L’anémie
Document de référence
DCC
CAPSULE ASSOCIÉE
Investiguer, traiter les
personnes « malades » :
Quand commencer?
Quand arrêter?
RÉVISÉ PAR
Isabelle Dumont, MD
Katerine Marquis, hémato-oncologue
Toute reproduction ou diffusion est interdite sans autorisation écrite de dmfmu@fmed.ulaval.ca © 2014
Les commentaires des lecteurs/participants aux DCC sont à la fois impor-
tants et essentiels pour assurer la pérennité du matériel pédagogique.
Objectifs ................................................................................................................................... 2
Introduction ........................................................................................................................... 3
Bibliographie ........................................................................................................................ 15
L’anémie est un problème rencontré très fréquemment par les médecins de famille. Dans les
pays occidentaux, 5 à 10 % de la population adulte en souffre et la prévalence augmente avec
l’âge [3]. Les causes en sont nombreuses et le clinicien doit être familier avec la démarche
diagnostique, l’investigation requise et les traitements à entreprendre.
Le présent document est basé principalement sur le guide de pratique 2008 de l’Anemia Review
Panel (Guidelines for the Management of Anemia 2nd edition) qui a été élaboré par une équipe
multidisciplinaire canadienne (voir annotation dans la section références).
Nous avons comparé l’approche diagnostique de ce guide avec celle de livres de référence et
d’articles de formation continue et c’est généralement cette approche basée sur le volume
globulaire moyen des globules rouges (VGM) qui est la plus utilisée. Nous avons également
consulté quelques articles récents de la littérature.
APPROCHE DIAGNOSTIQUE
1
La déficience en fer est la principale cause d’anémie microcytaire (Anemia Review Panel, 2008).
2
Représente 30 à 45 % des anémies chez l’adulte et la personne âgée (Médecin du Québec, oct. 2003).
3
Voir annexe 1.
4
Le fer sérique, le % de saturation et la transferrine ne sont pas nécessaires si l’anémie ferriprive est confirmée par
une ferritine abaissée.
5
Le dosage de l’homocystéine (et possiblement de l’acide méthylmalonique (MMA)) peut s’avérer utile lors de fortes
suspicions cliniques d’un déficit en acide folique ou en vitamines B12 alors que leurs dosages sont normaux ou
légèrement abaissés.
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ANÉMIE MICROCYTAIRE
Les trois principales causes sont l’anémie ferriprive, la thalassémie et l’anémie des
maladies chroniques / inflammatoires.
Elle est presque toujours arégénérative.
La démarche diagnostique doit d’abord s’orienter vers l’anémie ferriprive.
À l’histoire et l’examen, on doit rechercher la présence de saignement (gynécologique, digestif),
de dons de sang répétés, de besoins en fer accrus (grossesses antérieures, allaitement) et des
indices de malabsorption (maladie cœliaque et autres). On devrait aussi s'enquérir des
habitudes alimentaires (carence en fer) et rechercher la prise d'aspirine ou d'AINS. Les
saignements gynécologiques abondants et les dons de sang répétés sont considérés comme
des causes suffisantes pour expliquer une anémie ferriprive.
État ferriprive
La ferritine est l’examen de choix pour évaluer les réserves en fer (A). Le seuil de normalité est
généralement de 30-170 mcg/L (15-110 chez les femmes pré-ménopausées), mais il peut varier selon les
laboratoires. Dans l’état ferriprive, c’est le premier paramètre à diminuer.
Une ferritine abaissée confirme l’état ferriprive (test spécifique). En présence d’état inflammatoire,
infectieux ou de maladie hépatique, la ferritine s’élève et devient plus difficile à interpréter. Il n’existe pas
de seuil de ferritine au-dessus duquel on peut être certain qu’il n’y a pas d’état ferriprive, mais avec une
ferritine de > 100, l’état ferriprive est moins probable. Dans cette zone d’incertitude, les autres paramètres
du bilan martial peuvent aider. La capacité de fixation est l’élément le plus discriminant.
Capacité de Pourcentage de
Fer sérique Ferritine
fixation saturation
État ferriprive
État inflammatoire ou N N ou
Le traitement de première intention demeure le fer par voie orale de par son faible coût et son efficacité
lorsque pris correctement.
