Dans ce contexte, le risque bancaire peut être défini comme étant le risque de
perte encouru par un établissement de crédit lors de l’exercice de son activité
habituelle1. C’est la probabilité et l’éventualité de perte liées aux différentes
opérations et positions respectivement effectuées et prises par la banque. D’une
manière générale, la profession bancaire est qualifiée d’une activité de risque par
excellence.
D’où l’importance sans cesse grandissante que revêtent les différents aspects
relatifs à la gestion des risques bancaires à tel point qu’elle constitue aujourd’hui une
problématique largement d’actualité.
1
L’article premier de la loi bancaire de 14 février 2006 défini les établissement de crédit de la manière
suivante :" Sont considérés comme établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au
Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur
dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des
activités suivantes : La réception de fonds du public, les opérations de crédit et la mise à la disposition de la
clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion."
au contraire les banques gagnantes sont celles qui parviennent à bien identifier et à
bien maîtriser les risques bancaires.
Cet intérêt stratégique avait été affiché depuis déjà quelques années dans
beaucoup de pays occidentaux (Etats-Unis, Japon, Grande Bretagne, France…).Ceci
n'est pas le fruit du hasard mais une simple conséquence des problèmes
économiques importants que soulève la question, ayant abouti dans certains cas à
des situations dramatiques.
1
Le comité de Bâle sur le contrôle bancaire a publié, en septembre 1997, "les 25 principes Fondamentaux d’un
contrôle bancaire efficace". Voir annexe n°1 relatif aux accords du Bâle
1ere partie- Les différents risques bancaires et la mise en œuvre de
Bâle II
Dans le temps, les établissements bancaires vont, pour une durée donnée,
fournir les moyens de financement dont les agents économiques ont besoin ou
rémunérer les excédents de trésorerie que ceux-ci vont lui confier.
Cette partie sera scindée sur deux chapitres; le premier intitulé pour identifier
les différents risques et leurs évolutions, le deuxième chapitre sera consacré a la
mise en œuvre de Bâle II.
Chapitre I : Les risques bancaires et leurs évolutions
- Risque de contrepartie :
Tout crédit est une anticipation de revenus futurs et tout crédit comporte le
risque que ces revenus ne se produisent pas et qu’aucun remboursement ou bien
seulement un remboursement partiel n’ait lieu à l’échéance. De même , chaque achat
de titre fait peser sur la banque le risque que l’émetteur du titre soit dans
l’incapacité de verser les revenus attachés a ce titre ou de le rembourser a
l’échéance .
Ce risque appelé risque de contrepartie est défini comme étant " la perte
potentielle consécutive à l'incapacité par un débiteur d'honorer ses engagements. Cet
engagement peut être de rembourser des fonds empruntés, cas le plus classique et
le plus courant; risque enregistré dans le bilan. Cet engagement peut être aussi de
Livrer des fonds ou des titres à l'occasion d'une opération à terme ou d'une caution
ou garantie donnée; risque enregistré dans le hors bilan» 1.
Il convient donc de distingué les risques de contrepartie a titre principale et a
titre accessoire.
A titre principale est le risque de perte lié a la défaillance d’un débiteur sur
lequel l’établissement de crédit détient un engagement, quelque soit la nature de
débiteur et la forme de cet engagement. Il s’agira donc :
1
Antoine SARDI: " Audit et Contrôle Interne Bancaires"
-Les risques de prix :
- Risque pays :
D’après Marois, il s’agit du risque de matérialisation d’un sinistre, résultant du
contexte économique et politique d’un Etat étranger, dans lequel une entreprise
effectue une partie de ses activités.
Pendant de nombreuses années et jusqu’à la fin des années 80, les activités
internationales des banques commerciales se sont limités en deux formes : Risque de
souverain et risque de transfert, dont la distinction repose sue le caractère garanti ou
non des prêts.
- risque souverain : L’analyse du risque souverain vise à déterminer la
probabilité que le gouvernement soit incapable d’assurer sa dette extérieure.
- Risque de transfert : Ce type de risque est lié au fait qu’un gouvernement
ne possède pas les devises nécessaires à la conversion des capitaux destines
aux créanciers étrangers.
-Risque opérationnel :
Au sein de la profession bancaire, on trouve deux types de définitions du risque
opérationnel.
- Certaines banques le définissent comme un risque de perte consécutive à différents
types d'erreurs humaines ou techniques.
-D'autres le définissent négativement; il correspond à une série de perte
occasionnées par la gestion de l'entreprise qui ne sont pas reliées directement aux
risques traditionnels de marché ou de crédit.
Dans la pratique, on peut considérer comme réalisation d'un risque opérationnel
tout événement qui perturbe le déroulement des processus et qui génère des pertes
financières ou une dégradation de l'image de la banque.
Donc les risques opérationnels sont réalisés essentiellement par : les employés
(fraudes, dommages, sabotages,...), le processus interne de gestion (risque sur
opérations, de liquidité,...), le système (risques liés à l'investissement technologique,
violation,...) et par des événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).
- Risque d’illiquidité :
Le risque d’illiquidité est le risque, pour un établissement de crédit, d’être dans
l’incapacité de rembourser ses dettes à court terme, tout particulièrement ses dettes
à vue (dépôts à vue et emprunts interbancaires au jour), parce que les actifs détenus
par cet établissement seraient à plus long terme et ne seraient pas susceptibles
d’être cédés sur un marché liquide.
Le risque d’illiquidité est donc celui de ne pouvoir faire face, à un instant donné,
au remboursement des dettes échues par la souscription de nouvelles dettes et par
la mobilisation des actifs.
En effet, Cette situation implique que de nouvelles sources de financement
devront être trouvées lors de l’arrivé a échéance des précédentes.
En grosso modo le risque d’illiquidité peut se définir comme étant le risque
auquel la banque ne peut faire face à un moment donné à ses engagements en
mobilisant ses actifs.
