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Chapitre 1
mécaniques.
Une liaison mécanique entre deux pièces (ou deux groupes de pièces) est un ensemble de dispositions
constructives permettant à ces deux pièces d’avoir l’une par rapport à l’autre, certaines libertés de
Nous savons que pour réaliser une liaison , au sens cinématique, il est en général nécessaire d’associer
un certain nombre de liaisons mécaniques élémentaires. Nous savons également, que pour réaliser une
liaison, plusieurs solutions, c’est-à-dire plusieurs systèmes de liaisons mécaniques élémentaires sont
possibles.
La poutre dont on étudie l’équilibre est en contact avec le milieu extérieur. Ce contact peut se
clavetage etc… Il convient d’analyser correctement chaque contact en vue d’en donner un modèle qui,
Notons qu’en statique appliquée, le calcul des efforts intérieurs n’a de sens que si on place la coupure
Notons également qu’en statique, le principe de calcul des déformations exclut la possibilité de
modéliser une action mécanique répartie par les éléments de réduction d’un torseur.
Suivant le but poursuivi, il est donc évident que la modélisation des actions mécaniques de liaison
prendra une forme différente et il faudra faire preuve de discernement avant d’entreprendre ce
travail.
Dans ce paragraphe, les deux solides en contact sont supposés indéformables. La géométrie des
contacts ne peut se décrire facilement qu’en utilisant un repère local associé au contact.
Pour chaque cas particulier, ce repère A, x, y , z sera défini très clairement. Notons que n’est lié à
aucun ddes deux solides en présence. Le choix de va dépendre des caractéristiques géométrriques
du contact :
Michel Mbay Tshion Tching 2
Cours de Statique Appliquée
L’origine A de est le centre géométrique du contact. Quand les deux surfaces de contact
Deux solides 1 et 2 sont en contact au point A s’ils sont indéformables et si en A, et quel que soit le
contact est une vision purement théorique puisque cet effort provoquerait une pression de contact
théoriquement infinie et donc un écrasement local autour du point A, qui doit nécessairement
conduire à considérer une surface de contact finie, même si celle-ci est très petite.
On se limitera géométriquement au cas du contact d’une bille sphérique de centre O dans une gorge
cylindrique droite de même rayon. L’arc de cercle de contact appartient au plan normal en O à l’axe
de la gorge. A est confondu avec le centre O de la bille. A, x est porté par l’axe de la gorge
cylindrique.
L’arc de cercle de contact appartient au plan A, y , z .
Notons que l’effort de contact de 1 2 est dans les deux cas réparti sur la « ligne de contact ».
La modélisation ne peut se faireque si l’on connait la densité linéique de force et la façon dont elle
est répartie. Comme dans le cas du contact ponctuel, un contact linéique est une vision purement
Si nous supposons qu’autour du point A, il existe pour les solides 1 et 2 deux surfaces et qui ont la
même forme géométrique et qui coïncident parfaitement, alors on peut dire que le contact 1-2 est
surfacique. Pratiquement, ces surfaces de contact ont une forme qui peut être générée par des
outils :
Surfaces planes ;
Surfaces sphériques ;
est la densité surfacique de force au point P lorsque ds 0 . S’il est possible de connaitre dans
A, x, y , z les composantes de 1 2 en tout point P S , alors la modélisation de l’action mécanique
de contact est possible. Notons qu’en général, un cas de contact surfacique ne peut se modéliser que
si 1 2 Cte ou répartie linéairement et si la surface de contact (S) présente des axes ou des
plans de symètrie.
géométriquement parfaites, qui ont entre elles un jeu de fonctionnement supposé nul,
Considérons deux pièces 1 et 2 liées, sans que soit précisée la nature de cette liaison. Soit
A, x, y , z le repère local associé à cette liaison. Nous pouvons dans définir les possibilités de
Le nombre de degrés de liberté d’une liaison est le nombre des mouvements relatifs
N.B. Quant le nombre de degrés de liberté est égal à zéro, les deux pièces sont en liaison complète ;
on dit : liaison encastrement. Quand le nombre de degrés de liberté est égal à six, les deux pièces
Si l’on veut analyser plus finement les mouvements, ou les possibilités de mouvement, de l’une des
pièces constituant la liaison par rapport à l’autre, il faut pouvoir repérer la position de cette pièce
Les trois angles appelés « angles d’Euler » qui permettent d’orienter la base de par rapport à
la base de .
Les liaisons que nous allons étudier sont des liaisons dites simples, pour lesquelles beaucoup de ces
paramètres de configuration sont nuls. Nous traiterons donc ce problème uniquement sur les cas
particuliers.
Il y’a 11 liaisons usuelles entre solides (cette liste n’est évidemment pas limitative). La définition de
celles-ci a fait l’objet de normes : NF E04-015 et ISO 3952. Pour chaque modèle de liaison qui est
La définition
Le paramétrage ;
La schématisation ;
1.3.1.1. Définition
1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans sont nuls.
1.3.1.3. Paramétrage
Le repère local associé A, x, y , z n’a pas de position particulière, toutefois, quand il y’a (et c’est le
cas le plus souvent) une section plane de liaison (S). on choisit A au centre de cette surface et A, x
perpendiculaire à (S).
Plane,(a)
perspective. (b)
ne sont, en général, pas connues. On peut exprimer en A les éléments de réduction du torseur
X12 L12
1 2 Y12 M12
Z N12 x,y,z
A 12
Le torseur d’action mécanique de liaison en A comporte donc six inconnues algébriques dans .
Notons que la connaissance de ces six inconnues ne nous renseigne en rien sur la répartition de la
densité surfacique 1 2 .La forme particulière de ce torseur est conservée en tout point de
l’espace.
de liaison :
X12 0
1 2 Y12 0
0 N
A 12 x ,y ,z
La forme particulière de ce torseur n’est conservée que pour tout point appartenant au plan A, x, y .
1.3.2.1. Définition
Considérons un repère associé à la liaison des solides 1 et 2. On appelle liaison pivot 1-2
1.3.2.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1 ; définissons 2 lié à 2 tel que son origine soit confondue avec A
et que x2 x . L’angle orienté y ,y2 permet de définir la position de 2 et donc de 2/1.
Plane,(a)
perspective. (b)
A1 2
1 2 avec MA 1 2 x
M 1 2
A A
Dans A, x, y , z on peut écrire :
X12 0
1 2 Y12 M12
Z N12 x,y,z
A 12
de liaison :
0 0
1 2 Y12 0
Z 0x,y,z
A 12
1.3.3.1. Définition
Considérons un repère associé à la liaison des solides 1 et 2. On appelle liaison glissière 1-2
Soient deux surfaces cylindriques non de révolution, en contact. (Surfaces engendrées par une droite
génératrice qui s’appuie sur une courbe quelconque (fig. 1.13). L’axe A, x de est parallèle aux
génératrices.
2 et donc de 2/1.
Plane,(a)
perspective. (b)
0 L12
1 2 Y12 M12
Z N12 x,y,z
A 12
liaison :
0 0
1 2 0 M12
Z 0 x,y, z
A 12
La forme particulière de ce torseur n’est conservée qu’au point du plan A, x, z .
1.3.4.1. Définition
2 toute liaison dont les degrés de liberté dans sont Tx et Rx tels que Tx kRx .
1.3.4.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1, définissons 2 lié à 2 tel que d’origine B soit portée par A, x
et que x2 x . Soit l’angle orienté : y ,y2 fig. 1.18. L’abscisse xB de l’origine B et l’angle orienté
suffisent pour définir la position de 2 et donc de 2/1. xB et sont liés par la relation :
p
xB ( en radian).
2
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Cours de Statique Appliquée
Plane,(a)
perspective. (b)
Dans A, x, y , z on peut écrire :
X12 L12
1 2 Y12 M12
Z N12 x,y,z
A 12
X12 k , L12 . Compte tenu de la relation entre X12 et L12 , ce tordeur de liaison en A cinq inconnues
algébriques indépendantes dans . La forme particulière de ce torseur est conservée pour tout
point A, x .
1.3.5.1. Définition
Considérons un repère associé à la liaison des solides 1 et 2. On appelle liaison pivot glissant
1.3.5.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1 ; définissons 2 lié à 2 tel que son origine B appartient à A, x
et que x2 x (fig. 1.22). Soit l’angle orienté : y ,y2 . L’abscisse xB de l’origine B de 2 et
Plane,(a)
perspective. (b)
A1 2
1 2 avec A1 2 x et MA 1 2 x
M 1 2
A A
0 0
1 2 Y12 M12
Z N12 x,y,z
A 12
liaison :
0 0
1 2 Y12 0
Z 0x,y,z
A 12
1.3.6.1. Définition
doigt 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans sont: Rx et Ry .
Soient deux surfaces sphériques de même centre O et de même rayon. Complétons la sphère pleine 1
par un ergot cylindrique radial et la sphère creuse 2 par une rainure complémentaire dont le plan
1.3.6.3. Paramétrage
Soit A, x, y , z le repère local associé à liaison 1-2. Soit 1 A, x1, y1, z1 le repère lié à 1. Soit
2 A, x,2y2, z2 le repère lié à 2. Les origines A de ces trois repères sont confondues avec les centres
O des surfaces sphériques de liaison. Posons x1 x et y 2 y . les deux angles orientés 1 y ,y1 et
2 z , z2 permettent de définir les positions relatives de la façon suivante : 1 y ,y1 et x1 x
donne la position de 1 . 2 z , z2 et y 2 y permettent de définir la position de 2 1 et donc
de 2/1.
Plane et perspective.
Soit 1 2 le torseur associé à la liaison sphérique à doigt 1-2. Exprimons ses éléments de
X12 0
1 2 Y12 0
Z N12 x,y,z
A 12
1.3.7.1. Définition
Considérons un repère associé à la liaison des solides 1 et 2. On appelle liaison appui plan 1-
1.3.7.3. Paramétrage
Supposons que soit lié à 1, définissons 2 lié à 2 tel que so origine B appartient au plan A, y , z et
que x2 x (fig. 1.30). Les coordonnées yB et zB de l’origine B dans ainsi que l’angle orienté
1 y1,y2 permettent de définir la position de 2 et donc de 2/1.
Plane,(a)
perspective. (b)
A, x .
A1 2
1 2 avec A1 2// x et MA 1 2 A, x
M 1 2
A A
X12 0
Dans A, x, y , z on peut écrire : 1 2 0 M12
0 N12 x,y,z
A
X12 0
liaison : 1 2 0
M12
0 0 x,y,z
A
Il existe un point J particulier du plan pour lequel MA 1 2 0 . La forme particulière de ce
torseur est conservée pour tout point de A, x, z .
1.3.8.1. Définition
Considérons un repère associé à la liaison des solides 1 et 2. On appelle liaison sphérique 1-2
Soient deux surfaces sphériques de même centre O et de même rayon. L’origine A du repère local
associé à la liaison est confondue avec le centre O de la sphère de contact (fig. 1.33).
1.3.8.3. Paramétrage
Le paramétrage de cette liaison fait intervenir les trois paramètres indépendants, , , qui sont les
angles d’Euler.
Plane et perspective.
Dans A, x, y , z on peut écrire :
X12 0
1 2 Y12 0
Z 0x,y,z
A 12
A1 2 z
X12 0
liaison : 1 2 Y12 0
0 0x,y,z
A
1.3.9.1. Définition
rectiligne 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans sont Rx , Ry , Ty et Tz .
Soient deux surfaces en contact suivant une droite ( ) qui reste située dans un plan tangent commun
( ). Par exemple : contact théorique entre une surface cylindrique et une surface plane. L’origine A
1.3.9.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1 ; définissons 2 lié à 2 tel que son origine B appartient à
A, y, z . Une rotation d’’angle orienté : 1 y ,y2 autour de B, x permet de définir B,y 2 . Une
rotation d’’angle orienté : 2 z , z2 autour de B, y permet de définir z 2 .
de définir la position de 2 par rapport et donc de 2/1. Notons que la position de la génératrice de
contact est donnée par B,y2 .
Plane,(a)
perspective. (b)
X12 0
Dans A, x, y , z on peut écrire : 1 2 0 0
0 N12 x,y,z
A
liaison :
X12 0
1 2 0 0
0 0
A x ,y ,z
La forme particulière de ce torseur n’est conservée que pour tout point de A, x .
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1.3.10. Liaison linéique circulaire (ou linéaire annulaire)
1.3.10.1. Définition
circulaire 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté dans sont Tx , Rx , Ry et Rz .
Soient deux surfaces en contact suivant un arc de cercle. Par exemple, une surface cylindrique de
révolution et une sphère de même rayon dont le centre décrit l’axe du cylindre. L’origine A du repère
A, x, y , z est le centre de la sphère et A, x est porté par l’axe du cylindre.
1.3.10.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1 ; définissons 2 lié à 2. L’origine B de 2 appartient à A, x
donc l’abscisse xB de B est un paramètre. Les trois autres paramètres qui définissent l’orientation de
Plane,(a)
perspective. (b)
Dans A, x, y , z on peut écrire :
0 0
1 2 Y12 0
Z 0x,y,z
A 12
1.3.11.1. Définition
Soient deux surfaces qui admettent, théoriquement un seul point commun A et un plan tangent
commun au point de contact A. Par exemple, une bille sur un plan. L’origine du repère associé
A, x, y , z est le point de contact A et A, x est la normale en A au plan (fig. 1.43).
1.3.11.3. Paramétrage
Supposons que A, x, y , z soit lié à 1, définissons 2 lié à 2. L’origine B de 2 appartient au plan de
contact A, y , z . Les coordonnées yB et zB de B dans sont des paramètres. Les trois autres
Plane,(a)
perspective. (b)
La force de contact de 1 sur 2 est localisée en A et, le contact se faisant sans adhérence, cette
Dans A, x, y , z on peut écrire :
X12 0
1 2 0 0
0 0
A x ,y ,z
Le torseur d’action mécanique de liaison en A comporte donc une seule inconnue algébrique dans .
