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Fatiha Bourzigui
I. Introduction :
Quand on parle d’efficacité énergétique, on pense avant tout aux performances des équipements,
qu’ils soient domestiques ou industriels. Chaudières, pompes à chaleur, mais également
réfrigérateurs… tous les équipements sont en effet soumis à la notion de rendement entre l’énergie
qu’ils consomment pour leur fonctionnement et celle qu’ils restituent, sous forme de chaleur ou de
refroidissement. En revanche on pense beaucoup moins au rendement des sites de production
d’électricité et en l’occurrence des centrales thermiques, alors qu’elles sont très consommatrices. Et
pourtant, qu’il s’agisse de centrales à flamme alimentées par un combustible (charbon, gaz…) ou de
centrales nucléaires, toutes sont des centrales thermiques dont l’efficacité énergétique reste encore
trop souvent passée sous silence. Alors que des efforts conséquents sont demandés aux secteurs du
bâtiment et des transports, qu’en est-il de l’efficacité énergétique dans la production d’électricité ?
1) Machines Thermiques :
Les machines thermiques sont des systèmes thermodynamiques avec lesquels on modélise de
nombreux appareils et installations réels : moteurs à essence et Diesel, réfrigérateurs, pompes à
chaleur, centrales électriques thermiques, usines d’incinération...
2) Machines Monotherme :
Une machine thermique est un système thermodynamique (M) échangeant du travail avec un
système mécanique SM (ou électrique) et du transfert thermique avec un ou plusieurs thermostats
au cours de transformations successives formant un cycle : quand il a subi toutes les transformations,
le système est revenu dans son état initial. La machine thermique la plus simple échange du transfert
thermique avec un unique thermostat TH de température T0. On note W le travail algébrique qu’elle
reçoit de la part du système mécanique (ou électrique) SM et Q le transfert thermique algébrique
qu’elle reçoit de la part du thermostat au cours du cycle (voir figure 25.1) .
SM Machine M TH
Figure 25.1 – Schéma synoptique d’une machine monotherme. W et Q sont positifs s’ils sont
effectivement reçus par la machine (M) et négative s’ils sont cédés par (M).
On applique les deux principes de la thermodynamique à la machine (M) sur le cycle. Pour cette
transformation, l’état final est identique à l’état initial i, donc les variations des fonctions d’état de
(M) sont nulles : ∆𝑼 = 𝑼𝒊 − 𝑼𝒊 et ∆𝑺 = 𝑺𝒊 − 𝑺𝒊 il vient donc :
∆𝑼 = 𝑾 + 𝑸 = 𝟎
{ 𝑸
∆𝑺 = + 𝑺𝒄𝒓é𝒆 = 𝟎
𝑻𝟎
𝑸 = −𝑻𝟎𝑺𝒄𝒓é𝒆 ≤ 𝟎 𝒆𝒕 𝒘 = 𝑻𝟎𝑺𝒄𝒓é𝒆 ≥ 𝟎
Ainsi, la machine ne peut que recevoir du travail et donner du transfert thermique. Il s’agit par
exemple d’un radiateur électrique qui reçoit du travail de l’installation électrique et fournit du
transfert thermique à la pièce. Si l’on veut une machine pouvant fournir du travail il faut
nécessairement au moins deux sources. La suite sera consacrée aux machines dithermes.
Une machine ditherme (M) échange du transfert thermique avec deux thermostats :
Qfr
THch
W
W Machine M
Tfr
Qch
Figure 25.2 – Schéma synoptique d’une machine ditherme. W, Qch et Qfr sont positifs s’ils sont
effectivement reçus par la machine (M) et négative s’ils sont cédés par (M).
b) Inégalité de Clausius :
∆𝑈 = 𝑊 + 𝑄𝑐ℎ + 𝑄𝑓𝑟 = 0
{ 𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑓𝑟
∆𝑆 = 𝑇𝑐ℎ + 𝑇𝑓𝑟 + 𝑆𝑐𝑟é𝑒 = 0
Car la température de la surface du système à travers laquelle il reçoit le transfert thermique d’un
thermostat est à la température de ce thermostat. Le deuxième principe précise que Scrée ≥ 0, on a
donc l’inégalité de Clausius :
𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑓𝑟
𝑇𝑐ℎ
+ 𝑇𝑓𝑟
≤0
Cette inégalité est une égalité si et seulement si le cycle est une suite de transformations réversibles
(on dit plus rapidement que le cycle est réversible).