En effet Lorsqu'un établissement ne dispose pas d'une liquidité adéquate, il ne
peut obtenir des fonds suffisants à un coût raisonnable, soit en augmentant son
passif, soit en convertissant rapidement des actifs, ce qui affecte sa rentabilité.
Dans des proportions plus importantes, ce risque peut, s'il se produit, aboutir à
la faillite de la banque suite à un mouvement de panique des déposants qui se
rueraient aux guichets.
- la volatilité des prix financiers qui demeure élevé, qu'il s'agisse des taux
d'intérêt, des cours de change ou, surtout, des indices boursiers.
L’accord dit de Bâle I portant sur la dotation en fonds propres a été signé
en 1988 au siège de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) 1. Il a été
élaboré par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, lui-même créé en 1974 par les
autorités de surveillance bancaire du G-102. Son objectif principal: améliorer la
stabilité du système financier international par l’introduction d’exigences de fonds
propres applicables à toutes les banques. Il fallait atteindre, au sein du système
bancaire, un niveau de couverture permettant de réduire considérablement le risque
d’insolvabilité bancaire ou d’abaisser à un niveau acceptable les coûts que devraient
supporter les investisseurs et les contribuables en cas d’insolvabilité bancaire. Ce but
a été atteint. Bâle I a été intégré à la législation de plus d’une centaine de pays après
avoir subi des adaptations aux besoins nationaux et peut être; considéré comme un
succès. L’objet essentiel de Bâle II demeure le renforcement de la stabilité du
système bancaire.
1
Organisme financier international chargé à l'origine de gérer les emprunts liés aux réparations de guerre
allemandes. Installée à Bâle depuis sa création en 1930, la B.R.I, est une société anonyme ayant pour principaux
actionnaires les grandes banques centrales européennes. Celles-ci lui demandent souvent d'intervenir en leur nom
sur les marchés des changes. Elle constitue une cellule de réflexion très écoutée en matière monétaire et consent
des prêts d'urgence aux pays débiteurs dont l'éventuelle défaillance mettrait en péril l'équilibre financier mondial.
2
Les Etats du G-10 comprennent les sept pays les plus industrialisés que sont les Etats-Unis, le Japon,
l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et le Canada ainsi que la Suisse, la Suède, la Belgique et les
Pays-Bas (en fait 11 pays au total).
Section I : Dispositifs et caractéristiques de Bâle II
1- Rappel Bâle I
Les accords de Bâle sont actuellement appliqués dans plus d'une centaine de
pays. Il est rapidement apparu que Bâle I n'était qu'une étape sur un chemin qui n'a
peut-être pas de fin.
Tout d’abord, Le ratio Cooke, aménagé au milieu des années 1990 afin d’y
intégrer la gestion des risques hors-bilan, comme les risques liés aux produits
dérivés, s’est toutefois révélé insuffisant.
La refonte des
La
La rré
éforme
forme du
du ratio
ratio pratiques
Le
Le renforcement
renforcement des des dispositifs
dispositifs de
de
surveillance
surveillance des
des risques
risques dans
dans les
les • Respect
banques
banques àà travers
travers notamment
notamment la la d’exigences
promotion
promotion de de la
la logique
logique d’évaluation
d’évaluation méthodologiques,
‘’réelle’’
‘’réelle’’ du
du risque,
risque, l’élargissement
l’élargissement systèmes et
du
du spectre
spectre des
des risques
risques couverts
couverts etet organisationnelles
l’optimisation
l’optimisation de de l’allocation
l’allocation du
du en vue de
capital.
capital. l’agrément du
Le
Le renforcement
renforcement du du processus
processus de de dispositif par le
gouvernance
gouvernance des risques dans les
des risques dans les régulateur.
banques.
banques.
La
La consécration
consécration de de la
la transparence
transparence et et la
la
discipline
discipline de
de marché.
marché.
1
L’approche notation interne (IRB) prévoit que les banques s’appuient sur leurs estimations internes des
Composantes du risque pour déterminer le capital réglementaire.
2
Les accords de bale et la gestion des risques dans les établissements de crédit au Maroc. Ecole nationale de
commerce et de gestion Settat Master : audit et ingénierie financière. Khalid RBIAAIF
Bâle II repose sur trois piliers se complétant :
L'exigence de fonds propres (ratio de solvabilité Mc Donough);
La procédure de surveillance de la gestion des fonds propres;
La discipline du marché (transparence dans la communication des
établissements).
Bâle II
Dispositif de surveillance
Mécanisme outils et prudentiel et mécanismes Communication financier
méthode d’évaluation d’identification, de suivi et relative :
quantitative des exigences de gestion des risques - A la structure de capitale
minimales de fond propres les principes de - A l’exposition de risque.
par risque : supervision et de revue. - A dispositif de gestion de
Risque de crédit Transparence de risque.
(nouvelles approches de l’information et - Au méthode et outil
calcul) responsabilité. d’analyse.
Risque de marché Risque de taux d’intérêt,
(inchangé) risque de liquidité
Risque opérationnel Contrôle de régulateur.
1
Bâle II – étape importante de la réglementation bancaire. Economic Briefing N° 36
Pilier l: L'exigence de fonds propres:
Comme indiqué ci-dessus, c'est le point qui nous intéresse le plus; il affine
l'accord de 1988 et cherche à rendre les fonds propres cohérents avec les risques
réellement encourus par les établissements financiers. Parmi les nouveautés,
signalons-la prise en compte du risque opérationnel (fraude et pannes de système)
et des risques de marché, en complément du risque de crédit ou de contrepartie.
Nous passons ainsi d'un ratio Cooke ou les fonds propres de la banque sont
supérieurs à 8% des risques de crédits à un ratio Mc Donough 1 ou les fonds propres
des banques sont supérieurs à 8% des risques globaux(le risque de crédit, le risque
de marché et le risque opérationnel).
