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Les conseils
La réussite de votre élevage commence déjà avec l’achat des lapins. C’est un acte à ne pas prendre à la légère
et qui mérite un temps de réflexion. Les quelques indications pratiques énumérées dans ce chapitre vous
permettront de bien débuter dans votre nouvelle activité d’éleveur de lapins.
Où le trouver ?
Sur les marchés locaux, la qualité peut-être au rendez-vous mais les mauvaises surprises également.
Combien de lapins ?
Cela dépend de votre disponibilité, du temps que vous souhaitez consacrer quotidiennement à cet élevage
mais aussi de l’espace dont vous disposez pour l’installation des clapiers et de votre budget. Avant l’achat,
n’oubliez pas les problèmes éventuels pour faire garder vos lapins quand vous vous absentez. Commencez
avec quelques reproducteurs et augmentez peu à peu votre élevage en fonction de vos connaissances et de
votre savoir-faire.
L’âge idéal
Il est préférable d’acheter des jeunes lapins qui s’habituent plus facilement à un nouvel environnement en
attendant la reproduction. De plus, ils coûtent moins chers que des reproducteurs adultes. Nous vous
conseillons d’acheter des lapereaux d’au moins six semaines. Pour un élevage traditionnel, on compte en
moyenne un mâle pour huit femelles.
Quelle race ?
Les offres de lapins reproducteurs sont nombreuses. Achetez des sujets de race pure qui offrent des
performances de croissance, de prolificité et de fertilité testées et bien connues. Recherchez une race robuste,
qui présente à la fois de bonnes performances maternelles et une croissance convenable.
Le bon choix
Avec un peu d’attention, vous repérerez le lapin en bonne santé et le sujet malade. Ce dernier reste dans son
coin, amorphe et indifférent, sans réaction vis-à-vis des bruits environnants. Souvent, il regarde devant lui avec
un regard fixe un peu terne. Certaines caractéristiques doivent vous alertez : un ventre dur et gonflé, des
éternuements, une tous fréquente, un écoulement nasal, des yeux larmoyants, un pelage hérissé et souillé
sont des signes révélateurs d’une mauvaise santé.
L’ALIMENTATION DES LAPINS
1 Matières riches en cellulose: la luzerne, la paille, les pulpes déshydratées de betteraves et de raisin, le
tourteu de tournesol.
2 Matières riches en protéines: les tourteaux de soja et de tournesol, les graines de pois et de féveroles.
Les acides aminés indispensables sont la lysine, le tryptophane, la thréonine, la leucine, l’isoleucine, la valine,
l’histidine, l’arginine, la phenylalanine et la tyrosine.
L’apport vitaminique complexe comporte en majorité de la vitamine A et D. Les oligo-éléments principaux sont
le fer, le cuivre, le zinc, le manganèse, le cobalt, l’iode et le fluor.
Le conseil: évitez de mettre la nourriture en granulés dans une gamelle, une assiette ou tout autre récipient
dans lequel l’animal peut monter. Il risque de souiller et de gâcher ces aliments. Mieux vaut utiliser une
trémie, plus propre, qui, de plus, vous permet de vérifier les quantités consommées.
Les aliments préparés complets (2)
Les aliments préparés complets connaissent un succès de plus en plus important en raison de leurs très
nombreuses qualités aujourd’hui reconnues par le plus grand nombre d’éleveurs.
Avantages et inconvénients
Cet aliment complet équilibré est la solution fiable et pratique pour répondre aux besoins du lapin qui est
incapable de choisir des aliments pour obtenir une ration équilibrée, contrairement au pigeon ou au poulet.
Les granulés sont faciles à stocker dans un lieu sec, à l’abri de toute contamination. Ils permettent une
meilleure hygiène et un dosage précis de la ration à distribuer, ce qui évite au maximum le gaspillage. Les
lapins n’aiment pas les aliments farineux mais ils apprécient la présentation sous forme de granulés durs qui
permet une usure régulière de leur dentition.
