Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
NOMBRES COMPLEXES
1.1 CONSTRUCTION
Nous supposerons dans ce chapitre que nous connaissons parfaitement l’ensemble R des réels muni de ses deux opérations
+ et × d’addition et de multiplication. Partant de là, nous allons CONSTRUIRE le corps C des nombres complexes, c’est-à-dire
justifier qu’un tel ensemble C existe sans contradiction avec toutes les propriétés que nous voulons lui donner. Il ne suffit pas
de décréter qu’un monde existe avec telle et telle propriétés pour qu’il existe réellement, encore faut-il que l’assemblage de
propriétés ainsi décrétées ne soit pas contradictoire.
2
• Notre point
de départ, c’est l’ensemble R , identifié géométriquement à un plan muni d’un repère orthonormal direct
−
→ −→
O, ı , . Tout vecteur et tout point du plan sont ainsi identifiés à leurs coordonnées dans ce repère. Par exemple,
le vecteur 2−
→ı − 3−
→ est identifié au couple (2, 3).
• On définit alors sur R2 deux opérations ⊕ et ⊗ en posant, pour tous (x, y), (x ′ , y ′ ) ∈ R2 :
(x, y) ⊕ (x ′ , y ′ ) = (x + x ′ , y + y ′ ) et (x, y) ⊗ (x ′ , y ′ ) = (x x ′ − y y ′ , x y ′ + y x ′ ).
Par définition, l’ensemble R2 muni de ces deux opérations est noté C et ses éléments sont appelés nombres complexes.
• Remarquons alors que pour tous x, x ′ ∈ R : (x, 0) ⊕ (x ′ , 0) = (x + x ′ , 0) et (x, 0) ⊗ (x ′ , 0) = (x x ′ , 0). Ces
égalités montrent que l’addition ⊕ et le produit ⊗ agissent sur les couples de la forme (x, 0) comme l’addition + et
le produit × sur les réels. Nous identifierons pour cette raison, pour tout x ∈ R, le couple (x, 0) et le réel x —- cela
veut dire que nous noterons désormais x le couple (x, 0). Cette identification nous permet de considérer R comme
une partie de C, géométriquement comme l’axe des abscisses du plan R2 .
D’après cette identification :
x ⊕ x ′ = (x, 0) ⊕ (x ′ , 0) = (x + x ′ , 0) = x + x ′ et x ⊗ x ′ = (x, 0) ⊗ (x ′ , 0) = (x x ′ , 0) = x × x ′
pour tout x, x ′ ∈ R. Ces égalités montrent que les opérations ⊕ et ⊗ généralisent à C les opérations usuelles + et ×
que nous connaissions sur R. Nous noterons par conséquent désormais sans risque d’ambiguïté + l’opération ⊕ et ×
l’opération ⊗, et appellerons ces opérations respectivement addition et multiplication sur C.
Il découle de cette définition que deux nombres complexes sont égaux si et seulement si leurs
parties réelle et imaginaire sont égales.
Les réels sont exactement les nombres complexes de partie imaginaire nulle. Enfin, un nombre Re(z)
complexe de partie réelle nulle est appelé un imaginaire pur.
Nous avons choisi plus haut de noter simplement 1 le couple (1, 0). Nous décidons à présent de noter i l’élément (0, 1).
Pourquoi ce choix ? Parce qu’alors : i2 = (0, 1) × (0, 1) = (−1, 0) = −1. Progressivement, nous sommes bien en train de
construire avec rigueur les nombres complexes « que nous connaissons ».
Théorème (Forme algébrique) Tout nombre complexe z peut être écrit sous la forme z = x + i y avec x, y ∈ R, dite
forme algébrique. Les réels x et y y sont uniques car en fait x = Re(z) et y = Im(z).
Démonstration Pour tous x, y ∈ R : x + i y = (x, 0) + (0, 1) × ( y, 0) = (x, 0) + (0, y) = (x, y). Un
nombre complexe n’étant par définition qu’un couple (x, y) de réels, l’existence d’une forme algébrique est
ainsi prouvée, ainsi que les égalités x = Re(z) et y = Im(z).
1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
En pratique L’unicité de la forme algébrique d’un nombre complexe est utilisée fréquemment pour faire des
identifications. Elle permet, quand on a une égalité du type a + ib = a′ + ib′ , d’écrire que a = a′ et que b = b′ . En résumé :
Définition (Affixe et image) Dans la mesure où C = R2 est identifié à un plan muni d’un repère orthonormal direct, les
notions de point, vecteur, coordonnées et nombre complexe sont équivalentes, on peut écrire qu’un point est ÉGAL à un
nombre complexe, qu’un vecteur est ÉGAL à ses coordonnées, etc. Chaque notion n’est qu’un point de vue sur un même
objet, une interprétation.
