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Sources du Droit du
Commerce International
Introduction
En effet, le droit de commerce international a pour objet de « fournir les règles qui doivent
s’appliquer aux activités économiques internationales ».1 Il s’agit du droit relatif aux relations
" commerciales" c'est-à-dire les relations relatives aux échanges et aux mouvements de
produits, services ou valeurs, et comportant un élément d’extranéité, à savoir le contact avec
un ou plusieurs ordre(s) juridique(s) étranger(s). Concrètement, l'élément d'extranéité peut
être, soit la nationalité des parties faisant partie des relations économiques, soit leur domicile,
soit leur résidence habituelle ou siège sociale lorsqu’il s’agit d’une société, ou encore le lieu
d’exécution ou de conclusion de contrat.
Ainsi, l’objet de droit de commerce international est de fournir les règles qui s’appliquent aux
opérateurs de commerce international. Ces opérateurs sont des personnes privées, personnes
physiques ayant la qualité de commerçant, ou des groupements reconnus par le droit, dotés ou
non de la personnalité morale, ainsi que les sociétés commerciales. Les Etats peuvent aussi
participer aux opérations commerciales internationales « soit directement ou par le recours à
des établissements publics ».2
Au début du XXème siècle, le commerce international était hésitant, chaque pays préférant
alors s'appuyer sur son marché intérieur. Cette hésitation a été accentuée par la crise de 1929
jusqu'à provoquer un effondrement des échanges internationaux.
Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que ces échanges vont se développer. Malgré les
différentes crises, le commerce mondial n'a cessé de progresser en raison de l'interdépendance
accrue entre les Etats. Cet essor spectaculaire du commerce international peut s'expliquer par
plusieurs facteurs tels que la création du GATT (Accord Général sur les Tarifs douaniers et le
Commerce) en 1947 qui a permis de « libéraliser les échanges par une réduction des barrières
tarifaires et des barrières non tarifaires ».3
1
J-M.Jacquet, P.Delebecque, S.Corneloup, Droit du commerce international, Dalloz, 3ème édition, 2014, P. 9
2
Ibid, P. 11
3
W.Barka , W-A.Mamlouk, Délocalisation des services : Cas de la Tunisie,https://www.memoireonline.com
, 2008-2009
2
Sources du Droit du Commerce International Master Droit des Affaires
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Le droit de commerce international est l’outil permettant aux différents acteurs économiques
d’établir des relations commerciales internationales encadrées par le droit, il est en effet, un
droit composite, en ce sens qu’il se constitue aussi bien à partir de sources d’origine étatiques,
que de sources d’origine non étatique. Ainsi c’est un droit complexe dans la mesure où il fait
appel à différentes branches du droit interne (droit commercial, droit des affaires, droit des
sociétés) et fait interagir divers systèmes juridiques étatiques.
vis-à-vis cette diversité, peut-on considérer que les sources de droit de commerce international
font de ce dernier un droit uniforme ?
Pour répondre à cette question, une analyse des sources de ce droit est indispensable. Pour ce
faire, nous allons consacrer la première partie de ce travail à l’exposition des différentes
sources étatiques du droit du commerce international. La seconde partie sera réservée aux
sources non étatiques qui jouent un rôle important dans les relations commerciales
internationales.
3
Sources du Droit du Commerce International Master Droit des Affaires
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Le droit étatique est une source naturelle du droit du commerce international. La situation est
courante et prévisible : assujettissement d’un contrat international à la loi d’un Etat et les
parties peuvent choisir de recourir à l’application d’un droit national.
Dans cette première partie. Nous abordons les sources nationales (A) et les sources
internationales (B) du droit du commerce international.
4
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a- Les Lois
1- Les Lois liées directement au commerce international
Les Etats n’ont généralement qu’une « maitrise relativement restreinte de la réglementation de
leur commerce extérieur »4. Cela se manifeste principalement sous forme de contrôle douanier
de l’importation et de l’exportation. Pour le contrôle à l’exportation et lorsque les produits
ne sont pas soumis à une réglementation précise, ils peuvent êtres répartis en 2 catégories :
des produits dont l’exploration est libre et qui ne sont donc soumis à aucune formalité
particulière, et produits qui sont soumis à des mesures de prohibition ou de restriction t pour
lesquels une autorisation à l’exportation st requise. Pour le contrôle à l’importation, un
régime de liberté d’importation se voit plus dominant et cela conformément aux règles de
l’OMC qui prohibe les restrictions quantitatives au commerce. « Les droits douanière sont
fixées en fonction de trois éléments qui sont l’origine, l’espèce tarifaire et la valeur du
produit »5.