La première possibilité est que la machine reçoive de l’énergie de la source chaude, en donne à la
source froide. Ce qu’elle reçoit en plus par rapport à ce qu’elle cède est transformé en travail : la
machine est dans ce cas un moteur.
La deuxième possibilité est que la machine reçoive du travail. Il est alors possible qu’elle donne du
transfert thermique à la source chaude et reçoive du transfert thermique de la source froide. La
machine sert dans ce cas à chauffer la source chaude ou bien à refroidir la source froide
a) Rendement du Moteur :
𝑊 𝑊
𝜌𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 = |𝑄𝑐ℎ| = − 𝑄𝑐ℎ
Puisque W < 0 et Qch > 0. D’après le premier principe, W = − (Qch + Qfr), l’expression précédente
devient donc :
𝑄𝑓𝑟
𝜌𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 = 1 + 𝑄𝑐ℎ
On en déduit :
b) Théorème de Carnot :
𝑇𝑓𝑟𝑆𝑐𝑟é𝑒
D’après le deuxième principe Scrée ≥ 0 et pour un moteur Qch > 0 donc >= 0 et d’après
𝑄𝑐ℎ
(25.3) :
𝑻𝒇𝒓
𝝆𝒎𝒐𝒕𝒆𝒖𝒓 ≤ 𝟏 −
𝑻𝒄𝒉
L’égalité est réalisée si et seulement si Scrée = 0, c’est-à-dire si le cycle est réversible. Ce résultat est
le théorème de Carnot :
Un moteur ditherme fonctionnant sur un cycle comportant au moins une transformation irréversible
a un rendement plus faible que le rendement de Carnot. Pour avoir le rendement de Carnot le plus
élevé possible il faut avoir deux sources de températures aussi éloignées que possible.
c) exemple :
Une centrale électrique nucléaire peut être modélisée par une machine thermique fournissant du
travail électrique et travaillant avec, comme source chaude, le réacteur et, comme source froide,
l’eau d’une rivière. Pour les valeurs typiques Tch = 600 K et Tfr = 300 K le rendement de Carnot est
égal à 0,5. En pratique le rendement est compris entre 30 et 40%. Il est plus faible que le rendement
de Carnot en raison des irréversibilités et de diverses pertes. Dans le cas d’un moteur de voiture, la
source froide est l’air atmosphérique, de température typique Tf r = 300 K. Le transfert thermique est
apporté au moteur par les gaz en combustion dont la température peut valoir Tch = 3000 K. Pour ces
valeurs le rendement de Carnot vaut 0,9. En pratique une valeur typique de rendement est 35% pour
un moteur à essence et 45% pour un moteur Diesel.