Si M est un point (resp. si −→
u est un vecteur) de coordonnées (x, y), le nombre complexe x + i y est appelé l’affixe de M
−
→
(resp. de u ). En outre, si z est un nombre complexe de forme algébrique z = x + i y, le point de coordonnées (x, y) est
appelé l’image de z.
z + z′
Exemple Pour tous z, z ′ ∈ C, le milieu du segment joignant z et z ′ a pour affixe .
2
Notre construction de C est à présent presque achevée. Il ne nous reste plus qu’à démontrer les propriétés usuelles des
opérations + et × SUR C. Soient donc z = x + i y, z ′ = x ′ + i y ′ , z ′′ = x ′′ + i y ′′ ∈ C.
Commutativité de + sur R
• Commutativité de + : z + z ′ = (x, y) + (x ′ , y ′ ) = (x + x ′ , y + y ′ ) = (x ′ + x, y ′ + y) = (x ′ , y ′ ) + (x, y) = z ′ + z.
Commutativité de + et × sur R
• Commutativité de × : zz ′ = (x, y)×(x ′ , y ′ ) = (x x ′ − y y ′ , x y ′ + y x ′ ) = (x ′ x − y ′ y, x ′ y+ y ′ x) = (x ′ , y ′ )×(x, y) = z ′ z.
• Associativité de + : L’ordre des parenthèses n’a pas d’importance quand on effectue des additions.
(z + z ′ ) + z ′′ = (x, y) + (x ′ , y ′ ) + (x ′′ , y ′′ ) = (x + x ′ , y + y ′ ) + (x ′′ , y ′′ ) = (x + x ′ ) + x ′′ , ( y + y ′ ) + y ′′
= x + (x ′ + x ′′ ) , y + ( y ′ + y ′′ ) = (x, y) + (x ′ + x ′′ , y ′ + y ′′ ) = (x, y) + (x ′ , y ′ ) + (x ′′ , y ′′ ) = z + (z ′ + z ′′ ).
Associativité de + sur R
• Associativité de × : L’ordre des parenthèses n’a pas d’importance quand on effectue des multiplications.
(zz ′ )z ′′ = (x, y) × (x ′ , y ′ ) × (x ′′ , y ′′ ) = (x x ′ − y y ′ , x y ′ + y x ′ ) × (x ′′ , y ′′ )
Distributivité de × sur + sur R = (x x ′ − y y ′ )x ′′ − (x y ′ + y x ′ ) y ′′ , (x x ′ − y y ′ ) y ′′ + (x y ′ + y x ′ )x ′′
et associativité de × sur R
= x(x ′ x ′′ − y ′ y ′′ ) − y(x ′ y ′′ + y ′ x ′′ ) , x(x ′ y ′′ + y ′ x ′′ ) + y(x ′ x ′′ − y ′ y ′′ )
= (x, y) × (x ′ x ′′ − y ′ y ′′ , x ′ y ′′ + y ′ x ′′ ) = (x, y) × (x ′ , y ′ ) × (x ′′ , y ′′ ) = z(z ′ z ′′ ).
• Distributivité de × sur + : z(z ′ + z ′′ ) = (x, y) × (x ′ , y ′ ) + (x ′′ , y ′′ ) = (x, y) × (x ′ + x ′′ , y ′ + y ′′ )
= x(x ′ + x ′′ ) − y( y ′ + y ′′ ) , x( y ′ + y ′′ ) + y(x ′ + x ′′ ) = (x x ′ − y y ′ ) + (x x ′′ − y y ′′ ) , (x y ′ + y x ′ ) + (x y ′′ + y x ′′ )
= (x x ′ − y y ′ , x y ′ + y x ′ ) + (x x ′′ − y y ′′ , x y ′′ + y x ′′ ) = (x, y) × (x ′ , y ′ ) + (x, y) × (x ′′ , y ′′ ) = (zz ′ ) + (zz ′′ ).
2
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
1 x − iy
• Inverses pour × : Si z 6= 0, on pose
= 2 , l’inverse de z —- comme z 6= 0, x 2 + y 2 6= 0. Alors :
z x + y2
1 x −y x2 y2 xy xy 1
z× = (x, y)× 2 , = + , − 2 + = (1, 0) = 1 et de même ×z = 1.
z x + y2 x2 + y2 x2 + y2 x2 + y2 x + y2 x2 + y2 z
En quel sens pertinent un point d’un plan serait-il plus petit ou plus grand qu’un autre ?
|z |
• On appelle conjugué de z le nombre complexe : z = Re(z) − i Im(z).
Re(z)
p
• On appelle module de z le réel positif ou nul : |z| = Re(z)2 + Im(z)2 . −Im(z) b
Explication
p
• Module et valeur absolue coïncident sur R car pour tout x ∈ R : |x| = x 2.
R R
• De par sa définition, le module |z| s’interprète comme norme du vecteur d’affixe z. De b b
z+z z−z
Re(z) = , Im(z) = , z = z, z + z′ = z + z′ et zz ′ = z × z ′ .