Dose désirée de fer élémentaire : 60 à 200 mg par jour.
Débuter avec 1 comprimé de fer 3 fois/jour entre les repas (idéalement).
On peut aussi débuter avec 1 comprimé de fer 1 fois/jour et à BID et TID selon la tolérance digestive.
Notons que : 300 mg fumarate = 100 mg fer élémentaire (Palafer) (non couvert RAMQ)
300 mg sulfate = 60 mg fer élémentaire
Pour améliorer la tolérance digestive :
o Prendre aux repas (mais diminue l’absorption de 20 %).
o Diminuer à BID ou ID (si die, prise au coucher à privilégier).
o Envisager un essai avec le fumarate (parfois mieux toléré que le sulfate).
Pour augmenter l’absorption, il est conseillé de prendre les comprimés de fer avec un aliment acide
1
(ex. : jus d’orange) et avec des sources alimentaires de vitamine C. La consommation de thé est
à éviter.
Poursuivre 3 mois après la correction de l’anémie.
Le fer en suspension peut tacher les dents. Il est utilisé surtout en pédiatrie. On doit le diluer dans du
jus pour limiter cet effet secondaire.
Le fer injectable est réservé aux intolérances insurmontables ou aux problèmes d’observance (C). Les
préparations I.V. devraient également être considérées comme traitement de première ligne aux
patients atteints des problèmes suivants : maladie inflammatoire des intestins, insuffisance rénale
chronique (avec ou sans dialyse), pertes sanguines abondantes chroniques (origine gastro-intestinale
ou menstruelle), cancer (avec ou sans chimiothérapie).
Chez les patients souffrant d’une maladie inflammatoire des intestins, le fer administré par voie orale
peut être très mal toléré, inefficace et peut même aggraver la maladie sous-jacente.
Interactions médicamenteuses avec fer (cause ↓ absorption) : calcium, quinolones, Synthroid, anti H2,
antiacides, biphosphonates. Recommandez de prendre le médicament 2 h avant le fer ou 4- 6 h après.
Quelques sources d’aliments très riches en fer (le fer hémique est mieux absorbé que le fer non
hémique) :
o Fer hémique : foie de porc, de poulet, de bœuf, viande de bœuf, palourdes, huîtres, moules,
crevettes, sardines, etc.
o Fer non hémique : crème de blé et gruau enrichis, céréales de bébé enrichies, légumineuses, tofu,
épinards, feuilles d'algues à sushi, etc.
1
Les comprimés de fer + acide ascorbique sont coûteux et n’offrent pas d’avantage supplémentaire.
Réticulocytose
La majorité des laboratoires donnent maintenant le nombre absolu, il n’est plus nécessaire de
calculer l’index corrigé.
Si 2 % (ou 120 x 109), indique une régénération.
L’hémolyse est une cause plus rare d’anémie normocytaire régénérative. L’examen de choix
pour faire le diagnostic est le frottis sanguin, qui fait généralement mention d’hémolyse et peut
suggérer la cause. Si un frottis est désiré, il doit être demandé spécifiquement puisqu'il n'est
pas fait de routine. Il est fait de façon automatique à partir de certains paramètres sur la formule
sanguine qui peuvent être absents lors d’hémolyse discrète. Les autres tests (LDH, bilirubine,
Coombs, haptoglobine et hémosidérine urinaire) sont peu utiles si le frottis est négatif. On doit
les demander lorsqu’on soupçonne sérieusement l’hémolyse.
En présence d’hémolyse, le patient doit être référé.
Coombs + Coombs -
Il en existe 2 types sur le marché : l’epoetin alpha (Eprex®) et la darbepoetin alpha (Aranesp®). Ce
sont des médicaments d’exception (non codifiés).
Indications de l’Eprex® OU de l'Aranesp® : anémie 2 à l'IRC (remboursé si clearance < 35 cc/min),
aire
anémie due à la chimiothérapie chez les patients avec tumeur non myéloïde.
Indications reconnues seulement pour Eprex® : traitement à la Zidovudine (chez pt HIV), certaines
chirurgies électives.