La forme particulière de ce torseur est conservée pour tout point de A, x .
Considérons deux solides 1 et 2 en contact suivant une certaine surface (s), un point P de la surface
de contact et df 1 2 la force élémentaire e contact en qu’exerce 1 sur 2. Nous admettons
l’existence en P d’un plan tangent commun défini par sa normale P , n .
Définitions
En P on dit qu’il y’a adhérence s’il n’y a pas de mouvement relatif au point de contact
entre 1 et 2, alors: V P 2 / 1 0 ,
très répandu et on continuera à désigner la vitesse du point P appartenant à 2 par rapport à 1 par le
vecteur V P 2 / 1 . L’étude que nous allons faire suppose que le support et le sens du vecteur vitesse
1.4.1.1. Premier cas : V P 2 / 1 0
. Ici : .
2
L’angle caractérise la nature du contact en P des solides 1 et 2 ; il ne dépend que de la nature des
Définition
plan lui-même ; soit P , t l’axe qui est le support de cette projection dans .
inférieur à
Dans ce cas, on sait seulement que le support de cette force se trouve à l’intérieur du cône de
frottement.
On considère habituellement le cas limite appelé « cas de l’équilibre strict » pour lequel il y a
équilibre « limite » ou « tendance au mouvement ». Alors, tel que tan f . En toute rigueur il
faudra alors définir un angle 0 tel que tan 0 f0 , f0 est alors appelé facteur d’adhérence. Comme
f0 f ; nous ne ferons pas cette distinction. Il découle de notre étude que si V P 2 / 1 0 c’est-à-
Equilibre,
Equilibre strict.
t,P 1 2 f n,P 1 2
1.4.2.2. Hypothèses
Le facteur de frottement, f tan est connu et on peut supposer que toutes les forces
élémentaires [P, df 1 2 ] sont appliquées dans le plan de symétrie. Dans ce mouvement relatif de
2/1, supposons connu le vecteur vitesse de glissement et supposons que quelque soit P 2 , celui-ci
Elle est inclinée par rapport à la normale P , n de l’angle en sens contraire deV P 2 / 1 .
Z 1 2
A1 2 X 1 2x Z 1 2z avec tan
X 1 2
et V A 2 / 1 V A 2 / 1 inférieur à zéro.
Le moment MA 1 2 est porté par l’axe A, y . On peut donc exprimer dans A, x, y , z les
X12 0
1 2 0 M12
Z 0 x,y,z
A 12
avec V A 2 / 1 V A 2 / 1 inférieur à zéro.
Z12 Z
f si V A 2 / 1 z supérieur à 0 ; et 12 f si V A 2 / 1 z inférieur à 0.
X12 X12
1.4.3.2. Hypothèses
Le facteur de frottement, f tan est connu et on peut supposer que toutes les forces élémentaires
[P, df 1 2 ] sont appliquées dans le plan de symétrie. Supposons connu, en un point P de la surface
de contact(S), situé dans le plan A, y , z le vecteur vitesse de glissement : V P 2 / 1 .
Elle est inclinée sur la normale P , n de l’angle en sens contraire deV P 2 / 1 .
0 L12
1 2 Y12 0
Z 0 x,y,z
A 12
1.4.4.2. Hypothèses
Le facteur de frottement, f tan est connu et on peut supposer que toutes les forces élémentaires
[P, df 1 2 ] sont appliquées dans le plan de symétrie. Supposons connu la vectrice vitesse de
X12 0
1 2 Y12 0
0 N
A 12 x ,y ,z
Le facteur de frottement, f tan est connu. On peut supposer que toutes les forces élémentaires
de contact [P, df 1 2 ] se ramenent dans le plan de symétrie et sont donc modélisables par une
force unique A1 2 appliquée en A.
Dans le mouvement relatif de 2/1, supposons connus les vecteurs vitesse de glissement des
1 2 :
X12 0
1 2 0 0
Z 0x,y,z
A 12
avec V A 2 / 1 A1 2 inférieur à zéro
Z12
f si V A 2 / 1 z supérieur à 0 ;
X12
Z12
f si V A 2 / 1 z inférieur à 0.
X12
C’est l’action mécanique à distance, exercée par la Terre T sur un système matériel S. on a une
perception visible de ce phénomène en abandonnant un solide à une certaine distance du sol : il tombe.
Si l’on fractionne ce solide en un certain nombre d’ éléments (ou fragments) et qu’on abandonne ceux-
ci à une certaine distance du sol, on voit qu’ils tombent de la même manière et ceci, quelle que soit la
On peut donc affirmer que l’action mécanique de pesanteur est répartie sur toutes les particules
élémentaires Si de S
n
Supposons que (S) soit constitué de n petits éléments. Nous noterons P p
1
i le poids de (S).
Définition
On appelle centre de gravité du solide indéformable (S) le barycentre G de tous les éléments
(M, p ) qui constituent (S). Il se définit par conséquent par :
p AM
n
i P AG
1
Notons que si le point A est pris en G, la relation précédente prend la forme simplifiée suivante :
p
n
i GM O
1
Sur un espace restreint, on peut admettre que l’action de la Terre, c’est-à-dire le champ de
pesanteur, est uniforme ; on admettra alors que le centre de gravité et le centre de masse sont
n
R T S p P
T S 1
n
M T S
AM p P
A
A 1
Si nous avions choisi le centre de réduction du torseur T S au centre de gravité G, nous aurions
obtenu :
R T S P
T S
M T S 0
A A
AM AG GM
L’action de la pesanteur peut alors se modéliser par une charge uniformément répartie telle que, sur
catalogue sous la forme : (« poids au mètre linéaire »). Cette densité linéique s’exprime en newton par
1.5.4.2. Modélisation
En résistance des matériaux, la répartition des forces extérieures appliquées à la poutre conditionne
les déformations locales et globales de celle-ci. On comprend bien par exemple que si une toiture
Michel Mbay Tshion Tching 32
Cours de Statique Appliquée
supportant deux tonnes de neige de façon uniformément répartie (densité surfacique de force
constante) résiste à cette charge, il est bien plus improbable qu’elle résiste de la même façon à une
Quand une charge répartie s’exerce sur une poutre, dont on cherche à calculer les contraintes
ou les déformations, il n’est pas possible de considérer le torseur associé à cette charge et
Notons cependant que dans l’étude statique préliminaire au cours de laquelle la poutre est supposée
indéformable et qui conduit seulement à l’étude de l’équilibre de celle-ci, une charge répartie pourra
Nous indiquons aux tableaux 1 à 9 le torseur des forces de liaison relatif aux liaisons usuelles.
Remarquons le cas particulier de la liaison hélicoïdale où 6 composantes des efforts de liaison sont
non nulles mais sont bien fonction de seulement 5 paramètres indépendants puisque lOz est
proportionnel à FlOz (de la même manière, deux composantes du torseur cinématique sont non nulles
Il est impératif de bien connaître le nombre et la nature des inconnues de liaison introduites par
Torseur des
Liaison n; l Torseur cinématique
forces de liaison
0 FlOx
v OS/s 0
R l FlOy
0 F
lOz
n = 1
0 MlOx
l = 5 S/s 0
lO MlOy
0
(si axe = Oz) (si axe = Oz)
Tab. 1 – Liaison rotoïde
Torseur des
Liaison n; l Torseur cinématique
forces de liaison
d 0
v OS/s 0
R F
l
lOy
0 F
lOz
n = 1
0 MlOx
l = 5
S/s 0
lO
MlOy
0 M
lOz
(si axe = Ox) (si axe = Ox)
0 F
lOz
0
x
n = 3
S/s y lO
0
l = 3 0
z
avec 2
FlOx FlOy
2
f FlOz
(si M= pt de contact)
• FlOz 0 (si M= pt de
contact n // Oz )
Tab. 8 – Roulement sans glissement
z
v gy
(si M= pt de contact) • Floy f FlOz
v 2
gx v gy
2
FlOz 0 (si M= pt de contact n // Oz )
En cas plan, toutes les forces sont dans le plan Oxy et les moments sont tous parallèles à l’axe z. Le
Rix 0
R
i xyz
Riy M
iO xyz
0
0 M
iOz
et ne comporte au maximum que trois coordonnées non nulles, c’est-à-dire R lx , R ly et MlOz .
En cas plan, la somme du nombre de degrés de liberté et du nombre d’inconnues de liaison est
On reprend, dans les tableaux 10 à 13, la forme en cas plan du torseur cinématique et du torseur des
Dans le même esprit que pour les liaisons précédentes, une liaison idéale n’engendre aucune force qui
contrarierait le mouvement permis par la liaison. De façon générale, la force de liaison sera donc
• Fln 0
(parallèle à la vitesse) doit être nulle. Cela engendrera deux inconnues de liaison en cas spatial, (deux
composantes selon deux directions dans le plan perpendiculaire à la courbe au point considérée) et
une seule en cas plan (composante selon la perpendiculaire à la courbe dans le plan du mouvement). Si
on prend l’exemple d’un point matériel M astreint à suivre une droite Oy, la force de liaison sera de la
forme Fl Flx u x Flz u z ( Flxu x en cas plan).
Si le point matériel est astreint à suivre une surface, la force de liaison devra être perpendiculaire à
la surface au point considéré, engendrant ainsi une seule inconnue de liaison. Si le point matériel M
est astreint à suivre le plan Oxy attaché au bâti, la force de liaison exercée par le bâti sera de la
forme Fl Flz u z .
L’effet d’une force sur l’équilibre ou le mouvement ne dépend pas du procédé qui l’a produite. On peut
donc, sans rien changer à l’équilibre ou au mouvement du système étudié, remplacer une liaison par les
Dans ce cas, on dit que l’on coupe la liaison et que l’on extériorise les forces de liaison.
De même, les fils, barres, ressorts, ..., peuvent être remplacés par les forces (données ou de liaison)
que ces objets exercent sur les éléments du système. Le schéma d’un corps où toutes les forces
apparaissent exercées directement s’appelle le schéma du corps rendu libre (toutes les liaisons étant
Fig. 1.58 – Corps soumis à différentes forces et son schéma rendu libre
coefficient de frottement est nul. La barre OC, parfaitement articulée à ses extrémités, relie le
Les réactions de liaison sont: FlA FlA u z , FlB FlBx u x FlBy u y FBlzu z et T T uCO . Elles introduisent cinq
inconnues de liaison. Pour qu’il y ait ´équilibre, elles doivent vérifier les conditions de compatibilité,
qui traduisent la réalité physique du contact. On trouve notamment les conditions de non décollement,
liées à la nature unilatérale des liaisons de contact, qui dans notre exemple s’écriront
FlA 0 FlBy 0
et les conditions de non glissement, exprimant que la force de liaison doit rester à l’intérieur du cône
2
FlBx FlBz
2
f FlBy
Le schéma du corps rendu libre est représenté sur la droite de la figure 1.58. Toutes les forces y
apparaissent comme directement exercées sur S. Le solide sera en équilibre dans la position indiquée
si le torseur de toutes les forces est équivalent à zéro, et si les forces de liaison sont physiquement
Chapitre 2
Statique des systèmes mécaniques-principe fondamental de la
statique
2.1. Introduction
La statique se propose d’étudier l’équilibre de systèmes mécaniques, soumis à des actions mécaniques
(forces). Les systèmes mécaniques sont des ensembles de solides et de points matériels reliés par
des liaisons. Un système mécanique sera considère en équilibre dans une position donnée s’il garde
Un problème de statique peut se poser de deux façons: soit on connait les forces et on
recherche la configuration d’équilibre qui y correspond, soit on recherche les forces qu’il faudrait
appliquer pour que le système soit à l’équilibre dans une configuration déterminée. A titre d’exemple,
considérons le cas du pendule illustre à la fig.2.1. On peut imposer la force F et rechercher l’angle à
l’équilibre ou au contraire rechercher la force F à appliquer pour que le système soit en équilibre
pour l’angle choisi. Dans ce cas, la configuration qu’on imposera à la structure va nous pousser à la
recherche de positions d’équilibre qui constituera en effet un problème fortement non linéaire.
Dans chacun des cas, une fois la solution trouvée, les lois de la statique permettront de déterminer
les forces échangées par les solides au travers des liaisons (forces de liaison) dans la configuration
considérée. Dans l’exemple du pendule, on recherchera les forces transmises au travers de la liaison
Dans des cas mettant en œuvre des liaisons de contact, on pourra aussi s’intéresser à des problèmes
de rupture d’équilibre. En effet, si les conditions d’adhérence ne sont pas suffisantes, un glissement
peut se produire au sein d’un contact, amenant du même coup la rupture d’équilibre. Si on prend
l’exemple d’une échelle posée contre un mur (fig.2.2) soumise à une force horizontale au pied, on
imagine facilement qu’il existe une amplitude au-delà de laquelle l’échelle commencera à glisser. De
même, si on applique la force au dessus de l’échelle, on pourra décoller l’échelle du mur. Les ruptures
d’équilibre peuvent ainsi survenir par glissement ou par décollement d’une liaison de contact.
Michel Mbay Tshion Tching 40
Cours de Statique Appliquée
Les problèmes de statique peuvent être abordés par deux grands types de méthodes :
2.2.1. Introduction
de base. La statique se fondera sur trois principes qui sont décrits dans la suite et dont certains ont
Alors qu’en cinématique, on a considéré le point matériel comme un solide particulier, dont les
dimensions sont négligeables, en statique, on procédera plutôt dans le sens inverse, en considérant
qu’un solide est un ensemble de points matériels jointifs rigidement fixés les uns aux autres.
