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Nation

Souveraine

Résumé de formation

Rédaction et publication :
27 janvier 2020
Contact :
Groupe Facebook
« Formations Nation Souveraine »
Résumé de la formation du 14 janvier 2020 par Nation Souveraine, à Paris
Contact : Groupe « Formation Nation Souveraine » sur Facebook

Pourquoi parler de l’immigration ?


C’est un sujet clivant y compris parmi les souverainistes. C’est aussi un domaine dans lequel les immigrationnistes
(de gauche ou libéraux) ont réussi à occuper nombre de places « d’expertise » (démographes, historiens,
économistes…), ce qui leur permet de professer qu’il n’y a pas de problème avec les flux migratoires, et que toute
personne qui prétend l’inverse « fantasme » et « joue sur les peurs ». Or, la connaissance de certaines
statistiques accessibles permet de contredire cela.

Poser les définitions statistiques sur la population et son évolution


Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger, par opposition aux natifs. Un immigré peut être français
(par naturalisation, sur demande ou par mariage). Un étranger peut être né en France (le droit du sol s’appliquant
avec retardement, un enfant né en France de deux étrangers peut devenir français à 13, 16 ou 18 ans s’il y a
résidé 5 ans continus).
L’immigration peut désigner le nombre d’immigrés présents en France à une date (vue en stock), ou le nombre
de ceux qui arrivent en France dans une année (flux d’immigration brute), dont on peut retirer les immigrés qui
partent dans l’année (on a alors le flux d’immigration nette). Et inversement pour l’émigration de personnes nées
en France, on a des flux nets et bruts…mais il n’y a pas de décompte précis et sûr de l’émigration par les instituts
étatiques (INSEE, INED…).
L’évolution de la population d’une année à l’autre est la somme du solde naturel (naissances – décès), et du
solde migratoire (immigration nette – émigration nette). Le solde migratoire est souvent utilisé par les
« experts » comme mesure de l’importance des migrations en France ; à tort, car ce chiffre ne dit rien de
l’évolution de la composition de la population.

Poser les faits : les chiffres récents de l’immigration, légale et de « réfugiés »


Sur 67 millions d’habitants en France, près de 7 millions sont immigrés. C’est le plus haut nombre et la plus
haute proportion jamais enregistrée. Les flux d’immigration sont d’environ 250 000 personnes par an en brut
et 150 000 en net, pendant que l’émigration nette est d’environ 100 000 personnes par an. Le solde migratoire
est donc d’environ 50 000 personnes. Moins de 5 millions de personnes sont étrangères, dont 700 000 sont
nées en France.
Sur 250 000 entrants en France annuellement, 90 000 viennent au titre de l’immigration familiale (pour
rejoindre un parent français ou étranger vivant en France), presque autant viennent pour étudier, et les 70 000
restants se partagent entre 35 000 personnes venues pour travailler et 35 000 à titre humanitaire (asile
principalement). L’immigration de réfugiés est donc minoritaire, bien qu’elle focalise l’attention médiatique et
les débats. Environ 100 000 demandes d’asile sont déposées chaque année en France, dont une forte majorité
seront refusées.

L’immigration dans les naissances, descendants d’immigrés et continuité de peuplement


Bien qu’ils soient 10% de la population, les immigrés, plus jeunes que les natifs, sont 15 à 20% parmi les mères
donnant naissance en France, principalement d’origine africaine (Maghreb inclus). En 2018, 32% des 750 000
enfants nés en France avaient au moins un parent immigré, là encore largement d’origine africaine. C’est un
chiffre en progression de près de dix points sur vingt ans, ce qui est très rapide dans l’histoire d’un pays.

Poser les définitions conceptuelles : ethnie, identité, nation


Définitions proposées : une ethnie est un groupe de gens se transmettant des caractères culturels (groupe de
langues, tradition religieuse, notion d’appartenir à un peuple ayant une histoire spécifique…) de génération en
génération. Si une population avec une majorité ethnique a un projet politique (être autonome ou indépendant,
rester souverain), cette population est une nation.

