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PLATE-FORME PAYSANNE DU NIGER (PFP/N).

CN PFP/N
COORDINATION NATIONALE
Siège social : Route Filingué, Rue RF62

BP: 11729 Niamey / Tel : (00227) 20 73 23 52


Arrêté n° 293/MI/AT/DAPJ/SA du 16 septembre 1998
Courriel : p f p _ n i g e r @ y a h o o . f r

Membre Fondateur du ROPPA

VISION DES MEMBRES DE LA PFPN SUR LA FORMATION


PROFESSIONNELLE AGRICOLE ET RURALE

RAPPORT PROVISOIRE

Dr Abdou Sani Boukari


Consultant

Décembre 2010
2

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION..........................................................................................................................3
I. METHODOLOGIE UTILISEE......................................................................................................4
II. CARACTERISATION DU CONTEXTE.........................................................................................5
2.1. Contexte et justification de l’étude..........................................................................................5
2.2. Aperçu général sur la Plate Forme Paysanne du Niger (PFPN), commanditaire de la
présente étude...................................................................................................................................6
III. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE.........................................................................7
Pour rappel, les résultats attendus de cette étude sont les suivants:..............................................................7

3.1. Analyse des expériences existant dans les OP en termes de formation (forces, faiblesses et
limites, leçons à tirer).......................................................................................................................7
3.2. Analyse des relations entre les différents services techniques et les membres de la PFPN...9
3.3. Identification des domaines et thèmes de formation à mettre en place................................11
3.4. Identification des catégories de personnes à former (Qui former ?) et durée de la
formation.........................................................................................................................................13
3.5. Définition des outils de formation (comment former ?) ;.....................................................15
3.6. Recommandations pour une formation adaptée à la vision des membres de la
PFPN (définition d’un projet)........................................................................................................17
ANNEXE.....................................................................................................................................18
3

INTRODUCTION

Le Niger fait partie de la zone du sahel où l’environnement agro climatique est fortement
caractérisé par de nombreux aléas qui influencent négativement la production agricole : (i) la
dégradation continue de l’environnement; (ii) la diminution des précipitations annuelles et
leur mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace ; (iii) les attaques acridiennes et la
forte pression parasitaire sur les animaux et les plantes ; (iv) l’érosion éolienne et hydrique
emportant les terres fertiles.

Pourtant, d’importants investissements ont été consentis dans le secteur rural ; mais leurs effets
et impacts n’ont pas su inverser la tendance.

En plus de ces facteurs naturels et physiques, l’une des causes de la faible performance du
secteur rural au Niger est l’inefficacité et la non-pertinence de l’investissement dans la
formation agricole et rurale. Le constat aujourd’hui est que les capacités d’apprentissage
actuelles des paysans (affectées par l’âge et un taux d’analphabétisme élevé) sont très
limitées. Il ya nécessité de faire émerger des jeunes exploitants pour former la relève
paysanne. Malheureusement, les conditions sociales et économiques d’accès de ces derniers
aux moyens de production sont le plus souvent désespérantes et les jeunes ruraux
abandonnent de plus en plus les campagnes au profit des grands centres urbains ou des pays
de la sous région (Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana etc.) à la recherche de conditions de vie
meilleures.

Pourtant, on ne doit pas abdiquer : il faut bien améliorer les conditions de vie des
populations rurales, assurer leur sécurité alimentaire et entraîner les communautés rurales
de base dans un processus de développement. Pour cela, il est essentiel d’encourager le
regroupement des paysans, des paysannes et des jeunes ruraux au sein d’organisations de
producteurs (OP). Ces OP doivent elles-mêmes se fédérer au sein de grands ensembles
comme la plate Forme paysanne du Niger (PFPN). C’est à ce prix que le mouvement paysan
connaitra le succès à travers de multiples actions comme la formation, l’information et la
communication. C’est aussi à ce prix pour que les paysans du Niger acquièreront les
compétences et mécanismes nécessaires pour traduire leurs besoins en projets, se
doteront de mécanismes et d’outils de financement de leurs projets, de capacités de
contracter avec divers prestataires de service en appui conseil et enfin se doteront des
capacités nécessaires à l’évaluation de leurs projets.

«VISION DES MEMBRES DE LA PFPN SUR


La présente étude, intitulée

LA FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLE ET RURALE », a


été commanditée par la plate forme paysanne du Niger (PFPN) et financée par l’ONG Swiss-
Contact. L’objectif est de se focaliser dans le domaine spécifique de la formation des paysans
4

au Niger afin de dégager la vision que les membres de la PFPN ont d’une formation
professionnelle agricole et rurale.

