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Chapitre 6.

Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des déplacements

Chapitre 6

CALCUL DES PORTIQUES HYPERSTATIQUES


PAR LA METHODE DES DEPLACEMENTS

1. Equations canoniques de la méthode des déplacements


1.1. Principes de la méthode et degré d’indétermination cinématique

Dans la méthode des déplacements, en qualité d’inconnues, on prend les déplacements


élastiques des nœuds du système ; ces déplacements sont de deux catégories :
• les rotation (ou déplacements angulaires) des nœuds et
• les déplacements linéaires (ou translations) des nœuds.

La méthode des déplacements a certains avantages qui sont :


- la détermination facile des coefficients des équations ;
- la facilité de contrôle des épures.

Le degré d’indétermination cinématique n du système est égal à la somme des degrés de


mobilité angulaire n a et linéaire n L des nœuds du système:
n = na + nL (6.1)

N.B. Le degré d’indétermination cinématique est différent du degré d’indétermination


statique et peut ne pas correspondre à ce dernier.

Le degré de mobilité angulaire n a du portique est égal au nombre de nœuds rigides du


système :
na = nr (6.2)
où,
n r est le nombre de nœuds rigides du système.

Le degré de mobilité linéaire n L du portique est égal au nombre de déplacements linéaires


indépendants de ses nœuds. Pour le déterminer, on transforme le portique en mécanisme en y
introduisant des rotules dans tous les nœuds rigides de même que dans les encastrements ; on
détermine ensuite le degré de mobilité du mécanisme ainsi obtenu qui n’est autre que celui du
système donné :
n L = 3D - 2R o - B a (6.3)
où,
D - le nombre de disques (barres) formants le portique ; R o - le nombre de rotules simples
(unitaires) existantes et introduites dans les nœuds rigides seulement, sans les rotules au
niveau des appuis ; B a - le nombre de barres d’appui.

Le degré de mobilité linéaire est aussi couramment déterminé par la formule suivante :
n L = 2R - B (6.4)
où,
R - le nombre de rotules introduites dans les nœuds rigides et dans les encastrements incluant
celles existante ; B - le nombre de barres dans le système incluant les barres d’appui.

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Exemple 6.1: Déterminer les degrés d’indétermination cinématique n des systèmes représentés
sur la fig. 6.1.

Solution : Pour le premier système (fig. 6.1, a), déterminons le degré de mobilité angulaire n a ;
on a : n a = 2 (les nœuds C et D). Introduisons les rotules dans les nœuds rigides C et D et
dans les encastrements A et B (voir fig. 6.1, b). Déterminons maintenant le degré de mobilité
linéaire n L ; on a : n L = 3D -2R o - B a avec, D = 3 (barres AC, CD et DB); R o = 2 (rotules
dans les nœuds C et D) B a = 4 (2 barres d’appui en A et 2 barres d’appui en B) ; ainsi, on
obtient : n L = 3x3 - 2x2 - 4 = 1. En utilisant la formule (6.4), on a : n L = 2R - B avec, R =
4 (rotules en A, C, D, B); B = 7 (3 barres du système, c’est-à-dire les barres AC, CD et DB
et 4 barres d’appuis dont 2 en A et 2 en B); ainsi n L = 2x4 - 7 = 1.
On obtient donc pour ce système: n = n a + n L = 2 + 1 = 3.

Fig. 6.1.

Pour le deuxième système (fig. 6.1, c), déterminons le degré de mobilité angulaire n a ; on a: n a
= 5 (nœuds D, E, F, G, H). Introduisons les rotules dans tous les nœuds rigides et dans les
encastrements (voir fig. 6.1, d). Déterminons maintenant le degré de mobilité linéaire n L ; on a :
n L = 3D -2R o - B a avec, D = 10 (barres GH, HI, DE, EF, GD, DA, HE, EB, IF, FC); R o = 11
(par 1 rotule en G et I, par 2 rotules en H, D, F et 3 rotules en E) B a = 5 (1 barre en A et par 2
barres d’appuis en B et C) ; ainsi n L = 3x10 - 2x11 - 5 = 3. En utilisant la formule (6.4), on a :
n L = 2R - B avec, R = 9 (rotules en A, B, C, D, E, F, G, H, I); B = 15 (10 barres du
système et 5 barres d’appuis); ainsi n L = 2x9 - 15 = 3.
On obtient donc pour ce système: n = n a + n L = 5 + 3 = 8.

