du C.H.U de Montpellier.
LA
PRISE EN CHARGE DE LA PRÉVENTION
D’ESCARRE DANS LES SERVICES DE MÉDECINE
GÉNÉRALE.
Quelle qu’en soit l’origine, la survenue d’une escarre doit être un sujet
d’interrogation pour l’équipe soignante.
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2/41
TABLE DES MATIERES
I - CHOIX DU THEME................................................................................................................................. 4
II - QUESTION DE DÉPART.....................................................................................................................5
V - PROBLEMATIQUES..........................................................................................................................34
VI - HYPOTHESES...................................................................................................................................37
CONCLUSION...........................................................................................................................................39
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................40
ANNEXES………………………………………………………………………………………………..41
3/41
I - CHOIX DU THEME.
Lors d'un stage dans un service de médecine générale, répondant à une sonnette,
j’ai fait connaissance avec un patient paraplégique qui était dans le service depuis
quelques jours. Inquiet du fait de ses antécédents d'escarres, il sollicitait régulièrement
l'équipe soignante. Dans son dossier de soins figurait la mention « paraplégique » dans le
recueil de données mais aucune évaluation écrite du risque d’escarres et le plan de soin
mis en place pour la prévention d' escarre ne me semblait pas clairement identifiable. Le
matelas anti-escarre venait d’être installé, mais c’était déjà trop tard… celui-ci avait déjà
contracté une escarre sacrée. Il ne tarda pas à être transféré dans un service spécialisé.
Les services de soins généraux accueillant des patients aux profils très divers, le
risque d’escarre n’est pas prévalant comme dans les services spécialisés qui accueillent
des patients aux profils similaires (coma, grands brûlés, paralysés …).
J'ai été surpris que la prévention d'escarre ne soit pas systématiquement mise en place
et assurée de manière cohérente pour des patients à risque lors de leur séjour. Afin
d’éclaircir mes connaissances et d’acquérir un savoir-faire optimum dans les soins et la
prévention des complications liées au décubitus, j’ai effectué mon stage optionnel d’été
de deuxième année dans un centre spécialisé accueillant des personnes para et
tétraplégiques, donc à haut risque d’escarre. J’ai retrouvé dans ce centre cette personne
une année après, toujours hospitalisée pour cette escarre sacrée. Dans le récit qu'il m’a
fait de cette année écoulée, j'ai été interpellé par la souffrance et les multiples
complications qui l’ont affecté.
Le travail écrit de fin d’étude me donne l’occasion de mobiliser les savoirs théoriques
et pratiques que j’ai pu acquérir lors de la formation au sein de l’Institut de Formation en
Soins Infirmiers pour atteindre plusieurs objectifs :
J'ai ainsi décidé d'orienter mon travail écrit de fin d’étude sur la recherche des
moyens permettant de mettre en place systématiquement une prévention d'escarre
précoce, cohérente, efficace et suivie par toute l'équipe soignante dans les services de
soins généraux. Au fur et à mesure de mon avancée dans les recherches bibliographiques
et sur le terrain dans les services, il m’est apparu évident que toute l’équipe
pluridisciplinaire soignante intervient à son niveau pour la prévention des escarres, mais
c’est l’infirmière par son rôle propre qui doit s’assurer au quotidien de sa bonne mise en
œuvre, en collaboration étroite avec les aides-soignantes.
4/41
II - QUESTION DE DÉPART.
Pour ce travail de recherche en soins infirmiers, ma question de départ sera donc :
Infirmière : « Personne qui, en fonction des diplômes qui l’y habilitent, donne
habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical ou bien en
application du rôle propre qui lui est dévolu. En outre, elle participe à différentes
actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation
ou d’encadrement. »1
L’Aide-soignante : « Personne qui, en collaboration avec l’infirmière, sous sa
responsabilité et son contrôle, dispense des soins relevant du rôle propre de l’infirmière,
dans la limite des compétences que lui confère sa formation. »2 sanctionnée par le DPAS.
1
Association des amis de l’école internationale d’enseignement infirmier supérieur (AMIEC).
Dictionnaire des soins infirmiers. 1995. p 371.
2
AMIEC. Dictionnaire des soins infirmiers. 1995. p 17.
3
EVENO, B. (Dir.) Dictionnaire Larouse illustré. Paris : Larousse-Bordas, 1998. p 232.
4
AMIEC. Dictionnaire des soins infirmiers. 1995. p 239.
5
Cf annexe n° I
5/41
III - EXPLORATION DU THEME.
1 - Définition de l’escarre.
L’escarre est une lésion cutanée d’origine ischémique qui se forme lors d’une
compression des tissus mous entre un plan dur (support) et les saillies osseuses, au niveau
des points d’appui, durant une immobilisation plus ou moins longue. La compression des
tissus entraîne une hypovascularisation (interruption du flux sanguin dans les capillaires)
et provoque une ischémie ( les tissus ne sont plus nourris, ni oxygénés ) qui aboutit à la
nécrose tissulaire ( mort des tissus ).
6/41
2 - Les facteurs favorisant l’apparition d’une escarre.
