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Introduction :

Ces derniers décennies se sont marquées par de nombreuses fluctuations


tant au changement climatique, à l’augmentation de la population mondiale, aux
échanges commerciaux, et le nombre incessant des transactions financières dirigés
par la bourse et l’intermédiation bancaire dans un monde qui se globalise,
s’externalise dans tous les domaines.

Avec ces changements planétaires, de concurrence acharnée, et une conquête


difficile de la clientèle exigeante. Le renforcement réglementaire et de contrôle
deviendront une nécessité pour cerner les différents risques bancaires.

Dans ce contexte, le risque bancaire peut être défini comme étant le risque de
perte encouru par un établissement de crédit lors de l’exercice de son activité
habituelle1. C’est la probabilité et l’éventualité de perte liées aux différentes
opérations et positions respectivement effectuées et prises par la banque. D’une
manière générale, la profession bancaire est qualifiée d’une activité de risque par
excellence.

D’où l’importance sans cesse grandissante que revêtent les différents aspects
relatifs à la gestion des risques bancaires à tel point qu’elle constitue aujourd’hui une
problématique largement d’actualité.

La gestion du risque n’a jamais, systématiquement, signifié que les


établissements de crédits gagnants sont ceux qui prennent beaucoup de risque, mais

1
L’article premier de la loi bancaire de 14 février 2006 défini les établissement de crédit de la manière
suivante :" Sont considérés comme établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au
Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur
dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des
activités suivantes : La réception de fonds du public, les opérations de crédit et la mise à la disposition de la
clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion."
au contraire les banques gagnantes sont celles qui parviennent à bien identifier et à
bien maîtriser les risques bancaires.

Cet intérêt stratégique avait été affiché depuis déjà quelques années dans
beaucoup de pays occidentaux (Etats-Unis, Japon, Grande Bretagne, France…).Ceci
n'est pas le fruit du hasard mais une simple conséquence des problèmes
économiques importants que soulève la question, ayant abouti dans certains cas à
des situations dramatiques.

Convient-il de souligner, avec force, qu’on ne peut traiter le thème relatif à la


gestion du risque bancaire sans avoir accordé un intérêt particulier au contrôle
bancaire.

Dans ce cadre, Le contrôle des établissements de crédit 1 revêt une grande


sensibilité dans la mesure où il vise à détecter et traiter les difficultés que pourrait
connaître un établissement donné, voire le système bancaire dans son ensemble.
Ayant pour but d’assurer la protection des créanciers-déposants et préteurs
interbancaires- et de garantir le renom de la place financière, son objet général est
de vérifier que tout établissement de crédit présente une situation financière
satisfaisante, sous les angles notamment de la liquidité et de la solvabilité.
A cet effet, le contrôle bancaire et les risques deviennent indissociable à
l’activité bancaire, notre problématique générale se penche sur le pilotage des
risques a travers le contrôle de gestion bancaire.

Notre travail sera axé sur les points suivants :

1ere partie -Quels sont les risques inhérents à l’activité bancaire ?

2eme partie -Comment renforcer le contrôle bancaire afin de minimiser


l’impact des risques ?

1
Le comité de Bâle sur le contrôle bancaire a publié, en septembre 1997, "les 25 principes Fondamentaux d’un
contrôle bancaire efficace". Voir annexe n°1 relatif aux accords du Bâle
1ere partie- Les différents risques bancaires et la mise en œuvre de
Bâle II

D'une manière générale, l'activité bancaire consiste à assurer, dans l'espace


et dans le temps, un rôle d'intermédiaire financier entre les agents économiques.

Dans l'espace, les établissements de crédit transfèrent pour le compte de leurs


clients, les moyens de paiement d'un lieu à l'autre.

Dans le temps, les établissements bancaires vont, pour une durée donnée,
fournir les moyens de financement dont les agents économiques ont besoin ou
rémunérer les excédents de trésorerie que ceux-ci vont lui confier.

Leur bon fonctionnement est un indicateur de la santé économique d'un pays,


il est donc indispensable que les autorités publiques régulent le secteur bancaire.

Cette partie sera scindée sur deux chapitres; le premier intitulé pour identifier
les différents risques et leurs évolutions, le deuxième chapitre sera consacré a la
mise en œuvre de Bâle II.
Chapitre I : Les risques bancaires et leurs évolutions

Le Maroc à l'instar de nombreux pays en développement a ouvert, ces


dernières années, son économie sur l'extérieur pour en retirer les fruits d'une
croissance économique accrue.

Conscient de l'importance d'un système ouvert et renforcé, les banques


doivent être plus compétitive dont la mesure de cerner leurs risques pour gagner
plus.
Dans ce contexte; ce chapitre va mettre la lumière sur la typologie des
différents risques bancaires et leurs évolutions.

Section 1 : Les différents risques bancaire

1 -Les Risques de contrepartie et les risques de prix

- Risque de contrepartie :

Tout crédit est une anticipation de revenus futurs et tout crédit comporte le
risque que ces revenus ne se produisent pas et qu’aucun remboursement ou bien
seulement un remboursement partiel n’ait lieu à l’échéance. De même , chaque achat
de titre fait peser sur la banque le risque que l’émetteur du titre soit dans
l’incapacité de verser les revenus attachés a ce titre ou de le rembourser a
l’échéance .
Ce risque appelé risque de contrepartie est défini comme étant " la perte
potentielle consécutive à l'incapacité par un débiteur d'honorer ses engagements. Cet
engagement peut être de rembourser des fonds empruntés, cas le plus classique et
le plus courant; risque enregistré dans le bilan. Cet engagement peut être aussi de
Livrer des fonds ou des titres à l'occasion d'une opération à terme ou d'une caution
ou garantie donnée; risque enregistré dans le hors bilan» 1.
Il convient donc de distingué les risques de contrepartie a titre principale et a
titre accessoire.
A titre principale est le risque de perte lié a la défaillance d’un débiteur sur
lequel l’établissement de crédit détient un engagement, quelque soit la nature de
débiteur et la forme de cet engagement. Il s’agira donc :

 De crédits octroyés, lesquels peuvent être assortis de différentes garanties ;


 Des actions, des obligations détenues dans le cadre des métiers de banque
commerciale ou de banque marché ;
 D'engagements de hors bilan, engendrant un risque de contrepartie certain.

A titre accessoire, le risque de contrepartie présente deux aspects :

Le risque de disparition d'une opportunité: dans se cas, la banque n’est


pas prêté de fonds ou délivré une garantie ; elle est bénéficière d’une faculté
qu’elle pourra exercer dans le futur. A titre d'exemple la banque « B » a conclu
avec l'établissement « E » un accord de refinancement. Si cette dernière se
trouve dans l'incapacité de prêter les fonds lors du tirage sur l'accord, la faculté
de refinancement a disparu pour la banque « B ». En effet la banque peut être
contrainte de recourir à un refinancement sur le marché plus couteux que celui
qu’elle aurait obtenu de par l’accord de refinancement.

Le risque de règlement livraison : C’est le faite de livrer la chose vendue


sans recevoir le produit de la vente. En effet se risque est bien sur
particulièrement important Sur les marchés de gré a gré, et sur le marché des
changes.

1
Antoine SARDI: " Audit et Contrôle Interne Bancaires"
-Les risques de prix :

Les risque de prix sont les risques de perte résultant de l’évolution


défavorable d’un prix, a l’exclusion toutefois des mouvements de prix des actifs liés
au risque de défaillance de l’émetteur.
A titre d’exemple, une dépréciation d’une obligation du secteur privé peut
résulter non de la hausse des taux d’intérêt mais de la détérioration de signature de
l’emprunteur.

Dans la pratique, les banques sont principalement à des risques de prix


financiers :

 Le risque de taux d'intérêt: C'est le risque de perte lié à la variation


adverse des taux d'intérêts. Il a un impact sur la marge d'intérêt et un autre
sur la valeur patrimoniale de l'actif.
 Le risque de change: Le risque a pour origine, la détention des créances et
des dettes en devises. Toute variation du cours de devises se traduit alors par
des gains ou des pertes.
 Le risque de position sur actions: C’est le risque de perte lié à une
évolution défavorable du cours d'une action ou du cours d'un indice boursier.
 Les autres risques de prix : chaque établissement peut présenter un profil
de risque spécifique et encourir d’autres risques de prix, tel que :

- le risque de prix immobiliers : pour une banque faisant des opérations de


promotion immobilière ;
- Le risque de prix sur MP: Pour une banque prenant et gérant des positions sur
les marché à terme de marchandises ;
- Un risque de prix lié à un indice barométrique: Pour un établissement prenant
et gérant des positions sur dérivés climatiques.
2-les Risques pays, les Risques opérationnels et les Risques d’illiquidité.

- Risque pays :
D’après Marois, il s’agit du risque de matérialisation d’un sinistre, résultant du
contexte économique et politique d’un Etat étranger, dans lequel une entreprise
effectue une partie de ses activités.
Pendant de nombreuses années et jusqu’à la fin des années 80, les activités
internationales des banques commerciales se sont limités en deux formes : Risque de
souverain et risque de transfert, dont la distinction repose sue le caractère garanti ou
non des prêts.
- risque souverain : L’analyse du risque souverain vise à déterminer la
probabilité que le gouvernement soit incapable d’assurer sa dette extérieure.
- Risque de transfert : Ce type de risque est lié au fait qu’un gouvernement
ne possède pas les devises nécessaires à la conversion des capitaux destines
aux créanciers étrangers.

-Risque opérationnel :
Au sein de la profession bancaire, on trouve deux types de définitions du risque
opérationnel.
- Certaines banques le définissent comme un risque de perte consécutive à différents
types d'erreurs humaines ou techniques.
-D'autres le définissent négativement; il correspond à une série de perte
occasionnées par la gestion de l'entreprise qui ne sont pas reliées directement aux
risques traditionnels de marché ou de crédit.
Dans la pratique, on peut considérer comme réalisation d'un risque opérationnel
tout événement qui perturbe le déroulement des processus et qui génère des pertes
financières ou une dégradation de l'image de la banque.
Donc les risques opérationnels sont réalisés essentiellement par : les employés
(fraudes, dommages, sabotages,...), le processus interne de gestion (risque sur
opérations, de liquidité,...), le système (risques liés à l'investissement technologique,
violation,...) et par des événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).

Les risques opérationnels comprennent notamment les risques suivants :


 Les risques humains : ce sont les risques que les exigences attendues des
moyens humains ne soient pas satisfaites.
 Les risques liés aux procédures. ils désignent :
-L’inexistence, la non mise en œuvre ou encore l’inadaptation des
procédures
-Le non respect des procédures
 Les risques juridiques : ils recouvrent :
-La mauvaise rédaction ou documentation des contrats ou l’inapplicabilité de
certains contrats ;
-Le non respect des dispositions juridiques en vigueur
- La non prise en compte des changements survenus dans la législation ou
la réglementation en vigueur.
 Les risques fiscaux : ils recouvrent :
-Le non respect des dispositions juridiques en vigueur ;
- La non prise en compte des changements survenus dans la législation ou la
réglementation en vigueur.
 Les risques informatiques : ils recouvrent :
-L’inadaptation de l’architecture informatique ;
-Les insuffisances de la sécurité informatique.
 Les risques matériels : ils recouvrent :
-Les insuffisances de la sécurité des personnes
-Les insuffisances de la sécurité des immeubles.

