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JAMALEDDINE Imane
ISMAILI Sara
IMAD Achraf
JABIRI Mouhssine
JAMALEDDINE Ayoub
Année universitaire
2015 -2016
SOMMAIRE
INTRODUCTION............................................................................................................................3
La loi <<SOX>>….........................................................................................................................26
Les Formations..........................................................................................................................…...30
CONCLUSION........................................................................................................................…...35
Bibliographie................................................................................................................... ......….....36
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INTRODUCTION
L’audit n’a pas toujours eu très bonne presse ces dernières années. Les scandales financiers
(Enron,Worldcom…) et le rôle joué par les grands cabinets ont fait les unes des journaux, et ont
entrainé la disparition retentissante d’un des plus prestigieux de ces cabinets : Arthur Andersen.
Toutefois, La complicité des cabinets d’audit dans les affaires de scandale financiers ne peut être
seule pointée du doigt. En effet les récentes révélations nous ont permis de jeter la lumière sur
l'ampleur de la créativité des grands groupes internationaux en matière de comptabilité, la grande
défaillance au niveau des systèmes de contrôle interne, et l’incapacité des organes de régulation à
assurer leur rôle majeur qui est la protection des intérêts des actionnaires et la sincérités des
informations financières.
La perte de confiance de la part des investisseurs reste l’impact direct et principal de ces scandales
financiers en plus d’autres impacts secondaires notamment la chute de la capitalisation boursière
américaine pour le cas d’Enron,
Pour assurer le retour et le maintien de cette confiance, les pouvoirs exécutifs et législatifs se sont
penchés sur la réalisation et la promulgation de plusieurs lois pour renforcer le contrôle sur les
sociétés et garantir la sincérité des informations financières publiées. Les U.S.A ont pris l’initiative
par le biais de Loi Sarbanes Oxley. D’autres gouvernements ont vite suivi après avoir assisté à leurs
propres scandales notamment la France, avec le cas Vivendi, qui a adopté la loi sur la sécurité
financière.
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PATIE I :
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1) Le laxisme des législateurs :
Pour combler ce vide juridique, plusieurs états ont tenté de réformer leurs législations pour mettre
au point une série de réglementations plus pointue, en vue de contrer la vague des multiples
scandales financiers révélés suite à la découverte des différentes fraudes et manipulations
orchestrées par les grandes multinationales.
Les récents scandales financiers ont mis sur la sellete les cabinets d’audit.
De nos jours, ce marché est dominé de bout en bout par 4 grandes entreprises, les « BIG FOUR »
KPMG, Ernst & Young, Deloitte et PwC. Méconnus du grand public, ces cabinets conseillent
gouvernements et multinationales, font la loi dans les paradis fiscaux et tissent leur toile dans les
instances internationales.
En effet, une enquête du journal français Le Monde , réalisée suite aux révélations faites par le
consortium international des journalistes d’investigation au sujet de l’affaire « Luxembourg
Leaks »1 a montrée les BIG FOUR ont parrainé des négociations secrètes entre plus de 300
multinationales, parmi lesquelles Apple, Ikea ou Disney, et le Luxembourg, afin de réduire
1
Luxembourg Leaks (ou « LuxLeaks ») est le nom du scandale financier révélant le contenu de
centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus avec le fisc luxembourgeois par les cabinets
d'audit pour le compte de nombreux clients internationaux.
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drastiquement leur taux d’imposition, et ce sont les juristes de ces quatre géants qui ont rédigé les
accords permettant a ces multinationales d’esquiver le fisc. Bilan, plusieurs milliards d’euros «
économisés » par les multinationales, aux dépens des contribuables.
Selon la même enquête, un ancien auditeur chez un de ces cabinets affirme : « Les multinationales
sont toutes clientes d’un Big Four, dans lequel travaillent des centaines de juristes. Elles disent à ces
avocats : "Trouvez-moi un moyen de diminuer mon TEI (taux effectif d’imposition)." Les avocats
rédigent un mémo, pour construire le meilleur montage possible. On joue avec les failles et les
avantages offerts par les systèmes fiscaux de la planète. » On parle donc d’optimisation fiscale.
L’une des méthodes les plus utilisées appelée prix de transfert, permet aux multinationales de
jongler avec la localisation de leurs profits, pour payer le moins possible d’impôts grâce aux
différences entre taux de taxation de chaque pays.
Cependant, l’optimisation n’est pourtant pas la mission première des géants de l’audit. Leur rôle,
comme leur nom l’indique, est d’«auditer» les multinationales. A eux quatre, les Big Four épluchent
les comptes annuels des 500 plus grosses entreprises de la planète, pour garantir qu’ils ne
comportent aucune irrégularité.
Cette double casquette pose question : d’un côté, elles ont un rôle de « gendarmes » chargés de
contrôler les entreprises, de l’autre, elles encouragent ces dernières à flirter avec l’illégalité… Et les
cabinets d’audit sont payés par ceux-là même qu’ils contrôlent ! En 2002, la faillite d’Enron montre
les limites du système. Le cabinet Arthur Andersen, auditeur et conseiller fiscal du géant de
l’énergie, est accusé d’avoir couvert les manipulations financières de son client. A la suite de cette
affaire, la loi a imposé aux géants de l’audit de séparer leurs activités d’audit et de conseil.
Le mélange des genres n’a pas cessé pour autant. Prenons le cas du géant du ketchup Heinz, cité
dans le « Luxembourg Leaks ». Pendant que les fiscalistes de PwC aidaient la multinationale à
esquiver le fisc, les commissaires aux comptes du cabinet continuaient de certifier ses comptes,
comme le montre ce rapport annuel.
Ces affaires ont donc mis le métier de l’actualité, plus que jamais sous les feux de l’actualité et
surtout de la critique.
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a. Les pratiques frauduleuses de la comptabilité créative.
Si la comptabilité générale est une technique encadrée par des lois, dont la finalité est l’information
des partenaires de l’entreprise sur ses performances économiques et sa santé financière, la
comptabilité créative désigne l’ensemble des techniques utilisées par le management d’une
entreprise dans l’intention préméditée de fournir une image de ses résultats différente de la réalité,
dans un sens favorable à ses attentes.