Les facteurs sont nombreux. Je n'aborde ci-dessous que les principaux facteurs. La
présence unique ou combinée de ces facteurs fait de certains patients des sujets à risque
de développer des escarres. On distingue plusieurs facteurs de risque :
Le frottement et l'étirement : Lors des manipulations par les soignants, les forces
mécaniques entraînent une abrasion de la peau et induisent des fissures ou des phlyctènes.
Les frottements se localisent plutôt au niveau des coudes, du sacrum et des talons, les
étirements plutôt au niveau du pli inter-fessier.
7/41
Altération de l’état général.
- Les troubles nutritionnels: la dénutrition et/ou la déshydratation induisent une perte
de poids et un affinement de la peau. Ils la fragilisent et altèrent la régénérescence
cellulaire. C’est le cas de patients dans l’incapacité de se nourrir et de boire seul ou qui de
fait de leurs pathologies ont un hypercatabolisme ou une perte d’eau excessive (fièvre,
transpiration, polyurie, …)
- Les infections sollicitent les défenses immunitaires et les réserves énergétiques de la
personne, entraînent un retard de cicatrisation et de régénérescence cellulaire.
- Les troubles circulatoires et / ou respiratoires favorisent une hypoxie des tissus.
8/41
3 - Localisations prédominantes de l’escarre
Sur les plans osseux recouverts par une mince couche de peau et points d’appui du
corps :
9/41
Stade III : Nécrose et perte de substance est la mortification des tissus sous-cutanés,
formant une plaque de nécrose au niveau de l’épiderme qui s’épaissit, devient
cartonné(induré), dur, atone et noir. Il y a atteinte de l’épiderme, du derme et de
l’hypoderme.
Puis c’est l’Ulcération cutanéo-graisseuse (aponévrose) après élimination de la
nécrose. Le fond de l’ulcération est suintant, la peau invaginée, les muscles et les os sont
exposés mais non nécrosés.
Hydrogel.
Intervention chirurgicale (Greffe de peau).
Stade IV : Les tissus sont gangrenés : Atteinte musculaire puis osseuse (avec
décollement et risque d’ostéite, le germe peut passer dans le sang et provoque une
bactéricémie) et articulaire. Si rien n’est fait le patient décède.
Intervention chirurgicale.
10/41
5 - Complications de l’escarre.
Pour le patient :
Douleur physique, souffrance morale et anxiété. « Ce ne sont pas forcément les plus
grandes escarres qui font le plus mal, penser à la douleur est une priorité » 6
Atteinte de l’image corporelle et esthétique : cicatrice.
Allongement du temps d’hospitalisation : perte d’espoir, lassitude, révolte.
Arrêt de travail prolongé avec des répercutions familiales et pécuniaires.
Perte de l’autonomie pour les personnes âgées, peut compromettre le retour à
domicile et orienter la personne vers une institution. Apparition d’incontinences
fécales ou urinaires, la rééducation vésicale ne pouvant se faire qu’après guérison
totale de l’escarre. Perte partielle de la sensibilité s’il y a eu atteinte des terminaisons
nerveuses.
Dénutrition et déshydratation. Par la déperdition hématique, plasmatique et ionique
entraîné par l’escarre.
Complications vasculaires. Hémorragies lors de la détersion de la nécrose. Peuvent
entraîner anémies et accidents thromboemboliques.
L’infection de la plaie avec risque de septicémie, l’escarre mettant alors beaucoup
plus de temps à cicatriser. Elle survient surtout pendant le stade de l’ulcération mais
elle peut s’étendre au-delà. La contagiosité peut faire contaminer d’autres plaies. La
septicémie peut entraîner la mort.
Pour son entourage : Anxiété, découragement, …
Pour la société : « Les escarres touchent 250 000 personnes en France et impliquent 14
000 décès par an des suites de complications et coûtent 100 000 Frs pour une seule
escarre »7 ces chiffres datent de 1992. Un audit est prévu en novembre 2002 pour étudier
la prévalence des escarres au CHU, ce qui permettra d’avoir de nouvelles données.
6
Dossier : Escarres : L'aide-soignante au cœur de la prévention. L’aide-soignante le mensuel de la
relation d'aide au patient., Avril 2000, n°15, p17.
7
MARZARS, M.Escarres : évaluation, formation, prévention, traitement et information du patient.
Revue de l'infirmière, février 2000, n°57, p 7.
11/41
LES RESSOURCES EXISTANT ACTUELLEMENT.
8
Cf. annexe n° I
9
Cf. annexe n° II
10
Cf. annexe n° III
11
Cf annexe n° IV
12
Cf. annexe n° V
13
définition de l’ANADI (l’Association Nord-Américaine de Diagnostic Infirmier).
12/41
4 - Les protocoles de soins.
La collaboration entre infirmières et aides-soignantes peut s’inscrire dans le cadre de
protocoles de soins 14. Ceux-ci sont élaborés et validés par l’équipe soignante et vont
servir de référence à tout le service.
5 - La formation du personnel.
La formation initiale des infirmières et aides-soignantes apporte un savoir théorique
et pratique sur la prévention et le traitement des plaies. Durant les cours des modules
anatomie (la peau), soins infirmiers (diagnostics infirmiers, traitement de l’escarre
constitué), cancérologie (les plaies), orthopédie (les plaies traumatiques et la
cicatrisation), gériatrie (population à risque), endocrinologie (les plaies chroniques: pied
diabétique, ulcère), réanimation (les brûlés) et dermatologie (ulcères).
