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Chapitre 3:

Le champ électrostatique et le potentiel


électrostatique
Le champ électrostatique et le potentiel électrostatique

Contenu de cette partie


I. Champ électrique
II. Potentiel électrique
III. Théorème de Gauss
IV. Relations locales
V. Le dipôle électrique
VI. Énergie potentielle électrostatique
VII. Exercice d’application
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Champ électrique.
1. Définition
Une particule de charge Q située en P crée en tout point M de l’espace distinct
de P un champ vectoriel :
appelé champ électrique. L’unité, du S.I., est le
Volt/mètre (symbole V/m)

2. Champ électrostatique créé par une charge ponctuelle isolée.


Dans le cas d’une seule charge source Q, la force qui s’exerce sur la charge
test q est donnée par la loi de Coulomb :

Or : On trouve :

Remarque : le champ est orienté vers la


charge lorsqu‘elle est négative et en sens
inverse lorsqu’elle est positive.

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2. Champ créé par un ensemble de charges ponctuelles :
Principe de superposition.
On considère maintenant n particules de charges électriques Qi, situées en des
points Pi . On se propose de déterminer le champ électrostatique créé par cet
ensemble de charges en un point M distant de ri des points Pi.
D’après la loi de coulomb et le principe de superposition :

champ électrostatique créé par


Il en résulte que :
un ensemble discret de charges

Cette propriété de superposition des effets électrostatiques est un résultat donné par
l'expérience et énoncé comme le principe de superposition (comme tout principe, il n'est
pas démontré)
4
3. Champ créé par une distribution continue de charges.
Lorsque la charge Q est répartie sur un fil avec une densité
linéique , chaque élément dl porte une charge , et
crée un champ élémentaire:
le champ créé par Q est :

dl désigne l’éléments de longueur


Dans le cas d’une surface chargée avec une densité surfacique  telle
que = , on trouve de la même façon :

dS désigne l’ élément de surface .

De même dans le cas d’un volume V chargé avec une densité


volumique  telle que on obtient :

dV désigne l’élément de volume.

Champ uniforme.
Un champ uniforme est une région de l’espace où le vecteur champ reste constant en tous
points de cette région. 5
les dimensions de la distribution de charges doivent
être suffisamment faibles pour que la distance r puisse
être considérée comme la même pour toute la
distribution .

Le calcul du champ crée par une distribution de dimensions non infinitésimale


devra passer par une phase d’intégration (souvent délicate).
Pour simplifier le calcul, il faut chercher des éléments de symétrie de la
distribution de charge . 6
4. SYMETRIE ET INVARIANCE DE LA DISTRIBUTION DE CHARGE ET
CARACTERISATION DU CHAMP
a. Symétries des sources ( causes) et des effets crées : Principe de Curie

Les effets présentent les mêmes symétries que leurs causes. Les éléments
de symétrie des causes (distributions D ou sources) doivent donc se
retrouver dans les effets (champ électrique ) produits.

Exemple :
On dit qu’une distribution de charge (D) est
symétrique par rapport à un plan Π, si pour deux
points P et P’ symétriques par rapport à Π,
on a : ρ '(P') = ρ (P) .

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Pour illustrer ce cas, nous prenons deux charges identiques q placées en P et P’,
où P’ est le symétrique de P par rapport au plan Π.

Soit M’ le symétrique du point M par rapport au plan Π


On constate que le champ
en M’ est le symétrique du
champ en M : E(M') = sym
E(M)

On remarque que les composantes du champ parallèles au plan de symétrie E //


sont conservées alors que celles perpendiculaires au plan E ⊥ sont inversées :
E// (M') = E// (M) et E⊥ (M') = −E⊥ (M) 8
En particulier, en un point du plan de symétrie (M = M’) on a:

Important :

Le champ électrique est contenu dans le plan de symétrie


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b. Distribution de charge présentant un plan d’anti-symétrie (Π’)
Une distribution de charge possède un plan d’anti-symétrie Π’, si pour deux points P
et P’ symétriques par rapport à Π’, on a : ρ '(P') = −ρ (P)

Pour illustrer ce cas, nous prenons deux charges q et – q placées en P et P’, où P’ est
le symétrique de P par rapport au plan Π’.
Soit M’ un point
symétrique de M par
rapport à Π’

On peut constater que le champ en M’ est l’opposé du symétrique du champ en M :


E(M') = −symE(M) 10
A l’inverse du cas précèdent, on remarque que les composantes du champ
parallèles au plan d’anti-symétrie sont opposées alors que celles perpendiculaires
au plan sont conservées : E// (M') = −E// (M) et E⊥ (M') = E⊥ (M)

Si M appartient au plan d’anti-symétrie (M = M’), on aura:

On a donc:

E// (M) = 0

et E(M) = E// (M) + E⊥ (M)

= E⊥ (M)

Le champ électrique est perpendiculaire au plan d’anti-symetrie.