- Risque d’illiquidité :
Le risque d’illiquidité est le risque, pour un établissement de crédit, d’être dans
l’incapacité de rembourser ses dettes à court terme, tout particulièrement ses dettes
à vue (dépôts à vue et emprunts interbancaires au jour), parce que les actifs détenus
par cet établissement seraient à plus long terme et ne seraient pas susceptibles
d’être cédés sur un marché liquide.
Le risque d’illiquidité est donc celui de ne pouvoir faire face, à un instant donné,
au remboursement des dettes échues par la souscription de nouvelles dettes et par
la mobilisation des actifs.
En effet, Cette situation implique que de nouvelles sources de financement
devront être trouvées lors de l’arrivé a échéance des précédentes.
En grosso modo le risque d’illiquidité peut se définir comme étant le risque
auquel la banque ne peut faire face à un moment donné à ses engagements en
mobilisant ses actifs.
En effet Lorsqu'un établissement ne dispose pas d'une liquidité adéquate, il ne
peut obtenir des fonds suffisants à un coût raisonnable, soit en augmentant son
passif, soit en convertissant rapidement des actifs, ce qui affecte sa rentabilité.
Dans des proportions plus importantes, ce risque peut, s'il se produit, aboutir à
la faillite de la banque suite à un mouvement de panique des déposants qui se
rueraient aux guichets.

Section 2 : Evolution du risque bancaire

L’évolution des risques de contrepartie :


Le risque de contrepartie demeure un risque essentiel pour de nombreux
établissements de crédit. Toutefois, la survenance de difficultés et l’exigence d’une
couverture en fonds propres des risques de crédit sont à l’ origine d’une gestion
plus rigoureuse du risque de contrepartie.
Il convient de relever les principales tendances constatées :
 Une moindre progression des créances sur la clientèle : dans une période de
récession ou de faible croissance économique, la demande de monnaie des
ménages et des entreprises est plus limitée dans l'octroi de crédit,
accompagné d'une recherche plus fréquente de garantie.
 Un accroissement des créances sur les États : au contraire, le portefeuille de
créances sur les Etats, ont tendu à augmenter, la encore sous l’effet a la fois
de l’importance des déficits budgétaires et des stratégies bancaires, les titres
d’Etat ne comportant pas de risque de contrepartie.
 Une bonne maitrise de risque de crédit associé aux opérations : les opérations
interbancaires et celles sur instruments financier dérivés ont connu un
développement significatif sans autant engendrer une croissance importante
des risques de contrepartie. En effet, les banques ont utilisé les techniques
juridiques autorisant une réduction du risque.

L’évolution des risques de prix :


L'évolution des risques de prix fait apparaître deux évolutions principales:
 Une réduction des prix associés aux activités de banque commerciale, sous
l'effet d'une généralisation des pratiques de couverture.
 Une augmentation des risques de prix associés aux activités de marchés, sous
l'effet de deux facteurs:

- la volatilité des prix financiers qui demeure élevé, qu'il s'agisse des taux
d'intérêt, des cours de change ou, surtout, des indices boursiers.

- la poursuite du développement des activités de marché, notamment au


sein des grandes banques universelles, par croissance interne ou par acquisition
de banques d'investissement.

L’évolution du risque pays :

L'évolution des risques pays apparaît heurtée et incertaine au cours du temps,


reflétant les améliorations ou les dégradations des situations politiques et
économiques dans différentes régions du globe.
L’analyse des risques-pays connaitra d’importantes évolutions au cours de la
dernière décennie. L’effondrement du bloc de l’Est et les difficultés enregistres au
début des années 90 par la Russie et l’Iran a montré que les ratios d’endettement
n’étaient pas suffisants pour anticiper une interruption des paiements, et qu’une
analyse approfondie de la situation politique était également indispensable pour
apprécier au mieux le risque-pays.
Peu après, la crise mexicaine de 1995 et la tempête financière de 1997 sur les
marchés asiatiques ont démontré l’existence de nouvelles formes du risque pays,
générées par l’important mouvement de libéralisation des marchés de capitaux
intervenu ces dernières années.
Au cours du premier semestre 2001, une situation inverse a commencé à
prévaloir, sous l'effet notamment du très fort ralentissement conjoncturel (voire, de
la récession) constaté aux Etats-Unis.

L’évolution des risques opérationnels :

Les risques opérationnels associés aux activités bancaires et financières sont


encourus de longue date ; l’un de ces risques opérationnels, le risque informatique,
s’est probablement accru avec l’utilisation croissante de l’outil informatique dans de
très nombreuses fonctions (comptabilité, contrôle des risques…) et avec le
développement des prestations en ligne. De même manière, le risque juridique a
probablement augmenté, avec« la judiciarisassions» de la vie économique.
Plus généralement, l’identification et la maîtrise des risques opérationnels
constituent actuellement une préoccupation forte pour les établissements de crédits
en raison :

 De la nécessité d’une maîtrise des coûts, dans un contexte de concurrence


forte. Ces dernières années, l’effort a porté sur la maîtrise des risques
bancaires, il porte désormais également sur les risques opérationnels, dont la
survenance peut induire des pertes élevées ;
 De la nécessité de défendre l’image de la réputation. La survenance de
certains risques opérationnels peut conduire a une détérioration significative
de l’image ;
 De la prise en compte future, dans le dispositif prudentiel, des risques
opérationnels.
L’évolution du risque d’illiquidité :
La réactivité accrue du marché interbancaire à l’égard de toute information
négative affectant un établissement représente certainement le principal facteur
défavorable pour la liquidité de tout établissement ; la prudence des contreparties
bancaires est au demeurant justifiée par les risques d’immobilisation et de perte des
fonds prêtés, même si les comportements sur le marché interbancaire semblent
quelque peu grégaires dans certains cas.
L’abaissement de la notation par une agence de rating et l’annonce d’éléments
négatifs (publication d’une perte…) peuvent ainsi se traduire par la suppression de
l’accès au refinancement interbancaire.
Au contraire, les facteurs suivants favorisent une amélioration de la liquidité
bancaire :
 La détention d’actifs cessibles sur un marché liquide ou mobilisables auprès de
l’institut d’émission. il s’agit tout particulièrement de titres d’Etat( bons de
trésor) qu’un établissement peut à tout instant céder ou mobiliser en vue
d’obtenir de la trésorerie ;
 La diversification des contreparties sur le marché interbancaire. En vue
notamment d’éviter les difficultés de refinancement qui seraient induites par le
retrait d’une contrepartie, les établissements se sont efforcés de diversifier les
contreparties auprès desquelles ils empruntent(ou sont contractuellement en
mesure d’emprunter), aucune contrepartie ne devant excéder un pourcentage
déterminé de l’ensemble des emprunts ;
 Plus généralement, l’attention accrue portée à la gestion de la trésoreri.la
mesure et le suivi du risque d’illiquidité ont été renforcés dans de très
nombreux établissements, la perception du risque d’illiquidité étant désormais
plus aiguë, en raison notamment de la forte réactivité du marché
interbancaire. Dans de nombreux établissements, la gestion du risque
d’illiquidité est effectuée dans le cadre plus global de la gestion de bilan.
Bibliographie :
- Méthodologie de l’analyse financière de l’établissement de crédits. 2 éme édition.
Henri CALVET.
- Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie. 5 éme édition. Sylvie
Coussergues.
- Le risque pays dans le secteur bancaire approche multicritère. François GILBERT.
- Bank al Maghrib Rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des
établissements de crédit.
- Risque de contrepartie sur opérations de marché ; Marwan Moubachir.
Chapitre II : La mise en œuvre de Bâle II

L’accord dit de Bâle I portant sur la dotation en fonds propres a été signé
en 1988 au siège de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) 1. Il a été
élaboré par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, lui-même créé en 1974 par les
autorités de surveillance bancaire du G-102. Son objectif principal: améliorer la
stabilité du système financier international par l’introduction d’exigences de fonds
propres applicables à toutes les banques. Il fallait atteindre, au sein du système
bancaire, un niveau de couverture permettant de réduire considérablement le risque
d’insolvabilité bancaire ou d’abaisser à un niveau acceptable les coûts que devraient
supporter les investisseurs et les contribuables en cas d’insolvabilité bancaire. Ce but
a été atteint. Bâle I a été intégré à la législation de plus d’une centaine de pays après
avoir subi des adaptations aux besoins nationaux et peut être; considéré comme un
succès. L’objet essentiel de Bâle II demeure le renforcement de la stabilité du
système bancaire.

La révision commencée il y a cinq ans vise seulement à combler les lacunes de


Bâle I et à adapter les directives au nouveau contexte. L’objectif principal est
d’abandonner le système de couverture forfaitaire imposé aux banques pour adopter
une réglementation du capital propre minimal plus complète qui tienne mieux
compte des risques. C'est dans ce contexte qu'on va essayer de focaliser notre
analyse dans une première section; on va essayer de mettre en évidence les
dispositifs et les caractéristiques de Bâle II tout en rappelant au début les lacunes et
insuffisances de Bâle I et dans une deuxième section ; on va axer notre analyse sur
Bâle II.

1
Organisme financier international chargé à l'origine de gérer les emprunts liés aux réparations de guerre
allemandes. Installée à Bâle depuis sa création en 1930, la B.R.I, est une société anonyme ayant pour principaux
actionnaires les grandes banques centrales européennes. Celles-ci lui demandent souvent d'intervenir en leur nom
sur les marchés des changes. Elle constitue une cellule de réflexion très écoutée en matière monétaire et consent
des prêts d'urgence aux pays débiteurs dont l'éventuelle défaillance mettrait en péril l'équilibre financier mondial.

2
Les Etats du G-10 comprennent les sept pays les plus industrialisés que sont les Etats-Unis, le Japon,
l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et le Canada ainsi que la Suisse, la Suède, la Belgique et les
Pays-Bas (en fait 11 pays au total).
Section I : Dispositifs et caractéristiques de Bâle II

1- Rappel Bâle I

Bâle I fait référence à un ensemble de recommandations publiées en 1988


par le Comité de Bâle, un comité rassemblant les banquiers centraux des pays du G-
10, dont le pivot est la mise en place d'un ratio minimal de fonds propres par rapport
à l'ensemble des crédits accordés, le ratio Cooke.

Ce dernier exige que le ratio des fonds propres réglementaires d’un


établissement de crédit rapporté à l’ensemble de ses engagements de crédit ne soit
pas inférieur à 8%.

Les accords de Bâle sont actuellement appliqués dans plus d'une centaine de
pays. Il est rapidement apparu que Bâle I n'était qu'une étape sur un chemin qui n'a
peut-être pas de fin.

Tout d’abord, Le ratio Cooke, aménagé au milieu des années 1990 afin d’y
intégrer la gestion des risques hors-bilan, comme les risques liés aux produits
dérivés, s’est toutefois révélé insuffisant.

En effet, le traitement prudentiel uniforme de tous les engagements de crédit


ne tient pas compte de la très grande disparité des risques de crédit.

En outre, l’accord Bâle I se concentre sur le risque de crédit des banques et


ignore leur risque opérationnel.

En conséquence, le Comité de Bâle a réformé les exigences prudentielles en


publiant en juin 2004 l’accord Bâle II.

2-Mise en œuvre de Bâle II:


Le comité de Bâle va donc proposer en 2004 un nouvel ensemble de
recommandations, au terme duquel sera définie une mesure plus pertinente du
risque de crédit, avec en particulier la prise en compte de la qualité de l'emprunteur,
y compris par l'intermédiaire d'un système de notation interne propre à chaque
établissement (dénommé IRB, Internal Rating Based 1).Le nouveau ratio de
solvabilité est le ratio Mc Donough. (Passage ratio Cooke au ratio Mc Donough).