14
Cf annexe n° VI et VIII (art. 4).
15
D’après le plan de formation 2002 DRH/CFPH 232p.
13/41
6 - Les Associations.
La Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisation (S.F.F.P.C) regroupe
des volontaires médicaux et paramédicaux. Elle organise et participe aux formations
continues, à des journées de formations, à des conférences et aux comités « Plaies et
Cicatrisation » dans les établissements. Elle possède un site Internet 16 et édite un
trimestriel diffusé à l’échelon national, « Le journal des plaies et cicatrisation ». Ceux-ci
ont pour but de créer un lien privilégié entre les spécialistes travaillant dans le domaine de
la plaie et de la cicatrisation et les autres professionnels.
Les comités « Plaies et Cicatrisation » (ou comité escarre) organisent des réunions
pluridisciplinaires à propos des plaies à retard de cicatrisation (escarres, ulcères et pied
diabétique) dans le but de tester des nouveaux produits, élaborer des protocoles 17 et
participer à la formation du personnel dans les établissements. De création spontanée et
informelle, il n’a qu'un rôle de consultation et diffuse les recommandations des bonnes
pratiques par le biais de documents diffusés dans les services.
16
ww.sffpc.org
17
Cf annexe n° VI
18
perse.escarre@wanadoo.fr
19
définition édité sur www.sffpc.org
20
La Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisation (S.F.F.P.C)
21
Prévention Education Recherche Soins d’Escarres (P.E.R.S.E)
22
Agence Nationale d’Accréditation et dévaluation en Santé (A.N.A.E.S).
14/41
RECOMMANDATIONS ACTUELLES DE LA PRÉVENTION
L’installation du patient dans le lit consiste à éviter les compressions. Elle s’effectue à
l’aide de divers coussins dans le but de mettre en décharge les points d’appuis. Il faut
prendre le temps d’observer, être logique : éviter les genoux l’un contre l’autre ou posés
sur les barrières, de bras coincé sous le poids du corps. Le matériel d’aide à la prévention
répartit le mieux possible la pression sur toute la surface du corps et réduit au minimum la
pression au niveau des zones d’appui. La matière doit réduire au minimum la macération
(coton) en permettant la circulation de l’air. Il doit être adapté à la physionomie du
patient (poids, taille, …), confortable, facile d’utilisation (mise en place, stockage, poids),
permettre l’entretien (nettoyage et désinfection) et avoir un coût modéré.
Il existe :
- Des matelas et sur-matelas anti-escarres en mousse type (cliniplot*), à eau ou à air
(gonflement alterné statique et dynamique).
23
Cf Annexe VII
15/41
- Des coussins à talons (laissant ceux-ci en décharge avec un angle de 90° de la cheville
pour éviter l’équinisme), percés pour la tête ou le sacrum et des peaux de chamois.
- Des lits médicalisés : à appui intermittent (aide au retournement ou à la mobilisation),
à appui permanent (réduisent l’intensité de la pression) ou fluidisés (bille de silicone,
poudre de silice, type clinitron*).
Lutter contre l’incontinence urinaire et fécale. La prise en charge doit tenir compte
de l’origine de l’incontinence et de son aspect réversible ou non. On peut proposer le
bassin ou la mise sur les toilettes à une fréquence régulière, l’utilisation de protection ou
16/41
de couches absorbantes et le sondage urinaire (sur prescription médicale). Dans tous les
cas, il faut éviter le contact prolongé avec les objets traumatisants (Bassin, sondes).
Les films protecteurs préventifs. Ce sont des pansements adhésifs qui protègent
contre les frictions et le frottement au niveau des coudes, du sacrum et des talons, il est
recommandé de les garder en place tant qu’ils tiennent.
La prise en charge de la nutrition et de l’hydratation consiste à la prévention, au
dépistage et à la correction de déficits nutritionnels et hydriques. Les compléments
alimentaires peuvent être employés sur prescription médicale après bilan nutritionnel de la
diététicienne. Les soignants effectuent la surveillance des apports alimentaires et
hydriques, des bilans nutritionnels répétés. Quand le patient est infecté ou déjà escarrifié,
l’alimentation doit compenser les pertes dues au catabolisme accru en apportant un
supplément en protéines et d’hydratation nécessaire à la cicatrisation.
L’information orale et écrite du malade et/ou de son entourage. Les soignants doivent
encourager les patients à participer aux soins et donner la possibilité à son entourage de
s’y impliquer. Ils doivent adapter l’information en fonction du degré de conscience, de
compréhension, des capacités physiques et de la volonté de participation du patient selon
un programme éducatif planifié et évalué (cela peut demander une formation spécifique
du personnel, une infirmière référente) : Il consiste de manière générale à :
- Connaître les conditions qui favorisent l’apparition d’une escarre.
- Surveiller les points d’appuis.
- Apprendre à se tourner seul, à se mobiliser.
- Nutrition, Boisson.
- Être informé du plan de soin.
17/41
Décret N° 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice
de la profession d’infirmier24.
