Equations différentielles
• Introduction et définitions
• Equations différentielles linéaires du premier ordre
• Changement de variables: Equation homogène, Equation de
Bernoulli, Equation de J.F Riccati
• Equation différentielles linéaires du second ordre à coefficients
constants
• Equations différentielles linéaires d’ordre supérieure
• Equation de Cauchy-Euler
• Résolution d’équation différentielle en utilisant le développement
1
en série
2
Introduction
Définition: Une équation différentielle d’ordre n est une équation
faisant intervenir une fonction y ainsi que ses dérivées y (1) , y (2) , . . .,
y (n) .
Exemples:
1) y ′ (x) = −y(x) est une équation différentielle d’ordre 1.
2) 2y ′ (x)y(x) = x est une équation différentielle d’ordre 1
3) y ′′ (x) + 2y ′ (x) + y(x) = x + 1 est une équation différentielle
d’ordre 2.
Par la suite, il est sous-entendu que y ainsi que ses dérivées y (i) est
fonction de x.
3
Définition: La forme générale des équations différentielles d’ordre n
est
4
Exemples:
1) y(x) = c0 e−x est une solution de y ′ (x) = −y(x) sur I = R pour
tout c0 ∈ R.
2) y(x) = x − 1 + c1 e−x + c2 xe−x est solution de
y ′′ (x) + 2y ′ (x) + y(x) = x + 1 sur I = R.
5
Equation différentielle du premier ordre:
Définitions et exemples
F (x, y, y ′ ) = 0 (2)
0.0.1 Exemples:
6
Equations différentielles à variables séparées
⇔ G(y) = F (x) + c
⇔ y = G−1 (F (x) + c) (4)
7
ou c est une constante arbitraire. On remarque que pour résoudre
une équation différentielle à variables séparées il s’agit de trouver des
primitives F et G de f et de g, et ensuite d’exprimer y en terme de x.
8
Exemples: 1) L’équation différentielle y ′ = xy s’écrit dx
dy
= xy qui est
équivalente à: dy
y = dx
x . Après intégration des deux membres on
obtient:
ln |y| = ln |x| + c ⇔ y = cx c ∈ R
la solution est bien définie pour tout x ∈ R.
2) On procéde de la même manière pour l’équation différentielle
(1 + x2 )y ′ − xy = 0 qui se raméne à:
dy xdx
(1 + x2 )y ′ − xy = 0 ⇔ = 2 (5)
y x +1
les variables sont séparées, on obtient par intégration:
1 2
√
ln |y| = 2 ln(x + 1) + c ce qui donne y = c x2 + 1
9
Détermination de la constante d’intégration
10
1 Equations différentielles linéaires
Définition: i) Une équation différentielle d’ordre n est dite linéaire
si et seulement si elle est de la forme
L(y) = 0 (7)
11
Proposition: L’application
Cn → C0
L:
y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)
d’où le résultat.
12
Proposition: L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un
sous-espace vectoriel de C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).
13
Proposition: L’ensemble S des solutions de l’équation avec second
membre (6) est donné par
S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (8)
14
1.1 Remarque
15
Equations différentielles linéaires du
premier ordre
Définition: Une équation différentielle linéaire du premier ordre est
de la forme:
16
Exemple:
A l’équation xy ′ − y = x2 est associée l’ESSM xy ′ − y = 0 qui est une
équation à variables séparées et qui admet pour solution y = cx ou c
est une constrante réelle.
17
Théorème: La solution générale de l’équation différentielle du
premier ordre (9) est y = yp + yh , yh est la solution générale de
l’ESSM (10) et yp est une solution particulière de l’équation complète
(9).
18
La résolution de l’équation a(x)y ′ + b(x)y = c(x), se fait en deux
étapes:
1ère étape: Recherche de la Solution générale de l’ESSM
On cherche la solution générale de l’ESSM: a(x)y ′ + b(x)y = 0 qui est
une équation à variables séparées. En effet,
′ y′ b(x)
a(x)y + b(x)y = 0 ⇔ =−
y a(x)
dy b(x)
⇔ =− dx
y a(x)
R dy R b(x)
a ce niveau, on intégre: y = ln |y| = − a(x) dx. Soit A(x) une
b(x) b(x)
primitive de − a(x) (A′ (x) = − a(x) ), on a donc:
Z
b(x)
ln |y| = − dx = A(x) + k ⇔ yh = y = ±keA(x) = keA(x)
(11)
a(x)
k est une constante d’intégration.