Les méthodes plus sophistiquées (méthodes IRB pour Internal Ratings Based) avec la
méthode dite IRB-Fondation2 et celle dites IRB-Avancée3 impliquent des
méthodologies internes et propres à l'établissement financier d'évaluation de cotes
ou de notes, afin de peser le risque relatif du crédit.
Elle devra en outre être capable de "tracer" l'origine de ses données. Ainsi, elle
devra prouver que ses segments de clientèle, ses fonds propres sont suffisants pour
supporter une crise économique touchant l'un ou tous de ces secteurs.
L'application de Bâle II est une puissante machine qui "formate" les données
de gestion d'unes banque.
Ce pilier a pour but d’inciter les banques à davantage de discipline par le biais du
marché et non seulement par la surveillance prudentielle. Une transparence accrue
doit permettre aux investisseurs et à un large public d’obtenir des informations très
détaillées sur le calcul des fonds propres.
Les points qui suivent ont pour objet de présenter les nouvelles considérations
en rapport avec Bâle II .C'est dans ce cadre qu'on va essayer de présenter quelques
approches :
Une des principales critiques avancées par les experts en finances à l'égard de
l'accord Bâle I est qu'il ne tient pas suffisamment compte des risques effectivement
encourus En effet, il n'existe qu'une seule méthode de mesure appliquée. Ainsi les
actifs des banques sont à cette fin classés dans plusieurs catégories et ensuite
pondérés par un facteur de pondération attribué à la catégorie de risque en question.
Ainsi la quasi-totalité des encours envers le secteur privé non bancaire, dont
les PME, est pondérée à 100% entraînant donc une exigence de 8% de fonds
propres, quelle que soit la qualité des crédits accordés, ce qui peut conduire à une
mauvaise affectation des ressources.
Une autre critique est que l'accord ne reconnaît pas suffisamment le rôle des
techniques d'atténuation du risque crédit, telles les garanties (réelles et
personnelles), dérivés du crédit. Enfin, il ne tient pas compte des développements
récents en matière de gestion des risques des banques.
Le nouveau dispositif (accord Bâle II) vise à répondre à ces critiques. Son
objectif fondamental est d'améliorer la sécurité et la solidité du système financier en
tenant davantage compte des risques véritablement encourus et en donnant plus de
place aux méthodes interne de contrôle de gestion des banques.
En ce qui concerne le traitement du risque de crédit, Bâle II offre plusieurs
options. Ainsi les banques disposent d'une part de la possibilité d'utiliser l'approche
dite standardisée qui représente une version raffinée et bien plus différenciée de
l'approche introduite par l'accord de Bâle I ou les facteurs de pondération des risques
sont désormais définis par référence des notations externes des clients de la banque
("rating externe" par une agence de rating spécialisée)
A noter que le recours à ces approches est cependant noué au respect d'un
nombre de critères stricts concernant la méthodologie et la transparence de
systèmes de notation interne et aussi l'accord préalable de l'autorité de contrôle
bancaire qui doit valider le modèle que la banque envisage d'utiliser.
Notons par ailleurs que le recours à une approche fondée sur le rating interne
constitue en général l'alternative la plus intéressante pour la banque (d'un point de
vue des exigences en fonds propres à son égard) pour évaluer les risques des clients
qui ne disposent pas de notation, donc de rating externe, comme c'est en général le
cas pour les PME.
Dans l'application du nouveau ratio Mac Donough, les banques de détail ont
autant à gagner en productivité et souplesse dans la gestion industrielle de leurs
risques que dans l'allocation des fonds propres qui en découlera.
Si toutes les banques reconnaissent l'intérêt du nouvel accord de Bâle sur les
fonds propres, ses implications concrètes sont bien souvent perçues comme des
contraintes réglementaires supplémentaires.
Si le principal apport du nouvel accord de Bâle sur les risques de crédit est
sans conteste un meilleur ajustement des exigences de fonds propres au niveau des
risques réellement supportés par chacun des établissements, il est loin d'être le seul.
L'accord vise également explicitement, par le biais d'une transparence accrue et sous
la pression de la concurrence, à engager un cercle vertueux d'amélioration de la
gestion des risques en incitant les banques à adopter les meilleures pratiques de la
profession.
Ces activités " risque " conservées par les banques font rarement l'objet de
traitements de masse et ne sont pas gérées de façon dynamique; ceci est
particulièrement vrai pour la gestion des facilités de paiement telles que le
découvert, qui ne fait pas l'objet d'une stratégie précise de gestion de risque.
Au travers des systèmes d'information Bâle II, il sera possible d'exploiter plus
complètement les données de comportement bancaire des clients qui sont de loin les
plus prédictives des risques.
Bibliographie :
Le contrôle de gestion1 est l’outil clé permettant aux banques de piloter leur
rentabilité et de suivre les performances : mesurer la rentabilité par centre de profit,
accompagner la procédure budgétaire, éclairer les responsables opérationnels et la
Direction générale sur le suivi des performances afin que les actions correctrices
utiles soient entreprises.
Cette partie sera scindée sur deux chapitres ; le premier chapitre intitulé
pour éclaircir la position de contrôle de gestion bancaire, le deuxième chapitre
consacrée aux différents outils de contrôle de gestion bancaire.
1
Méthodologie de l’analyse financière de l’établissement de crédits. 2éme édition. Henri CALVET.
Chapitre 1 : Position du contrôle de gestion dans la banque :
1
Contrôle de gestion banque; Mme VENE RETUREAU CAROLINE.
début des années 60 et qui a défini le contrôle de gestion comme « un processus par
lequel les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les ressources sont utilisées de
façon efficace et efficiente pour atteindre les objectifs fixés ».
En effet, Contrôler la gestion c’est fixer des objectifs et fixer la manière dont
vont agir les gens (procédures). Le contrôle d’une organisation suppose que soit
défini au préalable un objectif à partir de l’analyse des environnements interne et
externe en fonction de ses buts propres.