D'autres indications peuvent être reconnues par le programme « patient d'exception ». Ex. syndrome
myélodysplasique
Contre-indications : hypertension mal contrôlée, hypersensibilité à la molécule ou à l’albumine humaine,
prudence si histoire de convulsions.
Il est important de s’assurer de réserves adéquates en fer, folates et vitamine B12 avant de débuter un
tx à l’érythropoïétine. Si ferritine 50-100 mcg/L, on suggère un tx de sulfate ferreux 300 mg ID à TID
pendant toute la durée du traitement (viser un taux de saturation de la transferrine supérieur ou égal à
20 % et un taux de ferritine de plus de 100 ng/ml chez les patients en prédialyse ou en dialyse
péritonéale et de plus de 200 ng/ml chez ceux en hémodialyse) [25].
L'érythropoïétine est considérée si l'HB est < 100 g/L. On ajuste la dose pour obtenir le niveau le plus
bas permettant d'éviter les transfusions. Ne pas administrer si Hb ≥ 120.
Effets secondaires : hypertension (le plus fréquent), céphalées, nausées, arthralgies, convulsions,
accidents thrombotiques et vasculaires (surtout si HB > 120 g/L).
Dosage : on doit débuter au dosage initial recommandé pour chaque molécule. Le dosage varie selon
les indications. Les augmentations de dose ne doivent pas être plus fréquentes qu’une fois par mois et
on doit diminuer la dose si on note une augmentation de plus de 10 g/L sur 2 semaines ou à l’approche
de la dose cible. L’hémoglobine doit être vérifiée une fois par semaine jusqu’à 4 semaines après
stabilisation puis une fois par mois.
ALERTES de Santé Canada et de la U.S. Food and Drug Administration (FDA) pour les patients
recevant la médication pour de l'anémie due à la chimiothérapie : des études ont démontré un risque
augmenté de récurrence ou de progression de la tumeur chez les patients traités avec les agents
stimulateurs de l'érythropoïétine (ASE). Depuis avril 2007, Santé Canada ne recommande plus
l'utilisation des ASE pour le traitement de l'anémie chez les cancéreux lorsque l'anémie est due à la
maladie elle-même (à utiliser seulement pour l'anémie due à la chimiothérapie). L'hémoglobine ne
devrait pas dépasser 120 g/L (viser le taux le plus bas permettant d'éviter les transfusions). En août
2008, la FDA recommandait de ne pas débuter les ASE lorsque l'hémoglobine est > 100 g/L, ni lorsque
la chimiothérapie est à visée curative.
AVIS FDA (24 juin 2011) : des données en provenance d’études cliniques ont démontré une
augmentation du risque d’événements cardiovasculaires chez les patients souffrant de maladies
rénales chroniques traités avec ces médicaments. Selon ces données, l’obtention d’un taux d’Hb
supérieur à 110 g/L ne procurerait aucun bénéfice additionnel, mais augmenterait le risque de souffrir
d’événements cardiovasculaires sérieux (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral). Il est
donc recommandé d’administrer la plus petite dose efficace permettant de réduire le besoin
de transfusion.
Une hypothyroïdie sans myxœdème peut être accompagnée d’une anémie avec
Hb 110-120 g/L. Le type d’anémie sera variable. L’absorption de fer et d’acide folique peut être
plus ou moins atteinte. La sécrétion d’érythropoïétine est affectée. De plus, le déficit en fer peut
être causé par les ménorragies. Le résultat de ces modifications pourra donner chez les
patients une anémie micro, macro ou normocytaire.
Le dosage de B12 et de folates érythrocytaires est de mise (le dosage de folates sériques
reflète l’apport des deux dernières semaines et peut rapidement être corrigé par un apport
adéquat même si les réserves sont basses). Les déficits en folates sont typiquement
nutritionnels, quoique l’alcoolisme et d’autres causes puissent être incriminés. Au Canada,
depuis 1998, tous les produits céréaliers doivent être enrichis en acide folique, ce qui a rendu
ce déficit beaucoup plus rare. Les réserves de B12 chez l’humain sont suffisantes pour tolérer
un déficit alimentaire de 3 à 6 ans.