Elle désigne le fait d'utiliser les failles des règles comptables afin « de faire dire aux chiffres ce que
l'on souhaite qu'ils disent, au risque qu'ils ne soient plus sincères, et ne donnent pas une image
fidèle de l'entreprise
Le recours des entreprises à la comptabilité créative être justifié par plusieurs motifs :
Toutefois, La comptabilité créative ne consiste pas toujours à donner une image flatteuse des
résultats de l’entreprise, parfois c’est l’inverse qui se produit quand il s’agit notamment de réduire
la pression fiscale
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pour l’achat de leurs produits. Les entreprises soutiennent ainsi d’une façon artificielle leur
croissance. Cette solution est leur seul moyen pour lutter contre un recul potentiel de leurs ventes,
qui pourrait pousser le cours de leurs actions à la baisse.
La vente fictive :
Elle suppose l’arrivée de fonds à l’entreprise comme si elle était issue d’une vente réelle. Une
entreprise peut par exemple bénéficier par l’intermédiaire d’une tierce entreprise d’un emprunt
bancaire qui sera intégré dans ses comptes comme étant des ventes. L’emprunt sera remboursé avec
les intérêts à la banque émettrice.
Cette appréciation peut résulter des discours et des messages émis par les responsables de
l’entreprise. Ces messages peuvent contenir une vision optimiste à propos de son avenir. L’objectif
est de rassurer les investisseurs et de les encourager, par la suite, à souscrire aux titres de la société,
ce qui pousse le cours boursier à la hausse. On peut ajouter à ceci la technique de ramassage des
titres qui contribue à l’augmentation de la demande et ainsi à la hausse du cours boursier. Ceci
réalise, dans la plupart des cas, une perspective unique d’amélioration de la rémunération des
dirigeants bénéficiant des stock-options.
Les entreprises peuvent avoir recours au financement hors Bilan dont les éléments peuvent être
forts (acquisition d’un savoir faire valorisable…), comme ils peuvent être faibles (dettes futurs
prévisibles…). Le hors bilan est, désormais, un moyen permettant aux entreprises de masquer
certains faits contribuant à la diminution de leurs cours (malgré qu’une bonne estimation de
l’entreprise exige l’intégration de ces éléments dans les calculs).
A ceci s’ajoute la tendance des entreprises à bénéficier de leurs participations dans de multiples
entreprises, parmi lesquels les leurs filiales, pour dissimuler certaines dettes et certaines charges. Il
est à noter que ce type de comportements est couvert par des sociétés de clearing dont la mission
d’origine est de permettre des transactions internationales d’argent tout en conservant une trace de
celles-ci. Or, l’imbrication des sociétés de clearing dans les opérations de fraudes financières,
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accompagnée de la multiplication élevée des groupes, a facilité le passage des transactions sans que
ces dernières apparaissent dans la comptabilité des entreprises alors qu’elles restent répertoriées sur
des comptes non publiés.
Les techniques précitées sont certes un échantillon de ce que les fraudeurs utilisent pour détourner
la réalité au sein de leurs firmes. La résultante est sans doute une vague de faillites qui a touché un
nombre de grands groupes multinationaux à travers le monde. Les implications de ces faillites ont
dépassé les patrimoines des investisseurs pour causer la chute des grandes places boursières et la
perturbation des marchés financiers pour longtemps.
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PARTIE II :
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Au niveau international :
1- Le cas ENRON :
Présentation de l’entreprise :
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révèle tout à la fois une série de manquements de la part des différentes parties et en même temps le
respect scrupuleux d'un certain nombre de principes malgré tout insuffisant pour empêcher la faillite
d'Enron mais qui ont peut-être permis d'éviter pire. Nous nous proposons d'étudier comment la
faillite d'Enron a été rendue possible par la défaillance du système d'information du conseil
d'administration. Enron est une entreprise managériale au sens de Berle et Means (1932). Pour
attirer les investisseurs et réduire ses coûts d'agence, Enron a donc appliqué les principes de
"corporate governance" tels qu'ils sont plus ou moins bien définis:
a) L'indépendance du conseil d'administration: 14 des 17 administrateurs peuvent être qualifiés
d'indépendants. De surcroît les administrateurs étaient pour la plupart des personnalités reconnues.
b) La création de comités spécialisés indépendants: le conseil d'administration comprenait 5 comités
dont trois d'entre eux étaient parfaitement indépendants (aucun dirigeants d'Enron
n'en faisait partie): le comité d'audit, le comité de rémunération et le comité de nomination.
c) Le choix d'un auditeur de qualité: Enron avait retenu Arthur Andersen qui était considéré comme
le meilleur des big five.
d) La rémunération des dirigeants: Enron recourait massivement aux plans d'options sur actions.
e) La séparation des fonctions de président du conseil d'administration ("chairman") et de directeur
général ("CEO"): au sein de la société les deux dirigeants avaient un rôle complémentaire.
Les facteurs qui ont conduit à la faillite d'Enron sont les suivants:
a) La poursuite par les dirigeants de leur intérêt personnel exclusif et la confusion avec l'intérêt de
l'entreprise elle-même. Le président du conseil d'administration et le directeur général poursuivaient
un objectif de développement très rapide de l'entreprise. Même après l'éclatement de la bulle
boursière autour du développement des nouvelles technologies, les dirigeants continuaient de
prévoir un développement très important sur les marchés de l'énergie mais aussi sur tous les
marchés faisant appel à la gestion des dérivés. Comme le notait déjà Baumol (1959), les dirigeants
sont souvent incités à poursuivre la croissance plutôt que la recherche de la rentabilité. Dans le cas
d'Enron, les dirigeants souhaitaient croire que les deux allaient nécessairement de pair.
b) Le non exercice par les administrateurs de leur pouvoir et de leur devoir de contrôle. Les
administrateurs n'étaient principalement informés que par le président du conseil d'administration et
son directeur général. Les réunions du conseil d'administration (cinq par an en moyenne) se
déroulaient l'après-midi après le déjeuner et comprenaient le plus souvent la réunion des comités
qui duraient eux mêmes environ une heure. En dehors du président et du directeur général, le seul
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administrateur interne à Enron était le conseiller du président. Aucun des directeurs de branche ne
faisaient partie du conseil d'administration.