19
Méthode de variation de la constante
20
[a(x)yh′ + b(x)yh ] k + a(x)k ′ yh = c(x) ⇔ a(x)k ′ yh (x) = c(x)
| {z }
=0, yh sol ESSM
Z
c(x)dx
⇔ k(x) =
a(x)yh (x)
et on obtiendra k à une constante près par une simple intégration que
l’on reporte dans
yp = k(x)eA(x)
21
Exemple:
22
la solution particulère est donc yp = 41 e2x (2x + 3)e−2x = 14 (2x + 3) et
la solution générale est
1
y(x) = (2x + 3) + ce−2x
4
ou c est une constante réelle.
23
Changement de variables
24
Equation homogène du premier ordre
25
Exemples:
1) L’équation x2 y ′ + xy = x2 + y 2 est équivalente à
′ x2 +y 2 −xy
y = x2 = F1 (x, y). Or
λ2 x2 +λ2 y 2 −λ2 xy
F1 (λx, λy) = λ 2 x2 = F1 (x, y), donc
x2 y ′ + xy = x + y est une équation homogène.
2 2
y
2) L’équation xy ′ − y = xe x est équivalente à
y y
′ x x
y =x y + e = F2 (x, y). Il est facile de vérifier que
F2 (x, y) = F2 (λx, λy).
26
Résolution de l’équation homogène
y
On résout l’équation homogène en posant z = x ce qui conduit à une
équation à variables séparables. En effet:
′ dy d dz
y = = (zx) = x + z = z′x + z
dx dx dx
L’équation différentielle y ′ = F (x, y) = F ( xy ) est équivalente:
z ′ x + z = F ( xy ) = F (z) qui est en fait une équation v̀ariables séparées.
Exemples:
27
est une équation à variables séparées que l’on peut réecrir:
2
′ 1 + z − 2z dz dx
z = ⇔ =
x (1 − z)2 x
Z Z
dz dx
⇔ =
(1 − z)2 x
1
⇔ = ln |x| + c
1−z
1
⇔ z =1− (14)
ln |x| + c
x
A partir de z on retrouve y = xz = x − ln |x|+c
28
Equation de Bernoulli (1700-1782)
29
Méthode de résolution:
Partons de l’équation de Bernoulli
y ′ = f (x)y + g(x)y α
30
La résolution de celle-ci donne z(x) puis la solution de l’équation
1
différentielle de Bernoulli est y(x) = (z(x)) 1−α .
En résumé: au lieu d’attaquer directement l’équation de Bernoulli
(qui n’est pas linéaire) on commence par résoudre l’équation linéare
associée z ′ − (1 − α)f (x)z = (1 − α)g(x).
31
Exemple:
y ′ + x2 y = y 5 x2
′ 2 5 2 z′ 5
y +x y =y x ⇔ − y + x2 y = y 5 x
4
z′
⇔ − + x2 y −4 = x2 (on divise par y 5 )
4
z′
⇔ − + x2 z = x2
4
32
On obtient enfin une équation linéaire du premier ordre
z′
− + x2 z = x2 ⇔ z ′ − 4x2 z = −4x2
4
qui n’est rien d’autre que z ′ − (1 − α)f (x)z = (1 − α)g(x) avec α = 5,
f (x) = x2 et g(x) = x2 .
4 3
Solution de l’ESSM z ′ − 4x2 z = 0 est z = ce 3 x . Pour trouver la
solution particulière de l’équation avec second membre, on applique
la méthode de variation de la constante en posant:
4 3
z = c(x)e 3x
4 3 4 3
′ ′ 3x 2 3x
z = c (x)e + 4c(x)x e
33
4 3
c′ (x)e 3 x = −4x2 , après intégration on trouve:
− 43 x3
c(x) = e + c0
34
Equation de J.F Riccati (1676-1754)
35
remplaçant y = z + y1 dans l’équation (16) on obtient :
et comme
y1′ = a(x)y12 + b(x)y1 + c(x)
on a :
36
Exemple: Soit à résoudre
x3 y ′ + y 2 + yx2 + 2x4 = 0
qui est une équation de Riccati avec a(x) = −1/x3 , b(x) = −1/x et
c(x) = −2x. On pourra vérifier sans problème que y1 = −x2 est une
solution.
