de
y ′′ (x) + 2y ′ (x) + y(x) = x + 1 sur I = R.

Remarque: On dit aussi intégrer une équation différentielle au lieu


de trouver une solution à l’équation différentielle dans le reste de ce
chapitre.

5
Equation différentielle du premier ordre:

Définitions et exemples

On appelle équation différentielle du premier ordre si elle ne fait


intervenir que la dérivée première y ′

F (x, y, y ′ ) = 0 (2)

0.0.1 Exemples:

y ′ = x2 ; y ′ = y et y = y ′ x sont des équations différentielles du


premier ordre.

6
Equations différentielles à variables séparées

On appelle équation différentielle à variables séparables, une équation


pouvant se ramener sous la forme
f (x)
y ′ = F (x, y) = (3)
g(y)
f et g désignant deux fonctions en x et en y respectivement.
L’équation (3) s’intégre facilement de la manière suivante:
dy f (x)
y′ = = ⇔ dyg(y) = f (x)dx
dx g(y)
Z Z
⇔ g(y)dy = f (x)dx + c

⇔ G(y) = F (x) + c
⇔ y = G−1 (F (x) + c) (4)

7
ou c est une constante arbitraire. On remarque que pour résoudre
une équation différentielle à variables séparées il s’agit de trouver des
primitives F et G de f et de g, et ensuite d’exprimer y en terme de x.

8
Exemples: 1) L’équation différentielle y ′ = xy s’écrit dx
dy
= xy qui est
équivalente à: dy
y = dx
x . Après intégration des deux membres on
obtient:
ln |y| = ln |x| + c ⇔ y = cx c ∈ R
la solution est bien définie pour tout x ∈ R.
2) On procéde de la même manière pour l’équation différentielle
(1 + x2 )y ′ − xy = 0 qui se raméne à:
dy xdx
(1 + x2 )y ′ − xy = 0 ⇔ = 2 (5)
y x +1
les variables sont séparées, on obtient par intégration:
1 2

ln |y| = 2 ln(x + 1) + c ce qui donne y = c x2 + 1

9
Détermination de la constante d’intégration

La constante d’intégration c introduite précédement est fixée


lorsqu’on demande que pour un x = x0 donnée, on ait une valeur
donnée de y(x) = y(x0 ) = y0 . Dans ce cas, on parle d’un problème
aux conditions initiales.
Par exemple si on cherche à résoudre (1 + x2 )y ′ − xy = 0 avec
y(0) = 2, on remplace cette condition dans la solution obtenue

y = c x2 + 1 et on trouve que la constante c = 2.

10
1 Equations différentielles linéaires
Définition: i) Une équation différentielle d’ordre n est dite linéaire
si et seulement si elle est de la forme

L(y) = f (x) (6)

avec L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) . et ai et f


sont des fonctions données.
ii) L’équation différentielle

L(y) = 0 (7)

s’appelle équation homogène où (équation sans second membre


(ESSM)) associée à (6). On dit aussi que (6) est l’équation avec
second membre.

11
Proposition: L’application

 Cn → C0
L:
 y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)

est une application linéaire.


Preuve: En effet, pour tout y, z ∈ C n et α, β ∈ R:

L(αy + βz) = a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy + βz)′ + · · · + an (x)(αy + βz)(n)


= a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy ′ + βz ′ ) + · · · + an (x)(αy (n) + βz (n) )
= α(a0 (x)y + a1 (x)y ′ + · · · + an (x)y (n) ) +
+ β(a0 (x)z + a1 (x)z ′ + · · · + an (x)z (n) )
= αL(y) + βL(z)

d’où le résultat.

12
Proposition: L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un
sous-espace vectoriel de C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).

13
Proposition: L’ensemble S des solutions de l’équation avec second
membre (6) est donné par

S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (8)

avec L(yp ) = f (x) et L(yh ) = 0, c’est à dire yp est une solution


particulière de (6), et yh est solution de l’ESSM.

Preuve: Toute fonction de la fome y = yp + yh est solution de (6):


en effet, L(yp + yh ) = L(yp ) + L(yh ) = f (x) + 0 = f (x).
Réciproquement, soient y1 et y2 deux solutions à (6), alors on peut
voir y1 comme la solution particulière yp = y1 et prendre comme
solution yh de l’ESSM la différence: yh = y2 − y1 , En effet,
L(yh = y2 − y1 ) = L(y2 ) − L(y1 ) = f (x) − f (x) = 0.

14
1.1 Remarque

Si f (x) = f1 (x) + f2 (x), une solution particulière est donnée par


y = y1 + y2 , où yi est une solution à L(yi ) = fi (x) (pour i = 1, 2). En
effet:

L(y) = L(y1 + y2 ) = L(y1 ) + L(y2 ) = f1 (x) + f2 (x) = f (x)

15
Equations différentielles linéaires du
premier ordre
Définition: Une équation différentielle linéaire du premier ordre est
de la forme:

a(x)y ′ + b(x)y = c(x) (9)

où a, b et c sont des fonctions données de x. c(x) est appelé le second


memebre de (9). A l’équation (9) on associe l’équation sans second
memebre (ESSM) appelée aussi équation linéaire homogène du
premier ordre:

a(x)y ′ + b(x)y = 0 (10)

qui est une équation à variables séparées

16
Exemple:
A l’équation xy ′ − y = x2 est associée l’ESSM xy ′ − y = 0 qui est une
équation à variables séparées et qui admet pour solution y = cx ou c
est une constrante réelle.

17
Théorème: La solution générale de l’équation différentielle du
premier ordre (9) est y = yp + yh , yh est la solution générale de
l’ESSM (10) et yp est une solution particulière de l’équation complète
(9).

18
La résolution de l’équation a(x)y ′ + b(x)y = c(x), se fait en deux
étapes:
1ère étape: Recherche de la Solution générale de l’ESSM
On cherche la solution générale de l’ESSM: a(x)y ′ + b(x)y = 0 qui est
une équation à variables séparées. En effet,
′ y′ b(x)
a(x)y + b(x)y = 0 ⇔ =−
y a(x)
dy b(x)
⇔ =− dx
y a(x)
R dy R b(x)
a ce niveau, on intégre: y = ln |y| = − a(x) dx. Soit A(x) une
b(x) b(x)
primitive de − a(x) (A′ (x) = − a(x) ), on a donc:
Z
b(x)
ln |y| = − dx = A(x) + k ⇔ yh = y = ±keA(x) = keA(x)
(11)
a(x)
k est une constante d’intégration.

19
Méthode de variation de la constante

2ème étape: Recherche de la Solution particulère de (9) par


la méthode de variation de la constante (Laplace Pierre
Simon: 1749-1827)
La méthode de la variation de la constante revient à déterminer les
solutions particulières d’une équation différentielle avec second
membre, connaissant les solutions de l’ESSM. Si yh est une solution
de l’ESSM, on cherche une solution particulière sous la forme
yp (x) = k(x)yh (x), où k(x) est une fonction à déterminer.
k est dérivable et on a: yp′ = k ′ yh + kyh′ . En reportant dans (9)
a(x)y ′ + b(x)y = c(x) on obtient :

20
[a(x)yh′ + b(x)yh ] k + a(x)k ′ yh = c(x) ⇔ a(x)k ′ yh (x) = c(x)
| {z }
=0, yh sol ESSM
Z
c(x)dx
⇔ k(x) =
a(x)yh (x)
et on obtiendra k à une constante près par une simple intégration que
l’on reporte dans
yp = k(x)eA(x)

21
Exemple:

Soit à résoudre y ′ + 2y = x + 2. L’ESSM associée est y ′ + 2y = 0


′ dy dy
y + 2y = 0 ⇔ = −2y ⇔ = −2dx
dx y
Z Z
dy
⇔ = −2 dx ⇔ ln |y| = −2x + c
y
⇔ y = yh = ce−2x c∈R (12)

On suppose maintenant que c est fonction de x et l’on calcule y ′

y(x) = yh (x) = c(x)e−2x ⇔ y ′ (x) = (c′ (x) − 2c(x))e−2x


y ′ (x) + 2y(x) = x + 2 ⇔ (c′ (x) − 2c(x))e−2x + 2c(x)e−2x = c′ (x)e−2x =
⇔ c′ (x) = (x + 2)e2x
Z
1
⇔ c(x) = (x + 2)e2x dx = e2x (2x + 3) + c
4

22
la solution particulère est donc yp = 41 e2x (2x + 3)e−2x = 14 (2x + 3) et
la solution générale est
1
y(x) = (2x + 3) + ce−2x
4
ou c est une constante réelle.

