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Chapitre 2 : Les solutions électrolytiques.

Rappel :
Lorsqu’on dissout une espèce chimique dans un liquide on obtient une solution.
L’espèce chimique dissoute est appelée le soluté.
Le liquide dans lequel on dissout l’espèce chimique est appelé le solvant.
Si le solvant utilisé est l’eau, on obtient une solution aqueuse.
Une solution électrolytique est une solution contenant des ions (on parle aussi de solution ionique).
Elle conduit le courant et elle est électriquement neutre.

I. Du solide ionique à la solution ionique.


1. Le solide ionique.
Un solide ionique est un assemblage régulier d’anions (ion -) et de cations (ions +).

anion chlorure Cl -

cation sodium Na +

Le solide ionique est neutre ; il est caractérisé par une formule statistique
indiquant les proportions d’ions sans mentionner les charges.

Quels sont les liaisons qui assurent la cohésion du cristal ?


Les liaisons chimiques regroupent la liaison de covalence dans les
molécules et la liaison électrostatique entre les anions et les cations dans
les cristaux. Les forces à l'origine de ces liaisons s'exercent à l'intérieur
d'une même molécule ou d'un même cristal (liaisons intramoléculaires).
Les liaisons physiques sont d'origine électrostatique (liaison hydrogène, forces de Van der Waals,
etc...). Les forces à l'origine de ces liaisons s'exercent entre différentes molécules et/ou cristaux
(liaisons intermoléculaires). Elles existent surtout dans les états liquide et solide. Elles sont plusieurs
dizaines ou centaines de fois plus faibles que les liaisons intramoléculaires et résistent donc mal à
l'agitation thermique.
Résumé liaison physique - faible - intermoléculaire
liaison chimique - forte - intramoléculaire

C’est l’ensemble des interactions électriques qui permettent de maintenir la forme du cristal et
qui assure sa cohésion.

2. Mise en solution d’un solide ionique.


Après avoir dissous un solide ionique dans l’eau, on obtient une solution aqueuse ionique constituée
d’anions et de cations. C’est une solution ionique ou électrolytes.
Bien qu’elle soit électriquement neutre, celle-ci conduit le courant.
Equation de la dissolution : NaCl (s) → Na+ (aq) + Cl- (aq)
3. Concentration molaire d’une solution ionique et d’une espèce dissoute.
La concentration molaire d’une solution :

La concentration molaire d’une espèce dissoute X :

Exemple d’une solution de Chlorure de cuivre (II) :


On note c la concentration molaire de la solution.
D’après l’équation de dissolution du solide : CuCl2 (s) → 1 Cu2+ + 2 Cl-
On a pour une mole de solide dissocié, une mole de Cu2+(aq) qui apparaît et deux moles de Cl-(aq) qui
apparaît.
Vu que pour le calcul des concentrations, le volume V est identique :
[Cu2+(aq) ] = 1c [Cl-(aq) ] = 2c

II. Comment obtenir une solution électrolytique ?


1. Par dissolution d’un solide ionique.
Voir précédemment.

2. Mise en solution d’un liquide.


Réalisons la dissolution de 10 mL d’acide sulfurique dans 100mL d’eau.
On observe une élévation de la température Cette élévation de température prouve qu’il y a
eu réaction chimique
Ajoutons de l’hélianthine à une partie de la La couleur rouge de l’hélianthine prouve que
solution : coloration rouge. le milieu est acide, c'est-à-dire qu’il
contient des ions H+ en quantité importante
Ajoutons du chlorure de baryum à une partie de Le précipité blanc permet de caractériser les
la solution : précipité blanc. ions SO42-
Si on place la solution dans un électrolyseur, L’acide sulfuriquer s’est dissocié.
celle-ci conduit le courant.

L’acide sulfurique pur (ou concentré) est composé de molécules H2SO4.


Equation de dissolution : H2SO4 (l) → 2 H+ (aq) + SO4 2-(aq)
3. Mise en solution d’un gaz.
Réalisons la mise en solution du chlorure d’hydrogène (expérience du jet d’eau).
Le chlorure d’hydrogène se met rapidement en solution, ce qui crée une dépression dans le ballon et
une aspiration de l’eau du cristallisoir (jet d’eau)
Equation de la dissolution : HCl (g) → H+ (aq) + Cl- (aq)

III. Le caractère dipolaire de certaines molécules.


1. Rappel sur la géométrie d’une molécule.
Les doublets (liants ou non) sont chargés négativement (formés de 2 électrons) et se repoussent. La
géométrie de la molécule correspondant à la disposition spatiale qui éloigne au maximum les
doublets deux à deux.
doublet
doublet O d’électrons
d’électrons non liant (liaison
H H covalente)
liants

Si un atome est entouré de quatre doublets, ceux ci pointent vers les sommets d’un tétraèdre. L‘eau
possède 2 doublets liants et 2 doublets non liants. Ses trois atomes sont dans un même plan.