Les produits attendus de cette étude sont les suivants:

- Les expériences de formation existant au sein des OP membres de la PFPN sont


analysés;
- Les relations entre les différents services techniques et les membres de la PFPN sont
analysées;
- Identification des domaines et thèmes de formation à mettre en place
- Les catégories de personnes à former (Qui former ?) ainsi que la durée de la
formation sont définies ;
- les outils de formation (comment former ?) sont définis ;
- Enfin, des recommandations pour une formation adaptée à la vision des membres de
la PFPN (définition d’un projet) sont formulées.

I. METHODOLOGIE UTILISEE

L’étude a duré 21 jours. Le rapport provisoire devrait être déposé le 13 décembre 2010.
Cependant, l’exploitation des fiches d’enquête a occasionné le retard de dépôt.

L’étude a été confiée au Docteur Abdou Sani Boukari, Consultant, Directeur Général du
Cabinet Agropast-consult.

La stratégie que le Consultant a adoptée a été la suivante :

- Dans un premier temps, nous avons recensé les expériences en matière de formation
des paysans vécues par les membres de la PFPN. Ceci se fera en interrogeant non
seulement les structures dirigeantes des OP, mais aussi les bénéficiaires directs de ces
formations, à savoir les paysans membres des OP.
- Dans un deuxième temps, nous avions recensé les besoins en formation des
membres de la PFPN.
- Enfin, dans un troisième temps, nous avons procédé à la rédaction des rapports.

Les insuffisances de l’étude


- Le thème est très passionnant, mais le temps imparti au Consultant n’a pas permis
d’exploiter judicieusement toutes les informations que nous avons collectées.
5

II. CARACTERISATION DU CONTEXTE

2.1. Contexte et justification de l’étude


La libéralisation des échanges agricoles a largement contribué à la marginalisation de
l’agriculture paysanne familiale en privilégiant un développement agricole fondé sur l’agro-
business ou la culture de rente.

En Afrique de l’Ouest, les paysans africains restent démunis devant ces nouveaux défis.
L’inversion de cette tendance dépend de plusieurs facteurs dont entre autres la capacité des
Etats, des institutions multilatérales, des organisations communautaires, des ONG, quant à la
promotion d’un autre modèle de développement à l’échelle de la planète.

Au Niger, les modes de production traditionnels sont incapables de faire face aux différentes
crises alimentaires récurrentes. En effet, la productivité des sols diminue en raison
notamment de l’impossibilité de pratiquer des jachères de longues durées ; de l’insuffisance
des infrastructures de transport, des moyens techniques et de la maîtrise de l’eau.

Le Niger est confronté à la nécessité de concevoir et mettre en œuvre des politiques


agricoles cohérentes, incorporant nécessairement un développement du capital humain. En
effet, les systèmes nationaux de formation agricole restent, dans leur globalité, largement
inadaptés aux situations agraires et aux défis lancés aux agriculteurs.

Si dans les faits, on reconnaît cette importance, dans la réalité elle est loin d’être la priorité
du Gouvernement. Dans ce cadre, la formation professionnelle agricole de masse reste un
aiguillon politique efficace de promotion de l’agriculture familiale pour la société civile et les
ONG.

Mieux, ce type de formation doit être érigé en un outil majeur du développement et un


instrument d’intégration des différents acteurs, notamment les ONG, dans des politiques
nationales agricoles cohérentes.

Car l’un des principaux défis qui se posent aux agriculteurs des pays en développement
comme le Niger, demeure la formation. Celle-ci leur permettra, selon nombre de chercheurs,
de se transformer en de véritables fermiers avertis.

La formation agricole est devenue un enjeu majeur pour le maintien d’une agriculture
paysanne familiale dans les pays en voie de développement mais ses orientations dépendent
fortement des contextes économiques et sociaux locaux.

C’est fort de cette conviction que la PFPN dans le cadre de sa mission et conformément à son
plan d’action stratégique (2007-2010), se veut être un cadre de concertation qui offre des
services de qualité à ses membres. Parmi ces services, la sensibilisation et la formation de ses
membres ont une place de choix. Ainsi, en partenariat avec SwissContact, les deux
organisations se proposent de lancer une étude sur la vision que les membres de la PFPN ont
6

d’une éventuelle formation professionnelle agricole et rurale. Cette étude permettra


l’élaboration d’un projet de formation adaptée aux besoins des membres de la PFPN. Elle
permettra aussi à la PFPN de disposer de données essentielles pour un éventuel plaidoyer
concernant la formation professionnelle agricole et rurale.