23
Changement de variables

De façon générale, pour résoudre une équation différentielle du


premier ordre, il faut trouver un moyen d’arriver à une équation
différentielle à variables séparées. La méthode de la variation de la
constante, pour les équations linéaires du premier ordre, est un
moyen de passer de l’équation avec second membre (qui n’est pas à
varriables séparées) à une équation pour la nouvelle fonction k(x) qui
est en effet à variables séparées. C’est donc en fait un changement de
variable qui fait passer de l’équation pour y à une équation plus
simple pour k, que l’on sait intégrer, et dont la solution permet de
remonter à y.
Par la suite on va traiter des exemples d’équations différentielles qui
apràs un changement de variables se raménent à une équation à
variables séparées.

24
Equation homogène du premier ordre

Définition: Une équation différentielle du premier ordre est dite


homogène (par rapport à x et y) si

y ′ = F (x, y) = F (λx, λy) ∀λ ∈ R∗ ) (13)

En d’autres termes, le changement de (x, y) en (λx, λy) laisse


l’équation invariante. On conclut que la fonction F ne dépend que du
rapport xy : F (x, y) = F ( xy ).

25
Exemples:
1) L’équation x2 y ′ + xy = x2 + y 2 est équivalente à
′ x2 +y 2 −xy
y = x2 = F1 (x, y). Or
λ2 x2 +λ2 y 2 −λ2 xy
F1 (λx, λy) = λ 2 x2 = F1 (x, y), donc
x2 y ′ + xy = x + y est une équation homogène.
2 2

On peut retrouver ce résultat en écrivant simplement


x2 +y 2 −xy y 2 y
F1 (x, y) = x 2 = 1 + ( x ) − x

y
2) L’équation xy ′ − y = xe x est équivalente à
y y
′ x x
y =x y + e = F2 (x, y). Il est facile de vérifier que
F2 (x, y) = F2 (λx, λy).

26
Résolution de l’équation homogène
y
On résout l’équation homogène en posant z = x ce qui conduit à une
équation à variables séparables. En effet:
′ dy d dz
y = = (zx) = x + z = z′x + z
dx dx dx
L’équation différentielle y ′ = F (x, y) = F ( xy ) est équivalente:
z ′ x + z = F ( xy ) = F (z) qui est en fait une équation v̀ariables séparées.

Exemples:

On reprend l’équation x2 y ′ + xy = x2 + y 2 qui nous donne


′ x2 +y 2 −xy y 2 y
y = x 2 = 1 + ( x ) − x . On pose le changement de variables:
z = xy on aura donc y ′ = z ′ x + z que l’on injecte dans l’équation
différentielle, on trouve y ′ = z ′ x + z = 1 + ( xy )2 − xy = 1 + z 2 − z qui

27
est une équation à variables séparées que l’on peut réecrir:
2
′ 1 + z − 2z dz dx
z = ⇔ =
x (1 − z)2 x
Z Z
dz dx
⇔ =
(1 − z)2 x
1
⇔ = ln |x| + c
1−z
1
⇔ z =1− (14)
ln |x| + c
x
A partir de z on retrouve y = xz = x − ln |x|+c

28
Equation de Bernoulli (1700-1782)

Définition: On appelle équation de Bernouli une équation


différentielle du type:

y ′ = f (x)y + g(x)y α α≥2 (15)

où α est un nombre réel différent de 1 et où


f , g sont des fonctions réelles continues sur un intervalle ouvert I de R.

29
Méthode de résolution:
Partons de l’équation de Bernoulli

y ′ = f (x)y + g(x)y α

Divisons les deux membres de l’équation par y α :


y′ 1
α
= f (x) α−1
+g(x)
y y
| {z }
z(x)

le changement de variable suivant


1
z= = y 1−α ⇔ z ′ = (1 − α) y −α y ′
y α−1
transforme l’équation proposée en une équation différentielle linéaire:
z′
= f (x)z + g(x) ⇔ z ′ − (1 − α)f (x)z = (1 − α)g(x)
1−α

30
La résolution de celle-ci donne z(x) puis la solution de l’équation
1
différentielle de Bernoulli est y(x) = (z(x)) 1−α .
En résumé: au lieu d’attaquer directement l’équation de Bernoulli
(qui n’est pas linéaire) on commence par résoudre l’équation linéare
associée z ′ − (1 − α)f (x)z = (1 − α)g(x).

31
Exemple:

Soit à résoudre l’équation de Bernoulli suivante

y ′ + x2 y = y 5 x2

on a α = 5, f (x) = x2 et g(x) = x2 . D’aprés ce qui précéde, on utilise


le changement de variable z = y 1−5 = y −4 , ce qui donne z ′ = −4y −5 y ′
z′ 5
et donc y = − 4 y . On injecte y ′ dans l’équation de Bernoulli:

′ 2 5 2 z′ 5
y +x y =y x ⇔ − y + x2 y = y 5 x
4
z′
⇔ − + x2 y −4 = x2 (on divise par y 5 )
4
z′
⇔ − + x2 z = x2
4

32
On obtient enfin une équation linéaire du premier ordre
z′
− + x2 z = x2 ⇔ z ′ − 4x2 z = −4x2
4
qui n’est rien d’autre que z ′ − (1 − α)f (x)z = (1 − α)g(x) avec α = 5,
f (x) = x2 et g(x) = x2 .

4 3
Solution de l’ESSM z ′ − 4x2 z = 0 est z = ce 3 x . Pour trouver la
solution particulière de l’équation avec second membre, on applique
la méthode de variation de la constante en posant:
4 3
z = c(x)e 3x

4 3 4 3
′ ′ 3x 2 3x
z = c (x)e + 4c(x)x e

z ′ − 4x2 z = −4x2 devient alors


4 3 4 3 4 3
c′ (x)e 3 x + 4c(x)x2 e 3 x − 4x2 c(x)e 3 x = −4x2 ce qui donne:

33
4 3
c′ (x)e 3 x = −4x2 , après intégration on trouve:
− 43 x3
c(x) = e + c0

La solution générale de z ′ − 4x2 z = −4x2 est


4 3 4 3 4 3 4 3
z = e 3 x (e− 3 x + c0 ) + ke 3 x = Ke 3 x + 1. La solution de l’équation
de Bernoulli est donc y = z −1/4 .

34
Equation de J.F Riccati (1676-1754)

Définition: On appelle équation de Ricatti une équation


différentielle de la forme

y ′ = a(x)y 2 + b(x)y + c(x) (16)

où a, b, c sont des fonctions continues sur un intervalle ouvert I de R.


Si c(x) = 0, nous retrouvons un cas particulier d’équation de
Bernoulli ( α = 2).
Exemples:
• x3 y ′ + y 2 + yx2 + 2x4 = 0 (y1 = −x2 )
• (x2 + 1)y ′ = y 2 − 1 (y1 = 1)
• (y ′ − y 2 ) cos x + y(2 cos2 x + sin x) = cos3 x (y1 = cos x)
Si on connait une solution particulière y1 de l’équation, en

35
remplaçant y = z + y1 dans l’équation (16) on obtient :

y ′ = y1′ + z ′ = a(x)(y12 + z 2 + 2zy1 ) + b(x)(z + y1 ) + c(x) (17)

et comme
y1′ = a(x)y12 + b(x)y1 + c(x)
on a :

z ′ = a(x)(z 2 + 2zy1 ) + b(x)z ⇔ z ′ − z(2a(x)y1 + b(x)) + a(x)z 2 = 0

C’est une équation de Bernoulli en z (α = 2) que l’on intègre par le


changement u = 1/z ramenant la résolution à celle d’une équation
linéaire.
u′ + [a(x) + 2b(x)y1 ]u = b(x)
Après résolution de cette dernière équation, la solution y(x) de
l’équation de Riccati sera obtenue par : y(x) = z(x) + y1 (x) avec
z(x) = 1/u(x) et o y1 (x) est donnée.