Les déficits en B12 sont dus à une malabsorption (gastrectomie, anémie pernicieuse, maladie
inflammatoire intestinale, gastrite atrophique, prise chronique d'IPP, etc.) ou des apports
insuffisants (rare à moins d'être végétalien strict).
Le déficit en B12 peut toucher de 5 à 60 % des personnes âgées des pays industrialisés. Selon
un article paru en 2004 [9], cette déficience est causée par une malabsorption de la vitamine B12
alimentaire chez environ 60 % et par une anémie pernicieuse chez 15 à 20 % (les données
antérieures sur le sujet rapportaient une proportion inversée de ces causes).
La définition du déficit en B12 est variable d’un laboratoire à l’autre. Un dosage près de la limite
inférieure (habituellement de 150 pmol/L) devrait être refait dans un 2e temps. Il peut témoigner
d’un réel déficit ou être faussement abaissé (déficit en folates, grossesse, contraceptifs oraux,
myélome multiple). Pour confirmer le déficit, on peut alors procéder à un essai thérapeutique :
une réticulocytose devrait survenir après 3-4 jours, puis une augmentation de l’hémoglobine et
une diminution du VGM.
Cyanocobalamine
100-1 000 µg/jour I.M. ou S.C. pendant 1 semaine
100-1 000 µg/semaine I.M. ou S.C. pendant 4 semaines
100-1 000 µg/mois I.M. ou S.C. à vie
Il y a maintenant des preuves intéressantes qu’une dose orale importante de vitamine
B12 (1 000-2 000 µg/j) serait aussi efficace qu’un traitement parentéral standard pour
l’amélioration des paramètres hématologiques et neurologiques. On doit cependant privilégier le
traitement parentéral lors de symptômes neurologiques sévères (IIB) et si l’on craint une
mauvaise observance au traitement. À cause des possibilités d'absorption erratique, il est aussi
recommandé d'utiliser la voie per os APRÈS que le taux sérique ait été normalisé avec le
traitement parentéral. On devrait observer une réticulocytose dans la première semaine puis la
correction de la formule sanguine et du déficit en 8 semaines.
NB → À doser selon la sévérité du déficit.
Si la cause a été éliminée (ex. : certains médicaments, une diète inappropriée, etc.), le
traitement peut être cessé lorsque le déficit est résolu.
Plusieurs « recettes » existent, le dosage usuel est de 1 000 μg à 2 000 μg/jour.
La forme po LA à 1 200 μg est un médicament d’exception (codifié VA159).
Acide folique 1 à 5 mg p.o. die pendant 1 à 4 mois (ou jusqu'à correction de la FSC)
L'acide folique peut corriger certaines anomalies hématologiques dues à un déficit en B12,
mais les manifestations neurologiques progresseront. Il est donc essentiel d'éliminer un
déficit en B12 avant de traiter une anémie macrocytaire avec de l'acide folique.
En présence d'une anémie hémolytique, le patient devrait recevoir un supplément d'acide
folique, car la demande est augmentée et les réserves sont insuffisantes.
L’impact de l’anémie comme marqueur pronostic indépendant est de plus en plus reconnu.
Chez les insuffisants rénaux chroniques avec insuffisance cardiaque, le traitement de l’anémie
améliore la fraction d’éjection et diminue l’hypertrophie ventriculaire. Dans une étude
rétrospective réalisée auprès de 20 000 patients hémodialysés, le taux de décès était 2 fois plus
élevé lorsque l’hémoglobine était de 80 ou moins comparativement à 100-110 g/L. Cette
augmentation de mortalité en lien avec l’anémie est également démontrée chez les insuffisants
cardiaques de classe III et IV [7].
Pour le syndrome coronarien, les résultats sont moins probants, certaines études rapportant
même une augmentation de mortalité associée à la transfusion [8]. Il s’agit cependant d’études
rétrospectives à partir d’essais cliniques ou d’études d’observation. Des essais cliniques
construits pour analyser les stratégies transfusionnelles chez ces patients sont à venir.