Le but d’une machine frigorifique est de produire du froid. Il s’agit donc de prendre du transfert
thermique à la source froide et la grandeur intéressante est Qf r. La grandeur coûteuse est le travail
W fourni à la machine. On définit l’efficacité de la machine frigorifique par :
𝑸𝒇𝒓
𝝆𝒇𝒓𝒊𝒈𝒐 = | |
𝑾
Puisque Qfr > 0 et W > 0. D’après le premier principe, W = − (Qfr +Qch) donc :
𝑸𝒇𝒓
𝝆𝒇𝒓𝒊𝒈𝒐 = − 𝑸𝒇𝒓+𝑸𝒄𝒉
On en déduit que :
1
𝜌𝑓𝑟𝑖𝑔𝑜 = 𝑇𝑐ℎ 𝑇𝑐ℎ𝑆𝑐𝑟é𝑒
−1+
𝑇𝑓𝑟 𝑄𝑓𝑟
D’après le deuxième principe Scréée ≥ 0 et pour une machine frigorifique Qfr > 0 (la source froide
donne du transfert thermique), donc TchScréée/Qfr ≥ 0. Par suite :
1
𝜌𝑓𝑟𝑖𝑔𝑜 <= 𝑇𝑐ℎ
−1
𝑇𝑓𝑟
L’égalité est réalisée si et seulement si Scrée = 0, c’est-à-dire si le cycle est réversible. Ce résultat est
le théorème de Carnot :
b) Exemple:
Un congélateur domestique est modélisable par une machine thermique ditherme avec pour source
froide l’intérieur du congélateur, à la température Tf r = −18˚C = 255 K, et pour source chaude l’air de
la pièce de température Tch = 300 K. Pour ces températures, efrigo,rev = 5,7. Dans la pratique le
coefficient d’efficacité est au mieux voisin de 2. L’efficacité d’un réfrigérateur domestique peut valoir
jusqu’à 8. Cette valeur meilleure, s’explique par le fait que la température de la source froide
(intérieur du réfrigérateur) est plus proche de la température de la source chaude (air de la pièce)
que dans le cas du congélateur.
Le but d’une machine pompe à chaleur est de chauffer la source chaude. La grandeur intéressante
est donc Qch. La grandeur coûteuse est le travail W fourni à la machine. On définit donc l’efficacité
de la pompe à chaleur :
𝑸𝒄𝒉 𝑸𝒄𝒉
𝝆𝑷𝒐𝒎𝒑𝒆𝒄𝒉 = | |=-
𝑾 𝑾
𝑄𝑐ℎ
𝜌𝑃𝑜𝑚𝑝𝑒𝑐ℎ =
𝑄𝑐ℎ + 𝑄𝑓𝑟
𝑇𝑓𝑟 𝑄𝑓𝑟 𝑇𝑓𝑟𝑆𝑐𝑟é𝑒
En multipliant l’équation du second principe par Tfr /Qch on trouve : 𝑇𝑐ℎ + 𝑄𝑐ℎ + 𝑄𝑐ℎ
=0
On en déduit :
𝟏
𝝆𝑷𝒐𝒎𝒑𝒆𝒄𝒉 = 𝑻𝒇𝒓 𝑻𝒇𝒓𝑺𝒄𝒓é𝒆
𝟏− −
𝑻𝒄𝒉 𝑸𝒄𝒉
D’après le deuxième principe Scrée ≥ 0 et pour une pompe à chaleur Qch < 0 (la source chaude reçoit
du transfert thermique), donc TfrScréée /Qch ≤ 0. Par suite :
𝟏
𝝆𝑷𝒐𝒎𝒑𝒆𝒄𝒉 = 𝑻𝒇𝒓
𝟏−
𝑻𝒄𝒉
L’égalité est réalisée si et seulement si Scréée = 0, c’est-à-dire si le cycle est réversible. Ce résultat est
le théorème de Carnot :
b) Exemple :
Une pompe à chaleur, utilisée pour chauffer une maison en hiver, travaille avec l’eau du circuit de
chauffage pour source chaude et l’air à l’extérieur de la maison pour source froide. Ainsi, on chauffe
la maison en refroidissant le jardin. L’efficacité epac diminue avec l’écart des températures des deux
sources. C’est pourquoi il est préférable d’avoir un chauffage par le sol (eau à Tch = 35˚C) plutôt que
par radiateur (eau à Tch = 60˚C). On trouve dans la notice d’une pompe à chaleur le coefficient
d’efficacité, appelé COP dans ce contexte, correspondant à Tch = 35˚C et Tf r = 7˚C. Le COP varie
entre 3 et 5. La pompe à chaleur est de classe A selon les normes européennes si son COP est
supérieur à 3,65. La valeur maximale théorique correspondant aux températures précédentes est :
epac,rev = 273+35 35−7 = 11. La différence entre epac,rev et le COP réel est due au fait que la
machine réelle n’est pas réversible, mais aussi à la consommation d’énergie pour des tâches annexes.
