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Chapitre 6
Le degré de mobilité linéaire est aussi couramment déterminé par la formule suivante :
n L = 2R - B (6.4)
où,
R - le nombre de rotules introduites dans les nœuds rigides et dans les encastrements incluant
celles existante ; B - le nombre de barres dans le système incluant les barres d’appui.
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2004
Chapitre 6. Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des déplacements
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Exemple 6.1: Déterminer les degrés d’indétermination cinématique n des systèmes représentés
sur la fig. 6.1.
Solution : Pour le premier système (fig. 6.1, a), déterminons le degré de mobilité angulaire n a ;
on a : n a = 2 (les nœuds C et D). Introduisons les rotules dans les nœuds rigides C et D et
dans les encastrements A et B (voir fig. 6.1, b). Déterminons maintenant le degré de mobilité
linéaire n L ; on a : n L = 3D -2R o - B a avec, D = 3 (barres AC, CD et DB); R o = 2 (rotules
dans les nœuds C et D) B a = 4 (2 barres d’appui en A et 2 barres d’appui en B) ; ainsi, on
obtient : n L = 3x3 - 2x2 - 4 = 1. En utilisant la formule (6.4), on a : n L = 2R - B avec, R =
4 (rotules en A, C, D, B); B = 7 (3 barres du système, c’est-à-dire les barres AC, CD et DB
et 4 barres d’appuis dont 2 en A et 2 en B); ainsi n L = 2x4 - 7 = 1.
On obtient donc pour ce système: n = n a + n L = 2 + 1 = 3.
Fig. 6.1.
Pour le deuxième système (fig. 6.1, c), déterminons le degré de mobilité angulaire n a ; on a: n a
= 5 (nœuds D, E, F, G, H). Introduisons les rotules dans tous les nœuds rigides et dans les
encastrements (voir fig. 6.1, d). Déterminons maintenant le degré de mobilité linéaire n L ; on a :
n L = 3D -2R o - B a avec, D = 10 (barres GH, HI, DE, EF, GD, DA, HE, EB, IF, FC); R o = 11
(par 1 rotule en G et I, par 2 rotules en H, D, F et 3 rotules en E) B a = 5 (1 barre en A et par 2
barres d’appuis en B et C) ; ainsi n L = 3x10 - 2x11 - 5 = 3. En utilisant la formule (6.4), on a :
n L = 2R - B avec, R = 9 (rotules en A, B, C, D, E, F, G, H, I); B = 15 (10 barres du
système et 5 barres d’appuis); ainsi n L = 2x9 - 15 = 3.
On obtient donc pour ce système: n = n a + n L = 5 + 3 = 8.
La formation du système de base se fait en introduisant dans les nœuds du système donné des
liaisons empêchant leurs déplacements. Ces liaisons sont de deux types correspondant aux
deux types d’inconnues n a et n L :
- les liaisons empêchant la rotation des nœuds ; ces liaisons sont des
encastrements ;
- les liaisons empêchant le déplacement linéaire des nœuds ; ces liaisons sont des
barres d’appuis.
Les encastrements placés au niveau des nœuds s’opposent aux rotations des nœuds seulement,
mais n’empêchent pas le déplacement linéaire de ces derniers, raison pour laquelle on les
appelle encastrements flottants.
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Chapitre 6. Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des déplacements
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Les systèmes de base des deux systèmes précédents sont respectivement représentés sur les fig.
6.2, a et b.
Fig. 6.2.
Dans le calcul par la méthode des déplacements, on fait les suppositions suivantes :
- toutes les barres aboutissant à un noeud tournent d’un même angle sous l’action du
moment réactif dû à l’introduction de l’encastrement ;
- les barres déformées sous l’action des déplacements imposés gardent les mêmes
longueurs ; l’influence des efforts tranchants et normaux est ainsi négligée ;
- les angles de rotation des extrémités des barres, compte tenu de leurs petitesses,
sont confondus avec leurs tangentes.
Les équations canoniques expriment les conditions d’équilibre. Ainsi, chaque équation
(l’équation de la ligne i par exemple) exprime que les réactions dans la liaison
supplémentaire i dues aux inconnues Z k (k = 1, ..., n) et à la charge extérieure donnée sont
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nulles. Cela est parfaitement juste, car en réalité ces liaisons supplémentaires i (i = 1, ... , n)
n’existent pas.
Pour déterminer les coefficients r ik et R iP , on doit au préalable construire les diagrammes des
moments fléchissant pour le système de base dus aux déplacements unitaires des nœuds Zi = 1
et à la charge extérieure. Ce système, avec l’introduction des liaisons supplémentaires, est
transformé en un ensemble d’éléments indépendants (poutres hyperstatiques à une travée
indépendante) ; donc, le calcul se ramène à la détermination des efforts dans des poutres à
travées uniques dus aux déplacements de leurs extrémités et à la charge extérieure (voir tableau
6.1). On construit ainsi les diagrammes des moments Mi et M P (i = 1, ..., n) et on calcule les
coefficients r ik et R iP soit par la méthode de multiplication des épures, soit par la méthode
statique.
La méthode de multiplication des épures donne les expressions suivantes pour les
coefficients :
MiMk
r ik = ∫ EI
dx ; (6.6)
MiM P
et RiP = ∫ EI dx (6.7)
avec,
Mi , M k - diagrammes des moments dus aux déplacements unitaires Zi = 1 et Zk = 1;
M P - diagramme des moments dus à la charge extérieure.