L’objectif essentiel de Bâle II demeure le renforcement de la stabilité et


sécurité du système bancaire.

La refonte des
La
La rré
éforme
forme du
du ratio
ratio pratiques
Le
Le renforcement
renforcement des des dispositifs
dispositifs de
de
surveillance
surveillance des
des risques
risques dans
dans les
les • Respect
banques
banques àà travers
travers notamment
notamment la la d’exigences
promotion
promotion de de la
la logique
logique d’évaluation
d’évaluation méthodologiques,
‘’réelle’’
‘’réelle’’ du
du risque,
risque, l’élargissement
l’élargissement systèmes et
du
du spectre
spectre des
des risques
risques couverts
couverts etet organisationnelles
l’optimisation
l’optimisation de de l’allocation
l’allocation du
du en vue de
capital.
capital. l’agrément du
Le
Le renforcement
renforcement du du processus
processus de de dispositif par le
gouvernance
gouvernance des risques dans les
des risques dans les régulateur.
banques.
banques.
La
La consécration
consécration de de la
la transparence
transparence et et la
la
discipline
discipline de
de marché.
marché.

Stabilité et sécurité du système


bancaire
bancaire
Figure 1 : objectifs de la reforme des accords Bâle II2

1
L’approche notation interne (IRB) prévoit que les banques s’appuient sur leurs estimations internes des
Composantes du risque pour déterminer le capital réglementaire.
2
Les accords de bale et la gestion des risques dans les établissements de crédit au Maroc. Ecole nationale de
commerce et de gestion Settat Master : audit et ingénierie financière. Khalid RBIAAIF
Bâle II repose sur trois piliers se complétant :
 L'exigence de fonds propres (ratio de solvabilité Mc Donough);
 La procédure de surveillance de la gestion des fonds propres;
 La discipline du marché (transparence dans la communication des
établissements).

Bâle II

Pilier I Pilier II Pilier III


Capital (fonds propres) Processus de surveillance Discipline de marché
minimum

Dispositif de surveillance
Mécanisme outils et prudentiel et mécanismes Communication financier
méthode d’évaluation d’identification, de suivi et relative :
quantitative des exigences de gestion des risques - A la structure de capitale
minimales de fond propres les principes de - A l’exposition de risque.
par risque : supervision et de revue. - A dispositif de gestion de
Risque de crédit Transparence de risque.
(nouvelles approches de l’information et - Au méthode et outil
calcul) responsabilité. d’analyse.
Risque de marché Risque de taux d’intérêt,
(inchangé) risque de liquidité
Risque opérationnel Contrôle de régulateur.

Bâle I : harmonisation des bases juridiques en matière de surveillance


bancaire.
Taux de capital propre de 8 % uniforme a l’échelle internationale.

Figure 2 : Les trois piliers de Bâle II1

1
Bâle II – étape importante de la réglementation bancaire. Economic Briefing N° 36
Pilier l: L'exigence de fonds propres:

Comme indiqué ci-dessus, c'est le point qui nous intéresse le plus; il affine
l'accord de 1988 et cherche à rendre les fonds propres cohérents avec les risques
réellement encourus par les établissements financiers. Parmi les nouveautés,
signalons-la prise en compte du risque opérationnel (fraude et pannes de système)
et des risques de marché, en complément du risque de crédit ou de contrepartie.

Nous passons ainsi d'un ratio Cooke ou les fonds propres de la banque sont
supérieurs à 8% des risques de crédits à un ratio Mc Donough 1 ou les fonds propres
des banques sont supérieurs à 8% des risques globaux(le risque de crédit, le risque
de marché et le risque opérationnel).

Pour le risque de crédit, les banques peuvent employer différents mécanismes


d'évaluations.
La méthode dite standard consiste à utiliser des systèmes de notation fournis
par des organismes externes.

Les méthodes plus sophistiquées (méthodes IRB pour Internal Ratings Based) avec la
méthode dite IRB-Fondation2 et celle dites IRB-Avancée3 impliquent des
méthodologies internes et propres à l'établissement financier d'évaluation de cotes
ou de notes, afin de peser le risque relatif du crédit.

Le choix de la méthode (plus ou moins complexe) permet à une banque


d'identifier ses risques propres en fonction de sa gestion. Une banque qui voudrait
être au plus prés de sa réalité tendra vers le choix d'une méthode avancée.

L’introduction d’exigences de fonds propres pour les risques opérationnels a pour


but de couvrir le potentiel de perte pouvant résulter d’une défaillance attribuable au
1
Ratio Mc Donough, fixe une limite a l’encours pondérés des prêts accordé par un établissement financier en
fonction de ses capitaux propres
2
(Approche Notation Interne Fondation) basée sur les modèles internes de la probabilité de défaut (PD) et
forfaitaire pour les Autres paramètres
3
(Approche Notation Interne Avancée) basée sur les modèles internes pour tous les paramètres de risque.
facteur humain, aux procédures et systèmes internes ( exemple panne de systèmes
informatiques, problèmes juridiques ou de contrôle interne) ou à la survenance
d’événements extérieurs susceptibles d’entraver considérablement les activités
bancaires.
D’une manière général, L’accord de Bâle II veut justement inciter les grandes
banques ou celles qui déploient une activité internationale se concentre sur les
risques de crédit traités dans le premier pilier et n’aborde les risques de marché et
opérationnels ainsi que les deuxième et troisième piliers que de façon marginale.

Pilier ll : la procédure de surveillance de la gestion des fonds propres:

Comme les stratégies des banques peuvent varier quant à la composition de


l'actif et la prise de risque, les banques centrales auront plus de liberté dans
l'établissement de normes face aux banques, pouvant hausser les exigences de
capital là où elles le jugeront nécessaires…

D'une manière générale, la banque devra prouver à posteriori la validité de ses


méthodes définies a priori en fonction de ses données statistiques et cela sur des
périodes assez longues (5 à 7 ans).

Elle devra en outre être capable de "tracer" l'origine de ses données. Ainsi, elle
devra prouver que ses segments de clientèle, ses fonds propres sont suffisants pour
supporter une crise économique touchant l'un ou tous de ces secteurs.

Autrement dit, le deuxième pilier indique aux instances nationales de régulation la


manière de surveiller efficacement le respect des prescriptions de Bâle. Elles sont
surtout tenues de vérifier régulièrement comment les banques définissent leurs
besoins en capitaux par rapport à leur profil de risque. Outre les aspects quantitatifs,
elles doivent aussi tenir compte des aspects qualitatifs, c.-à-d. contrôler la gestion
des risques ou les audits internes. Si les critères qu’elles ont fixés ne leur semblent
pas remplis de façon satisfaisante, elles peuvent prendre des mesures
supplémentaires. (Exemple constitution des fonds propres aux exigences de comité
de Bâle).

Pilier lll : la discipline de marché:

Des règles de transparences sont établies quant à l'information mise à la


disposition du public sur l'actif, les risques et leur gestion.

L'application de Bâle II est une puissante machine qui "formate" les données
de gestion d'unes banque.

Ses conséquences sont de trois ordres au niveau du pilier III:


 Uniformisation des bonnes pratiques bancaires quelle que soit la banque et
quelle que soit réglementation qui la régit (droits nationaux) les pratiques
doivent être transparentes et uniformisées.

 Transparence financière enfin nos analystes trouveront une lecture des


portefeuilles de risque identique pour toute banque dans tous pays.

Ce pilier a pour but d’inciter les banques à davantage de discipline par le biais du
marché et non seulement par la surveillance prudentielle. Une transparence accrue
doit permettre aux investisseurs et à un large public d’obtenir des informations très
détaillées sur le calcul des fonds propres.

Section 2:Bâle II et la bonne gouvernance:


1- La bonne gouvernance

Dans le cadre de la refonte de l'accord Bâle I on entend souvent des


inquiétudes et des craintes que les dispositions du nouvelle Accord ou "Bâle II"
occasionneront une augmentation des coûts de crédit et de là un changement de la
politique des crédits de la part des banques ou même un rationnement de crédits.
Ce qui est certain, c'est que cet accord va influencer plus particulièrement
l'accès des PME au financement alors que les banques vont introduire des systèmes
de "rating" des entreprises (estimation du degré de solvabilité ou du risque de
défaillance de l'entreprise). Par conséquent, les PME auront l'obligation de suivre les
nouveaux critères d'analyse bancaire, si elles veulent recevoir un prêt ou un crédit
bancaire. En outre les PME devront adapter leur façon de travailler (le "reporting"
financier, les stratégies de gestion etc.)

Les points qui suivent ont pour objet de présenter les nouvelles considérations
en rapport avec Bâle II .C'est dans ce cadre qu'on va essayer de présenter quelques
approches :

Une des principales critiques avancées par les experts en finances à l'égard de
l'accord Bâle I est qu'il ne tient pas suffisamment compte des risques effectivement
encourus En effet, il n'existe qu'une seule méthode de mesure appliquée. Ainsi les
actifs des banques sont à cette fin classés dans plusieurs catégories et ensuite
pondérés par un facteur de pondération attribué à la catégorie de risque en question.

Ainsi la quasi-totalité des encours envers le secteur privé non bancaire, dont
les PME, est pondérée à 100% entraînant donc une exigence de 8% de fonds
propres, quelle que soit la qualité des crédits accordés, ce qui peut conduire à une
mauvaise affectation des ressources.

Une autre critique est que l'accord ne reconnaît pas suffisamment le rôle des
techniques d'atténuation du risque crédit, telles les garanties (réelles et
personnelles), dérivés du crédit. Enfin, il ne tient pas compte des développements
récents en matière de gestion des risques des banques.

Le nouveau dispositif (accord Bâle II) vise à répondre à ces critiques. Son
objectif fondamental est d'améliorer la sécurité et la solidité du système financier en
tenant davantage compte des risques véritablement encourus et en donnant plus de
place aux méthodes interne de contrôle de gestion des banques.
En ce qui concerne le traitement du risque de crédit, Bâle II offre plusieurs
options. Ainsi les banques disposent d'une part de la possibilité d'utiliser l'approche
dite standardisée qui représente une version raffinée et bien plus différenciée de
l'approche introduite par l'accord de Bâle I ou les facteurs de pondération des risques
sont désormais définis par référence des notations externes des clients de la banque
("rating externe" par une agence de rating spécialisée)

D'autre part, les banques auront désormais la possibilité de recourir à une


approche fondée sur les ratings internes ou "IRB" (Internal Rating Based), leur
permettant d'utiliser leurs systèmes de notations internes pour évaluer le risque de
crédit inhérent à leurs portefeuilles.

A noter que le recours à ces approches est cependant noué au respect d'un
nombre de critères stricts concernant la méthodologie et la transparence de
systèmes de notation interne et aussi l'accord préalable de l'autorité de contrôle
bancaire qui doit valider le modèle que la banque envisage d'utiliser.

Notons par ailleurs que le recours à une approche fondée sur le rating interne
constitue en général l'alternative la plus intéressante pour la banque (d'un point de
vue des exigences en fonds propres à son égard) pour évaluer les risques des clients
qui ne disposent pas de notation, donc de rating externe, comme c'est en général le
cas pour les PME.

