Au Maroc, les premières associations ont vu le jour dans les années 90 (Association
National des Consommateurs, Ligue Nationale des Consommateurs, Association
Marocaine de Protection et d'Orientation du Consommateur). Une quarantaine ont
été créées jusqu'à aujourd'hui et dont la majorité après 2003. Ces associations ont
besoin de plus de temps pour pouvoir ressembler à leurs consoeurs étrangères
(américaines et européennes).
Il faut aussi que le consommateur soit conscient de ses droits d'être remboursés ou
dédommagés en cas de problème au niveau de la consommation. «Certes, la société
marocaine a évolué au fil des ans (cela commence plutôt par les intellectuels).
I- Les Points essentiels de la loi 31/08
La loi 31/08 édictant des mesures de protection des consommateurs a consacré de
nombreuses règles nouvelles visant à renforcer la protection des consommateurs, à
consolider leurs droits fondamentaux et à promouvoir la culture consumériste. Ces
règles concernent l’information du consommateur, sa protection contre les clauses
abusives, sa protection en matière de publicité, de contrats conclus à distance, de
démarchage, de ventes en soldes, avec primes et à la boule de neige. Le refus de
vente, l’abus de faiblesse ou d’ignorance des consommateurs, les loteries publicitaires,
la garantie des défauts de la chose vendue, le service après-vente, les crédits à la
consommation et les associations de protection des consommateurs figurent également
aux chapitres de cette nouvelle législation. Pour la plupart, ces règles sont impératives,
d’ordre public, que les parties ne peuvent pas écarter. Leur inobservation est souvent
frappée de sanctions civiles et pénales. Il était donc impératif que soit précisée la date
d’entrée en vigueur et les obligations de mise en conformité de ce nouveau dispositif
qui compte 206 articles.
La loi commence tout d’abord par poser le principe : la date d’entrée en vigueur est
celle de sa publication au bulletin officiel. Le principe est donc que les dispositions de
la loi 31/08 sont entrées en vigueur le 7 avril 2011, date de sa publication au bulletin
officiel.
A ce principe, la loi apporte deux réserves importantes et qui sont de nature à différer
l’application effective de la loi. D’une part, l’entrée en vigueur dépend de l’adoption
des textes réglementaires d’application. D’autre part, un délai est accordé aux
professionnels pour la mise en conformité avec les nouvelles dispositions légales.
De même, le fournisseur est tenu de délivrer une facture, quittance, ticket de caisse ou
tout autre document en tenant lieu à tout consommateur ayant effectué une opération
d'achat et ce, conformément aux dispositions fiscales en vigueur. En outre, tout
produit ou bien mis en vente doit obligatoirement être accompagné d'une étiquette.
Ces obligations ne s’imposeront juridiquement qu’après adoption des textes
d’application qui fixeront les modalités de l'information, les mentions que les factures,
quittances, tickets et documents précités devront contenir ainsi que le contenu et la
forme des étiquettes.
Il y a ensuite l’information sur les délais de livraison. Dans tout contrat ayant pour
objet la vente de produits ou de biens ou la fourniture d'une prestation de service à un
consommateur, le fournisseur doit désormais, lorsque la livraison des produits ou des
biens ou l'exécution de la prestation n'est pas immédiate, préciser par écrit la date
limite à laquelle il s'engage à livrer les produits ou les biens ou à exécuter la prestation
au niveau du contrat, de la facture, du ticket de caisse, de la quittance ou de tout autre
document délivré au consommateur. La loi subordonne l’entrée en vigueur de cette
disposition à l’adoption d’un texte réglementaire mais ne précise pas expressément
l’objet de ce texte d’application. Il semble s’agir encore une fois, des mentions que les
factures, tickets de caisse ou quittance devront contenir.