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Conséquences
1. Les plans de symétrie nous permettent de trouver la direction du champ en
un point M.
2. Pour déterminer la direction du champ en un point M, il suffit de chercher :
a. Soit deux plans de symétrie passant par M. Le champ appartient à ces
deux plans. Il est donc porté par la droite formée par leur intersection.
b. Soit un plan d’anti-symétrie passant par M. La direction du champ au
point M est donnée par la normale au plan d’anti-symétrie.
3. Les plans de symétrie permettent d’obtenir les composantes du champ .
4. Le champ électrique est toujours dans les éléments de symétrie de la
distribution de charge.
5. L’analyse des symétries permet de prévoir dans les géométries simples la
direction du champ total créé par une distribution de charge en un point
donné.

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Remarque : si la distribution possède un point de symétrie, le champ
électrique est nul en ce point.

Exemple : Sphère uniformément chargée en surface :

le champ est nul au centre O

Un choix judicieux du repère de calcul permettra d’éliminer certaines


composantes du champ calculé en certains points se trouvant sur les éléments
de symétrie avant de se lancer dans le calcul.
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Exemple : plan infini chargé de densité surfacique 
Chercher les éléments de symétrie et donner les composantes

Le même résultat est obtenu en remarquant que l’axe (xx’) est un axe de symétrie de la
distribution de charge.
N.B : (XX’) est la droite formée par l’intersection des deux plans de symétrie.
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5. Invariance de la distribution de charge
a. Invariance par translation le long d’un axe
Les variables dont dépendent les composantes d’un champ électrostatique sont obtenues
en étudiant les invariances de la distribution de charges.
Une distribution illimitée dans la direction de l’axe  est invariante par translation selon 
si pour tout point M et son translaté M’, sa densité de charge vérifie : (M) =  (M’)
Exemple : fil infini rectiligne caractérisé par une
densité linéique λ uniforme.
Si on translate le fil parallèlement à lui même
d’un vecteur , la nouvelle distribution D’
coïncide avec D (puisque le fil est considéré infini
et la distribution de charge est uniforme).
On a : (M) =  (M’)
En coordonnées cartésiennes, si l’axe Oz est pris comme
axe , on a (x, y, z) = (x, y, z0), quel que soit z et z0 .
La densité de charge est indépendante de la coordonnée z : (x, y). D’après le principe de
Curie on a (x, y, z) = (x, y) c’ à d que le champ ne dépend pas de la variable z.
N.B Tous les plans perpendiculaires à la direction de translation sont plans de symétrie de la
distribution de charges. 15
b. Invariance par rotation
Une distribution de charges D est invariante par rotation autour d’un axe (OZ) si la
densité de charges est la même en un point M(r,θ , z) de la distribution et en tout point
M’(r, 0, z) obtenu par rotation d’un angle quelconque de M autour de l’axe. La charge
d’une distribution invariante par rotation autour d’un axe Oz est telle que : (r, θ, z) = (r, θ’, z)
Exemple :
Soit D une répartition de charge de densité volumique uniforme ρ présentant un axe de
révolution, si on fait subir à cette distribution une rotation d’angle θ autour de cet axe, la
nouvelle distribution D’ coïncide avec la précédente (la distribution reste invariante)
On choisit les coordonnées cylindriques (ρ, θ, z)
et (OZ) axe de rotation. La distribution et le
champ électriques ne doivent pas dépendre de
θ car le système est invariant lors de la rotation :
(M) = (ρ , z)

L’existence d’un axe de révolution et le bon choix du système de coordonnées,


permettent de limiter le nombre de variables indépendantes dont dépendent (ici à
deux ρ et z).
Remarque :
1. Tous les plans contenant l’axe Oz sont plans de symétrie de cette distribution.
2. Le champ électrique possède les mêmes invariances spatiales que la distribution de
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charges
c. Distributions à symétries multiples
1. Distribution à symétrie cylindrique
On dit que la distribution de charges à une symétrie
cylindrique si elle est invariante par translation selon un
axe Oz et par rotation autour de cet axe. Les plans
contenant l’axe Oz et les perpendiculaires à cet axe sont
plans de symétrie de la distribution de charges.
On obtient dans le système de coordonnées
cylindriques :
(r, θ, z) = (r) et (r, θ, z) = (r)
2. Distribution à symétrie sphérique
La distribution à symétrie sphérique est invariante par
rotation autour de tout axe passant par le centre de
symétrie. Nous pouvons remarquer que tout plan
contenant le centre de symétrie est plan de symétrie de la
distribution.
En utilisant le système de coordonnées sphériques avec
l’origine au centre de symétrie, nous pouvons écrire:

(r, θ, ϕ) = (r) et (r, θ, ϕ) = (r)


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Exemple : cylindre uniformément chargé sur sa surface infini le long de ZZ’
Chercher les éléments de symétrie et d’invariances et donner les composantes de

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Exemple : plan infini chargé de densité surfacique  (suite)
Chercher les invariances et donner l’expression de

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Résumé
Important:
1. Le calcul du champ électrostatique par intégration est souvent trop complexe
dans le cas général.

