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Protection directionnelle — Wikipédia

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Symbole ANSI de la protection directionnelle à


maximum de courant phase

Symbole ANSI de la protection directionnelle à


maximum de courant terre

Symbole ANSI de la protection directionnelle à


maximum de puissance active

Symbole ANSI de la protection directionnelle à


maximum de puissance réactive

Une protection directionnelle est un type de protection


électrique se servant du sens du courant ou de
l'écoulement de la puissance, active ou réactive, pour
déterminer si la zone protégée subit un défaut. Lors l'une
de ces trois valeurs dépassent un seuil et que le sens est
anormal, la protection déclenche. Elle est utilisée pour
protéger des lignes, des alternateurs, des
transformateurs.

La protection à maximum de courant phase


directionnelle a pour code ANSI, le 67, celle de maximum
de courant terre directionnelle le 67N. La protection
directionnelle de puissance active a le code 32 P, s'il
s'agit de puissance active, 32 Q s'il s'agit de puissance
réactive.

PrincipeModifier
Caractéristique de déclenchement d'une protection
directionnelle à maximum de courant

Une protection directionnelle nécessite la mesure de la


tension et du courant. Si leurs valeurs sont trop élevées
des réducteurs sont utilisés : transformateurs de tension
et transformateurs de courant. Le déphasage entre le
courant et la tension permet de connaître le sens
d'écoulement du premier[1].

La protection détermine le sens du courant, si celui-ci


devient anormal, elle provoque le déclenchement : c'est-
à-dire l'ouverture du disjoncteur associé. Typiquement,
une protection directionnelle placée à la terre, va
déclencher si le courant provient de la terre au lieu de s'y
diriger[1].

Les alternateurs sont un autre exemple clé : si la


puissance alimente le générateur au lieu d'en provenir,
on peut conclure à un défaut[1].
Fonctionnement détailléModifier
À maximum de courantModifier

Pour mesurer la direction du courant, une valeur de


référence est nécessaire, elle est appelée grandeur de
polarisation. En pratique, le courant résiduel ou la
tension résiduelle sont utilisés. La première possibilité
n'est utilisée en pratique que si le courant à la terre est
important. Dans tous les cas, la grandeur de polarisation
doit rester suffisamment grande pour permettre la
définition de la direction du défaut[1].

Le courant résiduel est défini comme suit :

Il est donc égal à trois fois le courant homopolaire. La


mesure de ce courant peut être réalisé en montant un
transformateur de courant englobant les trois phases ou
grâce à trois transformateurs de courant différents. La
première solution permet de la mesure de courant plus
élevé, par contre la saturation d'un des transformateurs
de courant rend fausse la valeur délivrée. Un incertitude
de 10 % doit être prévue. La seconde solution est donc
plus sensible, par contre elle empêche de blinder les
câbles[1].

La tension résiduelle est mesurée par trois


transformateurs de tension, souvent à deux
secondaires : le premier, câblé en étoile, permet la
mesure des tensions simples et composées ; le second,
câblé en triangle ouvert, permet la mesure de la tension
résiduelle[1].
Une autre méthode est de comparer le courant d'un
phase, par exemple IA à la référence constituée par la
différence des tensions opposées, donc VBC[2]

L'angle entre le courant et la grandeur de polarisation est


mesurée. Il doit se trouver dans un plage de valeurs
données pour que la protection déclenche[1].

À puissance activeModifier

La méthode des deux wattmètres est généralement


utilisée pour mesurer la puissance active. Elle nécessite
deux courants et deux tensions composées. Il faut
également que le courant homopolaire soit nul[1].

Intérêts et défautsModifier
Par rapport à protection à maximum de courant simple,
la protection directionnelle permet de distinguer les
défauts en aval de ceux en amont. Ce faisant, seuls les
équipements subissant un défaut sont séparés du
réseau, ceux sains restant en service. Cela est
particulièrement utile si plusieurs sources alimentent le
nœud électrique, si le réseau contient des lignes en
parallèle ou est maillé[1].

La protection directionnelle est plus aisée à mettre en


œuvre et moins onéreuse qu'une protection
différentielle[1].

ApplicationsModifier
Lignes en parallèlesModifier
Exemple de protection de deux lignes en parallèle
permettant une bonne sélectivité

Deux lignes en parallèle constituent le cas le plus simple


et le plus fréquent de réseau bouclé. Le schéma des
protections doit être réalisé de telle sorte qu’un défaut
sur une liaison ne provoque pas le déclenchement de
l’autre ligne[1].