Toujours au titre des dispositions qui n’entreront en vigueur qu’à compter de la date
d'effet des dispositions réglementaires nécessaires à leur application, il faut signaler
celles relatives aux opérations de démarchage. Est soumis en effet aux dispositions de
la loi quiconque pratique ou fait pratiquer le démarchage, au domicile d'une personne
physique, à sa résidence ou à son lieu de travail, même à sa demande, afin de lui
proposer l'achat, la vente, la location, la location-vente ou la location avec option
d'achat de produits, biens ou la fourniture de services. La loi soumet ces opérations à
la rédaction d’un écrit dont un exemplaire doit être remis au consommateur au
moment de la conclusion de ce contrat, lequel doit comprendre un formulaire
détachable destiné à faciliter l'exercice de la faculté de rétractation désormais conférée
au consommateur. Ces dispositions resteront sans effet tant qu’un texte réglementaire
n’aura pas fixé les mentions que devra contenir ce formulaire.
Définition générale
« La publicité mensongère (ou trompeuse) consiste pour un commerçant ou un
industriel à diffuser des informations inexactes ou propres à tromper le public sur les
produits ou les services qu’il met en vente, sur les engagements qu’il prend à l’égard
de la clientèle, sur les aptitudes et les qualités qu’il possède. »
Michel Pédamon, Spécialiste en droit commercial
Définition selon la loi marocaine
La publicité mensongère est interdite par la loi marocaine n° 03-77, article 2 du Dahir
n° 1-02-663 du 31 août 2002 : « […] 3) une publicité interdite […] c) celle
comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou
présentations fausses ou de nature à induire en erreur les consommateurs ; […] ».
La première des manipulations est celle qui consiste à donner aux vecteurs d'une
certaine forme d'information, une autorité qu'ils n'ont pas ou qu'ils ne méritent pas.
La manipulation par les émotions représente une part importante de l'entreprise du
convaincre. Le but d'un tel recours est de faire oublier le contenu en soi, mais de
mettre en avant un ensemble de fioritures pour cacher l'absence d'arguments concrets.
L'argument d'autorité est une technique usée et abusée. Produire un titre, présenter
une personne populaire, bien qu'étrangère au domaine considéré, suffit à convaincre
les réticents.
Enfin, la répétition d'un message, le plus mensonger soit-il, force ceux qui y sont
soumis à s'en souvenir et parfois à l'intégrer dans leur espace cognitif.
Penelope Cruz vante effectivement les mérites du mascara Telescopic, qui est censé
faire des cils jusqu'à 60 % plus longs. Mais il semblerait que sur les clichés du spot
publicitaire, la star arbore de faux cils...
Des plaintes ont été déposées à l'Advertising Standards Agency, ce qui a forcé
l'Oréal à admettre que de faux cils avaient été ajoutés à ceux naturels de la jeune
femme.
Le géant des cosmétiques s'est ainsi publiquement excusé : "C'est assez courant
d'utiliser des faux cils afin de s'assurer qu'ils passent bien à l'écran." L'ASA a maintenu la
plainte et a demandé à ce que la publicité soit retirée ainsi que toute la campagne
publicitaire
« Le consommateur moyen sait que les produits GEO sont des produits fabriqués
industriellement…» Par conséquent, n’a pas été considérée comme mensongère
l’affiche comportant le slogan « Le Baron fermier – entre nous c’est GEO » au-dessus
de la représentation de tranches de jambon. Affiche sur laquelle, dans un macaron
situé à côté du mot fermier, étaient inscrites les mentions « Jambon issu de porc
fermier- élevage en plein air- nourriture traditionnelle au grain de céréales»
Allant plus loin encore, les auteurs du projet veulent doter le procureur général du Roi
ou le procureur du Roi du pouvoir de stopper immédiatement toute publicité jugée
mensongère. Cela sur la base de plainte d’un consommateur ou d’un organisme de la
société civile, militant de la protection du consommateur. Après, il engage des
poursuites à l’encontre de l’auteur du délit de publicité mensongère et soumet le
dossier à la Cour.