2.2. Aperçu général sur la Plate Forme Paysanne du Niger (PFPN),


commanditaire de la présente étude
L’objectif global de la PFPN est d’améliorer les conditions de vie des producteurs ruraux. Elle
constitue un cadre de réflexion, de concertation et d'action des Organisations Paysannes
(OP) du Niger.

Créée en 1998 avec 9 OP membres, cette structure est aujourd'hui composée de 29 OP


(associations, fédérations, unions, coopératives et groupements) reparties dans les 8 régions
du Niger. La PFPN dispose d’un bureau de coordination nationale, de 8 bureaux de
coordinations régionales, de 15 bureaux de coordinations départementales et 36 bureaux de
coordinations locales au niveau des communes. Il existe également une cellule technique
composée des professionnels ayant pour objectif de venir en appui aux différentes
coordinations.

Les organes de la PFPN sont : l’assemblée générale, le bureau de coordination nationale et le


comité de contrôle. Il existe également une cellule technique pour venir en appui au bureau
de coordination nationale. Ce dispositif est complété par les bureaux des coordinations
régionales, départementales, locales ainsi que des espaces de dialogue et d’échanges dont
les collèges des femmes et des jeunes.

La PFPN a pour mission la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres au
niveau national, sous-régional et international par des actions de développement, de
concertation, de lobbying et de plaidoyer.

La PFPN se veut un Cadre de concertation et d’action, de référence qui rend des services de
qualité à ses membres en influençant les politiques et stratégies en matière de
développement rural au niveau national, sous-régional et international.

Le Consultant

Dr Abdou Sani Boukari


7

III. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE

Il s’agit ici des principales conclusions de notre travail. En effet, le document


contractuel nous fait obligation de présenter les résultats sous forme
synthétique qui ne dépassent pas dix (10) pages.

Pour rappel, les résultats attendus de cette étude sont les suivants:
- Les expériences de formation existant au sein des OP membres de la PFPN sont
analysés;
- Les relations entre les différents services techniques et les membres de la PFPN sont
analysées;
- Identification des domaines et thèmes de formation à mettre en place
- Les catégories de personnes à former (Qui former ?) ainsi que la durée de la
formation sont définies ;
- les outils de formation (comment former ?) sont définis ;
- Enfin, des recommandations pour une formation adaptée à la vision des membres de
la PFPN (définition d’un projet) sont formulées.

3.1. Analyse des expériences existant dans les OP en termes de formation


(forces, faiblesses et limites, leçons à tirer)
Etienne Baudoux et al. distinguent en gros six (6) types de formation agricole et rurale en
fonction de la nature du public bénéficiaire de la formation :

- a) La formation en alphabétisation

- b) les actions de formation initiale parascolaire

- c) la formation professionnelle et d’appui à l’installation des jeunes et d’adultes

- d) la formation des producteurs et la vulgarisation

- e) la formation des responsables des OP

- f) les formations des agents de développement, des vulgarisateurs et des formateurs

A partir de nos enquêtes, nous avons élaboré le tableau ci-après relatif aux expériences
existant au sein des OP en terme de formation.
8

thème de formation source de financement type de formation


Production semence oignon Agriterra, ICRISAT d) f)
Conservation oignon Agriterra d)
Technique de greffage JICA, ST Agriculture d) f)
Compostage JICA d) f)
Preé paration de pesticide JICA d) e) f)
Production de tomate PSEAU a) d) (alphabétisation)
Fertilisation des sols FCMN, Moribeen, FAO d) e) f) (Voyage d’eé tude)
Pisciculture FIDA c) e) f)
Technique d’irrigation ST Agriculture d) e) f)
Culture du riz PAFRIZ d) e) f)
Stockage du riz PAFRIZ d) e)
Champ-eé cole ICRISAT, FAO d) e) f)
Suivi de la croissance des ICRISAT d) e) f)
plantes
Paysan relai Moribeen c) d) eé )
Preé paration du sol ONG GAMA d) e) f)
Culture de souchet, haricot Moribeen d) e) f)
et tomate
Culture du mil FAO d) e) f)

L’analyse de ce tableau fait ressortir les éléments suivants:

- la majorité des formations ont concerné les producteurs et portent sur des techniques de
vulgarisation

- les responsables des OP ont aussi bénéficié de beaucoup de formations

- dans la majorité des cas, les services techniques de vulgarisation étaient associés à la
formation soit en tant qu’agents de vulgarisation ou en tant que futurs formateurs. La
formation des agents des services techniques étaient couplée à celle des producteurs et
des responsables des OP

- très peu de formations ont été tenues en alphabétisation et en formation initiale


parascolaire.

Nos enquêtes nous ont aussi permis de distinguer les bénéficiaires des formations par sexe, âge,
niveau de formation, profession et fonction au sein des OP.