Avec le changement y = z + y1 on montre que z vérifie l’équation de
Bernoulli (α = 2) suivante
′ 1 1 2
z −z − 3z = 0
x x
On pose u = 1/z on trouve que u obeit à l’équation linéaire suivante:
′ 1 1
u +u = 3
x x
37
Equation différentielles linéaires du second
ordre à coefficients constants
Définition: Une équation différentielle linéaire du second ordre à
coefficients constants est une équation du type :
ay ′′ + by ′ + cy = d(x) (18)
ay ′′ + by ′ + cy = 0 (19)
38
Solutions
(aλ2 + bλ + c)eλx = 0
39
i) ∆ > 0: L’équation caractéristique admet deux racines réelles
√ √
distinctes λ1 = (−b + ∆)/(2a) et λ2 = (−b − ∆)/(2a). La
solution générale de (18) est de la forme y(x) = c1 eλ1 x + c2 eλ2 x
c1 et c2 étant des constantes réelles.
ii) ∆ < 0, L’équation caractéristique admet deux solutions
√
imaginaires conjuguées λ1 = λ̄2 = (−b + i −∆)/(2a) = p + iq.
La solution générale est de la forme
y(x) = epx (c1 cos qx + c2 sin qx) (c1 ,c2 appartiennent à R)
iii) ∆ = 0 L’équation caractéristique admet une racine double
b
r1 = r2 = − 2a . La solution général de (18) est de la forme
y(x) = (c1 x + c2 )er1 x , avec c1 , c2 appartiennent à R
40
Exemples:
41
Résolution de l’équation complète:
Théorème: La solution générale de l’équation complète (1) est la
somme de la solution générale de l’E.S.S.M. et d’une solution
particulière de l’équation complète.
Recherche d’une solution particulière de l’équation complète
(1):
42
Résolution de l’équation complète:
1-Cas où f (x) = Pn (x); Pn est un polynôme de degré n: L’équation
s’écrit: ay ′′ + by ′ + cy = Pn (x)
i) Si c different de 0, on cherche une solution particulière sous la
forme d’un polynme de degré n.
ii) Si c = 0 et b 6= 0, on cherche une solution particulère sous la
forme d’un polynôme de degré n + 1.
iii) Si c = 0 et b = 0, l’équation devient ay” = Pn (x), qui se résoudre
par deux intégrations successives.
43
Exemple:
Résoudre
y” + y ′ + y = x2 + x + 1
44
2- Cas où f (x) = eλx Pn (x), λ appartient à R, Pn un polynôme de
degré n:
L’équation s’écrit: ay” + by ′ + cy = eλx Pn (x)
i) Si λ n’est pas racine de l’équation caractéristique: On cherche
une solution particulière sous la forme: yp (x) = Qn (x)eλx où Qn
est un polynôme de degré n.
ii) Si λ est racine d’ordre p ≥ 1 de l’équation caracéristique: On
cherche une solution particulière sous la forme:
yp (x) = xp Qn (x)eλx où Qn est un polynôme de degré n.
45
Exemple:
46
3- Cas où f (x) = eλx (A cos rx + B sin rx), A et B appartiennent à R.
L’équation s’ecrit: ay” + by ′ + cy = eλx (A cos rx + B sin rx)
i) si λ ± ir n’est pas racine de l’équation caractéristique: On
cherche une solution particulière sous la forme:
yp (x) = (A1 cos rx + B1 sin rx)eλx , A1 et B1 constantes réelles à
déterminer.
ii) si λ ± ir est racine de l’équation caractéristique On cherche une
solution particulière sous la forme:
yp (x) = (A2 cos rx + B2 sin rx)xeλx , A2 et B2 des constantes
réelles à déterminer.
47
Exemple:
48
Par identification, on trouve:
B = 1/4 et A = 0, donc yp (x) = x/4 sin 2x La solution générale de
l’équation complète est y(x) = c1 cos 2x + (x/4 + c2 ) sin 2x (c1 , c2
appartiennent à R).
49
Remarque:
50
ii) Résoudre: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x. La solution générale de
l’E.S.S.M.est: y(x) = (c1 x + c2 x)e2x Pour chercher une solution
particulière de l’équation complète: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x On
procède comme suit: Soient: yp1 une solution particulière de
l’équation: y”-4y’+4y = ex. - yp2 une solution particulière de
l’équation: y” − 4y ′ + 4y = 5 sin x Alors yp = yp1 + yp2 est une solution
particulière de l’équation complète: y” − 4y ′ + 4y = ex + 5 sin x
Comme yp1 (x) = ex et yp2 (x) = 4/5 cos x + 3/5 sin x, alors
yp (x) = ex + 4/5 cos x + 3/5 sin x. Donc la solution générale de
l’équation complète est:
y(x) = (c1 x + c2 )e2x + ex + 4/5 cos x + 3/5 sin x.