D'après certains sondages, un nombre important de banques envisage de


recourir à l'approche fondée sur les ratings ou notations internes." Bâle II" vise à
améliorer le calcul des actifs à risques. Ainsi, il est proposé pour la première fois une
mesure du risque opérationnel dans les entreprises clientes; il s'agit en l'occurrence
du risque de dysfonctionnements dans l'organisation et en matière de contrôle
interne, du risque de pertes pour panne informatique, de documentation incomplète
ou de fraude par exemple.
2- LE RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE

Impact sur les crédits aux particuliers:

Dans l'application du nouveau ratio Mac Donough, les banques de détail ont
autant à gagner en productivité et souplesse dans la gestion industrielle de leurs
risques que dans l'allocation des fonds propres qui en découlera.

Si toutes les banques reconnaissent l'intérêt du nouvel accord de Bâle sur les
fonds propres, ses implications concrètes sont bien souvent perçues comme des
contraintes réglementaires supplémentaires.

L'un des points essentiels de l'accord porte sur une amélioration de


l'évaluation du risque de crédit, qui représente la première source de risque et donc
l'un des principaux motifs d'allocation de fonds propres. Les résultats des études
d'impact réalisées sous l'égide du comité de Bâle montrent que si l'activité " banque
de détail " n'est que la seconde source d'utilisation des fonds propres, elle constitue
l'activité où le potentiel de diminution du montant des fonds propres réglementaires
est le plus important par rapport à l'accord de 1988.

D'ailleurs la notion de "banque de détail" a fait l'objet d'une définition précise


de la part du comité, en fonction de la nature de l'exposition (portant sur ou garantie
par des personnes physiques ou des très petites entreprises TPE), du type de
produits: carte de crédit, prêt personnel, carte revolving, crédit immobilier, facilité de
caisse, de la valeur individuelle de l'exposition qui doit être faible, et du nombre
d'expositions du même type qui doit être important. Les modalités précises sont
encore en cours d'évaluations, le Comité de Bâle souhaitant offrir une certaine
souplesse dans la mise en œuvre de ces critères.
Engager un cercle vertueux

Si le principal apport du nouvel accord de Bâle sur les risques de crédit est
sans conteste un meilleur ajustement des exigences de fonds propres au niveau des
risques réellement supportés par chacun des établissements, il est loin d'être le seul.
L'accord vise également explicitement, par le biais d'une transparence accrue et sous
la pression de la concurrence, à engager un cercle vertueux d'amélioration de la
gestion des risques en incitant les banques à adopter les meilleures pratiques de la
profession.
Ces activités " risque " conservées par les banques font rarement l'objet de
traitements de masse et ne sont pas gérées de façon dynamique; ceci est
particulièrement vrai pour la gestion des facilités de paiement telles que le
découvert, qui ne fait pas l'objet d'une stratégie précise de gestion de risque.

Au travers des systèmes d'information Bâle II, il sera possible d'exploiter plus
complètement les données de comportement bancaire des clients qui sont de loin les
plus prédictives des risques.
Bibliographie :

 Bâle II – étape importante de la réglementation bancaire Economico Briefing


N° 36.
 11éme conférence des présidents des banques du Maghreb ; les risques et les
modalités d’applications des règles de Bâle II.
 Pratique de l’activité bancaire. 2éme édition. François DESMICHT.
 Gestion globale des risques ; guide pratique Bâle II.
 Au-delà des apparences techniques, une inquiétante réforme bancaire Les
Enjeux de Bâle 2
 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire ; Renforcement de la gouvernance
d’entreprise dans les établissements bancaires.
2éme Partie : le contrôle de gestion bancaire

La mutation engendrée par l’internationalisation des économies entraîne de


profondes évolutions dans la gouvernance des entreprises, des exigences plus fortes
en matière de maîtrise des risques et l’établissement de nouvelles normes
comptables.

Cette évolution concerne aussi les groupes financiers ; dans ce cadre, La


mise en œuvre d’outils de pilotage informatiques efficients contribue à faciliter la
collecte, la structuration et la restitution des informations nécessaires aux différentes
activités de la banque.

Le contrôle de gestion1 est l’outil clé permettant aux banques de piloter leur
rentabilité et de suivre les performances : mesurer la rentabilité par centre de profit,
accompagner la procédure budgétaire, éclairer les responsables opérationnels et la
Direction générale sur le suivi des performances afin que les actions correctrices
utiles soient entreprises.

Cette partie sera scindée sur deux chapitres ; le premier chapitre intitulé
pour éclaircir la position de contrôle de gestion bancaire, le deuxième chapitre
consacrée aux différents outils de contrôle de gestion bancaire.

1
Méthodologie de l’analyse financière de l’établissement de crédits. 2éme édition. Henri CALVET.
Chapitre 1 : Position du contrôle de gestion dans la banque :

Quelque soit la position de contrôle de gestion dans l’organigramme de la


banque, la fonction de ce derniers garde toujours le même intérêt et joue le même
rôle (celui d’assurer la réalisation des objectifs avec une utilisation optimale des
ressources).
En effet, d’une part le contrôleur de gestion se trouve au centre de tous les
flux d’information : il reçoit, traite, analyse, explique et transmet a d’autres les
informations reçus.
D’autre part, le contrôleur de gestion opère avec tous les niveaux
hiérarchiques.il aide la direction générale, grâce à ses analyses critiques, dans
l’appréciation des résultats qui lui sont communiqués et, par la suite, dans la mesure
de la performance de chaque responsable opérationnel.
De même, le contrôleur de gestion travaille avec les opérationnels en leur
fournissant des états détaillés et les conseils nécessaires leur permettant d’avoir une
vision plus claire des missions a mener et des objectifs à atteindre. Il est à préciser
que le contrôleur de gestion joue plus les rôles de conseiller que celui d’un
contrôleur.
Ce chapitre sera axé sur deux volets, section I : Le contrôle de gestion
bancaire comme support de pilotage économique, section II : les aspects
méthodologiques de contrôle de gestion bancaire

Section I : Le contrôle de gestion bancaire comme support de


pilotage économique.

1-Définition et missions de contrôle de gestion bancaire.

- Définition : Le contrôle de gestion peut être définit 1 comme la fonction


chargée d’assurer l’efficacité du pilotage économique des grandes organisations. La
définition formelle la plus répandue reste toutefois celle donnée par Anthony au

1
Contrôle de gestion banque; Mme VENE RETUREAU CAROLINE.
début des années 60 et qui a défini le contrôle de gestion comme « un processus par
lequel les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les ressources sont utilisées de
façon efficace et efficiente pour atteindre les objectifs fixés ».

En effet, Contrôler la gestion c’est fixer des objectifs et fixer la manière dont
vont agir les gens (procédures). Le contrôle d’une organisation suppose que soit
défini au préalable un objectif à partir de l’analyse des environnements interne et
externe en fonction de ses buts propres.

Le contrôle s’exerce en comparant périodiquement l’état actuel de


l’organisation avec l’état désiré (objectifs) en vue de mettre en ouvre les actions
correctives nécessaires lorsque l’organisation s’éloigne de la trajectoire choisie.

-La mission de contrôle de gestion bancaire :

Les changements permanents de la réglementation bancaire et l’apparition de


nouveaux produits financiers ont renforcé d’avantage la concurrence entre les
banques1. Cette dernière s’est traduite notamment par une augmentation de l’offre
pour la fidélisation de la clientèle.

Cependant, les marges dégagées sont de plus en plus limitées et le client


devient plus averti et très exigeant en matière de facturation des différents services.

Face à cette situation, les dirigeants des banques sont donc sollicités, à tous
les niveaux, à jouer leur rôle d’analystes et de décideurs.

Pour se faire, une information fiable et pertinente leur est nécessaire : c’est
désormais le rôle du contrôleur de gestion qui acquiert de plus en plus un rôle de
support de pilotage des banques.

1
Contrôle de gestion dans les banques marocaines. ASMAE BENTHAMI
Il permet à ses dirigeants de contrôler les frais et les charges de gestion, dont
l’impact sur la rentabilité est très important, et de s’assurer de l’utilisation efficace et
efficiente des ressources afin d’atteindre les objectifs fixés.

Donc, Le contrôle de gestion a pour mission d’intégrer au mieux la complexité


interne et la complexité externe en élaborant des processus et des structures
organisationnelles qui tiennent compte de ces deux aspects. Pour y parvenir le
système doit être sous contrôle.

En grosso modo, la mission ou le rôle du contrôle de gestion bancaire se


résume dans :
 Doter la banque d’un système d’information et de gestion fiable, souple et
adapté permettant la rapidité de la prise de décision.
 Optimiser les ressources de la banque notamment celles des agences pour
une meilleure appréhension de la rentabilité effective de chacune.
 Identifier les paramètres et les leviers déterminants pour la rentabilité de la
banque et en maîtriser l’évolution par une planification à court terme.
 Mesurer les performances et le degré de réalisation des objectifs assignés à
chaque entité.
 Imputer les charges dégagées par le siège sur les différents centres de profit
et sur les agences.

2-Les spécificités du contrôle de gestion bancaire :

Etant une activité de service par excellence, les attributs spécifiques de


l’activité bancaire1 devraient contraindre le contrôle de gestion à faire preuve
d’adaptabilité pour être efficace et efficient.

Les services se définissent par des prestations à caractère discrétionnaire ; ils


se caractérisent par une grande variété des sources de création de valeur, imposant
souvent une organisation en réseau pour faciliter le contact avec le client.
- Le caractère discrétionnaire de la prestation :
1
La gestion de la banque, du diagnostic à la stratégie, Sylvie de Coussergues
Quatre dimensions1 lui donnent cette propriété :
• l’Immatérialité de la prestation : le fait que la prestation soit souvent
immatérielle implique que son résultat ne se mesure pas à l’instant où la prestation
s’achève. Le résultat s’apprécie sur une période dont il est difficile de déterminer à
priori la durée. Son effet diffus dans le temps interdit également de distinguer son
influence des éventuels autres facteurs explicatifs. Il n’existe pas davantage de
caractéristiques objectives sur lesquelles le client et le prestataire peuvent fonder
l’évaluation du résultat, et ce manque de base objectivable fait que le client peut
porter son appréciation sur des éléments extérieurs au cadre strict de la prestation.
Le service étant consommé au moment où il est produit, le contrôle à posteriori est
assez inopérant ; il faut privilégier des aspects de contrôle qui autorisent une action
anticipée sur la performance.

• Un personnel en contact avec le client : l’ambiguïté du résultat de la


prestation est amplifiée par le fait que le personnel est en contant direct avec le
client. Cette interface entraîne une variabilité de la prestation pouvant tenir à une
mauvaise compréhension des attentes du client, à des incohérences de la part du
client ou à la dimension relationnelle de la prestation. Dans la mesure où il y a
Contact direct, des Éléments esthétiques (aspect physique et vestimentaire du
personnel), affectifs, psychologiques, interviennent dans le jugement porté sur la
prestation.

• La prestation du client à la production : le client est parfois coproducteur du


service. Cette participation est une opportunité importante d’amélioration de la
productivité : il travaille sans rémunération. Cependant, il est généralement conscient
de sa participation et il ne s’y plie qu’à la condition d’en être dédommagé (prix moins
élevé, service plus rapide..). Le niveau de qualité de la prestation dépend souvent de
l’implication du client dans la réalisation. Plus la prestation est immatérielle, plus sa

1
Conception et mise en œuvre d’un système d’outils de suivi des performances Rapport de Master
.R.Abdeddaim .
capacité à se faire comprendre du prestataire est déterminée dans l’obtention du
résultat. La qualité de la participation des autres clients peut également intervenir.