Art 3 : « Relèvent du rôle propre de l'infirmier les soins liés aux fonctions d'entretien et
de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou
une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes.
Dans ce cadre, l’infirmier a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les
soins qu’il juge nécessaire (…). Il identifie les besoins de la personne, pose un
diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions
appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de
l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative (…). »
Art 4 : « (…) l’infirmier peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration
d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture ou d’aides médico-psychologiques qu’il
encadre et dans la limite de la qualification reconnue à ces derniers du fait de leur
formation. Cette collaboration peut s’inscrire dans le cadre des protocoles de soins
infirmiers (…) »
Art 5 : « Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier accomplit les actes ou dispense
les soins infirmiers suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la
sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et
celle de son entourage :
- Soins et procédés visant à assurer l’hygiène de la personne et de son environnement ;
- Surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaire ;
- Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son
handicap ;
- lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de
rééducation ;
24
Cf annexe n° VIII
18/41
- Recueil des observations de toute nature susceptible de concourir à la connaissance de
l’état de santé de la personne (…) ;
- Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non médicamenteux ;
- Prévention et soins d’escarre ;
Art 14 : « Selon le secteur d’activité où il exerce, y compris dans le cadre des réseaux
de soins, et en fonction des besoins de santé identifiés, l’infirmier propose des actions,
les organise ou y participe dans les domaines suivants :
- Formation initiale et formation continue du personnel infirmier, des personnels qui
l’assistent et éventuellement d’autres personnels de santé ».
Décret N° 93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers
et infirmières.
L'infirmière a acquis une compétence par une formation sanctionnée par un D.E
(Diplôme d’Etat). Elle doit gérer (« Gérer signifie prévoir, organiser, programmer et
optimiser les rendements à moindre coût »25) l’ensemble des soins relevant de son rôle
propre, du rôle prescrit et du rôle en collaboration. Elle assure la coordination de l’équipe
pluridisciplinaire médicale et paramédicale.
L’infirmière a l’initiative et la responsabilité d’organiser les soins infirmiers en
application de son rôle propre. Elle planifie quotidiennement avec les aides-soignants les
soins qui relèvent de son rôle propre. La prévention des escarres, les soins d’hygiène et
les soins de nursing relèvent bien du rôle propre infirmier. Ils peuvent être délégués aux
aides-soignants puisqu’ils les auront appris durant leur formation initiale, elle les
encadrent, tandis que ceux-ci agissent sous sa responsabilité.
Infirmières et aides-soignantes doivent collaborer, dans le respect des domaines de
compétences de chacune pour optimiser la qualité, la cohérence et assurer la continuité
des soins de prévention d'escarres. Lorsque l’escarre est constituée, c’est-à-dire dès le
moment où apparaît une rougeur sur la peau du malade, on ne parle plus de soin
préventif, mais de soin curatif. Il n’est plus possible à l’infirmière de déléguer celui-ci à
l’aide-soignante.
Le cadre de service.
« Les cadres infirmiers ont un rôle primordial à jouer à la fois pour impulser une
dynamique de réflexion, pour entreprendre les actions nécessaires, notamment dans le
domaine de l’organisation du travail et de l’équilibre entre les différentes catégories
professionnelles composant les équipes, et pour en faire vivre le contenu au
quotidien. »28
Le médecin
Le kinésithérapeute
22/41
ANALYSE DE LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE
Consensus :
Les données des différents ouvrages convergent dans le même sens, l’escarre a été
très étudiée et donc bien définie, les nombreux facteurs de risques favorisant sa survenue
sont clairement identifiés ainsi que ses localisations dominantes. Son évolution naturelle
est très bien connue et son traitement curatif bénéficie de traitements et de pansements
performants. Les complications d’une escarre restent graves et motivent la prévention.
Les différents auteurs s’accordent sur le fait que l’identification des facteurs de
risque par une échelle est primordiale avant toute action, chaque parution va mettre en
avant telle ou telle échelle, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. La solution
proposée est de choisir un référentiel commun au niveau national et de l’adapter au
23/41
service. Ils mettent en évidence l’importance du travail en équipe pluridisciplinaire (IDE,
AS, Médecins, Diététicienne, Kinésithérapeute, …) chacun ayant un rôle à effectuer et
aussi, la nécessité que les soins de prévention des escarres se réalisent en suivant un
protocole précis adapté à chaque patient et réajusté à chaque changement de l’état de
santé du patient, que chacun devra suivre strictement. Si ce n’est pas le cas, le travail de
ceux qui l’appliquent est inutile. Et enfin, ils soulignent tous l’importance de
transmissions de qualité qui permettront une cohésion des soins entrepris par tous les
membres de l’équipe soignante et faciliteront l’évaluation de la prise en charge.
Divergences :
Comme je l’ai déjà expliqué ci-dessus l’essence même, le fond de la prévention des
escarres est commun à tous les auteurs, ce qui diverge c’est la forme a lui donné. Elle
varie par exemple pour l’évaluation du risque d’escarre sur l’importance donnée aux
différents et nombreux facteurs de risque, ce qui explique la multiplicité des échelles
d’évaluations des risques. Cela se retrouve aussi au niveau de l'étude de l’évolution
naturelle de l’escarre seul change le découpage des stades d’avancée selon les échelles de
suivi de l’état cutané.