Ces différents paramètres sont consignés dans le tableau ci-dessous :

Nbre personnes interviewées


OP Nbre Sexe Age Niveau Profession Fonction
instruction
H F 0-40 41-70 I NI E C paysan Fonct. Memb. Leader
37 6 11 32 20 20 3 41 2 26 17
9

I = Instruit, NI = Non instruit, EC = Ecole coranique

Il ressort que les jeunes (hommes) et les femmes ont reçu moins de formation que les
hommes adultes. Pourtant, les jeunes sont plus aptes physiquement à s’approprier les
nouvelles technologies et plus enclins à restituer la formation à ceux qui les ont mandatés.

Quelques paysans consultés dans les régions de Maradi et de Zinder sur la qualité des formations
nous ont attesté que l’un des points positifs de toute cette dynamique de formation est la création
d’un réflexe de concertation au sein des organes dirigeants des OP pour l’amélioration des
productions et pour régler d’autres types de problèmes communs.

La plupart des personnes interviewées affirme connaitre leur droit et devoir suite aux
formations reçues et ont amélioré leur façon de faire dans la conduite de leurs activités.
Les champs-écoles et les paysans-relais permettent facilement une restitution des formations
reçues auprès des producteurs (c’est seulement dans ces deux cas qu’on parle de restitution
des formations au cours de l’enquête).
Les formations générales ont permis une amélioration dans la tenue des outils de gestion
(cahier de caisse, cahier de suivi, gestion de stock, …), dans la conduite des réunions et la
conduite de groupe.
Les formations techniques ont permis une augmentation de la production par l’adoption des
nouvelles techniques ce qui est un élément de motivation selon les paysans.

Tout de même, les capacités des paysans en termes de planification, de participation à


l’élaboration des stratégies, programmes et projets demeurent toujours très faibles.

Ce constat nous amène à poser des questions sur les démarches adoptées lors des différents
processus de formation : comment s’est opérée la désignation des bénéficiaires des formations,
qu’est-ce que la formation a apporté de plus au processus de développement, est-ce que la
formation a tenu compte des réalités sociales et économiques du milieu, quelle a été l’implication
des bénéficiaires au moment de la formation ?Ce questionnement devrait valoriser la fonction de
la formation dans la transformation de la situation de ceux qui sont formés (dirigeants ou
membres des OP). Elle amène aussi à cerner l’impact de la formation agricole et rurale sur le
développement des activités de ceux qui sont formés, mais aussi de toute la communauté.

3.2. Analyse des relations entre les différents services techniques et les
membres de la PFPN
Il y a une compréhension équivoque de la relation entre les OP (membres de la PFPN ou non)
et les services techniques de l’Etat.

Les services de l’Etat se plaignent souvent de ne pas être au courant des activités que
mènent les OP au niveau du terrain.

De l’autre côté, les OP reconnaissent qu’elles développent presque toujours des relations
avec les services techniques de l’Etat puisque ces derniers sont leurs principaux formateurs
10

par le biais des conventions, de contrats de prestation de service de formation et


occasionnellement de missions conjointes de terrain.

La réaction des services techniques se justifie par le fait que la SDR et son Plan d’action
confient la maîtrise d’œuvre de toutes les missions de l’Etat aux services techniques.

Force est de reconnaître que jusqu’ici, il n’existe pas de mécanismes formellement établis ou
de systèmes formels d’échange et de partage d’informations et d’expériences entre les OP et
les services de l’Etat.

Il en résulte un déficit de circulation de l’information, des duplications de certaines actions


dans une même zone alors que les besoins existent dans d’autres zones, des actions
divergentes (exemple : lutte chimique dans une zone où la lutte biologique est entrain d’être
menée contre le même ravageur) et un manque d’harmonisation des coûts pour les mêmes
acquisitions ou prestations de service ; (ii) l’absence de mécanismes de contrôle de la qualité
des services fournis par les prestataires, (iii) l’absence d’une politique de l’Etat favorisant
l’émergence des prestataires privés.

On peut être tenté de justifier le bien-fondé de l’attitude distante des OP vis-à-vis des
services techniques de l’Etat par le fait que les prestations fournies par les services
techniques n’ont pas toujours été la hauteur des attentes des Op et de leurs membres. En
effet, la question majeure qui se pose est la suivante : comment promouvoir la «formation au
conseil paysan» au Niger ? En toile de fond, le débat sur les formateurs des paysans dans le
cadre d’une formation agricole et rurale au Niger porte sur les questions suivantes :

- comment préparer des agents de développement pour qu’ils soient capables :

o d’accompagner un paysan pour analyser une situation, découvrir des besoins et lui
apporter des éléments nécessaires à la progression de sa réflexion ?

o d’élaborer (avec les paysans) un projet permettant de progresser vers la résolution


des problèmes identifiés ?

o d’accompagner les paysans dans la mise en œuvre de ce projet et d’aider à son


évaluation permanente ?

