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Mars 2009

Amadou SIMAL
Enseignant en topographie

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Chapitre 1 : Mesure de distance

Introduction
La détermination de la distance a été toujours une préoccupation du topographe
dans l’objectif de la représentation graphique d’une portion de la terre.
Les distances utilisables sont généralement les distances horizontales c’est pourquoi
les distances sont toujours réduites à l’horizontale avant de les utiliser dans les
calculs topomètriques.
Dans ce chapitre il s’agit de voir les différentes techniques de détermination de la
distance. Ces techniques ont connu aussi l’évolution des nouvelles technologies qui
a permis de partir de la chaîne ou ruban au GPS en passant par la mire parallactique
et la station totale.

I. La chaîne ou le ruban
Le nom de chaîne est resté du fait que, autrefois pour mesurer les distances, le
topographe utilisa une chaîne avec des maillons appelée chaîne d’arpenteur.
Aujourd’hui le terme couramment utilisé pour désigner la chaîne est le ruban.
On les désigne également, en référence à leur longueur, par un décamètre, un
double décamètre, un triple-décamètre, un quintuple- décamètre.
Par abus de langage on parle tout simplement de décamètre pour tous pour tous les
rubans.

Les rubans sont répartis en classe de précision en fonction de l’écart type donné par
le constructeur. Il existe trois classes de précision dans l’ordre décroissant :
Classe I, Classe II et Classe III. La classe II est la plus utilisée dans les travaux de
terrain
A titre d’exemple ci-dessous les écarts type d’un ruban de classe II.
Ruban Ecart type (δδ)
Décamètre (10m) 0.9 mm
Double décamètre (20m) 1.6mm
Triple décamètre (30m) 2.3mm
Quintuple décamètre (50m) 3.8mm

La tolérance T d’une mesure de N portées, la portée étant la longueur du ruban, est


donnée par la formule :
= 2.7 . δ. √
La mesure à la chaîne (ou ruban) est une mesure direct du fait que la ligne est
parcourue en posant un certain nombre de fois la chaîne bout à bout. On désigne
cette opération par le terme chaînage
Le chaînage s’effectue sur l’alignement des deux points dont on veut déterminer leur
distance.

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I.1. Le jalonnement
Le jalonnement consiste à aligner plusieurs jalons entre deux extrémités
afin de disposer de repères intermédiaires au cours de la mesure.
Un jalon doit être vertical; cette verticalité est obtenue à l’estime en se plaçant
dans deux plans verticaux sensiblement perpendiculaires.
Nous présentons ici le jalonnement sans obstacle entre deux points du fait que les
sommets de canevas que nous aurons à chaîner sont visibles entre eux.

Mode opératoire
• Placer un jalon à chaque extrémité de l’alignement
le maintien du jalon sur les extrémités (ou surface dure) peut être
assuré par un trépied léger
• Se mettre à une extrémité de l’alignement, à 3 à 5m derrière le
jalon origine O
• Viser la direction OE
• Faire placer par un aide les jalons intermédiaires : 1-2-3... en
commençant par le plus éloigné.
Le placement des jalons est réalisé, en indiquant à l’aide, par des gestes
de la main : faire des gestes francs en tendant soit le bras gauche ou droit
pour indiquer le sens du déplacement. L’aide suit en ce moment les
indications de l’opérateur en se déplaçant perpendiculairement à la
direction OE jusqu'à placer le jalon dans l’alignement.

I.2. Mesurage
Quelque soit le type de mesurage (à plat ou par ressauts successifs)
l’opérateur parcourt la ligne en reportant bout à bout un certain nombre de fois
l’étalon de mesure. Il est donc important de bien comptabiliser ce nombre pour
déterminer correctement la distance. Des fiches (piquets) sont utilisées pour
comptabiliser le nombre de portée.
Un jeu de onze fiches est le plus souvent utilisé pour réaliser dix portées
quand on aura implanté les onze fiches