2 2i
z
comme vecteurs, colinéaires de même sens.)
1 x − iy
En pratique L’inverse de z = x + i y 6= 0 se calcule grâce à la formule « zz = |z|2 » : = 2 .
z x + y2
3
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Démonstration
2
• Inégalité triangulaire : |z + z ′ | ¶ |z| + |z ′ | ⇐⇒ |z + z ′ |2 ¶ |z| + |z ′ |
′
2 ′
⇐⇒ (z + z ′ )(z + z ) ¶ |z| + |z ′ | ⇐⇒ |z|2 + zz + z ′ z + |z ′ |2 ¶ |z|2 + 2|z|.|z ′ | + |z ′ |2
zz ′ + zz ′ ′
′
′
⇐⇒ ¶ |z|.|z ′ | ⇐⇒ Re zz ¶ |z|.|z ′ | ⇐⇒ Re zz ¶ |zz |.
2
Enfin, l’inégalité obtenue étant vraie, celle de départ l’est aussi !
• Cas d’égalité : L’inégalité triangulaire
est une égalité si et seulement si l’inégalité obtenue finalement
′ ′ ′
ci-dessus en est une : Re zz = |zz |, i.e. si et seulement si zz ∈ R+ car les réels positifs sont les
seuls nombres complexes dont la partie réelle est égale au module.
— Si z ′ = 0, z et z ′ sont naturellement colinéaires de mêmes sens.
— Si z ′ 6= 0, dire que zz ′ ∈ R+ revient à dire, après division par |z ′ |2 qui est strictement positif,
′
z z
que z × ′ 2 = ′ ∈ R+ , i.e. que z et z ′ sont colinéaires de même sens.
|z | z
• Généralisation : D’après l’inégalité triangulaire : |z| = (z + z ′ ) + (−z ′ ) ¶ |z + z ′ | + | − z ′ |, donc
|z| − |z ′ | ¶ |z + z ′ |, et de même : |z ′ | − |z| ¶ |z + z ′ |. Du coup, comme voulu : |z| − |z ′ | ¶ |z + z ′ |.
L’inégalité sur |z − z ′ | s’obtient à partir de celle sur |z + z ′ | par simple substitution de −z ′ à z ′ .
Théorème (Racines carrées d’un nombre complexe) Pour tout z ∈ C∗ , l’équation ω2 = z d’inconnue ω ∈ C possède
exactement DEUX solutions opposées appelées les racines carrées de z.
p
x Notation autorisée si x ∈ R+ .
$ ATTENTION ! $ p
z La plus interdite des notations interdites si z ∈ C \ R+ !
Pourquoi cet interdit ? Parce que nous ne savons pas choisir, tout nombre complexe non nul a DEUX racines carrées distinctes
qui se valent l’une l’autre. Il n’y a que dans le cas des réels positifs qu’on sait choisir car les racines carrées d’un réel positif
p
x sont toutes les deux réelles, l’une positive, l’autre négative, et on choisit de noter x la première.
Démonstration Dans l’énoncé, z est choisi non nul car l’équation ω2 = 0 d’inconnue ω ∈ C ne possède
évidemment qu’une solution, à savoir 0.
Écrivons z sous forme algébrique z = x + i y et donnons-nous ω = a + ib ∈ C sous forme algébrique. L’idée
forte de la preuve est cachée dans l’équivalence : ω2 = z ⇐⇒ ω2 = z et |ω|2 = |z| où l’on a
ajouté simplement l’équation des modules —- équivalence idiote mais qui s’avère féconde.
§
a 2 − b2 = x p
ω2 = z ⇐⇒ ω2 = z et |ω|2 = |z| ⇐⇒ et a 2 + b2 = x2 + y2
2a b = y
p p
2
x + x2 + y2 2
−x + x2 + y2
⇐⇒ a = et b = et 2a b = y (demi-somme et demi-différence).
2 2
4
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Nous sommes à présent capables de résoudre TOUTES les équations du second degré À COEFFICIENTS COMPLEXES.
Théorème (Équations du second degré à coefficients complexes) Soient a, b, c ∈ C avec a 6= 0. Les solutions de
2 −b + δ −b − δ
l’équation az + bz + c = 0 d’inconnue z ∈ C sont et où δ est l’une quelconque des deux racines
2a 2a
b c
carrées du discriminant b2 − 4ac. La somme de ces solutions vaut − et leur produit .
a a
2 b c 2 b 2 b2 − 4ac
Démonstration Pour tout z ∈ C : az + bz + c = a z + z + =a z+ −
a a 2a 4a2
2
b 2 δ b δ b δ −b − δ −b + δ
=a z+ − =a z+ + . z+ − =a z− z− .
2a 2a 2a 2a 2a 2a 2a 2a
Pour finir, on sait qu’un produit de nombres complexes est nul si et seulement si l’un de ses facteurs l’est.