Face à cette situation, les dirigeants des banques sont donc sollicités, à tous
les niveaux, à jouer leur rôle d’analystes et de décideurs.
Pour se faire, une information fiable et pertinente leur est nécessaire : c’est
désormais le rôle du contrôleur de gestion qui acquiert de plus en plus un rôle de
support de pilotage des banques.
1
Contrôle de gestion dans les banques marocaines. ASMAE BENTHAMI
Il permet à ses dirigeants de contrôler les frais et les charges de gestion, dont
l’impact sur la rentabilité est très important, et de s’assurer de l’utilisation efficace et
efficiente des ressources afin d’atteindre les objectifs fixés.
1
Conception et mise en œuvre d’un système d’outils de suivi des performances Rapport de Master
.R.Abdeddaim .
capacité à se faire comprendre du prestataire est déterminée dans l’obtention du
résultat. La qualité de la participation des autres clients peut également intervenir.
1
Méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédits. 2éme édition. Henri CALVET.
- La mise au point de système de pilotage :
Piloter une organisation, c’est tout à la fois fixer le cap, se doter de moyens et
prévoir des régulations assurant l’adéquation objectifs-moyens.
1
Les systèmes d’information de pilotage, les tableaux de bord Christine MARSAL Université de
Bourgogne – IAEl
d’information. Il constitue donc un enjeu majeur dans l’organisation efficace de la
fonction contrôle de gestion au sein de l’entreprise.
Définition :
Un centre de responsabilité est un groupe d’acteurs de l’organisation
regroupés autour d’un responsable, auquel des moyens sont octroyés pour réaliser
l’objectif qui lui a été assigné.
1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie, Sylvie de Coussergues
En effet, Un centre de responsabilité une partie de l’entreprise, base de calcul
pour les performances du gestionnaire responsable. Il est habituel de distinguer cinq
types de centres de responsabilité2, en fonction des missions qui sont assignées.
-Centre de coûts :
L’unité concernée doit réaliser le produit qu’elle fabrique au moindre coût,
Avec la meilleure qualité possible.
Plusieurs indicateurs peuvent être élaborés par le contrôle de gestion pour
mesurer les performances de ces centres :
• coût : coût de production, taille du lot économique, niveau des stocks ;
• qualité : taux de rebut, taux de panne, critère de qualité ;
• délai : délai de réponse à la demande.
-Centre de recettes :
L’unité doit maximiser le chiffre d’affaires du produit ou de l’activité visée.
Les performances des responsables peuvent être évaluées avec deux optiques
différentes :
dans une vision de contrôle-sanction : l’indicateur de gestion sera le volume
de ventes réalisées ;
avec une dimension supplémentaire de conseil et d’expérience : des
indicateurs sur les variables influençant les ventes sont possibles tels que le
taux de remise consenti au client, le délai de paiement accordé, le nombre de
visites effectuées aux clients.
2
Contrôle de gestion, 2émé édition. Claude Alazard et Sabine Sépari
Il est préférable de mettre en place des critères de gestion par rapport aux
moyens mis en place plutôt que par rapport aux résultats pour apprécier la
performance des responsables.
-Centre de profit :
Le service doit dégager la marge maximale en améliorant les recettes des
produits vendus et en minimisant les coûts de ces produits. Les vrais centres de
profit sont peu nombreux car la marge d'autonomie des responsables couvre
rarement la gestion des ressources et la gestion des recettes.
-Centre d'investissement :
- le PNB de la banque :
A ce niveau, le produit net bancaire est défini 1 comme «la différence entre les
produits et les charges d’exploitation bancaires hors intérêts sur créances douteuses,
mais y compris les dotations et reprises de provisions pour dépréciation des titres de
placement. Il mesure la contribution spécifique des banques à l’augmentation de la
richesse nationale et peut, donc, être approché de la valeur ajoutée dégagée par les
entreprises non financières».
1
Institut national de la statistique et des études économiques. « Définition et méthodes » .www.insee.fr
D’où :
Le pool unique : qui est déterminé en reposant sur l’hypothèse que toutes
les ressources d’une banque, indépendamment de leur origine, sont mises en
commun et versées dans un pool de fonds (ou de trésorerie) dans lequel la
banque puise pour financer ses emplois.
En effet chaque fois qu’un crédit et accordé, qu’un titre est acheté, on
considère que cette opération a été financée par des capitaux en provenance de
ce pool.
POOL
- les dépôts a vue a forte exigibilité financeront les crédits a court terme ;
- les ressources plus longues, comme les certificats de dépôts financeront des
crédits a plus long terme ou des titres de placement ;
- les ressources permanentes financeront les crédits immobiliers ou les
participations.fi
Ressources
Interbancaires
1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie, Sylvie Coussergues
Cette méthode1 et contrairement a la méthode du pool, il n’existe pas de lien
direct entre les emplois et les ressources.
A cet égard, la trésorerie joue le rôle d’intermédiaire entre le marché et les
entités commerciales.
En effet, la trésorerie « racheté» toutes les ressources des différents centres
de profit (agence) avec le taux acheteur du marché, comme elle « vend»les fonds
nécessaires aux différents centres de profits au taux « vendeur»du marché.
La marge commerciale de la trésorerie est égale à la différence entre le taux
comptable des actifs gérés par la trésorerie et le taux acheteur du marché.
Parallèlement, la marge commerciale de la trésorerie est égale à la différence
entre le taux comptable des passifs gérés par la trésorerie et le taux vendeur du
marché.
Après la détermination de la marge commerciale de chaque entité
commerciale et de la trésorerie, les banques calculent la marge de transformation
d’échéance. Cette transformation d’échéance peut être calculée ou plus
simplement obtenu par différence entre les marges commerciales et la marge
d’intérêt globale de la banque.la transformation d’échéance est un principe
bancaire de base qui consiste à créer de la marge en refinancement des emplois
longs (crédits immobiliers) par des ressources courtes (interbancaire).