1.2. Formation du système de base

La formation du système de base se fait en introduisant dans les nœuds du système donné des
liaisons empêchant leurs déplacements. Ces liaisons sont de deux types correspondant aux
deux types d’inconnues n a et n L :
- les liaisons empêchant la rotation des nœuds ; ces liaisons sont des
encastrements ;
- les liaisons empêchant le déplacement linéaire des nœuds ; ces liaisons sont des
barres d’appuis.

Les encastrements placés au niveau des nœuds s’opposent aux rotations des nœuds seulement,
mais n’empêchent pas le déplacement linéaire de ces derniers, raison pour laquelle on les
appelle encastrements flottants.
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Le nombre de liaisons introduites dans le système est égal au nombre d’inconnues n (n = n a +


n L ). On a toujours :
• nombre d’encastrements introduits = n a ;
• nombre de barres d’appuis introduites = n L .

Les systèmes de base des deux systèmes précédents sont respectivement représentés sur les fig.
6.2, a et b.

Fig. 6.2.

Dans le calcul par la méthode des déplacements, on fait les suppositions suivantes :
- toutes les barres aboutissant à un noeud tournent d’un même angle sous l’action du
moment réactif dû à l’introduction de l’encastrement ;
- les barres déformées sous l’action des déplacements imposés gardent les mêmes
longueurs ; l’influence des efforts tranchants et normaux est ainsi négligée ;
- les angles de rotation des extrémités des barres, compte tenu de leurs petitesses,
sont confondus avec leurs tangentes.

1.3. Système d’équations canoniques

Le système d’équations canoniques pour la méthode des déplacements se présentent comme


suit :
r 11 Z 1 + r 12 Z 2 + ... + r 1i Z i + ... + r 1n Z n + R 1P = 0
r 21 Z 1 + r 22 Z 2 + ... + r 2i Z i + ... + r 2n Z n + R 2P = 0
...
r i1 Z 1 + r i2 Z 2 + ... + r ii Z i + ... + r in Z n + R iP = 0
(6.5)
...
r n1 Z 1 + r n2 Z 2 + ... + r ni Z i + ... + r nnZ n + R nP = 0
où,
r ik - la réaction (effort réactif : moment réactif ou force réactive) de la liaison i au
déplacement unitaire de la liaison k ; R iP - la réaction de la liaison i du système de base aux
charges données.

Les équations canoniques expriment les conditions d’équilibre. Ainsi, chaque équation
(l’équation de la ligne i par exemple) exprime que les réactions dans la liaison
supplémentaire i dues aux inconnues Z k (k = 1, ..., n) et à la charge extérieure donnée sont

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nulles. Cela est parfaitement juste, car en réalité ces liaisons supplémentaires i (i = 1, ... , n)
n’existent pas.

Pour déterminer les coefficients r ik et R iP , on doit au préalable construire les diagrammes des
moments fléchissant pour le système de base dus aux déplacements unitaires des nœuds Zi = 1
et à la charge extérieure. Ce système, avec l’introduction des liaisons supplémentaires, est
transformé en un ensemble d’éléments indépendants (poutres hyperstatiques à une travée
indépendante) ; donc, le calcul se ramène à la détermination des efforts dans des poutres à
travées uniques dus aux déplacements de leurs extrémités et à la charge extérieure (voir tableau
6.1). On construit ainsi les diagrammes des moments Mi et M P (i = 1, ..., n) et on calcule les
coefficients r ik et R iP soit par la méthode de multiplication des épures, soit par la méthode
statique.

