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Qualité de l'air dans les

bâtiments
Qualité de l'air

Elle est souvent mesurée par une combinaison de méthodes chimiques et


électroniques. Des sondes sont reliées à un système informatique qui
enregistre automatiquement une quantité de valeurs à intervalle réguliers
et qui peuvent ensuite être visualisées facilement sous diverses formes. En
France, cette surveillance est réalisé par un ensemble d’associations
(Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air) réparties sur le
territoire.
Les risques d’inconfort
L’être humain passe entre 80% et 90% de son temps dans un espace intérieur
clos et y respire de l’air intérieur bien souvent plus pollué que l’air extérieur.
Par exemple, si le taux de ventilation d’une salle de réunion est insuffisant,
l’air y est rapidement vicié par de multiples agents. En effet, le gaz carbonique
(CO2) produit par les occupants, les micro-organismes et matières odorantes
dont ils sont porteurs,… maintiennent chaque personne dans une ambiance de
plus en plus malsaine : la respiration est moins active, une fatigue prématurée
apparaît. Le risque de contamination augmente, …
L’homme au repos ne consomme qu’environ 0,5 m³ d’air par heure pour
respirer. Selon le type d’activité, ce taux peut atteindre 5 m³/h, alors que pour
rencontrer le niveau de qualité requis, le taux de ventilation d’un local doit
être au minimum de 22 m³/h par personne.
Les diverses substances de contamination et de pollution sont d’ordre
biologique (germes pathogènes, pollens, spores), physique (particules
radioactives, les poussières) ou chimique (composés organiques volatiles,
matières odorantes, le gaz carbonique, fumée de tabac).
Certaines de ces substances peuvent être détectées immédiatement, d’autres
ne sont pas décelables par les sens, même lorsque leur concentration dépasse
la limite admissible.
À courte durée d’exposition, ces polluants peuvent provoquer irritations,
nausées, maux de tête, … Mais à longue durée d’exposition, ils peuvent
entrainer des pathologies plus graves et aller jusqu’au développement de
certains cancers. En plus, actuellement, les effets combinés de ces polluants
sont très peu connus.
La qualité de l’air intérieur est influencée principalement par :

 L’environnement extérieur
 Les matériaux de construction : revêtements, installations techniques, …
 L’occupation du bâtiment : respiration, entretien, …
 Le mobilier et les appareils électroménagers

En outre, le manque de ventilation et l’humidité, augmente le risque et la


contamination biologique de l’air des espace intérieur.

Les polluants
Germes pathogènes

Le rassemblement d’un grand nombre de personnes dans un même local,


réunies à une faible distance les unes des autres, augmente la possibilité d’une
contamination par la densité de dispersion des facteurs de maladie. Il s’agit de
micro-organismes comme les bactéries et les virus.
Allergènes

Certains pollens et spores de champignons peuvent provoquer des réactions


de type allergique, des irritations et même de l’asthme, même chez des
personnes peu sensibles. S’il est difficile d’échapper aux pollens (sauf
filtration de l’air fourni), un mode constructif adéquat et une bonne
ventilation doivent permettre d’éviter toute présence de champignons dans
les bâtiments. Les acariens, blattes et moisissures peuvent aussi proliférer
dans un bâtiment sous certaines conditions favorables. Ils sont également
responsables de maladies allergiques chez les occupants.
Radon

Le radon est un gaz naturel inerte et radioactif, dépourvu d’odeur, de couleur


ou de gout. Des concentrations trop importantes peuvent se rencontrer dans
les bâtiments. Elles sont surtout dues à une forte radioactivité du sous-sol en
certains endroits et principalement au sud du sillon Sambre et Meuse. Elles
sont aussi présentes en doses plus faibles dans des matériaux à base de
schiste. Il est toxique pour la santé et serait responsable de 9% des décès
européens par cancer pulmonaire ce qui correspond à peu près au niveau du
tabagisme passif.
Poussières

Il est important d’éviter l’empoussiérage des locaux. La mise en suspension


des poussières est d’autant plus facile que l’air est plus sec : cette situation se
produit en période de chauffe. Elles ont pour conséquence principale une
irritation des voies respiratoires. Dans le cas de poussières d’asbeste, leur
inhalation peut provoquer un cancer.