La fréquence des repas
Pendant les périodes d’engraissement et d’allaitement, le lapin est alimenté à volonté. Il doit toujours avoir de
la nourriture à disposition dans la mangeoire trémie. Veillez au bon fonctionnement de cette dernière, qui doit
assurer un écoulement automatique de la réserve d’aliment au fur et à mesure de la consommation par les
animaux. Nous vous conseillons un contrôle quotidien de l’approvisionnement, même si les modèles de
trémies possèdent une réserve d’aliments de plusieurs jours. Les lapins alimentés à volonté font environ 20 à
30 petits repas par jour, avec une prise d’aliment plus importante en fin d’après-midi et dans la nuit. En dehors
de ces périodes pratiquez le rationnement des animaux pour éviter une prise de poids inutile. Suivez les
quantités préconisées par le fabricant en fonction du format des races élevées. Donnez une distribution de
nourriture une fois par jour, toujours à heures régulières et en quantités égales d’un jour à l’autre. Les
animaux rationnés doivent avoir vidé leur mangeoire quand la distribution suivante a lieu. Dans tous les cas,
un contrôle quotidien de la consommation par observation de la descente du niveau d’aliments dans la trémie
est un excellent moyen, pour suivre l’état général des animaux.
Le stockage
Il est préférable de ne pas stocker trop d’aliments complets préparés pour éviter leur détérioration même s’ils
ont une date de péremption très longue. Rangez-les dans un local sain, frais et aéré, à l’abri de l’humidité.
Evitez de le poser à même le sol, un caillebotis est à préférer ou éventuellement un petit placard style garde-
manger. De même, fermez les sacs après chaque utilisation et protégez les emballages des attaques des
rongeurs nuisibles tels que les rats et les mulots très friand de ce genre de nourriture. Le local ou vous stockez
les aliments pour vos animaux familiers convient tout à fait.
Alimentation et coût de production
L’alimentation représente en moyenne 75 % du prix de revient d’un lapin de chair, hors main-d’œuvre. Selon
les races et les conditions de l’environnement dans lequel les lapins sont maintenus, on estime que la
consommation journalière d’une souche moyenne est d’environ 100 à 150 g pour une croissance de 30 à 50 g
par jour. Cela correspond à une consommation de 3 à 4 kg de nourriture pour une augmentation de 1 kg de
poids de lapin. Les lapines reproductrices consomme entre 250 et 600 g d’aliment par jour en fonction de la
race et du nombre de lapereaux laissés à la mère. A l’approche du sevrage, toute la portée consomme environ
800 à 1000 g de nourriture par jour. Les reproducteurs de race moyenne en période d’entretien, se contentent
d’une ration de 120 à 150 g par jour, soit 35 g par kg de poids vif.
Le conseil: Par temps humide, il est préférable d’utiliser une petite pelle pour charger plus commodément les
mangeoires ou les trémies avec les aliments secs. De même, ne donnez pas le fond du sac, les granulés se sont
souvent transformés en farine peu appréciée par les lapins.
Le confort du lapin
Le logement du lapin de chair est un problème crucial pour l’éleveur débutant, car il faut assurer à ce petit
animal émotif un confort minimum. Le lapin se montre sensible aux bruits et à l’agitation extérieure. Il ne
craint pas spécialement les humains, mais il est prudent d’instinct, car dans la nature il a beaucoup de
prédateurs…
Trouvez un emplacement dans un bâtiment au sec, à l’abri de la pluie et des courants d’air. Prévoyez des allées
de 70 cm à 1 m.
Les cages en bois peuvent être achetées toutes prêtes, mais vous pouvez les réaliser vous-même en adaptant
les mesures à vos besoins. D’un emploi facile, le bois assure une bonne isolation thermique. Elle est assez
difficile à désinfecter.
Les cages en ciment sont très employées, du fait de leur faible coût. C’est un matériau lourd et cassable, mais il
est imputrescible, facile à nettoyer et à désinfecter.
Les cages grillagées sont imputrescibles, facile à nettoyer et à désinfecter (il n’y a plus besoin de litière).
Certains lapins fragiles des pattes ne peuvent pas vivre sur le grillage. Il faut installer un plancher en caillebotis.
Le petit matériel
La plupart des clapiers du commerce sont livrés équipés d’une mangeoire, d’un abreuvoir et éventuellement
d’une boîte à nid.
