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Le modèle IS-LM

Chapitre 2

Modèle conçu par Hicks et Hansen, deux économistes de la nouvelle synthèse keynésienne.
L’objectif de IS-LM c’est de mettre en relation le revenu avec le niveau du taux d’intérêt (sachant
que dans la réalité il y a plusieurs taux). C’est un ensemble d’équilibre possible, ce n’est pas une
quantité mise en relation, mais une infinité d’équilibre possible sur le marché des biens  c’est IS
(l’ensemble des couples qui établissent un équilibre). Et sur le marché monétaire  c’est LM

L’intersection entre IS et LM est l’équilibre macro-économique (équilibre simultanée sur le marché


monétaire et marché des biens).

Le modèle suppose dans une économie autarcique, fermée.

Trappe à liquidité : on préfère la monnaie pour elle-même, il n’y a aucune raison de s’en séparer
car le rendement de la renonciation à la monnaie (taux d’intérêts) est faible.

A. La relation IS

1) IS et l'équilibre sur le marché des biens et services


Dans une économie, l'équilibre sur le marché des biens et services nécessite une égalité entre
épargne S et investissement I  il y a égalité fondamentale entre épargne et investissement.
Y=C+I  S=Y–C  S=I

La relation IS va représenter l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt et de niveau de


production qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et services.

On sait que l’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt (plus le taux d’intérêt
augmente, plus l’investissement baisse car moins rentable).
La production (ou le revenu, c’est la même chose) est une fonction croissante de l’investissement.
La relation entre taux d’intérêt et de production :
 i   I (investissement)   Y

(1) Fonction d’investissement


décroissante
(2) elle sert à rien juste pour
remettre sur (3)
(3) Courbe à 45° avec Demande
Globale et Revenu. On la connaît.

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Chapitre 2

Tout point en dehors de IS représente un


déséquilibre.

En A, le niveau de taux d'intérêt attire les


investisseurs, la production et l'épargne
augmentent jusqu'en B.

En C, le niveau de production est trop


important et l'épargne est supérieure à
l'investissement qui se réduit et ramène
le produit en B.

Ainsi, la courbe IS permet de représenter les équilibres sur le marché des biens et services en
mettant en évidence l'idée selon laquelle le niveau de production varie avec le niveau du taux
d'intérêt car, toutes choses égales par ailleurs, celui-ci détermine le niveau de l'investissement.

2) La pente et la position de IS dans le plan

La pente IS va nous informer sur la sensibilité du niveau de production à une variation du taux
d’intérêt.
Laquelle de ces représentations (laquelle des économies est plus sensible) correspond à une
sensibilité forte et laquelle à une sensibilité faible à la variation du taux d’intérêt ?

i i

Moins
sensible Plus
sensible

IS IS

Y Y

 Donc plus IS est plate, horizontale, plus l’activité économique est sensible au taux d’intérêt.

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Le modèle IS-LM
Chapitre 2

La position de IS dans le plan dépend du niveau de demande adressée à l'économie.


La demande adressée à l'économie correspond, en économie fermée, à la consommation et à
l'investissement (privé ou public).
Que se passe-t-il si la demande augmente ?

Si la demande augmente, et
i
donc si l’investissement ou la
consommation augmentent,
IS se déplace vers la droite.
Ce qui aura un impact sur la
décision de politique
budgétaire.

L'augmentation de Y dépend
IS2 de l'effet multiplicateur.
IS1 IS1

Y Y

Effet multiplicateur : ça établit qu’un investissement additionnel produit un effet démultiplié sur
le niveau de la production et de l’emploi.

Pour Keynes, l’action sur la demande par la dépense publique qu’il appelle socialisation de
l’investissement n’est préconisée que lorsque la variation du taux d’intérêt n’est plus efficace.

B. La relation LM

1) LM et l'équilibre sur le marché de la monnaie


La relation LM représente l'ensemble des combinaisons du taux d'intérêt et de la production
(ou du revenu) qui assurent l'équilibre sur le marché de la monnaie.

L : demande monnaie avec L=L1+L2 (L1 demande de monnaie pour transaction-précaution, L2


demande de monnaie pour spéculation)

La demande de monnaie L repose sur trois motifs (transaction pour les dépenses sur le marché des
B et S, précaution aussi mais au cas où, spéculation).

 De quoi dépend la demande de monnaie pour motif de transaction-précaution ? C’est une


fonction croissante du revenu (ou de la production)

 De quoi dépend la demande de monnaie pour motif de spéculation ? C’est une fonction
décroissante du taux d’intérêt.

 Production (Y)   demande de monnaie de transaction-précaution (L1)   taux


d'intérêt (i)   demande de monnaie de spéculation (L2)

 2 effets contradictoires mais complémentaires qui apparaissent : les agents économiques


arbitrent entre une demande de monnaie de transaction-précaution et une demande de
spéculation sachant que l’offre est exogène (BC qui décide).

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Pour avoir un équilibre sur le marché de la monnaie  il faut un équilibre sur le marché des titres
(avec un taux d’intérêt considéré comme le prix de la renonciation à la liquidité)

Plus le taux d’intérêt est faible,


plus la demande de monnaie pour
spéculation est forte.
Jusqu’à un moment où il ne sert
plus à rien de placer son argent
(trappe à liquidité, tout a droite du
premier schéma)
A gauche, à un moment, tout le
monde va placer.