La décision de transfuser est complexe et dépend de facteurs tels que la cause de l'anémie, sa
sévérité et sa chronicité, la capacité du patient à tolérer l'anémie, la possibilité de récurrence de
saignement, etc. La décision doit aussi tenir compte des risques liés à la transfusion (risques
infectieux, réactions transfusionnelles, risques de surcharge volémique, etc.) ainsi que du
niveau de soins défini par le patient et son équipe traitante.
En pratique, on devrait considérer la transfusion lorsque le patient est symptomatique de son
anémie (dyspnée d'effort, tachycardie, fatigue), plutôt que de se fier seulement à un chiffre
d'hémoglobine. Les transfusions devraient être données à un intervalle permettant de maintenir
l'hémoglobine au niveau le plus bas empêchant les symptômes.
En moyenne, chaque culot globulaire transfusé fera augmenter l'hémoglobine de 10 g/L.
Chez un patient ayant une hémoglobine inférieure à 70 g/L, si la décision de transfuser a été
prise, 2 culots globulaires pourraient être donnés puis il faudra réévaluer le patient et revérifier
son taux d’Hb. Lorsque l’Hb est entre 70 et 100 g/L, la stratégie appropriée n’est pas clairement
définie et dépendra des facteurs cités ci-haut.
Le guide de pratique paru en 1997 dans le JAMC et intitulé « Guidelines for red blood cell and
plasma transfusion for adults and children » a été révisé en 2009 [14]. On y retrouve les
indications suivantes :
La transfusion de globule rouge est une des possibilités de traitement de l’anémie. Les
alternatives doivent être évaluées si le temps le permet.
La transfusion n’est pas indiquée pour expandre le volume circulant si l’oxygénation est
adéquate. Par exemple, une perte jusqu’à 30-40 % (1 500-2 000 ml) du volume circulant
peut être traitée avec des cristalloïdes seuls chez les jeunes patients en bonne santé.
L’évaluation des pertes sanguines actuelles et à venir sera importante dans la décision de
transfuser.
La transfusion est rarement indiquée si l’hémoglobine est supérieure à 100 g/L.
La transfusion est presque toujours indiquée si l’hémoglobine est inférieure à 60 g/L.
1- Anemia Review Panel, Anemia guidelines for family medicine, 2nd edition, Toronto, MUMS
Guideline Clearinghouse, 2008.
Ce guide est très complet et présente beaucoup d’informations sous forme de tableaux.
La démarche clinique proposée est pratique et bien expliquée. Le processus
d’élaboration du guide s’appuie sur une vaste revue de littérature. Cependant, la force
des recommandations et le niveau de preuves ne sont pas précisés. Il s’agit
principalement de consensus d’experts. Des frais doivent être déboursés pour se le
procurer et il n’est pas disponible en version électronique ni en version française.
2- GODDARD, A.F. et coll. « Guidelines for the management of iron deficiency anaemia »,
British Society of Gastroenterology, Gut, Octobre 2011, pages 1309-1316.
La mise à jour précédente datait de 2005. Propose des algorithmes pour l'évaluation et
le traitement des patients avec anémie ferriprive. Bon résumé des recommandations en
début d’article, avec indications des niveaux de preuves.
3- Le médecin du Québec, vol. 38, no 10, octobre 2003, pages 42-55 et 62-83.
Excellent numéro pour revoir plus en détail les anémies les plus fréquentes en pratique.
Comprend plusieurs articles pertinents sur la formule sanguine : « Comment maximiser
les données de la formule sanguine », « L’anémie ferriprive et l’anémie des maladies
chroniques : comment les distinguer, les évaluer et les traiter? », « Macrocytose et
carence en acide folique et en vitamine B12 » et « L’anémie hémolytique ».
4- Therapeutic Choices, 4th edition 2003, chap. 82.
5- « Guide de médecine interne, diagnostic différentiel et traitement », Direct-médecine,
éd. 2004, ch. 12, p.475-477.
6- « Treatment of anemia due to iron deficiency, AGA guideline: Evaluation and management
of occult and obscure gastro intestinal bleeding, Impact of anemia in patient with heart
failure », UpToDate 2004.
7- NISSENSSON. « Anemia: Not Just an Innocent Bystander? », Arch Intern Med, vol. 163,
rd
June 23 2003, 1400-1404.