Les moteurs à essence fonctionnent suivant un cycle théorique proposé par le physicien français
Beau de Rochas en 1862. Le moteur fut réalisé par l’allemand Otto une quinzaine d’années plus tard.
Ce moteur est appelé moteur à explosion car il est nécessaire de produire une étincelle à l’aide d’une
bougie pour provoquer l’inflammation du mélange air-carburant. On a représenté sur la figure 25.5 le
cycle théorique et sur la figure 25.6 le cycle réel qui, comme on le voit, se rapproche du cycle
théorique.
Figure 25.5 – Cycle théorique du moteur à quatre temps. Figure 25.6 – Cycle réel du moteur à
quatre temps.
En A le piston est en bout de course et le cylindre offre le volume minimal Vmin. L’évolution est la
suivante :
• 1er temps (AB) : admission, la soupape d’admission est ouverte, le piston descend en aspirant le
mélange air-carburant jusqu’au volume Vmax.
• 2e temps (BCD) : le piston remonte et comprime le gaz adiabatiquement jusqu’en C puis l’étincelle
est produite par la bougie provoquant la combustion. La pression augmente très rapidement mais le
piston n’a pas le temps de bouger (évolution isochore CD).
• 3e temps (DE) : les gaz brûlés sous forte pression repoussent le piston. C’est une détente
adiabatique avec production de travail.
• 4e temps (EBA) : la soupape d’échappement s’ouvre, provoquant une rapide baisse de pression
isochore (EB), puis le piston remonte pour refouler les gaz brûlés (BA).
Les mouvements du piston sont représentés sur la figure 25.7. On s’aperçoit donc que, dans un
moteur à quatre temps, le piston fait deux allers et retours pour décrire un cycle. Dans un moteur de
voiture, les différents cylindres fonctionnent avec un décalage de manière à ce que le piston remonte
dans certains cylindres quand il descend dans d’autres. Cela est dû au fait que les bielles des
différents cylindres ne sont pas fixées toutes du même côté du vilebrequin. Pour calculer le
rendement du moteur on suppose le gaz parfait, de rapport des capacités thermiques γ indépendant
de la température. On suppose de plus les transformations BC et DE adiabatiques et réversibles pour
pouvoir appliquer la loi de Laplace. On note n la quantité de gaz contenue dans le système. Le
transfert thermique est échangé avec la source chaude lors de la transformation isochore CD donc :
Le transfert thermique est échangé avec la source chaude lors de la transformation isochore CD
donc:
𝒏𝑹
𝑸𝒄𝒉 = 𝑸𝑪𝑫 = ∆𝑼𝑪𝑫 = 𝜸−𝟏 (𝑻𝑫 − 𝑻𝑪)
Le transfert thermique est échangé avec la source froide lors de la transformation isochore EB donc :
𝒏𝑹
𝑸𝒇𝒓 = 𝑸𝑬𝑩 = ∆𝑼𝑬𝑩 = (TB- TE)
𝜸−𝟏
𝑽𝒎𝒂𝒙
On en déduit que : Qch = -Qfr( 𝑽𝒎𝒊𝒏 )𝜸−𝟏 , puis en appliquant le premier principe au système sur le
cycle :
𝑽𝒎𝒂𝒙 𝜸−𝟏
𝑾 = −𝑸𝒄𝒉 − 𝑸𝒇𝒓 = -(1- ( ) )Qch.
𝑽𝒎𝒊𝒏
𝑊 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝛾−1
Ainsi le rendement du moteur est : 𝜌𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 = − =1− ( )
𝑄 𝑉𝑚𝑖𝑛
Il dépend du rapport Vmax /Vmin qui est appelé taux de compression. Comme 1−γ < 0, l’expression
précédente montre que ρmoteur est d’autant plus grand que le taux de compression est important.