§
x+y=a
Théorème (Systèmes somme-produit) Soient a, b ∈ C. Les solutions du système somme-produit d’in-
xy = b
connues x, y ∈ C sont les deux racines du polynôme X 2 − aX + b —- éventuellement égales.
Définition (Dérivation des fonctions complexes) Soient I un intervalle, f : I −→ C une fonction et a ∈ I . On dit que
f est dérivable en a si les fonctions Re( f ) et Im( f ) le sont. On appelle dans ce cas nombre dérivé de f en a le nombre
complexe f ′ (a) = Re( f )′ (a) + i Im( f )′ (a).
L’ensemble des fonctions complexes dérivables sur I tout entier, i.e. dérivables en tout point de I , est noté D(I , C). Si
f ∈ D(I , C), la fonction x 7−→ f ′ (x) définie sur I est appelée la dérivée de f .
5
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Explication
• En résumé, dériver une fonction
complexe revient à dériver ses parties réelle et imaginaire, qui sont quant à elles des
fonctions réelles : Re f ′ = Re( f )′ et Im f ′ = Im( f )′ .
• On peut montrer que les formules de dérivation d’une somme, d’un produit et d’un quotient de fonctions complexes
sont les mêmes que pour les fonctions réelles, de même que la formule de dérivation d’une composée de fonction de
R dans R suivie d’une fonction de R dans C.
Exemple
• La fonction x 7−→ x 2 + i sin x est dérivable sur R car les fonctions x 7−→ x 2 et x 7−→ sin x le sont, et sa dérivée est
x 7−→ 2x + i cos x.
1 1
• La fonction est dérivable sur R comme quotient et sa dérivée est x 7−→ − .
x +i (x + i)2
Pour les fonctions complexes, pas question de parler de monotonie ou de signe de la dérivée puisqu’il n’y a pas d’inégalités
dans C, mais le théorème fondamental suivant est en revanche conservé :
Théorème (Caractérisation des fonctions dérivables constantes) Soient I un INTERVALLE et f ∈ D(I , C). Alors f est
constante sur I si et seulement si f ′ est nulle sur I .
¦ ©
Définition (Ensemble U des nombres complexes de module 1) On note U l’ensemble z ∈ C/ |z| = 1 , géométri-
quement le cercle trigonométrique de centre 0 et de rayon 1.
2 b b
p2
sens ! Quel rapport avec l’exponentielle classique alors ? Le choix de b iπ 3+i
la notation eiθ est justifié par le fait que, comme on va le voir, l’« ex- e6 =
2
ponentielle iθ » se comporte COMME une exponentielle classique en b b
transformant les sommes en produits. En réalité, une notion unique eiπ = e−iπ = −1 ei0 = e2iπ = 1
d’exponentielle se cache derrière l’exponentielle réelle et l’exponen-
tielle « iθ », mais ce n’est pas encore de votre âge ! b
b
iπ
e− 2 = −i
i
Théorème (Paramétrisation de U par l’« exponentielle iθ »)
¦ © θ b eiθ
iθ iθ
• Pour tout z ∈ C : z ∈ U ⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ z = e . En résumé : U= e .
θ ∈R
1
′
• Pour tous θ , θ ′ ∈ R : eiθ = eiθ ⇐⇒ θ ≡ θ ′ [2π] .
U
6
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Démonstration Autre manière de dire que tout point du cercle trigonométrique a des coordonnées de la
forme (cos θ , sin θ ), donc un affixe de la forme eiθ — avec unicité du θ modulo 2π.
Explication La relation « ei(x+ y) = eix ei y » RÉSUME deux formules que vous connaissez bien. Elle s’écrit aussi :
cos(x + y) + i sin(x + y) = (cos x + i sin x)(cos y + i sin y), et donc par identification des parties réelle et imaginaire, est
équivalente aux relations : cos(x + y) = cos x cos y − sin x sin y et sin(x + y) = sin x cos y + cos x sin y que nous
savons être vraies.
Démonstration
z+z z−z
(ii) Tout simplement, pour tout z ∈ C : Re(z) = et Im(z) = .
2 2i
n
(iv) Par récurrence à partir de (iii) : eiθ = einθ . Ce n’est que ça, la formule de Moivre.
Z 2π
π
Exemple sin2 x cos4 x dx = .
0
8
2 4
Euler eix − e−ix eix + e−ix
En effet Pour tout x ∈ R : sin2 x cos4 x =
2i 2
7
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
En pratique (Dé-linéarisation) On a moins souvent l’occasion de le faire, mais on peut aussi « dé-linéariser » les
expressions trigonométriques, i.e. effectuer la transformation inverse de la linéarisation. Deux outils principaux, la formule
de Moivre et la formule du binôme.
Exemple Pour tout x ∈ R : sin(6x) = 2 3 − 16 cos2 x + 16 cos4 x cos x sin x.