En statique, et a fortiori en dynamique, un point matériel est caractérisé non seulement par sa
position (son orientation n’entre pas en jeu) mais aussi par sa masse m. La masse est un coefficient
positif, représentatif de la quantité de matière. La masse d’un point matériel est invariable en vertu
du principe de conservation de la masse. Toutes les forces agissant sur un point matériel s’appliquent
au point géométrique correspondant et leur moment résultant par rapport à ce point est nul. On
considérera qu’on ne peut appliquer de couple à un point matériel. Le point matériel est également
appelé ”particule”.
Un corps solide sera considéré comme découpé par la pensée en éléments de volume V , de
masse m , assimiles à des points matériels dont la distance reste invariable. En mécanique des
milieux continus, un solide déformable ou un fluide sera considéré comme constitué de particules
jointives, mais dont la distance peut varier. Les particules jointives d’un solide échangent bien
égale à leur somme vectorielle, agissant sur ce point. C’est le principe d’indépendance des effets des
En statique, pour la majorité des problèmes, on peut considérer qu’un repère lié à la terre (ou au
ni en grandeur, ni en direction, sans l’intervention d’une force. Si un point matériel n’est sollicité par
2.3. Equilibre
Or, nous avons vu en cinématique du point que l’évolution de la position et de la vitesse pouvaient être
t
v(t) v(t 0 ) a(t)dt (4)
t0
Pour que e(t) reste égal à e 0 e(t 0 ) , il faut donc que v (t 0 ) soit nul et a(t) soit nul à tout instant. Il est
donc nécessaire que la résultante R agissant sur le point matériel soit nulle.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un point matériel est que la résultante R des
forces qui s’y exercent soit nulle et que sa vitesse initiale v (t 0 ) soit nulle.
Cela se traduit par trois conditions numériques, obtenues par projection de la relation vectorielle
En cas plan, c’est-à-dire si toutes les forces sont dans le plan Oxy, seules deux relations subsistent
Rx 0 Ry 0 (5)
Un système mécanique est en équilibre si tous ses éléments le sont : il restera immobile si on
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un système abandonné à lui-même sans vitesses
initiales est donc que la résultante de toutes les forces agissant sur chacun de ses ´éléments
En sommant les relations précédentes sur tous les éléments du système, on obtient respectivement
pour la résultante
R R
N N N
1
i , R e,
1
i , R
1
e, 0 (8)
Or, les forces intérieures apparaissent par paires de forces opposées qui forment chacune un
torseur équivalent à zéro. Le torseur résultant des forces intérieures est donc nul. On en déduit que
En conclusion, une condition nécessaire pour qu’un système (discret ou continu) soit en équilibre,
lorsqu’il est abandonné à lui-même sans vitesses initiales, est que le torseur des forces
fournit deux relations vectorielles seulement. On peut d’autre part se rendre compte de la non-
Considérons deux points matériels A et B isolés s’attirant mutuellement. Pour le système des deux
points matériels, on a bien R e eO 0 , mais il est évident que A et B ne sont pas en équilibre. Pour
qu’ils soient en équilibre, il faut empêcher leur mouvement relatif, en réalisant un contact indirect
entre A et B (en reliant A et B par une barre rigide), qui n’introduit que des forces intérieures au
système.
Dans le cas d’un système quelconque, il faudra fixer tous les ´éléments matériels les uns par rapport
aux autres pour empêcher les mouvements relatifs. Un tel système où les mouvements relatifs sont
empêchés est dit rigidifié. Du raisonnement précédent, on conclut qu’un système rigidifié est en
Un solide rigide étant par définition un ensemble rigidifié de points matériels (la distance entre deux
points quelconques est invariable), on en déduit la condition d’équilibre d’un solide rigide.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un solide rigide est que le torseur des forces
extérieures soit équivalent à zéro (le solide étant abandonné à lui-même sans vitesses initiales)
Re 0 et ,eO 0 O
Cela se traduit par six conditions numériques, obtenues par projection des deux relations vectorielles
En cas plan, c’est-à-dire si toutes les forces sont dans le plan Oxy et que tous les moments sont selon
R ex 0 R ey 0 MeOz 0 (11)
Soit un système comportant s solides et p points matériels. Chacun des éléments pris
indépendamment doit être en équilibre, ce qui nous conduira à un ensemble m de relations donné par
m = 6s + 3p (12)
m = 3s + 2p (13)
solides du système complet, peuvent être choisis, dont l’équilibre conduira chaque fois à6 (3 en cas
plan) relations supplémentaires. Il faut toutefois bien garder à l’esprit qu’elles n’apportent rien au
système des m relations initiales : elles n’en sont en fait que des combinaisons linéaires.
Prenons l’exemple simple d’un système à deux solides S 1 .et S 2 . Le solide S 1 est soumis d’une part à
des forces extérieures et d’autre part à des forces intérieures exercées par S 2 , soit deux torseurs
que nous appellerons respectivement e/1 et 2/1 . De même, le solide S 2 sera soumis à un torseur de
forces extérieures appelé e/2 et à un torseur de forces appliquées par S 1 baptiser 1/2 .
e/1 2 / 1 0 (14)
e/2 1 / 2 0 (15)
On pourrait par ailleurs considérer l’ensemble des solides S 1 .et S 2 . Comme seules les forces
extérieures doivent être prises en compte, les forces échangées entre les deux solides disparaissent
e/1 e / 2 0 (16)
En fait, les 6 relations ainsi obtenues n’apportent rien au système initial : si on somme les deux
Or, les torseurs 2/1 et 1/2 étant opposés par le principe de l’action et de la réaction, on obtient
e/1 e / 2 0 (18)
On déduit que la relation 18 est automatiquement vérifiée si les relations 16 et 17 le sont puisqu’elle
Il s’agira d’y être particulièrement attentif. Parfois, à la recherche d’une équation manquante, on
peut être tenté par exemple d’écrire des équilibres de moments d’un même système par rapport à
plusieurs pôles différents. Il faut être conscient qu’ils n’apportent rien si on a déjà écrit l’équilibre
en translation et l’équilibre de moment par rapport à un point. Tout au plus peuvent-ils favoriser la
2.4.1. Introduction
statique. Cette démarche sera développée sur l’exemple de la figure 5. Confronté à un système
suivantes :
3 Le système étant en équilibre, quelles sont les forces de liaison et sont-elles physiquement
acceptables?
Soit un système mécanique comportant s solides et p points matériels, reliés entre eux par nl liaisons.
1. La recherche du nombre n de degrés de liberté : Pour rappel, ce nombre peut être évalué par
la relation
ni
n 6s 3p - l
i 1
i (3D)
ni
n 3s 2p - l
i 1
i (2D)
où li est le nombre de contraintes imposées par la liaison i, ou éventuellement par la relation plus
rigoureuse
n 6s 3p -r (3D)
introduites par les nl liaisons intervenant dans le système. On notera l le nombre total de ces
inconnues de liaison. On exprimera aussi les coordonnées des forces de liaison dans le système
3. La description des forces appliquées : Chaque force appliquée sera décrite clairement en
grandeur, direction et sens. En pratique, cela conduira à l’expression des coordonnées des forces
4. L’écriture des équations d’équilibre :On sait que l’on pourra écrire un nombre total de m = 6
∗s+3 ∗p (ou 3 ∗s+2 ∗p en cas plan) équations d’équilibre indépendantes, correspondant aux
projections, dans le système d’axes choisi, des conditions d’équilibre de chaque corps et de
e l ,e a,e 0 (19)
où e représente le torseur des forces extérieures, somme du torseur l,e des forces extérieures
de liaison et du torseur a,e des forces extérieures appliquées. Les inconnues de liaison y
apparaissent toujours linéairement, si bien que l’on se trouve devant un système linéaire de la
forme :
5. La résolution des équations d’équilibre : Le système linéaire des équations d’équilibre est de
rang r, plus petit où égal à l. Ce rang r est calculé à partir seulement de la matrice A et implique
que m – r lignes de la matrice A sont une combinaison linéaire des r autres équations. Pour que le
système soit soluble, il faut que le terme de droite soit compatible, c’est-à-dire qu’on doit
retrouver sur les lignes de b la même combinaison linéaire que sur celles de A 1 . Pratiquement, il y
a donc m − r conditions de compatibilité sur le terme de droite, qui ne portent donc que sur les
forces appliquées. Dans le cadre de la statique, elles sont appelées conditions d’équilibre et
(le système est-il en équilibre ou quelles forces appliquer pour qu’il le soit ?). On peut montrer que
des travaux virtuels vu dans le chapitre suivant permet d’obtenir directement les conditions
d’équilibre sans passer par l’analyse du système linéaire complet. Si les conditions d’équilibre sont
on obtiendra pour les forces de liaison un système unique de valeurs. Au contraire, si l > r, le
Michel Mbay Tshion Tching 47
Cours de Statique Appliquée
système est dit hyperstatique et les inconnues de liaison ne peuvent être déterminées par les
seules lois de la statique. La déformabilité des solides ou, plus exactement la relation entre
forces et déformations, doit alors être prise en compte pour lever l’indétermination. Dans le cas
où m = l = r, le système est dit isostatique. Un tel système ne possède aucun degré de liberté (n =
m − r = 0), la position étant imposée par les liaisons. Comme l = r, les inconnues de liaison peuvent
toutes être déterminées par les lois de la statique. On peut appliquer à un tel système le principe
de superposition: si Fli sont les forces de liaison correspondant aux forces directement
appliquées Faj et Fli les forces de liaison correspondant aux forces directement appliquées Faj ,
alors Fli Fli sont les forces de liaison correspondant aux forces appliquées Faj Faj .
Cette propriété vient du fait que les équations d’équilibre sont linéaires en les inconnues de
liaison. Il y a superposition des effets (les forces de liaison) des causes (les forces appliquées).
6. Vérification de la compatibilité des forces de liaison : Ceci concerne principalement les forces
associées aux liaisons de contact. Il faut vérifier les conditions de non décollement et de non
glissement. D’autres conditions peuvent éventuellement apparaître : par exemple un fil ou un câble
Nous allons appliquer la démarche du problème fondamental de la statique sur l’exemple de la fig.2. 5.
La barre entre O et C impose que la distance entre les deux soit constante, que l’on peut
formuler
2
OC cte (23)
2 OC
d OC
2 OC v CS/s 0 (24)
dt
ou encore
u OC v CS/s 0 (25)
n=m−l=6−5=1 (26)
simplement par :
P - P uz (32)
avec P = mg.
4. Ecriture des équations d’équilibre: L’équilibre de translation du solide S peut s’écrire sous
forme vectorielle F :
FlA FlB T F Fr P 0
(33)
L’équilibre de moment peut être écrit par rapport à n’importe quel pôle. Toutefois, pour
simplifier la résolution, il est toujours préférable de choisir un pôle qui fera apparaître le
moins possible d’inconnues de liaison. Le choix du pôle B s’impose donc, l’équilibre en rotation
Ou
BA FlA BC T BD F BE Fr BG P (39)
équations d’équilibre :
rang r est de 5.
5. Résolution des équations d’équilibre : On voit rapidement que la valeur de T peut être
35 et FlBy de l’équation 36. Par contre, on constate que FlA peut être obtenue soit par l’équation
40, soit par l’équation 41. Les solutions obtenues ne seront les mêmes que si les termes de
droite correspondants sont compatibles. Exprimant que les valeurs de FlA obtenues par les
appliquées. Il devait en effet y avoir n = m−r = 6−5 = 1 condition d’équilibre. Une fois la
condition d’équilibre satisfaite (par exemple en adaptant la grandeur F), on pourra déduire la
dernière inconnue de liaison FlBZ de l’équation 37. En résumé, le système de m=6 équations à l =
nombre de degrés de liberté) et admet l − r = 0 infinité de solutions (soit une seule solution).
6. Vérification de la compatibilité des inconnues de liaison : Comme déjà énoncé plus haut, il
FlA 0 FlBy 0 2
FlBx FlBy
2
f FlBy
En imaginant par ailleurs que la barre OC soit remplacée par un fil, il faudrait vérifier que T
Si la compatibilité des forces de liaison n’est pas vérifiée, le système n’est pas en équilibre.
L’effort demandé aux liaisons est en effet impossible physiquement et il y aura rupture
d’équilibre par décollement ou glissement. Il faut retenir qu’une telle vérification ne peut se
faire qu’a posteriori puisque les efforts de liaison ne peuvent être déterminés que par
forces appliquées seront soumises à n = 2 conditions d’équilibre. Le rang r = m−n est égal à4 et
nombre de degrés de liberté n devient nul. On introduit une nouvelle inconnue de liaison,
aucune condition d’équilibre puisque le mouvement du solide est bloqué par les liaisons. Le rang
r = m−n étant égal à 6, toutes les inconnues de liaison peuvent être déterminées. On est dans
3. Remplacement du ressort EF par une barre articulée et ajout d’une barre supplémentaire
entre le solide et le bâti :On ajoute deux contraintes et le nombre de degrés de liberté n
devient nul (il ne peut être négatif) : la configuration du solide est imposée par les liaisons.
étant égal à 6, il n’y a plus assez d’équations pour déterminer les inconnues de liaison par les
Considérons le cas du pendule simple illustré à la fig.2.6, déjà évoqué en début du chapitre. Il s’agit
bien sûr d’un cas plan et on ne considérera que les forces dans le plan Oxy. Le système comporte un
seul solide, le pendule, considéré comme une barre homogène de longueur L et de masse m. Outre son
poids le pendule est soumis à une force horizontale vers la droite de grandeur F en son extrémité A.