- A quels rôles préparer les agents de développement:

o fournir des prestations à la demande?

o promouvoir des innovations?

o animer une démarche?

o assurer l’intermédiation entre les paysans, les décideurs et les organismes de


financement ?
11

Au regard de ce débat, une vision nouvelle est entrain d’être imprimée à l’appui-conseil au
Niger dans le cadre de la stratégie nationale d’appui-conseil qui vient d’être adoptée en
octobre 2010. Voici ce qui est dit dans le document :

 La nécessité de repenser et de redéfinir, dans l’appui conseil, le rôle des services publics
qui ne sont pas efficaces dans les fonctions qu’ils remplissent actuellement et dont la
multiplicité n’est pas soutenable par le budget de l’Etat qui est sous pression par rapport
aux interpellations multiples ;

 L’agriculture au Niger est en mutation intégrant de plus en plus un aspect commercial


orienté vers le marché qui induit des changements dans les besoins d’appui conseil des
producteurs en terme de gestion de la qualité, d’informations commerciales, de
concertation et d’intégration sous régionale et régionale ;

 Les nouveaux itinéraires techniques développés pour améliorer l’activité agricole portent,
dans le contexte actuel d’agriculture orientée vers le marché, souvent, sur une utilisation
plus efficiente et spécifique des intrants adaptée aux différentes spéculations agricoles.
Les capacités d’apprentissage actuelles des paysans affectées par l’âge et le taux
d’analphabétisme élevé appellent des efforts importants pour faire émerger de jeunes
exploitants et pour développer la formation des producteurs ;

 L’appui conseil est contraint d’évoluer vers un mandat plus large au-delà du secteur
agricole prenant en compte l’agenda de réduction de la pauvreté et de la gestion des
ressources naturelles ;

 Les évolutions dans le domaine des technologies de l’information et de la communication


et l’augmentation progressive du nombre de lettrés en milieu rural parmi les jeunes
offrent de nouvelles options pour faire parvenir l’information aux producteurs soit
directement ou indirectement par le biais des agents d’appui conseil ou d’autres moyens
intermédiaires.

Source : document de la stratégie nationale d’appui-conseil au Niger

3.3. Identification des domaines et thèmes de formation à mettre en place


3.3.1. Domaines de formation :

Trois domaines de formation sont identifiés : formations en renforcement des capacités


générales, formations en savoir-faire méthodologique et formations techniques et
économiques.

A. capacités générales

Dans leur vie professionnelle, les paysans (qu’ils soient dirigeants des p ou exploitant agricole
membre d’une OP) font face à des situations auxquelles ils ne sont pas toujours préparés. Ils
12

doivent montrer leur capacité à négocier, organiser, communiquer. C’est pourquoi, ils doivent
recevoir des formations qui leur donnent des capacités générales d’actions dans les
domaines suivants :

- gestion des relations humaines et/ou institutionnelles (renforcement et structuration


des OP)

- diagnostic des problèmes, recherche des solutions adaptées au milieu

- analyse et synthèse d’une situation

- communication

- application d’une démarche de développement local

B. savoir-faire méthodologique

Dans le cadre de la promotion d’une véritable formation agricole et rurale, on doit se soucier
de former les paysans pour qu’ils acquièrent une démarche basée sur des capacités de
diagnostic et d’analyse d’une situation. En l’occurrence, les domaines suivants sont ciblés :

- définition des conditions de réalisation d’un projet de développement

- vérification de la pertinence d’un projet en prenant en compte les contraintes socio-


économiques du milieu

- réalisation des bilans d’exécution du projet en fin de campagne ou en fin d’exercice

C. Formations techniques et économiques

Le paysan doit aussi être formé pour acquérir des compétences techniques qu’il doit mettre
en œuvre dans son exploitation. Il est souhaitable de lui faire comprendre la relation qui
existe entre un message technique et ses pendants économique (prix, coût des techniques
préconisées, marché, etc…) et organisationnel (calendrier, organisation des tâches, etc..) ainsi
que la nécessaire maîtrise des impacts de la mise en œuvre de cette technique au niveau de
l’exploitation ou de la communauté.

3.3.2. Thèmes de formation à mettre en place:

Nous faisons ci-dessous une proposition des thèmes de formation qui découlent des
trois grands domaines de formation. Il est cependant à noter que la liste n’est pas
exhaustive.