- Le PNB de l’agence :
Pour financer ces excédents ou ces besoins, un marché monétaire est créé à
l’intérieur de la banque, entre la trésorerie centrale et les agences.
- Le contrôle interne :
Le contrôle interne1 est un processus mis en œuvre par le conseil
d’administration, la direction générale et tous les niveaux du personnel.
1
Cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les organisations bancaires. comité de Bâle sur le contrôle
bancaire
Il ne s’agit pas simplement d’une procédure ou d’une politique appliquée à un
moment donné, mais plutôt d’un système qui fonctionne en continu à tous les
niveaux de la banque.
- Les déficiences des contrôles internes, qu’elles soient détectées par un secteur
d’activité, l’audit interne ou un autre personnel de contrôle, devraient être notifiées
dans les meilleurs délais au niveau de direction approprié et faire l’objet d’un
traitement rapide. Les déficiences importantes devraient être signalées à la direction
générale et au conseil d’administration.
En fin, une continuité entre les différents niveaux de contrôle jusqu’à contrôle
social des organes dirigeants et délibérant doit être respectée de façon à ce qu’une
véritable culture de contrôle s’instaure dans l’établissement de crédit.
La fonction conformité
Les établissements de crédit exerçant leur activité dans un environnement
réglementaire complexe et évolutif, le risque de non conformité est celui de non
respect des dispositions qui encadrent les activités bancaires et financières, des
normes déontologiques ou des orientations de la direction générale. La maitrise de
ce risque implique la création au sein des dispositifs du contrôle interne d’une
fonction conformité, dirigé par un responsable central de la conformité qui rend
compte soit au responsable du contrôle interne, soit aux organes exécutifs et
délibérants.
Des procédures spécifiques d’examen de la conformité et de centralisation
des informations sur les éventuels dysfonctionnements, qui s’étendent à toutes
filiales et succursales, même situées à l’étranger, doivent être organisées et les
salariés des établissements de crédit disposent d’une faculté d’alerte s’ils redoutent la
non-conformité de certaines opérations.
Le suivi budgétaire :
La gestion budgétaire comprend bien entendu un suivi afin de vérifier que les
réalisations sont bien conformes aux objectifs et, si elles ne le sont pas,
recherchées la cause des écarts.les contrôleurs de gestion procède aux
vérifications à partir des tableaux de bord et indicateurs que chaque centre
établit dans e cadre de son reporting.Quant aux analyses des écarts, on
distingue souvent :
1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie ; Sylvie Coussergues
Les causes internes et les causes externes.les causes externes ont comme
origine une modification de l’environnement et les causes internes sont à
rechercher au sein de la banque ;
Les écarts de volume et les écarts de prix qui recouvrent l’habituelle
décomposition effet-prix et effet-quantité ;
Les écarts de prévision st les écarts d’exécution. Les écarts de prévision
proviennent d’une erreur de prévision : le responsable de centre a été trop ou
insuffisamment optimiste sur ses capacités à atteindre des objectifs
commerciaux et les écarts d’exécution proviennent d’une mauvaise
adéquation objectifs-moyens.
1
Contrôle de gestion dans les banques marocaines ; Asmae Benthami
Ils doivent être cohérents entre eux, d’une fonction a une d’un niveau a
un autre, pour faciliter la compréhension simultanée des performances.
Bibliographie :
Conclusion :
Ce risque doit et peut être jugulé pour autant qu’il soit pleinement intégré
dans la politique générale de la banque et que celle-ci se donne à tous les niveaux
les moyens de le cerner et le maîtriser.
S’il est certain que la banque ne peut pas agir directement sur les causes
externes de développement du risque (conjoncture économique et cadre
réglementaire notamment), elle peut néanmoins ajuster son action commerciale en
fonction des données de son environnement et optimiser ses procédures de mise en
place du risque et de son suivi.
ANNEXE 1
Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace
(Principes fondamentaux de Bâle)
1. Le présent document est la version révisée des Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire
efficace publiés en septembre 1997 par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (le Comité) 1. Ces
Principes, accompagnés de la Méthodologie des Principes fondamentaux2, ont servi de référence aux
1
Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, institué en 1975 par les gouverneurs des banques centrales des pays du Groupe
des Dix, rassemble les autorités de contrôle des banques. Il est composé de hauts représentants des autorités de contrôle
bancaire et de banques centrales d’Allemagne, d’Espagne, de Belgique, du Canada, des États-Unis, de France, d’Italie, du
Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse. Ses réunions ont habituellement pour cadre la
Banque des Règlements Internationaux, à Bâle, siège de son Secrétariat permanent.
2
Outre les Principes eux-mêmes, le Comité a élaboré un guide méthodologique plus détaillé sur l’évaluation de la conformité
avec les différents Principes, dans le document intitulé Méthodologie des Principes fondamentaux publié initialement en 1999 et
également mis à jour dans le cadre de la présente révision.
différents pays pour évaluer la qualité de leurs systèmes de contrôle et identifier les futurs travaux à
réaliser en vue de parvenir à un niveau minimum en matière de saines pratique de contrôle.
L’expérience a prouvé que ce type d’auto-évaluations, par les pays, de la conformité aux Principes
fondamentaux était utile aux autorités, notamment pour identifier les insuffisances réglementaires et
prudentielles et fixer des priorités pour remédier à ces dernières. La révision des Principes
fondamentaux de Bâle constitue une raison supplémentaire de procéder à ces auto-évaluations. Les
Principes ont également été utilisés par la Banque mondiale et le FMI dans le cadre des programmes
d’évaluation du secteur financier (PESF) pour évaluer les systèmes et pratiques de contrôle bancaire
des pays. Toutefois, depuis 1997, des changements significatifs sont intervenus en matière de
réglementation bancaire, la mise en œuvre des Principes fondamentaux dans différents pays a permis
d’acquérir une vaste expérience et l’on a vu émerger de nouvelles questions d’ordre réglementaire, de
nouvelles idées, ainsi que des lacunes dans la réglementation, qui ont souvent donné lieu à de
nouvelles publications du Comité. Ces évolutions ont rendu nécessaire une mise à jour des Principes
fondamentaux et de la
Méthodologie d’évaluation afférente.