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I.2.1. Mode Opératoire d’un chaînage
* Placer une fiche au point de départ
* Tendre la chaîne (l’étalon) sur l’alignement avec l’aide opérateur qui tient
l’origine de la chaîne à la fiche de départ
* Placer une fiche à la portée de la chaîne
* Poursuivre l’opération en portant la chaîne bout à bout jusqu'à implanter
toutes les fiches. Pendant ce temps l’aide opérateur ramasse les fiches chaque fois
qu’il termine de tenir le bout de la chaîne sur la fiche dernièrement implantée par
l’opérateur
* Lorsque l’opérateur aura implanté toutes les fiches, l’aide opérateur lui remet
les dix fiches qu’il a ramassées à l’avancement : on dit qu’on a effectué un échange.
A ce niveau noter bien l’échange et contrôler le nombre de fiches reçues (ça doit
faire dix)
* Poursuivre l’opération pour faire n échanges
* Après le dernier échange l’opérateur pourra éventuellement placer un nombre
de fois l’étalon. Il lui reste en ce moment un nombre de fiches en main Nm
* Mesurer l’appoint qui est la distance (inférieur à la portée) entre la dernière
fiche placée et le point d’arrivée
La distance chaînée est donnée par la formule ci-dessous

D= n(N-1)P +(N-Nm-1)P+appoint

P : la portée de l’étalon (chaîne)


n : le nombre d’échange
N : le nombre de fiche du jeu (en général 11 ou 6)
Nm : le nombre de fiche qui reste à l’opérateur avant l’appoint.
Ex. : Mesure de la distance OE avec une chaîne de 10m de portée.
A l’appoint l’opérateur doit avoir en main 8 fiches
D=2(11-1)10+ (11-8-1)10+8.11
D= 228.11m

I.2.2. Tolérance
La tolérance est l’intervalle de confiance, à l’intérieur duquel, il est
certain que les écarts sont, selon toute vraisemblance, exempts de fautes, la
faute étant une inexactitude grossière provenant de la maladresse ou d’un
oubli.
La tolérance permet de contrôler la qualité du travail ou de
déterminer le type de résultats désirés.
Pour contrôler cette distance le chaînage retour est réalisé. L’écart entre les
deux distances obtenues à l’aller et au retour doit être comparé à la tolérance

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T (cm)=0.069 L +0.084L. L est la distance moyenne des deux
déterminations exprimée en mètre
Cet écart doit être inférieur ou égal à la tolérance si non la mesure doit être
reprise.

I.3. Type de mesurage


La mesure à la chaîne est encore une méthode très utilisée. Le type de mesurage
est fonction du terrain selon que le terrain est régulier, horizontal ou en pente, ou
irrégulier.
Les mesures de distances participent à la représentation graphique (plan) d’une
portion de la terre. Et sur un plan les distances correspondent à des distances
horizontales. C’est pourquoi les distances mesurées doivent être ramenées à des
distances horizontales quelque soit le type de mesurage.

I.3.1. Mesurage en terrain régulier

I.3.1.1. Terrain régulier horizontal


Lorsque la pente du terrain est inférieure à 2% (dénivelée de 2m sur une longueur
suivant le terrain de 100.02m) on peut assimiler le terrain à un terrain horizontal. Et la
distance AB mesurée en posant directement le ruban au sol correspond à la distance
horizontale AB

DH
P P Appt

DH = 2.P + Appoint

I.3.1.2. Terrain régulier en pente


Lorsque le terrain est en pente mais régulier, il faut toujours poser la chaîne au sol
puis déterminer la dénivelée entre AB. Si le terrain est une succession de pente
régulière il faut déterminer la dénivelée pour chaque pente. Le cas ci-dessous
correspond au principe à appliquer pour chaque tronçon de pente régulière. Pour
avoir la distance totale il suffit de faire la somme des distances horizontales des
différents tronçons.
La dénivelée de chaque tronçon régulière peut être déterminée par un nivellement
direct soit par une dénivelée élémentaire soit par un cheminement de nivellement.

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p%

DP
∆H
i

DH

DP = 2.P + Appoint

= −∆


= =
∆ = .
= +∆

= + . = 1+
= =
1+ 1+

= =
1+ 1+

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I.3.2. Mesurage en terrain irrégulier

On l’appelle ce type de chaînage "chaînage par ressauts successifs" ou cultellation.


Il s’agit de placer la chaîne à l’horizontale au mieux à vu d’œil. Lorsqu’il s’agit de
mesure de grande précision on peut être amené à utiliser un niveau de maçon pour
assurer cette horizontalité.
Dans la mise en œuvre l’un des opérateurs soulève son côté pour mettre le ruban à
l’horizontal. Dans cette opération on cherche aussi à poser la chaîne sur un
maximum de points qui sont du même niveau que l’horizontale donnée à la chaîne.