Une valeur type du taux de compression est 10 et le rendement donné par la formule (25.11) (avec γ
= 1,4) est 0,60. Les carburants sont conçus de manière à supporter un fort taux de compression sans
exploser avant l’étincelle de la bougie.
4) Comprendre le principe de Fonctionnement d’une Centrale Thermique au Charbon :
4.1) Le principe :
Trois types de centrales thermiques (centrales au charbon, turbines à combustion et cycles combinés
au gaz naturel) assurent la performance du parc EDF en France continentale par leur réactivité et leur
spécificité de fonctionnement.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Un cycle combiné gaz est composé d’une turbine à combustion et d’une turbine à vapeur (TAV). Dans
un premier temps, le gaz naturel fait fonctionner la TAC. Ensuite, les gaz chauds d’échappement de la
TAC sont utilisés pour produire de la vapeur, dirigée vers une deuxième turbine, la TAV. La TAC et la
TAV entrainent alors un ou deux alternateurs. La même quantité de combustible sert à une double
production d’électricité : celle de la TAC et celle de la TAV. Les cycles combinés au gaz naturel
permettent de réduire de moitié les émissions atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2 ), de
diviser par trois les oxydes d’azote et de réduire fortement les émissions d’oxydes de soufre. Ces
nouvelles installations contribuent à améliorer les performances environnementales du parc
thermique d’EDF.
DEMAIN : ÉVOLUER VERS DES COMBUSTIBLES RENOUVELABLES ET UNE PRODUCTION TRÈS BAS
CARBONE
Une vérification de la chaudière (voir la liste de contrôle simplifiée pour la vérification à l'annexe)
permettra probablement de déceler les pertes et les inefficacités énergétiques. L'objectif d'une
gestion de l'énergie adéquate est de minimiser ces anomalies et les résultats peuvent être
importants tant en ce qui concerne les économies que les émissions.
La figure 3 donne un aperçu pratique des éléments qui doivent être visés par les activités de
conservation de l'énergie. Toutefois, quelle que soit l'importance de l'exploitation économique et
efficace d'une chaudière, il ne faut pas se contenter d'examiner ce seul point. Si l'objectif est de
réaliser des économies et d'améliorer la récupération d'énergie, il est nécessaire de vérifier les
éléments suivants :
Les besoins en chauffage et les aspects de l'efficacité énergétique des procédés, des produits
et des pièces d'équipement consommant de la chaleur;
Les systèmes de distribution de chaleur (tels que la vapeur et le condensat).
La réduction des pertes de chaleur et d'énergie d'une chaudière peut être réalisée grâce à plusieurs
méthodes dont certaines comme la production combinée de chaleur et d'électricité (cogénération)
sont élaborées et complexes. D'autres, au contraire, sont faciles à appliquer et offrent de bons
résultats.
Figure 3. Équilibre énergétique type d'une chaudière ou d'un système de chauffage (avant les
améliorations)
Exemples récents : Une usine de produits chimiques réalise des économies de 500 000 $ par an car on
y a vérifié et remplacé tous les purgeurs de vapeur qui fuient. Une usine de contreplaqué a réduit sa
charge de vapeur de 2 700 kg/h (6 000 lb/h) car on y a amélioré l'isolation de la tuyauterie.
En abaissant la pression de la vapeur ou la température de l'eau du système en fonction des besoins
réels des procédés utilisés, il est également possible de réduire la consommation d'énergie.
Les objectifs d'amélioration de l'efficacité énergétique se répartissent dans les principales catégories
suivantes.
À l'exception du gaz naturel, presque tout combustible laisse une certaine quantité de dépôt sur
les parois des tuyaux exposées aux flammes. Ce dépôt, appelé encrassement, réduit fortement le
transfert de chaleur. Des tests ont démontré qu'une couche de suie de 0,8 mm (0,03 po) seulement
entraîne une réduction du transfert de chaleur de 9,5 p. 100 et qu'une couche de 4,5 mm (0,18 po)
provoque une réduction de 69 p. 100. En conséquence, la température des gaz de carneau
augmente, tout comme le coût de l'énergie.