Complémentarités :
Toutes les parutions reconnaissent que le modèle qu’elles proposent n’est pas parfait,
ni complètement adapté à toutes les situations rencontrées à l’hôpital, chaque patient
étant unique et évoluant singulièrement lors de son hospitalisation. Elles admettent la
nécessité de faire la synthèse des connaissances et d’élaborer un consensus sur les outils,
les méthodes et les pratiques au niveau national.
24/41
PRÉ-ENQUÊTE. ASPECT PRATIQUE.
1 - Méthodologie.
Après avoir terminé mes recherches théoriques et effectué l’analyse des
connaissances récoltées, j’ai formulé deux choix de terrains de pré-enquête auprès de
mon chef de promotion, qui a effectué une demande d’autorisation d’enquête auprès de la
direction des soins infirmiers de l’hôpital pour chacun des terrains de pré-enquête. Une
fois l’autorisation accordée, J’ai pris contact par téléphone avec le cadre supérieur de
chaque service concerné afin de l’informer de ma démarche et de me renseigner de la
disponibilité des personnes afin de prendre des rendez-vous. Trois jours avant chaque
rendez-vous j’ai rappelé le service pour confirmer la date et l’heure des rendez-vous et
de me faire reconfirmer la disponibilité des personnes concernées.
Les lieux de la pré-enquête sont deux services de médecine générale d’un CHU, qui
seront désignés comme « Service A » et « Service B » pour assurer la confidentialité. La
population concerne 2 infirmières et 2 aides-soignantes pour chaque service. J’ai donc
interviewé en tout 8 personnes durant 20 minutes environ pour chacune d’entre elles,
dans une salle calme et isolée permettant la confidentialité.
A chaque entretien :
Présentation, but de l’entretien, son déroulement et sa durée.
Consignes : interview individuelle, anonyme et confidentielle ;
Seule la fonction IDE (infirmière) ou AS (Aide-soignante) sera mentionnée ;
Prise de notes, pas d’enregistrement audio ;
Entretien + résumé global de l’entretien et validation par la personne.
Remerciements.
2 - L'outil méthodologique :
29
Cf Annexe n° X
25/41
3 - Les résultats.
Définition de l’escarre :
IDE AS
Lésion cutanée d’origine ischémique 3 1
liée à une compression des tissus mous 4 4
entre un plan dur et les saillies osseuses. 3 3
26/41
3-2 Les ressources existantes actuellement
Disponible Utilisé
Service Service IDE AS
A B
Echelle d’évaluation du risque d’escarre Non Oui 1 0
Diagnostic infirmier Oui Oui 1 0
Protocole écrit de prévention escarre. Non Oui 0 2
Une formation continue spécifique Oui Oui 1 2
Intéressé par une formation complémentaire Oui Oui 1 2
Personne ressource, référent Oui Oui 1 3
Classeur du comité « plaies et cicatrisation ». Oui Non 2 1
Documentation relative à la prévention Oui Oui 1 2
Connaît au moins une association. 2 2
Lit régulièrement des revues professionnelles Oui Oui 1 2
IDE AS
Echelle de waterlow. 1 0
Observation du patient et déduction. 4 4
Concertation IDE / AS 4 4
SERVICE A SERVICE B
Relève (transmissions orales) : IDE / AS séparément IDE/AS ensemble
Lecture des dossiers de soins: IDE / AS séparément IDE / AS séparément
Planification IDE/AS ensemble IDE/AS ensemble
Transmissions écrites (dossier de soins) : IDE / AS séparément IDE / AS séparément
Exécution des soins de prévention d’escarre. AS AS
Travail en binôme infirmière/aides-soignants. rare Quand c’est possible
Tours. A heure fixe pour tout les patients.
IDE AS
27/41
Examen de l’état cutané au moins 2x/J. 4 4
Matelas anti-escarres (Mousse, eau, air) 4 4
Coussins (gélatine, de posture). 3 4
Protections pour talons ou coudes, attelles 3 3
Changements de position toutes les 4 heures. 3 4
Mobilisations actives et passives. 1 1
Lever précoce. 3 4
Kinésithérapeute pour les mobilisations 3 2
Techniques de manutention des patients. 2 3
Massages de type effleurage. 4 4
Soins d’hygiène corporelle, changes 4 4
Change des draps plus d’une fois par jour. 1 3
Film protecteur préventif. 2 2
Surveillance poids 3 4
Fiche alimentaire / boissons. 4 4
Prescription de compléments alimentaires par 3 2
le médecin.
Allô Diététicienne pour adapter repas, 3 1
Information orale du patient et de la famille. 2 3
Documentation écrite à destination des
patients et de leur famille. Non disponible dans ces services
Transmissions : diagramme de soin. 4 4
Transmissions : ciblée A l'apparition d'une rougeur (stade I)
Les difficultés exprimées pour la prise en charge des patients à risque de développer
des escarres :
IDE AS
Ressenti d’un manque d’uniformisation des 2 3
mesures de prévention,
transmissions écrites pas complètes. 1 3
Collaboration interdisciplinaire parfois 1 0
difficile (médecin ; kiné, diététicienne)
Matériel de prévention insuffisant pour Oui : sauf matelas, il manque des coussins,
répondre à tous les besoins, des protections pour talons et des attelles.