Appt
D2
D1

DH

Appui de la chaîne

DH = D1 + D2 + appoint
I.3.3. Etalonnage d’un ruban
L’étalonnage consiste à déterminer la correction d’étalonnage CE d’un ruban.
Pour cela il s’agit de mesurer avec le ruban une base d’étalonnage. Ces bases
d’étalonnage sont des distances connues avec une précision très grande de l’ordre
de 0.001%. Ces bases sont généralement gérées par le service du cadastre ou par
des laboratoires de métrologie.
La correction d’étalonnage est donnée par la formule :
= !"!# $%&" − !"!# "&!#é"
On détermine par la suite le coefficient d’étalonnage KE qui est plus utilisée parce
qu’elle permet par la suite de corriger toute mesure effectuée par le ruban dont son
coefficient d’étalonnage est connu. Il est donné par la formule ci-dessous

( =
!"!# "&!#é"
!"!# $%&" − !"!# "&!#é"
( =
!"!# "&!#é"

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Par exemple pour étalonner un ruban de 50m, on a mesuré une base de 50m et on
obtient 49.77m. Cela signifie que notre ruban s’est allongé et il mesure court et
inversement, si le ruban s’était raccourci il allait mesurer une longueur supérieure à
50m.

Une chaîne longue mesure court et une chaîne courte mesure longue.
Le coefficient de ce ruban est :
50 − 49.77
( = = 0.00462
49.77
elle doit être corrigée. Ainsi
Si avec ce même ruban on mesure une longueur (LABmes) de 265.39m,

./01é23 = ./0425 + ( . ./0425


./01é23 = ./0425 1 + (
./01é23 = 265.39 1 + 0.00462 = 266.62
I.3.4. Correction due à la température
Les rubans sont généralement étalonnés à une température de référence t. Si une
mesure est effectuée à une température tm, le ruban se dilate si tm>t et se contracte
si tm<t.
Quand un ruban se dilate, il devient plus long et mesure court et lorsqu’il se contracte
il devient plus court et mesure long.
Ainsi la meure doit être corrigée de la correction de dilatation CT.
Les rubans sont en acier qui a un coefficient de dilatation d’environ 1.1mm à 100m
pour une variation de température de 1°C.
8.8899. :; <:
7 = . .4
988
Lm est la longueur mesurée à la température tm.
CT est une valeur algébrique et son signe dépend de tm selon que c’est supérieur à t
ou inférieur.
Si tm>t le ruban s’est allongé et la CT est positive parce que le ruban mesure court
Si tm<t le ruban s’est raccourci et la CT est négative parce que le ruban mesure long
.=>1 = .4 + 7 avec Lcor la longueur corrigée
On peut ensuite déterminer la correction d’étalonnage à 100m à la température t et

C%&" − .=>1
notée CE100/t.

= . 100
?@@/B
.=>1
Ainsi lorsqu’on effectue une mesure AB dans des conditions de température ti avec
le même ruban on doit la corriger de la correction due à la température puis de la
correction d’étalonnage. Ainsi on obtient la distance AB réelle dans les conditions
d’étalonnage du ruban.

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II. Mesure Parallactique
II.1. La mire parallactique
La mire parallactique ou stadia
est une règle qui possède deux
voyants distants de deux mètres.
La règle est fixée sur une embase
qui permet de monter l’appareil
sur un trépied. L’appareil peut
être stationné ensuite au dessus
d’un point. Il est équipé d’un
viseur qui permet de viser un
autre point

Voyant Viseur

II.2. Principe
Pour mesurer la distance DAB
• Stationner une mire parallactique sur le
point B et un théodolite sur le point A.
• Viser le voyant gauche VG et lire l’angle
horizontal soit l1
• Viser le voyant droit VD et lire l’angle
horizontal soit l2
∝ = − 9
∝ C%&"
=
2 2. /0
C%&"
/0 = ∝
2
2
9 ∝
Base = 2m ⇒ /0 = ∝ =G
:E
F
9
III. Mesure Stadimètrique
C’est la détermination de la distance horizontale par un théodolite ou un niveau à
partir des lectures de la mire.
Pour mesurer la distance entre deux points AB :
• Stationner l’appareil sur le point A (station au dessus d’un point)
• Placer la mire sur le point B
• Lire les fils stadimètriques supérieur et inférieur du réticule

III.1. Niveau

∝ H⁄ H
= ⇒ = ∝
JK :E
F
.= 9−
1
= ∝. 9 −
2
2
1
Par constructeur choisit α de sorte

(= ∝ = 100
2
2
= (. 9 −
m1 et m2 sont respectivement les lectures supérieure et inférieure.