Les chaudières consommant des combustibles solides (tel le charbon et la biomasse) ont une forte
tendance à l'encrassement, alors que celles alimentées aux combustibles liquides (particulièrement
les huiles filtrées) ont moins tendance à s'encrasser. Pour maintenir l'efficacité optimale de la
chaudière, il faut que les surfaces de cette chaudière restent aussi propres que possible. Les
chaudières de grande dimension et celles alimentées avec des combustibles qui ont une forte
tendance à provoquer un encrassement, sont munies de systèmes de soufflerie permettant
d'éliminer la suie sur les parois exposées aux flammes pendant le fonctionnement. On peut
également utiliser des brosses et des lances d'arrosage manuelles. Il est recommandé d'ouvrir
régulièrement les petites chaudières, notamment celles alimentées au gaz naturel et celles n'incluant
pas de souffleurs de suie, afin de les vérifier et de les nettoyer.
Les dépôts (appelés tartre) qui se retrouvent sur les parois mouillées des tubes de la chaudière
peuvent entraver le transfert de chaleur, réduire l'efficacité de la chaudière, restreindre la circulation
de l'eau et entraîner de graves problèmes mécaniques et de fonctionnement. Le tartre provoque une
hausse de la température du métal des tuyaux, entraînant ainsi une augmentation de la température
des gaz de carneau. Dans les cas extrêmes, les tubes deviennent défectueux en raison de la
surchauffe.
Le contrôle efficace de l'air comburant en excès (tel qu'il a été abordé antérieurement) comprend également
la protection contre l'infiltration d'air indésirable dans la cavité de combustion de la chaudière ou le système
de carneau. L'air entre par les couvercles qui fuient, les lunettes d'observation, les joints défectueux et les
autres ouvertures.
Même traitée (« déminéralisée »), l'eau d'alimentation de la chaudière contient de petites quantités
de sels minéraux dissous. L'évaporation continue de l'eau des chaudières à vapeur et de l'eau douce
d'appoint provoque l'augmentation de la concentration de ces minéraux et la formation de tartre.
Pour éviter ce problème, l'eau de la chaudière doit être régulièrement purgée. En général et par
précaution, cette opération est effectuée avec excès. L'eau de purge est chauffée, ce qui entraîne
donc un gaspillage d'énergie, d'eau et de produits chimiques de traitement. Une mesure de
prévention minimale consiste à vérifier régulièrement l'eau de la chaudière pour déterminer le
niveau de matières solides dissoutes et régler le taux de purge.
Si la purge est effectuée une fois par jour ou à tous les quarts de travail, la concentration en matières
solides dissoutes immédiatement après la purge est très inférieure au maximum acceptable. Si la
purge peut être effectuée plus souvent en utilisant une plus petite quantité d'eau, ou
continuellement, la concentration en matières totales dissoutes (MTD) peut être maintenue plus
près du niveau maximum de sécurité recherché. Le contrôle de la concentration en MTD est
l'élément le plus important. On trouve sur le marché des dispositifs de contrôle automatique de
purge permettant la mesure continue de la concentration en MTD.
Exemple : Envisager une chaudière de 23 t/h fonctionnant à 860 kPa (environ 50 000 lb/h à 125
lb/po2). L'eau de purge contient 770 kJ/kg (330 Btu/lb). Si le dispositif de purge en continu est réglé à
la valeur habituelle de 5 p. 100 de l'évaluation maximale de la chaudière, le débit de purge serait de 1
150 kg/h contenant 885 500 kJ (environ 2 500 lb/h contenant 825 000 Btu). À une efficacité de 80 p.