Le pendule est relié au bâti par une liaison rotoïde en O. Dans la configuration considérée, il fait un
Il est clair que le système possède un degré de liberté. Il y a un seul solide, sur lequel la
La liaison rotoïde en O introduit une force de liaison qui peut avoir n’importe quelle grandeur
La force appliquée en A est horizontale, tandis que le poids est vertical. Les forces appliquées
FlOx - F (43)
FlOy m g (44)
Pour l’équilibre de moment, le pôle O s’impose pour éliminer toute apparition des inconnues de
ux uy uz
OA (F) L sin L cos 0 FL cosθ u z
F 0 0
On s’aperçoit que les inconnues de liaison sont déduites directement des équations 43 et 44.
L’équation 45 ne fait pas apparaître d’inconnue de liaison. C’est donc une condition d’équilibre. On
peut imposer soit l’angle à l’équilibre, pour en déduire la force à imposer, soit l’inverse mais on ne
pourra jamais imposer la force et l’angle en même temps. Si la force est nulle, l’angle est nul aussi
et le pendule reste à la verticale. Plus la force F est grande, plus l’angle augmente mais on ne
Nous souhaitons étudier l’équilibre du portique représenté ci-contre. Nous émettrons les hypothèses
suivantes :
L, Fx et Fz.
constatons que le plan (O, y, z) est un plan de symétrie pour le mécanisme. Mais lorsque nous
examinons l’effort F qui s’applique au point C nous constatons que cet effort n’est pas intégralement
Force F
0 appliquée en C
1
Pivot d’axe (O, x)
Si nous isolons le tirant 2, nous pouvons écrire que: (22) (02) (12)
3. « Allure » des torseurs intervenants dans l’isolement du tirant 2
L’action mécanique exercée par le mur 0 sur le tirant 2 est transmise par une liaison. Nous écrirons :
(02)
0 Rx X 02 0
Mobilités : Tr 0 Rot Ry d’où le torseur associé…
Y02 0
0 Rz A Z 02 0
( x, y , z )
(12)
X 12 0
Y12 0
B Z 12 0
( x, y , z )
Pour pouvoir additionner les torseurs, nous allons les écrire au même point B. (12) est déjà
0
M B (0 2) M A (0 2) BA R (02) or M A (0 2) 0 et nous avons BA L .
h
Par conséquent,
X 02 L.Z 02 h.Y02
(02)
0 X 02 L.Z 02 h.Y02
M B (0 2) 0 L Y02 h. X 02 Soit
Y02 h. X 02
h Z 02 L. X 02 B Z 02 L. X 02
( x, y , z )
Si 2 est en équilibre, alors, d’après le PFS (22) (02) (12) 0
point B
R (02) R (12) 0 M B (0 2) M B (1 2) 0
Michel Mbay Tshion Tching 55
Cours de Statique Appliquée
Les équations (5) et (6) sont linéairement dépendantes. Nous obtenons donc 5 équations
significatives, pour 6 inconnues de liaison. Nous ne pourrons pas résoudre complètement le problème.
Par contre nous pouvons exprimer toutes les inconnues restantes en fonction d’une seule inconnue…
(5) -> X 02 0
(1) -> X 12 X 02 0
0 L 0
0L 0
(02) h .Z 02 0
(12) h .Z 02 0
Z 0 Z 0
L
(4) -> Y02 .Z 02 02 02
h A B
( x, y , z ) ( x, y , z )
L
(2) -> Y12 Y02 .Z 02
h
Pour poursuivre la résolution de notre problème, nous devons isoler un autre système matériel.
6. Isolement du portique 1
Si nous isolons le portique 1, nous pouvons écrire que: (11) (Op1) (01) (21)
L’action mécanique exercée en C par l’opérateur sur 1 est une force. Elle se modélise donc par un
Fx 0
(Op 1) 0 0
C F z 0
(x, y , z )
L’action mécanique exercée par le mur 0 sur le portique 1 est transmise par une liaison. Nous
écrirons :
0 Rx
Mobilités : Tr 0 Rot 0 d’où le torseur associé…
0 0
X 0
01
( 0 1) Y 01 M01
OZ 01 N01
(x , y , z )
L’action mécanique exercée par le tirant 2 sur le portique 1 a un air de déjà-vu. En effet, nous l’avons
déjà abordée lorsque nous avons isolé le tirant 2. Un principe est à notre disposition…
D’après le Principe des Actions Mutuelles, si un solide S 1 exerce une action mécanique sur S2, alors,
le solide S2 exerce une action mécanique S1 similaire mais opposée.
Le Principe des Actions Mutuelles peut donc s’écrire : (S1S2) (S2S1)
0 L 0
(21) (12) h .Z 02 0
Z
B 02 0
(x , y , z )
Nous devons exprimer les torseurs au même point. Le torseur (01) a une allure compliquée (5
inconnues). Nous allons donc le « laisser » au point O, et exprimer les deux autres torseurs en ce
même point O.
0
MO (Op 1) MC (Op 1) OC R (Op 1) or MC (Op 1) 0 et nous avons OC d .
0
Par conséquent,
0 Fx d .Fz Fx d .Fz
MO (Op 1) 0 d 0 0 Soit (Op 1) 0 0
0 Fz d .Fx
O F z d .Fx
(x , y , z )
0
MO ( 2 1) M B ( 2 1) OB R ( 21) or M B (2 1) 0 et nous avons OB L . Par conséquent,
0
0 0 L.Z02
Soit 0 L L.Z02
(21) h .Z
L
MO ( 2 1) 0 L .Z02 0
h 02 0
0 Z02 0
Z
O 02 0
( x, y , z )
9. Application du PFS au portique 1
Si 1 est en équilibre, alors, d’après le PFS (11) (Op1) (01) (21) 0 .
d L L d d
(4) -> Z 02 .Fz (2)-> Y01 .Z 02 . .Fz .Fz
L h h L h
d Ld
(3) -> Z 01 Fz Z 02 Fz .Fz .Fz
L L
Michel Mbay Tshion Tching 57
Cours de Statique Appliquée
Si nous récapitulons les résultats de nos deux études précédentes, nous obtenons :
z
A OA h.z
Dans le pivot entre 0 et 1 OB L.y
OC d.y
F
2
0
x
0
( 01) d .F z 0
h
L d .F C
B y
O L z d .Fx
O
Fx
( x, y , z ) x F 0
1
Fz
Dans la rotule entre 1 et 2 Dans la rotule entre 0 et 2
0d 0
0 d 0
(12) h .F
z 0 ( 0 2 ) .F z 0
d .F
h
d .F
L
B
z 0
A L z 0
(x, y, z) ( x, y , z )
2.4.7.1. Introduction
Les problèmes de rupture d’équilibre s’adressent principalement aux systèmes mettant en œuvre des
liaisons de contact. Comme déjà expliqué, il peut y avoir rupture d’équilibre par glissement ou par
décollement. Parfois, il n’y a pas d’ambigüité possible. Par contre, dans certains cas, il est difficile de
prédire à l’avance comment la rupture d’équilibre aura lieu. Il faut alors envisager chaque scénario
possible et en chercher la solution. Normalement, un seul scénario vérifie toutes les conditions de
compatibilité autres que celle sur laquelle on exprime la rupture d’équilibre. C’est selon celui-là que se
Parfois, il est impossible d’amener la rupture d’équilibre avec la mise en charge prévue. On parlera
alors de coincement.
Le système mécanique illustré à la fig. 2.10 est situé dans un plan vertical et est constitué par:
1. un carré S 1 , de côté a, de poids négligeable, pouvant glisser sans perte par rapport au bâti s le
long d’une glissière Ox (liaison prismatique), inclinée d’un angleθpar rapport à l’horizontale;
2. un disque S 2 de rayon R (2R < a), de masse M, s’appuyant au point A sur le carré S 1 , et au point
On cherche la force F, parallèle à Ox, à appliquer sur le solide S 2 pour faire glisser l’ensemble
bâti en B;
A moins que l’angle θ ne dépasse 90°, on voit mal comment on pourrait avoir décollement en A ou en B.
Le système est plan et comporte 2 solides, soit un total de 6 conditions d’équilibre indépendantes. La
liaison prismatique introduit deux inconnues de liaison, relatifs à la force Flp Flp u y perpendiculaire à
l’axe de la glissière et au moment de liaison Mlp Mlp u z appliqués par le bâti sur S 1 . Les liaisons en A et
B introduisent chacune deux inconnues de liaison (une composante tangentielle et une composante
normale). On a donc un total de 6 inconnues de liaison et le système est isostatique. Le plus simple
est donc de déterminer l’expression des forces de liaison en fonction de F et d’exprimer ensuite les
conditions de rupture d’équilibre. Les forces de liaison relatives à la liaison prismatique ne nous
Prenons d’abord comme système le disque S 2 . Son équilibre de translation s’écrit sous forme
vectorielle.
Mg FlB FlA 0
Dans cet équilibre, FlA représente l’action de S 1 sur S 2 .
Compte tenu de l’orientation des surfaces de contact, les forces FlA et FlB peuvent s’exprimer comme
suit
FlA FlAnu x FlAt u y FlB FlBt u x FlBnu y
La dernière relation sera obtenue par l’équilibre de translation selon Ox, de l’ensemble ou de S 1 . En
effet, aucun ne fait intervenir les efforts de liaison de la prismatique (force selon u y et moment).
F FlAn 0 FlAn F
La force F conduisant à la rupture d’équilibre par glissement en B (vers la droite) est celle qui
impose FlBt f FlBn . Le problème est maintenant de lever l’indétermination des signes. Il est clair que
FlBn est positif. Par ailleurs, on sait que la force tangentielle s’oppose au glissement. Si on glisse vers
la droite, la force de liaison est vers la gauche et FlBt doit être négatif. La condition de glissement
s’écrit finalement.
FlBt f FlBn
ce qui conduit à
Mg sin (1 - f ) f Mg cos f cos
FglB Mg sin
1 f 1- f
Pour avoir rupture d’équilibre par glissement en A (vers la droite) il faut FlAt f FlAn . Comme
précédemment, FlAn est positif. Quand le disque roule sans glisser en B en allant vers la droite, la
vitesse de glissement de S 2 / S 1 ne peut être que vers le haut. La force de liaison tangentielle doit
Finalement, on a
FlAt f FlAn
Mg sin - F f F
ce qui conduit à
Mg sin
FglA
1 f
Pour fixer les idées, prenons deux ensembles différents de valeurs numériques
On voit que, dans le premier cas, il y aura rupture d’équilibre par glissement en A (dès que F=8,18 N)
et, dans le deuxième cas, rupture d’équilibre par glissement en B (dès que F=11,77 N).
On remarque aussi qu’il y aura coincement si f > 1, c’est-à-dire qu’il est impossible d’amener la rupture
d’équilibre par glissement vers la droite, par la force F appliquée sur S1, si f > 1. On voit en effet que
FGiA devient négatif dans ce cas, ce qui n’a pas de sens. Une autre façon de s’en rendre compte est de
constater que tant FGiA que FGiB tendent vers l’infini quand f tend vers 1.
2.4.8.1. Théorème général des travaux virtuels (ou des puissances virtuelles)
est en équilibre :
R R a R l R e R i 0 (47)
R a , R l , R e et R i Étant respectivement la résultante des forces appliquées, de liaison, extérieures ou
N N N
R
1
δe α R
1
e δe α R
1
i δe α 0 (49)
quels que soient les déplacements virtuels élémentaires δe α , puisque chaque terme R est nul.
Or, la somme ainsi obtenue correspond au travail virtuel δW tot , effectué par l’ensemble des forces
agissant sur le système lors des déplacements virtuels élémentaires δe α et il vient :
N
R
1
δe α δW tot δW δWl δWe δWi 0 (50)
quels que soient les déplacements élémentaires δe α .
action sur ce système, tant directement appliquées que de liaison, ou intérieures qu’extérieures,
est nulle pour tout déplacement virtuel imaginé à partir de la position d’équilibre.
La réciproque est vraie : si le travail virtuel développé par toutes les forces agissant sur un système
alors R = 0 pour α = 1, . . ., N et le système est en équilibre. Ce théorème constitue donc une
Le théorème des travaux virtuels ne contient rien de plus que le principe fondamental de la
mécanique dont il est directement issu. Mais, il permet d’obtenir des relations variées entre les
forces agissant sur le système étudié, puisque le choix des déplacements virtuels est totalement
arbitraire. Il est vrai pour tout système mécanique, aussi bien continu (corps déformables) que
discret.
Exemple
Considérons le solide pesant S reposant en M et en N sur les solides S 1 et S 2 fixes (figure 11). FM et
FN sont les forces de liaison en M et en N respectivement.
Imaginons pour déplacement virtuel de S une translation δy selon l’axe y, faisant un angle α avec la
verticale :
soit
qui est une des conditions d’équilibre de S, à savoir la projection sur y de l’équilibre des forces.
système, supposé abandonner sans vitesses initiales, se met alors en mouvement, chacun de ses
points M se déplaçant dans la direction de la résultante des forces R agissant sur lui, selon la loi
R α Δt 2
Δe α
mα 2
O Δt
3
(55)
Ces déplacements Δeα que l’on suppose s’être réellement produit sont évidemment licites. Imaginons
et est strictement positif, ce qui est contraire à l’hypothèse. On ne peut donc supposer que le
La C.N. et S. d’équilibre d’un système mécanique discret est que la somme des travaux virtuels de
toutes les forces en action sur le système soit nulle, pour tout déplacement virtuel licite imaginé à
Ce principe peut s’énoncer mutatis mutandis pour les puissances virtuelles (”tout déplacement . . .”
Le principe des travaux virtuels est l’un des plus féconds de la Mécanique. Il est à la base des
méthodes de la Mécanique Analytique. On l’appelle généralement principe parce qu’on peut le choisir
pour principe fondamental de la Mécanique (au lieu de R ma ).