c) Une relation privilégiée avec les auditeurs et une perte d'indépendance de ces derniers: celle-ci
est difficile à définir exactement mais elle apparaît manifeste à travers la décision de l'associé en
charge du dossier de détruire un certain nombre de documents liés à l'affaire Enron.
d) La non implication des employés dans la gouvernance de l'entreprise. Celle-ci apparaît manifeste
à travers l'absence de représentants des directeurs de branches ou de services au conseil
d'administration ainsi qu'à travers le mécanisme de cloisonnement qui faisait que les responsables
d'activités ne rencontraient les administrateurs que sur des points très précis.
e) L'absence de contrôle de certains dirigeants: le directeur financier d'Enron exerçait un rôle
essentiel pour le financement du développement d'Enron. En contrepartie il bénéficiait d'une
latitude considérable pour gérer les transactions et concevoir des montages sophistiqués destinés à
permettre la poursuite de la croissance.
f) Une relation ambivalente avec les banques d'affaires, les analystes financiers, les milieux
politiques et de manière générale ce que l'on peut qualifier de tiers intéressés à la vie de l'entreprise.
Par le biais de contrats ou de financements, ces tiers avaient tout intérêt à maintenir leur relation en
l'état.
En quelques jours seulement, Jérôme Kerviel est devenu à ses dépens le plus célèbre trader de
France. Le 24 janvier 2008, la Société générale annonce une fraude dont le montant frôle les 5
milliards d'euros. Depuis, la justice enquête sur la responsabilité de ce fiasco financier. Jérôme
Kerviel [le courtier de la Société Générale] , avait l'ambition de montrer à sa hiérarchie qu'il était un
trader exceptionnel. Il a été encouragé à prendre des risques insensés, susceptibles de faire exploser,
non seulement sa banque, mais tout le système financier international. La banque accuse son salarié
d'avoir pris des positions frauduleuses, en contradiction avec ses prérogatives et d'avoir dissimulé
ces opérations. Ce dernier réplique que la banque ne pouvait pas ignorer ses opérations. Ce n'était
pas un coup d'essai pour le trader breton. Depuis des mois, il prenait des positions importantes, sans
que les procédures de contrôle internes ne soupçonnent les fraudes. Lorsque la banque découvre la
situation, elle s'empresse de vendre en quelques jours les 50 milliards d'euros placés par Jérôme
Kerviel. Malheureusement pour elle, les marchés s'effondrent à ce même moment : la moins value
atteint 4,9 milliards d'euros.
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3- L’affaire Madoff
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idéogrammes signifiant "yen" et "paradis", qu'il prétendait vouloir transformer en devise mondiale
unique. Ces "enten" étaient utilisables dans plusieurs hôtels, bazars et magasins en payant avec son
téléphone portable, ou bien sur des sites de vente en ligne. Pour un minimum de 100.000 yens
versés à M. Nami, les souscripteurs recevaient une somme équivalente en "enten" et pouvaient
théoriquement récupérer leur investissement au bout d'un an. S'ils décidaient de le laisser entre les
mains de M. Nami, leur stock d'"enten" était renouvelé sans qu'ils aient à verser une nouvelle
somme d'argent. L'entreprise de M. Nami avait cessé début 2007 de verser les intérêts aux
investisseurs et de racheter les "enten" aux commerces partenaires de l'opération, puis avait licencié
tout son personnel quelques mois plus tard.
5. Scandale WorldCom
Le scandale du piratage téléphonique par News International (scandale des écoutes, scandale des
écoutes téléphoniques, Murdochgate ou Rupertgate) est une affaire politico-médiatique qui a débuté
en juillet 2011 au Royaume-Uni. Il est révélé que des employés du journal News of the World,
filiale de News Corporation, auraient accédé illégalement à des systèmes de messagerie
vocale personnels, en particulier ceux de victimes et de leurs proches pendant les années 2000.
D'autres journaux britanniques auraient eu recours à des méthodes semblables.
Cette affaire a été révélée la première fois en 2010 par Sean Hoare, décédé le 17 juillet 2011 deux
Le 6 juillet 2011, le premier ministre britannique David Cameron annonce au parlement britannique
qu'une enquête publique du gouvernement sera mise en place (voir Leveson Inquiry). Le même
jour, News of the World annonce qu'il publiera pour la dernière fois le 10 juillet, après 168 ans de
publication.
Rebekah Brooks, éditeur en chef de News of the World à l'époque, démissionne le 15 juillet 2011
de News International, son employeur du moment, sous la pression des plaintes reçues. Le même
jour, Les Hinton, homme de confiance de Rupert Murdoch, démissionne de son poste de PDG
de Dow Jones and Company, une filiale de News International. Le 17 juillet, le chef
du Metropolitan Police Service (police de Londres), Paul Stephenson, démissionne « en raison dses
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liens avec un ancien rédacteur en chef de News of the World, Neil Wallis ». Rebekah Brooks est
arrêtée.
Rupert Murdoch, PDG et important actionnaire de News Corp., et son successeur présumé, son
fils James Murdoch, ont reçu une citation à comparaître devant le parlement britannique. Devant la
commission parlementaire, Rupert Murdoch a affirmé qu'il n'était pas au courant que dans les
années 2000, News Corporation avait versé jusqu'à 700 000 livres pour régler à l'amiable des
poursuites judiciaires entamées par des personnes qui avaient la certitude d'être mises sur écoute.