III.2. Théodolite

= (. L55
− L5M & N
Avec K= 100
DémostrationVoir cour de
Topographie1

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IV. Mesure Electronique de Longueur (MEL)

Fil niveleur

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V.Mesure par Global Navigation Satellite System (GNSS)
Système de Navigation et de positionnement par Satellite (GPS, GLONASS et Galiléo )

En raison de ses nombreux avantages en


matière de précision, rapidité, polyvalence et
productivité, Le Système de Navigation et de
positionnement par Satellite : GPS (US), GLONASS
(Russe), Galiléo (UE) est devenu un outil très utilisé
dans le secteur de la topographie.
Pour avoir des précisions centimétriques ou
millimétriques on fait des mesures différentielles où il
faut deux stations qui observent au moins 4 satellites
identiques

La résolution des triangles formés par les satellites et les deux stations permettent de
calculer la distance P1P2 étant donné que les distances entre chaque satellite et
chaque station sont déterminées par Mesure Electronique de Longueur (MEL)
Les coordonnées des points P1 et P2 sont également déterminées à partir des
coordonnées des satellites qui sont connues.

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VI. Relations dans les triangles

VI.1. Relation des sinus


VI.1.1. Calcul d’un coté ou d’un angle

% $ G
= =
& O & C &
Cette relation permet de calculer un angle ou un coté du triangle en fonction des
données connues

VI.1.2. Calcul de la surface


$G. & O %$. & %G. & C
P= = =
2 2 2
Cette formule permet de déterminer la surface d’un domaine en une seule station
lorsque les limites du domaine sont visibles à partir d’une station du milieu.
S

S
S

S 13
VI.2. Relation des cosinus

% = bcosC + ccosB
$ = acosC + ccosA
G = acosB + bcosA

VI.3. Relation d’Al-Kashi ou Pythagore généralisé


% = $ + c − 2bc. cosA
$ = % + c − 2ac. cosB
G = % + b − 2ab. cosC

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Chapitre 2 : Mesures Angulaires
Les mesures angulaires sont indispensables pour les travaux de topographie.
L’angle est l’une des grandeurs avec la distance qui est utilisé dans les calculs
topomètriques. Il est généralement déterminé avec un théodolite

I. Le théodolite

Le théodolite est un appareil équipé de deux rapporteurs circulaires horizontal et


vertical appelés respectivement cercle horizontal et cercle vertical.
Il permet de mesurer les angles horizontaux et verticaux à l’aide des deux cercles.

I.1. Angles horizontaux


Les angles horizontaux constituent une variable déterminante dans les calculs de
coordonnées. Pour calculer les coordonnées de polygonales il faut les angles au
sommet de la polygonale. Pour cela il faut mettre en station un théodolite au dessus
du point pour lequel on veut déterminer les angles horizontaux.
Mettre en station un théodolite au dessus d’un point consiste à réaliser à la fois :
− Le calage : c’est rendre l’axe principal du théodolite en calant la nivelle
sphérique et/ou la nivelle tubulaire ou électronique (station totale)
− Le centrage : c’est mettre en coïncidence l’axe principal du théodolite avec la
verticale passant par le point de station c'est-à-dire placer le plomb optique ou
laser du théodolite sur le centre du point de station.

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I.1.1. Mesure d’un angle horizontal

l2 l1
l 0
α α

Pour mesurer un angle α sur une feuille de papier à l’aide d’un rapporteur on peut
disposer le rapporteur de deux manières.
er
• 1 cas
L’origine du rapporteur est placé sur la direction AB et on fait la lecture l au droit de
la direction AC et α = l
• 2ème
cas
Le rapporteur est placé de sorte que l’origine n’est sur aucune direction. Ainsi on lit 1 l
l2 respectivement sur les directions AB et AC. On déduit α = l1- l2
I.1.2. La séquence

