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Le groupe diversifié Chargeurs contrôlé par Jérôme Seydoux, a acquis Pathé Cinéma en août
1990. La combinaison et la complémentarité des activités de communication des deux groupes, permet
la constitution et le développement d’un large spectre d’activités couvrant les métiers du cinéma et de
la télévision. Ces activités sont fédérées sous le nom de Pathé en 1996 dans un groupe côté en bourse,
contrôlé et animé par Jérôme Seydoux, nom qu’on emploiera dans la suite pour désigner cet ensemble,
même antérieurement à 1996.
Dès le début des années 1990, Pathé renoue avec la production et la distribution des films,
principalement à travers Renn Productions. L’activité d’exploitation est profondément remaniée par la
création des multiplexes, cinémas d’un type nouveau, installés à la périphérie des grandes villes. Grâce
à des acquisitions, Pathé étend également son influence en Europe.
Avec Renn Productions (détenue par Claude Berri et Pathé à parts égales jusqu’en 1996, puis
par Pathé seul), Pathé s’impose au début des années 1990 sur les écrans. Plusieurs films remportent
des succès publics et critiques : L'Amant (Jean-Jacques Annaud, 1992), Germinal (Claude Berri, 1993,
12 nominations aux César), La Reine Margot (Patrice Chéreau, 1994), Gazon Maudit (Josiane
Balasko, 1995, 4 millions d’entrées) ou Les Trois Frères (Bernard Campan et Didier Bourdon, 1995, 6
millions d’entrées), Didier (Alain Chabat, 1997), Lucie Aubrac (Claude Berri, 1997), Astérix et Obélix
contre César (Claude Zidi , 1999), Tout sur ma mère (Pedro Almodovar,1999).
Pathé développe également une activité de producteur en dehors de Renn Productions, avec
notamment : Super Mario Bros (Ricky Morton et Annabel Jankel, 1992), Showgirls (Paul Verhoeven,
1994), Lolita (Adrian Lyne, 1996). En outre, un partenariat est noué en France, en mars 1999, avec le
producteur Philippe Carcassonne (ex : Augustin, roi du kung-fu de Anne Fontaine, 1999).
Filiale de Renn Productions, le distributeur AMLF détient en 1993 10% du marché français, et
jusqu’à 17% en 1995. Pour la seule année 1994, 7 films dépassent le million d’entrées en salles : Un
indien dans la ville, The Mask, La cité de la peur, La Reine Margot, Le colonel Chabert.
Parallèlement, Pricel (détenue à 50% par Pathé), et Allied Filmmakers (filiale de Pathé - et
Pricel), se spécialisent dans la distribution de films étrangers, dont certains emblématiques comme :
Danse avec les loups (Kevin Costner, 1990), La cité de la joie (Roland Joffe, 1992), Le dernier des
mohicans (Michael Mann, 1992), Malcolm X (Spike Lee, 1992), Et au milieu coule une rivière (Robert
Redford, 1992), Guet-Apens (Roger Donaldson, 1994), The Mask (Charles Russel, 1994), Rapa Nui
(Kevin Reynolds, 1994), Sept ans au Tibet (Jean-Jacques Annaud, 1997).
Le circuit de salles de Pathé Cinéma, exclusivement français en 1990, est rationalisé en 1992
grâce à un échange de salles avec Gaumont, à Paris et dans sept villes de province, Pathé prenant plus
d’assise en province. Mais c’est sa conception novatrice de la salle de cinéma qui va permettre à la
société de développer considérablement la fréquentation des cinémas, en baisse depuis plusieurs
années. L'essor du circuit passe par la construction de multiplexes en France, inspirés notamment des
Kinépolis belges. Le Pathé Grand Ciel (12 écrans), premier du genre construit en France, ouvre à
Toulon en juin 1993. Comparé aux complexes, dont le modèle est désormais dépassé, il inaugure un
nouveau type d'exploitation en offrant plus de films et une qualité de services aux spectateurs : salles
confortables conçues en gradins, grands écrans, large choix de films à l’affiche, etc. Sur le même
modèle, le Pathé Belle-Epine (12 écrans) ouvre à Thiais en septembre. Ce multiplexe est bientôt le
second cinéma français en terme de fréquentation. La rénovation complète du Pathé Wepler à Paris est
opérée en 1994. Ces investissements dans les salles de cinéma se poursuivent à un rythme soutenu par
l’ouverture de nouveaux multiplexes à Avignon, Lyon, Tours, Nantes, Grenoble, Marseille, Strasbourg
et Liévin.
1995 est marquée par l’achat au Crédit Lyonnais du circuit de salles néerlandais de la MGM,
leader aux Pays-Bas avec 21 cinémas, bientôt rebaptisé PathéCinémas. Un premier multiplexe ouvre
dès 1996 dans le centre de Rotterdam ; puis Pathé s’implante à Groningue, et à Amsterdam où il
rénove la salle mythique du Tuschinski.
En juin 1996, les actionnaires de Chargeurs, décident d'opérer une scission de la société en
deux entités, dont l'une reprend le nom de Pathé, et regroupe l'ensemble des actifs antérieurement
détenus par Chargeurs dans la communication. La société, qui, depuis des décennies, n'était plus qu'un
élément parmi d'autres au sein de groupes diversifiés, recouvre sa pleine indépendance.
En 1999, l'entrée de Vincent Bolloré au capital de Pathé est à l'origine d'une réorganisation
profonde. Après divers épisodes, elle aboutira à la fusion de Pathé dans Vivendi, puis au rachat des
activités anciennement détenues par Pathé (à l’exception des participations dans BSkyB et
Canalsatellite) par une société entièrement contrôlée par Jérôme Seydoux reprenant le nom de Pathé.
La nouvelle société Pathé est désormais détenue à 100 % par Jérôme Seydoux.