Aux États-Unis, où News Corporation détient plusieurs médias importants, dont The Wall Street
Journal et Fox News Channel, le FBI a décidé de mener une enquête sur de telles activités envers
Le 2 août 2011, Stuart Kuttner, ancien éditeur du News of the World, est arrêté. Le 10, Greg
Miskiw, ancien éditeur du News of the World, est arrêté. Le 18, James Desborough, un autre ancien
En novembre 2011, la presse britannique révèle que des gens employés par News of the World ont
Le 11 février 2012, The Sun est de nouveau frappé de plein fouet par l'arrestation de cinq employés
dont le rédacteur en chef adjoint Geoff Webster, le chef du reportage John Kay, le correspondant à
l'étranger principal Nick Parker et le reporter John Sturgis. Un policier, un militaire et un employé
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Au niveau national :
L’année 2002 a été celle de tous les espoirs, notamment pour les opérateurs économiques. Les
pouvoirs publics, qui ont manifesté leur ferme volonté de relancer les investissements et les
mécanismes pour arriver à cette finalité ont commencé à se mettre en place. Cependant, 2002 a été
également l’année des scandales financiers puisque bon nombre d’entreprises privées ou publiques
ont été clouées au pilori. Ces scandales financiers qui avaient éclaboussé, au cours de ces dix
dernières années, des personnalités de premier plan, des dirigeants d’entreprises et des élus,
marquent la rentrée judiciaire. Ces affaires dans lesquelles des personnages importants impliqués
sont présentés devant la justice. En tête de liste, l’affaire de la Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale qui a été qualifiée du « plus gros scandale financier du pays». Le préjudice a été tel qu’une
commission parlementaire a été mandatée pour mener une enquête sur cette institution. Les résultats
de leurs investigations ont fait couler beaucoup d’encre et ont été au cœur d’une polémique sans
précédent et pour cause. Les dysfonctionnements relevés et les montants avancés dépassent toute
imagination. La Commission a ainsi estimé les montants dilapidés à 115 milliards de DH.
Autre institution, autre scandale. Le Crédit Immobilier et Hôtelier a également défrayé la
chronique. Là aussi, des irrégularités en termes de gestion ont été relevées. L’affaire du CIH
remonte à 1995. C’est à partir de cette date, que les défaillances ont commencé à se faire sentir au
niveau des équilibres financiers de cette institution bancaire, mais ce n’est qu’en 2001 que le
parquet à commandé à la police judiciaire d’entamer des investigations.
Troisième, scandale, et non des moindres, est celui de la Banque Centrale Populaire. L'affaire
remonte à 1999. L’affaire de cette banque se résume à celle d’un dépassement historique dans la
gestion des comptes du personnel. Celle d’un cercle de hauts cadres, qui, sur la base d’affinités,
bénéficient d’un financement incontrôlé. Une autre affaire impliquant Abdelaziz Laâfora, Ahmed
Chawki, Abderrazak Afilal, Youssef Tazi, ainsi qu’une vingtaine de fonctionnaires relevant de la
commune d’Aïn Sbaâ. Tout ce beau monde est poursuivi dans une affaire de dilapidation de deniers
publics, d’abus de pouvoir et de malversation. Un autre banquier devrait répondre d’accusation de
détournement de deniers publics et de mauvaise gestion. Farid Dellero, ex-patron de la « BNDE »,
sans oublier bien sur l’affaire du Crédit agricole du Maroc « CNCA »,se sont aussi des irrégularités
en termes de gestion qui ont été relevées ainsi que des affaires de détournement d’argent. Ces
différentes affaires, qui ont éclaté au grand jour et qui continuent de faire couler beaucoup d’encre,
doivent interpeller les pouvoirs publics et les inciter à plus de vigilance. Il est vrai que les
responsabilités ont été engagées et que des plans de restructuration ont été mis en place, il n’en reste
pas moins qu’il est fort probable que l’avenir nous réserve d’autres mauvaises surprises.
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1- Crédit immobilier et hôtelier « CIH »:
Lorsqu’en 2001, le leader usfpéiste Driss Lachgar dirige une enquête parlementaire sur la gestion
des comptes d’une grosse banque publique, il n’hésite pas à parler d’orgueil pathologique et de
paternalisme clientéliste. C’est le début d’une décennie de rebondissements judiciaires que les
plumes couchent sur tous les canards, animées par un vieux désir de vindicte publique.
On y dévoile les micmacs d’une poignée de DG dilapidant des dizaines de milliards de dirhams,
usant de faux, et octroyant des crédits, jamais remboursés, à la faveur de leurs intimes. Le procès
traîne de report en report, pour aboutir en 2010 à un verdict final qui laisse sur sa faim: trois des
principaux inculpés, l’ex-PDG Moulay Zine Zahidi et ses proches collaborateurs Ahmed Skalli et
Naïma Hiyam écopent de dix à vingt ans de prison ferme. C’est peine perdue: les trois dirigeants
ont fui à l’étranger dès le début de l’affaire. Les autres hauts cadres s’en sortent avec quelques
années d’emprisonnement avec sursis, tandis que quelques-uns sont tout simplement acquittés.
Les accusés contestent les sommes invoquées, leur degré d’implication et crient à la délation; leurs
avocats plaident leur innocence, et présentent ce long procès comme étant lui-même une peine
suffisante. Enfin, une bonne partie des dettes impayées a été recouvrée. Pour autant, ce dénouement
judiciaire demeure surprenant de la part du légendaire juge Lahcen Tolfi, auquel on reconnaît
d’habitude une grande fermeté.
Une fois digérée, l’affaire CIH donne l’impression que la justice a été délayée dans la lenteur
judiciaire. L’arrière-goût d’inachevé remonte en 2011 lorsque la Cour des comptes fait éclater un
second scandale au sein de la banque. Cette fois-ci, c’est Khalid Alioua, ancien ministre et ex-PDG
du CIH entre 2004 et 2009, qui se retrouve sous les feux de la rampe pour dilapidation de deniers
publics.
Son incarcération fin juin 2012 à la prison de Oukacha lance la deuxième saison d’un feuilleton
dont on devine presque la fin.
C’est un rapport de la commission parlementaire, dirigée en 2002 par Rahou El Hilaâ, qui dévoilera
ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire CNSS. Pas moins de 47 milliards de dirhams manquent aux
comptes de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, une somme colossale qui aurait été dilapidée
entre 1972 et 2000. Son déficit est évalué à quelque 115 milliards de DH.
Transmise à la Cour Spéciale de Justice, qui disparaît en 2005, l’affaire est présentée devant la cour
d’appel de Casablanca. Le procès, retardé par une dizaine de reports pour vices de forme, redémarre
en octobre 2011.