Composés organiques volatiles

L’utilisation et le stockage de matériaux organiques dans la construction et le


mobilier, d’aérosols et produits de bricolage (colles, vernis, solvants,
peintures,…) augmentent la concentration dans l’air des produits organiques
nuisibles: le formaldéhyde contenu notamment dans certains panneaux
d’aggloméré en est un exemple. En général, on ne connaît que peu de choses
au sujet des caractéristiques d’émission et des effets sur la santé de ces
matériaux. Il est donc difficile d’établir des valeurs seuils et des débits de
ventilation adéquats. En outre, la source de ces substances étant en grande
partie constituée de mobiliers et traitements de finition des surfaces, il est
difficile d’en faire une estimation a priori. Enfin, il est probable que des effets
de cocktails se produisent entre ces substances modifiant sensiblement leurs
impacts sanitaires. Toutefois, ils sont suspectés de favoriser les allergies et
l’asthme et d’avoir des effets irritant. Peu de composes de cette famille, à
l’exception du formaldéhyde et du benzène qui à long terme sont
cancérigènes, ont fait l’objet d’études importantes.

Matières odorantes

Les matières gazeuses odorantes provenant des cuisines, lieux d’aisance,


locaux à forte densité d’occupation, vêtements,… sont des particules
organiques complexes et particulièrement désagréables. Les odeurs sont
surtout détectées par les personnes entrant dans un local : en effet, dans
certaines limites, l’occupant s’accoutume aux odeurs.

Gaz carbonique
En respirant, chaque individu produit du gaz carbonique (CO2). L’homme au
repos rejette dans le local environ 20 litres/h de gaz carbonique pour 500
litres/h d’air expiré.
La concentration normale en CO2 est de 300 ppm. A proprement parler, le gaz
carbonique n’est pas dangereux pour la santé tant que sa teneur dans l’air ne
dépasse pas 5 000 à 6 000 ppm. Une augmentation de CO2 expiré correspond à
une diminution de la teneur en oxygène (O2) de l’air mais ceci n’a aucune
conséquence sur le niveau d’oxygène nécessaire aux besoins respiratoires.
Toutefois, un tel niveau réduit l’approvisionnement en oxygène du sang ce qui
contribue à diminuer la concentration dans un premier temps et à l’apparition
de maux de tête ensuite.
Le CO2 est avant tout considéré comme un traceur des polluants humains. En
effet, si on sent que l’air d’un local où il règne une teneur en CO2 de 1 500 ppm
n’est pas « frais », cela est dû aux autres effluents humains dont l’émission est
parallèle à l’émission de CO2.

Le monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone ou CO est un gaz inodore et incolore produit lors
d’une combustion incomplète. Si l’appareil de combustion (chauffe-bains,
poêles, chaudières, convecteurs à pétrole…) ou la chaufferie n’est pas
correctement ventilée (par exemple si le conduit des fumées ou les grilles
d’aération sont obturés ou que l’appareil est mal entretenu ou vétuste), le CO
se retrouve dans l’air intérieur du bâtiment. Une fois respiré, il remplace
l’oxygène transporté dans le sang et provoque une carence en oxygène qui
peut aller jusqu’à la mort.

Les oxydes d’azotes


Les oxydes d’azote (NOx) sont des gaz provenant de la combustion fossile, ils
peuvent entrainer des irritations des voies respiratoires. C’est un facteur
aggravant pour les personnes sensibles.

Fumée de tabac
Bien qu’il est interdit de fumer dans les lieux publics fermés depuis le 1er
juillet 2011 en Belgique, la fumée de tabac reste encore un polluant de l’air
courant. Elle a les caractéristiques d’une matière odorante et des poussières
dues aux particules imbrûlées du tabac. Les fumées de tabac contiennent,
entre autres, des goudrons, responsables des cancers, et du monoxyde de
carbone. Les conséquences d’une ambiance enfumée sont l’irritation des voies
respiratoires et des yeux ainsi que le risque d’apparition de maladies des
poumons et du pharynx (asthme, infections,…).
Humidité

La vapeur d’eau n’est pas un polluant en soi mais l’humidité relative va jouer
un rôle aggravant dans la qualité de l’air. En effet, plus l’air est sec, plus les
irritations respiratoires seront favorisées et au contraire, plus l’air est humide,
plus le développement des allergènes, moisissures et acariens sera favorisé.

Transports Extérieur
6% 8%
Autre lieu
intérieur
11%
Bar/restaurant
2%
Lieu de travail
5% Habitation
68%
Les teneurs admissibles
Le radon

La Belgique s’aligne sur les recommandations européennes en fixant la


concentration maximale admissible pour le radon à 400 Bq/m³ d’air. À partir
de cette valeur, il est conseillé d’agir. Dans le cas des nouvelles construction, la
valeur ne doit pas dépasser les 200 Bq/m³ d’air.