Au Maroc, La loi n° 91-14 relative au commerce extérieur a été promulguée le 2 mars 2016
par dahir n°1-16-25. Elle remplace la loi n° 13-89 du 9 novembre 1992 qui n’était plus
adaptée aux évolutions profondes du contexte économique national et international dans
lequel le Maroc évolue. L’objectif de cette loi est de fixer clairement, dans le respect des
engagements internationaux du royaume,« les conditions dans lesquelles les opérations
d’importation et d’exportation sont réalisées »6 , afin d’améliorer la clarté du cadre juridique
régissant le commerce extérieur et d’instaurer un cadre légal favorable au développement des
affaires internationales.
4
J-M.Jacquet, P.Delebecque, S.Corneloup, Op. cit , P. 38
5
Ibid, P. 39
6
Article premier de la loi n° 91-14 relative au commerce extérieur
5
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Chaque Etat à son droit de conflit de lois qui « répartit la matière juridique en catégories
(biens, actes juridiques, fait juridiques…) qui permettent de recourir à la règle de conflit de
lois adéquate »7.
Une définition des lois de police a été donnée par Francescakis qui les définit comme
« des lois dont l’observation est nécessaire pour la sauvegarde de l’organisation politique,
sociale ou économique du pays. »8
Les lois de polices se sont des «lois substantielles internes que le juge doit appliquer en
principe immédiatement, avant tout raisonnement conflictuel »9 au point d’en exiger
l’application à toute situation entrant dans son champ d’application, quelle que soit par
ailleurs la loi applicable au contrat.
Comme il est nécessaire d’assurer une certaine cohérence dans cet univers souvent
disparate de systèmes juridiques étatiques auxquels conduisent les règles de conflit de lois, il
convient de tenter un rapprochement (harmonisation), voire une uniformisation (ou
unification), de ces systèmes, sinon en ce qui concerne les règles matérielles.
Dans cette catégorie, on peut citer l’exemple de la convention de Rome du 19 juin 1980 sur la
loi applicable aux obligations contractuelles, remplacée par le règlement n°593/2008 du 17
7
J-M.Jacquet, P.Delebecque, S.Corneloup, Op. cit, P. 35
8
Voir P.Francescakis, trav.com. fr.DIP 1966-1969, p. 144 (cité par H.Kenfack)
99
H.Kenfack, Droit du commerce international, mémentosdalloz, 4 ème édition, P.32
6
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juin 2008, surnommé « Rome I ». Nous pouvons citer également, la Convention de La Haye
du 14 mars 1978 sur la loi applicable aux contrats d'intermédiaires et à la représentation.
Nous pouvons ranger dans cette catégorie, la Convention de Vienne 11 avril 1980 sur la vente
internationale de marchandises et la convention de Genève7 juin 1930 sur la lettre de change et
le billet à ordre.
Appelées également les lois types, les lois modèles prennent la forme d’un prototype de loi
sur une matière spécifique, proposé aux États, qui peuvent l’adopter, tel quel ou avec
modifications, dans leur ordre juridique national.
Cet instrument œuvre à l’harmonisation du droit applicable à certaines opérations en rapport
avec le commerce international en servant de « modèle aux législateurs nationaux »10.
La CNUDCI est sans conteste le fer de lance en cette matière, par la loi type sur l’arbitrage
des litiges de commerce international de 1985. Nous donnons également l’exemple de la loi
type sur les virements internationaux de 1992 et la loi type sur le commerce électronique de
1996.
10
H.Kenfack, Op.cit, P.10
7
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Dans cette deuxième partie, Nous s’intéressons dans un premier temps aux sources qui sont
liées directement aux opérateurs du commerce international (A) et dans un deuxième tempsle
droit transnational, en tant que droit souple, fondé sur l’alliance de plusieurs éléments, en
constituant un ordre juridique distinct a coté de l’ordre juridique étatique (B)
8
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a- les contrats
Dans la théorie juridique dominante, il n’est pas d’usage de classer les contrats parmi les
sources du droit. Les contrats sont soumis eux-mêmes au droit et ne sauraient former une
source de ce dernier.
A cet égard, on peut considérer le contrat comme un procédé de création de normes lorsque
certains contrats se trouvent placés en situation de contrats modèles par « la répétition
spontanée qui s’effectue par des parties ayant eu connaissance du contrat déjà conclu »11 ou la
reproduction d’un modèle de contrat préconstitué par un organisme professionnel, il
constituera à cet effet, un élément de standardisation du droit contractuel.
b- les usages
Le rôle des usages est reconnu par la plupart des droits nationaux. Ils ont une place croissante
dans le commerce international en raison de la pratique contractuelle internationale.