Quantité de linge disponible insuffisante pour
permettre de changer les draps plusieurs fois Oui le WE
par jour.
Effectif insuffisant 4 4
Charge de travail de plus en plus lourde 4 4
Fatigue, usure 3 4
Paperasse administrative pesante 4 2
ANALYSE DES RÉPONSES DE LA PRÉ-ENQUÊTE.
Je vais réaliser une étude selon les trois axes de recherche que j’ai suivi durant mon
travail : Il s’agit tout d’abord d’évaluer les connaissances des infirmières et aides-
28/41
soignantes sur l’escarre, ensuite de s’informer sur les ressources mobilisées et
l’organisation des soins de prévention des escarres et pour finir d’identifier les actions
mises en œuvre dans les services et les difficultés exprimées par les soignants.
Consensus :
Lorsque j’ai demandé aux personnes interrogées ce qu’est une escarre ils en
donnent tous une définition correcte, parfois incomplète. Pour ce qui est des facteurs
favorisant l’apparition d’escarre, toutes s’accordent pour citer la pression, l’immobilité,
l’altération de l’état général (avec la dénutrition) et l’incontinence urinaire et / ou fécale
(avec la macération). La grande majorité des personnes considèrent les personnes âgées,
les personnes obèses ou cachectiques comme une population à haut risque. Si j’essaie
d’aller plus loin, quelques interlocuteurs mentionnent d’autres facteurs mais les qualifient
de moins fondamentaux. Les endroits du corps exposés qui reviennent le plus souvent
sont le dos (épine dorsale et omoplates), le sacrum et les talons. L’intérieur des cuisses
avec la macération dans les couches.
En ce qui concerne les ressources mobilisées, je constate que trois des personnes
interrogées ont suivi une formation continue spécifique à la prévention des escarres ; trois
autres seraient intéressées. Trois personnes consultent occasionnellement de la
documentation relative à la prévention, quatre font appel à une personne référente du
service en cas de problème et quatre des personnes interrogées connaissent au moins le
nom d’une association. Trois lisent régulièrement une revue professionnelle (non
spécialisée dans l’escarre et sa prévention, mais qui traite parfois du sujet). Trois
soignants sur quatre interrogés ont déjà consulté plusieurs fois les protocoles du comité
plaies et cicatrisation dans le service où il est accessible. Dans l’autre service où il n’est
pas disponible les deux aides-soignantes se réfèrent à un protocole de service. Cette
recherche de connaissance et de perfectionnement montre le réel intérêt et la motivation
des soignants pour l’optimisation de la prise en charge des escarres. La multiplicité des
recours révèle aussi que la prévention n’est pas évidente pour tout le monde et que
certains ont du mal à y voir clair.
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prévention d’escarre et les consignent ensuite dans le diagramme de soin (contenant les
mentions : Prévention d’escarre, selles, changes, toilette, changement de positions, …).
Les transmissions ciblées ne sont utilisées que dès lors qu’il y a apparition d'une
rougeur. La fiche de suivi de l’état cutané est utilisé par les infirmières pour le suivi du
traitement de l’escarre constituée. L’intérêt des diagnostics infirmiers est peu compris et il
restent de ce fait très peu utilisé.
Lorsque j’ai abordé les actions à mener dans le cadre de la prévention d’escarre,
l’efficacité de ces soignants est indéniable : tous privilégient l’installation du patient sur
un support adapté en fonction de l’état général, de la mobilité et de la corpulence en
s’aidant plus ou moins de coussins. Ils pratiquent le nursing régulièrement (massages de
type effleurage, changes réguliers). L’hygiène corporelle et la surveillance de l’état cutané
ne sont pas négligées ainsi que les changements de position et le lever précoce des
patients. Le patient et la famille sont informés oralement de l’intérêt des soins autant que
possible et ils sont sollicités pour participer à certains dans la mesure de leur volonté et de
leur capacité (surveillances de l’état cutané, mobilisations, alimentation, boissons,…)
J’ai relevé que les soignants connaissent bien leur rôle respectif.
Je tiens à préciser qu’aucune réponse n’ayant été proposée durant les entretiens ce
n’est pas dans une interview de vingt minutes que la personne peut s’exprimer
entièrement sur un sujet et elle ne peut pas avoir immédiatement toutes les réponses à
l’esprit.
Pour finir les entretiens, je leurs ai demandé quelles sont les difficultés rencontrées
dans le service qui nuisent à la prise en charge efficace de la prévention des escarres. Il en
ressort que les services de médecine générale accueillent de plus en plus de patients âgés,
qui nécessitent une prise en charge de plus en plus lourde sans pour cela que les moyens
en personnel et en matériel suivent ( le matériel d’aide à la prévention hormis les matelas
et la crème de massage manque cruellement (coussins, attelles, ...)).
L’équilibre entre effectifs et charge de travail semble difficile à obtenir. Le rôle
prescrit et les paperasses administratives prennent alors beaucoup de temps aux
infirmières qui peuvent très peu se consacrer à l’exécution de la prévention des escarres.