Le formaldéhyde

La concentration maximale admissible est de 0,125 mg/m³ d’air pour le


formaldéhyde.

Les matières odorantes

Pour les matières odorantes, il est pratiquement impossible d’en faire une
évaluation et d’établir des valeurs limites : elles sont surtout détectées par des
personnes entrant dans un local. Pour savoir si un bouquet d’odeurs est
admissible, il faut aussi considérer la destination du local et la durée
d’occupation. Dans les locaux scolaires, par exemple, occupés plusieurs heures
par jour pendant de nombreuses années à un âge décisif pour le
développement des individus, il faut prendre des mesures plus sévères que
dans des locaux occupés occasionnellement. Dans le cas particulier de la
présence d’odeurs corporelles, la concentration en gaz carbonique (CO2) est
un indicateur fiable. En effet, sa production est quasi proportionnelle à la
production des odeurs corporelles.

Le CO2
On distingue déjà l’air vicié d’un local de l’air extérieur « frais » quand la
teneur en CO2 s’élève à 0,15 % en volume (ou 1 500 ppm). La limite maximale
dictée par l’annexe C3 de la PEB est de 1 000 ppm. Cette valeur sert de base
pour définir les taux de ventilation des locaux.
Pour les lieux de travail, l’Arrêté royal du 10 octobre 2012 (modifié par celui
du 25 mars 2016) concernant les exigences de base générales demande de ne
pas dépasser une concentration de CO2 de 800 ppm.

Les germes pathogènes, poussières d’asbeste et fumée de tabac

Concernant les germes pathogènes, les poussières d’asbeste (amiante) et la


fumée de tabac, aucune présence de ces substances n’est admise, en principe,
dans les locaux de travail.

Les taux de renouvellement d’air


Il existe une relation entre le débit d’air frais et le pourcentage prévisible de
personnes insatisfaites (PPD) par la qualité de l’air ambiant. Le graphe ci-
après donne ce pourcentage en fonction du volume d’air de ventilation en
m3/h et par occupant.

Une concentration de CO2 maximale de 0,15 % (ou 1 500 ppm) en volume


correspond à un renouvellement d’air de 20 m³/h par personne, soit un
pourcentage prévisible d’insatisfaits de près de 25 %. Les normes
internationales suggèrent de n’admettre que 20 % maximum de personnes
insatisfaites, ce qui correspond à un renouvellement d’air de 30 m³/h par
personne.
Dans des locaux à usage particulier, ces valeurs de référence peuvent être
différentes : par exemple dans une chambre d’hôpital, pour limiter les risques
de contamination, il faut prendre un renouvellement d’air de 50 m³/h par
personne. Par ailleurs, lorsqu’il est permis de fumer, il faut au minimum
doubler les taux de renouvellement d’air proposés.

Le Règlement Général pour la Protection du Travail (RGPT) dans son article


56 du titre II, imposait une introduction d’air neuf et une évacuation d’air vicié
de 30 m³/h et par travailleur présent dans le local (pour un volume minimum
du local de 10 m³ par personne). Aujourd’hui, l’Arrêté royal fixant les
exigences de base générales auxquelles les lieux de travail doivent répondre et
qui remplace en partie le RGPT garde cette même imposition
La norme belge NBN B 62-003 003 (qui devrait, à terme, être remplacée par la
norme européenne NBN EN 12831 (2003)) portant sur le « calcul des
déperditions calorifiques des bâtiments » envisage des renouvellements d’air
de 10 m³/h et par personne dans les locaux où l’on ne fume pas et de 20 m³/h
et par personne dans les locaux où l’on fume. Cette ancienne norme focalisée
sur le dimensionnement des installations en chauffage est donc en
contradiction avec celles traitant explicitement de la qualité des ambiances.
Ces valeurs ne doivent donc pas être prises comme référence.

Norme européenne EN 13779

La norme européenne EN 13779 (Ventilation dans les bâtiments non-


résidentiels – Exigences de performances pour les systèmes de ventilation et
de conditionnement d’air, 2007) propose différentes classes en fonction de la
qualité de l’air souhaitée.
L’annexe C3 de la PEB impose, quant à elle, au minimum une classe de qualité
INT3 (qualité d’air intérieur modéré).
Ces débits sont relatifs à des locaux dont la pollution principale est d’origine
humaine. Dans le cas contraire, des débits différents peuvent être appliqués.
Ce peut être le cas, par exemple, en présence de photocopieurs ou
d’imprimantes laser, grands émetteurs de polluants.

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