La mesure d’un angle avec un théodolite est similaire aux cas ci-dessous.
• Le théodolite est stationné (cercle centré) au dessus du point soit A.
• L’opérateur vise la référence : il peut soit mettre la valeur zéro ou une valeur
quelconque sur la référence soit B ; Si la référence n’est imposée (point connu
par exemple), il est conseillé de prendre comme référence le point le plus
éloigné pour des raisons de précision du pointé.
• L’opérateur tourne son appareil pour viser le point C puis fait la lecture
• Pour s’assurer que l’appareil n’a pas bougé au cours des opérations, on
contrôle la lecture de départ, en visant à nouveau le point de départ B, en
faisant un tour complet avec l’appareil. On vérifie que la deuxième lecture dite
fermeture est identique à 3mm près à la lecture de départ.
L’ensemble de ces opérations constitue une séquence et on a réalisé un tour
d’horizon.
Une séquence est constituée de (N+1) lectures, N étant le nombre
de sommets ou directions visés.
Dans le cas ci contre la séquence est constituée de 6 lectures qui
sont :
1 : lecture en A (lecture de départ ou d’ouverture)
2 : lecture en B
3 : lecture en C
4 : lecture en D
5 : lecture en E
6 : lecture de fermeture en A (à ±3mm de A de départ)
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I.1.3. Cercle à gauche – Cercle à droite

C’est en référence au cercle vertical du théodolite.


On dit Cercle à gauche noté CG, lorsque le cercle
vertical du théodolite est situé à gauche de l’opérateur,
et Cercle à droite CD, lorsqu’il est situé à droite de
l’opérateur, lorsqu’il opère.
La position CG est aussi appelé Cercle Directeur et noté
CD (à ne pas confondre avec cercle à droite) parce que
c’est la position de travail généralement utilisé en cas de
levé de détails.

I.1.4. Double retournement

Le double retournement est le passage du Cercle à Gauche CG à Cercle à Droite CD


et inversement.

I.1.5. Paire de séquence


Elle consiste à faire deux séquences différentes, à partir d’une seule station, pour les
mêmes directions dont on veut mesurer les angles entre elles, dont l’une est faite en
position Cercle à Gauche CG et l’autre en positon Cercle à Droite CD.
C’est un mode opératoire qui permet de supprimer les erreurs systématiques qui
existent dans une séquence.
C’est une opération conventionnelle pour la quelle les paramètres de réalisation sont
définis.

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I.1.5.1. Séquence Cercle à Gauche CG
• Stationner le théodolite
• Se mettre en position CG
• Viser la référence en y affichant la lecture 0
• Tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour viser
successivement les différentes directions de la séquence
• Effectuer la lecture angulaire pour chaque direction visée.
• Viser à nouveau la référence pour la lecture de fermeture

I.1.5.2. Séquence Cercle à Droite CD


• Stationner le théodolite
• Se mettre en position CD
• Viser la référence en y affichant la lecture 100
• Tourner dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour
viser successivement les différentes directions de la séquence
• Effectuer la lecture angulaire pour chaque direction visée.
• Viser à nouveau la référence pour la lecture de fermeture

NB : Pour éviter des lectures de fermeture de la forme 399,xxx et/ou 99,xxx qui
rendraient compliqué les calculs, on affiche généralement des valeurs
légèrement supérieures à 0 pour le CG et 100 pour le CD par exemple 0,020 et
100,030. Avec de telles valeurs et pour des tolérances de 10mgr maxi sur la
fermeture les lectures de fermeture ne peuvent être que de la forme 0,xxx et
100,xxx.

I.1.5.3. Exemple de paire de séquence

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• Une fois la paire de séquence terminée, il faut calculer les azimuts des
différentes directions.
L’azimut est l’angle d’une direction par rapport à la référence. Dans le traitement de
ces données les angles entre deux directions quelconques ne sont pas calculés,
seuls leurs azimuts sont calculés. Ainsi l’angle est donné par la différence des deux
azimuts des deux directions qui forment l’angle avec le point de station.
Il est égal à la moyenne des réductions des différentes séquences
• La réduction d’une direction (ou point) est la lecture qu’on aurait dû faire si la
lecture sur la référence, moyenne des deux lectures sur elle, était égale à 0
Le calcul de la paire de séquence a donné le résultat ci-dessous.