2. En procédant à cette révision des Principes fondamentaux et de leur Méthodologie, le Comité s’est
attaché à assurer la continuité et la comparabilité avec le cadre de 1997. Ce cadre a fonctionné de
façon satisfaisante et l’on considère qu’il a résisté à l’épreuve du temps. Par conséquent, il ne
s’agissait pas de réécrire en profondeur les Principes fondamentaux, mais plutôt de mettre l’accent sur
les domaines où il était nécessaire de procéder à des ajustements du cadre existant afin de préserver
sa pertinence. La révision ne remet nullement en question la validité des travaux déjà effectués, et
notamment pas les évaluations des différents pays, ni les programmes de réforme reposant sur le
cadre de
1997.
3. Un autre objectif de la révision consistait à renforcer, là où c’était possible, la cohérence entre les
Principes fondamentaux et les normes correspondantes relatives aux secteurs des titres et de
l’assurance ainsi qu’à la lutte contre le blanchiment d’argent et à la transparence. Toutefois, les
Principes fondamentaux d’un secteur donné se concentrent sur les domaines majeurs de risques
propres à ce secteur et sur les contrôles qui lui paraissent prioritaires. Les risques et les priorités
varient d’un secteur à l’autre, ce qui justifie le maintien de certaines différences.
4. Pour mener à bien cette révision, le Comité a œuvré en étroite consultation avec le
Groupe de liaison sur les Principes fondamentaux, en s’appuyant sur les travaux de ce
Groupe de travail, qui réunit régulièrement de hauts responsables représentant les autorités des pays
membres du Comité, les autorités de contrôle de pays ne faisant pas partie du G 10, ainsi que la
Banque mondiale et le FMI. Le Comité a consulté d’autres instances normatives internationales
(l’AICA, l’OICV, le GAFI et le CSPR) dans le cadre de la préparation des projets. Les groupes régionaux
d’autorités de contrôle ont été invités à présenter leurs commentaires 1. Avant de finaliser le texte, le
Comité a procédé à une large consultation ouverte aux autorités de contrôle nationales, aux banques
centrales, aux associations professionnelles internationales, aux universitaires et aux autres parties
intéressées.
1
Association des autorités de contrôle bancaire d’Amérique latine et des Caraïbes, Association des contrôleurs
financiers des pays du Pacifique, Comité arabe sur le contrôle bancaire, Comité des autorités de contrôle
bancaire d’Afrique occidentale et centrale, Comité des autorités de contrôle bancaire du Conseil de coopération
du Golfe, Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS), Conseil des services financiers islamiques, Forum
des autorités de contrôle bancaire des pays du SEANZA (South East Asia–New Zealand–Australie), Groupe de
travail EMEAP (Exécutives Meeting of East Ascia Pacific Central Banks) sur le contrôle bancaire, Groupe des
autorités de contrôle bancaire d’Europe centrale et orientale, Groupe des autorités de contrôle bancaire des
Caraïbes, Groupe des superviseurs francophones, Groupe offshore des autorités de contrôle bancaire, Groupe
régional des autorités de contrôle bancaire d’Asie centrale et de Transcaucasie et Sous-comité des autorités de
contrôle bancaire de la communauté de développement de l’Afrique australe(SADC).
5. Les Principes fondamentaux constituent un cadre de normes minimales pour de saines pratiques en
matière de contrôle et sont considérés comme universellement applicables 1. Le Comité a élaboré les
Principes fondamentaux et la Méthodologie en vue de contribuer au renforcement du système
financier international. Les faiblesses que présente le système bancaire d’un pays, développé ou en
développement, sont susceptibles de compromettre la stabilité financière, tant au sein de ce pays
qu’au niveau international. Le Comité estime que la mise en œuvre des Principes fondamentaux par
l’ensemble des pays constituerait une étape importante vers l’amélioration de la stabilité financière
nationale et internationale et fournirait une base solide pour poursuivre le développement de
systèmes de contrôle efficaces.
Principe 2 – Activités autorisées : Les activités autorisées des établissements agréés et soumis à
la surveillance prudentielle en tant que banques doivent être clairement définies, et l’emploi de la
dénomination « banque » devrait être autant que possible contrôlé.
Principe 3 – Critères d’agrément : L’autorité qui accorde l’agrément doit être habilitée à fixer des
critères et à rejeter les candidatures d’établissements n’y satisfaisant pas. La procédure d’agrément
devrait consister, au minimum, en une évaluation de la structure de propriété et de la gouvernance de
la banque et du groupe auquel elle appartient, de la compétence et de l’honorabilité des
administrateurs et de la direction générale, de sa stratégie et de son plan d’exploitation, de ses
contrôles internes et de sa gestion des risques, ainsi que de sa situation financière projetée, y compris
de ses fonds propres. S’il est prévu que le propriétaire ou l’organisation mère soit une banque
étrangère, il convient d’obtenir l’accord préalable de l’autorité de contrôle du pays d’origine.
1
Les Principes fondamentaux sont conçus comme un cadre volontaire de normes minimales pour
de saines pratiques de contrôle ; les autorités nationales sont libres de mettre en place les mesures
complémentaires qu’elles considèrent nécessaires pour parvenir à un contrôle efficace dans leurs
juridictions.
2
De plus amples définitions et explications du contenu des Principes figurent dans le document
intitulé
Méthodologie des Principes fondamentaux.
Principe 5 – Importantes opérations d’acquisition : L’autorité de contrôle bancaire est habilitée
à définir des critères pour examiner les opérations importantes d’acquisition ou d’investissement d’une
banque, y compris la mise en place d’opérations à l’étranger, et pour vérifier que la structure du
groupe ou de l’entreprise ne l’expose pas à des risques excessifs ou ne s’oppose pas à un contrôle
efficace.