Celle-ci est déléguée aux aides-soignants. Ceux-ci exécutent entre autre durant leurs
journées de travail : les toilettes, les changes de draps et de protections urinaires et
fécales, le service et les aides aux repas, l’entretien de l'environnement du patient, les
transferts de chambre et de plus en plus de brancardages. La surcharge de travail finit par
fatiguer et user le personnel.
Divergences :
Au cour de mes entretiens j’ai peu rencontré d’éléments très divergents, la difficulté
de la prévention tient à ce qu’elle n’est pas palpable. On ne peut évaluer sa déficience
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qu’à travers le nombre d’escarres qui apparaissent. Je n’ai pas réussi à connaître la
fréquence des escarres apparues dans ces services.
J’ai remarqué que parmi les facteurs de risque les soignants privilégient tel ou tel
risque, chacun étant plus ou moins sensible à un critère plutôt qu’à un autre. Chacun va
donc avoir son analyse de la situation de soins et va par conséquent privilégier tel ou tel
aspect de la prévention des escarres.
De plus, je me demande si l’observation minutieuse du patient suffit réellement à
détecter tous les patients à risque et permet d’identifier tous les facteurs de risque. La
méthode fait appel aux connaissances et à l’expérience personnelle des soignants. C’est
ce qui se répercute aussi au niveau des transmissions écrites, ressenties comme
insuffisantes pour assurer la continuité des soins de manière cohérente par quatre des
personnes interrogées sur huit et un ressenti d’un manque d’uniformité des pratiques de
prévention d'escarre pour cinq personnes sur huit.
Complémentarités :
Ce n’est qu’en faisant la synthèse des réponses, que j’obtiens l’ensemble du
processus idéal de la prise en charge de la prévention d’escarre. Les infirmières amènent
un savoir théorique assez détaillé, des capacités de gestion et d’analyse des situations
rencontrées dans le service. Les aides-soignantes amènent un savoir plus pratique relatif à
la dispense des soins, elle est le pivot de la prévention. J’ai remarqué l’importance donnée
par les soignants interrogés pour la concertation entre infirmières et entre aides-
soignantes et la collaboration entre infirmières et entre aides-soignantes qui favorise
l’échange des savoirs théoriques et des savoirs-faire.
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IV - ANALYSE COMPARATIVE. RECHERCHES
BIBLIOGRAPHIQUES / PRÉ-ENQUÉTE.
Convergences.
Il apparaît que les points suivants sont communs aux préconisations diffusées par
la littérature et aux pratiques déclarées par les soignants interrogés dans les services :
Recommandations actuelles.
- Détection à l’entrée des patients étant à risque de développer une escarre au cour de
leur séjour hospitalier par la recherche de facteurs favorisant la survenue d’une escarre et
l’identification des populations à risque (Personnes âgées, obèses, cachexiques);
- Concertations entre membre de l’équipe pour définir le plan d’action, puis mise en route
de la prévention le plus précocement possible.
- Travail en collaboration avec les kinésithérapeutes, diététiciennes et médecins ;
- Planification des soins et répartition des tâches entre membres de l’équipe pour la
journée de travail ;
- Les actions mises en place relatives à l’observation de l’état cutané, l’installation, les
changements de positions, les massages de type effleurage, l’hygiène, la lutte contre
l'incontinence, la dénutrition et la déshydratation sont correctes par rapport à ce qui est
préconisé ;
- Informations orales et sollicitations pour la participation du patient et de son entourage.
Néanmoins, les personnes interrogées ressentent un manque d’uniformité des pratiques
sur l’ensemble des membres de l’équipe.
Divergences.
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Ce qui est préconisé dans la littérature et qui ne s’est pas retrouvé dans la pré-enquête :
Connaissances
- Le cisaillement, le frottement et l'étirement sont considérés comme des facteurs moins
importants que les autres. Les troubles psychiques et la perte de la sensibilité sont peu
évoqués.
- L' occiput, les coudes, les orteils et les talons (en position assise) sont les zones à risque
du corps les moins citées.
Ressources
- Echelle d’évaluation des risques pas utilisée ;
- Protocoles de soins pas toujours disponibles ou accessibles facilement ;
- Diagnostic infirmier non utilisé dans ces services ;
Recommandations actuelles
- Evaluation du risque par une échelle de mesure des facteurs de risque commune à tout
le service, à l’arrivée du patient et aussi à chaque changement de son état de santé ;
- L’utilisation concrète des diagnostics infirmiers ;
- La formalisation écrite complète du plan d’action personnalisé mis en place ;
- Des transmissions écrites complètes spécifiques à la prévention des escarres réalisées
par tous les membres de l’équipe soignante ;
- L’évaluation des soins hors émergence d’escarre ;
- Pas d’information écrite pour sensibiliser le patient et sa famille.
Législation.
- Travail en binôme infirmière / aides-soignants minoritaires ;
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V - PROBLEMATIQUES.
Après la confrontation entres les données de la théorie et celles de la pratique, il
émerge plusieurs problématiques :
Problématiques
Les problèmes énoncés dans les problématiques N°1 et N°3 sont à aménager dans le
cadre du service et nécessitent des réunions d’équipe. La problématique N°4 relève plus
d’un problème global au niveau du secteur hospitalier que de la prévention des escarres
en particulier. Je choisis donc de poursuivre mon étude sur la problématique N°2 :
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Cadre de référence
Le cadre législatif .