51
Equations différentielles linéaires d’ordre
supérieure
où a0 (x), a1 (x), ... , an (x), f (x) sont des fonctions données sur un
intervalle I ⊂ R.
L’équation 22 peut etre ecrite sous la forme:
L(y) = f (x)
52
L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n) (23)
53
Proposition: L’application
Cn → C0
L:
y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)
d’où le résultat.
54
Proposition: L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un
sous-espace vectoriel de C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).
55
Proposition: L’ensemble S des solutions de l’équation avec second
membre (6) est donné par
S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (24)
56
1.2 Problèmes aux valeurs initiales
57
du problème aux valeurs initiales:
dy d2 y
a0 (x) y + a1 (x) + a2 (x) 2 = f (x) (26)
dx dx
y(x0 ) = y0 , y ′ (x0 ) = y0′ (27)
est une fonction y(x) definie sur I et son graphe passe par le point
(x0 , y0 ) et la tangente à la courbe en ce point est le nombre y0′
58
1.3 unicité de la solution:
Théorème: Si les fonctions a0 (x), a1 (x), a2 (x), · · · , an (x) et f (x)
sont continues sur I et si ∀x ∈ I: an (x) 6= 0. Si x = x0 est un point
quelconque de I, alors la solution y(x) du problème aux valeurs
initiales 25 existe sur cet intervalle et est unique.
Exemples:
• On peut vérifier que y(x) = 3e2x + e−2x − 3x est solution du
problème aux valeurs initiales:
d2 y
2
− 4y = 12x
dx
y(0) = 0 , y ′ (0) = 1
Les coefficients et la fonction f (x) = 12x sont continues sur tout
intervalle contenant x = 0. On conclut que la solution y(x) est
59
unique.
• Le problème aux valeurs initiales suivant:
d3 y d2 y dy
3 3 +5 2 − + 7y = 0
dx dx dx
y(1) = 0 , y ′ (1) = 1 , y ′′ (1) = 0
60
sur R et ceci pour n’importe quelle valeur de c ∈ R.
comme y ′ = 2cx + 1, y ′′ = 2c, il s’ensuit que:
′′
x y − 2xy ′ + 2y = x2 (2c) − 2x(2cx + 1) + 2(cx2 + x + 3) = 6
2
61
Problèmes aux valeurs aux bord
Un autre type de problème consiste à résoudre une équation
différentielle du second ordre ou plus dans laquelle les valaurs de y ou
de ses dérivées sont connues en des points différents:
d2 y dy
resoudre a2 (x) 2 + a1 (x) + a0 (x)y = f (x)
dx dx
avec y(a) = y0 , y(b) = y1 (28)
ce type de problème est connu comme: Problèmes aux valeurs
aux bord à deux points ou simplement Problèmes aux valeurs
aux bord.
Les valeurs y(a) = y0 et y(b) = y1 sont appelées conditions au
bord.
Les conditions aux bord peuvent être aussi de la forme:
y(a) = y0 , y(b) = y1
62
y(a) = y0 , y ′ (b) = y1′
y ′ (a) = y0′ , y(b) = y1
y ′ (a) = y0′ , y ′ (b) = y1′ (29)
63
Exemples:
64
Il y a donc une infinité de solution au problème au bord dont le
graphe passe par les deux points (0, 0) et (π/2, 0).
• Soit à résoudre le problème aux valeurs au bord suivant:
d2 y
+ 16y = 0
dx2
π
y(0) = 0 , y( ) = 1 (31)
2
La solution de cette équation différentielle est
65
Dépendance et indépendance linéaire d’un
système de fonctions
Définition: Un ensemble de fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) est
linéairement dépendant sur un intervalle I s’il existe des constantes
α1 , α2 , ... , αn non tous nuls tel que:
66
Exemple: Les fonctions f1 (x) = sin 2x et f2 (x) = sin x cos x sont
linéairements dépendantes sur R car
α1 f1 (x) + α2 f2 (x) = 0
67
Définition: Un ensemble de fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) est
linéairement indépendant sur un intervalle I si ∀α1 , α2 , ..., αn ∈ R tel
que:
∀x ∈ I ; α1 f1 (x) + α2 f2 (x) + ... + αn fn (x) = 0 alors αi = 0 (33)
Exemples:
• les fonctions f1 (x) = ex et f2 (x) = xex définies sur R sont
linéairement indépendantes. En effet pour tout α1 , α2 ∈ R tels
que:
α1 e2 + α2 xex = 0 ∀ x ∈ R (34)
Pour x = 0 dans 34 donne α1 = 0. Eq 34 avec α1 = 0 implique
que α2 doit etre nulle aussi pour que l’éq 34 soit vérifiée pour
tout x ∈ R.