36
Exemple: Soit à résoudre

x3 y ′ + y 2 + yx2 + 2x4 = 0

qui est une équation de Riccati avec a(x) = −1/x3 , b(x) = −1/x et
c(x) = −2x. On pourra vérifier sans problème que y1 = −x2 est une
solution.
Avec le changement y = z + y1 on montre que z vérifie l’équation de
Bernoulli (α = 2) suivante

′ 1 1 2
z −z − 3z = 0
x x
On pose u = 1/z on trouve que u obeit à l’équation linéaire suivante:

′ 1 1
u +u = 3
x x

37
Equation différentielles linéaires du second
ordre à coefficients constants
Définition: Une équation différentielle linéaire du second ordre à
coefficients constants est une équation du type :

ay ′′ + by ′ + cy = d(x) (18)

où a, b, cR où a 6= 0 et d une fonction définie sur un intervalle I.


L’équation homogène (où ESSM) asociée à (18) est:

ay ′′ + by ′ + cy = 0 (19)

38
Solutions

On recherche une solution de l’équation sans second membre de la


forme y(x) = eλx . Une fonction y(x) = eλx est solution de l’équation
sans second membre (19) si et seulement:

(aλ2 + bλ + c)eλx = 0

Cette équation est équivalente à

Pc (λ) = aλ2 + bλ + c = 0 (20)

Pc appelée équation caractéristique de l’équation différentielle (18).


Selon le signe du descriminant de Kramer ∆ = b2 − 4ac, nous
disposons d’une ou deux solutions de l’équation sans second membre
(19).

39
i) ∆ > 0: L’équation caractéristique admet deux racines réelles
√ √
distinctes λ1 = (−b + ∆)/(2a) et λ2 = (−b − ∆)/(2a). La
solution générale de (18) est de la forme y(x) = c1 eλ1 x + c2 eλ2 x
c1 et c2 étant des constantes réelles.
ii) ∆ < 0, L’équation caractéristique admet deux solutions

imaginaires conjuguées λ1 = λ̄2 = (−b + i −∆)/(2a) = p + iq.
La solution générale est de la forme
y(x) = epx (c1 cos qx + c2 sin qx) (c1 ,c2 appartiennent à R)
iii) ∆ = 0 L’équation caractéristique admet une racine double
b
r1 = r2 = − 2a . La solution général de (18) est de la forme
y(x) = (c1 x + c2 )er1 x , avec c1 , c2 appartiennent à R

40
Exemples:

1) y” + 2y ′ − 3y = 0 L’équation caractéristique étant


λ2 + 2λ − 3 = 0 dont les racines sont λ1 = −3 et λ2 = 1. La
solution générale est y = c1 e−3x + c2 ex , o c1,2 appartiennent à R.
2) y” + 2y ′ + y = 0 L’équation caractéristique λ2 + 2λ1 = 0 admet
une racine double λ1 = λ2 = −1. La solution générale est
y(x) = (c1 x + c2 )e−x , où c1 et c2 des constantes.
3) y” + y ′ + y = 0 L’équation caractéristique

étant λ2
+λ+1=0
dont les racines λ1 = λ̄2 = − 21 ± 23 i La solution générale est
√ √
−x
y(x) = e 2 (c1 cos( 23 x) + c2 sin( 23 x)) c1 , c2 sont des constantes.

41
Résolution de l’équation complète:
Théorème: La solution générale de l’équation complète (1) est la
somme de la solution générale de l’E.S.S.M. et d’une solution
particulière de l’équation complète.
Recherche d’une solution particulière de l’équation complète
(1):

1-Cas où f (x) = Pn (x); Pn est un polynôme de degré n: L’équation


s’écrit: ay ′′ + by ′ + cy = Pn (x)

42
Résolution de l’équation complète:
1-Cas où f (x) = Pn (x); Pn est un polynôme de degré n: L’équation
s’écrit: ay ′′ + by ′ + cy = Pn (x)
i) Si c different de 0, on cherche une solution particulière sous la
forme d’un polynme de degré n.
ii) Si c = 0 et b 6= 0, on cherche une solution particulère sous la
forme d’un polynôme de degré n + 1.
iii) Si c = 0 et b = 0, l’équation devient ay” = Pn (x), qui se résoudre
par deux intégrations successives.

43
Exemple:

Résoudre
y” + y ′ + y = x2 + x + 1

Ici f (x) = x2 + x + 1 et degf = 2, c = 1 est différent de 0, on prend


donc y = P (x) un polynôme de degré 2. y = P (x) = αx2 + βx + γ;
d’où y ′ = 2αx + β et y ′′ = 2α
En remplaant dans l’équation y” + y ′ + y = x2 + x + 1 et en
procédant par identification, on obtient α = 1, β = −1 et γ = 0
y = x2 − x est une solution particulière de y” + y ′ + y = x2 + x + 1

44
2- Cas où f (x) = eλx Pn (x), λ appartient à R, Pn un polynôme de
degré n:
L’équation s’écrit: ay” + by ′ + cy = eλx Pn (x)
i) Si λ n’est pas racine de l’équation caractéristique: On cherche
une solution particulière sous la forme: yp (x) = Qn (x)eλx où Qn
est un polynôme de degré n.
ii) Si λ est racine d’ordre p ≥ 1 de l’équation caracéristique: On
cherche une solution particulière sous la forme:
yp (x) = xp Qn (x)eλx où Qn est un polynôme de degré n.

45
Exemple:

y” + y ′ − 2y = (x2 + x + 1)e−2x (ici n=2)


l’équation caractéristique r 2 + r − 2 = 0 possède les racines λ = 1 et
−2.
On prend donc Q2 (x) = ax2 + bx + c et on cherche une solution
particulière y = xQ2 (x)e−2x = (ax3 + bx2 + cx)e−2x en reportant
y, y ′ ety ′′ dans [*] pour calculer a, b et c par identification.

46
3- Cas où f (x) = eλx (A cos rx + B sin rx), A et B appartiennent à R.
L’équation s’ecrit: ay” + by ′ + cy = eλx (A cos rx + B sin rx)
i) si λ ± ir n’est pas racine de l’équation caractéristique: On
cherche une solution particulière sous la forme:
yp (x) = (A1 cos rx + B1 sin rx)eλx , A1 et B1 constantes réelles à
déterminer.
ii) si λ ± ir est racine de l’équation caractéristique On cherche une
solution particulière sous la forme:
yp (x) = (A2 cos rx + B2 sin rx)xeλx , A2 et B2 des constantes
réelles à déterminer.

47
Exemple:

i) Intégrer léquation différentielle: y” + 4y = cos 2x L’E.S.S.M.est :


y” + 4y = 0 dont l’équation caractéristique associée est r 2 + 4 = 0.
Ses racines sont: r1 = r̄2 = 2i.
La solution de l’E.S.S.M.est: y(x) = c1 cos2x + c2 sin 2x. Le second
membre étant de la forme: A cos rx + B sin rx avec r = 2, A = 1,
B = 0 et 2i étant racine de l’équation caractéristique. On cherche
une solution particulière yp sous la forme:

yp (x) = x(A cos 2x + B sin 2x)


yp′ (x) = x(2B cos 2x − 2A sin 2x) + A cos 2x + B sin 2x
′′
yp (x) = x(−4A cos 2x − 4B sin 2x) + 4B cos 2x − 4A sin 2x
y”p (x) + 4yp = 4B cos 2x − 4A sin 2x = cos 2x (21)

48
Par identification, on trouve:
B = 1/4 et A = 0, donc yp (x) = x/4 sin 2x La solution générale de
l’équation complète est y(x) = c1 cos 2x + (x/4 + c2 ) sin 2x (c1 , c2
appartiennent à R).

49
Remarque:

On peut considérer des équations du type:


ay” + by ′ + cy = Axn cos rx + Bxn sin rx (n appatient à N)
• Si ir n’est pas racine de l’équation caractéristique. On cherche
une solution particulière de la forme:
yp (x) = Pn (x) cos rx + Qn (x) sin rx, où Pn et Qn sont deux
polynômes de degré n.
• Si ir est racine de l’équation caractéristique. On cherche une
solution particulière de la forme:
yp (x) = Pn+1 (x) cos rx + Qn+1 (x) sin rx, où Pn+1 et Qn+1 sont
deux polynômes de degré n + 1.