En effet Pour tout x ∈ R : sin(6x) = Im e6ix = Im (cos x + i sin x)6
Binôme
= Im cos6 x + 6i cos5 x sin x − 15 cos4 x sin2 x − 20i cos3 x sin3 x + 15 cos2 x sin4 x + 6i cos x sin5 x − sin6 x
= 6 cos5 x sin x − 20 cos3 x sin3 x + 6 cos x sin5 x.
Exemple Les formes trigonométriques des réels et des imaginaires purs constituent le minimum à maîtriser.
• Cas des réels : Pour tout x ∈ R∗ : x = xei0 si x > 0 et x = (−x)eiπ si x < 0.
iπ iπ
• Cas des imaginaires purs : Pour tout y ∈ R∗ : i y = ye 2 si y > 0 et i y = (− y)e− 2 si y < 0.
zz ′ = |z| ei arg(z) |z ′ | ei arg(z ) = |zz ′ | ei(arg(z)+arg(z )) , donc : arg zz ′ ≡ arg(z) + arg(z ′ ) [2π].
′ ′
Démonstration
Ensuite : z = |z| ei arg(z) = |z| e−i arg(z) = z e−i arg(z) , donc : arg z ≡ − arg(z) [2π].
1 1 1
Enfin : = = e−iθ .
z |z| eiθ z
p − iπ iπ iπ iπ
1−i π 1−i 2e 4 e− 4 + 3 e 12
Exemple Le nombre complexe p admet pour argument car : p = = p = p .
1−i 3 12 1−i 3 − iπ 2 2
p p p p 2 e 3
p
1−i (1 − i) 1 + i 3 3+1 3−1 π 3+1 π 3−1
Comme : p = = +i , alors : cos = p et sin = p .
1−i 3 4 4 4 12 2 2 12 2 2
8
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Théorème (Lien entre la forme algébrique et les formes trigonométriques) Soit z ∈ C NON NUL de forme algébrique
z = x + i y et de forme trigonométrique z = r eiθ .
(i) Expression de la forme algébrique en fonction d’une forme trigonométrique :
x = r cos θ et y = r sin θ .
Explication On aurait pu appeler ce théorème « Lien entre coordonnées cartésiennes et coordonnées polaires ».
Démonstration
(i) Simple identification des parties réelle et imaginaire : x + i y = reiθ = r cos θ + ir sin θ .
i h
π π sin θ r sin θ y
(ii) Si x > 0, θ ∈ − , + 2kπ pour un certain k ∈ Z, or tan(θ − 2kπ) = tan θ = = = ,
2 2 i cos θ r cos θ x
π πh y y
donc comme θ − 2kπ ∈ − , : θ − 2kπ = Arctan , et enfin θ ≡ Arctan [2π].
2 2 x x
π 3π y
Si x < 0, θ ∈ , + 2kπ pour un certain k ∈ Z, or tan(θ − π − 2kπ) = tan θ = , donc comme
i 2 2 h x
π π y y
θ − π − 2kπ ∈ − , : θ − π − 2kπ = Arctan , et enfin θ ≡ π + Arctan [2π].
2 2 x x
En pratique Avec les notations du théorème, nous avons obtenu un argument de z sous forme d’arctangente, mais
nous aurions pu, par un procédé analogue, obtenir un arcsinus ou un arccosinus. La figure suivante résume les possibilités
qui s’offrent à nous. Le résultat n’est pas à connaître, mais la démarche pour y parvenir, si. Il faut bien avoir en tête que :
Arcsin est la réciproque de sin , Arccos la réciproque de cos et Arctan la réciproque de tan .
−π π
2,2 [0,π] −π π
2,2
y x h i h i y x
θ ≡ π − Arcsin ≡ Arccos [2π] π π θ ≡ Arcsin ≡ Arccos [2π]
r r θ∈ ,π θ ∈ 0, r r
2 2
h i h i
π π
y x θ ∈ −π, − θ ∈ − ,0 y x
θ ≡ π − Arcsin ≡ −Arccos [2π] 2 2 θ ≡ Arcsin ≡ −Arccos [2π]
r r r r
5 3
Exemple 3 − 5i a pour argument −Arcsin p ou −Arccos p .
34 34
h i
π
En effet Comme 3 ¾ 0 et −5 ¶ 0, nous pouvons choisir un argument θ de 3 − 5i dans − , 0 .
2
h i
π π 5 5 5
• Arcsinus : Comme θ ∈ − , , l’égalité sin θ = − p donne : θ = Arcsin − p = −Arcsin p .
2 2 34 34 34
3 3
• Arccosinus : Comme −θ ∈ [0, π], l’égalité cos(−θ ) = cos θ = p donne : θ = −Arccos p .
34 34
9
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
• Le programme vous épargne l’apprentissage par cœur de quatre nouvelles formules classiques de trigonométrie. Pour
tous x, y ∈ R :
x+y x−y x+y x−y
sin x + sin y = 2 sin cos et sin x − sin y = 2 cos sin ,
2 2 2 2
x+y x−y x+y x−y
cos x + cos y = 2 cos cos et cos x − cos y = −2 sin sin .