• les fonctions f0 (x) = 1 et f1 (x) = x, f2 (x) = x2 , ... , fn (x) = xn
68
définies sur R sont linéairements indépendantes, car:
α0 1 + α1 x + α2 x2 + ... + α2 xn = 0 ∀ x ∈ R (35)
69
Définition: Supposons que les fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) sont
de classe C n+1 sur l’intervalle I. On appelle Wronskien du système:
f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) le déterminant:
70
Théorème: Si des fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) de classe C n−1
sur l’intervalle I sont linéairement dépendantes sur I, le Wronskien
W (x) = 0 sur I.
71
Calculons le Wronskien:
α2
f1 (x) f2 (x) −α f2 (x) f2 (x)
W (x) = = 1
=0
α2 ′
f1′ (x) f2′ (x) −α f (x)
1 2
f2′ (x)
72
Calculons le Wronskien:
−α
α1 f2 (x) −
2 α3
α1 f3 (x) f2 (x) f3 (x)
= −α ′
α1 f2 (x) −
2 α3 ′
α1 f3 (x) f2′ (x) f3′ (x) (41)
′′
α2 α3 ′′ ′′ ′′
−α f (x) −
1 2 α1 f3 (x) f2 (x) f3 (x)
73
Théorème: Si le Wronskien W (x) des fonctions f1 (x), f2 (x), ... ,
fn (x) de classe C n−1 sur l’intervalle I est non nul elles sont
linéairement indépendantes sur I.
74
le déterminant de ce système n’est rien d’autre que le Wronskien
W (x) 6= 0, le système est donc de Kramer et son unique solution est
α1 = α2 = ... = αn = 0. Le fonctions f1 (x), f2 (x), ... , fn (x) sont
donc linéairement indépendantes sur I
75
Exemples:
76
• On considére les fonctions f1 (x) = x et f2 (x) = |x| définies sur R,
il est facile de se convaincre que f1 et f2 sont linéairement
indépendantes sur R même si le Wronskine est nul.
Pour x > 0, les fonctions sont linérement dépendantes, le
Wronskien W (x) = 0 pour x 6= 0.
Pour x = 0, f2 n’est pas dérivable en 0, et donc on peut pas
calculer le Wronskinen.
Conclusion: Si le Wronskien W (f1 (x), f2 (x), ..., fn (x)) est nul
pour tout x ∈ I ca ne veut pas dire nécesserement que les
(f1 (x), f2 (x), ..., fn (x)) sont linéairement dépendants.
77
Solution d’équations différentielles
linéaires
Equation homogène
L’équation suivante
où a0 (x), a1 (x), ... , an (x), f (x) sont des fonctions données sur un
intervalle I ⊂ R est dite homogène alors que:
L’équation 22 peut etre ecrite sous la forme:
78
Proposition:
L’application
Cn → C0
L:
y → L(y) = a0 (x) y + a1 (x) y ′ + a2 (x) y ′′ + · · · + an (x) y (n)
d’où le résultat.
79
Proposition:
L’ensemble S0 des solutions à (ESSM) est un sous-espace vectoriel de
C n (R), S0 est le noyau de L.
Preuve: La fonction nulle θ : x → θ(x) = 0 est une solution de
l’ESSM: L(θ) = 0 donc S0 6= ∅.
Pour tout y, z ∈ S0 (L(y) = 0 et L(z) = 0) et α, β ∈ R, on
L(αy + βz) = αL(y) + βL(z) = 0 (du fait que L est linéaire). On
conclut que αy + βz ∈ S0 et donc S0 est un sous-espace vectoriel de
C n (R).
80
Pm
toutes combinaisons linéaires ’ i=1 αi yi (x), αi ∈ R’ est aussi
solution de l’ESSM. C’est le principe de superposition.
81
Exemples:
82
Théorème:
Preuve:
Si W (y1 , y2 , ..., yn ) 6= 0 alors y1 , y2 , ... , yn sont linéairement
indépendants.