Les mangeoires à trémies sont en tôle galvanisée ou en plastique. Leur contenance doit permettre une
consommation pendant plusieurs jours.
Les abreuvoirs sont indispensables quand vous nourrissez vos lapins avec des granulés. L’abreuvoir sabot avec
porte-bouteilles est un modèle simple et pratique. Nous vous recommandons les abreuvoirs automatiques qui
permettent à vos lapins de boire à leur soif.
La boîte à nid permet la mise bas et l’élevage des lapereaux jusqu’au sevrage, dans de bonnes conditions
d’environnement. Optez pour un matériau facile à désinfecter.
Les chiffres clés
Lorsque vous installez des clapiers pour la production de lapins de chair, il y a des dimensions à respecter pour
le bien-être de vos animaux et pour la réussite de votre élevage:
L’environnement du lapin
Les lapins sont des animaux particulièrement sensibles aux facteurs liés à l’environnement tels que la
température ambiante du clapier, l’hygrométrie, l’aération et l’éclairage de la pièce réservée à l’élevage. En
effet, des températures trop basses ou des changements brusques de température associés à des courants
d’air provoquent une plus grande sensibilité aux troubles respiratoires. Une hygrométrie et une chaleur trop
élevée augmentent les risques d’infection.
Le chauffage
On recommande une température minimale de 12 à 14 °C pour les lapereaux à l’engraissement, de 16 à 19 °C
pour les lapines reproductrices avec un maximum de 30 °C. Dans les boîtes à nids, il faut une ambiance chaude
avec 29 à 30 °C. Evitez les brusques écarts de température. La variation maximale ne doit pas dépasser 3 à 5 °C
aux cours de la journée.
L’aération et la ventilation
Les lapins rejettent du gaz carbonique en respirant et le processus de fermentation de leurs déjections donne
de l’ammoniac, de l’hydrogène sulfuré et d’autres gaz peu agréables. L’aération permet de renouveler
l’atmosphère et de réguler la chaleur et l’hygrométrie du local. L’idéal est une humidité relative de l’air
d’environ 55 à 80 %. Ce facteur se mesure à l’aide d’un hygromètre. Le gaz ammoniac est un excellent
indicateur de pollution de l’air car il pique les yeux et provoque une irritation des voies respiratoires. Il suffit
alors de ventiler un peu plus le clapier, non pas de façon épisodique mais constante. Cette aération est
obligatoire mais évitez absolument les courants d’air froids quelle que soit la saison.
L’éclairage
Il joue un rôle très important sur la reproduction. Des études de l’Institut National de la Recherche
Agronomique ont montré qu’un éclairement de 16 heures par jour est favorable à une bonne activité
reproductrice tout au long de l’année. Un éclairement correct est nécessaire pour les cages de maternité mais
il faut éviter une exposition au soleil. La luminosité est bonne si vous pouvez lire votre journal près des cages.
A l’engraissement, la pénombre est aussi efficace que la lumière permanente. Il suffit d’éclairer au moment
des soins quotidiens, sous réserve de les effectuer à heure fixe pour ne pas perturber les rythmes du transit
digestif de l’animal.
Halte au bruit
Le lapin est un animal particulièrement sensible et craintif. Il peut réagir violemment au moindre bruit
extérieur, avec des conséquences graves sur sa santé et sa croissance. Une frayeur peut parfois entraîner
l’abandon d’une portée entière par la mère lapine ou provoquer de sa part des phénomènes de cannibalisme.
Il est donc préférable de veiller à la tranquillitéde vos petit protégés. L’important n’est pas de faire le silence
absolu mais d’éviter tout nouveau bruit violent dans l’entourage proche des clapiers. Un bon élevage de lapin
n’est pas un lieu de spectacle, surtout si vous avez des enfants. Limitez les visites aux soins courants, prodigués
à heures régulières tout l’année.
Le conseil: Une avancée de la toiture et l’isolation du bâtiment renfermant les clapiers facilitent le contrôle de
la température tout en atténuant les nuisances sonores de l’environnement. En été, elles évitent un
réchauffement excessif. En hiver, elles ralentissent les déperditions de chaleur ce qui permet d’économiser du
chauffage.