• Des objectifs à caractère consensuel : La nécessité de satisfaire le client


pousse à ne pas définir trop précisément les finalités du service, de façon à créer les
conditions du consensus. Cette part du flou ou de non-dit dans la définition des
objectifs rend la mesure du résultat délicate. Au total, un service identique risque
d’avoir un résultat différent selon le support technique du service, la personne qui le
fournit, le client qui le reçoit et les préoccupations de chacun au moment de
l’échange. Les liens entre les moyens mis en œuvre (les consommations de
ressources) et les résultats sont également mal connus. Cette méconnaissance
provient de la difficulté à mesurer le résultat, de la complexité et du caractère peu
répétitif du processus de travail mais aussi des sources de valeur différentes selon le
type de prestation.

-Des sources de valeur diverses selon les caractéristiques de la prestation :

Les services ne constituent pas une catégorie homogène. Les sources de la


valeur sont parfois très différentes, ce qui n’est pas sans incidence sur les modalités
de contrôle à mettre en œuvre.
Certains éléments du processus de production sont à l’origine de la diversité :
- les supports sur lesquels les transformations sont opérées.
- les ressources du système, (équipements, locaux, personnel, information,
méthodes de production), le client peut être une ressource mobilisable,
indépendamment de son caractère éventuel de support.

-Un fonctionnement de l’entreprise en réseau :

Le fait de ne pouvoir produire qu’en présence du client oblige à installer les


unités de production à proximité des clients. Il en résulte généralement un ensemble
d’unités constitué en réseau, portant la même enseigne et fonctionnant de façon
identique. L’existence d’un réseau pose le problème du contrôle de chaque unité,
tant du point de vue des flux financiers que la qualité des prestations.

Il faut de plus motiver et donner un sentiment d’appartenance à l’ensemble


du personnel qui, par définition, travaille et vit éloigné du siège. Les unités peuvent
aussi être en concurrence avec des firmes indépendantes de petite taille qui n’ont
pas à supporter de coûts de réseau.

Pour s’adapter à toute cette diversité, contrôle de gestion devrait témoigner


d’une grande adaptabilité dans ses formes et ses objectifs.

Section II : les aspects méthodologiques de contrôle de gestion


bancaire

1- les objectifs de CGB :

Le contrôle des établissements de crédit, dont la finalité générale est de vérifier


que tout établissement présente une situation financière satisfaisante. A cet égard.
Les objectifs1 du contrôle bancaire peuvent être précisés comme suit :

- La mesure des performances :

Le contrôle de gestion a pour mission de fournir aux responsables des


indicateurs de performance évaluant l’efficacité de la gestion, ces derniers sont
nécessaires pour :

 assurer un suivi des réalisations de la banque et les comparer


systématiquement aux objectifs grâce aux outils de reporting comme les
tableaux de bord.
 Pour faciliter les prises de décision en matière de stratégie commerciale.

1
Méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédits. 2éme édition. Henri CALVET.
- La mise au point de système de pilotage :

Piloter une organisation, c’est tout à la fois fixer le cap, se doter de moyens et
prévoir des régulations assurant l’adéquation objectifs-moyens.

Le pilotage s’appuie sur un système d’information de gestion et sur des outils


comme la gestion budgétaire, et le contrôle des risques qui s’articule avec le contrôle
interne.

2-Système d’information de gestion et les centres de


responsabilité.

Le système d’information de gestion

Le développement de l’organisation « informationnelle » met aujourd’hui au


premier plan des facteurs clés de succès la collecte, le traitement et l’utilisation de
l’information pertinente. Dans cette optique, ce sont à la fois les concepteurs et les
utilisateurs des systèmes d’information qui contribuent au succès de la firme.

Du « côté » des gestionnaires du système d’information, il s’agit de construire


un système d’information qui répond aux attentes de ses utilisateurs.
Du « côté » des utilisateurs, il s’agit de formuler leurs besoins d’information et
de tirer profit du système d’information 1 pour conduire des actions créatrices de
valeur.
La fonction contrôle de gestion joue un rôle important dans la conception et
l’utilisation du système d’information. En effet, elle participe avec les gestionnaires
du système d’information à la conception d’informations cohérentes qui ont un sens.
Mais elle exploite aussi ces informations pour éclairer au mieux à la fois les décisions
stratégiques et les décisions opérationnelles et faire évoluer si nécessaire le système

1
Les systèmes d’information de pilotage, les tableaux de bord Christine MARSAL Université de
Bourgogne – IAEl
d’information. Il constitue donc un enjeu majeur dans l’organisation efficace de la
fonction contrôle de gestion au sein de l’entreprise.

Le système d’information (S.I.) se définit comme « l’ensemble des méthodes


et moyens se rapportant au traitement des informations nécessaires à la bonne
marche de l’entreprise ».

Il dispose des informations de deux types : internes et externes.

Les informations externes :


Elles proviennent de l’environnement de l’entreprise, défini a travers ses sept
composants a savoir :
- Les facteurs géographiques et démographiques.
- les facteurs socioculturels.
- les facteurs juridiques et institutionnels.
- Les facteurs technologiques.
- Les facteurs concurrentiels.
- Les facteurs sociaux.
- Les facteurs économiques.

Les informations internes :


Elles couvrent les différentes données comptables, les données quantitatives
sur l’activité et les données budgétaires.
- Les données comptables proviennent de la comptabilité générale et
de la comptabilité analytique.
- Les données quantitatives sur l’activité proviennent des statistiques
internes. Elles reflètent l’ensemble des événements survenus dans la banque
(nombre de comptes, nombre d’opérations, nombre de chèques….).
- Les données budgétaires proviennent du contrôle budgétaire ayant
pour principal objet de rapprocher les prévisions et les réalisations en
analysant les écarts qui en résultent.
Pour que l’information collectée soit utile, elle doit être analysée. Les
techniques utilisées à cet égard sont de nombreuses. Il s’agit notamment de :

 l’analyse des couts par opération qui permet de déterminer les


composantes des couts, en vue d’apprécier les possibilités de
réduction de ces couts.
 L’analyse de la rentabilité par produit qui consiste a mesurer la
rentabilité des différents produits offerts par la banque a sa
clientèle. En rapprochant les recettes générées par chaque produit
et les couts que ce dernier a occasionnés.
 L’analyse de la rentabilité par client ayant pour objectif :
 d’apprécier et d’améliorer la rentabilité dégagée des relations
avec un client ;
 d’orienter le choix des clients et de modifier ainsi la
composition de la clientèle de la banque ;
 d’aider les responsables a faire a la concurrence et orienter
les choix commerciaux.
Eu égard a la diversité de ses sources, le contrôleur de gestion ne peut pas
manquer d’informations qu’il doit analyser pour mieux apprécier l’activité bancaire.

-Les centres de responsabilité

Le découpage de l’entreprise en centres de responsabilité 1, qui doit


nécessairement correspondre à l’organigramme de structure, est un élément du
contrôle de gestion pour suivre l’activité d’un responsable.

Définition :
Un centre de responsabilité est un groupe d’acteurs de l’organisation
regroupés autour d’un responsable, auquel des moyens sont octroyés pour réaliser
l’objectif qui lui a été assigné.

1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie, Sylvie de Coussergues
En effet, Un centre de responsabilité une partie de l’entreprise, base de calcul
pour les performances du gestionnaire responsable. Il est habituel de distinguer cinq
types de centres de responsabilité2, en fonction des missions qui sont assignées.

-Centre de coûts :
L’unité concernée doit réaliser le produit qu’elle fabrique au moindre coût,
Avec la meilleure qualité possible.
Plusieurs indicateurs peuvent être élaborés par le contrôle de gestion pour
mesurer les performances de ces centres :
• coût : coût de production, taille du lot économique, niveau des stocks ;
• qualité : taux de rebut, taux de panne, critère de qualité ;
• délai : délai de réponse à la demande.

-Centre de dépenses discrétionnaires :


Pour les services fonctionnels dont la mission est d’aider une activité
opérationnelle, un centre de coûts discrétionnaire est créé avec un budget fixé pour
gérer au mieux l’opération.
À la différence des centres de coûts, cette solution est utilisée quand il n’est
pas possible de rattacher le service directement à un output identifiable. Le contrôle
du centre se fait alors sur la capacité à respecter une dotation budgétaire.

-Centre de recettes :
L’unité doit maximiser le chiffre d’affaires du produit ou de l’activité visée.
Les performances des responsables peuvent être évaluées avec deux optiques
différentes :
 dans une vision de contrôle-sanction : l’indicateur de gestion sera le volume
de ventes réalisées ;
 avec une dimension supplémentaire de conseil et d’expérience : des
indicateurs sur les variables influençant les ventes sont possibles tels que le
taux de remise consenti au client, le délai de paiement accordé, le nombre de
visites effectuées aux clients.

2
Contrôle de gestion, 2émé édition. Claude Alazard et Sabine Sépari
 Il est préférable de mettre en place des critères de gestion par rapport aux
moyens mis en place plutôt que par rapport aux résultats pour apprécier la
performance des responsables.

-Centre de profit :
Le service doit dégager la marge maximale en améliorant les recettes des
produits vendus et en minimisant les coûts de ces produits. Les vrais centres de
profit sont peu nombreux car la marge d'autonomie des responsables couvre
rarement la gestion des ressources et la gestion des recettes.

Les critères de performance et de gestion sont nombreux puisque tous les


domaines influencent plus ou moins directement le profit : résultat net, soldes
intermédiaires ; taux de marge, profit/chiffre d'affaires ; ratio de rentabilité du capital
investi.

-Centre d'investissement :

Le service concerné doit dégager la meilleure rentabilité possible des capitaux


investi tout en réalisant un profit.

Les centres d'investissement, à l'inverse des centres de profit qui ne recherchent


trop souvent que des bénéfices à court terme, ont une vision à long terme et ils se
situent généralement au plus haut niveau hiérarchique.
Bibliographie :

 Contrôle de gestion dans les banques marocaines ; Asmae Benthami.


 Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie. 5 éme édition. Sylvie
Coussergues.

 Conception et mise en œuvre d’un système d’outils de suivi des


performances .mémoire ; R.ABDEDDAIM.

 Contrôle de gestion, 2émé édition. Claude Alazard et Sabine Sépari

 Contrôle de gestion banque; Mme VENE RAUTUREAU Caroline.


Chapitre II : les outils de contrôle de gestion bancaire

La mesure de la performance des activités bancaires ont toujours été le souci


de ses dirigeants. L'analyse du compte de résultat apporte des enseignements
indispensables, à la fois en eux-mêmes, mais aussi par les relations qu'ils permettent
de mettre en évidence avec les tiers.

Pour s’adapter a cet environnement évolutif, les banques adoptent un système


de pilotage dont les outils peuvent différer d’un établissement a l’autre mais qui tous
comportent obligatoirement, du fait de la gestion budgétaire, un système de contrôle
interne.

Ce chapitre sera scindé en deux sections ; la première concerne le contrôle de


rentabilité et la deuxième est consacrée pour les outils du système de pilotage.

Section I : contrôle de rentabilité

1-Le produit net bancaire (PNB) :

Le PNB représente équivalent de la valeur ajoutée créé par l’activité. Il est


considéré comme un outil de mesure de la rentabilité dans le domaine bancaire, sauf
qu’il est calculé différemment selon qu’il s’agit de la banque ou de l’agence.