Lors d’un court-circuit sur une des lignes (voir ci-contre),


le courant se partage en deux en fonction des
impédances des circuits : une partie s’écoule
directement du poste amont dans la ligne en défaut,
l’autre passe par le poste aval. L’ordre de fonctionnement
des protections est le suivant[1] :

1. B, A et C détectent le défaut
2. B déclenche (temporisation : 0,1 s)
3. C “ retombe ” avant que sa temporisation ne soit
écoulée
4. A déclenche (temporisation : 0,4 s).

Une bonne discrimination entre les défauts dans la zone


de protection, c'est-à-dire ici entre les transformateurs
de courant de chaque ligne, et ceux en dehors est alors
possible[3].

Poste avec plusieurs sourcesModifier

Sans directionnalité, la ligne AB, saine, ici protéger par


une protection de distance, déclenche car l'impédance
mesurée en A chute brutalement

Les protections directionnelles permettent de distinguer


les défauts venant d'une source de ceux venant d'une
autre source

Les protections directionnelles de phase sont utilisées


sur un réseau radial dans le cas d’un poste alimenté par
plusieurs sources simultanément. Pour obtenir une
bonne continuité de service, il est important qu’un défaut
affectant une des sources n’entraîne pas le
déclenchement de toutes les sources[1].

Multiples neutres en parallèlesModifier

Certains réseaux peuvent être exploités avec le neutre


relié à la terre en plusieurs endroits. C’est en particulier
le cas lorsque la mise à la terre du neutre est réalisée sur
chaque source d’énergie (groupe ou transformateur
d’arrivée). La mise en parallèle des sources conduit alors
à la mise en parallèle des mises à la terre du neutre.
Dans ce cas, la protection sélective des sources contre
les défauts à la terre requiert une protection
directionnelle de terre sur l’arrivée de chacune des
sources[1].

Transformateurs en parallèlesModifier

Les protections directionnelles de phase peuvent être


préférées aux protections différentielles pour protéger
deux transformateurs en parallèle. Le principe de
fonctionnement est similaire à la protection de lignes en
parallèles[1].

Perte d'excitation des générateurs


synchronesModifier

La rupture ou la mise en court-circuit de l’enroulement


d’excitation d’un alternateur est un défaut majeur. Il
provoque, soit le fonctionnement de l’alternateur en
génératrice asynchrone, soit l’arrêt de la conversion
d’énergie et l’augmentation de vitesse. Le premier cas se
produit si le circuit d’excitation est en court-circuit ou si
le rotor est muni d’enroulements amortisseurs ; le
régime est stable mais la machine n’est pas
dimensionnée pour l’accepter très longtemps. Dans le
second cas, le régime est instable et l’arrêt de la
machine entraînante doit être commandé au plus vite[1].

Il est donc nécessaire de surveiller le circuit d’excitation.


Malheureusement, celui-ci est assez souvent
inaccessible, totalement situé au rotor (alternateur sans
bague ni balais). On utilise alors la mesure de la
puissance réactive absorbée (32Q) par la machine ou la
mesure de l’impédance à ses bornes. La mesure de
puissance réactive est la plus simple et la plus utilisée
pour protéger les machines de faible et moyenne
puissance. Elle permet de détecter toute absorption de
puissance réactive, donc un fonctionnement de
l’alternateur en génératrice asynchrone. Le seuil de
détection doit pouvoir être réglé à une valeur inférieure à
Sn[1].

Pertes de l'apport en puissance mécanique des


générateurs synchronesModifier

Caractéristique P-Q de la protection d'un alternateur

Un groupe relié à un réseau puissant continue à tourner


au synchronisme même si la machine entraînante
(diesel ou turbine) n’est plus alimentée en énergie.
L’alternateur fonctionne alors en moteur synchrone. Ce
fonctionnement peut être préjudiciable à la machine
entraînante.Pour détecter un tel fonctionnement, on
utilise obligatoirement un relais directionnel de
puissance active[1].

ConstructionModifier
Auparavant les protections directionnelles étaient
réalisées au moyen de relais électromécaniques à
comparation de phases[2]. De nos jours, les relais
numériques permettent d'intégrer les protections
directionnelles combinées à d'autres protections comme
la protection de distance. Les algorithmes du relais, dits
commande logique, permettent alors de déterminer le
cas à prendre en compte[4]. Elles sont donc simples et
peu coûteuses[1].

RéférencesModifier

BibliographieModifier
(en) Groupe de travail B5.05, Modern techniques for
protectiong, controlling and monitoring power
transformers, CIGRÉ, coll. « brochure 463 », juin 2011

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