- Renforcement et structuration des OP

- Diagnostic participatif

- Communication
13

- Formation des responsables des OP

- Gestion des terroirs et développement local

- Gestion de la fertilité des sols

- Evaluation des projets

- Analyse comparée des résultats d’exploitations agricoles

- Fonctionnement et gestion des groupements féminins

- Maîtrise d’une nouvelle technologie agricole

- Installation des jeunes agriculteurs

- Formation et installation d’artisans

- Conseil en gestion

- Animation/ Alphabétisation

3.4. Identification des catégories de personnes à former (Qui former ?) et durée


de la formation
3.4.1. Catégories de personnes à former:

En matière de formation paysanne, les bénéficiaires des formations sont délégués par leurs
OP. A la base de cette de cette délégation, c’est tout un jeu de relation de pouvoir qui est mis
en œuvre étant donné que tous les dirigeants des OP connaissent parfaitement les enjeux
socio-économiques d’une formation. Dans ce contexte, le paysan délégué à une formation
n’est pas «seulement un stagiaire». Il est inséré dans un environnement où il occupe une
certaine place et poursuit des stratégies. Il est engagé dans un jeu de relations sociales et
toute mise en formation renforce de facto cette position sociale.

C’est la raison pour laquelle la question des catégories de personnes à former est hautement
stratégique.

Sur le plan purement théorique, les personnes à déléguer pour participer à une formation
doivent remplir les conditions suivantes :

- Etre membre de l’OP

- Exercer l’activité pour le développement de laquelle la formation va avoir lieu et


accepter dans ce cas de valoriser la formation sur le plan économique (si la formation
débouche sur une activité économiquement viable et si les contenus de la formation
sont adaptés et réellement applicables).
14

- Avoir la caution sociale des membres de l’OP dès lors que les candidats à la
formation sont formellement délégués par cette dernière. Cette caution est
nécessaire si l’OP doit contribuer matériellement ou financièrement à l’organisation
de la formation

- Accepter que l’OP exige du bénéficiaire de la formation un retour de l’information qui


fait office de feed-back, soit par écrit (si le bénéficiaire de la formation sait lire et
écrire) ou lors de réunions organisée à cet effet ou lors des visites d’exploitation
(restitution pratique). Dans tous les cas, les OP doivent cultiver et exiger ce réflexe de
retour de l’information.

Il y a deux (2) écueils qu’il faut éviter pour la désignation des personnes à former :

- si les candidats à la formation doivent contribuer financièrement, on risque de mettre


toujours à l’écart des groupes sociaux incapables de faire un tel effort, en temps et en
argent

- si les candidats à la formation sont compensés pour leur participation (prise en


charge, pécule, etc…), le risque est alors de provoquer des effets pervers et de faire
drainer surtout les personnes attirées par les avantages matériels de la formation et
peu motivées.

3.4.2. Durée de la formation:

La durée de la formation est fonction du thème de la formation.

Dans le cadre de la définition à venir d’une stratégie de formation agricole et rurale, il


sera nécessaire que les OP et les formateurs négocient pour arrêter certains principes
de base de la formation tels que le lieu et la durée de la formation. En même temps
qu’elle implique et responsabilise les paysans, cette concertation permet de
confronter, négocier et même modifier les objectifs et les possibilités des uns et des
autres.

La convenance du lieu de la formation entre les formateurs et les OP assure que la


formation pourrait se faire en milieu paysan plutôt que de choisir un centre de
formation. Tenir la formation en milieu paysan rend la formation accessible à des
acteurs de base occupés par d’autres activités professionnelles. Quant à l’accord sur la
durée de la formation, il peut être obtenu en fonction des modalités de participation
matérielle et/ou financière des OP au processus de la formation.

Dans tous les cas, l’expérience a montré que l’implication des bénéficiaires de la
formation est souvent limitée par les principes et les moyens des formateurs, surtout
quand tout le processus de formation est proposé et financé par un organisme
15

extérieur. Néanmoins, une concertation préalable et parfois l’établissement d’un


contrat formel, permettent au moins de clarifier les attentes et les possibilités de
chaque partie.

3.5. Définition des outils de formation (comment former ?) ;


Dans cette partie, il sera donné les grandes lignes de la mise en œuvre d’un programme de
formation qui porte sur un thème touchant un domaine de formation précis (voir 3.3.
Identification des domaines et thèmes de formation à mettre en place).