2. Le calcul est faisable uniquement si le système possède suffisamment de


symétries.

3. Les symétries permettent d'éliminer certaines composantes du champ.

4. Les invariances permettent d'éliminer certains paramètres de l'espace.

5. Le travail permettant de déterminer symétries et invariance s'appelle «


déterminer la topologie du champ électrique »

6. Ne jamais partir dans un calcul sans avoir déterminé correctement la


topologie du champ

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Exemple :
On dispose d'un disque de rayon R uniformément chargé, de densité surfacique de
charge σ de centre O et orthogonal à (Oz).
Montrer que le champ électrostatique en tout point M de l'axe (Oz), repéré par
sa cote z, vaut:
= 1− si Z>0

= 1+ si Z<0

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6. Topographie d’un champ électrique
a. Lignes de champ
Rappel : une ligne de champ est une ligne tangentielle en tout point au champ vectoriel.

Une charge plongée dans le champ à un endroit


quelconque va suivre une ligne de champ.

Cette relation permet d’obtenir les équations des lignes


de champ. Dans le système de coordonnées cartésiennes,
posons :

La résolution de cette équation différentielle permet de déterminer les lignes de champ.


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b. Exemples de lignes de champ Lignes de champ créés par une charge
ponctuelle positive et négative

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Potentiel électrique.
A. Circulation du champ électrostatique: potentiel électrique
1. Potentiel électrostatique:
a. Cas d’une seule charge ponctuelle
Considérons une charge ponctuelle q (>0) fixée en P et un
point M de l’espace.
La charge ponctuelle q fixée en P crée en tout point M de
l’espace un champ électrostatique donné par :

: vecteur unitaire dirigé de P vers M.

La circulation élémentaire dC du champ correspondant à un déplacement élémentaire


du point M sur la courbe AB est :

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Or:

et

Puisque : et on a

La circulation élémentaire dC s’écrit alors :

Posons alors:

V est le potentiel électrostatique V(M) crée par la charge q fixée en M :

champ scalaire défini à une constante près.

En général on choisit la valeur de la constante de telle sorte que le potentiel soit nul
lorsque le point M est infiniment éloigné de la charge : V(r →∞) = 0.
Dans ce cas, la constante est nulle et le potentiel s’écrit :

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b. Cas d’une distribution de n charges ponctuelles
Soient n charges ponctuelles q1, q2, ..., qi, ...,qn fixés aux points P1, P2, ..., Pi, ...,Pn.
Soit M un point de l’espace.
Calculons la circulation élémentaire dCi du champ Ei
crée par la charge qi seule :

et

Ainsi, le potentiel électrostatique Vi(M) dû à la charge qi.

avec

Le potentiel V(M) dû à l’ensemble des n charges est la somme des potentiels en


application du principe de superposition

Dans cette relation, nous avons choisi la


constante nulle pour chaque potentiel Vi crée
par la charge qi.
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c. Cas d’une distribution continue de charges.

1. Lorsque la charge Q est répartie sur un fil avec une densité linéique:

2. Dans le cas d’une distribution continue superficielle de charges :

3. Dans le cas d’une distribution volumique de charges

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2. Relation entre champ et potentiel électrostatique
Le potentiel électrostatique a été défini à partir de la circulation élémentaire du champ
or

et

Par définition le gradient d’une fonction scalaire en coordonnées cartésienne :

On trouve que d’où :

Définition :

Le potentiel électrostatique V est relié au champ électrostatique par:

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2. Surfaces équipotentielles

On appelle surface équipotentielle, une surface S dont tous les points sont au
même potentiel V, c’est-à-dire V=cste.

Soit un petit déplacement sur une surface


équipotentielle on trouve:

Ce qui montre que

En général le champ est normal aux surfaces


équipotentielles et dirigé vers les potentiels décroissants
Exemple:
Dans le cas d’une charge ponctuelle, les surfaces
équipotentielles sont des sphères concentriques de
centre O et les lignes de champ sont radiales

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Exemple :
Soit une boucle circulaire de centre O, de rayon R,
uniformément chargée avec une densité linéique
λ = λ (figure 1). Calculer le champ crée par cette
distribution
de charges, en un point M de l’axe z' z de la boucle :
méthode directe

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