Principe 6 – Exigences de fonds propres : Les autorités de contrôle bancaire doivent établir pour
toutes les banques des exigences de fonds propres minimales prudentes et appropriées, reflétant les
risques encourus par l’établissement, et déterminer les composantes des fonds propres, en tenant
compte de leur capacité à absorber les pertes. Au moins pour les banques qui opèrent à l’échelle
internationale, ces exigences de fonds propres ne doivent pas être inférieures celles prévues dans le
dispositif d’adéquation des fonds propres de Bâle applicable.
Principe 7 – Processus de gestion des risques : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir
l’assurance que les banques et les groupes bancaires disposent d’un processus complet de gestion des
risques (comportant une surveillance appropriée de la part du conseil d’administration et de la
direction générale) pour identifier, évaluer, suivre et contrôler, ou réduire, tous les risques significatifs
et pour évaluer l’adéquation globale de leurs fonds propres au regard de leur profil de risque. Ce
processus est adapté à la taille et à la complexité des établissements.
Principe 8 – Risque de crédit : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que les
banques disposent d’une procédure de gestion du risque de crédit qui tienne compte du profil de
risque de l’établissement, et de politiques et procédures prudentes permettant l’identification, la
mesure, le suivi et le contrôle du risque de crédit (y compris le risque de contrepartie). Ce Principe
inclut l’octroi de prêts et la réalisation d’investissements, l’évaluation de la qualité de ces prêts et
investissements, ainsi que la gestion courante de ces portefeuilles.
Principe 10 – Limites d’exposition aux grands risques : Les autorités de contrôle bancaire
doivent avoir l’assurance que les banques sont dotées de politiques et procédures permettant à la
direction d’identifier et de gérer des concentrations au sein du portefeuille ; elles doivent également
fixer des limites à l’exposition au risque envers une même contrepartie ou un groupe de contreparties
liées entre elles.
Principe 11 – Expositions envers des personnes liées à la banque : Afin d’éviter des abus
résultant d’expositions (aussi bien au bilan qu’au hors bilan) envers des personnes ayant un lien avec
la banque et de prévenir les conflits d’intérêts, les autorités de contrôle bancaire doivent disposer de
normes stipulant que les opérations avec des personnes liées à la banque s’effectuent aux conditions
du marché, que ces expositions font l’objet d’un suivi efficace, que les dispositions appropriées sont
prises pour en contrôler ou réduire les risques et que les abandons de créances relatifs à ces
expositions sont effectués selon les politiques et procédures standards.
Principe 12 – Risque pays et risque de transfert : Les autorités de contrôle bancaire doivent
avoir l’assurance que les banques sont dotées de politiques et procédures adéquates pour identifier,
mesurer, suivre et contrôler le risque pays et le risque de transfert liés à leurs activités internationales
de prêt et d’investissement ainsi que pour constituer des réserves et provisions appropriées en regard
de ces risques.
Principe 13 – Risques de marché : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance
que les banques disposent de politiques et procédures permettant d’identifier, de mesurer, de suivre
et de contrôler précisément les risques de marché ; elles doivent, si nécessaire, être habilitées à
imposer des limites et/ou exigences de fonds propres spécifiques en regard de leur exposition aux
risques de marché.
Principe 14 – Risque de liquidité : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que
les banques sont dotées d’une stratégie de gestion de la liquidité adaptée à leur profil de risque, et de
politiques et procédures prudentes pour identifier, mesurer, suivre et contrôler le risque de liquidité, et
gérer leurs liquidités au jour le jour. Elles doivent veiller à ce que les banques disposent de plans
d’urgence pour faire face aux problèmes de liquidité.
Principe 15 – Risque opérationnel : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance
que les banques disposent de politiques et procédures de gestion du risque pour identifier, évaluer,
suivre et contrôler/réduire le risque opérationnel.
Ces politiques et procédures doivent être adaptées à la taille et à la complexité de la banque.
Principe 17 – Contrôles internes et audit : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir
l’assurance que les banques sont dotées de procédures de contrôles internes adaptées à la taille et à
la complexité de leurs activités et recouvrant plusieurs aspects : dispositions claires de délégation des
pouvoirs et des responsabilités ; séparation des fonctions donnant lieu à un engagement de la
banque, au versement de fonds et touchant aux actifs et aux passifs ; vérification de concordance de
ces processus ; préservation des actifs ; audit interne et fonction de contrôle de conformité
indépendants et appropriés pour vérifier la mise en œuvre de ces contrôles ainsi que le respect des
lois et réglementations applicables.
Principe 19 – Approche prudentielle : Un dispositif de contrôle bancaire efficace exige que les
autorités de contrôle développent et maintiennent une compréhension approfondie des opérations des
établissements et des groupes bancaires, ainsi que du système bancaire dans son ensemble, en
mettant l’accent sur la sécurité, la solidité et la stabilité de ce système.
Principe 24 – Contrôle sur une base consolidée : Un élément essentiel du contrôle bancaire
réside dans la capacité des autorités de surveiller un groupe bancaire sur une base consolidée, en
assurant un suivi adéquat et, le cas échéant, en appliquant des normes prudentielles appropriées à
tous les aspects des activités menées par le groupe bancaire à l’échelle mondiale.
8. Les autorités nationales doivent appliquer les Principes pour le contrôle de l’ensemble des
établissements bancaires relevant de leur compétence 1. Les différents pays, notamment ceux où les
marchés et les institutions sont à un stade développé, peuvent étendre les Principes afin d’atteindre
les meilleures pratiques en matière de contrôle bancaire.
9. Un degré élevé de conformité avec les Principes devrait favoriser la stabilité globale du système
financier, sans pour autant la garantir ni prévenir la défaillance de certaines banques. Le contrôle
bancaire ne peut, et ne doit pas, fournir une garantie de non défaillance des banques. Dans une
économie de marché, la défaillance fait partie de la prise de risque.