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I.1.6. Les erreurs

I.1.6.1. Erreurs systématiques


Ce sont des erreurs de causes connues que l’on peut déterminer et éliminer par un
mode opératoire. Pour éliminer ces types d’erreurs, on fait une paire de séquence où
un double retournement est effectué. On distingue les erreurs systématiques
suivantes :
• Défaut de graduation du cercle : la graduation du cercle n’est pas régulière
• Défaut d’excentricité de l’axe principal : L’axe principal ne passe pas par le
centre du cercle horizontal
• Collimation horizontal : l’axe de visée n’est pas perpendiculaire à l’axe des
tourillons encore appelé l’axe secondaire
• Excentricité du viseur : l’axe de visée ne coupe pas l’axe principal

I.1.6.2. Erreurs accidentelles


Ce sont des erreurs de causes non connues et non permanentes qu’on ne peut pas
prévoir, ni les éliminer par un mode opératoire. Il faut les minimiser en faisant
attention et en mettant du soin à toutes les phases des mesures. On distingue les
erreurs accidentelles suivantes :

• Erreur de calage : défaut de verticalité de l’axe principal


• Erreur de centrage : défaut de coïncidence entre l’axe principal et le point de
station
• Erreur de lecture : mauvaise appréciation des graduations
• Erreur de pointé : mauvais pointé de la cible
• Déplacement accidentel de l’appareil : choc sur le trépied par exemple

I.1.7. Le G0 ou V0 d’une station


Le G0 ou V0 est le gisement du zéro du cercle horizontal du théodolite en station.
Rappel : le gisement est l’angle compté dans le sens des aiguilles d’une montre
depuis le nord de la projection jusqu’ à la direction dont on veut déterminer son
gisement.

GAB est le gisement de la direction AB avec AY


la direction du nord de la projection.

GAB

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Pour déterminer le G0 il faut que le gisement d’au moins d’une direction de la station
soit connu. Prenons le gisement de la direction AR connu. On peut avoir deux cas
1er cas :
Le zéro de l’appareil est placé sur la direction de référence AR
G0 = V0 = GAR
Y

C D
GAR

21
l
2ème Cas : Lecture quelconque sur la direction de référence AR

Y
C GAD D

l D

GAR
l
A
R
400- l
G0
B

Si l est la lecture sur la direction AR, le zéro de l’appareil se trouve à un angle égale
l
à compté dans le sens contraire des aiguilles d’une montre depuis la direction AR.
l
Prenons = 175,xxx gr en ce moment on peut situer le zéro du cercle : il est situé
grossièrement entre la direction AC et AY (voir croquis)
G0 = GAR+ (400 - ) l
400 = 0 en trigonométrie
G0 = GAR - l
Si G0 < 0 ⇒ G0= GAR - + 400 l
Une fois que le G0 d’une station est connue, on peut calculer le gisement de chaque
direction visée à partir de la même station.

Soit I un point visé à partir de la station dont G0 est connue, et li la lecture faite au
point I.

GAI= G0 + i l
Si GAI > 400 ⇒ GAI = G0 + i- 400 l
Exemple (voir croquis)

GAD = G0 + l
D - 400

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I.2. Angles verticaux

Comme les angles horizontaux, les angles verticaux sont utilisés dans les calculs
topométriques. Ils sont déterminés à l’aide du cercle vertical du théodolite.

I.2.1. L’erreur de collimation verticale


L’erreur de collimation verticale est le décalage du zéro du rapporteur avec l’axe
principal du théodolite.

I.2.2. Détermination de l’erreur de collimation verticale


Pour déterminer la collimation verticale d’un théodolite on fait les opérations
ci-dessous :
• Stationner le théodolite
• Se mettre en position CG
• viser avec le fil niveleur un point à 70m environ et lire l’angle vertical : VG
Eviter une visée trop inclinée (95 ≤VG≤105gr)
• Se mettre en position cercle à droite
• viser avec le fil niveleur le même point et lire l’angle vertical : VD
• La correction de collimation verticale cv est donnée par :
4 0 0 − (V G + V D )
cv =
2
Tout angle vertical mesuré dans une seule position (CG ou CD) doit être corrigé de
cette collimation verticale avant d’être utilisé dans un calcul comme dans les
formules suivantes :

∆T = Dh.cotanV devient ∆T = Dh.cotan(V+cv)


Dh = K (fs – fi) sin2V devient Dh = K (fs – fi) sin2(V + cv)

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