La méthode de multiplication des épures donne les expressions suivantes pour les
coefficients :
MiMk
r ik = ∫ EI
dx ; (6.6)

MiM P
et RiP = ∫ EI dx (6.7)

avec,
Mi , M k - diagrammes des moments dus aux déplacements unitaires Zi = 1 et Zk = 1;
M P - diagramme des moments dus à la charge extérieure.

Tableau 6.1.Valeurs des moments réactifs et des forces réactives dans les poutres à travée unique
sous l’action des déplacements unitaires de leurs extrémités et sous l’action de certaines charges
extérieures.
N° Schémas et épures des Valeurs des N° Schémas et épures Valeurs des
moments moments et des des moments moments et des
réactions réactions

M A = 4i M A = 3i
M B = 2i 3i
6i VA = VB =
1 L
VA = VB =
L 7 i= EI
L
i = EI L

6i 3i
MA = MB = MA =
L L
2 12i 8 3i
VA = VB = 2 VA = VB =
L L2
i= EI i = EI L
L

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5

MA = MB qL
qL2 MA =
= 8
3 12 5
qL 9 VA = ql
VA = VB = 8
2 3
VB = qL
i= EI 8
L
ab 2 P
MA = 2 M A = k(L2 - b2);
L
a 2bP VA =
4 MB = 2 k
L ( 3L − b 2 )
VA = 10 L
Pb 2  2 a  VB = k’(3L - a)
1 +  Pb
L2  L k= 2;
2L
VB =
Pa 2
Pa 2  2b  k’ =
1 +  2 L3
L2  L
MA =
Mb M A = m(L2 - 3b2)
( 2 L − 3b )
5 L2 VA = VB =
MB = 3m 2
(L − b2 )
Ma 11 L
( 2 L − 3a ) M
L2 m=
VA = VB = 2 L2
6abM
L3
MA = M A = p(s - r)
[ m − p(b − d )] k p
VA = p’+ (s - r)
MB = L
k [ m'− p ( a + d )] VB = qc - VA ;
qabc
k p= ;
VA = k’ - (ab 2 L2
L 12 s = L + b;
-3p)d;
VB = qc - VA c2
r= ;
qc 4a
6 k = 2 ; k’ = qbc
L p’ =
qbc L
; m = ab2
L
m’ = a2 b;
c2
p= ;
12
d=a-b

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La méthode statique utilise les conditions d’équilibre, elle est la plus facile et la plus simple.
Par cette méthode, pour déterminer la réaction (le moment réactif) dans un encastrement
supplémentaire, on découpe le noeud et pour déterminer la réaction d’une barre d’appui, on
découpe tout l’élément (traverse, montant) dont le déplacement se trouve ainsi empêché par
cette barre d’appui supplémentaire. On écrit ensuite pour ces éléments isolés les équations
d’équilibre :
- la somme de tous les moments, incluant le moment réactif, appliqués au noeud est
égal à zéro (∑M = 0) ;
- la somme des projections de toutes les forces sur les axes est nulle.

Les réactions r ik et R iP sont positives quand leurs sens correspondent aux sens des
déplacements Z i dans les liaisons. On a toujours : r ik = r ki et r ii > 0.

2. Détermination des efforts internes


La résolution du système des équations canoniques nous donne les déplacements des liaisons
introduites qui ne sont autres que les déplacements réels angulaires (rotations) et linéaires
(translations) des nœuds du système donné.

Le diagramme définitif des moments fléchissant est obtenu par application du principe de
superposition des effets :
M = ∑ Mi Z i + M P (6.8)

Le diagramme des efforts tranchants T est déduit de celui des moments M, alors que le
diagramme des efforts normaux N est déduit de celui des efforts tranchants T comme pour la
méthode des forces.