Tableau 6.1.Valeurs des moments réactifs et des forces réactives dans les poutres à travée unique
sous l’action des déplacements unitaires de leurs extrémités et sous l’action de certaines charges
extérieures.
N° Schémas et épures des Valeurs des N° Schémas et épures Valeurs des
moments moments et des des moments moments et des
réactions réactions
M A = 4i M A = 3i
M B = 2i 3i
6i VA = VB =
1 L
VA = VB =
L 7 i= EI
L
i = EI L
6i 3i
MA = MB = MA =
L L
2 12i 8 3i
VA = VB = 2 VA = VB =
L L2
i= EI i = EI L
L
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MA = MB qL
qL2 MA =
= 8
3 12 5
qL 9 VA = ql
VA = VB = 8
2 3
VB = qL
i= EI 8
L
ab 2 P
MA = 2 M A = k(L2 - b2);
L
a 2bP VA =
4 MB = 2 k
L ( 3L − b 2 )
VA = 10 L
Pb 2 2 a VB = k’(3L - a)
1 + Pb
L2 L k= 2;
2L
VB =
Pa 2
Pa 2 2b k’ =
1 + 2 L3
L2 L
MA =
Mb M A = m(L2 - 3b2)
( 2 L − 3b )
5 L2 VA = VB =
MB = 3m 2
(L − b2 )
Ma 11 L
( 2 L − 3a ) M
L2 m=
VA = VB = 2 L2
6abM
L3
MA = M A = p(s - r)
[ m − p(b − d )] k p
VA = p’+ (s - r)
MB = L
k [ m'− p ( a + d )] VB = qc - VA ;
qabc
k p= ;
VA = k’ - (ab 2 L2
L 12 s = L + b;
-3p)d;
VB = qc - VA c2
r= ;
qc 4a
6 k = 2 ; k’ = qbc
L p’ =
qbc L
; m = ab2
L
m’ = a2 b;
c2
p= ;
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d=a-b
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La méthode statique utilise les conditions d’équilibre, elle est la plus facile et la plus simple.
Par cette méthode, pour déterminer la réaction (le moment réactif) dans un encastrement
supplémentaire, on découpe le noeud et pour déterminer la réaction d’une barre d’appui, on
découpe tout l’élément (traverse, montant) dont le déplacement se trouve ainsi empêché par
cette barre d’appui supplémentaire. On écrit ensuite pour ces éléments isolés les équations
d’équilibre :
- la somme de tous les moments, incluant le moment réactif, appliqués au noeud est
égal à zéro (∑M = 0) ;
- la somme des projections de toutes les forces sur les axes est nulle.
Les réactions r ik et R iP sont positives quand leurs sens correspondent aux sens des
déplacements Z i dans les liaisons. On a toujours : r ik = r ki et r ii > 0.
Le diagramme définitif des moments fléchissant est obtenu par application du principe de
superposition des effets :
M = ∑ Mi Z i + M P (6.8)
Le diagramme des efforts tranchants T est déduit de celui des moments M, alors que le
diagramme des efforts normaux N est déduit de celui des efforts tranchants T comme pour la
méthode des forces.
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Exercices d’application
Exercice 6.1. Tracer les épures des sollicitations (M, T et N) développées dans le portique
représenté sur la fig. 6.3, a sous l’action des charges appliquées en utilisant la méthode des
déplacements.
Fig. 6.3.
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• aussi, en découpant les barres pour déterminer les réactions des barres d’appui, le
sens des réactions doit être contraire au sens donné dans le tableau 6.1, car,
maintenant, c’est l’action de la partie rejetée sur l’élément considéré qui est l’appui
pour les données du tableau.
Tableau 6.2. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z1 = 1.
Nœud 1 : Nœud 2 :
∑M 1 = r 11 - ∑M 2 = r 21 – 6i
12i – 6i = 0, = 0, d’où r 21 =
d’où r 11 = 6i.
18i.
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Tableau 6.3. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z 2 = 1.
Nœud 1 : Nœud 2 :
∑M 1 = r 12 – ∑M 2 = r 22 – 12i
6i = 0, - 6i – 9i = 0,
d’où r 12 = 6i. d’où r 22 = 27i.
Tableau 6.4. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z 3 = 1.
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Tableau 6.5. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de la charge extérieure.
Remplaçons les coefficients par leurs valeurs dans le système d’équations qui devient alors :
18iZ 1 + 6iZ 2 – 2,25iZ 3 – 7,5 = 0
6iZ 1 + 27iZ 2 – 2,25iZ 3 – 1,5 = 0
-2,25iZ 1 – 2,25iZ 2 + 2,25iZ 3 - 3 = 0
On obtient ainsi pour les inconnues les valeurs suivantes :
Z 1 = 0,646/i ; Z 2 = 0,0838/i ; Z 1 = 2,0639/i
Les épures corrigées M 1 , M 2 et M 3 sont représentés sur les fig. 6.8 (M 1 = Z 1 M 1 ; M 2 =
Z 2 M 2 ; M 3 = Z 3 M 3 ).
Le diagramme définitif des moments de flexion est obtenu par application du principe de
superposition : M = M 1 + M 2 + M 3 + M p . Il est représenté sur la fig. 6.9, a.
Pour les efforts tranchants, on a :
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Fig. 6.8.
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Fig. 6.9
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