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Parmi les 28 personnes poursuivies, les principaux accusés sont Mohamed Gourja, ex-directeur de
la CNSS de 1971 à 1992, son successeur Rafiq El Haddaoui (1995-2001), ainsi que l’ex-secrétaire
général Abdelmoughit Slimani (1976-1992).
Le rapport originel est appuyé par ceux de la Cour des comptes qui, récemment, a fait état de la
mauvaise gestion, de l’absence de comptabilité, de dépenses exagérées qui auraient contribué à
gonfler les comptes personnels des dirigeants. Toujours en cours, le procès ne cesse de faire
ressortir les gabegies au sein de la Caisse.
Au cœur de cette grosse affaire, c’est tout le fonctionnement administratif de la caisse qui est remis
en cause. Le blocage du conseil d’administration, qui n’était pas consulté dans le cadre de diverses
grandes décisions, l’absence de comptabilité et de contrôles internes, la lenteur administrative, les
rivalités syndicales entre l’UMT et la CDT, le dysfonctionnement du système informatique font état
d’une gestion catastrophique. Est également mise en avant la création des polycliniques de la CNSS
qui n’avaient aucune assise légale et qui auraient contribué à la perte de milliards de DH. Pour les
principaux accusés, les chiffres sont virtuels et exagérés.
Il faudra certainement encore plusieurs années pour pouvoir y voir plus clair dans ce gros scandale
financier, si ce n’est le plus grand, qui défraie depuis plus de 10 ans la chronique judiciaire.
En 1998, le fisc français transfère à son homologue marocain un dossier relevant de nombreuses
malversations dans les comptes de la Banque Centrale Populaire du Maroc en France. L’affaire est
transmise à la Cour Spéciale de Justice en 2002; y était impliqué l’ex-PDG de la banque, Abdellatif
Laraki, ainsi que six autres personnes.
Laraki serait responsable des pertes colossales qu’a connues la BCP après avoir reçu 50 millions de
francs français pour sa restructuration. Il lui est également reproché d’avoir transféré plus de 2
millions de francs sur son compte personnel, ainsi que d’avoir constitué la société Euroma, dont la
faillite aurait coûté 1 million de dirhams à la banque.
Accusé de détournement de fonds publics, d’octroi de prêts qui n’ont jamais été remboursés, Laraki
est arrêté en 2002 et écroué à la prison civile de Salé. Il recouvrera sa liberté provisoire moyennant
le paiement d’une caution de 2 millions de dirhams. Arrêté une seconde fois à Madrid suite à un
mandat d’arrêt lancé à son encontre par Europol à la demande des autorités françaises, il est
présenté devant la justice marocaine. Ses avocats demandent que l’infraction pour laquelle il est
déféré soit qualifiée de délit, afin que s’applique la prescription quinquennale. Pourtant, c’est bien
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d’un crime qu’il est accusé. C’est en tout cas ce que requiert le parquet qui souhaite éviter l’arrêt
des poursuites. L’affaire est renvoyée en 2006 devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de
Casablanca, et l’on attend encore qu’un jugement soit prononcé.
4. La SAMIR
Depuis qu'il a racheté la raffinerie, en 1997, le saoudien Corral a rechigné à investir… tout en
accumulant beaucoup de dettes. Aujourd'hui, l'activité est au point mort. Retour sur les origines du
scandale.
Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, l’a lui-même admis récemment devant le
Parlement : « La privatisation de la Samir a été une erreur ! » Dettes colossales envers l’État, les
banques et les fournisseurs (plus de 20 milliards de dirhams, soit 1,85 milliard d’euros), promesse
de recapitalisation non tenue, saisie d’actifs, défaut de paiements… Depuis l’annonce de la «
suspension temporaire » de son activité, le 5 août 2015, la Société anonyme marocaine de
l’industrie du raffinage (Samir) est au cœur de l’actualité.
Mais les signes avant-coureurs d’une défaillance des actionnaires étaient là depuis plus de dix ans.
En 2002 déjà, feu Abraham Serfaty, qui avait été à l’origine de la création de la raffinerie de
Mohammedia, en 1959, tirait la sonnette d’alarme : « Le contrat signé avec le repreneur, Corral, a
été moins contraignant que les termes contenus initialement dans l’appel d’offres », expliquait
l’ancien opposant à Hassan II. En d’autres termes, cette privatisation a été mal ficelée dès le départ.
o Conflit d’intérêts
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produits finis importés de l’étranger – les distributeurs ne seront donc plus « obligés » de
s’approvisionner à la Samir. Par ailleurs, les normes marocaines de qualité du gasoil ont bien
évolué, tandis que l’outil industriel de la Samir, lui, n’a pas été mis à niveau. Et pour cause : les
investissements promis n’ont jamais été réalisés.
«Le chiffre d'affaires réalisé par Stroc Industrie au titre de l'exercice 2012 s'établit à 205 MDH, en
baisse de 61% par rapport à 2011», précise la société cotée en Bourse. Déjà, au titre du premier
semestre 2012, Stroc Industrie avait affiché un recul de son volume d'activité. L'opérateur avait
également publié un profit warning. C'est dire que l'opérateur marocain du secteur de la métallurgie
lourde a du mal à repartir du bon pied. L'épisode des difficultés de la société a débuté bien avant
2012. C'est en effet à fin 2011, année même de son introduction en Bourse, que Stroc Industrie
publie ses premiers résultats baissiers (5,5 MDH), alors que les prévisions de son business plan
tablaient sur un résultat nettement supérieur (31,5 millions). Le management de la société avait
expliqué cet éloignement entre les prévisions et les résultats par un conflit social très coûteux,
déclenché en juin 2011 et réglé à la fin de la même année. Le dénouement du conflit social devait
donc permettre à Stroc Industrie de se remettre sur la voie des objectifs annoncés au moment de son
introduction en Bourse. D'ailleurs, c'est ce qui a été annoncé par les différentes sociétés de Bourse
dans leurs notes d'analyse tout au long de l'exercice 2012. Des notes qui étaient optimistes pour la
valeur Stroc et qui avaient même recommandé aux investisseurs de l'accumuler dans leurs
portefeuilles.
o Erreur de prévision
Toutefois, le chiffre d'affaires à fin juin 2012 enregistre un retrait de 51% à 140 MDH. Cette baisse
du niveau d'activité au premier semestre 2012 et l'importance de ses charges fixes ont ainsi induit
des pertes significatives (résultat net de -75 MDH). Ce nouvel impacte le cours du titre dont la
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chute s'amplifie. À fin 2012, Stroc a déjà perdu plus des deux tiers de sa valeur depuis son IPO.