O H

2. Electronégativité d’un élément.


L’électronégativité d’un élément est la tendance d’un atome de cet élément à attirer le doublet
d’une liaison de covalence qu’il forme avec un autre atome.
Considérons une molécule composée de deux atomes identiques : le doublet liant (constitué de deux
électrons) se situe en moyenne à égale distance des deux noyaux des atomes puisque les deux atomes
ont la même électronégativité.
Si on considère maintenant une molécule constituée de deux atomes différents, le doublet liant sera
attiré d’avantage vers un des deux noyaux. L’atome qui attire le plus le doublet liant est dit le plus
électronégatif.
Exemples
Cl Cl la liaison covalente est également partagée
entre 2 atomes identiques
H Cl les électrons de la liaison de covalence sont attirés par
l'atome de chlore qui est plus électronégatif


H − Cl − δ les atomes portent une charge partielle symbolisée par ±δ

Comment savoir si un élément est électronégatif ?


Il faut considérer sa place dans la classification périodique des éléments : Plus l’élément est à droite
et en haut de la classification, plus celui-ci est électronégatif
L’élément le plus électronégatif est donc le fluor.

3. Conséquences de cette électronégativité sur les molécules.


a. Exemple de la molécule d’HCl :
Vu que le chlore est beaucoup plus électronégatif que l’hydrogène, dans cette molécule, le
doublet liant est beaucoup plus proche de l’atome de chlore que de celui d’hydrogène.
On modélise cela en disant que l’atome de chlore possède un excédent de charges négatives (noté δ-)
alors que l’atome d’hydrogène possède un défaut de charges négatives (noté δ+).
La liaison H-Cl est dite polarisée.
La molécule HCl a un caractère dipolaire.
b. Exemple de la molécule d’eau :
L'électronégativité de l'oxygène est plus forte que celle
de l'hydrogène. Une étude du déplacement des doublets de liaison semblable à celle conduite dans le
paragraphe précédent montre que les liaisons O—H de la molécule d'eau sont polarisées de telle
façon que l'oxygène porte une densité électrique négative (2 δ-) et que chaque hydrogène porte une
densité électrique positive (δ+).
Le barycentre des densités électriques positives se situe au milieu du segment joignant les deux
atomes d'hydrogène (voir figure).
Il apparaît alors qu'étant donnée la forme de la
molécule d'eau, les barycentres des densités
électriques positives et négatives sont distincts.
La molécule d'eau présente un caractère polaire
(on dit dipolaire si il y a deux pôles).
Les molécules dipolaires ont des propriétés spécifiques, en particulier elles sont solubles dans l’eau.

IV. Comment expliquer le phénomène de dissolution dans l’eau ?


1. La dissociation.
Un cristal ionique est plongé dans l’eau. Les molécules d’eau à la surface du cristal affaiblissent les
liaisons électrostatiques entre les ions (en raison de la valeur élevée de la constante diélectrique de
l’eau). Des ions se détachent de l’édifice sous l’effet de l’agitation thermique (on dit que le cristal se
dissocie).

2. La solvatation.
Un ion libéré établit des liaisons de type électrostatique avec les molécules d’eau (on dit que l’ion se
solvate ou s’hydrate) ; comme on ne connaît pas le nombre de molécule qui entoure l’ion, c’est
pourquoi, on rajoute l’indice (aq) à tout ion présent dans une solution aqueuse.
Exemple
−δ
−δ −δ

2+
Cu −δ
−δ
−δ

3. La dispersion.
Les ions hydratés se dispersent dans la solution sous l’effet de l’agitation thermique.

Résumé cristal   → ions 


dissociation
 → ions hydratés 
hydratation
→ solution ionique
dispersion

Cas particulier du proton


Un ion est donc entouré de plusieurs molécules d'eau. Le nombre de ces molécules dépend de la charge de
l'ion et de sa taille (plus l'ion sera petit et plus l'intensité de la forte attraction électrostatique sera élevée, dont
plus important sera le nombre de molécules de solvant entourant cet ion). Le plus petit ion, le proton H +, peut
s'associer par une véritable liaison chimique à une molécule d'eau pour former l'ion oxonium H 3 O + , lui-
même solvaté par des molécules d'eau.

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