3. Plan de calcul par la méthode des déplacements


Le calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des déplacements se fait dans l’ordre qui
suit :
1. Déterminer le degré d’indétermination cinématique.
2. Former le système de base.
3. Etablir le système des équations canoniques.
4. Calculer les coefficients r ik et R iP du système d’équations.
5. Résoudre le système d’équations pour déterminer les inconnues Z i (déplacements réels
des nœuds).
6. Construire le diagramme définitif des moments fléchissant M et le vérifier.
7. Construire les diagrammes des efforts tranchants T et normaux N et les vérifier.

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Exercices d’application

Exercice 6.1. Tracer les épures des sollicitations (M, T et N) développées dans le portique
représenté sur la fig. 6.3, a sous l’action des charges appliquées en utilisant la méthode des
déplacements.

Fig. 6.3.

Solution : Déterminons le degré d’indétermination cinématique (voir fig. 6.3, b) : n = n a + n l ,


avec n a = 2 (nœuds B et C) et n l = 2R – B = 2.5-9=10-9=1, avec R = 5 (rotules introduites
en A, B, C, E et existante en D) et B = 9 (barres du système : AB, BC, CE, CD ; doubles
barres d’appuis en A et E ; barre simple d’appui en D) ;
ou encore n l = 3D - 2R o – B a =3.4-2.3-5=12-6-5=12-11=1, avec D = 4 (disques ou barres
AB, BC, CE, CD R o = 3 (rotules introduites en A, E et existante en D) et B = 5 (doubles
barres d’appuis en A et E ; barre simple d’appui en D).
Le système de base (voir fig. 6.3, c) est obtenu en introduisant des encastrements flottants dans
les nœuds rigides B et C (pour empêcher leur rotation) et une barre d’appui au niveau de
l’appui simple D (pour empêcher la translation du nœud (appui mobile) D).
Le système d’équations se présente comme suit :
r 11 Z 1 + r 12 Z 2 + r 13 Z 3 + R 1p = 0
r 21 Z 1 + r 22 Z 2 + r 23 Z 3 + R 2p = 0
r 31 Z 1 + r 32 Z 2 + r 33 Z 3 + R 3p = 0
Ici, on remarquera que B correspond au nœud 1 (Z 1 ), C correspond au nœud 2 (Z 2 ) et D
correspond au nœud 3 (Z 3 ).
Evaluons les rapports entre les raideurs des différents éléments du portique, pour cela, posons
i = EI/l ; donc, on obtient :
i AB = (EI/h).(l/l) = (l/h)i = (6/4)i = 1,5i = i CE ; i BC = i CD = 3EI/l = 3i.
Ainsi, on a : i AB = i CE = 1,5i et i BC = i CD = 3i.
Déterminons maintenant les coefficients du système d’équations. Rappelons les règles
suivantes :
• pour les moments réactifs, on donnera toujours le sens des inconnues Z i ;

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• aussi, en découpant les barres pour déterminer les réactions des barres d’appui, le
sens des réactions doit être contraire au sens donné dans le tableau 6.1, car,
maintenant, c’est l’action de la partie rejetée sur l’élément considéré qui est l’appui
pour les données du tableau.

Appliquons Z1 = 1 au nœud 1 (nœud


B) et déterminons les réactions r 11 , r 21
et r 31 qui sont respectivement les efforts
réactifs des nœuds 1, 2 et 3 à l’action de
la rotation unitaire Z1 = 1 du nœud
1(voir fig. 6.4). Pour cela, traçons les
épures unitaires des moments M 1 (voir
fig. 6.4), puis, découpons chaque nœud
et considérons son équilibre (voir tableau
6.2) :
Fig. 6.4.

Tableau 6.2. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z1 = 1.

Nœud 1 : Nœud 2 :
∑M 1 = r 11 - ∑M 2 = r 21 – 6i
12i – 6i = 0, = 0, d’où r 21 =
d’où r 11 = 6i.
18i.