On peut donc parler « d’usage-règle » dans la mesure où ils ont une aptitude à la
généralisation. « Le seul fait qu’un usage fait partie d’une branche d’activité donnée, a pour
effet de le rendre obligatoire »13.
La codification des usages est envisagée par de nombreux organismes professionnels dont un
qui a un rôle fondamental, la chambre de commerce international. Parmi ses réalisations les
plus connues « les incoterms »14.
11
J-M.Jacquet, P.Delebecque, S.Corneloup, Op. cit, P. 20
12
H.Kenfack, op.cit, P.11
13
Ibid,
9
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Il convient d’ajouter ici que pour certains, les usages sont des normes coutumière alors que
pour d’autres, ils ne peuvent avoir une telle qualification. Pour d’autres, ils sont à mi-chemin
entre la règle conventionnelle et la règle du droit.
Il est difficile d’admettre que les usages du commerce international sont des règles de droit.
Ils ont malgré cela « une valeur supérieur aux simples stipulations contractuelles »16.
Ces principes peuvent émaner du système juridique international, par exemple les principes
généraux du droit international public, qui peuvent s’appliquer directement dans les contrats
conclus entre un Etat et une personne privée. Comme ils peuvent être issus des conventions
internationales ou de la convergence des doits nationaux.
La plupart de ces principes ont été dégagés par la jurisprudence rendues dans le cadre
d’arbitrages internationaux, notamment :
-Principe pacta sunt servanda : les contrats doivent être respectés, il est relatif à la force
obligatoire du contrat ;
-Principe de la bonne foi : selon lequel les négociations et l’exécution des contrats doivent
être faites de bonne foi
-Principe rebus sic stantibus : qui autorise les arbitres à réviser le contrat ou les parties à le
renégocier de bonne foi en cas de bouleversement de l’environnement économique existant
lors de la formation du contrat.
14
International Commercial Terms : Un terme normalisé qui sert à définir les droits et devoirs des acheteurs et
vendeurs participant à des échanges internationaux et nationaux.
15
Convention de La Haye du 1er juillet 1964 portant loi uniforme sur la vente internationale d'objets mobiliers
corporels
16
H.Kenfack, Op.cit, P.12
17
J-M.Jacquet, P.Delebecque, S.Corneloup, Op.cit, P. 32
10
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Ces règles ne relèves d’aucun ordre juridique, qu’il soit national ou international. Et
contrairement aux usages, elles ne relèvent pas du droit spontané, car « elles sont en général le
fruit d’une procédure d’élaboration collective parfaitement délibéré »19. Leur contenu et les
objectifs qu’elles poursuivent les éloignent partiellement des principes généraux.
La singularité des règles transnationales peut être dû à leurs auteurs qui sont des organismes
privés ou des organisations internationales, comme la CNUDCI et l’OCDE.
Les règles transnationales peuvent également résulter d’un processus de modélisation. Les
règles modélisées sont distinctes des règles codifiées, dans la mesure où l’on se trouve en face
des règles-modèles qui sont prêtes pour être employées. Pourvu que leurs destinataires
manifestent leurs volontés de les adopter ou non, « leur destinée est claire et ne souffre
d’aucune indétermination, au contraire des règles codifiées »20.
L’un des meilleurs exemples de la modélisation du droit est le contrat-type élaboré par une
organisation professionnelle ou coopérative. Par ailleurs, ce modèle ne saurait être s’appliquer
qu’en raison du choix des contractants de s’y référer.
18
Ibid, P. 52
19
Ibid, P. 53
20
Ibid, P. 55
11
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C- La lex mercatoria
L’importance des usages et des principes du droit du commerce international pose une
difficulté : appartiennent –ils à un ordre juridique distinct ?
La coexistence entre les lois étatiques rares et insuffisantes et un système de normes
spécifiques au commerce international, qui compléteraient le système étatique et dont les
arbitres constitueraient les principaux interprètes, entraine l’existence d’un ordre juridique
détaché de toute règle du droit étatique. C’est la question de la lex mercatoria.
12
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Bibliographie
Ouvrages
Jean-Michel Jacquet, Philippe Delebecque, Sabine Corneloup, Droit du commerce
international, Dalloz, 3ème édition, 2014
Textes officiels :
La loi 91-14 relative au commerce extérieur, promulguée le 2 mars 2016 par dahir n°1-16-25
Webographie
https://www.memoireonline.com/05/09/2081/m_Delocalisation-des-services-Cas-de-la-
Tunisie0.html
http://www.cours-de-droit.net/droit-du-commerce-international-a121606960
https://www.guglielmi.fr/IMG/pdf/Droit_du_commerce_internationalUQAM.pdf
https://onu-vienne.delegfrance.org/Droit-commercial-international-919
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