- le PNB de la banque :
A ce niveau, le produit net bancaire est défini 1 comme «la différence entre les
produits et les charges d’exploitation bancaires hors intérêts sur créances douteuses,
mais y compris les dotations et reprises de provisions pour dépréciation des titres de
placement. Il mesure la contribution spécifique des banques à l’augmentation de la
richesse nationale et peut, donc, être approché de la valeur ajoutée dégagée par les
entreprises non financières».
1
Institut national de la statistique et des études économiques. « Définition et méthodes » .www.insee.fr
D’où :

PNB = produits d’exploitation bancaires – charges d’exploitation bancaire

Produits d’exploitation bancaires :


- Intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de
crédit ;
- Intérêts et produits assimilés sur opérations avec la clientèle ;
- Intérêts et produits assimilés sur titres de créance ;
- Produits sur titres de propriété ;
- Produits sur immobilisations en crédits bail et en location ;
- Commissions sur prestations de service ;
- Autres produits bancaires.
-
Charges d’exploitation bancaire :
- Intérêts et charges assimilés sur opérations avec les établissements de
crédit ;
- Intérêts et charges assimilées sur opérations avec la clientèle ;
- Intérêts et charges assimilées sur titres de créance émis ;
- Charges sur titres de propriété ;
- Charges sur immobilisations en crédits baile et location ;
- Autres charges bancaires.

Nous remarquons que la marge d’intérêts représente la plus grandes partie de


la valeur ajoutée de la banque, c'est-à-dire de son PNB. Le contrôleur de gestion
est appelé, alors, à expliquer cette marge et à déterminer les causes de son
évolution d’année a l’autre.
Il ya lieu de préciser qu’il existe deux méthodes pour analyser la marge
d’intérêts. Il s’agit de la méthode du pool de trésorerie et La méthode des taux de
marché.

-La méthode du pool de trésorerie :


Elle consiste à assurer l’affectation des ressources au financement des
emplois, selon l’une des deux façons suivantes :

Le pool unique : qui est déterminé en reposant sur l’hypothèse que toutes
les ressources d’une banque, indépendamment de leur origine, sont mises en
commun et versées dans un pool de fonds (ou de trésorerie) dans lequel la
banque puise pour financer ses emplois.

En effet chaque fois qu’un crédit et accordé, qu’un titre est acheté, on
considère que cette opération a été financée par des capitaux en provenance de
ce pool.

Ressources de Dépôts Dépôts Capitaux


Marché A vue D’épargne Permanent

POOL

Avoirs de Crédits Titres


Trésorerie
Figure 1 : la méthode de pool unique1

La méthode de pool unique présent l’avantage d’une grande simplicité dans


l’affectation d’un cout de ressources aux emplois. Elle a, en revanche,
l’inconvénient de traiter de façon semblable des capitaux hétérogènes tant dans
leur exigibilité que dans leur liquidité.

Les pools multiples : qui sont déterminés en tenant compte du degré de


liquidité des emplois et du degré d’exigibilité des ressources 2 .ainsi :

- les dépôts a vue a forte exigibilité financeront les crédits a court terme ;
- les ressources plus longues, comme les certificats de dépôts financeront des
crédits a plus long terme ou des titres de placement ;
- les ressources permanentes financeront les crédits immobiliers ou les
participations.fi

Ressources
Interbancaires

Crédits à court terme


Avoirs de trésorerie POO Dépôts a vue
Titres de participation L

Crédits à moyen terme


Titres de placement POO Dépôts d’épargne
1 L Ressources de marché
Gestion de banque du diagnostic a la stratégie ; Sylvie de Coussergues -
2
Les produits structures bancaires et le contrôle de gestion une approche comparative utilisant les taux de
Marche de référence. Publié
Crédits dans terme
à long « 22ÈME CONGRES DE L'AFC ». Capitaux permanents
Titres de participation POO
Et filiales L
Ressources
Interbancaires

Crédits à court terme


Avoirs de trésorerie POO Dépôts a vue
Titres de participation L

Crédits à moyen terme


Titres de placement POO Dépôts d’épargne
L Ressources de marché

Crédits à long terme Capitaux permanents


Titres de participation POO
Et filiales L

figure 2 : la méthode de pool multiple1

Selon la méthode du pool, la marge obtenue sera égale à la différence entre le


taux des ressources et le taux des emplois. Cette méthode présente, néanmoins, des
inconvénients. Elle entraine des conflits entre les métiers bancaires.

En effet, le métier ou l’activité qui bénéficiera des ressources gratuites des


comptes courants aura une marge fantastique, et a contrario, l’activité refinancée par
des émissions obligataires aura une petite marge.

Pour pallier aux insuffisances de cette méthode, le contrôle de gestion a mis


en place la méthode des taux de marché, appelée aussi méthode de taux de cession
interne.

La méthode des taux de marché :

1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie, Sylvie Coussergues
Cette méthode1 et contrairement a la méthode du pool, il n’existe pas de lien
direct entre les emplois et les ressources.
A cet égard, la trésorerie joue le rôle d’intermédiaire entre le marché et les
entités commerciales.
En effet, la trésorerie « racheté» toutes les ressources des différents centres
de profit (agence) avec le taux acheteur du marché, comme elle « vend»les fonds
nécessaires aux différents centres de profits au taux « vendeur»du marché.
La marge commerciale de la trésorerie est égale à la différence entre le taux
comptable des actifs gérés par la trésorerie et le taux acheteur du marché.
Parallèlement, la marge commerciale de la trésorerie est égale à la différence
entre le taux comptable des passifs gérés par la trésorerie et le taux vendeur du
marché.
Après la détermination de la marge commerciale de chaque entité
commerciale et de la trésorerie, les banques calculent la marge de transformation
d’échéance. Cette transformation d’échéance peut être calculée ou plus
simplement obtenu par différence entre les marges commerciales et la marge
d’intérêt globale de la banque.la transformation d’échéance est un principe
bancaire de base qui consiste à créer de la marge en refinancement des emplois
longs (crédits immobiliers) par des ressources courtes (interbancaire).

- Le PNB de l’agence :

L’agence est le centre de profit ou se réalise l’ensemble des opérations de la


banque et ou se nouent les contacts avec la clientèle.et par conséquent la
rentabilité de la banque est dus de la rentabilité de ses différents agences.
La rentabilité de l’agence se détermine comme suit :

PNB= produits d’exploitation bancaires


+ produits du compte social
- charges d’exploitation bancaire
- charges du compte social
1
Contrôle de gestion de banque marocaine ; Asmae Benthami
Donc le PNB par agence a intégré les produits et les charges du compte
social :
- le produit du compte social : c’est la rémunération des dépôts de l’agence
auprès du siège, en fonction de leur maturité.
- La charge du compte social : c’est la facturation des crédits de l’agence auprès
du siège, en fonction de leur durée.

La rentabilité de l’agence est donc différente de celle de la banque du fait


qu’elle intègre la notion de centrale financière ou arrêté du compte social.

Les agences ne présentent jamais un équilibre entre leurs ressources (dépôts)


et leurs emplois (crédits). En effet, elles peuvent soit dégager des excédents de
ressources, soit se trouver avec un besoin de financement.

Pour financer ces excédents ou ces besoins, un marché monétaire est créé à
l’intérieur de la banque, entre la trésorerie centrale et les agences.

2-Les frais généraux:


Il s’agit à présent de déterminer la fraction de frais généraux que l’on peut
imputer à chaque centre de responsabilité. C’est aspect particulièrement délicat à
traiter car la banque étant multi productrice est découpée en un grand nombre de
centres de responsabilité qui n’ont po tous des activités homogènes, les calculs
nécessitent de combiner des mesures sur le terrain et des solutions conventionnelles
de même qu’ils doivent être modulables pour s’adapter à des objets différents
comme les produits ou les clients.

La banque est découpée en centres de responsabilités et l’objectifs de calcul


est de répercuter progressivement les charges de la comptabilité générale
correspondant aux frais généraux sur les centres de profit afin de faire apparaître le
résultat que l’on peut leur attribuer car, on l’a vu, ils sont les seuls à engendrer des
recettes. Le filtrage des charges comprend cinq phases :
 La détermination des charges de la comptabilité analytique : Les
charges incorporables en comptabilité analytique sont celle de la comptabilité
générale plus des charges supplétives(le coût des fonds propres) moins les
charges non incorporables(les charges exceptionnelles).

 L’affectation des charges aux centres de responsabilités : Il s’agit des


charges directes que chaque centre supporte pour mener à bien la mission qui
lui est impartie.

 La ventilation des charges des centres de structure et de support


(aux services généraux) Sur les centres opérationnels et centres de
profit : Le filtrage s’opère en répercutant sur les centres opérationnels et de
profit une quote-part de charges indirectes de structure et de support.

- Pour les centres de structure qui ne livrent pas de prestations


identifiables, la ventilation des charges s’appuie sur des clés de répartition
conventionnelles comme indiquer précédemment.
- Pour les centres de support dont les prestations sont identifiables, la
ventilation s’effectue à partir ‘une unité d’œuvre évaluant la prestation en
terme de jours, de dossiers ou toutes autres unité cohérentes avec la
nature de la prestation.

 Le calcul des coûts d’opérations : Les centres opérationnels livrant des


prestations identifiables et répétitives aux centres de profits, il est nécessaire
de calculer le coût d’une prestation appelé coût opératoire. Pour ce faire, une
fois la prestation bien identifiée (exécution d’un ordre de bourse,
encaissement d’un chèque, etc.), en schématise le mode opératoire, c’est à
dire l’enchaînement de toutes les tâches élémentaires et de tous les facteurs
qui concourent à la réalisation de la prestation. C’est à cette occasion que de
analyses fines sont menées pour mesurer le coût des moyens mis en œuvre.
Ainsi, l’unité d’affectation la plus logique des charges de personnel à la
prestation concernée est le temps passé évaluer à son coût, c’est à dire le
coût-minute qui résulte de deux éléments :
- les charges de personnel, évaluées de coût-minute, en tenant compte du
niveau hiérarchique du salarié qui accomplie l’opération, du nombre de
jours ouvrés (congé payé mais aussi absentéisme, période de formation) et
de la duré de travail ;
- le temps passé pour accomplir une tâche élémentaire et ce temps sont
mesurés soit des chronométrages sur place par le contrôleur de gestion,
soit par les auto-pointages ou encore en ayant recours à des tables de
temps standard prédéterminés.

 La facturation des coûts opérationnels aux centres de


responsabilités : Les centres de profit sont les utilisateurs finals des
opérations dont le coût leur est transféré par le biais de facturations internes
tenant compte du nombre d’opérations utilisées par le centre. Et en définitive,
tous les frais généraux de la banque, par le jeu de ce filtrage, sont transférés
sur les centres de profit et se retranchent du produit net bancaire du centre
pour obtenir son résultat brut d’exploitation, ce qui permet des comparaisons
d’un centre de profit à l’autre, des suivis dans le cadre d’indicateurs de
rentabilité et des prévisions dans le cadre d’une gestion budgétaire.

Section II : les outils du système de pilotage

1-le contrôle interne et la gestion budgétaire :

- Le contrôle interne :
Le contrôle interne1 est un processus mis en œuvre par le conseil
d’administration, la direction générale et tous les niveaux du personnel.

1
Cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les organisations bancaires. comité de Bâle sur le contrôle
bancaire
Il ne s’agit pas simplement d’une procédure ou d’une politique appliquée à un
moment donné, mais plutôt d’un système qui fonctionne en continu à tous les
niveaux de la banque.

Les principaux objectifs du processus de contrôle interne peuvent être classés


en trois groupes:

1. efficience et efficacité des activités (objectifs de performance) : sont liés à


l’efficacité et l’efficience de la banque dans l’utilisation de ses actifs et autres
ressources ainsi que dans la protection de l’établissement vis-à-vis des pertes.