Aujourd'hui, la chute vertigineuse atteint 83% par rapport à sa valeur d'introduction. Ce n'est pas
tout, la société annonce que ses revenus pour 2012 sont encore en baisse par rapport à 2011.
Pourquoi un tel écart entre les prévisions des analystes et les résultats de l'entreprise ? Certains
analystes renvoient la responsabilité à la société et aux informations fournies pas cette dernière.
«Dans toutes nos recommandations, nous nous sommes basés sur la valeur du carnet de commande
et sur les informations qui ont été livrées par la société elle-même pour établir nos prévisions de
résultat. D'ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi à fin 2012 les revenus de Stroc Industrie
n'arrivent toujours pas à renouer avec la croissance ?», nous confie un autre analyste qui a souhaité
garder l'anonymat. Néanmoins, d'autres rassurent. «Il était clair pour nous qu'il n'y aura pas de
relance rapide pour Stroc. La reprise du régime d'exécution des projets a été faite de manière
graduelle, donc l'entreprise a pris du retard dans la réalisation de plusieurs projets qui seront
certainement déclarés en 2013», nous explique un analyste de Sogécapital, société de Bourse
affiliée à la Société générale. Pourquoi dans ce cas, les recommandations des analystes ont toutes
été favorables ? La réponse à cette question est sans détour.
«Nos prévisions portent sur le moyen et long terme et nos valorisations sont faites sur la base d'un
business plan dont les durées varient entre 5 et 10 ans. Pour nous, Stroc sera rentable à cet
échéance. D'un côté, la société a comme premier client le Groupe OCP, garant de sa pérennité. D'un
autre côté, 2013 devrait être l'année du retour à la vitesse de croisière de son carnet de commande»,
nous précise le même analyste. L'accident de parcours subi en 2012 ne remet donc pas en cause la
stratégie de développement de Stroc Industrie. Un développement qui se traduit par un carnet de
commandes évalué aujourd'hui à 1,6 MMDH.
6. Maghreb Steel : L’entreprise fondée en 1975 par Fadel Sekkat, un autodidacte de 67 ans, devenu
capitaine d’industrie, a licencié 350 salariés sur un effectif de 2 000. "La décision a enclenché de
fortes tensions sociales. Si les mesures antidumping venaient à tarder encore, ces licenciements
pénibles et douloureux devraient continuer et l’usine connaîtra des périodes d’arrêt plus ou moins
longues, voire un arrêt total", a averti depuis dans "Le Matin", Othman Benmlih, directeur général
de la société.
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En 2012, Maghreb Steel est parvenu à dégager un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dirhams
(245 millions d’euros). Au premier semestre 2013, il a atteint 1,4 milliard. Mais le groupe a
enregistré au premier semestre 2013 une perte nette consolidée de 258,5 millions de dirhams après
déjà un lourd déficit de 498,5 millions de dirhams sur l’ensemble de 2012.
Le groupe a produit 490 352 tonnes d’aciers en 2012. La capacité maximale de sa nouvelle aciérie
est d'un million de tonnes. La part des exportations dans son chiffre d'affaires est de 40%.
En réalité, depuis deux ans, les ventes et la production sont très en deçà des prévisions du plan
d’investissement initial. Les dettes du groupe à fin 2012 s’élevaient déjà à 5,4 milliards de dirhams,
2,3 fois ses fonds propres.
Pour tenter de sauver la situation, selon la presse marocaine, les actionnaires de Maghreb Steel ont
procédé à une augmentation de capital de 900 millions de dirhams (ou 600 selon certaines sources)
ces derniers mois pour le porter à 2,4 milliards de dirhams.
En août dernier, les six banques partenaires regroupées en consortium ont également signé un
protocole d’accord pour aménager sa dette. Nécessaire mais pas suffisant.
Pour la direction, cette situation catastrophique est avant tout imputable au dumping pratiqué par les
sidérurgistes européens qui viennent s'octroyer des parts de marché au Maroc en pratiquant des prix
beaucoup plus faibles que les siens. Les importations marocaines ont augmenté de plus de 200% en
2011 et 2012, selon la direction. Et le problème réside à ce niveau.
Dans le secteur, il se murmure que si les résultats de l’enquête n’ont toujours pas été rendus
publics, c’est qu’il reste difficile de prouver le dumping. D’autant que ce ne serait en effet pas
une seule société étrangère qui s’en serait rendu coupable, mais la plupart de celles qui
exportent vers le Maroc.
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Mais pour beaucoup d’observateurs, la cause de la situation catastrophique de Maghreb Steel se
situe ailleurs : celle d’un trop lourd investissement de 5,7 milliards de dirhams réalisé à contre-
cycle.
En effet, en avril 2012, Maghreb Steel inaugurait en grande pompe et en présence du roi du Maroc
son complexe de Chellalate, à Mohammedia, près de Casablanca, avec un investissement destiné à
se doter notamment d'une partie chaude à savoir une aciérie électrique et deux laminoirs à chaud de
bobines et de tôles fortes.
"Le timing de l’investissement était inadéquat, mais c’était difficilement prévisible… La crise qui a
fortement impacté les industries dans le monde, et notamment le secteur de la sidérurgie, est arrivée
au pire moment alors que les investissements avaient déjà été lancés", a reconnu Othman Benmlih,
dans une interview au magazine Challenges, mais il persiste : "les sidérurgistes européens se sont
mis à baisser leurs prix jusqu’à pratiquer un dumping", parlant à propos du projet de Mohammedia
"d’un investissement audacieux certes, mais qui n’importe où ailleurs dans le monde, aurait
certainement fait l’objet d’un soutien plus important des pouvoirs publics."
La baisse des prix des aciers s’explique surtout par la crise économique de 2008, qui a entrainé la
chute de la demande en Europe et donc une surcapacité. Elle a poussé les sidérurgistes européens à
se tourner vers d’autres marchés.
