Chapitre 6
Développement :
Economique, qui est selon F. Perroux une combinaison de changements mentaux et sociaux
d’une population qui la rend apte à faire croître son produit réel global. AInsi, la croissance
n’est pas synonymes de développement puisqu’il faut également des changements mentaux
et sociaux.
Humain et durable, qui sont des notions apparus dans les années 1980 suite aux travaux
d’Amartya Sen et Mahbub al Haq et qui cherchent a mesurer le niveau de développement
sans se limiter au seul niveau du revenu pour le développement humain, et se demander
dans quelle mesure nos modèles économiques peuvent être pérennes et justes pour le
développement durable.
Pour Gilbert Rist et Serge Latouche, le développement ne serait qu’une tentative
d’occidentalisation du monde, a travers l’avènement du marché mondial. On a donc une
uniformisation culturelle destructrice. Les occidentaux présente cette notion comme un
progrès, mais celle-ci ne vise en réalité qu’à asseoir l’impérialisme culturelle. Or Amartya Sen
a montré dans « La démocratie des autres » (2006) que les valeurs démocratiques, en
particulier la discussion publique et la liberté culturelle ne sont pas des valeurs occidentales
mais universelles.
Sous-développement :
L’expression “Régions sous-développées” a été utilisé pour la première fois par le président
Harry Truman en 1940. En 1952, Alfred Sauvy utilisait pour la première fois le terme de tiers-
monde en référence au tiers-état de l’ancien régime. Il s’agit d’un troisième monde après le
monde capitaliste développé et le monde socialiste industrialisé. Dans les années 1970,
l’ONU proposera de parler de “pays en voie de développement” (PVD) puis de “pays en
développement” (PED), puis on parlera ensuite pour certains pays comme la Turquie avec de
fort taux de croissance de “pays émergents”. Un acronyme a même été inventé pour
qualifier les pays les plus dynamiques : les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ou BRICS (en
ajoutant l’Afrique du Sud).
Caractéristiques du sous-développement
Elles sont composés de populations pauvres (moins d’un 1,25 dollar par jour selon la BM)
De fortes inégalités, puisque la majorité des ressources sont accaparées par une élite.
Les PED présentent une structure dualiste de leur économie opposant un secteur
traditionnel et un secteur moderne.
Une forte économie informelle.
Les 49 les moins avancées (33 sont en Afrique subsaharienne), avec un faible revenu annuel
par habitant, une économie fragile et de petite taille.
≠
Certains sont entres les deux, c’est les rentiers : Russie (gaz) et Nigera (pétrole).
Ils s’appuient sur une matière première, sous la main d’une minorité sans que les retombées
ne permettent la mise en place de stratégie économique.
Les inégalités sont présentes entre pays émergents et PMA (moins avancées)
Retournement de tendance, quelle que soit l’indicateur utilisé pour calculer les inégalités
(Coefficient de Gini ou le rapport interdéciles)
Coefficient de Gini : il traduit le degré d’égalité de la répartition des revenus, compris entre 0
et 100, 0 représentant l’équilibre parfait, càd 10% de la population détient 10% du revenu.
Rapport interdéciles : il mesure l’écart entre les 10% les plus riches et les 10% les plus
pauvres.
Les inégalités internes ne cessent de croire au sein des pays émergents ou développés,
comme en Chine (causes : abandons des principes égalitaires depuis les années 80 et
insertion dans l’économie mondiale.)
Cette stratégie a été adoptée par l’ensemble du tiers-monde dans les années 1950-
1960, surtout en Amérique Latine, mais échec.
Pourquoi ? Parce que l’ISI nécessitait l’importation de produits complexes, grâce à
l’endettement, mais cet endettement n’était pas soutenable. Aussi à cause de la
corruption et la mauvaise gestion des institutions.
Promouvoir les secteurs clés : Pour Albert Hirschman, les effets d’entraînement
entre secteurs sont au fondement de l’industrialisation il est fondamental de
développer les productions au cœur de la dynamique économique, celles qui seront
en même temps de gros clients et d’importants fournisseurs (sidérurgie par exemple)
L’état devrait donc intervenir au-delà du simple protectionnisme, puisque ces
secteurs nécessitent de lourds investissements et beaucoup de capital humain.
On retrouve cette conception chez François Perroux qui théorise la notion de « pôle
de développement » et Gérard Destanne de Bernis avec les « industries
industrialisantes ».
Economie et sociologie du développement
Chapitre 6
Le consensus de Washington :
Suite aux crises pétrolières et de la dette des années 70-80, des plans d’ajustement
structurelles vont être mis en place dans le cadre ce que Williamson appelle « Le consensus
de Washington » qui vont remettre en question les stratégies autocentré.
Ainsi, le FMI et la BM propose le PAS, qui doit permettre d’atteindre l’équilibre budgétaire
(réduction des dépenses et réorientation des dépenses). Pour permettre aussi l’équilibre de
la balance des paiements, les états doivent aussi limiter l’offre interne de monnaie. Sur le
plan structurel, on propose une libéralisation de l’économie, le marché étant à même
d’assurer la meilleure allocation des ressources Privatisations. Il faut aussi permettre la
déréglementation (libéralisation du marché interne) et l’ouverture commerciale.