2. fiabilité, exhaustivité et actualité des données financières et des


informations destinées à la direction (objectifs d’information) : Ils portent sur la
préparation de rapports pertinents, fiables et aussi récents que possible,
indispensables à la prise de décision au sein de l’organisation bancaire. Ils recouvrent
également la nécessité d’établir des comptes annuels, états financiers et autres
communications et rapports de caractère financier qui soient fiables pour les
actionnaires, autorités de contrôle et autres parties extérieures.

3. conformité aux lois et réglementations applicables (objectifs de


conformité) : Ils garantissent que toute l’activité bancaire est conforme aux lois,
réglementations et exigences prudentielles applicables ainsi qu’aux politiques et
procédures de l’organisation. Cet objectif doit être satisfait pour préserver les droits
et la réputation de la banque.

Principaux éléments d’un processus de contrôle interne :

Le processus de contrôle interne, qui visait traditionnellement à réduire la


fraude, les détournements de fonds et les erreurs, a pris une dimension plus vaste et
recouvre l’ensemble des risques encourus par les organisations bancaires.
Il est admis à présent qu’un processus de contrôle interne sain est essentiel
pour qu’une banque puisse réaliser les objectifs qu’elle s’est fixés et préserver sa
viabilité financière.

Le contrôle interne consiste en quatre éléments étroitement liés:

Principe 1 : Reconnaissance et évaluation des risques : Un système de


contrôle interne efficace nécessite de reconnaître et d’évaluer en permanence les
risques importants qui pourraient compromettre la réalisation des objectifs de la
banque. Cette évaluation devrait couvrir l’ensemble des risques encourus par
l’établissement et l’organisation bancaire consolidée (c’est-à-dire risque de crédit,
risque-pays et risque de transfert, risque de marché, risque de taux d’intérêt, risque
de liquidité, risque opérationnel, risque juridique et risque de réputation). Une
révision des contrôles internes peut s’avérer indispensable pour traiter de manière
appropriée tout risque nouveau ou précédemment incontrôlé.

Principe 2 : Activités de contrôle et séparation des tâches : Les activités de


contrôle devraient faire partie intégrante des activités quotidiennes de la banque. Un
système de contrôle interne efficace nécessite la mise en place d’une structure de
contrôle appropriée, avec des activités de contrôle définies à chaque niveau
opérationnel. Celles-ci devraient inclure les éléments suivants: examens au plus haut
niveau; contrôles d’activité appropriés pour les différents départements ou unités;
contrôles physiques; vérification du respect des plafonds d’engagement et suivi en
cas de non-respect; système d’approbations et d’autorisations; système de
vérifications et de contrôles par rapprochement.

Principe 3 : Information et communication : Un système de contrôle interne


efficace nécessite l’existence de données internes adéquates et exhaustives d’ordre
financier, opérationnel ou ayant trait au respect de la conformité ainsi que
d’informations de marché extérieures sur les événements et conditions intéressant la
prise de décision. Ces données et informations devraient être fiables, récentes,
accessibles et présentées sous une forme cohérente.
- Un système de contrôle interne efficace nécessite l’existence de systèmes
d’information fiables couvrant toutes les activités importantes de la banque. Ces
systèmes, notamment ceux qui comportent et utilisent des données informatisées,
doivent être sûrs, surveillés de manière indépendante et étayés par des plans de
secours adéquats.

- Un système de contrôle interne efficace nécessite des voies de communication


performantes pour garantir que l’ensemble du personnel comprend et respecte
parfaitement les politiques et procédures affectant ses tâches et responsabilités et
que les autres informations importantes parviennent à leurs destinataires

Principe 4 : Surveillance des activités et correction des déficiences:


L’efficacité globale des contrôles internes de la banque devrait être surveillée en
permanence. Le suivi des principaux risques devrait faire partie des activités
quotidiennes de la banque de même que les évaluations périodiques effectuées par
les secteurs d’activité et l’audit interne.

- Un audit interne efficace et exhaustif du système de contrôle interne devrait être


effectué par un personnel bien formé et compétent bénéficiant d’une indépendance
opérationnelle. La fonction d’audit interne, en tant qu’élément de la surveillance du
système de contrôle interne, devrait rendre compte directement au conseil
d’administration, ou à son comité d’audit, ainsi qu’à la direction générale.

- Les déficiences des contrôles internes, qu’elles soient détectées par un secteur
d’activité, l’audit interne ou un autre personnel de contrôle, devraient être notifiées
dans les meilleurs délais au niveau de direction approprié et faire l’objet d’un
traitement rapide. Les déficiences importantes devraient être signalées à la direction
générale et au conseil d’administration.

L’organisation du contrôle interne :


Habituellement, il repose sur la distinction de deux niveaux 1. Une fonction
conformité doit également être mise en place.

 Le contrôle de premier degré :


Au niveau des unités opérationnelles, le contrôle du premier degré s’appuie
sur un manuel de procédures, une procédure permettant la réalisation d’une
opération conformément aux normes fixées par la banque. Pour toutes les
opérations, le manuel indique :

- les étapes successives et logiques du traitement ;


- la responsabilité de chaque intervenant dans la chaine du traitement ;
- l’enregistrement comptable des informations et leur restitution ;
- les procédures du contrôle.

Le contrôle du premier degré est effectué de façon permanente par le


supérieur hiérarchique des participants a procédure ou par du personnel spécialisé.

 Le contrôle de second degré

C’est un contrôle inopiné est a posteriori des opérations, réalisées


fréquemment de façon transversale et périodique (engagement, trésorerie, gestion
actif-passif...), dont le rôle est :
-d’évaluer l’opportunité des opérations ;
-de suivre des risques qui s’y attachent, compte tenu des délégations de
pouvoir accordés ;
-d’éclairer les organes dirigeants sur la réalisation des objectifs du contrôle
interne ;

Pratique de l’activité bancaire. 2éme édition. François DESMICHT.


Les tableaux de bord, les indicateurs de performances, les rapports
thématiques sont les instruments habituels de ce type de contrôle.

Le contrôle de second degré requiert un organe spécialisé qui, d’un


établissement à l’autre s’appelle inspection générale ou audit. Ayant un rattachement
hiérarchique de haut niveau, cet organe :

- à une compétence sur l’ensemble de la banque, siège, agence, et


filiale ;
- apprécier les conditions dans les quelles le contrôle interne est
effectué, notamment en dirigeant les rapports annuels prévus par la
réglementation ;
- alimente par ses notes de synthèse, par ses rapports, par ses tableaux
de bord, l’information des organes délibérants et dirigeants et le comité
d’audit, les cas échéant.

Au sein de cet organe spécialisé, sont désignés un responsable du contrôle


permanent et un responsable du contrôle périodique qui ont compétence sur des
personnels rattachés exclusivement à l’une ou l’autre de ces tâches et indépendant
des unités opérationnelle. Sauf si elles appartiennent à la direction générale, les
personnes en charge du contrôle permanent ne peuvent de l’opération commerciale,
financière ou comptable.

En fin, une continuité entre les différents niveaux de contrôle jusqu’à contrôle
social des organes dirigeants et délibérant doit être respectée de façon à ce qu’une
véritable culture de contrôle s’instaure dans l’établissement de crédit.

 La fonction conformité
Les établissements de crédit exerçant leur activité dans un environnement
réglementaire complexe et évolutif, le risque de non conformité est celui de non
respect des dispositions qui encadrent les activités bancaires et financières, des
normes déontologiques ou des orientations de la direction générale. La maitrise de
ce risque implique la création au sein des dispositifs du contrôle interne d’une
fonction conformité, dirigé par un responsable central de la conformité qui rend
compte soit au responsable du contrôle interne, soit aux organes exécutifs et
délibérants.
Des procédures spécifiques d’examen de la conformité et de centralisation
des informations sur les éventuels dysfonctionnements, qui s’étendent à toutes
filiales et succursales, même situées à l’étranger, doivent être organisées et les
salariés des établissements de crédit disposent d’une faculté d’alerte s’ils redoutent la
non-conformité de certaines opérations.

-La gestion budgétaire :

La gestion budgétaire 1est un outil de pilotage permettant la traduction du


plan stratégique à moyen terme en budgets annuels servant de référence aux
opérationnels.

C’est une démarche utilisée dans toute entreprise de grande taille et à


décentralisation de sa gestion qui s’appuie sur une procédure et un suivi budgétaire.

La gestion budgétaire consiste à doter chaque centre de responsabilité d’un


budget annuel, établi selon une procédure rigoureuse où chaque intervenant a un
cahier des charges et un calendrier à respecter.

Le suivi budgétaire :

 La gestion budgétaire comprend bien entendu un suivi afin de vérifier que les
réalisations sont bien conformes aux objectifs et, si elles ne le sont pas,
recherchées la cause des écarts.les contrôleurs de gestion procède aux
vérifications à partir des tableaux de bord et indicateurs que chaque centre
établit dans e cadre de son reporting.Quant aux analyses des écarts, on
distingue souvent :

1
Gestion de la banque, du diagnostic a la stratégie ; Sylvie Coussergues
 Les causes internes et les causes externes.les causes externes ont comme
origine une modification de l’environnement et les causes internes sont à
rechercher au sein de la banque ;
 Les écarts de volume et les écarts de prix qui recouvrent l’habituelle
décomposition effet-prix et effet-quantité ;
 Les écarts de prévision st les écarts d’exécution. Les écarts de prévision
proviennent d’une erreur de prévision : le responsable de centre a été trop ou
insuffisamment optimiste sur ses capacités à atteindre des objectifs
commerciaux et les écarts d’exécution proviennent d’une mauvaise
adéquation objectifs-moyens.

Le contrôle de réalisation et l’analyse d’écarts doivent être rapides afin de


pouvoir mettre en œuvre dès que possible les actions correctives.

Les avantages de la gestion budgétaire :

 La gestion budgétaire, instrument de cohérence :


Il y a tout d’abord une grande cohérence entre le découpage d’une banque en
centres de responsabilité et la gestion budgétaire, le budget annuel étant le cadre
approprié pour présenter sous forme synthétique le chiffrage des objectifs et moyens
d’un centre. On observa que les centres de profit sont plus habitués que les autres,
notamment les centres de structure et de support dont les prestations sont
difficilement quantifiables et qui ont tendance à demander systématiquement la
reconduction de leurs moyens, à cette analyse volume-coûts-marge car ils sont très
sensibilisés aux notions de production, de performance ou de concurrence.
La gestion budgétaire assure également la cohérence entre le plan stratégique et les
budgets annuels dont parties prenantes, calendriers et problématique différent
puisqu’il s’agit d’articuler des objectifs de moyen et court terme.

 La gestion budgétaire et la clarification des responsabilités :


Les domaines de responsabilité sont nettement séparés. Aux dirigeants revient
la détermination des objectifs stratégiques et l’engagement de les mettre en œuvre.
Dans le cadre des budgets annuels, les responsables déterminent les objectifs des
centres et s’engagent de même à les réaliser.

 La gestion budgétaire et la concertation :


Même si la préparation des budgets consomme beaucoup du temps des
parties prenantes avec les réunions, des négociations ou des remises en cause, elle
est néanmoins l’occasion de concertations entre les niveaux hiérarchiques supérieurs,
les contrôleurs de gestion et les opérationnels au cours desquelles les qualités de
dialogue, de force de conviction et de recherche de consensus sont indispensables.

2-Le tableau de bord et reporting

Le tableau de bord1 est la mise en forme synthétique et pédagogique des


informations utiles à un responsable, pour mieux piloter le centre d’activité qui lui a
été confié ou l’entité qu’il dirige. C’est un instrument multi fonction garant de la mise
en œuvre de la démarche de progrès.