50
ii) Résoudre: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x. La solution générale de
l’E.S.S.M.est: y(x) = (c1 x + c2 x)e2x Pour chercher une solution
particulière de l’équation complète: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x On
procède comme suit: Soient: yp1 une solution particulière de
l’équation: y”-4y’+4y = ex. - yp2 une solution particulière de
l’équation: y” − 4y ′ + 4y = 5 sin x Alors yp = yp1 + yp2 est une solution
particulière de l’équation complète: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x
Comme yp1 (x) = ex et yp2 (x) = 4/5 cos x + 3/5 sin x, alors
yp (x) = ex + 4/5 cos x + 3/5 sin x. Donc la solution générale de
l’équation complète est:
y(x) = (c1 x + c2 )e2x + ex + 4/5 cos x + 3/5 sin x.

51
Equations différentielles linéaires d’ordre
supérieure

Equations différentielles linéaires homogènes


d’ordre n
On appelle équation différentielle linéaire d’ordre n une équation de
la forme:

a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) = f (x) (22)

où a0 (x), a1 (x), ... , an (x), f (x) sont des fonctions données sur un
intervalle I ⊂ R.
L’équation 22 peut etre ecrite sous la forme:

L(y) = f (x)

52
L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) (23)

• Si f (x) = 0 sur I, l’équation est dite homogène ou sans second


membre (ESSM)
• sinon f (x) 6= 0, l’équation est dite non-homogène ou avec sans
second membre.

53
Proposition: L’application

 Cn → C0
L:
 y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)

est une application linéaire.


Preuve: En effet, pour tout y, z ∈ C n et α, β ∈ R:

L(αy + βz) = a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy + βz)′ + · · · + an (x)(αy + βz)(n)


= a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy ′ + βz ′ ) + · · · + an (x)(αy (n) + βz (n) )
= α(a0 (x)y + a1 (x)y ′ + · · · + an (x)y (n) ) + β(a0 (x)z + a1 (x)z ′ + · ·
= αL(y) + βL(z)

d’où le résultat.

54
Proposition: L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un
sous-espace vectoriel de C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).

Une conséquence immédiate de la linéarité de L est:


m
X m
X
L( αi yi (x)) = αi L(yi (x))
i=1 i=1

On conclut que si y1 , y2 , ... , ym sont solutions de l’ESSM alors


Pm
toutes combinaisons linéaires ’ i=1 αi yi (x), αi ∈ R’ est aussi
solution de l’ESSM. C’est le principe de superposition.

55
Proposition: L’ensemble S des solutions de l’équation avec second
membre (6) est donné par

S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (24)

avec L(yp ) = f (x) et L(yh ) = 0, c’est à dire yp est une solution


particulière de (6), et yh est solution de l’ESSM.

Preuve: Toute fonction de la fome y = yp + yh est solution de (6):


en effet, L(yp + yh ) = L(yp ) + L(yh ) = f (x) + 0 = f (x).
Réciproquement, soient y1 et y2 deux solutions à (6), alors on peut
voir y1 = yp comme la solution particulière et prendre comme
solution yh de l’ESSM la différence: yh = y2 − y1 , En effet,
L(yh = y2 − y1 ) = L(y2 ) − L(y1 ) = f (x) − f (x) = 0.

56
1.2 Problèmes aux valeurs initiales

Pour une équation différentielle linéaire d’ordre n, le problème suivant:

Resoudre L(y) = f (x)


′′ ′′ (n−1)
avec y(x0 ) = y0 , y ′ (x0 ) = y0′ , y (x0 ) = y0 , y (n−1) (x0 ) = y0 (25)

avec L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) . et


′′ (n−1)
y0 , y0′ , y0 , y0 sont des constantes arbitraires, est appelé
′ ′′ (n−1)
Problème aux valeurs initiales. Les valeurs y0 , y0 , y0 , y0
sont appelées conditions initiales.
On cherche une solution sur un intervalle I ⊂ R contenant le point x0 .

Dans le cas d’une équation différentielle du second ordre, la solution

57
du problème aux valeurs initiales:
dy d2 y
a0 (x) y + a1 (x) + a2 (x) 2 = f (x) (26)
dx dx
y(x0 ) = y0 , y ′ (x0 ) = y0′ (27)

est une fonction y(x) definie sur I et son graphe passe par le point
(x0 , y0 ) et la tangente à la courbe en ce point est le nombre y0′

58
1.3 unicité de la solution:
Théorème: Si les fonctions a0 (x), a1 (x), a2 (x), · · · , an (x) et f (x)
sont continues sur I et si ∀x ∈ I: an (x) 6= 0. Si x = x0 est un point
quelconque de I, alors la solution y(x) du problème aux valeurs
initiales 25 existe sur cet intervalle et est unique.

Exemples:
• On peut vérifier que y(x) = 3e2x + e−2x − 3x est solution du
problème aux valeurs initiales:
d2 y
2
− 4y = 12x
dx
y(0) = 0 , y ′ (0) = 1
Les coefficients et la fonction f (x) = 12x sont continues sur tout
intervalle contenant x = 0. On conclut que la solution y(x) est

59
unique.
• Le problème aux valeurs initiales suivant:
d3 y d2 y dy
3 3 +5 2 − + 7y = 0
dx dx dx
y(1) = 0 , y ′ (1) = 1 , y ′′ (1) = 0

admet comme solution triviale y(x) = 0.


Comme l’équation différentielle est linéaire et ses coefficients
ainsi que f (x) = 0 sont continues alors la solution y = 0 est
l’unique solution du problème.
• On peut vérifier que y(x) = cx2 + x + 3 est solution du problème
aux valeurs initiales:
2
2d y dy
x − 2x + 2y = 6
dx2 dx
y(0) = 3 , y ′ (0) = 1

60
sur R et ceci pour n’importe quelle valeur de c ∈ R.
comme y ′ = 2cx + 1, y ′′ = 2c, il s’ensuit que:
′′
x y − 2xy ′ + 2y = x2 (2c) − 2x(2cx + 1) + 2(cx2 + x + 3) = 6
2

on a aussi: y(0) = 3 et y ′ (0) = 1.


Le fait que la solution n’est pas unique vient du fait que au
voisinage de x = 0 le coefficient a2 (x) = x2 s’annulle pour x = 0.

61
Problèmes aux valeurs aux bord
Un autre type de problème consiste à résoudre une équation
différentielle du second ordre ou plus dans laquelle les valaurs de y ou
de ses dérivées sont connues en des points différents:
d2 y dy
resoudre a2 (x) 2 + a1 (x) + a0 (x)y = f (x)
dx dx
avec y(a) = y0 , y(b) = y1 (28)
ce type de problème est connu comme: Problèmes aux valeurs
aux bord à deux points ou simplement Problèmes aux valeurs
aux bord.
Les valeurs y(a) = y0 et y(b) = y1 sont appelées conditions au
bord.
Les conditions aux bord peuvent être aussi de la forme:
y(a) = y0 , y(b) = y1

62
y(a) = y0 , y ′ (b) = y1′
y ′ (a) = y0′ , y(b) = y1
y ′ (a) = y0′ , y ′ (b) = y1′ (29)

avec y0 , y0′ , y1 et y1′ sont des constantes.

63
Exemples:

• Soit à résoudre le problème aux valeurs au bord suivant:


d2 y
+ 16y = 0
dx2
π
y(0) = 0 , y( ) = 0 (30)
2
La solution de cette équation différentielle est

y(x) = c1 cos 4x + c2 sin 4x

les conditions au bord donnent:


0 = y(0) = c1 cos 0 + c2 sin 0 = c1 donc y(x) = c2 sin 4x.
La seconde condition au bord: y( π2 ) = c2 sin 2π = 0 n’impose
aucune contrainte sur c2 car sin 2π = 0 et donc la seconde
condition est vérifiée pour n’importe quelle valeur de c2 .
La solution du problème est donc y(x) = c2 sin 4x avec c2 ∈ R.