Pour la réciproque, on montre pour n = 2.
En effet, si y1 et y2 sont linéairement indépendants alors
W (y1 (x), y2 (x)) 6= 0 pour tout x ∈ I.
Supposons q’il existe x0 ∈ I tel que W (y1 (x0 ), y2 (x0 )) = 0 alors il
83
doit exister des constantes c1 et c2 non tous nulles telles que:
c1 y1 (x0 ) + c2 y2 (x0 ) = 0
c1 y1′ (x0 ) + c2 y2′ (x0 ) = 0 (47)
y(x0 ) = 0 et y ′ (x0 ) = 0
84
Définition:
Théorème:
85
Théorème: existence de système fondamental
Toute équation différentielle linéaire homogène avec des coefficients
ak (x) continues possède un système fondamental de solution.
Proposition:
L’ensemble S des solutions de l’équation avec second membre (6) est
donné par
S = {y ∈ C n (R) | y = yp + yh } (48)
avec L(yp ) = f (x) et L(yh ) = 0, c’est à dire yp est une solution
particulière de (6), et yh est solution de l’ESSM.
86
voir y1 = yp comme la solution particulière et prendre comme
solution yh de l’ESSM la différence: yh = y2 − y1 , En effet,
L(yh = y2 − y1 ) = L(y2 ) − L(y1 ) = f (x) − f (x) = 0.
87
Solution générale de l’équation homogéne:
y(x) = c1 y1 + c2 y2 + ... + cn yn
Exemple:
1.) y ′′ − 9y = 0 admet y = c1 e3x + c2 e−3x comme solution générale
avec c1,2 ∈ R.
2.) Les fonctions y1 = ex , y2 = e2x et y3 = e3x vérifient l’équation
88
différentielle:
′′′ ′′
y − 6y + 11y ′ − 6y = 0
comme W (y1 , y2 , y3 ) = 2e6x 6= 0, les solutions y1 , y2 , y3 forment un
système fondamental sur R. On conclut que
y = c1 ex + c2 e2x + c3 e3x
89
Principe de superposition : équation non
homogéne:
alors la fonction y(x) = yp1 (x) + yp2 (x) + ... + ypk (x) est une solution
particulière de l’équation non homogéne suivante:
a0 (x) y+a1 (x) y ′ +a2 (x) y ′′ +· · ·+an (x) y (n) = g1 (x)+g2 (x)+...+gk (x)
90
on vérifit que:
91
équation homogéne à coefficients constants:
Pour résoudre l’équation différentielle d’ordre n à coefficients
constants:
a0 y + a1 y ′ + a2 y ′′ + · · · + an y (n) = 0
on doit résoudre le polynôme caractéristique:
a0 + a1 λ + a2 λ2 + · · · + an λn = 0
92
• Si le polynôme caractéristique admet une racine complexe
r1 = α + iβ d’ordre k, alors r̄1 = α − iβ est aussi racine d’ordre
k. A partir des 2k solutions complexes
eαx cos βx , xeαx cos βx , x2 eαx cos βx , ... xk−1 eαx cos βx
eαx sin βx , xeαx sin βx , x2 eαx sin βx , ... xk−1 eαx sin βx
93
Exemples:
2y ′′ − 5y ′ − 3y = 0 , yh = c1 e−x/2 + c2 e3x
y ′′ − 10y ′ + 25y = 0 , yh = c1 e5x + c2 xe5x
√ √
′′ ′ −x/2 3 3
y + y + y = 0 , yh = e (c1 cos x + c2 sin x)
2 2
y ′′′ + 3y ′′ − 4y = 0 , yh = c1 ex + c2 e−2x + c3 xe−2x
y (4) + 2y ′′ + y = 0 , y = c1 eix + c2 e−ix + c3 xeix + c4 xe−ix
y = c1 cos x + c2 sin x + c3 x cos x + c4 x sin x (53)
94
Réduction de l’ordre d’une équation différentielle
y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = 0
95
séparable qu’on peut écrire:
dv y1′
+ 2 dx + pdx
v y1
Z R
2 2 − p(x)dx
ln|vy1 | = − pdx + c0 ou wy1 = c1 e
R
− p(x)dx
′ e
u = c1
y12
Z R
− p(x)dx
e
u = c1 dx + c2
y12 (x)
en prenant c1 = 1 et c2 = 0 on trouve:
y = u(x)y1
R
− p(x)dx
e
y = y1 dx (55)
y12
96
Exemples:
• La fonction y1 = x2 est solution de x2 y ′′ − 3xy ′ + 4y = 0, trouver
une autre solution.