100, cette chaleur requiert environ 29,7 m3/h (1 050 pi3/h) de gaz naturel, d'une valeur approximative de 32
100 $ par an (fondé sur 300 jours par an à 0,15 $/m3).
De toute évidence, les systèmes de chaudière à eau chaude ne sont pas à l'origine de coûts de purge.
Même avec des brûleurs bien réglés fournissant des températures minimales de gaz de carneau, tout
en réalisant une consommation complète du combustible, les températures de sortie de ces gaz
peuvent normalement varier de 175 ºC (350 ºF) à 260 ºC (500 ºF). Il est encore possible de récupérer
une partie de cette chaleur qui sinon « s'échapperait par la cheminée ». Les échangeurs de chaleur
peuvent être utilisés pour préchauffer l'eau d'alimentation de la chaudière (économiseurs) ou l'air
comburant (réchauffeurs). En général, les économiseurs permettent une amélioration de 3 à 4 p. 100
de l'efficacité globale de la chaudière.
Les concepteurs et les opérateurs d'économiseurs doivent prendre en considération les problèmes
de corrosion éventuels, en particulier dans les combustibles contenant du soufre. L'humidité
contenant de l'acide sulfurique corrosif risque de se condenser sur toutes les surfaces des
échangeurs de chaleur dont la température descend sous le point de rosée acide. En général, ce
phénomène se produit près de l'entrée d'air comburant ou d'eau d'alimentation à chauffer.
Chaque chaudière a une limite particulière de basse température de gaz de carneau qu'il faut
déterminer individuellement si l'on envisage un échange de chaleur complémentaire. Comme les
températures des gaz de carneau sont plus basses à des charges faibles, les économiseurs sont
souvent équipés d'un dispositif de contrôle de dérivation permettant de maintenir ces températures
au-dessus d'un minimum préétabli.
Les économiseurs à condensation permettent d'améliorer l'efficacité de la récupération de la
chaleur des gaz de carneau en refroidissant ces gaz à une température sous le point de rosée acide.
Ils permettent ainsi de récupérer tant la chaleur sensible provenant des gaz de carneau que la
chaleur latente de l'humidité qui condense. Il peut y avoir de l'humidité dans le combustible, mais la
plus grande partie se forme par combustion de l'élément d'hydrogène du combustible (voir « Perte
causée par l'humidité engendrée par la combustion de l'hydrogène », page 2). Comme la
condensation (et le risque de corrosion qui en découle) est inévitable, le système d'échange de
chaleur doit être fabriqué avec des matériaux qui ne se corrodent pas. Dans les économiseurs à
contact direct, l'eau est vaporisée directement dans les gaz de carneau et l'eau chaude qui est ainsi
générée est recueillie et utilisée après traitement afin de neutraliser son potentiel de corrosion. (Il
s'agit d'un avantage secondaire de la condensation des gaz de carneau à contact direct : elle élimine
les particules et les gaz acides tels le SO2 provenant de l'évacuation.) Grâce aux économiseurs à
condensation, les rendements globaux des chaudières peuvent être supérieurs à 90 p. 100. Les
thermopompes peuvent compléter un système de récupération de la chaleur des gaz de carneau,
améliorant ainsi davantage l'efficacité de la récupération.
Exemple : On a installé des économiseurs à condensation à contact direct à l'Hôpital du Sacré-Cœur
de Montréal. La chaleur récupérée a servi pour le chauffage à eau chaude des locaux, la climatisation,
le blanchissage, l'alimentation en eau chaude sanitaire et la cuisine. Ces mesures ont permis de
réduire de 11 p. 100 la consommation de gaz naturel et de diminuer les émissions de CO2 de 12 000 t.
Nous avons présenté auparavant quelques moyens permettant de limiter le volume de purge et la
perte de chaleur. Les échangeurs thermiques peuvent récupérer la chaleur sensible générée par la
purge et s'écoulant dans le réseau d'égouts afin de chauffer l'eau d'appoint de la chaudière et
effectuer d'autres activités similaires.