64
Il y a donc une infinité de solution au problème au bord dont le
graphe passe par les deux points (0, 0) et (π/2, 0).
• Soit à résoudre le problème aux valeurs au bord suivant:
d2 y
+ 16y = 0
dx2
π
y(0) = 0 , y( ) = 1 (31)
2
La solution de cette équation différentielle est

y(x) = c1 cos 4x + c2 sin 4x

les conditions au bord donnent:


0 = y(0) = c1 cos 0 + c2 sin 0 = c1 donc y(x) = c2 sin 4x.
La seconde condition au bord: y( π2 ) = c2 sin 2π = 1 donne
c2 0 = 1 ce qui es impossible. Ce problème au bord n’a donc pas
de solution.

65
Dépendance et indépendance linéaire d’un
système de fonctions
Définition: Un ensemble de fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) est
linéairement dépendant sur un intervalle I s’il existe des constantes
α1 , α2 , ... , αn non tous nuls tel que:

α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn (x) = 0 ∀x ∈ I (32)

Conséquence: Si f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) est linéairement


dépendant, supposons que c’est αi 6= 0 alors on peut exprimer fi (x)
comme combinaison linéaire des autres:
α1 αi−1 αi+1 αn
fi (x) = −( f1 (x) + ... + fi−1 (x) + fi+1 (x) + fn (x)
αi αi αi αi

66
Exemple: Les fonctions f1 (x) = sin 2x et f2 (x) = sin x cos x sont
linéairements dépendantes sur R car

α1 f1 (x) + α2 f2 (x) = 0

est vérifiée pour tout x ∈ R si on prend α1 = 1/2 et α2 = −1


(f1 (x) = sin 2x = 2 sin x cos x = 2f2 (x)).

67
Définition: Un ensemble de fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) est
linéairement indépendant sur un intervalle I si ∀α1 , α2 , ..., αn ∈ R tel
que:
∀x ∈ I ; α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn (x) = 0 alors αi = 0 (33)
Exemples:
• les fonctions f1 (x) = ex et f2 (x) = xex définies sur R sont
linéairement indépendantes. En effet pour tout α1 , α2 ∈ R tels
que:
α1 e2 + α2 xex = 0 ∀ x ∈ R (34)
Pour x = 0 dans 34 donne α1 = 0. Eq 34 avec α1 = 0 implique
que α2 doit etre nulle aussi pour que l’éq 34 soit vérifiée pour
tout x ∈ R.
• les fonctions f0 (x) = 1 et f1 (x) = x, f2 (x) = x2 , ... , fn (x) = xn

68
définies sur R sont linéairements indépendantes, car:

α0 1 + α1 x + α2 x2 + ... + α2 xn = 0 ∀ x ∈ R (35)

ceci n’est possible que si α0 = α1 = α2 = ... = αn = 0

69
Définition: Supposons que les fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) sont
de classe C n+1 sur l’intervalle I. On appelle Wronskien du système:
f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) le déterminant:

f1 (x) f2 (x) ... fn (x)


f1′ (x) f2′ (x) ... fn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W (x) = (i) (i) (i)
(36)
f1 (x) f2 (x) ... fn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1) (n−1)
f1 (x) f2 (x) . . . fn (x)

70
Théorème: Si des fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) de classe C n−1
sur l’intervalle I sont linéairement dépendantes sur I, le Wronskien
W (x) = 0 sur I.

Preuve: Dans le cas de la famille (f1 (x),f2 (x)) (n = 2).


Supposons que (f1 (x),f2 (x)) sont linéairement dépendantes sur I
alors il existe des scalaires α1 et α2 non tous nuls tel que:

∀x ∈ I , α1 f1 (x) + α2 f2 (x) = 0 (37)


α2
Supposons que α1 6= 0, alors f1 (x) = − α 1
f2 (x). on prenant la
dérivée, on aura:
α2 ′
∀x ∈ I , f1′ (x) = − f2 (x) (38)
α1

71
Calculons le Wronskien:
α2
f1 (x) f2 (x) −α f2 (x) f2 (x)
W (x) = = 1
=0
α2 ′
f1′ (x) f2′ (x) −α f (x)
1 2
f2′ (x)

Pour n = 3, on suppose qu’il existe des scalaires α1 , α2 et α3 non


tous nuls (supposons que α1 6= 0) tel que:

∀x ∈ I , α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + α3 f3 (x) = 0


α2 α3
∀x ∈ I , f1 (x) = − f2 (x) − f3 (x) (39)
α1 α1
on prenant la dérivée première et seconde, on aura:
α2 ′ α3 ′
∀x ∈ I , f1′ (x)
= − f2 (x) − f (x)
α1 α1 3
′′ α2 ′′ α3 ′′
∀x ∈ I , f1 (x) = − f2 (x) − f3 (x) (40)
α1 α1

72
Calculons le Wronskien:

f1 (x) f2 (x) f3 (x)


W (x) = f1′ (x) f2′ (x) f3′ (x)
′′ ′′ ′′
f1 (x) f2 (x) f3 (x)

−α
α1 f2 (x) −
2 α3
α1 f3 (x) f2 (x) f3 (x)
= −α ′
α1 f2 (x) −
2 α3 ′
α1 f3 (x) f2′ (x) f3′ (x) (41)
′′
α2 α3 ′′ ′′ ′′
−α f (x) −
1 2 α1 f3 (x) f2 (x) f3 (x)

il est claire que la première collone de ce déterminant est est une


combinaison linéaire des deux autres colonnes: − α 2
α1 c 2 − α3
α1 c3 , ce
déterminent est donc nul.

73
Théorème: Si le Wronskien W (x) des fonctions f1 (x), f2 (x), ... ,
fn (x) de classe C n−1 sur l’intervalle I est non nul elles sont
linéairement indépendantes sur I.

Preuve: soit α1 , α2 , ..., αn ∈ R tel que:

∀x ∈ I , α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn (x) = 0 (42)

en prenant la dérivée première, seconde, ..., et nième de l’équation


(42), on trouve:

∀x ∈ I , α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn (x) = 0


∀x ∈ I , α1 f1′ (x) + α2 f2′ (x) + ... + αn fn′ (x) = 0
...........................................................
(n−1) (n−1)
∀x ∈ I , α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn(n−1) (x) = 0

74
le déterminant de ce système n’est rien d’autre que le Wronskien
W (x) 6= 0, le système est donc de Kramer et son unique solution est
α1 = α2 = ... = αn = 0. Le fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) sont
donc linéairement indépendantes sur I

75
Exemples:

• pour f1 (x) = em1 x et f2 (x) = em2 x avec m1 6= m2 définies sur R,


le Wronskien est:
em1 x em2 x
W (x) = = (m2 − m1 )e(m1 +m2 )x 6= (043)
m1 em1 x m2 em2 x

pour tout x ∈ R, donc f1 et f2 sont linérement indépendants.


• pour f1 (x) = ex , f2 (x) = xex et f3 (x) = x2 ex définies sur R, le
Wronskien est:
ex xex x2 ex
W (x) = ex ex + xex 2xex + x2 ex = 2e3x 6= (44)
0
ex 2ex + xex 2ex + 4xex + x2 ex

pour tout x ∈ R, donc f1 , f2 et f3 sont linérement indépendants.

76
• On considére les fonctions f1 (x) = x et f2 (x) = |x| définies sur R,
il est facile de se convaincre que f1 et f2 sont linéairement
indépendantes sur R même si le Wronskine est nul.
Pour x > 0, les fonctions sont linérement dépendantes, le
Wronskien W (x) = 0 pour x 6= 0.
Pour x = 0, f2 n’est pas dérivable en 0, et donc on peut pas
calculer le Wronskinen.
Conclusion: Si le Wronskien W (f1 (x), f2 (x), ..., fn (x)) est nul
pour tout x ∈ I ca ne veut pas dire nécesserement que les
(f1 (x), f2 (x), ..., fn (x)) sont linéairement dépendants.

77
Solution d’équations différentielles
linéaires

Equation homogène

L’équation suivante

a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) = 0 (45)

où a0 (x), a1 (x), ... , an (x), f (x) sont des fonctions données sur un
intervalle I ⊂ R est dite homogène alors que:
L’équation 22 peut etre ecrite sous la forme:

a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) = f (x) (46)

est dite équation avec second membre.