2 2 2 2
On s’attend en revanche à ce que vous sachiez qu’elles existent et sachiez les retrouver rapidement. Par exemple :
Angle
ix iy
i(x+ y) x−y x+y x−y
sin x + sin y = Im e + e = Im 2 e 2 cos = 2 sin cos .
moitié 2 2 2
sin (n + 1)x cos(nx)
X
n si x ∈
/ πZ
Exemple Pour tous n ∈ N et x ∈ R : cos(2k x) = sin x
k=0
n+1 si x ∈ πZ.
En effet Vous devez à tout prix savoir refaire cette démonstration, l’exercice est très classique.
Xn
Si x ∈ πZ, alors cos(2k x) = 1 pour tout k ∈ ¹0, nº, donc cos(2k x) = n + 1. Supposons désormais que
k=0
/ πZ, de sorte que e2ix 6= 1.
x∈
i(n+1)x
i(n+1)x −i(n+1)x
X
n X
n X
n
e 6=1 e 2ix − 1 Angle e
2i(n+1)x e − e
cos(2k x) = Re e2ikx = Re e2ikx = Re 2ix − 1
= Re
k=0 k=0 k=0
e moitié eix eix − e−ix
Euler
sin (n + 1)x sin (n + 1)x sin (n + 1)x
= Re einx = Re einx = cos(nx).
sin x sin x sin x
Nous disposons à ce stade de deux exponentielles, l’exponentielle sur R et l’« exponentielle iθ ». Plus généralement :
Définition (Exponentielle complexe) Pour tout z ∈ C, on appelle exponentielle (de) z le nombre complexe :
ez = eRe(z) ei Im(z) . En d’autres termes : ez = eRe(z) et arg ez ≡ Im(z) [2π].
iπ iπ 1 i e2 i e2
Exemple e2+ 4 = e2 e 4 = e2 p + p =p +p .
2 2 2 2
Démonstration
′ ′
(i) Identification de formes trigonométriques : ez = ez ⇐⇒ eRe(z) = eRe(z ) et Im(z) ≡ Im(z ′ ) [2π]
10
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
ln 5 1
Exemple L’équation ez = 2 + i d’inconnue z ∈ C a pour solutions les nombres + i Arctan + 2ikπ, k décrivant Z.
2 2
En effet Pour tout z = x + i y ∈ C sous forme algébrique :
p
ez = 2 + i ⇐⇒ e x = |2 + i| = 5 et y est un argument de 2 + i
ln 5 1 ln 5 1
⇐⇒ x= et y ≡ Arctan [2π] ⇐⇒ ∃ k ∈ Z/ z= + i Arctan + 2ikπ.
2 2 2 2
Démonstration Pour commencer : eϕ = eRe(ϕ)+i Im(ϕ) = eRe(ϕ) ei Im(ϕ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) + i sin Im(ϕ) ,
donc : Re(eϕ ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) et Im(eϕ ) = eRe(ϕ) sin Im(ϕ).
• Par hypothèse ϕ est dérivable sur I , i.e. Re(ϕ) et Im(ϕ) le sont. Par composition avec les fonctions exp,
sin et cos qui sont dérivables sur tout R, eRe(ϕ) , cos Re(ϕ) et sin Im(ϕ) sont dérivables sur I et :
′ ′ ′
eRe(ϕ) = Re(ϕ)′ eRe(ϕ) , cos Im(ϕ) = −Im(ϕ)′ sin Im(ϕ) et sin Im(ϕ) = Im(ϕ)′ cos Im(ϕ).
• Du coup, par produit, Re(eϕ ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) et Im(eϕ ) = eRe(ϕ) sin Im(ϕ) sont dérivables sur I et :
′ ′ ′
Re(eϕ )′ = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) = eRe(ϕ) × cos Im(ϕ) + eRe(ϕ) × cos Im(ϕ)
= Re(ϕ)′ cos Im(ϕ) − Im(ϕ)′ sin Im(ϕ) eRe(ϕ)
et de même : Im(eϕ )′ = Re(ϕ)′ sin Im(ϕ) + Im(ϕ)′ cos Im(ϕ) eRe(ϕ) .
• Nous avons bien montré que eϕ est dérivable sur I puisque ses parties réelle et imaginaire le sont. Enfin :
′
ϕ ′ eϕ = Re(ϕ)′ +i Im(ϕ)′ ×eRe(ϕ) cos Im(ϕ)+i sin Im(ϕ) = Re(eϕ )′ +i Im(eϕ )′ = eϕ .
Pour tout n ∈ N∗ , rappelons que la fonction racine nème est la réciproque de la fonction puissance nème sur R+ .
p
Pour tous x, y ∈ R+ : y= n
x ⇐⇒ x = y n.
p
n
x Notation autorisée si x ∈ R+ .