8- RAD, S.V. et coll. « Relationship of Blood Transfusion and Clinical Outcomes in Patients
with Acute Coronary Syndrome », JAMA, 6 oct. 2004, 292, no 13, p.1555-1562.
9- ANDRÈS, E., et coll. « Vitamin B12 (cobalamin) deficiency in elderly patients », CAJ,
August 3rd 2004, vol. 171(3), p. 251-259.
10- KAGNOFF, MF. « AGA Institute Medical Position Statement on the Diagnosis and
Management of Celiac Disease », GASTROENTEROLOGY, 2006; 131:1977-1980.
11- GOLDMAN, Cecil. Textbook of Medicine, 22e édition 2004, W.B. Saunders Company.
12- Health Canada Endorsed Important Safety Information on Erythropoiesis-Stimulating
Agents (ESAs): Aranesp® (darbepoetin alfa) and EPREX* (epoetin alfa), 16 avril 2007.
13- FDA Safety Alert, Strengthened Oncology Safety Information and New Medication Guide
and Patient Instructions for Use for EPOGEN®/PROCRIT® and Aranesp, 7 août 2008.
14- Expert Working Group: Guidelines for Red Blood Cell and Plasma Transfusion for Adults
and Children, CMAJ, mise à jour de 2009.
Guide canadien concernant les indications et contre-indications des transfusions.
L’information se trouve sous forme de liste, mais se lit facilement.
Niveau de
Classe Type d’évidence
preuve
IA Méta-analyses ou études cliniques randomisées A
Au moins une étude clinique randomisée ou plusieurs études de
IB A
cohortes avec un suivi de qualité
Au moins une étude contrôlée non randomisée ou une méta-analyse
IIA B
d’études cas-témoins
Au moins une étude « quasi-expérimentale » ou une étude cas-
IIB B
témoins
Au moins une étude « non-expérimentale », telle qu’une étude
III C
descriptive
Rapports provenant d’un comité d’experts ou d’une autorité
IV C
reconnue
Tiré de « Guidelines for the management of iron deficiency anaemia », version 2011 [2].
1
Déficience symptomatique rare, mais déjà rapportée.
Toute reproduction ou diffusion est interdite sans autorisation écrite de dmfmu@fmed.ulaval.ca 18
ANNEXE 3 : INVESTIGATION DE L’ANÉMIE FERRIPRIVE [2]
oui
Traduction libre de : Guidelines for the management of iron deficiency anaemia, British Society of Gastroenterology;
Octobre 2011, page 1313 [2].
Fer p.o.
ex. FeSo4
300 mg bid
Traduction libre de : Guidelines for the management of iron deficiency anaemia, British Society of Gastroenterology;
Octobre 2011, page 1314 [2].
* Guide de pratique de la British Society of Gastroenterology sur la prise en charge de l'anémie ferriprive, mai 2005.
(A) Bonnes preuves provenant de méta-analyses ou de grandes études randomisées
(B) Bonnes preuves provenant de petites études ou d'études non randomisées
(C) Preuves basées sur des opinions d’expert
Fait automatiquement par l’appareil lorsque la formule sanguine est anormale. Révisé par
l’hématologue selon certains critères.
Peut être demandé spécifiquement sur la prescription si jugé nécessaire.
Anisocytose : variation dans le volume des globules rouges (plusieurs anémies) - indice IDVE
sur la formule sanguine
Ovalocytes : ROH, maladies hépatiques
Cellules cibles : ROH, maladies hépatiques, anémie ferriprive, Hbpathies
Poïkilocytose : variation dans la forme des globules rouges (thalassémie, myélofibrose)
Sphérocytes : sphérocytose, maladie hémolytique auto-immune
Elliptocytes : elliptocytose, anémie ferriprive, atteinte hépatique
Schizocytes : morcellement des globules rouges (microangiopathie, prothèse valvulaire)
Drépanocytose : anémie falciforme
Acanthocytes : maladie hépatique sévère, post-splénectomie, myélodysplasie
Polychromatophilie : variation dans la couleur des cellules; comme la réticulocytose, signifie un
état régénératif avec des globules rouges jeunes.