Le principe des travaux virtuels permet d’obtenir immédiatement le nombre minimum de relations
nécessaires et suffisantes d’équilibre d’un système mécanique discret, alors que le théorème général
fournit toutes les relations d’équilibre, même celles qui concernent les éléments matériels et les
forces intérieures des solides rigides. Dans l’application de ce principe, les forces intérieures des
libre (ou rendu libre en coupant les liaisons et en extériorisant les forces de liaison).
et doit être nulle quelles que soient les vitesses virtuelles licites, c’est-à-dire quels que soient
v v O et ω v
Pv t Pv i Pv e Pv e R e v v O ω v MeO 0 v v O et ω v (60)
ce qui implique R e 0 et MeO 0 . On retrouve les équations d’équilibre du solide.
Dans le chapitre précédent, nous avons introduit la notion de liaison sans perte (ou idéale) en
glissement se faisait sans frottement. Nous en avons déduit que certaines composantes du torseur
Nous pouvons maintenant aborder le problème sous l’angle énergétique: physiquement, on considère
qu’un mécanisme fonctionne sans perte mécanique si, quelle que soit la façon dont on le fait
Une liaison est dite sans perte si, pour tout déplacement virtuel licite (pour tout champ de
vitesses virtuelles licites), le travail virtuel δWl (la puissance virtuelle Pvl ) des forces de liaison
est nul(le).
Cette définition est valable aussi bien pour les liaisons à contact direct (point fixe imposé par une
rotule sphérique par exemple) que pour les liaisons à contact indirect (point fixe imposé par une
suspension à la Cardan par exemple - aucun élément de S n’est en contact direct avec s : la liaison est
réalisée à l’aide de solides intermédiaires). Elle se maintient pour les systèmes rhéonomes, quand les
déplacement virtuel licite écarte les deux corps en contact, le travail virtuel se réduit au produit de
la réaction normale Fln par le déplacement relatif δrn suivant cette normale, déplacement qui a même
sens que la réaction ; le travail virtuel est donc positif. Dans le cas de liaisons sans perte unilatérales,
la définition doit être modifiée : δWl 0 pour tout déplacement virtuel licite. Sauf spécification
contraire, nous supposerons toujours que les liaisons sont bilatérales dans la suite.
L’expression rigoureuse de la puissance développée par une liaison doit tenir compte du fait qu’il y a
action et réaction. Soient une liaison entre deux solides S 1 et S 2 et ( R lS1 / S2 , MlOS1 / S2 ) les coordonnées
au pôle O, choisi arbitrairement, du torseur des forces développées par S 1 sur le solide S 2 , au
travers de la liaison. Le torseur opposé s’applique bien évidemment sur le solide S1. Par rapport à un
et est donc un invariant par rapport à s. La puissance développée par les forces de liaison ne dépend
Or, on sait que pour une liaison à n degrés de liberté, le champ de vitesses relatives licites est défini
à partir de seulement n paramètres arbitraires. La relation (62) fournit donc n équations entre les 6
composantes ( Rlx ,...,MlOz ) du torseur des forces de liaison. Dès lors, 6−n de ces composantes
En résumé, le torseur des forces qu’une liaison sans perte développe sur un solide introduit 6−n
Nous avions remarqué cet état de fait dans le chapitre précédent. Le principe des travaux virtuels
Il faudra être très attentif au fait que la puissance virtuelle d’une liaison sans perte dans un
mouvement licite n’est nulle que si on tient compte en même temps de l’action et de la réaction. C’est
donc la somme des puissances développées par l’action et la réaction qui est nulle. Si un seul des
solides est dans le système choisi, seule l’action (ou la réaction) intervient sur le système et la
appliquée par s sur S. La liaison sera sans perte si la puissance virtuelle des forces de liaison est
2. Barre parfaitement rotulée - Liaison distance : Une barre rigide et sans masse est reliée au
solide S 1 en A et au solide S 2 en B par des liaisons sphériques sans perte. La barre et les deux
liaisons sphériques définissent ensemble une nouvelle liaison, correspondant à imposer une
distance constante entre deux points de solides différents (barre bi-rotulée). Cette liaison
induit le torseur des forces de liaison appliquées par S 1 sur S 2 , qu’on peut ramener à sa
résultante R lS1 / S2 et son moment résultant en B, MlBS1 / S2 . La puissance virtuelle développée par ces
qui, si on veut que la liaison soit sans perte, doit être nulle pour tout mouvement virtuel licite,
c’est-à-dire ω vS 2 /S1 et ω v . On en déduit les deux conditions suivantes sur le torseur des forces
de liaison :
AB R lS1 / S2 0 et MlBS 1 / S2 0 (67)
Les forces de liaison se réduisent donc à la résultante RlS1 / S2 , localisée en B (puisque MlBS1 / S2 0 )
et parallèle à AB , soit de la forme R lS1 / S2 Tu AB , T devenant la seule inconnue de liaison. Le signe
négatif est choisi par convention, la barre est en traction si T est positif et en compression dans
barre, en B, sur S2, par l’intermédiaire de la liaison sphérique. Comme vu au chapitre précédent,
elle doit être parallèle à AB . Il est clair par ailleurs que FlA R lS2 / S1 - R lS1 / S2 FlB
3. Liaisons classiques : Soit une liaison définie entre s et S. Dénommons ( Rl , M lO ) les coordonnées
en O du torseur des forces de liaison exercées par s sur S. De façon générale, la puissance
La liaison sera sans perte si cette puissance virtuelle est nulle pour tout champ de vitesses
virtuelles licites. En appliquant ce principe pour quelques liaisons classiques, on retrouve des
p
ce qui entraîne que R lz MlOz , relation beaucoup plus difficile à établir par l’approche du chapitre
2π
précédent !
Chapitre 3
Statique appliquée
3.1. Introduction
Ce chapitre consiste en l’application des lois de la statique à l’étude de systèmes mécaniques simples,
en introduisant principalement la notion d’effort intérieur. Nous nous limiterons à des structures
Nous ne nous intéresserons pas dans le cadre de ce cours aux déformations ni aux capacités de
résistance des éléments structurels. Ces deux aspects sont du ressort de la Mécanique des milieux
L’articulation (ou rotule) est l’appellation courante, en Mécanique des structures, de la liaison rotoïde.
Lorsque la liaison est avec le bâti, on parle d’appui articulé ou d’appui rotule. Un solide S rotulé en A
La rotule permet un seul mouvement: une rotation mesurée par exemple par un angle θ, et n’introduit
Le solide S en appui rouleau d’axe horizontal (parallèle à Ox) avec le bâti s peut glisser le long de
l’axe Ox et tourner autour de A. La liaison est supposée être bilatérale a priori. Cela s’apparente au
glissement sans frottement, en A, d’une surface horizontale de S sur une aspérité de s, ou de l’appui
obtenu en insérant un rouleau entre des faces planes horizontales de S et du bâti (cf. figure 2). La
figure 3 indique les symboles classiquement utilisés pour représenter l’appui rouleau.
L’appui rouleau permet deux mouvements : un déplacement parallèle à l’axe de l’appui et une rotation.
3.2.3. Encastrement
Quel que soit le point de réduction utilisé, aucune composante du torseur des forces de liaison
exercées par s sur S n’est nul a priori. L’encastrement introduit donc 3 inconnues de
Un treillis ou système articulé est un ensemble de barres rigides articulées entre elles en des points
appelés les nœuds du système. Les treillis sont des structures légères couramment utilisées par
exemple pour les fermes de toiture. La tour Eiffel, les poteaux à haute tension ou les grandes grues
On les trouve largement aussi dans le domaine spatial où leur légèreté est un avantage prépondérant,
• les charges ne s’appliquent qu’aux nœuds et non en des points intermédiaires des barres ; si
ce n’est pas le cas, on peut toujours remplacer la force par deux forces équivalentes parallèles
exercées sur les nœuds de la barre : la distribution des efforts dans le reste de la structure,
• le poids propre des barres est supposé négligeable par rapport aux autres forces appliquées.
Compte tenu de ces hypothèses, les barres ne peuvent être le siège que de forces axiales, appelées
conventionnellement efforts normaux. L’effort normal dans une barre i est noté
conventionnellement N i . Il s’agit d’une grandeur algébrique qui est positive quand la barre est en
Le problème à résoudre est le suivant : déterminer les efforts dans les barres et les réactions
d’appui sur le bâti du système articulé considéré, soumis à l’action de diverses forces appliquées.
Le système articulé est indéformable. Il peut être considéré comme un solide rigidement fixé à un
bâti par des appuis. L’équilibre de ce solide se traduisant par trois équations (on se limite au cas
plan), le système sera isostatique quant à ses appuis (ou extérieurement isostatique) si les
réactions d’appui introduisent trois inconnues seulement (par exemple un système supporté par un
appui à rotule et un appui à rouleau). Si les réactions d’appui introduisent plus de trois inconnues, le
système est hyperstatique quant à ses appuis : la détermination des réactions d’appui ne peut être
faite par les seules lois de la statique et nécessite la prise en compte des déformations. Si les
réactions d’appui introduisaient moins de trois inconnues, le système serait hypostatique : il ne serait
On peut considérer que le système se compose de n points matériels, les nœuds, soumis à l’action de
forces appliquées, des réactions d’appui et des forces axiales exercées par les barres. Chaque barre
introduit une inconnue et l’équilibre de chaque nœud se traduit par deux équations (cas plan).
Si le système est isostatique quant à ses appuis et que le système comprend b barres, le nombre
total d’inconnues est de b+3, soit l’effort axial dans chacune des b barres et les 3 réactions d’appui.
Or, le nombre total d’équations d’équilibre est 2n. Le système sera isostatique quant à sa structure
Si 2n< b + 3, la statique ne permet pas de calculer tous les efforts dans les barres : le système est
A titre d’exemple, nous nous proposons de calculer, par différentes méthodes, les efforts dans les
A par un appui rotule et en B par un appui-rouleau. La structure est soumise en C à une charge
verticale vers le bas de grandeur P. Géométriquement, le treillis est caractérisé par une maille carrée
de longueur l.
L’appui simple en A introduit 2 inconnues de liaison, R lAx et R lAy , tandis que l’appui rouleau en B n’en
3P P
ce qui donne R lAx 0 , R lAy et R lBy
4 4
La méthode de résolution par équilibre des nœuds consiste à travailler de proche en proche, en
partant le plus souvent des appuis, et à faire l’équilibre des nœuds de façon à n’introduire à chaque
fois que deux nouvelles inconnues, puisque chaque équilibre de nœud donne deux équations. En
l’occurrence, nous pouvons partir du nœud A qui permettra de déterminer les efforts normaux dans
les barres 6 et 7. On ira ensuite au nœud F qui donnera N1 et N 5 et au nœud C dont l’équilibre fournira
Les schémas rendus libres des nœuds concernés sont illustrés à la figure 8. Puisque N i est un effort
de traction par convention, l’effet d’une barre i sur ses nœuds d’extrémité est un effort de
3P 3 2P
ce qui donne N 6 et N 7
4 4
3P 3P
dont on déduit N1 et N 5
4 4
2P P
ce qui nous donne N 2 et N 4
4 2
L’équilibre vertical du nœud D nous donne directement N 3 qui est nul -N3 0
Pour rappel, nous recherchions les efforts normaux dans les barres 1, 2 et 3 qui valent
3P 2P
N1 N2 N3 0
4 4
La détermination par équilibre des nœuds peut être mise en œuvre graphiquement selon la méthode
dite de Cremona.
La méthode de la coupe consiste à couper la structure étudiée en deux en extériorisant les forces
internes. On peut alors faire l’équilibre du morceau de droite ou de gauche, considéré comme un
solide rigide, pour déterminer les efforts internes. Comme le système est en équilibre, il est
rien par rapport à l’équilibre du côté gauche (droit), puisque les réactions aux appuis ont été
Pour que la méthode fonctionne, la coupe choisie doit faire apparaître au plus trois forces inconnues
(6 en cas spatial).
Fig.3.7 – Treillis : coupe
La sous-structure ACF constitue l’équivalent d’un solide rigide dont on peut faire l’équilibre. Comme
N2 3P N
R lAy P P 2 0
2 4 2
dont on retire directement
2P
N2
4
On peut alors obtenir directement N1 par l’équilibre de rotation autour de C qui ne fait apparaître
ni N 2 , ni N 4
3P
R lAy l N1l l N1l 0
4
ce qui donne
3P
N1
4
Pour déterminer N 3 , il faut faire une coupe passant au travers de la barre 3. En l’occurrence, le plus
simple reste de toute façon de faire l’équilibre du nœud D dont la composante verticale donnera
directement N 3 0 .
A titre d’exercice, vous pouvez rechercher N 3 en effectuant une coupe passant par les barres 1,2, 3
et DE.
Le principe des puissances virtuelles permet de déterminer l’effort dans une barre choisie
arbitrairement, sans même nécessiter le calcul des réactions d’appui. Il suffit de couper par la
pensée la barre en question, d’en extérioriser les efforts axiaux et d’appliquer le principe des
puissances virtuelles pour les mouvements rendus possibles par la suppression de la barre.
Nous allons appliquer la méthode pour la barre 1. Le système obtenu après suppression de cette
barre est illustré à la figure 10. On distingue un ensemble rigide à gauche que nous appellerons S 1 et
un autre ensemble rigide à droite que nous appellerons S 2 , reliés par une liaison rotoïde en C. Le
champ de vitesses virtuelles de S1 sera exprimé à partir de la vitesse de rotation virtuelle ω v autour
du point fixe A
v vMS 1/s ω vS 1/s AM ω v u z AM M
0 Vv
ωv
ω v l - ω 2v (3l) ω 2v
3
Le principe des travaux virtuels s’exprime
Pv P v v CS1/s N1u x v v FS1/s ( N1u x ) v v GS2 /s 0
1 4
Pv Pω v l N1ω v l N1ω v l ω v l(-P N1 ) 0 ωv
3 3
4
qui impose -P N1 0
3
3
Soit N1 P
4
Il est intéressant, à titre d’exercice, de refaire le raisonnement pour d’autres barres dont l’effort
Remarques
Le système étudié est linéaire. On peut donc additionner les effets des forces s’exerçant sur
la structure.
