Poèmes de Rimbaud (poemas de
Rimbaud)
Las vocales
A negra, E blanca, I roja, U verde, O
azul: vocales, algún día contaré vuestros
latentes nacimientos: A, negro corsé
peludo de moscas relucientes que
zumban girando en torno a hedores
insoportables, golfos de sombra; E, el
candor de los vapores y carpas, las
lanzas de los orgullosos glaciares, esos
reyes blancos, las temblorosas
ondulaciones de las sombrillas; I,
púrpura, esputo de sangre, risa de labios
bellos airados o en las borracheras
penitentes; U, ciclos, estremecimientos
divinos de los mares verdosos, la paz de
los pastos sembrados de animales, la
paz de las arrugas que la alquimia
imprime a las grandes frentes
estudiosas; O, Clarín supremo lleno de
raras estridencias, los silencios
atravesados por Mundos y Ángeles; – O
la Omega, el rayo violeta de sus Ojos.
Alquimia del verbo
Las vejeces poéticas eran buena parte de
mi alquimia del verbo.
Me parecía que a cada ser le eran debidas
otras vidas. Ese señor no sabe lo que
hace: es un ángel. Esta familia es una
camada de perros. Ante muchos hombres,
hablaba yo en voz alta con un momento
de alguna de sus otras vidas. De ese
modo, amé a un puerco. ¡Oh castillos, oh
estaciones! ¡La hora de su fuga, oh suerte!
Será la hora de la muerte ¡Oh castillos, oh
estaciones! Todo eso ha pasado. Hoy, sé
saludar la belleza.
Les voyelles
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu :
voyelles, Je dirai quelque jour vos
naissances latentes : A, noir corset velu
des mouches éclatantes Qui bombinent
autour des puanteurs cruelles, Golfes
d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et
des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs,
frissons d’ombelles ; I, pourpres, sang
craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses
pénitentes ;U, cycles, vibrements divins
des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix
des rides que l’alchimie imprime aux
grands fronts studieux ;O, suprême
Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des
Anges ;– O l’Oméga, rayon violet de Ses
Yeux !
L'alchimie du verbe
La vieillesse poétique était une bonne
partie de mon alchimie du verbe. Il m'a
semblé que chaque être était redevable
d'autres vies. Ce monsieur ne sait pas ce
qu'il fait : c'est un ange. Cette famille est
une portée de chiens. Devant beaucoup
d'hommes, j'ai parlé à haute voix avec un
moment de certaines de leurs autres vies.
Ainsi, j'aimais un cochon. Ô châteaux, ô
saisons ! Le temps de son vol, ô chance ! Ce
sera l'heure de la mort Ô châteaux, ô
saisons ! Tout cela est arrivé. Aujourd'hui,
je sais saluer la beauté.