Autres :
Corps de Howell-Joly (post-splénectomie)
Cellules agglutinées
Agglutinines froides
Anémie hémolytique
Désordres de l’hémoglobine (thalassémie, Hb S ou C.)
Corps de Heinz ( G6PD)
Neutrophiles hypersegmentés ( B12 et folates)
Dacryocytes (atteintes médullaires)
Envahissement de la moelle
Leucémie
Maladie inflammatoire du petit intestin déclenchée par l’ingestion de gluten chez des
individus prédisposés génétiquement.
Prévalence difficile à évaluer en raison de la variabilité des présentations cliniques. Les
personnes plus à risque de présenter la maladie sont : les parents du 1er degré des patients
avec maladie cœliaque, les diabétiques de type 1 ou autre maladie auto-immune, ceux avec
anémie ferriprive, ostéopénie, syndrome de Down, petite taille ou infertilité.
Présentation clinique variable. Typiquement, débute dans l’enfance avec diarrhée, perte de
poids et retard de croissance. Plusieurs individus cependant ne présentent que de l’anémie
sans symptômes digestifs. D’autres manifestations extra-intestinales sont connues :
ostéoporose, dermatite herpétiforme, stomatite aphteuse récidivante, manifestations
neurologiques ou psychiatriques. Un peu plus du tiers des patients sont asymptomatiques.
Plusieurs études suggèrent une augmentation de la prévalence des cancers du tube digestif
(colorectal, grêle, œsophage, hépatocellulaire) chez les patients atteints de maladie
cœliaque. Toutefois, l'incidence varie selon les études et le risque semble moindre que
précédemment estimé (risque augmenté de ≈ 1,85 fois). L'association avec le lymphome
non-hodgkinien est la plus importante avec un risque augmenté de ≈ 5 fois. Par contre, le
risque de cancer du sein est réduit. Le risque serait moindre chez les patients respectant une
diète sans gluten [22].
Chez qui devrait-on rechercher la maladie cœliaque?
o Patients avec symptômes gastro-intestinaux incluant diarrhée, malabsorption, perte de
poids et distension abdominale.
o Individus chez qui on ne peut expliquer autrement certaines anomalies : dont l’anémie
ferriprive ou la cytolyse hépatique.
o Les personnes à haut risque (voir ci-haut) ou avec des manifestations pouvant être
associées à la maladie cœliaque.
Quels tests devrait-on utiliser?
o Tous les tests devraient être faits lorsque les patients consomment du gluten.
o L’évaluation devrait débuter par des sérologies soit : les anticorps anti-transglutaminase
IgA ou les anticorps endomysial IgA. Les antigliadine ne sont plus utilisés de routine parce
que peu sensibles et spécifiques.
o Les patients avec résultat sérologique positif doivent avoir une biopsie endoscopique du
petit intestin. Plusieurs prélèvements sont parfois nécessaires pour obtenir le diagnostic.
Les patients avec sérologie négative, mais chez qui une haute suspicion clinique est
présente devraient avoir un dosage des IgA puisque la déficience en IgA est plus
fréquente chez ceux ayant la maladie cœliaque (2 à 5 %) que dans la population générale
(moins de 0,5 %).
Prise en charge de la maladie cœliaque
Le traitement consiste en une diète sans gluten (1A), très exigeante et généralement difficile
à observer. Est-ce que la diète doit être stricte? Les études sont mitigées sur le sujet, mais
certaines études auraient démontré une diminution du risque d’ostéoporose ou de
lymphome, et ce, peu importe l’intensité des symptômes du patient [18]. Le gluten est
présent dans le blé, le seigle et l'orge. L'avoine pure serait sans danger, mais comme il
existe souvent de la contamination avec d'autres céréales contenant du gluten, sa
consommation peut présenter un risque.
Le programme de résidence en médecine familiale tient à remercier tous ceux qui se sont
impliqués dans l’élaboration de ce document :
2009 et 2011 :
Isabelle Dumont, MD
2013 :
Virginie Lehoux, MD
Katerine Marquis, MD
NB Il est possible que ces auteurs n’aient pas validé le contenu actuel du document et
puissent ne pas être en accord avec le contenu présenté.