L’ajustement a été un succès, or, la contraction des dépenses publics a mené à des cercles
vicieux récessifs.
Les réformes structurelles n’ont pas permis la croissance, l’investissement s’est réduit. Le
PAS a accru les inégalités.
Le cas chinois :
L’émergence de la Chine repose aussi sur une forte interaction entre régulation étatique et
régulation marchande.
En 1978, à l’arrivée de Deng Xiaoping, la Chine est un des plus pauvres Réformes de Deng
Xiaoping,
Les agriculteurs en profitent pour vendre leurs surplus sur des marchés libéralisés.
Accroissement de la productivité
Investissement dans de petites entreprises d’industrie intensive en travail.
Réforme des entreprises publiques (dirigeants responsables des résultats et plus
autonomes)
Ainsi, le développement économique régional enclenche la dynamique de croissance.
Economie et sociologie du développement
Chapitre 6
L’ouverture à l’international, en attirant les IDE par la création des zones économiques
spéciales (ZES) en 1978 Les entreprises chinoises en profite et deviennent sous-traitantes
des firmes étrangères Transfert de technologie, favorisé aussi par la co-entreprise.
Résultat : la Chine connaît des taux de croissance extraordinaire entre 1980 et 2010 pour
devenir la deuxième économie mondiale. Le niveau de vie des chinois s’est accru. La monnaie
chinoise joue un rôle de plus en plus important dans l’économie mondiale.
Développement durable
Selon le rapport Brundtland de 1987, le développement durable serait le développement qui
permet de satisfaire les besoins présents, sans compromettre la capacité des générations
futures à satisfaire les leurs.
Enjeux de la soutenabilité
La soutenabilité faible considère que les différents types de capitaux sont substituables.
Ainsi, pour compenser l’assèchement des nappes phréatiques, ont pourrait construire des
usines de dessalement.
≠
La soutenabilité forte considère que le capital naturel (l’ensembles de ressources naturelles
est irremplaçable. Il faut donc des mesures strictes en termes de protection de
l’environnement et de l’écosystème.
Le rôle des gaz à effet de serre est désormais scientifiquement prouvé. Ils sont à l’origine du
réchauffement de la planète qui est de l’ordre de 0,8°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Celui-ci a des conséquences désastreuses telles que la fonte des glaces, l’élévation du niveau
de mer, fortes chaleurs et fortes précipitations, catastrophes en tout genre… Les retombées
économiques sont aussi dangereuses, comme l’élévation du prix des céréales étasunienne en
2012 suite à l’ouragan Sandy.
Considérer que les ressources naturelles sont renouvelables peut s’avérer dangereux. La
soutenabilité a des enjeux majeur comme la protection des réserves d’eau douce et la
protection des ressources halieutiques.
normes européennes de rejet maximal d’émission de gaz des voitures. Or il faut faire
respecter ces règles.
Les taxes et subventions sont aussi un outil de régulation. La taxe pigouvienne par exemple
consiste à taxer à hauteur de la différence entre le coût social (le coût supporté par la
collectivité) et le coût privé. En revanche, quand le bénéfice social est supérieur au coût
privé, il convient de subventionner l’activité. C’est le principe appliqué en France du
bonus/malus à l’achat de voitures. Ainsi, par la taxation, on peut modifier les incitations des
agents économiques.
La gouvernance régionale peut aussi porter ses fruits, comme le montre l’exemple de l’Union
Européenne, qui, après l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005 a dépassé ses
objectifs de réduction de GES, notamment grâce aux normes européenne d’émissions (pour
les voitures par exemple) et aux système d’échange de quotas.
Mais la coopération régionale a tout de même ses points faibles, puisque certains objectifs
n’ont pas été atteints. Par exemple, le trafic routier a fortement augmenté a cause d’un effet
rebond dû à l’utilisation de technologies (moteurs) propres, qui incitent à l’augmentation du
trafic et donc conduisent à la stagnation des émissions.
La gouvernance locale peut certainement jouer un rôle dans la lutte contre le réchauffement
climatique. Les émissions de CO2 provenant essentiellement des villes, celles-ci peuvent
promouvoir le transport propre (les journées sans voitures à Paris), et doivent repenser
l’habitat, en rénovant l’ancien, et en faisant du neuf à énergie positive (produit plus qu’il ne
consomme).
L’économie du développement est apparue après la deuxième guerre mondiale, pour comprendre et
pouvoir remédier au sous-développement.
Cercles vicieux de pauvreté de Nurkse : Les pays sont enfermés dans un cercle vicieux de la
pauvreté à cause d’un manque d’épargne et un taux d’investissement trop faible. Le manque
d’épargne est dû aux faibles revenus. La minorité disposant de suffisamment de ressources
préfère consommer des produits importés pour asseoir leur position sociale (effet de
démonstration de Duesenberry).
L’économie institutionnaliste : Douglass North voit le sous-développement comme une
défaillance des institutions. Il dénonce le détournement de richesse au profit d’une minorité
dans les pays sous-développés, facilité par le pouvoir en place. C’est le dilemme de Weingast,
selon lequel du moment où le pouvoir politique a les moyens de faire respecter les règles,
rien ne garantit qu’il choisisse les bonnes règles.
Des institutions favorables seraient alors :
- Respect des droits de propriété
- Limitation du pouvoir des élites
- Egalité des chances