M Marché des titres : La demande de


capitaux est forte quand le prix est
faible. L’offre est forte quand le
taux d’intérêt est fort.

Dans le modèle, la politique monétaire sera plus difficile à déterminer dans la mesure où ses effets
portent sur le marché de la monnaie et le marché des titres, puis indirectement sur le marché des
B/S (sur l’investissement principalement).

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Chapitre 2

(1) : plus le revenu est élevé


plus L est élevé.
(2) : quand L1 augmente, L2
baisse.
(3) : Lorsque le taux
d’intérêt, la préférence à la
liquidité est infinie (trappe).
(4) : Plus le taux d’intérêt
augmente plus le niveau de
production augmente sur la
phase numéro 2 de LM.
(explication plus bas)

Dans ce modèle on parle de


demande de monnaie pour
cause de spéculation
comme d’un arbitrage de
l’agent entre conserver ou
pas ses liquidités au regard
des rendements obtenus
en se séparant de ses
liquidités.

 La phase 1 est telle que la demande de monnaie


est infinie puisque le taux d'intérêt est trop bas :
c'est la trappe à liquidité.
 La phase 2 est une phase normale : les agents
économiques arbitrent entre transaction et
spéculation. Si la production augmente, la demande
de monnaie de transaction augmente et les agents à
besoins de financement conduisent à une
augmentation des taux d'intérêt offerts pour se
financer sur le marché des titres.
 La phase 3 correspond à une situation dans
laquelle il n'y a plus de demande de monnaie de
spéculation et la production ne peut plus progresser
par manque de liquidité. On parle aujourd’hui d’une
trappe à liquidité moins en raison d’une
thésaurisation au sens keynésien qu’en raison de
l’utilisation quasi-systématique des liquidités
injectées dans la sphère financière, mais cela
alimente les bulles bien plus que les investissements
productifs.

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Le modèle IS-LM
Chapitre 2

2) Pente et position de LM dans le plan

La pente représente la sensibilité du


taux d'intérêt à la variation de la
production. Plus elle est forte et plus le
taux d'intérêt varie, ce qui signifie que
l'élasticité de la demande de monnaie de
transaction-précaution est forte.
L'accroissement de la production de Y2 à
Y3 conduit à un accroissement de i plus
important dans le cas de LM2.

Un accroissement de l'offre de
monnaie (politique monétaire
expansionniste) conduit à un
déplacement de LM vers la
droite.
Pour une production donnée,
Y1, la baisse de i nécessite un
déplacement de LM vers la
droite.

Au terme de ces deux constructions, la courbe IS représentant l'ensemble des combinaisons du


niveau de production (ou revenu) et de taux d'intérêt compatibles avec l'équilibre sur le
marché des biens et services, et la courbe LM représentant l'ensemble des combinaisons du
niveau de revenu (ou production) et de taux d'intérêt compatibles avec l'équilibre sur le
marché de la monnaie, il devient possible de déterminer les niveaux de production (ou de revenu)
et de taux d'intérêt qui assurent l'équilibre simultané sur le marché des biens et services et sur le
marché de la monnaie.

C. L'équilibre IS-LM

1) L'équilibre de sous-emploi

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Le modèle IS-LM
Chapitre 2

Cette représentation vise à montrer que les


déséquilibres macro-économiques vont se
résorber par les mécanismes de marché pour
modifier l’équilibre, seul l’action sur les
marchés (les 2) par les pouvoirs publics sera
efficace.
(B) : La demande de monnaie est supérieur à
l’offre de monnaie et la seule manière de
résorber les déséquilibres, c’est de voir i
s’accroitre. Donc on va vers (C) quand i
augmente. L’ajustement par le marché
financier et plus rapide que le B/S.
(C) : excès d’offre sur le marché des B/S dû à
un excès d’épargne (ce qui est épargné n’est
pas consommé). Arrivé là, il y aura un
désinvestissement qui conduira à la baisse du i
et donc retour vers (A).
Mais comme le stipule la théorie keynésienne, cet
équilibre n'est pas nécessairement un équilibre de plein-emploi, et comme il est stable, le sous-
emploi peut s'installer durablement.
Ce modèle qui permet de montrer qu'un équilibre de sous-emploi durable peut s'installer va
devenir un argument fort en faveur d'une intervention de l'État à travers les politiques
économiques conjoncturelles.
La politique budgétaire permettra d'agir directement sur la demande adressée à l'économie et
permettra un déplacement de la courbe IS. La politique monétaire en agissant sur le taux d'intérêt
permettra un déplacement de la courbe LM.

2) L'équilibre de plein-emploi

(1) : Les pouvoirs publics agissent


directement sur l’activité économique
par une politique de relance de la
consommation et/ou de
l’investissement. Donc IS se déplace vers
la droite et le nouvel équilibre a permis
d’accroître production et revenu (Y).

(2) :

(3) : Le policy mix consiste en un choix


de politiques économique (budgétaire et
monétaire) coordonnées dans le but
d’accroître le niveau d’activité et
d’emploi. Donc l’accroissement de la
demande adressée à l’économie
s’accompagne d’un accroissement de la
masse monétaire.

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