Le nettoyage
Procédez au nettoyage régulier de la litière (à changer complètement une fois par semaine) ou du plancher en
caillebotis installé au fond des cages en bois ou en ciment. Ce dernier doit être nettoyer pratiquement chaque
jour par lavage à l’eau sous pression (jet puissant ou générateur à eau chaude et forte pression). Si vous
utilisez une cage en grillage, déposez sous celle-ci une couche de sciure de bois pour absorber l’urine et
supprimer les mauvaises odeurs. Tous les jours, ramassez les déjections tombés sous la cage.
La désinfection
Cette étape importante dans la recherche d’une hygiène parfaite succède en général à un nettoyage avec de
l’eau chaude sous haute pression. On conseille de désinfecter le clapier et la boîte à nid chaque fois que vous
avez sevré une portée. Pour les cages en bloc inamovible, le traitement désinfectant est appliqué sur le fond
de la cellule. Après un engraissement, nettoyez toute les cages restées inoccupées. Dans tous les cas, n’oubliez
pas de désinfecter le petit matériel utilisé : mangeoires à trémies, abreuvoirs, supports de cages, etc. Traitez
également les paniers de transport, la table de soins et les cages des mâles régulièrement. La désinfection
s’effectue toujours hors de la présence des animaux, installés provisoirement dans des cages d’attente, à
désinfecter elles aussi après usage, même s’il paraît de très courte durée. Pour désinfecter, vous pouvez
utiliser la flamme d’une lampe à souder portative. Mais cela est insuffisant pour détruire tous les germes
pathogènes. Employez des produits désinfectants, à appliquer en solution (suivez bien les indications données
par le fournisseur). Parmi les produits simples et efficaces, vous choisissez l’eau de Javel, le formol en solution
ou l’ammonium quaternaire. Les spécialités complexes proposées dans le commerce sont nombreux, très
efficaces, avec une action souvent combinée contre les insectes et les différents germes indésirables.
Le vide sanitaire
Afin d’assurer au maximum la bonne santé de ses animaux, il est recommandé de pratiquer, tous les deux ou
trois ans, ce que l’on appelle le vide sanitaire. Cette opération consiste à arrêter complètement l’élevage
durant plusieurs mois, en général ceux d’hiver. L’essentiel est qu’il n’y ait pas de lapines en gestation ou de
jeunes lapereaux non sevrés. Profitez de ce repos pour démonter les clapiers, effectuer les réparations,
nettoyer à grande eau les cages ainsi que le local dans lequel elles sont installé. Il est recommandéeégalement
de pulvériser un désinfectant sur l’ensemble des matériels ou de tout repeindre avec des revêtements
insecticides. Si vous ne voulez pas arrêter votre élevage, vous devez prévoir un local d’attente dans lequel vous
placerez vos lapins. Ce local ne doit pas être contiguë à celui mis en « quarantaine ». Lors du déplacement des
animaux, veillez à ce qu’il n’y ait pas de différence de température entre les deux pièces et prenez- les avec
beaucoup de soins. Un transport dans un panier ou une caisse est recommandé.
Insectes indésirables
Les puces, les poux, les mouches, les acariens et les tiques sont les sources des plus grandes nuisances. En
effet il ne faut oublier que la myxomatose est transmise par des insectes piqueurs et que certains acariens
sont à l’origine de la redoutable gale des oreilles. Enduisez périodiquement les murs du local contenant les
clapiers et les parois extérieurs des cages avec un insecticide du commerce. Traitez vos lapins avec un produit
insecticide non toxique en respectant minutieusement les doses et les conditions d’application préconisées
par le fabriquant. D’une opération de désinfection à l’autre, employez un traitement différent pour éviter les
phénomènes de plus en plus fréquents d’accoutumance et de résistance des parasites vis-à-vis d’un
insecticide.
Le conseil: La litière est souvent vecteur d’agents pathogènes. Si vous utilisez du foin ou de la paille, veillez à ce
qu’ils soient bien secs et qu’il n’aient pas fermenté. Pour les mêmes raisons, il est tout à fait déconseillé de
laisser les chiens et les chats s’approcher des locaux d’élevage et de l’entrepôt où est conservée la litière.