10. Le Comité est prêt à encourager les travaux, menés au niveau national, en vue de la mise en
œuvre des Principes en coopération avec les autres organes prudentiels et parties prenantes. Il invite
les institutions financières internationales et les agences donatrices à recourir aux Principes pour aider
les différents pays à renforcer leurs dispositifs en matière de contrôle. Le Comité continuera de
coopérer étroitement avec la Banque mondiale et le FMI pour suivre la mise en œuvre de ses normes
prudentielles. Il s’est également engagé à développer davantage sa coopération avec les autorités
prudentielles des pays ne faisant pas partie du G 10.
11. Un système efficace de contrôle bancaire doit se fonder sur plusieurs éléments externes ou
conditions préalables. Bien qu’elles ne relèvent pas, le plus souvent, directement de la compétence
des contrôleurs, ces conditions préalables ont, dans la pratique, une incidence directe sur l’efficacité
de la surveillance bancaire. Le cas échéant, les contrôleurs doivent avertir les pouvoirs publics de
l’existence d’insuffisances et des répercussions négatives, réelles ou éventuelles, que celles-ci peuvent
exercer sur les objectifs en matière de contrôle bancaire. Les contrôleurs doivent également réagir
dans le cadre normal de leurs activités dans le but de réduire les effets de telles insuffisances sur
l’efficacité de la réglementation et du contrôle bancaire. Les éléments externes comprennent : des
politiques macroéconomiques saines et soutenables ; des infrastructures publiques bien développées ;
1
Dans les pays où les établissements financiers non bancaires fournissent des services financiers semblables à ceux des
banques, un grand nombre de Principes énoncés dans le présent document pourraient également s’appliquer de façon
pertinente à ces établissements, étant toutefois admis que certaines catégories d’entre eux peuvent être réglementées
différemment, si elles ne détiennent pas collectivement une part significative des dépôts du système financier.
une discipline de marché efficace ; des mécanismes assurant un degré approprié de protection
systémique (ou filet de sécurité public).
12. Un système financier stable doit être fondé sur des politiques macroéconomiques saines. Ce point
ne relève pas de la compétence des autorités de contrôle bancaire.
Toutefois, ces dernières devront réagir si elles jugent que les politiques en vigueur compromettent la
sécurité et la solidité du système bancaire.
13. Des infrastructures publiques bien développées doivent intégrer les éléments suivants, qui, s’ils
n’existent pas sous une forme adéquate, peuvent contribuer à l’affaiblissement des systèmes et des
marchés financiers ou entraver leur amélioration : un système de droit des affaires, recouvrant le droit
des sociétés, des lois relatives aux faillites, aux contrats, à la protection des consommateurs et à la
propriété privée, mis en application avec constance et comportant un mécanisme permettant la
résolution équitable des litiges ; des principes et une réglementation comptables exhaustifs et bien
définis, largement acceptés au niveau international ; un système d’audits indépendants pour les
entreprises de taille significative, afin que les utilisateurs d’états financiers, y compris les banques,
reçoivent l’assurance, d’une source indépendante, que les comptes présentent une image fidèle de la
situation financière de l’entreprise et qu’ils sont élaborés conformément à des principes comptables
établis, la responsabilité des auditeurs étant engagée ; une autorité judiciaire efficace et indépendante
et des professions comptables, d’audit et juridiques bien réglementées ; une réglementation bien
définie et une surveillance adéquate des autres marchés financiers et, le cas échéant, de leurs
opérateurs ; un système de paiement et de compensation sûr et efficient pour le règlement des
transactions financières, dans lequel les risques de contrepartie sont contrôlés.
14. Une discipline de marché efficace dépend, en partie, d’un flux adéquat d’informations destinées
aux opérateurs de marché, de l’existence d’incitations financières appropriées pour récompenser les
institutions bien gérées, et de dispositifs garantissant que les investisseurs ne sont pas préservés des
conséquences de leurs décisions. Parmi les aspects à aborder figurent la gouvernance d’entreprise et
la garantie que les emprunteurs fournissent des informations exactes, significatives, transparentes et
aussi récentes que possible aux investisseurs et aux créanciers. Les signaux du marché peuvent être
faussés et la discipline fragilisée si les pouvoirs publics cherchent à influencer ou à aller à l’encontre
des décisions commerciales, notamment celles relatives aux prêts, afin d’atteindre des objectifs de
politique publique. Dans ces conditions, il est important que, si ces prêts font l’objet de garanties, ces
dernières soient rendues publiques et que des dispositions soient prises pour indemniser les
institutions financières quand les prêts consentis à l’instigation des pouvoirs publics se révèlent
improductifs.
15. Généralement, la décision relative au niveau approprié de protection systémique est une question
de politique qui relève des autorités compétentes (y compris la banque centrale), notamment si elle
est susceptible d’impliquer une utilisation des fonds publics. Les contrôleurs auront normalement un
rôle à jouer en raison de leur connaissance approfondie des établissements impliqués. Il est important
d’établir une distinction claire entre ce rôle en matière de protection systémique (ou filet de sécurité)
et la surveillance au jour le jour des établissements solvables. Dans le cadre du traitement des
problèmes systémiques, il sera nécessaire d’examiner, d’une part, les risques de défiance envers le
système financier et les menaces de contagion à des institutions par ailleurs saines et, d’autre part, le
besoin d’atténuer le plus possible la distorsion causée aux signaux de marché et à la discipline 1.
Dans de nombreux pays, le cadre de la protection systémique intègre un système d’assurance des
dépôts. À condition d’être conçu avec soin pour réduire l’« aléa moral », un tel dispositif peut
améliorer la confiance du public dans le système et limiter ainsi la contagion provenant des banques
en difficulté.
1
Cf. Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Supervisory guidance on dealing with weak banks,
mars 2002.