Art 2 : « Les soins infirmiers préventifs, (…) sont réalisés en tenant compte de
l’évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objets (…) :
1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des
personnes (…) ;
2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles
aux autres professionnels, (…) ;
3° De participer à l’évaluation du degré de dépendance des personnes » ;
Art 3 : « Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des
objectifs de soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. (…) Il est chargé
de la conception, de l’utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers. »
Le concept de communication.
Dans tous les domaines où l’infirmière exerce son activité professionnelle, elle
rencontre d’autres soignants avec lesquels elle collabore. Travailler en collaboration
nécessite des relations de confiance et de concertation. La communication est une grande
composante de la profession infirmière, celle-ci prend toutes les formes (observation,
entretiens, transmissions écrites et orales) et tous les moyens disponibles ( téléphone,
informatique, …). Elle permet l’échange d’informations nécessaires au travail d’équipe.
30
Cf annexe n°VIII
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« Document individualisé et actualisé regroupant toutes les informations concernant
une personne soignée. Elément fondamental pour la cohérence et la continuité des
soins, il est le support du processus de soins infirmiers (démarche de soins) »31
Le dossier de soins est donc un document nominatif, remis à jour régulièrement par
les différents corps de métier, dans lequel les infirmiers regroupent puis retrouvent les
informations nécessaires à la continuité des soins pour la personne. C’est un outil de
décision et de programmation d’action des soins et aussi le témoin de l’exercice, par
l’infirmière de son rôle sur prescription et de son rôle propre.
31
Extrait du guide du service infirmier, n°3, série soins infirmiers, circulaire n°152 du 30 juin 1986.
32
Proposition n°1 :
Le ciblage systématique dans les transmissions écrites à l’aide d'une macrocible
spécifique à la prévention des escarres et l’amélioration du diagramme de soins par
l’ajout de tous les items décomposant les actions du plan de soin mis en place semblerait
être un moyen efficace pour homogénéiser et coordonner la prise en charge de la
prévention d'escarres de tous les membres de l’équipe soignante dans les services de
médecine générale.
Proposition n°2 :
Une fiche « plan d’action infirmier », spécifique à la prévention des escarres
comportant l’évaluation du risque par une échelle, l’énoncé du diagnostic infirmier, les
objectifs de soins, le plan de soin mis en place et son évaluation intégrée dans le dossier
de soins, ainsi que l’ajout dans le diagramme de soins du détail de toutes les actions
effectuées, semblerait être un moyen efficace pour permettre le regroupement des
informations et permettre l’homogénéisation et la cohérence des soins de prévention
d'escarres entrepris par tous les membres de l’équipe soignante dans les services de
médecine générale.
33
AMAR, B et GUEGUEN, P.P. Concept et théorie, démarche de soins. éd Masson, 1997. 175p.
(Nouveaux cahiers de l’Infirmière, Soins infirmiers I. Tome 2) p80.
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Choix d’une hypothèse de travail.
L’hypothèse qui me semble la plus réalisable compte tenu des données actuelles est la
n°1 :
Le ciblage systématique dans les transmissions écrites à l’aide d'une
macrocible spécifique à la prévention d’escarres et l’amélioration du diagramme
de soins par l’ajout de tous les items décomposant les actions du plan de soin mis
en place sembleraient être un moyen efficace pour homogénéiser et coordonner la
prise en charge de la prévention d'escarres de tous les membres de l’équipe
soignante dans les services de médecine générale.
38/41
CONCLUSION
La prévention des escarres résulte souvent, même s'il y a concertation entre les
membres de l’équipe, d’une démarche non formalisée de la part des soignants. Les
infirmières et aides-soignantes font appel a leur connaissances et à leurs compétences
personnelles et vont donc agir au mieux selon leur formation, leur expérience, leurs
connaissances ou leurs intuitions.
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BIBLIOGRAPHIE
LIVRES :
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BIAMONTI, M. L’escarre: prévenir c’est guérir, Paris, 2000. 250p.
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- MINISTÈRE DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES, Programme des études conduisant
au diplôme professionnel d’aide-soignant. Annexe à l’arrêté du 22 juillet 1994 (publié au
J.O du 24 juillet 1994), p17-27.
- Décret n°2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de
la profession d’infirmier.
- Circulaire DGS/PS3/DH/FH1 n°96-31 du 19 janvier 1996 relative au rôle et aux
missions des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture dans les établissements
hospitaliers.
- Circulaire n° 88 du 15 mars1985 relative à la publication du guide du service infirmier,
n°1, série soins infirmiers, « le dossier de soins »
SOURCES INTERNET :
www.sffpc.org : site Internet de la Société française Francophone Plaies et Cicatrisation.
Dossier de presse « Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé »
perse.escarre@wanadoo.fr
www-sarc-bcb.org
Escarres : généralités sur les escarres et Escarres : Prévention et traitement.
www.lemans.maville. com
Escarres : Les médecins responsables ?
TEILLARD, T, 29 septembre 2001, Ouest-France Multimédia.
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