78
Proposition:

L’application

 Cn → C0
L:
 y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)

est une application linéaire.


Preuve: En effet, pour tout y, z ∈ C n et α, β ∈ R:

L(αy + βz) = a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy + βz)′ + · · · + an (x)(αy + βz)(n)


= a0 (x)(αy + βz) + a1 (x)(αy ′ + βz ′ ) + · · · + an (x)(αy (n) + βz (n) )
= α(a0 (x)y + a1 (x)y ′ + · · · + an (x)y (n) ) + β(a0 (x)z + a1 (x)z ′ + · ·
= αL(y) + βL(z)

d’où le résultat.

79
Proposition:
L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un sous-espace vectoriel de
C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).

Une conséquence immédiate de la linéarité de L est:


m
X m
X
L( αi yi (x)) = αi L(yi (x))
i=1 i=1

On conclut que si y1 , y2 , ... , ym sont solutions de l’ESSM alors

80
Pm
toutes combinaisons linéaires ’ i=1 αi yi (x), αi ∈ R’ est aussi
solution de l’ESSM. C’est le principe de superposition.

81
Exemples:

• Les fonctions y1 = x2 et y2 = x2 ln x définies sur ]0, +∞[ sont


solutions de l’équation homogène:
′′′
3
x y − 2xy ′ + 4y = 0

D’après le principe de superposition y = c1 x2 + c2 x2 ln x est aussi


solution de cette équation.
• Les fonctions y1 = ex , y2 = e2x et y3 = e3x définies sur R sont
solutions de l’équation homogène:
′′′ ′′
y − 6y + 11y ′ − 6y = 0

D’après le principe de superposition y = c1 ex + c2 e2x + c3 e3x est


aussi solution de cette équation.

82
Théorème:

Soient y1 , y2 , ... , yn des solutions d’une équation différentielle


homogène d’ordre n sur un intervalle I. Cet ensemble de solutions est
linéairement indépendant sur I si et seulement si W (y1 , y2 , ..., yn ) 6= 0
pour tout x ∈ I.

Preuve:
Si W (y1 , y2 , ..., yn ) 6= 0 alors y1 , y2 , ... , yn sont linéairement
indépendants.
Pour la réciproque, on montre pour n = 2.
En effet, si y1 et y2 sont linéairement indépendants alors
W (y1 (x), y2 (x)) 6= 0 pour tout x ∈ I.
Supposons q’il existe x0 ∈ I tel que W (y1 (x0 ), y2 (x0 )) = 0 alors il

83
doit exister des constantes c1 et c2 non tous nulles telles que:

c1 y1 (x0 ) + c2 y2 (x0 ) = 0
c1 y1′ (x0 ) + c2 y2′ (x0 ) = 0 (47)

Si on définit y(x) = c1 y1 (x) + c2 y2 (x), donc à partir de 47 y(x) doit


satisfaire le problème de Cauchy suivant:

y(x0 ) = 0 et y ′ (x0 ) = 0

or il se trouve que la fonction nulle θ satisfait aussi la condition


θ(x0 ) = 0 et θ ′ (x0 ) = 0, d’après l’unicité de la solution du problème
de Cauchy: y = θ = c1 y1 (x) + c2 y2 (x) = 0 pour tout x ∈ I, ce qui est
on contradiction avec le fait que y1 et y2 sont linéairement
indépendants.

84
Définition:

On appelle système fondamental de solution tout ensemble de n


solutions y1 , y2 , ... , yn linéairement indépendantes sur I d’une
équation différentielle linéaire homogène d’ordre n.

Théorème:

Soit y1 , y2 , ... , yn un système fondamental de solution d’une


équation différentielle linéaire homogène d’ordre n sur un intervalle I,
alors pour toute solution y(x) sur I de l’équation homogène L(y) = 0
on peut trouver des constantes tels que

y(x) = c1 y1 (x) + c2 y2 (x) + ... + cn yn (x)

85
Théorème: existence de système fondamental
Toute équation différentielle linéaire homogène avec des coefficients
ak (x) continues possède un système fondamental de solution.
Proposition:
L’ensemble S des solutions de l’équation avec second membre (6) est
donné par
S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (48)
avec L(yp ) = f (x) et L(yh ) = 0, c’est à dire yp est une solution
particulière de (6), et yh est solution de l’ESSM.

Preuve: Toute fonction de la fome y = yp + yh est solution de (6):


en effet, L(yp + yh ) = L(yp ) + L(yh ) = f (x) + 0 = f (x).
Réciproquement, soient y1 et y2 deux solutions à (6), alors on peut

86
voir y1 = yp comme la solution particulière et prendre comme
solution yh de l’ESSM la différence: yh = y2 − y1 , En effet,
L(yh = y2 − y1 ) = L(y2 ) − L(y1 ) = f (x) − f (x) = 0.

87
Solution générale de l’équation homogéne:

Théorème: Soit y1 , y2 , ..., yn un système fondamental de solutions


d’une équation différentielle d’ordre n sur I:

a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) = 0 (49)

donc la solution générale de cette équation différentielle sur I est:

y(x) = c1 y1 + c2 y2 + ... + cn yn

ou ci , i = 1, 2, ..., n sont des constantes arbitraires.

Exemple:
1.) y ′′ − 9y = 0 admet y = c1 e3x + c2 e−3x comme solution générale
avec c1,2 ∈ R.
2.) Les fonctions y1 = ex , y2 = e2x et y3 = e3x vérifient l’équation

88
différentielle:
′′′ ′′
y − 6y + 11y ′ − 6y = 0
comme W (y1 , y2 , y3 ) = 2e6x 6= 0, les solutions y1 , y2 , y3 forment un
système fondamental sur R. On conclut que

y = c1 ex + c2 e2x + c3 e3x

est la solution générale de l’équation différentielle.

89
Principe de superposition : équation non
homogéne:

Théorème: Soit yp1 , yp2 , ..., ypk , k solutions particulières de


l’équation non homogéne:

a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) = gi (x) i = 1, 2, ..., k

alors la fonction y(x) = yp1 (x) + yp2 (x) + ... + ypk (x) est une solution
particulière de l’équation non homogéne suivante:

a0 (x) y+a1 (x) y ′ +a2 (x) y ′′ +· · ·+an (x) y (n) = g1 (x)+g2 (x)+...+gk (x)

Exemple: Solution particulière de

2e2x + (2x − 1)ex


y ′′ − 3y ′ + 4y = −16x2 + 24x − 8 + |{z}
| {z } | {z }
g1 g2 g3

90
on vérifit que:

yp1 = −4x2 solution parti de y ′′ − 3y ′ + 4y = −16x2 + 24x − 8


yp2 = e2x solution parti de y ′′ − 3y ′ + 4y = 2e2x
yp3 = xex solution parti de y ′′ − 3y ′ + 4y = ex (2x − 1) (50)
(51)

la solution particulière est:

yp = −4x2 + e2x + xex

91
équation homogéne à coefficients constants:
Pour résoudre l’équation différentielle d’ordre n à coefficients
constants:
a0 y + a1 y ′ + a2 y ′′ + · · · + an y (n) = 0
on doit résoudre le polynôme caractéristique:
a0 + a1 λ + a2 λ2 + · · · + an λn = 0

• Si toutes les racines r1 , r2 , ..., rn sont rélles et deux à deux


distinctes, alors la solution générale est:
yh = c1 er1 x + c2 er2 x + ... + cn ern x

• Si le polynôme caractéristique admet m racines simples et une


racine α d’ordre k alors la solution générale est de la forme
yh = c1 er1 x +c2 er2 x +...+cm erm x +d1 eαx +d2 xeαx +d3 x2 eαx +...+dk xk−1 eαx

92
• Si le polynôme caractéristique admet une racine complexe
r1 = α + iβ d’ordre k, alors r̄1 = α − iβ est aussi racine d’ordre
k. A partir des 2k solutions complexes

e(α+iβ)x , xe(α+iβ)x , x2 e(α+iβ)x , xk−1 e(α+iβ)x


e(α−iβ)x , xe(α−iβ)x , x2 e(α−iβ)x , xk−1 e(α+iβ)x (52)

qui sont équivalentes à:

eαx cos βx , xeαx cos βx , x2 eαx cos βx , ... xk−1 eαx cos βx
eαx sin βx , xeαx sin βx , x2 eαx sin βx , ... xk−1 eαx sin βx