On pose y = u(x)x2 , on montre que y(x) = x2 ln x.
La solution générale est donc y(x) = c1 x2 + c2 x2 ln x.
• La fonction y1 = ex est solution de y ′′ − 2y ′ + y = 0, trouvez
l’autre solution.
On pose y = u(x)ex on trouve que y = xex .
La solution générale est: y = c1 ex + c2 xex
97
Méthode de variation des deux constantes:
Par analogie avec les équations différentielles du premier ordre, on va
introduire la méthode de variations des constantes pour les équations
différentielles d’ordre superieures. Soit à résoudre:
y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = f (x) (56)
et soit y1 et y2 un système fondamental de cette équation. La solution
générale de l’ESSM est de la forme: y = c1 y1 + c2 y2 avec c1,2 ∈ R.
On cherche une solution particulière de l’équation (56) de la forme:
yp (x) = c1 (x)y1 (x) + c2 (x)y2 (x)
on a:
98
yp′′ = c1 y1′′ + 2y1′ c′1 + y1 c′′1 + c2 y2′′ + 2y2′ c′2 + y2 c′′2
(57)
99
et de cette équation, on obtient à partir de (58)
100
Exemple:
avec:
W1 W2
c′1 = , c′2 =
W W
0 sin 3x cos 3x 0 cos 3x
W1 = = −1 , W2 = =
1
3 cos 3x −3 sin 3x 1 sin 3x
sin 3x sin 3x
101
cos 3x sin 3x
W = =3 (62)
−3 sin 3x 3 cos 3x
1 cos 3x
on trouve: c′1 = − 12 et c′2 = 12 sin 3x , ce qui donne:
1 1
c1 = − x , c2 = ln | sin 3x|
12 36
La solution particulière est donc:
1 1
yp = − x cos 3x + ln | sin 3x| sin 3x
12 36
finalement la solution générale est:
1 1
y = yh + yp = c1 cos 3x + c2 sin 3x − x cos 3x + ln | sin 3x| sin 3x
12 36
102
Cas général
103
avec les c′i qui vérifient le système suivant:
c′1 y1 + c′2 y2 + . . . + c′n yn = 0
c′1 y1′ + c′2 y2′ + . . . + c′n yn′ = 0
.. .. .. ..
. . . = .
(S) = (i) (i) (i)
(63)
c′1 y1 + c′2 y2 + ...+ c′n yn =0
.. .. .. ..
. . ... . = .
(n−1) (n−1) (n−1)
c′1 y1 + c′2 y2 + . . . + c′n yn = f (x)
Le déterminant de (S) est le Wronskien de (y1 , y2 , ..., yn ) qui est non
nul car (y1 , y2 , ..., yn ) est un système fondamental. (S) est donc un
système de Kramer, il admet une solution unique.
Wk
c′k = pour k = 1, 2, ..., n (64)
W
104
ou
105
0 y2 (x) ... yn (x)
0 y2′ (x) ... yn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W1 (x) = (i) (i)
(66)
0 y2 (x) ... yn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
f (x)(x) y2 (x) . . . yn (x)
106
y1 (x) 0 ... yn (x)
y1′ (x) 0 ... yn′ (x)
.. .. ..
. . ... .
W2 (x) = (i) (i)
(67)
y1 (x) 0 ... yn (x)
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
y1 (x) f (x) . . . yn (x)
107
y1 (x) y2 (x) ... 0
y1′ (x) y2′ (x) ... 0
.. .. ..
. . ... .
Wn (x) = (i) (i)
(68)
y1 (x) y2 (x) ... 0
.. .. ..
. . ... .
(n−1) (n−1)
y1 (x) y2 (x) . . . f (x)
108
Equation de Cauchy-Euler
Méthode de résolution: n = 2
109
On conclut que y = xm est solution de l’ESSM si m est racine du
polynôme Pc :
110
il y a 3 cas de figures:
i) Pc admet deux racines distinctes m1 et m2 (m1 6= m2 ), dans ce
cas y1 = xm1 et y2 = xm2 est un système fondamental
(W (y1 , y2 ) = (m2 − m1)xm2 +m1 −1 6= 0)
Dans le cas général, si Pc admet des racines deux à deux
distinctes, alors la solution générale de l’ESSM est:
111
a1 ′ a0
y ′′ + a2 x y + a 2 x2 y = 0 après calcul on montre que
a
Z − a1 ln x
m e 2
y(x) = x dx
x2m
Z a
m − a1
= x x 2 x−2m dx
Z
m dx
= x = xm ln x
x
(73)
La solution générale est de la forme:
y(x) = c1 xm + c2 xm ln x
xm1 , xm1 (ln x), xm1 (ln x)2 , ..., xm1 (ln x)k−1
112
sont linérement indépendantes et sont solutions de l’ESSM.