La mise en place d’un dispositif de formation comporte une série d’étapes. Nous en avons
distingué six (6) :

- 3.5. 1. connaître le milieu où s’inscrit la formation : effectuer un diagnostic rapide


et participatif du milieu (DRP). Ce DRP n’est plus seulement une découverte du
milieu. Il constitue un début d’intervention, suscite des espoirs et lance des
dynamiques. Le DRP est un travail de recherches sociales, physiques, économiques,
historiques et institutionnelles qui mène directement à l’action. Ce n’est pas une
monographie. La profondeur de ce diagnostic est fonction du thème objet de la
formation (1 jour pour instruire un thème simple, 3 jours pour un DRP complet du
terroir qui débouche à court terme sur des actions d’urgence et à moyen sur un plan
de développement communautaire)

- 3.5.2. susciter une concertation qui associe tous les acteurs : cette étape
consiste à faire un bon montage institutionnel de la formation. Il y a lieu de veiller à
ce que tous ceux qui, de près ou de loin ont un rapport avec la formation soient
impliqués : non seulement les bénéficiaires de la formation, mais aussi leurs
mandants, les partenaires habituels, acteurs financiers et politiques, etc….Le montage
institutionnel conditionne largement l’efficacité de tout effort dans la démarche, les
méthodes ou les outils pédagogiques de tout projet de formation.

- 3.5.3. définir le contenu de la formation et «formuler les règles du jeu» : le


montage de la formation doit être formulé très clairement. Cette clarification
est nécessaire tant pour les bénéficiaires de la formation que pour les
différents acteurs associés. Ce montage peut se matérialiser par une fiche ou
un document qui doit servir de référence. Cette fiche tien par ailleurs lieu de
guide ou manuel pédagogique pour le formateur.

- 3.5.4. tenir la session de formation : Une fois les étapes antérieures franchies, il ya
lieu de tenir la session de formation. Ce qui compte le plus ici, ce sont les méthodes
pédagogiques que les formateurs vont utiliser. C’est pourquoi un bon choix des
formateurs est nécessaire. Quant aux méthodes pédagogiques, il faut privilégier
celles qui continuent à faire participer et impliquer les bénéficiaires de la formation
dans le processus. Parmi ces méthodes, on peut citer : la mise en situation d’acteurs
16

(jeux de simulation), l’utilisation de la langue du milieu, la valorisation des savoirs et


des compétences des formés (pour gagner la confiance des paysans, il est plus
important de les écouter que de faire de bons exposés), la restitution des acquis de la
formation par les formés (résumés des séances précédentes par les formés) et les
formations sur les activités en «grandeur réelle (champs-écoles)

- 3.5.5. gérer l’après-formation : le plus souvent, on néglige l’après-formation.


Pourtant en l’absence de consolidation, les acquis de la formation sont perdus. Si les
moyens le permettent, il faut toujours programmer le prolongement d’une formation
par un dispositif de suivi. Pour que les organismes de financement acceptent ce suivi,
il faut négocier un appui financier à l’installation pour certaines catégories de
formation (formation et installation de jeunes agriculteurs par exemple). Dans le cas
des formations portant sur des thèmes de vulgarisation agricole, il faut être très
créatif en initiatives pour assurer la gestion de l’après-formation. La réflexion est
ouverte sur ce sujet qu’on néglige souvent mais qui est très capital pour la réussite
d’un bon système de formation agricole et rurale.

- 3.5.6. évaluer la formation et capitaliser les acquis : L’évaluation d’une formation


ne se résume pas seulement à l’évaluation qui intervient juste à la fin de formation
qui porte sur les méthodes pédagogiques et la conduite de la formation. Il faut aussi
faire l’évaluation ex-post qui concerne l’évolution des pratiques réelles de ceux qui
avaient suivi la formation. L’évaluation ex-post renforce le dispositif de gestion de
l’après-formation et mesure l’impact de la formation dans le réel. Elle permet en tout
cas de juger la formation au vu de sa contribution au processus de développement.
Malheureusement, elle est très souvent négligée pour ne pas dire qu’elle ne se fait
pratiquement pas.

Alors, il serait nécessaire dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre d’une


formation agricole et rurale au Niger de concevoir, en l’absence d’une évaluation ex-
post, un suivi à caractère formateur, qui pourrait être l’occasion de capitaliser les
acquis en matière d’outils pédagogiques ou méthodologiques.
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3.6. Recommandations pour une formation adaptée à la vision des membres de


la PFPN (définition d’un projet)
Au terme de cette étude, le Consultant formule les recommandations suivantes :

 Améliorer les capacités des paysans en termes de planification et de participation à


l’élaboration des stratégies, programmes et projets.

 Réviser les textes en vigueur pour prendre en compte la présence de nouveaux


acteurs institutionnels non étatiques comme prestataires de services en matière
d’appui conseil (ONG, secteur privé, organisations paysannes) et l’émergence dans le
cadre de la décentralisation des communes qui constituent des entités
administratives nouvelles par rapport au dispositif étatique classique d’appui conseil.