93
Exemples:

2y ′′ − 5y ′ − 3y = 0 , yh = c1 e−x/2 + c2 e3x
y ′′ − 10y ′ + 25y = 0 , yh = c1 e5x + c2 xe5x
√ √
′′ ′ −x/2 3 3
y + y + y = 0 , yh = e (c1 cos x + c2 sin x)
2 2
y ′′′ + 3y ′′ − 4y = 0 , yh = c1 ex + c2 e−2x + c3 xe−2x
y (4) + 2y ′′ + y = 0 , y = c1 eix + c2 e−ix + c3 xeix + c4 xe−ix
y = c1 cos x + c2 sin x + c3 x cos x + c4 x sin x (53)

94
Réduction de l’ordre d’une équation différentielle

Supposons qu’on a une équation différentielle de la forme:

y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = 0

ou p et q sont deux fonctions continues sur un intervalle I et


supposons qu’on connais une solution y1 6= 0 de cette équation sur I.
Si on définit y = u(x)y1 (x) alors on a:

y ′ = uy1′ + u′ y1 , y ′′ = uy1′′ + 2y1′ u′ + y1 u′′


y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = u (y1′′ + py1′ + qy1 ) +y1 u′′ + (2y1′ + py1 )u′ = 0
| {z }
=0
y1 v ′ + (2y1′ + py1 )v = 0 avec v = u′ (54)

La dernière équation est une équation différentielle linéaire à variable

95
séparable qu’on peut écrire:
dv y1′
+ 2 dx + pdx
v y1
Z R
2 2 − p(x)dx
ln|vy1 | = − pdx + c0 ou wy1 = c1 e
R
− p(x)dx
′ e
u = c1
y12
Z R
− p(x)dx
e
u = c1 dx + c2
y12 (x)
en prenant c1 = 1 et c2 = 0 on trouve:

y = u(x)y1
R
− p(x)dx
e
y = y1 dx (55)
y12

96
Exemples:
• La fonction y1 = x2 est solution de x2 y ′′ − 3xy ′ + 4y = 0, trouver
une autre solution.
On pose y = u(x)x2 , on montre que y(x) = x2 ln x.
La solution générale est donc y(x) = c1 x2 + c2 x2 ln x.
• La fonction y1 = ex est solution de y ′′ − 2y ′ + y = 0, trouvez
l’autre solution.
On pose y = u(x)ex on trouve que y = xex .
La solution générale est: y = c1 ex + c2 xex

97
Méthode de variation des deux constantes:
Par analogie avec les équations différentielles du premier ordre, on va
introduire la méthode de variations des constantes pour les équations
différentielles d’ordre superieures. Soit à résoudre:
y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = f (x) (56)
et soit y1 et y2 un système fondamental de cette équation. La solution
générale de l’ESSM est de la forme: y = c1 y1 + c2 y2 avec c1,2 ∈ R.
On cherche une solution particulière de l’équation (56) de la forme:
yp (x) = c1 (x)y1 (x) + c2 (x)y2 (x)

on a:

yp′ = c1 y1′ + y1 c′1 + c2 y2′ + y2 c′2

98
yp′′ = c1 y1′′ + 2y1′ c′1 + y1 c′′1 + c2 y2′′ + 2y2′ c′2 + y2 c′′2
(57)

En injectant dans l’équation (56) on trouve:

yp′′ + pyp′ + qy = c1 (y1′′ + p(x)y1′ + q(x)y1 ) +c2 (y2′′ + p(x)y2′ + q(x)y2 ) +


| {z } | {z }
=0 =0
+y1 c′′1 + c′1 y1′ +y2 c′′2 + c′2 y2′ + p(y1 c′1 + y2 c′2 ) + y1′ c′1 + y2′ c′2
d
= (y1 c′1 + y2 c′2 ) + p(y1 c′1 + y2 c′2 ) + y1′ c′1 + y2′ c′2 = f (x)(58)
dx
comme on cherche à determiner deux fonctions inconnues c1 et c2 on
aura besoin de deux équations pour les extraire. On peut obtenir ses
deux équations on supposant que

y1 c′1 + y2 c′2 = 0 (59)

99
et de cette équation, on obtient à partir de (58)

y1′ c′1 + y2′ c′2 = f (x) (60)

on a donc le système des deux équations (59) et (60) dont le


déterminant est:
y1 (x) y2 (x)
det = W =
y1′ (x) y2′ (x)
ce determinant est non nul car y1 et y2 sont libres.
Le système est donc de Kramer et les solutions sont données par:
W1 W2
c′1 = , c′2 =
W W
0 y2 (x) y1 0
W1 = , W2 = (61)
f (x) y2′ (x) y1′ (x) f (x)

100
Exemple:

Soit à résoudre 4y ′′ + 36y = sin13x .


Le polynome caractéristique est 4λ2 + 36. Ses racines sont λ1 = 3i et
λ2 = −3i. La solution générale de l’équation sans second membre est
hh = c1 cos 3x + c2 sin 3x.
La solution particulière de l’équation complète est de la forme:

yp (x) = c1 (x) cos 3x + c2 (x) sin 3x

avec:
W1 W2
c′1 = , c′2 =
W W
0 sin 3x cos 3x 0 cos 3x
W1 = = −1 , W2 = =
1
3 cos 3x −3 sin 3x 1 sin 3x
sin 3x sin 3x

101
cos 3x sin 3x
W = =3 (62)
−3 sin 3x 3 cos 3x
1 cos 3x
on trouve: c′1 = − 12 et c′2 = 12 sin 3x , ce qui donne:
1 1
c1 = − x , c2 = ln | sin 3x|
12 36
La solution particulière est donc:
1 1
yp = − x cos 3x + ln | sin 3x| sin 3x
12 36
finalement la solution générale est:
1 1
y = yh + yp = c1 cos 3x + c2 sin 3x − x cos 3x + ln | sin 3x| sin 3x
12 36

102
Cas général

Soit l’équation différentielle d’ordre n:

y (n) + pn−1 (x)y (n−1) + ... + p1 (x)y ′ + p0 (x)y = f (x)

Si yh = c1 y1 + c2 y2 + ... + cn yn est solution générale de l’équation


sans second membre, alors la solution particulière de l’équation
complète sera de la forme:

yp = c1 (x)y1 + c2 (x)y2 + ... + cn (x)yn

103
avec les c′i qui vérifient le système suivant:



 c′1 y1 + c′2 y2 + . . . + c′n yn = 0





 c′1 y1′ + c′2 y2′ + . . . + c′n yn′ = 0

 .. .. .. ..

 . . . = .
(S) = (i) (i) (i)
(63)


 c′1 y1 + c′2 y2 + ...+ c′n yn =0



 .. .. .. ..


 . . ... . = .

 (n−1) (n−1) (n−1)
 c′1 y1 + c′2 y2 + . . . + c′n yn = f (x)
Le déterminant de (S) est le Wronskien de (y1 , y2 , ..., yn ) qui est non
nul car (y1 , y2 , ..., yn ) est un système fondamental. (S) est donc un
système de Kramer, il admet une solution unique.

Wk
c′k = pour k = 1, 2, ..., n (64)
W

104
ou

y1 (x) y2 (x) ... yn (x)


y1′ (x) y2′ (x) ... yn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W (x) = (i) (i) (i)
(65)
y1 (x) y2 (x) ... yn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1) (n−1)
y1 (x) y2 (x) . . . yn (x)

105
0 y2 (x) ... yn (x)
0 y2′ (x) ... yn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W1 (x) = (i) (i)
(66)
0 y2 (x) ... yn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
f (x)(x) y2 (x) . . . yn (x)

106
y1 (x) 0 ... yn (x)
y1′ (x) 0 ... yn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W2 (x) = (i) (i)
(67)
y1 (x) 0 ... yn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
y1 (x) f (x) . . . yn (x)

107
y1 (x) y2 (x) ... 0
y1′ (x) y2′ (x) ... 0
.. .. ..
. . ... .
Wn (x) = (i) (i)
(68)
y1 (x) y2 (x) ... 0
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
y1 (x) y2 (x) . . . f (x)

108
Equation de Cauchy-Euler

L’équation de Cauchy-Euler est de la forme:

an xn y (n) + an−1 xn−1 y (n−1) + ... + a1 xy ′ + a0 y = g(x) (69)

ou les ai , i = 0, 1, ..., n sont des constantes.