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PARTIE III :
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Dans une perspective de restauration de la confiance sur les marchés, des mesures curatives et
préventives ont été mises en vigueur par un nombre de pays. Ces mesures convergent dans la
plupart des cas vers une révision structurelle des processus de la production et de la communication
de l’information adressée aux différentes parties prenantes (actuelles ou potentielles). Cette
rubrique de notre travail exposera rapidement les différentes lois, en rapport avec ce sujet,
récemment adoptées à travers le monde :
1) La loi SOX
Cette loi a été votée par le congrès américain en 2002 en réaction aux scandales ayant secoué le
pays à la fin de l’année 2001. Son objectif est de réduire les fraudes et les conflits d’intérêts, et
d’augmenter la transparence financière et la confiance du public. Elle prescrit de même le
renforcement des contrôles et la séparation des fonctions d’audit et de conseil. Cette loi est guidée
par les principes d’exactitude et d’accessibilité de l’information, de la responsabilité des
actionnaires, et de l’indépendance des auditeurs. Afin de garantir son application cette loi est dotée
de quatre principales mesures :
Toute irrégularité volontaire des dirigeants ainsi que toute irresponsabilité démontrée
de leur part pourrait être sanctionnée jusqu’à 20 ans de prison.
Les entreprises doivent fournir leurs transactions hors-bilan et les changements dans la
propriété des actifs détenus par les dirigeants.
Les entreprises doivent construire des commissions de vérification indépendantes pour
superviser la vérification tout en assurant une rotation des vérificateurs indépendants.
L’entreprise devrait être surveillée par le « Public Accounting Oversight Board », un nouvel
organisme crée pour établir des standards, enquêter et sanctionner les fraudeurs.
Le parlement français a voté cette loi en 2003 en réponse à la crise de confiance des investisseurs.
La sécurité financière se définit fondamentalement par la connaissance, la maîtrise, et la couverture
des risques liés à l’activité de l’entreprise. Afin d’atteindre ses objectifs, cette loi :
Insiste sur une double certification des comptes par des experts
comptables différents.
Renforce l’action des commissaires aux comptes et réclame leur indépendance.
Oblige le PDG de présenter un rapport sur l’activité du conseil d’administration.
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Impose que les membres du conseil d’administration soient indépendants.
3) Les normes comptables internationales
L’effet novateur de ces normes est constitué par un recours accru à la juste valeur dans l’évaluation
de nombreux actifs et passifs de l’entreprise. Ceux-ci seront ainsi évalués à leur valeur de marché.
Le bilan reflétera donc davantage la véritable valeur de l’entreprise. Sur un autre plan ces normes
demandent aux sociétés de fournir des informations financières plus précises comme :
Ces textes présentent des dispositions de base visant spécifiquement à la transparence et à l'éthique
dans l'entreprise, parmi lesquelles on relève :
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La suppression de l'autorégulation de la profession des commissaires aux comptes et la
séparation des activités d'audit et de conseil ;
L'obligation pour le Président des sociétés anonymes et des entités faisant appel public à
l'épargne d'établir un rapport rendant compte des conditions de préparation et
d'organisation des travaux du Conseil d'administration et des procédures de contrôle
interne ;
Destiné à toutes les entreprises des secteurs publics et privés, le code tend également à consolider
les relations entre les parties prenantes (employés, clients, créanciers, administrations) grâce au
respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur (droit boursier, droit du travail,
droit des sociétés, droit commercial) et contractuelles.
Le code se décline en quatre chapitres inspirés des principes de gouvernance d'entreprise de l'OCDE
(2004) ayant trait à la responsabilité de l'organe de gouvernance, aux droits des actionnaires et des
associés et leur traitement équitable, à la transparence et la diffusion de l'information financière et
au rôle des parties prenantes et leur traitement équitable.
Participation à l’Assemblée générale : L’assemblée générale qui est le lieu par excellence
pour l’actionnaire et l’associé pour exercer ses droits dans l’entreprise constitue un élément
central de la Gouvernance d’Entreprise
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Traitement équitable des actionnaires et associés : L’entreprise doit assurer un
traitement équitable de tous les actionnaires et associés, y compris les minoritaires et les
non résidants.
Informations sur la gestion : L’entreprise met à la disposition des actionnaires et associés
de manière systématique et rapide, notamment sur son site Internet, les informations
concernant son management.
Contrôle de gestion
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La théorie d’agence et la règlementation accordent un rôle important au conseil
d’administration, à son comité d’audit, aux vérificateurs internes et externes dans la
prévention et la détection des irrégularités comptables. À l’évidence, la règlementation n’a pu
éviter les nombreux scandales financiers comme Panama Papers, HSBC, Hollinger et Nortel.
Dans chaque cas, des dirigeants opportunistes ont cherché par des pratiques frauduleuses à
s’enrichir indûment. L’étude de ces pratiques comptables non conformes aux règles est au
centre de l’actualité mondiale.
Qu’ils se produisent à l’Etats Unis, en France, au Maroc ou ailleurs dans le monde, notre
société est malheureusement régulièrement confrontée au spectre des scandales financiers tels
les cas récents de Panama Papers et HSBC. Dans ce contexte, les autorités législatives et
réglementaires de plusieurs pays ont répondu à ces différents scandales en proposant de
nouvelles politiques ayant pour objectifs une plus grande transparence dans l’information
financière dans tous les secteurs. L’étude des techniques de fraude utilisés et la
compréhension des raisons et motivations des fraudeurs sont au centre de ces nouvelles
législatives destinée aux différentes parties prenantes de l’entreprise (avocats, auditeurs, …).
L’objectif général des gouvernements est donc l’adoption des outils de préventions des
scandales financiers notamment en proposant des formations à tout utilisateur des états
financiers, et plus particulièrement: avocats, responsables financiers et comptables, dirigeants
d’entreprises, auditeurs et enfin les contrôleurs de gestion.
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Éléments de contenu de la formation :
Le Canada
Cette décennie de scandales financiers a poussé plusieurs pays à revoir leurs dispositifs légaux
quant aux fraudes fiscales et financières.