Pour le calcul des réactions d’appui, on peut supposer que la charge P agit en un point
torseur résultant importe. Il est évident qu’il n’en est pas de même pour le calcul des efforts
dans les barres: la charge P agissant en F donnerait des efforts différents de ceux obtenus
Principe : La méthode consiste à tracer le polygone d'équilibre des forces appliquées à chaque
nœud. Tous les nœuds étant en équilibre, les polygones sont nécessairement fermés.
Pour pouvoir appliquer la méthode, il est nécessaire que le système possède au moins un nœud auquel
a) Les intervalles entre les forces extérieures en tournant dans un sens, le sens horlogique par
exemple.
b) Les intervalles du réseau (domaines intérieurs délimités par les barres). Ainsi, chaque barre
se trouve caractérisée par deux chiffres désignant les intervalles (domaines) adjacents.
Michel Mbay Tshion Tching 77
Cours de Statique Appliquée
3 On construit le polygone des forces extérieures, dans une échelle des forces choisie ; ce
polygone est fermé puisque les forces extérieures sont équilibrées par les réactions (équilibre
4 On trace ensuite le polygone des forces agissant sur chaque nœud (forces extérieures et
efforts dans les barres) en commençant par un nœud auquel aboutissent seulement deux barres
N.B. : Les directions des efforts sont connues (orientations des barres) et leurs sens et intensité
Exemple d'application
Soit à calculer les efforts dans les barres de la poutre représentée à la figure 10 ci-dessous.
2
Et
3 2 3 3
Ct 8 9 tG l
1 4
A 6 7 1 1 B
D F 0 1
l l l l
R 5 R
A= Fig3 -9 B=
4t 4t
La résolution du problème se fait selon les étapes ci-après.
1- On représente la structure dans une échelle des longueurs (Fig.3.11).
2- Numérotation des domaines extérieurs (délimités par les forces appliquées et les réactions) :
F23=
2t
E N
F12= N F34=
82 N
39
3t N
C 3t
N N 98
28
N 61 N 87
A N
16
N N
67
D76N F
F5165 56 75
Fig.3.-10
F45
=4t =4t
On peut maintenant numéroter chaque effort (extérieur ou interne), avant de passer à l'étape
suivante. Chaque effort est caractérisé par les deux chiffres des domaines qui sont adjacents à sa
direction. Les efforts internes agissant sur les nœuds sont numérotés en tournant dans le sens
horlogique (Fig.3.12).
4- On trace le polygone des forces extérieures (forces appliquées et réactions). Ce polygone est
a) Nœud A : Les efforts intervenant sont : N16, N65 et F51. Cette dernière force étant connue
et représentée sur le polygone des forces extérieures. Notons que seul le point 6 est
on mène une parallèle à AD (N65). L'intersection des deux parallèles détermine le point 6
cherché. Pour connaître le sens des efforts N16 et N65, on ferme le polygone en partant de
l'effort connu, F51 (schémas ci-dessous). Les flèches obtenues en fermant le polygone (des
1 (3 (compressi
) N on)(traction)
A 16 N
1
(6 F5 65
6 ) 5 2
1
1 6 F
6 N56 (2 5 N 5
(4
) 7 56 12 N 3
7 ) N76 8 C 28 D
(traction)
N N75
6 (4 2(5 N4 (traction)
61
) ) N
7 87
8 Fig.3.11 76
b) On passe ensuite au nœud D où seuls les efforts dans les barres DF et DC sont inconnus.
Efforts intervenant : N56 (connu puisque N65 est connu), N67 et N75. Dans ce cas également,
seul le point 7 est indéterminé. A partir de 6 on mène une parallèle à DC (N67) et à partir de
5 on trace une parallèle à DF (horizontale) (N75). L'intersection des deux parallèles se fait
au point 6, donc le point 7 est confondu avec 6. Le polygone des forces en D (N56, N67 et
N75) se limite au segment 5-7 ; donc l'effort N67 = 0 (voir schémas ci-dessous). Point C :
Efforts intervenant : N61, F12, N28, N87 et N76 (N67 = N76 = 0). Seul le point 8 reste à
trouver. A partir du point 2 on trace une parallèle à CE (N28) ; puis à partir de 7 on mène
une parallèle à CF (N87). L'intersection des deux parallèles détermine la position du point 8.
On ferme ensuite le polygone pour déterminer le sens des efforts inconnus (N87 et N28)
(N61F12N28N87 et N76).
Cremona, on ne peut pas franchir les nœuds auxquels aboutissent plus de deux barres dont les
a 8
7
5
6
2
1 4 4
3 a '
Fig.2.12 : Ferme type
Polonceau
efforts sont inconnus. La méthode de Ritter permet de franchir ces nœuds. Il suffit d'effectuer
une ou plusieurs coupes donnant les valeurs des efforts dans les barres "surabondantes". Ce cas
se présente fréquemment dans les fermes dites "Polonceau". Ayant amorcé le Cremona en 1, en
arrivant en 4 on se trouve en présence de 3 efforts inconnus (N45, N46 et N44'). La coupe a-a'
permet de calculer directement l'effort N44' (M/8=0) ; après quoi on poursuit normalement le
tracé de Cremona.
2. Barres ne travaillant pas (N=0): Dans l'exemple ci-contre, cinq barres ne travaillent pas (N=0) ;
Une poutre est un solide généré par le déplacement d’une aire plane ζ le long d’une génératrice ou
La fibre moyenne d’une poutre est donc le lieu des centres de gravité (ou centres de surface ou
3.4.2. Hypothèses
2. on se place toujours dans le cas de petites déformations ; autrement dit, les déformations
Nous nous limiterons dans le cadre de cet exposé au cas des poutres planes (dans le plan xy). On
suppose de plus :
2. que toutes les forces extérieures exercées sur la poutre sont symétriques par rapport au
plan xy.
3.4.3.1. Définition
Si on coupe par la pensée une poutre, on fait apparaître une section de coupe située en réalité à
l’intérieur de la matière. La figure 19 illustre le cas où on a isolé le tronçon situé à gauche de cette
coupe. On peut imaginer que chaque petit élément ΔS i de la surface de coupe, subit de la part du
tronçon de droite, un élément de force ΔFli,d/g , qui constitue un élément de force intérieure. De la
Le moyen le plus efficace est de considérer les efforts intérieurs par l’intermédiaire de leur torseur
où (d/g g/d
) désigne le torseur des forces intérieures appliquées par le tronçon de droite (gauche)
sur le tronçon de gauche (droite). Par la suite, par souci de simplicité, nous noterons la résultante T
et le moment résultant au centre de gravité M
Td/g R d/g Md/g MGd/g Tg/d R g/d Mg/d MGg/d (2)
En cas plan, seules trois coordonnées du torseur des forces intérieures sont non nulles (fig.3.19)
Fig. 3.19 – Efforts MNT au sein d’une poutre droite en cas plan
Par raison de symétrie, le moment de torsion Mn est nul.
Si x est l’axe de la poutre, l’effort normal Tn est parallèle à l’axe x ( Tn Nu x ), l’effort tranchant
Tt est parallèle à l’axe y ( Tt Tu y ), et le moment M t est parallèle à z ( Mt Mu z ).
l’effort tranchant en fonction de la position, sur la poutre, de la section considérée. Ces tracés sont
Pour pouvoir tracer de façon univoque les diagrammes des efforts intérieurs, il faut se choisir une
convention de signe pour M, N et T, cohérente que l’on considère les efforts appliqués par la gauche
sur la droite ou vice-versa. La convention classiquement utilisée en Résistance des Matériaux (RdM)
Une autre convention de signe est couramment utilisée en Mécanique rationnelle. Elle est illustrée à
Soit une poutre AB de longueur L, encastrée à gauche en A et soumise en son extrémité libre B à une
charge P verticale vers le bas. L’encastrement est le seul appui et introduit trois inconnues de liaison
R lAx , R lAy et MlAz . Les équilibres de translation de l’ensemble donnent directement R lAx et R lAy
/x R lAx 0
/y R lAy P 0 R lAy P
MlAz PL 0 MlAz PL
Fig.3.24. – Schémas rendus libres des tronçons de gauche et de droite après coupe
On peut alors trouver M, N et T en une position x quelconque par équilibre du tronçon gauche ou
droit, obtenus après une coupe à l’abscisse x considérée. Les schémas rendus libres des tronçons à
donnent
N(x) 0
P - T(x) 0 T(x) P
PL Px M ( x ) 0 M(x) - P(L - x)
On trouve bien évidemment que, à l’encastrement, l’effort normal, l’effort tranchant et le moment de
La détermination des diagrammes d’effort tranchant se fait rarement par équilibre comme on l’a fait
A l’équilibre, le torseur des forces intérieures exercées par la partie gauche (droite) sur la
partie droite (gauche) au travers d’une coupe est équivalent au torseur des forces extérieures
Les efforts intérieurs sont alors trouvés par identification avec l’ensemble des forces directement
appliquées sur un des tronçons. Comme pour l’équilibre, on peut considérer indifféremment les
efforts exercés par la gauche sur la droite ou vice-versa. On choisira normalement le côté qui
torseur . De même, les forces extérieures agissant sur la partie de droite constituent un
e/g
torseur e/d . Comme le système est en équilibre, le torseur des forces extérieures est équivalent à
zéro
e e/g
e/d
0 (5)
La partie gauche quant à elle est aussi à l’équilibre, sous l’action des forces extérieures qui
s’exercent sur elle et des forces intérieures appliquées par la partie droite, soit
0 (6)
e/g d/g
- 0 (8)
d/g e/d d/g e/d
ce qui correspond bien à la thèse : le torseur des forces intérieures appliquées par la partie droite
sur la partie gauche est équivalent au torseur des forces extérieures appliquées sur la partie droite.
e/d
g/d
0 e/d
g/d
(9)
g/d
e/g
(10)
Intuitivement, on comprend que l’ensemble des efforts extérieurs appliqués sur la partie gauche
(droite) est transmis à la partie droite (gauche) par l’intermédiaire des efforts intérieurs.
illustrée à la fig.3.25.
On voit de suite que N est nul et que T s’identifie à. Quant au moment M, il est la somme de deux
contributions :
le moment à l’appui MlAz PL , changé de signe puisqu’il tourne dans le sens opposé au sens
conventionnel de M ;
la réaction verticale à l’appui R lAy P multipliée par son bras de levier x, prise en signe positif
puisqu’elle suggère une rotation dans le sens conventionnel de M; soit M(x) PL Px -P(L - x)
On obtient bien sûr les mêmes résultats en considérant les efforts sur la partie de droite, si
ce n’est que la solution est encore plus simple puisque seule la force en B est à considérer.
Remarquons aussi que le calcul des réactions d’appui est alors inutile.
A la différence des treillis, les charges appliquées sur les structures de poutres ne sont pas toujours
ponctuelles : elles peuvent être réparties sur un tronçon avec une certaine densité. Le poids, de la
poutre elle-même mais surtout des éléments qu’elle supporte, constitue un exemple de charge
répartie.
Une charge répartie est définie comme une fonction p(x) de la position et a la dimension d’une force
par unité de longueur. Ici encore, deux conventions se rencontrent (figure 30), selon que l’on est en
RdM ou en Mécanique rationnelle. C’est la convention de la RdM que nous retiendrons ici, une charge p
Une charge répartie définie entre x min et x max (figure 31) sera considérée par son torseur résultant
caractérisé par
• sa résultante R -Pu y , perpendiculaire à la poutre, où la charge totale P est obtenue par
intégration
P p(x α )Δ x α (11)
x max
α
x min
p(x)dx
• le moment résultant MO MOzu z au pôle O, origine des x
MOz p(x α )Δ x α x α
x max
p(x) xdx P x G
x min
α
Lors de l’écriture d’équilibres ou lors de l’application du théorème de la coupe, on peut remplacer une
charge répartie par sa résultante localisée au centre de gravité. Une charge uniforme (p constant)
sur un tronçon de longueur L est équivalente à la charge totale P = pL localisée au centre du tronçon
(fig3.30). Une charge triangulaire sur une longueur L et de charge maximum p, se caractérise par une
charge totale P pL , le centre de gravité se trouvant au tiers (figure 31). Lorsque l’on fait une coupe
2
pour la détermination des efforts internes, il ne faut pas oublier de ne tenir compte que de la partie
Soit un élément de poutre de longueur Δx , soumis aux efforts intérieurs N(x), T(x) et M(x) à gauche
et aux efforts intérieurs N(x + Δx ), T(x + Δx ) et M(x + Δx ) à droite. L’élément de poutre est
également soumis à la charge répartie p(x). L’équilibre de translation vertical nous donne
dont on déduit
T(x x) - T(x)
- p(x) (13)
x
La dérivée du diagramme d’effort tranchant est donc égale à l’opposé de la charge répartie.