Méthode de résolution: n = 2

On cherche une solution de l’ESSM de la forme y(x) = xm ou m est à


determiner.
y ′ = mxm−1 et y ′′ = m(m − 1)xm−2 on a:

a2 x2 y ′′ + a1 xy ′ + a0 y = xm (a2 m(m − 1) + a1 m + a0 ) = 0 (70)

109
On conclut que y = xm est solution de l’ESSM si m est racine du
polynôme Pc :

Pc (m) = a2 m(m − 1) + a1 m + a0 = a2 m2 + (a1 − a2 )m + a0 (71)

110
il y a 3 cas de figures:
i) Pc admet deux racines distinctes m1 et m2 (m1 6= m2 ), dans ce
cas y1 = xm1 et y2 = xm2 est un système fondamental
(W (y1 , y2 ) = (m2 − m1)xm2 +m1 −1 6= 0)
Dans le cas général, si Pc admet des racines deux à deux
distinctes, alors la solution générale de l’ESSM est:

y(x) = c1 xm1 + c2 xm2 + ... + cn xmn (72)

Exemple: x2 y ′′ − 2xy ′ − 4y = 0 admet comme solution génerale:


y = c1 x−1 + c2 x4 .
ii) Pc admet une racine double m = a22a−a1
2
= 1
2 − a1
2a2 , Dans ce cas
y1 = xm est solution de l’ESSM et on cherche une seconde
solution de la forme y = xm u(x) ou u(x) est à determiner par la
méthode de rabaissement du degré. y = xm u(x) est solution de

111
a1 ′ a0
y ′′ + a2 x y + a 2 x2 y = 0 après calcul on montre que
a
Z − a1 ln x
m e 2
y(x) = x dx
x2m
Z a
m − a1
= x x 2 x−2m dx
Z
m dx
= x = xm ln x
x
(73)
La solution générale est de la forme:
y(x) = c1 xm + c2 xm ln x

Dans le cas général: si m1 est racine d’ordre k alors les fonctions


suivantes:

xm1 , xm1 (ln x), xm1 (ln x)2 , ..., xm1 (ln x)k−1

112
sont linérement indépendantes et sont solutions de l’ESSM.
Exemple: 4x2 y ′′ + 8xy ′ + y = 0 admet comme solution génerale:
y = c1 x−1/2 + c2 x−1/2 ln x.
iii) Pc admet des racines complexes: soient m1 = α + iβ et
m2 = α − iβ deux racines de Pc , la solution générale de l’ESSM
est
y = c1 xα+iβ + c2 xα−iβ
que l’on peut réecrire en utilisant des fonctions réelles. En effet,
en prenant c1 = c2 = 1/2 et c1 = −c2 = 1/2 on trouve:

y1 = 1/2xα (xiβ + x−iβ ) , y2 = 1/2xα (xiβ − x−iβ )


y1 = xα cos(β ln x) , y2 = xα sin(β ln x)

sont aussi solution de l’ESSM. De plus W (y1 , y2 ) = βx2α−1 6= 0.


Donc y1 , y2 est un système fondamental.

113
la solution génerale de l’ESSM est de la forme:

y(x) = xα (c1 cos(β ln x) + c2 sin(β ln x)

114
Résolution d’équation différentielle en utilisant le
développement en série

Exemples:

1.) Trouver une solution de y ′ − 2xy = 0 sous la forme d’une série.


P∞
Supposons que la solution y(x) = k=0 ck xk , peut on trouver des
P∞
coefficient ck pour lequels la série k=0 ck xk converge vers une
P∞
′ ′
solution de y − 2xy = 0. En effet: on a y (x) = k=1 kck xk−1 alors:

X ∞
X
y ′ − 2xy = kck xk−1 − 2 ck xk+1
k=1 k=0

X ∞
X
= c1 + kck xk−1 − 2 ck xk+1 k + 1 = m , k − 1 = n
k=2 k=0

115

X ∞
X
= c1 + (n + 1)cn+1 xn − 2 cm−1 xm = 0
k=1 m=1

donc
c1 = 0 et (k + 1)ck+1 − 2ck−1 = 0
2
c1 = 0 et ck+1 = ck−1
k+1
c2 = c0
2
c3 = c1 = 0
3
2 1
c4 = c2 = c0
4 2
2
c5 = c3 = 0
5
2 1
c6 = c4 = c0
6 3!
........................................

116
c2k−1 == 0
1
c2k = c0
k!
La fonction y(x) est donnée par:
1 4
2 1 − 1 2n x2
y(x) = c0 (1 + x + x + x + ... + x + ...) = c0 e
2! 3! n!
il est facile de vérifier que la solution de y ′ − 2xy = 0 est bien
2
y = c0 ex .
2.) Trouver une solution de 4y ′′ + y = 0 sous forme de développement
en série.
P∞ P∞
k ′′
Si y(x) = k=0 ck x alors y (x) = k=2 k(k − 1)ck xk−2

X ∞
X
4y ′′ + y = 4 k(k − 1)ck xk−2 + ck xk
k=2 k=0

117

X ∞
X
= 4 (k + 2)(k + 1)ck+2 xk + ck xk = 0 (74)
k=0 k=0

On conclut que: (k + 2)(k + 1)ck+2 + ck = 0 alors


−1
ck+2 = ck (75)
4(k + 2)(k + 1)
on a donc:
c0
k = 0 , c2 = −
22 2!
c1
k = 1 , c3 =− 2
2 3!
c2 c0
k = 2 , c4 =− = 4
4.43 2 4!
c3 c1
k = 3 , c5 =− = 4
4.5.4 2 5!
c4 c0
k = 4 , c6 =− =− 6
4.6.5 2 6!

118
c5 c1
k = 5 , c7 = − =− 6
4.7.6 2 7!
on peut donc écrire y sous la forme:
1 2 1 4 1 6
y(x) = c0 (1 − 2
x + 4
x − 6
x + ...)
2 2! 2 4! 2 6!
1 1 1
= +c1 (x − 2 x3 + 4 x5 − 6 x7 + ...)
2 3! 2 5! 2 7!
= c0 y1 (x) + c1 y2 (x) (76)

avec

X (−1)k x 2k x
y1 (x) = ( ) = cos( )
(2k)! 2 2
k=0

X (−1)k x 2k+1 x
y2 (x) = 2 ( ) = 2 sin( )
(2k + 1)! 2 2
k=0

119
Solutions autour d’un point ordinaire
Soit a2 (x)y ′′ + a1 (x)y ′ + a0 (x)y = 0 une équation différentielle
d’ordre deux. En divisant par a2 on la raméne à:
y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = 0
Définition: Un point x0 est dit point ordinaire de l’équation
différentielle si p(x) et q(x) sont analytiques en x0 .
Un point qui n’est pas ordinaire et dit point singulier de l’équation
différentielle.
Exemple:
1. y ′′ + ex y ′ sin xy = 0. Tout point x ∈ R est ordinaire.
2. xy ′′ + sinxy = 0. Comme q(x) = sinx x est régulière en x = 0,
alors x = 0 est un point ordinaire.
3. Les points singuliers de (x2 − 1)y ′′ + 2xy ′ + 6y = 0 sont solutions

120
de x2 − 1 = 0 ou x = ±1. Les autres points x 6= ±1 sont des
points ordinaires.
4. l’équation de Cauchy-Euler ax2 y ′′ + bxy ′ + cy = 0 a un point
singulier en x = 0 tous les autres points x 6= 0 sont ordinaires.

121
Théorème:

Si x = x0 est un point ordinaire de l’équation différentielle


a2 (x)y ′′ + a1 (x)y ′ + a0 (x)y = 0, on peut toujour trouver deux
solutions indépendantes sous forme de séries:

X
y(x) = ck (x − x0 )k
k=0

cette série solution converge au moins pour |x − x0 | < R, ou R est la


distance de x0 a point singulier le plus prêt.

122

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