Les opérateurs du CI peuvent être définis comme les personnes au sens large qui vont
intervenir dans le CI pour réaliser des opérations. On les oppose aux régulateurs qui sont
chargés de fixer des règles. Les opérateurs sont ceux qui commercent, qui distribuent. Il en
existe deux sortes. Il y a des opérateurs privés. Mais, il y a également des opérateurs publics
Les opérateurs privés sont principalement des sociétés
Les sociétés occupent une place centrale dans le développement du commerce international.
Certaines de ces sociétés sont des groupements isolés tandis que d’autres sont intégrés dans
un groupe multinational ou international de sociétés.
Parmi les nombreuses questions que suscite la présence d’une société ou d’un groupe
international de sociétés dans le commerce international, seules retiendront notre attention
celles relatives à la nationalité des sociétés avec son corollaire, la jouissance des droits, et
celles concernant la loi applicable à une société.
problématique
Alors, Comment définir la nationalité d’une société ? Et Comment la déterminer ? Quels en
sont les critères d’appréciation ? comment déterminer la loi applicable à une société ?
Quid du déplacement du siège social de la société à l’étranger ?
Autant de questions dont les réponses envisagées et envisageables constitueront les
principaux axes de notre sujet . Ce qui nous conduira à étudier successivement les règles
applicables aux sociétés (I) ,puis le régime des règlements des litiges du commerce
international ( II)
a- la notion de reconnaissance
La reconnaissance d’une société étrangère c’est l’admission, dans un ordre juridique
déterminé, de la personnalité morale attribuée par une loi d’un Etat étranger. Dès lors que
cette PM est reconnue, on lui reconnait le droit d’accomplir des droits inhérents à cette
personnalité juridique. Cette reconnaissance ne concerne que les structures qui sont
dotées de la personnalité juridique selon leurs lois d’origine et que cette PM soit
reconnue
b- le régime de la reconnaissance
Dans certaines conventions (ex : Convention de la Haye du 1er juin 1956 relative à la
reconnaissance de la personnalité juridique des sociétés, associations et fondations étrangères
) L’objet de la reconnaissance est l’existence de la société en tant que sujet de droit et
l’obligation dans l’ordre juridique interne du for
La société étrangère reconnue n’a pas nécessairement les mêmes droits que la société
française dès lors que cela ne soit pas de nature discriminatoire. Certaines conditions peuvent
être posées pour l’exercice de certaines activités, même la condition d’avoir la nationalité
française.
La reconnaissance d’une PM étrangère ne peut pas aboutir à lui accorder plus de droits
que le lui aurait reconnue sa loi d’origine. De même une PM reconnue peut se voir refuser la
jouissance des droits exercés en France qui lui sont pourtant reconnues par son pays d’origine.
En effet, l’Etat du for réserve ses droits spécifiques à ses nationaux.
Certaines activités peuvent être refusées aux PM étrangères. D’autres activités peuvent
imposer certaines conditions.
2- l’établissement international des sociétés
Ici la question est celle de la mobilité des PM ou de la « circulation international
d’entreprises » on parle donc de déplacement international du siège social. La notion
d’établissement international n’est pas un concept juridique mais plutôt une notion
économique.
a- l’établissement principal
-. Le transfert international du siège social
Plusieurs raisons justifient le transfert international du siège social :
* l’hypothèse de l’accession d’indépendance d’un pays auparavant colonisé
* des raisons de commodités avec des conséquences juridiques, économiques, fiscales et
sociales.
Dans tous les pays qui retiennent le siège social comme critère de nationalité ou critère
de rattachement à la loi applicable, ce changement entraine le changement de nationalité et le
changement de la loi applicable.
. La distinction entre le siège réel et le siège statutaire (dissociation du siège statutaire et
du siège réel)
L’association de ces deux types de siège peut parfois poser des problèmes de
rattachement pour déterminer la loi applicable à la société. Il est possible que le siège social
ne se trouve pas au même endroit que le siège réel. Dans ces situations on va hésiter entre la
loi de situation du siège statutaire et la loi de situation du siège réel.
Illustration avec l’affaire ‘UBERS SERIGNE : une société avait été constituée selon la loi
néerlandaise. Suite à une cession de ses parts à des résidents allemands, son siège social
effectif se trouve en Allemagne. Est-ce que cette société désormais soumise à la loi allemande
aurait dû se reconstituer en Allemagne pour pouvoir agir en justice ou si elle doit continuer à
être reconnu dans le pays de constitution et ester en justice ? la cour reconnait d’abord à la
société néerlandaise dont l’intégralité des parts a été cédé la liberté d’établissement. Selon la
cour, cette société légalement constituée au Pays bas où se trouve son siège statutaire avait le
droit d’exercer sa liberté d’établissement en Allemagne. Le fait d’imposer la reconstitution de
cette société en Allemagne, aux seules fins d’agir en justice est une négation de cette liberté
d’établissement. Il ne s’agit pas de transfert de siège social mais du maintien du siège
statutaire dans l’Etat d’incorporation.
b- l’établissement secondaire
Le principe de cette liberté est posé par l’article 48 du traité conseil d'Etat. Selon cet article, la
société qui entend bénéficier de la règle d’établissement dans un Etat de la communauté doit
remplir certaines conditions. Elle doit être constituée en conformité de la législation d’un
Etat membre, y avoir son siège statutaire, son administration centrale ou son principal
établissement.
La création suppose que l’établissement principal se trouve sur le territoire de la
communauté. L’article 43 précise qu’il faut entendre par établissement secondaire une
agence, une succursale ou une filiale. Les deux premiers n’ont pas d’existence juridique car
n’ont pas de personnalité morale. Tandis que la filiale a une autonomie juridique patrimoniale
par rapport à la société mère.
2- l’arbitrage