Δx
- M(x) p(x) Δ x T(x) Δ x M(x Δx) 0 (15)
2
dont on déduit
Il est fort utile de garder en tête ces théorèmes, soit pour vérifier les diagrammes obtenus, soit
pour les calculer. Ainsi, le diagramme de moment peut être obtenu par simple intégration de l’effort
tranchant, en partant d’un point connu. Par exemple, dans le cas de la poutre encastrée-libre, on sait
que le moment est nul sur l’extrémité libre, et que la pente est égale à T qui vaut P: on en déduit
La poutre AC représentée à la fig3.33 est attachée au bâti par un appui rotule en A et par un appui
R lAy ) et une seule en B ( R lBy ). On va les déterminer en écrivant l’équilibre global de la poutre. Pour
cela, l’ensemble de la charge répartie peut être remplacé par la charge totale (3x20=60 kN) placée
ramenés au point Q où est effectuée la coupe. Il est important ici de ne considérer la charge
répartie qu’à gauche de la coupe, qui se réduit alors à une charge 20 x , localisée au milieu du segment
x
AQ (en ). On en déduit facilement.
2
N0
T 15 - 20 x
x x2
M 15 x - (20x) 15 x - 20
2 2
Les diagrammes complets sont indiqués à la fig.3.35. On remarque bien évidemment que les
diagrammes vérifient les propriétés vues précédemment, à savoir que la dérivée du moment donne
l’effort tranchant, dont la dérivée est elle-même l’opposé de la charge répartie. En particulier, on
vérifie que le moment passe par son maximum quand l’effort tranchant passe par zéro (en x=0,75 m).
La déformation des poutres est liée principalement au moment fléchissant. Il y a une relation directe
entre le moment fléchissant et le rayon de courbure de la déformée de la poutre (figure 37), qui sera
d2 y 1
M E.I. E.I. (18)
dx 2
ρ
avec
Le moment d’inertie géométrique est en fait une caractéristique de la section droite de la poutre,
I ΔS
α
2
α α
r r 2 dS
S
où r désigne la distance de l’élément de surface à l’axe de flexion, c’est-à-dire l’axe passant par le
On constate que la dimension du moment d’inertie géométrique est une longueur à la puissance 4.
38, on a
H
r3 2
H
BH 3
I B Δ r r
2
α α 2
H B r dr B
2
α
2
3 H 12
2
Les sections usuelles sont constituées d’un assemblage de portions rectangulaires, dont il suffit
d’additionner les contributions. Lorsque le centre d’une portion rectangulaire n’est pas au centre de
d(Oz, Gz) la distance entre les axes correspondants. Notons que ce théorème est vrai quelle que soit
Chapitre 4.
Le centre de gravité des lignes, des surfaces planes et des corps solides interviennent en géométrie,
en statique des corps pesants, en dynamique et dans les applications de la résistance des matériaux.
Ce chapitre traite en général ce sujet et se concentre, en complément, sur la définition des moments
La notion de centre de gravité d’un corps fait intervenir l’action de la pesanteur terrestre sur toute
la masse du corps. Un corps solide peut être considéré comme constitué par un très grand nombre de
masses élémentaires dm. Le poids d’un élément infiniment petit se donne par le produit de cette
masse élémentaire par l’accélération terrestre g :
dG g.dm
Le poids total du corps est représenté par la résultante de tous les poids élémentaires dG , soit :
G
m
g .dm g dm g .m
m
Cette expression présuppose que l’accélération de la pesanteur terrestre g est constante en un lieu
donné. La valeur de g varie en fonction de la latitude et de l’altitude. Cette variation est très petite
pour un corps relativement petit et elle est négligée dans notre cas. La direction du poids G est la
soit la position du corps dans l’espace, est située sur la ligne d’action de la résultante des poids
élémentaires.
Fig. 4.1
Par rapport à un système d’axes trirectangle Oxyz, le poids total du corps G doit provoquer les
mêmes moments de forces que l’ensemble des poids élémentaires. Dans la position 1 des axes, la
Si on fait tourner le système d’axes trirectangle autour de l’axe Oy de 90°, la somme des moments
Les trois relations des différents moments de forces permettent de trouver les coordonnées du
point C du corps: x c , y c , z c . Ce point est appelé centre des forces de la pesanteur terrestre ou plus
En remplaçant les numérateurs de ces expressions par les sommes intégrales, on peut écrire plus
simplement :
xc m
x dG
G
yc m
y dG
G
zc m
z dG
Quelle que soit la position du corps par rapport aux axes, on obtient toujours le même point C. Ce
point est aussi appelé parfois barycentre des forces parallèles constituées par les poids
élémentaires du corps.
Soit une courbe continue repérée dans l’espace par un système de coordonnées trirectangle Oxyz. La
ligne matériel peut être considérée comme constituée par un fil homogène à section constante A. Le
poids élémentaire d'un arc de longueur ds est représenté par le produit du volume élémentaire
par .g :
dG g dV g A ds
Les coordonnées du centre de gravité C de la ligne matériel s’obtiennent en remplaçant les poids
La somme placée au numérateur représente le moment statique de ligne Lx par rapport à l’axe O x.
Fig. 4.2.
xc
x ds
S
yc
y ds
S
zc
z ds
S
ds
S ds
S ds
S
Dans ces trois expression, s représente la longueur totale de la ligne matérielle. Le point C est le
Les moments statiques de ligne sont représentés par les sommes intégrales :
Lx y ds
S
Ly x ds
S
Le moment statique de ligne est homogène au carré d’une longueur. Il s’évalue le plus souvent en
cm 2 ou en mm 2 . Comme l’arc élémentaire est toujours positif, le moment statique de ligne peut
devenir positif, nul ou négatif. En particulier, si la courbe plane présente un axe de symétrie et si
l’axe de référence est confondu avec cette ligne, le moment statique de ligne est nul et le centre de
gravité se trouve sur l’axe de symétrie. Si la courbe est donnée sous la forme y = f(x), le centre de
x 1 f (x ) dx y 1 f (x ) dx
2 2
xC s et y C s
1 f (x ) dx 1 f (x ) dx
2 2
s s
Ces deux relation sont applicables pour autant que les sommes intégrales puissent se calculer
Le centre de gravité d’un arc de cercle de rayon r, d’angle au centre 2 , se trouve sur la bissectrice
de l’angle au centre. L’axe Oy est confondu avec l’axe de symétrie, l’axe de référence Ox passant par
yC
y ds y ds
s s
ds 2 r
s
ds r r
d’où
ds dx et y ds = r dx.
dx y y
En remplaçant dans la définition générale de la somme étendue à la longueur s des produits (y.ds), par
la somme des produits (r.dx), le centre de gravité se trouve à l’ordonnée yC définie par :
yC
dx
s
r
sin
r
corde
2r arc
Le centre de gravité d’un arc de cercle se trouve sur la bissectrice de l’angle au centre à la distance
représentée par le produit du rayon de l’arc par le rapport de la longueur de la corde à la longueur de
l’arc.
Soit une surface quelconque d’aire totale A repérée par rapport à un système de coordonnées
trirectangle Oxyz. La surface matérielle peut être considérée comme constituée par une feuille
homogène d’épaisseur constante. Le poids élémentaire d’une surface d’étendue dA est représenté par
le produit du volume élémentaire dV par le poids volumique g :
dG g dV g A ds
Le poids total de la surface matérielle est représentée par G g A s . En simplifiant
immédiatement ces expressions par g s , les expressions générales des coordonnées du centre de
xc
x dA S
S y
yc
y dA S
S x
zc
z dA
S
A A A A A
Dans ces expressions, Sx et Sy représentent les moments statiques de surface par rapport aux axes
Ox et Oy.
Soit une surface plane de forme quelconque ainsi qu’une paire d’axes rectangulaires Oxy, contenant
cette surface, se coupant à angle droit. Divisons cette surface en surfaces élémentaires d’aire dA =
dx.dy. L’aire de la surface A est égale à la somme intégrale des surfaces élémentaires :
A dA
A dxdy
A
Fig. 4.4. Aire d’une surface repérée par rapport aux axes Ox et Oy
4.3.2.1. Définitions
Le moment statique d’une surface plane par rapport à un axe Ox est égal à la somme intégrale,
étendue à toute la surface, des produits y.dA. Le moment statique de la même surface par rapport à
l’axe Oy est égal à la somme intégrale, étendue à toute la surface, des produits x.dA :
Sx y dA
A
et
Sy x dA
A
Le moment statique d’une surface est homogène au cube d’une longueur. Il s’évalue généralement en
cm3 ou en mm3. On peut définir d’une façon semblable, le moment statique polaire de la surface par
Sp r dA
A A
x 2 y 2 dA
Cette grandeur n’est pratiquement jamais utilisée. La valeur du moment statique de surface dépend
de la position de l’axe de référence. Comme l’aire élémentaire dA est toujours positive, le moment
statique de surface par rapport à un axe peut devenir positif, négatif ou même nul.
1. Le moment statique de surface A par rapport à un axe est égal au produit de l’aire de la
Sx y dA y C A et Sy x dA x C A
A A
2. Le moment statique de surface A par rapport à un axe peut se calculer en sommant les
3. La position du centre de gravité, par rapport à un système d’axes rectangulaire, est donnée
3. Triangle : Le centre de gravité de la surface d’un triangle se trouve au point de concours des
médianes. En effet. Chaque médiane coupe toute bande mince parallèle au côté qu’elle
rencontre en deux parties symétriques. Comme les médianes se coupent en un point qui les
4. Trapèze : Le trapèze est une surface importante en ce sens qu’on peut découper n’importe
quelle surface en bandes minces de forme trapézoïdale. Pour trouver la position du centre de
y1 A1 y2 A2 h 2 b h a b 2 h h 3 h a 2b
yC
A1 A2 a b 2 h 3 a b
fois en deux triangles. L’intersection des deux diagonales passant par les centres de gravité
6. Secteur circulaire : Le secteur circulaire se définit par le rayon r et l’angle au centre 2 . Pour
2r
cercle de rayon rC . En appliquant le résultat obtenu pour le centre de gravité de l’arc de
3
trouve à:
2r 22 4 2
yC r
3 4 3
4 4 2
Demi cercle : y C r . Trois quarts de cercle : yC r .
3 9
différence entre l’effet du secteur circulaire d’aire et celui du triangle d’aire. La position du
point C est :
y1 A1 y2 A2 2 sin corde c
yC r
A1 A2 3 sin cos 12.A
Soit une surface définie par une fonction analytique y = f(x). Cette surface est comprise entre l’axe
par rapport au système de coordonnées rectangulaire Oxy, est donnée par les expressions :
x2 x2
xc
x1
x f (x ) dx
yc
f (x ) 2 f (x ) dx
x1
x2 x2
x1
f (x ) dx f (x ) dx
x1
Pour trouver le centre de gravité d’une surface comprise entre deux ordonnées et deux courbes, on
Fig. 4.8 Centre de gravité d’une figure plane quelconque définie analytiquement
Recherche d’un centre de gravité (exemple 4.2)
Exemple 4.1 Trouver les moments statiques de surface et le centre de gravité de la surface
comprise entre l'axe Ox et la parabole de second degré d’équation y = kx² pour 0 ≤ x ≤ a. Pour x = a,
l’ordonnée vaut b.
Sy 3a
Coordonnées du point C : xc ; yc Sx 3b
A 4 A 10
Exemple 4.2. Une surface se compose des diverses surfaces pleines et creuses. Déterminer les aires
des surfaces composantes et de la surface totale, les moments statiques de surface par rapport à un
système d’axes rectangulaire passant par le centre du cercle creux et la position du centre de
gravité par cette paire d’axes. Unités utilisées pour les calculs: le cm.
Système d’axes rectangulaires passant par le centre du cercle creux, axe Ox horizontal, axe
Oy vertical.
On appelle moment quadratique polaire d’une surface plane par rapport à un point O situé dans son
I p r 2 dA
A
Soit une surface plane d’aire totale A, positionnée par rapport à un système d’axes rectangulaire
Oxy. On appelle moment quadratique axial de la surface par rapport à l’un des axes la somme
intégrale :
y x
2 2
Axe Ox : Ix dA et Axe Oy : Iy dA
A A
Pour la surface élémentaire d’aire dA, nous pouvons calculer les moments quadratiques élémentaires
dI p r 2 dA , dIx y 2 dA , dIy x 2 dA
dIp r 2 dA x 2 y 2 dA dIx dIy
Sommons les moments quadratiques élémentaires polaires et axiaux sur toute l’étendue de la surface.
Nous obtenons :
Ip r 2 dA y
2
dA x 2 dA
A A A
Nous pouvons finalement écrire la relation fondamentale entre moments quadratiques de surface :
Ip = Ix + Iy.
Le moment quadratique polaire Ip est égal à la somme des moments quadratiques axiaux Ix et Iy, les
axes ayant une position quelconque dans le plan de la surface, mais perpendiculaires. Comme les
distances x, y, r, apparaissent au carré dans ces diverses relations, les moments quadratiques polaire
et axiaux sont homogènes à la quatrième puissance d’une longueur, la grandeur étant toujours
Par définition, le moment quadratique de la surface est égal au produit du carré d’une distance,
appelée rayon de giration i, par l’aire de la surface A. Nous obtenons ainsi les relations suivantes :
Ix , Iy Ip
ix iy , ip .
A A A
Pour calculer le rayon de giration d’une surface par rapport à un axe, il est nécessaire de trouver
l’aire de la surface et le moment quadratique par rapport à cet axe. Le rayon de giration axial est la
distance à laquelle il faudrait placer l’aire A, par rapport à l’axe de référence, pour obtenir le même
Soit une surface plane d’aire A, repérée par rapport à deux systèmes d’axes rectangulaires, le
premier Cxy passant par le centre de gravité de la surface, le deuxième Ox1y1 , parallèle au premier.
Fig. 4.9 Valeur des moments quadratiques pour un déplacement parallèle d’un axe.
Coordonnées d’une surface élémentaire dA par rapport à Oxy.
Exprimons la valeur du moment quadratique élémentaire de la surface dA par rapport à l’axe Ox1 en
fonction de la distance entre les deux axes parallèles et la distance de la même surface par rapport à
Cx :
y ydA y
2 2
I x1 C dA 2 yC dA y C2 A 2 y C Sx I xC
A A A
Le moment statique Sx de la surface par rapport à l’axe Cx passant par le centre de gravité est nul.