$ ATTENTION ! $ p
n
z La plus interdite des notations interdites si z ∈ C \ R+ !
Pourquoi cet interdit ? Parce que nous allons voir dans un instant que tout nombre complexe non nul a n racines nèmes
p
distinctes qui se valent les unes les autres. Laquelle noterions-nous n z ?
11
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Démonstration Passons sur l’évidence du cas 0. Pour le reste, nous allons traiter d’abord le cas des racines
de l’unité et ensuite nous généraliserons.
• Racines nèmes de l’unité : Soit ω ∈ C. Posons ρ = |ω| et notons ϕ l’unique argument de ω dans
l’intervalle [0, 2π[. Par identification de formes trigonométriques :
ωn = 1 ⇐⇒ ρ n einϕ = 1 ei0 ⇐⇒ ρ n = 1 et nϕ ≡ 0 [2π]
ρ∈R+ 2kπ
⇐⇒ ρ = 1 et ∃ k ∈ Z/ nϕ = 2kπ ⇐⇒ ρ = 1 et ∃ k ∈ Z/ ϕ =
n
ϕ∈[0,2π[ 2kπ 2ikπ
⇐⇒ ρ = 1 et ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ ϕ = ⇐⇒ ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ ω=e n .
n
Ceci nous fait bien un total de n racines nèmes de l’unité, n car les exponentielles obtenues sont distinctes.
p iθ
• Cas général : Soit z = reiθ ∈ C NON NUL sous forme trigonométrique. On pose ζ = n r e n . Il est
immédiat que ζn = z et ζ est non nul puisque z ne l’est pas. Nous disposons ainsi déjà d’une racine nème
de z et grâce à elle, nous allons trouver les autres. Pour tout ω ∈ C :
n
n n n
ζ6=0 ω
ω =z ⇐⇒ ω =ζ ⇐⇒ =1
ζ
ω 2ikπ p iθ 2ikπ
⇐⇒ ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ =e n ⇐⇒ ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ ω = n r e n + n .
ζ
p iπ p 3iπ p 7iπ
Les racines cubiques de 1 + i sont 2 e 12 , 2 e 4 et 2 e− 12 .
6 6 6
Exemple
p 1 i p iπ
En effet D’abord : 1 + i = 2 p + p = 2 e 4 . D’après la formule du théorème, les racines
2 p2 ¦ ©
3 p iπ 2ikπ p iπ 2ikπ
2 e 12 + 3 = 2 e 12 + 3 , k décrivant l’ensemble 0, 1, 2 .
6
cubiques de 1 + i sont alors les trois nombres
2iπ
Définition (Nombre j) On note j le nombre e racine 3ème de l’unité. Quelques relations à connaître à son sujet :
3 ,
j3 = 1, j = j2 , 1 + j + j2 = 0 et pour tout z ∈ C : z 2 + z + 1 = (z − j) z − j .
Explication Tâchons de visualiser la formule des racines nèmes sur quelques dessins.
• Pour tout n ∈ N∗ , Un est l’ensemble des sommets du polygone régulier —- i.e. à côtés de même longueur —- à n côtés,
de centre O et passant par le point d’affixe 1.
2iπ
i e 5 2iπ iπ
j b
b
b j=e 3
b b
e3
4iπ
e 5 b
−1 −1
b b b b b b
1 1 1 1
b
− 4iπ
b
e 5 b b
j2 = j
b
iπ
− 2iπ
b
− 2iπ 2 e− 3
−i e 5 j = j =e 3
U3 est l’ensemble des sommets U4 est l’ensemble U5 est l’ensemble des sommets U6 est l’ensemble des sommets
d’un triangle équilatéral. des sommets d’un carré. d’un pentagone régulier. d’un hexagone régulier.
12
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
b
z
π
p iθ 2ikπ 4
• Et la formule « n
r en+ n
», elle raconte quoi ? Pour z = reiθ , nous avons
8
2iπ
p iθ ζe 3
déjà vu plus haut que ζ = n re n est UNE racine nème de z. Pour obtenir b
π
à partir de ζ toutes les racines nèmes de z, il reste alors à le multiplier par ζ
2
¦ 2ikπ © b
12
chacun des éléments de Un = e n .