Au Canada par exemple, FAIR, la fondation canadienne pour l’avancement des droits des
investisseurs présente plusieurs indications pour remédier et prévenir les scandales financiers.
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exhaustive permettant de vérifier l’inscription, les antécédents disciplinaires, etc. Il faut aussi
que les sociétés soient tenues responsables de l’inconduite de leurs conseillers contrevenants,
même s’ils vendent des produits ne relevant pas de la société, que les inscrits aient une
obligation professionnelle de dénoncer les cas d’inconduite d’autres inscrits et que des
incitations financières soient envisagées pour encourager le signalement des fraudes aux
autorités de réglementation.
3 - Poursuites
Chaque pays a besoin d’un nouvel organisme national spécialisé et ayant pour seule mission
de combattre la fraude financière et fiscale.
4 – Indemnisation
Les autorités de réglementation devraient avoir des pouvoirs réglementaires cohérents pour
ordonner l’indemnisation des victimes de fraudes financières et devraient avoir le mandat
clair de demander l’indemnisation des victimes de fraude.
La France
Le Canada n’est pas le seul pays à modifier ses dispositifs légaux. La France a décidé de
réagir aussi. Dans un communiqué, le ministère de Finance indique que la France va
demander à ses partenaires « la transmission du fichier ‘Panama papers’ » en vue de détenir
les « outils juridiques permettant de redresser les impôts éludés et d’appliquer les pénalités,
notamment pour la détention de comptes non déclarés à l’étranger ».
Pour le cas de la France les instruments de préventions des scandales financiers se présentent
en l’application de sanctions très lourdes pour les dissimulateurs.
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D’un point de vue fiscal, le contribuable démasqué va devoir régler les impôts auxquels il a
échappé (notamment l’ISF Impôt de Solidarité sur la Fortune). Des pénalités sont ensuite
calculées sur les sommes dues : intérêts de retard au taux légal et majoration de 40% pour
manquement délibéré. A cela s’ajoute une amende qui est par exemple de 5% du solde
créditeur pour un compte non déclaré (l’amende s’appliquant pour chaque année concernée).
En dehors du volet fiscal, le contribuable s’expose aussi et surtout à des poursuites pénales.
La législation a été renforcée fin 2013. Conséquence, la fraude aggravée est passible d’une
amende de 2 millions d’euros et d’une peine d’emprisonnement de 7 ans. Paris précise
d’ailleurs que dans le cas des « Panama papers », la justice pénale pourra être saisie
« d’affaires de blanchiment de fraude fiscale ».
Dans une documentation mise à disposition des contribuables, l’administration n’hésite plus
maintenant à agiter ce chiffon rouge pour inciter les personnes concernées par l’évasion
fiscale à choisir la voie de la déclaration spontanée.
En partant du barème mentionné ci-dessus, des aménagements peuvent en effet être obtenus
en fonction de la situation.
Si les avoirs ont été reçus par héritage et que les comptes en question n’ont pas été alimentés
par la suite, la majoration n’est plus de 40% mais de 15%. Quant à l’amende, son taux passe
de 5% à 1,5%. Ces règles valent également si les avoirs concernés ont été constitués par le
contribuable lorsqu’il ne résidait pas en France.
Enfin, dans les autres cas (avoirs constitués par un contribuable résidant en France
notamment), la majoration est de 30% et l’amende de 3%.
Ainsi, via ce dispositif, l’Etat français prévoit récupérer 2,4 milliards d’euros de rentrées cette
année.
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Cette réunion intervient dans un contexte de croissance « morose » pour le monde et le
continent africain, avec des prévisions initiales pessimistes, et encore revues à la baisse pour
les années 2016 et 2017.
Celles-ci sont de 3,2% et 3,5%, fichant un recul respectivement de 0,2 et 0,1% par rapport aux
chiffres communiqués en janvier dernier par le FMI.
Invité surprise, le scandale des paradis fiscaux planera au dessus de ce grand show suite aux
révélations sur l’affaire «Panama Papers» et sur l’Ile Maurice, qui aurait accueilli des fonds
issus de ¾ des ressources issus des prêts de la Société Financière Internationale (SFI), une
filiale de la Banque Mondiale (BM) en charge du financement du secteur privé.
Des capitaux au profit de notre pauvre Afrique qui se seraient évadés dans cette Ile de l’Océan
sous forme «d’Investissements Etrangers Directs (IED)» échappant aux services nationaux du
fisc, pourtant plongés dans une profonde déprime financière, selon l’ONG britannique
OXFAM.
Ainsi, abordant mercredi la question de la caverne d’Ali Baba des «Panama Papers» qui
touche également quelques Etats africains, le plus haut responsable fiscal du FMI s’est
prononcé pour plus d’équité dans la distribution de l’impôt.
Il a rappelé «le principe de la transparence et de la bonne gouvernance» prôné depuis
plusieurs années par l’organisation financière et internationale.
Des propos dont la suite est déclinée sous la forme d’une série de mesures consistant en une
action combinée «des Etats, du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale
(BM), de l’OCDE et de l’Organisation des Nations Unies, à travers un échange permanent
d’informations pour aider tous les pays du monde à mettre en place un système fiscal
performant».
Un combat contre les paradis fiscaux auxquels même les grands paraissent encore
relativement désarmés.
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CONCLUSION
Suite à ces scandales financiers retentissants, tous ont aujourd’hui intérêt à éclaircir la
situation afin d’éviter la chute du système actuel ;
Les dirigeants, pour faire preuve de transparence et de responsabilité pour gagner la confiance
des actionnaires et autres bailleurs de fonds et prendre des décisions en toute connaissance de
cause ;
Tous ces acteurs sont donc responsables de la transparence et l’efficience des marchés de
capitaux dans notre économie mondialisée, ainsi la route vers cette transparence
financière mondiale, doit être une route collective partagée entre tous.
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Bibliographie
www.lepoint.fr/actualites-economie/2007-01.../le-scandale-Enron
www.piloter.org/gouvernance-entreprise/enron.htm
http://www.lemonde.fr/panama-papers/
http://www.leconomiste.com/article/cnss-le-plus-gros-scandale-financier-du-maroc
http://www.gauchebdo.ch/2015 /09/16/8758/
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