Exemple: 4x2 y ′′ + 8xy ′ + y = 0 admet comme solution génerale:
y = c1 x−1/2 + c2 x−1/2 ln x.
iii) Pc admet des racines complexes: soient m1 = α + iβ et
m2 = α − iβ deux racines de Pc , la solution générale de l’ESSM
est
y = c1 xα+iβ + c2 xα−iβ
que l’on peut réecrire en utilisant des fonctions réelles. En effet,
en prenant c1 = c2 = 1/2 et c1 = −c2 = 1/2 on trouve:
113
la solution génerale de l’ESSM est de la forme:
114
Résolution d’équation différentielle en utilisant le
développement en série
Exemples:
115
∞
X ∞
X
= c1 + (n + 1)cn+1 xn − 2 cm−1 xm = 0
k=1 m=1
donc
c1 = 0 et (k + 1)ck+1 − 2ck−1 = 0
2
c1 = 0 et ck+1 = ck−1
k+1
c2 = c0
2
c3 = c1 = 0
3
2 1
c4 = c2 = c0
4 2
2
c5 = c3 = 0
5
2 1
c6 = c4 = c0
6 3!
........................................
116
c2k−1 == 0
1
c2k = c0
k!
La fonction y(x) est donnée par:
1 4
2 1 − 1 2n x2
y(x) = c0 (1 + x + x + x + ... + x + ...) = c0 e
2! 3! n!
il est facile de vérifier que la solution de y ′ − 2xy = 0 est bien
2
y = c0 ex .
2.) Trouver une solution de 4y ′′ + y = 0 sous forme de développement
en série.
P∞ P∞
k ′′
Si y(x) = k=0 ck x alors y (x) = k=2 k(k − 1)ck xk−2
∞
X ∞
X
4y ′′ + y = 4 k(k − 1)ck xk−2 + ck xk
k=2 k=0
117
∞
X ∞
X
= 4 (k + 2)(k + 1)ck+2 xk + ck xk = 0 (74)
k=0 k=0
118
c5 c1
k = 5 , c7 = − =− 6
4.7.6 2 7!
on peut donc écrire y sous la forme:
1 2 1 4 1 6
y(x) = c0 (1 − 2
x + 4
x − 6
x + ...)
2 2! 2 4! 2 6!
1 1 1
= +c1 (x − 2 x3 + 4 x5 − 6 x7 + ...)
2 3! 2 5! 2 7!
= c0 y1 (x) + c1 y2 (x) (76)
avec
∞
X (−1)k x 2k x
y1 (x) = ( ) = cos( )
(2k)! 2 2
k=0
∞
X (−1)k x 2k+1 x
y2 (x) = 2 ( ) = 2 sin( )
(2k + 1)! 2 2
k=0
119
Solutions autour d’un point ordinaire
Soit a2 (x)y ′′ + a1 (x)y ′ + a0 (x)y = 0 une équation différentielle
d’ordre deux. En divisant par a2 on la raméne à:
y ′′ + p(x)y ′ + q(x)y = 0
Définition: Un point x0 est dit point ordinaire de l’équation
différentielle si p(x) et q(x) sont analytiques en x0 .
Un point qui n’est pas ordinaire et dit point singulier de l’équation
différentielle.
Exemple:
1. y ′′ + ex y ′ sin xy = 0. Tout point x ∈ R est ordinaire.
2. xy ′′ + sinxy = 0. Comme q(x) = sinx x est régulière en x = 0,
alors x = 0 est un point ordinaire.
3. Les points singuliers de (x2 − 1)y ′′ + 2xy ′ + 6y = 0 sont solutions
120
de x2 − 1 = 0 ou x = ±1. Les autres points x 6= ±1 sont des
points ordinaires.
4. l’équation de Cauchy-Euler ax2 y ′′ + bxy ′ + cy = 0 a un point
singulier en x = 0 tous les autres points x 6= 0 sont ordinaires.
121
Théorème:
122