Le moment quadratique d’une surface plane par rapport à un axe est égal au moment quadratique de
cette surface par rapport à l’axe parallèle passant par le centre de gravité, augmenté du produit du
carré de la distance entre les deux axes par l’aire de la surface. C’est le théorème d’Huygens ou de
Steiner. Le moment quadratique de la surface par rapport à l’axe Oy1 se trouve par :
Iy 1 IyC xC2 A
Comme les expressions des moments quadratiques sont représentées par des sommes algébriques,
nous pouvons fractionner, ajouter ou soustraire des surfaces pour déterminer le moment quadratique
Par définition, le moment produit d’une surface plane par rapport à un système d’axes rectangulaire
Ixy x y dA
A
x et y étant les coordonnées de l’élément de surface dA par rapport au système de référence, fig.4.9
à droite. Le moment produit est homogène à la quatrième puissance d’une longueur, comme le moment
Attention !
Le moment produit peut prendre des valeurs positives, négatives ou même nulles.
Propriétés
Le moment produit Ixy fait intervenir les coordonnées x et y de l’élément de surface dA avec le
signe correspondant. Les propriétés principales des moments produits de surface sont énumérées ci-
dessous.
1. Surface symétrique par rapport à l’un des axes : Si l’un des axes de référence est axe de
En effet, deux éléments de même aire élémentaire, symétriques par rapport à cet axe, donnent
surface.
2. Axes conjugués : On appelle axes conjugués d’une surface plane deux axes quelconques pour
3. Axes principaux : On appelle axes principaux d’une surface plane deux axes conjugués
que ces axes sont axes principaux, ce sont les axes principaux de gravité. Ces diverses définitions
Chaque surface admet un système d’axes principaux passant par n’importe quel point O du plan
L’axe de symétrie d’une surface plane est toujours axes principal de la surface.
Le moment produit élémentaire de la surface d’aire dA par rapport à un système d’axes de référence
Le moment total par rapport au système d’axes Ox1y1 se trouve par la somme intégrale :
Ix1 y1 x y
A
C C xyC xC y xy dA xC yC A yC Sx xC Sy IxyC
Les moments statiques de surface Sx et Sy sont nuls si le système d’axes rectangulaire C x y passe
Dans cette expression, les coordonnées du centre de gravité xC et yC doivent être introduits en
grandeur et signe. Le moment produit d’une surface plane, par rapport à un système d’axes
rectangulaire parallèle au premier, est égal au produit de cette surface, passant par le centre de
gravité, augmenté du produit des coordonnées du centre de gravité par l’aire de la surface.
Le calcul analytique des moments quadratiques de surfaces planes n’est possible que pour des formes
géométriques simples. Les formes fondamentales sont représentées par le rectangle, le cercle et le
triangle.
4.5.1.1. Rectangle
Calculons le moment statique de surface et le moment quadratique par rapport à l’axe Ox1 confondu
avec le côté inférieur du rectangle. La bande élémentaire découpée présente une surface élémentaire
dA= b dy.
2
Moment statique : Sx 1 y dA b y dy b h h A
h
A 0 2 2
Moment statique : Sx
h2 b h2
y1
b y dy
2 4
y12
h2 b h3
Moment quadratique axial : Ix
h 2
b y 2 dy
12
3
D’une manière semblable, le moment quadratique axial par rapport à Cy vaut: I y b h
12
Le moment quadratique polaire se trouve par addition des deux moments quadratiques axiaux :
A d2
Ip Ix Iy
b h
12
h2 b3
12
4.5.1.2. Cercle
Soit un cercle de rayon extérieur re et soit une surface annulaire élémentaire de rayon intérieur r,
dA 2 r dr .
dIp r 2 dA 2 r 3 dr
Le moment quadratique polaire pour l’ensemble du cercle, le rayon r variant de 0 à re, vaut :
re d4
Ip 0
2 r 3 dr
2
r4
32
4.5.1.2.2. Moment quadratique axial par rapport à un axe passant par le centre de gravité
d4
Ix Iy
64
Les expressions trouvées pour le cercle sont directement applicables à la surface annulaire.
Ip
4
d3 s et I x Iy
8
d3 s
4.5.1.4. Triangle
Soit un triangle de base b, parallèle à l’axe Cx, de hauteur h. Proposons-nous de calculer le moment
quadratique axial Ix1 par rapport à l’axe Ox1 confondu avec la base b. Découpons une surface
élémentaire constituée par une bande de largeur by et de hauteur dy. L’aire de la surface
élémentaire vaut: dA by dy avec by b 1 y . Le moment quadratique élémentaire se trouve par :
h
y
dIx 1 y12 dA y 2 b 1 dy .
h
3
Le moment quadratique axial se trouve par la somme : Ix 1 b y 2 b1 y dy bh
h
0 h 12
Pour calculer les moments quadratiques Iy1 et Iy, il faut décomposer la surface triangulaire en
découpage adopté.
Déterminons le moment produit d’une surface triangulaire rectangle. Supposons que les côtés b et h
soient parallèles aux axes de gravité Cxy. Déplaçons tout d’abord le système de coordonnées pour
que son origine coïncide avec le milieu de l’hypoténuse. Le moment produit par rapport à Mx1y1 est nul
car l’axe Mx1 est axe de symétrie du triangle isocèle de gauche, l’axe My1 est axe de symétrie du
Les coordonnées de M, par rapport à Cxy, sont (b/6, h/6). Le moment produit vaut :
b h b2 h2
Ixy Ix 1y 1 A
6 6 72
Le calcul des moments quadratiques axiaux, polaire et produit d’une surface plane décomposable en
2. Les moments statiques de surface Sx1 et O1y1 par rapport à un système de référence
simple O1 x 1 y 1 .
xC Sy 1 A et yC Sx1 A
4. Les moments quadratiques axiaux Ix, Iy en appliquant les relations de base et le théorème
d’Huygens.
7. Les rayons de giration ix, iy à partir des moments quadratiques axiaux de gravité et l’aire de la
surface.
Les parties ajourées des surfaces seront introduites avec le signe négatif dans les diverses
relations.
Soient quatre surfaces constituées par des rectangles ou des parallélogrammes et soit Cx l’axe de
référence passant par le centre de gravité, parallèle à la base, situé à mi hauteur du profilé.
Les dimensions extérieures de ces surfaces sont B et H, les dimensions intérieures b et h, fig.4.14.
Le moment quadratique axial de gravité Ix peut s’exprimer immédiatement par la différence de deux
Ix
1
12
BH 3 bh3
4.5.3.1. Surfaces décomposables en rectangles
gravité Cx tel que yC 1 Bh yC 2 bH soit nul, fig.4.15. Les moments quadratiques partiels IxC 1 et
IxC 2 par rapport à des axes parallèles à Cx, passant par les centres de gravité des surfaces
Bh3 bH 3
Ix yC21 .Bh yC22 .bH
12 12
Les profilés composés contiennent très souvent une surface composante constituée par un demi-
cercle ou par une demi-couronne circulaire. Le calcul des moments quadratiques axiaux utilise les
Les moments quadratiques par rapport aux axes Oxy1 sont égaux pour les deux premières surfaces,
d4
Ix Iy1
128
2d
déplacement d’axe. La distance entre les deux axes Oy1 et Cy vaut . Le moment quadratique Iy
3
se trouve finalement par :
2
d4 2d d 2 1 4
Iy d
128 3 8 128 18
résolution, soit :
Moment quadratique par rapport à l’axe Oy passant par le centre de gravité C: Iy Iy1 xC2 A
Chapitre 5
Exercices résolus
Exercice 1. La figure ci-contre présente le schéma cinématique d’un régulateur à boules. Le corps 1
l’intermédiaire des leviers 3 et 3’ attachés à 4 au point C et C’. D est un point lié à 4 situé sur
l’axe O, x o . On donne : OA DC r et AB BC L
1. Tracer le graphe des liaisons du mécanisme en précisant le type de chaque liaison et son degré de
liberté (le système est symétrique, ne considérer que la moitié en haut de O, x o ).
2. Ecrire les différentes relations indépendantes entre les différents paramètres introduits.
Exercice 2. La figure a présente le schéma cinématique d’une presse mécanique représentée dans la
figure b. L’entrée de l’huile sous pression dans le cylindre (1) du vérin déplace son piston (2). Le
Figure a. Figure b.
On donne: OC ax by , AB d1 , AD d2 , BC d3 , OD x d 4 , où a, b, d1 , d 2 , d3 et d 4 sont des
constantes positives
1. Tracer le graphe des liaisons du mécanisme en précisant le type de chaque liaison et son degré de
liberté.
Exercice 3. Soit R=Oxyz un repère orthonormé direct galiléen, de base b ex , ey , ez lié à un bâti S0 .
Toutes les liaisons envisagées dans cet exercice sont idéales (sans frottement). On considère une
S1 et S2 : rotoïde en D, d’axe Dx, de sorte que DH reste orthogonal à Dx. S3 est un vérin reliant C et
E de sorte que DH reste orthogonal à AD. La liaison L23 de S2 avec S3 est sphérique en E, la liaison
L13 de S3 avec S10 est également sphérique en C. S4 est un vérin d’extrémités J et K. La liaison
L41 de S4 avec S1 est cylindrique en K, d’axe Kx, JK orthogonal à Kx et la liaison L40 de S4 avec le bâti
F
Notations : Ensemble des forces exercées par Si sur S j : Fij de torseur de résultante Fij : (Xij, Yij, Zij )
ij
de moment en un point P : MPij (LPij , MPij , NPij ) .
Un système S5 non représenté exerce sur S 2 à l’extrémité H un ensemble donné de forces F52 de
résultante F52 : X52 ,0, Z52 et de moment en H : MH 52 : 0, MH 52 ,0 . Dans la position d’équilibre, le plan
1. Faire le bilan des efforts extérieurs exercés sur chaque partie de la structure, et caractériser
– L01 enA(−d,0,0)de S0 avec S1 : rotoïde (pivot) d’axe Ax confondu avec Ox, AB orthogonal à ex
Un système S3 non représenté exerce sur S1 en E un ensemble de forces F31 dont le torseur a comme
résultante F31 Z31 ez et comme moment en E : ME 31 NE 31 ez .
Notations : Ensemble des forces exercées par Si sur S j : Fij de torseur [Fij] de résultante Fij : (Xij, Yij, Zij )
de moment en un point P : MPij (LPij , MPij , NPij ) .
1. Écrire le bilan des efforts extérieurs qui s’exercent sur le solide S1 et le vérin S 2 en faisant
Exercice 5. La poutre montrée sur la figure ci-dessous est supportée par trois câbles en plus d’être
réaction verticale à l’appui A est nulle. (Note – On ne définit pas la valeur de P ). a) Dans ce cas,
quelle proportion du moment en A est repris par les câbles? Si cette proportion est dénotée k et si k
< 1, le moment qui agit à l’appui A est égal à (1 – k) P et il est horaire (réaction antihoraire).
On décide de mettre la même traction dans les trois câbles et, comme dans le premier cas, les câbles
Comparer les résultats obtenus pour les deux cas étudiés et commenter, c’est-à-dire tirer les
Note : Dans les solutions des exercices 6 à 10, les translations ou rotations virtuelles imposées
aux différents systèmes sont systématiquement posées comme étant égaux à l’unité (1).
Exercice 6. Pour la poutre montrée sur la figure ci-dessous, calculer les réactions d’appuis, qui sont
Exercice 7. Pour la poutre montrée sur la figure ci-dessous, calculer les réactions d’appuis, qui sont
(28 / 15) P et T = (7 / 15) P. Dans le deuxième cas, les charges P1 et P2 sont appliquées sur la poutre
DEF. En utilisant la méthode du travail virtuel, démontrer que la traction dans le tirant BD est égale
à quatre fois la compression dans la bielle CE soit T = 4 C. Démontrer, pour ce deuxième cas, que si P1
(8 / 15) P.
Exercice 10. Calculer les efforts axiaux dans les barres du treillis montré sur la figure par la
méthode d’équilibre, ensuite vérifier les efforts axiaux dans les barres
Exercice 11. On a observé que l’appui A du treillis montré sur la figure E.2a se déplaçait
a) On demande d’établir la relation entre la résultante (R) et la charge P, et entre la résultante (R) et
b) À long terme, l’angle alpha diminue et la valeur finale de la rigidité du ressort est k = 3,0 kN / m.
Si l’angle alpha ne doit pas devenir inférieur à 20 o, quelle est alors la valeur maximale de P que l’on
À noter qu’au début du chargement, la rigidité initiale du ressort (ki) est égale à 5,5 kN / m et que
tan α = 1,0 / 1,2 soit α = 39,8o. Le ressort subit alors une déformation instantanée verticale de
240mm. La charge P est alors maximale si les déformations différées ne se produisent pas (les
déformations différées sont assimilables à une perte de rigidité simulée par une diminution de k).
Les efforts axiaux dans toutes les barres du treillis, dont on ne voit qu’une partie sur la figure.
Calculer les efforts dans les barres 1 à 4 par la méthode des nœuds et dans les barres 5 à 8 par la
Exercice 13. Pour la structure représenter ci-dessous, calculer les réactions aux appuis et les
Exercice 14. Pour la structure représenter ci-dessous, calculer les réactions aux appuis et les
ces efforts.
Exercice 15. Pour la structure représenter ci-dessous, calculer les réactions aux appuis et les
Exercice 17. Pour le système mécanique montré sur la figure ci-dessous, dessiner les modèles
d’analyse, calculer les réactions des appuis, les efforts internes et
tracer les diagrammes de ces efforts.