Appliquons Z 2 = 1 au nœud 2 (nœud C)


et déterminons les réactions r 12 , r 22 et r 32
qui sont respectivement les efforts
réactifs des nœuds 1, 2 et 3 à l’action de
la rotation unitaire Z 2 = 1 du nœud
2(voir fig. 6.3, e). Pour cela, traçons les
épures unitaires des moments M 2 (voir
fig. 6.5), puis découpons chaque nœud et
considérons son équilibre (voir tableau
6.3) :
Fig. 6.5.

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Tableau 6.3. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z 2 = 1.

Nœud 1 : Nœud 2 :
∑M 1 = r 12 – ∑M 2 = r 22 – 12i
6i = 0, - 6i – 9i = 0,
d’où r 12 = 6i. d’où r 22 = 27i.

Appliquons maintenant Z 3 = 1 au nœud


3 (nœud D) et déterminons les réactions
r 13 , r 23 et r 33 qui sont respectivement les
efforts réactifs des nœuds 1, 2 et 3 à
l’action de la translation unitaire Z 3 = 1
du nœud 3 (voir fig. 6.6). Pour cela,
traçons les épures unitaires des moments
M 3 (voir fig. 6.5), puis coupons les barres
verticales empêchant la translation et
considérons l’équilibre de chaque nœud
(voir tableau 6.4) :
Fig. 6.6.

Tableau 6.4. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de Z 3 = 1.

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À présent, appliquons sur le système


de base la charge extérieure pour
déterminer les termes libres R 1p , R 2p
et R 3p qui sont respectivement les
efforts réactifs des nœuds 1, 2 et 3 à
l’action de cette charge extérieure
(voir fig. 6.3, g). Pour cela, traçons les
épures des moments M p (voir fig. 6.7),
puis découpons chaque nœud et
considérons son équilibre (voir tableau
6.5) :
Fig. 6.7.

Tableau 6.5. Détermination des efforts réactifs des nœuds sous l’action de la charge extérieure.

Nœud 1 : Nœud 2 : Nœud 3 :


∑M 1 = R 1p + 7,5 ∑M 2 = R 2p + 9 – 7,5 = ∑X = R 3p + P1 = 0, d’où R 3p = - P1 = - 3.
= 0, 0,
d’où R 1p = - 7,5. d’où R 2p = - 1,5.

Remplaçons les coefficients par leurs valeurs dans le système d’équations qui devient alors :
18iZ 1 + 6iZ 2 – 2,25iZ 3 – 7,5 = 0
6iZ 1 + 27iZ 2 – 2,25iZ 3 – 1,5 = 0
-2,25iZ 1 – 2,25iZ 2 + 2,25iZ 3 - 3 = 0
On obtient ainsi pour les inconnues les valeurs suivantes :
Z 1 = 0,646/i ; Z 2 = 0,0838/i ; Z 1 = 2,0639/i
Les épures corrigées M 1 , M 2 et M 3 sont représentés sur les fig. 6.8 (M 1 = Z 1 M 1 ; M 2 =
Z 2 M 2 ; M 3 = Z 3 M 3 ).

Le diagramme définitif des moments de flexion est obtenu par application du principe de
superposition : M = M 1 + M 2 + M 3 + M p . Il est représenté sur la fig. 6.9, a.
Pour les efforts tranchants, on a :

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+ 0,76 + 2,70 − 12,38 + 0,76


T AB = 0 + = + 0,87 kN ; T BC = T o + = 0 – 1,94 = - 1,64 kN ;
4 6
= - 10 – 1,94 = - 11,94
kN
+ 4,14 + 4,39 0 + 8,25
T CE = 0 + = + 2,13 kN ; T CD = T o + = 6 + 1,38 = 7,38 kN ;
4 6
= - 6 + 1,38 = - 4,62 kN.

Le diagramme des efforts tranchants T est représenté sur la fig. 6.9, b.


Les efforts normaux sont déterminés comme pour la méthode des forces ; leur diagramme est
représenté sur la fig.6.9, c.

Fig. 6.8.

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Fig. 6.9

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