Poser les faits : l’identité de la France : un processus d’assimilation

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En abrégeant beaucoup, la France est un pays d’au moins onze siècles, voire plus, créé par un peuple européen,
de tradition catholique et de langues romanes, ayant intégré et souvent assimilé des minorités (en métropole et
dans les Outre-Mers). L’identité française n’est ni un petit dénominateur commun dans une population qui serait
largement hétérogène, ni une essence pure et figée. La France est un processus dynamique d’assimilation qui
transforme les minorités qu’elle intègre pour les faire ressembler culturellement à son identité majoritaire et
historique, qui elle-même évolue à la marge au fil des siècles. Mais pour que cette assimilation fonctionne, il faut
que les minorités à assimiler restent minoritaires et immergées dans la culture majoritaire.

Vers la fragmentation ethnique ?


En reprenant les chiffres cités plus haut, on voit que cette condition du rapport majorité/minorités risque
fortement de ne plus être respectée. Si on veut voir à quoi ressemblera la population française future si les flux
actuels continuent, on peut se dire que, pour une date D quelconque située à plusieurs générations devant nous
(dans 80, 100 ou 120 ans…), toute la population vivant en France sera née ou aura immigrée à une date comprise
entre aujourd’hui et la date D. Autrement dit, les « habitants de demain », sont ceux qui naissent ou immigrent
en France. Et ces dernières années, il y avait 150 000 immigrés en flux net et 750 000 naissances, dont un tiers
(250 000) d’au moins un parent immigré. Donc sur 900 000 nouveaux habitants, 4 sur 9 (= (150 000 +
250 000)/(150 000 + 750 000)) sont immigrés ou d’origine immigrée directe. Si on prolonge les flux, c’est à cela
que ressemblera la population de la France à la date D. Bien sûr, des différences de mortalité entre natifs et
immigrés et des flux d’émigration soudain peuvent changer, marginalement, cette composition. Mais il est
impossible de dire que l’immigration aurait un impact faible sur l’identité de la France.
Autre point : les 32% d’enfants naissants en France avec au moins un parent immigré sont, dans plus de la moitié
des cas (et cette proportion augmente), enfants de deux immigrés. Contrairement au discours de certains
démographes (Hervé Le Bras) qui nous annoncent un « métissage » heureux et prometteur de la population, la
réalité est que celle-ci se fragmente. La proportion de la population héritant d’origines totalement différentes
des natifs est donc en augmentation.

Les effets du multi-ethnisme : vote et unité sociale


Quelles conséquences en attendre ? Le risque de guerre civile, très complexe et incertain, n’est pas notre propos.
Mais puisque nous avons posé qu’une nation est une population ayant une identité ethnique majoritaire plus un
projet politique, il reste à savoir si en fragmentant ethniquement le pays, on conservera un même projet
politique, reposant sur les mêmes valeurs et centres d’intérêts.
Or, dans les pays où les recensements et statistiques électorales autorisent les sondés à s’assigner à un groupe
racial/ethnique, comme les USA ou le Royaume-Uni, l’appartenance ethnique est souvent le meilleur prédicteur
du vote, si on devait faire un modèle à une seule variable pour prédire le vote de chaque individu lors d’une
élection entre Démocrates et Républicains aux USA, ou entre Travaillistes et Conservateurs dans le cas d’une ville
telle que Londres. En France, le vote ethnique en faveur de la gauche de la minorité d’électeurs musulmans a été
avéré en 2012.

Conclusion
Le vote ethnique est une réalité, et c’est un clivage plus violent que les différences de votes entre genres,
générations, ou classes sociales, car les ethnies peuvent s’affronter directement jusqu’à s’expulser ou s’éliminer
l’une ou l’autre. Malgré sa culture et son histoire de refus du communautarisme, il n’est pas sûr que la France
échappe à ces phénomènes.

Sources
INSEE (https://insee.fr/fr/statistiques), section « Démographie », sous-sections « Naissance, fécondité »,
« Etrangers – immigrés »
INED (www.ined.fr), sections : « Tout savoir sur la population / Les chiffres / France », et parmi les sous-sections :
« Flux d’immigration », « Immigrés et étrangers », et « Naissance, fécondité ».
Lire aussi :
Jérôme Fourquet, L’archipel français, naissance d’une nation multiple et divisée, Seuil
Jean-Paul Gourévitch, Le Grand Remplacement, mythe ou réalité ? , éditions Pierre Guillaume de Roux
Michèle Tribalat, Assimilation : la fin du modèle français, Editions du Toucan

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