 Rechercher une meilleure implication des bénéficiaires dans les processus de


formation

 Prendre toutes les mesures nécessaires pour bien gérer l’après-formation.

 Mettre en œuvre le suivi post-formation, ce qui permettrait de capitaliser les acquis


en matière d’outils pédagogiques ou méthodologiques.

 Former les responsables des OP au niveau local, régional et national : afin qu’ils
acquièrent une meilleure compréhension du contexte international, des enjeux
nationaux de développement agricole et rural, des contraintes à l’amélioration des
performances des filières et de l’environnement socio-économique des exploitations
familiales.

 Former les producteurs à l’utilisation des outils de diagnostic et d’évaluation


participatifs : Le point de départ du processus d’élaboration de la demande est le
diagnostic participatif dont l’un des principaux facteurs de succès est la participation
des producteurs et autres bénéficiaires de l’appui conseil.

 Améliorer l’accès à l’information des producteurs et de leurs organisations

Il s’agira de permettre aux OP de développer des programmes de communication à


l’attention de l’ensemble de la population agricole et rurale pour lui apporter les
informations requises en termes de mécanismes de participation et d’obtention des
services agricoles requis, d’accès aux ressources et aux informations relatives à la vie
des associations paysannes.

Le consultant

Dr Abdou Sani Boukari


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ANNEXE
Liste des personnes interviewées

N° Noms Prénoms Structure Fonction Localité


1 Tahirou Daouda Union Albarka/Moriben Membre Tamou/Tillabéri
2 Soumana Beidari Union Bafouneye/Moriben Membre Gorouol/Tillabéri
3 Dari Kimbou Union Wafakaye/Moriben Membre Kourté/Tillabéri
4 So Allah Yérima Union Guimehiki/Moriben Membre Karakara/Dosso
5 Ousseini Siddo Union Toumbonsé/Moriben Membre Sakadamna/Dosso
6 Fatouma Hamidou Union Fahamey/Moriben Membre Dantchandou/Tillabéri
7 Djibo Harouna Moriben Membre Dantchandou/Tillabéri
8 Harouna Oumarou Union Maadanba/Moriben Membre Falwel/Dosso
9 Oumarou Mounkailla Union Kairan/Moriben Membre Kobodey/Dosso
10 Soumana Ali Union Alhéri/Moriben Membre Fabidji/Dosso
11 Harouna Oumarou Union Maadanba/Moriben Ch. crédit Falwel/Dosso
12 Seini Dandaou Union Maadanba/Moriben SG Falwel/Dosso
13 Noma Siddo Union Maadanba/Moriben Président Falwel/Dosso
14 Yacouba Tanda Union Maadanba/Moriben Animateur Falwel/Dosso
15 Koulli Djibo Union Maadanba/Moriben SG/A Falwel/Dosso
16 Idrissa Hassane Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
17 Daoudou Mounkaila Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
18 Afi Adamou Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
19 Mahamadou Saley Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
20 Hamidou Idrissa Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
21 Seini Hassane Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
22 Hama Habibou Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
23 Hassane Souna Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
24 Hamza Moussa Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
25 Badé Gati Coop. Rizicole /FUCOPRI Membre Karma/Tillabéri
26 Hassane Sounna Coop. Rizicole /FUCOPRI Vice Président Karma/Tillabéri
27 Boubacar Idé Coop. Rizicole /FUCOPRI Trésorier Karma/Tillabéri
28 Idrissa Hassane Coop. Rizicole /FUCOPRI SG/A Karma/Tillabéri
29 Abdoulaye Moussa Coop. Rizicole /FUCOPRI SG/A Karma/Tillabéri
30 Hamza Moussa Coop. Rizicole /FUCOPRI Président/PS Karma/Tillabéri
31 Amadou Ali Coop. Maraichère/FCMN SG Yéroizé koira/Tillabéri
32 Seydou Hassimi Coop. Maraichère/FCMN Gérant Yéroizé koira/Tillabéri
33 Hadjo Mounkaila Coop. Maraichère/FCMN Gérant Yéroizé koira/Tillabéri
34 Saley Yayé Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
35 Seyni Yayé Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
36 Hamidou Yayé Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
37 Hamma Ali Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
38 Souley Garba Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
39 Mounkaila Mamoudou Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
40 Illassou Idrissa Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
41 Bamba Seydou Coop. Maraichère/FCMN Membre Yéroizé koira/Tillabéri
42 Amadou Adamou Coop. Maraichère/FCMN Membre Nogaré/CUN V
43 Samna Mounkailla Coop. Maraichère/FCMN Membre Gorou/CUN I

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