0¶k¶n−1
iπ
Sur la figure ci-contre, z = 8 et n = 3 — donc r = 8 et, par exemple,
e4 b
2π
π p p θ π iπ 2iπ
n 3
θ = . A fortiori, r = 8 = 2 et = , donc ζ = 2 e 12 . ζ e 3 3
4 n 12
ipπ
Exemple Soit n ∈ N∗ . À quelle condition sur p ∈ Z le nombre e n est-il réel ?
ipπ ipπ ipπ ipπ
En effet e n ∈R ⇐⇒ arg e n ≡ 0 [2π] ou arg e n ≡ π [2π] ⇐⇒ arg e n ≡ 0 [π]
pπ ÷π
⇐⇒ ≡ 0 [π] ⇐⇒ p ≡ 0 [n] ⇐⇒ p est un multiple de n.
n ×n
b
O iπ
e4z
u
b 2z
Symétrique de z
b
−z z b
Symétrique de z
b
z
par rapport à O par rapport à (O x)
• Voyons maintenant ce qu’il en est de transformations plus compliquées. Dans chacun des cas ci-dessous, z ′ désigne
l’image de z par la transformation considérée.
z′ θ
b
ω z ′
z ′ z
z −
′ b b b
z
z
′
−
ω ω
z−
b b
z− ω ω
ω
z
ωb
ω z −
′
b
z− b
ω
Homothétie de centre ω Rotation de centre ω
Symétrie par rapport à ω :
′ et de rapport λ (ici λ = 2) : et d’angle de mesure θ :
z − ω = −(z − ω)
z ′ − ω = λ(z − ω) z ′ − ω = eiθ (z − ω)
i.e. z ′ = 2ω − z. ′
i.e. z = ω + λ(z − ω). i.e. z ′ = ω + eiθ (z − ω).
• Il apparaît ainsi clairement que les transformations géométriques auxquelles nous sommes habitués sont de la forme
z 7−→ az + b ou z 7−→ az + b pour certains a, b ∈ C avec a 6= 0. Réciproquement, que pouvons-nous dire en général
des transformations de cette forme ? Fixons a, b ∈ C avec a 6= 0 et notons f la transformation z 7−→ az + b, ainsi qu’α
un argument de a.
— Si a = 1, f est simplement la translation de vecteur b.
— Si a 6= 1, commençons par remarquer que f possède un et un seul point fixe, l’équation f (ω) = ω
b
d’inconnue ω ∈ C admet ω = pour seule et unique solution. Intérêt de la manœuvre : réécrire
1−a
z′ f sous une forme plus sympathique. Pour tout z ∈ C, si nous posons z ′ = f (z) :
b
Ici |a| = 2. z ′ − ω = (az + b) − (aω + b) = a(z − ω) = |a| × eiα (z − ω) = eiα × |a|(z − ω).
| {z } | {z }
Rotation de centre ω Homothétie de centre ω
et d’angle de mesure α et de rapport |a|
| {z } | {z }
b b
Conclusion : f est la composée d’une homothétie et d’une rotation de mêmes centres. De plus l’ordre
dans lequel on compose ces deux transformations ne compte pas. On dit que f est la similitude directe
de centre ω, de rapport |a| et d’angle de mesure α.
f 1 + 2i π
Exemple La fonction z 7−→ 2iz + 1 est la similitude directe de centre , de rapport 2 et d’angle de mesure .
5 2
iπ
En effet Comme le coefficient de z dans la forme de f est 2i = 2e 2 6= 1, f n’est pas une translation. Son
π
rapport est alors 2 et son angle a pour mesure .
2
1 1 + 2i
Enfin le centre de f est son unique point fixe ω : f (ω) = ω ⇐⇒ ω = = .
1 − 2i 5
z−b
Théorème (Interprétation géométrique de ) Soient a, b, z ∈ C avec z 6= a et z 6= b. On note A l’image de a, B
z − a
z − b MB z−b −→ −−→
celle de b et M celle de z. Alors : = et arg ≡ M A, M B [2π].
z − a MA z−a
z−b b−z −−→ → −→ −→ −−→
Démonstration arg ≡ arg ≡ arg(b−z)−arg(a−z) ≡ − →
ı , MB − −ı , M A ≡ M A, M B [2π],
z−a a−z
z−b b−z |b − z| eiβ M B i(β−α) M B i(−M→A,−M−→B)
donc : = = = e = e .
z−a a−z |a − z| eiα MA MA
En pratique Avec les notations du théorème, on peut démontrer l’alignement de A, B et M ou l’orthogonalité des
droites (AM ) et (BM ) grâce aux équivalences suivantes :
Exemple L’ensemble des nombres z ∈ C pour lesquels le triangle de sommets z, z 2 et z 3 est rectangle en z est constitué
de la droite verticale d’équation x = −1 et des deux points 0 et 1.
z3 − z
En effet Soit z ∈ C. Afin de pouvoir travailler avec le rapport , on suppose z 6= 0 et z 6= 1. Pour ces
z2 − z
2 3
deux points, de toute façon, le triangle de sommets z, z et z est réduit à un point, donc rectangle en z — par
convention. À présent :
z3 − z z(z − 1)(z + 1)
Le triangle de sommets z, z 2 et z 3 est rectangle en z ⇐⇒ ∈ iR ⇐⇒ ∈ iR
z2 − z z(z − 1)
⇐⇒ z + 1 ∈ iR ⇐⇒ Re(z + 1) = 0 ⇐⇒ Re(z) = −1.
14