Le tableau de bord a des contenus qui différent en fonction de leurs


utilisateurs. On distingue habituellement :
Le tableau de bord de la direction générale contré sur la performance globale de la
banque : ce tableau de bord contient des indicateurs contient des indicateurs
synthétiques a dimension économique et financière et a approche transversale. Il
inclut souvent des éléments de comparaison avec les réalisations des principaux
concurrents.

Le tableau de bord des services opérationnels destiné aux entités de gestion : en


raison de la diversité de ces entités, le tableau de bord sera adapté à la nature de
leur activité : indicateurs2 de volume pour les centres a activité commerciale,
indicateurs de partages pour des centres de type gestion de trésorerie ou de bilan.au
1
Rédigé sur la base de l’extrait d’intervention de Mr. EL BOUCHIKHIRI. Cette intervention apportée sur la
« Mise en place de contrôle de gestion dans la banque»
2
– C’est une information normée et chiffrée, choisie pour rendre compte de l'évolution ou de l'état d'un paramètre.
demeurant comme dans les tableaux de la direction générale , une cohérence avec
les axes du plan stratégique doit être assurée.

-L’utilité de tableau de bord :


Le tableau de bord est :
 un outil de mesure de performances par rapport aux objectifs. Ile présent
les taux de réalisation et les écarts qui permettent au contrôleur de gestion
d’assurer le suivi.
 Un déclencheur d’enquête. Il aide le gestionnaire a identifier les actions
correctives adéquates lorsqu’un dysfonctionnement est mise en évidence
par rapport aux objectifs fixés.
 Un outil de communication permettant le dialogue entre les différents
niveaux hiérarchiques. Suit aux écarts dégagés, chaque gestionnaire est
censé préciser et expliquer les causes de ces écarts. Il demande, en cas de
besoin, des directives ou des moyens supplémentaires. Pour cela, il peut
provoquer des réunions spécialisées.
 Un outil de motivation des responsables. Il est judicieux d’utiliser le tableau
de bord comme un miroir qui reflète les performances des managers et les
défis permanents relevés par ceux-ci.
 Un outil de perfectionnement des cadres.la sensibilisation permanente aux
points clés de leur gestion, la mise en œuvre de l’imagination pour trouver
de meilleures solutions et la connaissance des problèmes des autres,
enrichissent progressivement la formation des dirigeants et améliorent leur
aptitude à décider et à communiquer avec leurs collaborateurs.

-Les éléments du tableau de bord :


Le tableau de bord se compose d’indicateurs de pilotage, c’est à dire de
concentrés d’informations particulièrement significatifs qui ont un sens immédiat
pour celui qui les analyse.
En effet, Le tableau de bord est composé, de ratios qui doivent permettre de
s’informer sur l’évolution de la grandeur mesurée dans le temps et dans l’espace,
d’écarts qui sont très utiles pour vérifier si l’activité évolue conférèrent aux
prévisions, et de graphiques qui doivent permettre de visualiser les évolutions et de
mettre en évidence les changements.

-Présentation de tableau de bord


Il n’existe pas de modèle standard de tableau de bord, c’est un instrument
personnel conçus sur mesure suivant les responsabilités et les objectifs de sont
utilisateurs. Mais généralement la présentation de tableau de bord exige la prendre
en considération de deux éléments :
Le découpage : le tableau de bord reflète l’activité selon des découpages
multiples, appelés zones. Il s’agit, généralement, des zones :
 de donnés ou d’analyse.
 De situations antérieures.
 De réalisations.
 D’écart en valeur absolue ou relative.
Les indicateurs de gestion : ils représentent les informations jugées
nécessaires pour évaluer les performances du centre de responsabilité
concerné. Ces informations sont déterminées par le contrôleur de gestion sur
la base de dialogue mené avec les opérationnels.
En général, les indicateurs de gestion prennent la forme :
 d’indicateurs physiques traduisant l’activité et les moyens utilisés,
 d’indicateurs de productivité,
 d’indicateurs de rentabilité.
Ces indicateurs1 de gestion sont indubitablement nécessaires pour déterminer
le niveau de performance d’un centre de responsabilité.
Néanmoins, leur utilité demeure conditionnée par le respect de certaines
conditions :
 Ils doivent être clairs et simples pour les professionnels qui les utilisent.
 Ils doivent être significatifs et durables, c’est-a-dire indépendants de
choix techniques momentanés.

1
Contrôle de gestion dans les banques marocaines ; Asmae Benthami
 Ils doivent être cohérents entre eux, d’une fonction a une d’un niveau a
un autre, pour faciliter la compréhension simultanée des performances.

Bibliographie :

 méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédits.


 Les systèmes d’information de pilotage, les tableaux de bord Christine
MARSAL Université de Bourgogne – IAEl
 Cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les organisations
bancaires comité de Bâle sur le contrôle bancaire
 contrôle de gestion de CLAUDE ALAZARD. SABINE SEPARI 2éme
édition

Conclusion :

Le risque recèle des aspects multiformes. Situé au carrefour évolutions


internes et externes à la banque, il tend à la fois à se diluer dans les différentes
causes qui le génèrent, en même temps que ses conséquences se font plus dures et
plus pérennes dans les comptes de résultat des établissements de crédit. le
rétrécissement des marges et la volonté de financer la croissance par la rentabilité
font que la gestion du risque se trouve promue à la première place dans les
préoccupations des gestionnaires bancaires.
Le risque fait non seulement partie intégrante du métier du banquier, mais en
constitue le savoir faire centrale : gestion des risques de transformation, des risques
de taux, de crédit… c’est pour avoir parfois été un peu oublié (en raison de
l’importance autrefois des marges), qu’il revient en force dans les préoccupations
bancaires.

Ce risque doit et peut être jugulé pour autant qu’il soit pleinement intégré
dans la politique générale de la banque et que celle-ci se donne à tous les niveaux
les moyens de le cerner et le maîtriser.

S’il est certain que la banque ne peut pas agir directement sur les causes
externes de développement du risque (conjoncture économique et cadre
réglementaire notamment), elle peut néanmoins ajuster son action commerciale en
fonction des données de son environnement et optimiser ses procédures de mise en
place du risque et de son suivi.

En effet, pour améliorer la gestion du risque c’est au niveau de « la banque »,


des optimisations doivent être apportées touchant aux structures de mise en place,
aux procédures de traitement et aux outils.

D’une manière générale, la maîtrise du risque doit s’appuyer sur quelques


facteurs clés de succès :

 La culture risque de la banque, qui doit se traduire par la prise en compte


du risque à toutes les étapes de la relation commerciale avec les clients,
 L’évolution des collaborateurs par une adaptation des métiers et la promotion
du risque dans les techniques de management de la banque,
 Une organisation et des outils adaptés à l’anticipation, la détection et le
traitement des risques,
 Un pilotage du risque à travers l’utilisation d’indicateurs adaptés et un suivi
rigoureux de l’activité et des résultats.
Par ailleurs, des améliorations doivent également être apportées au niveau de
l’environnement bancaire notamment le renforcement du contrôle bancaire par
B.A.M. la réglementation en vigueur donne toute latitude à la banque centrale pour
opérer toute sorte de contrôle sur les banques via la vérification des informations
contenues dans des états financiers standards ou satisfaisants à des exigences
formulées de manière ad hoc par la banque centrale.
Cependant, et en dépit des progrès déjà réalisés, force et de reconnaître que le
système bancaire ne peut à l’avenir faire l’économie d’une mise à niveau qui
suppose :
 La nécessité du renforcement du contrôle bancaire en vue de faire
respecter la réglementation en vigueur, de préserver la solidité du
système financier et la confiance des déposants,

 La nécessité de se rapprocher des standards internationaux,


notamment pour ce qui est des règles de radiation des créances et de
l’homogénéité de la présentation des variations des comptes de
provisions.

ANNEXE 1
Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace
(Principes fondamentaux de Bâle)

Avant-propos à la présente révision

1. Le présent document est la version révisée des Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire
efficace publiés en septembre 1997 par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (le Comité) 1. Ces
Principes, accompagnés de la Méthodologie des Principes fondamentaux2, ont servi de référence aux

1
Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, institué en 1975 par les gouverneurs des banques centrales des pays du Groupe
des Dix, rassemble les autorités de contrôle des banques. Il est composé de hauts représentants des autorités de contrôle
bancaire et de banques centrales d’Allemagne, d’Espagne, de Belgique, du Canada, des États-Unis, de France, d’Italie, du
Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse. Ses réunions ont habituellement pour cadre la
Banque des Règlements Internationaux, à Bâle, siège de son Secrétariat permanent.

2
Outre les Principes eux-mêmes, le Comité a élaboré un guide méthodologique plus détaillé sur l’évaluation de la conformité
avec les différents Principes, dans le document intitulé Méthodologie des Principes fondamentaux publié initialement en 1999 et
également mis à jour dans le cadre de la présente révision.
différents pays pour évaluer la qualité de leurs systèmes de contrôle et identifier les futurs travaux à
réaliser en vue de parvenir à un niveau minimum en matière de saines pratique de contrôle.
L’expérience a prouvé que ce type d’auto-évaluations, par les pays, de la conformité aux Principes
fondamentaux était utile aux autorités, notamment pour identifier les insuffisances réglementaires et
prudentielles et fixer des priorités pour remédier à ces dernières. La révision des Principes
fondamentaux de Bâle constitue une raison supplémentaire de procéder à ces auto-évaluations. Les
Principes ont également été utilisés par la Banque mondiale et le FMI dans le cadre des programmes
d’évaluation du secteur financier (PESF) pour évaluer les systèmes et pratiques de contrôle bancaire
des pays. Toutefois, depuis 1997, des changements significatifs sont intervenus en matière de
réglementation bancaire, la mise en œuvre des Principes fondamentaux dans différents pays a permis
d’acquérir une vaste expérience et l’on a vu émerger de nouvelles questions d’ordre réglementaire, de
nouvelles idées, ainsi que des lacunes dans la réglementation, qui ont souvent donné lieu à de
nouvelles publications du Comité. Ces évolutions ont rendu nécessaire une mise à jour des Principes
fondamentaux et de la
Méthodologie d’évaluation afférente.

2. En procédant à cette révision des Principes fondamentaux et de leur Méthodologie, le Comité s’est
attaché à assurer la continuité et la comparabilité avec le cadre de 1997. Ce cadre a fonctionné de
façon satisfaisante et l’on considère qu’il a résisté à l’épreuve du temps. Par conséquent, il ne
s’agissait pas de réécrire en profondeur les Principes fondamentaux, mais plutôt de mettre l’accent sur
les domaines où il était nécessaire de procéder à des ajustements du cadre existant afin de préserver
sa pertinence. La révision ne remet nullement en question la validité des travaux déjà effectués, et
notamment pas les évaluations des différents pays, ni les programmes de réforme reposant sur le
cadre de
1997.

3. Un autre objectif de la révision consistait à renforcer, là où c’était possible, la cohérence entre les
Principes fondamentaux et les normes correspondantes relatives aux secteurs des titres et de
l’assurance ainsi qu’à la lutte contre le blanchiment d’argent et à la transparence. Toutefois, les
Principes fondamentaux d’un secteur donné se concentrent sur les domaines majeurs de risques
propres à ce secteur et sur les contrôles qui lui paraissent prioritaires. Les risques et les priorités
varient d’un secteur à l’autre, ce qui justifie le maintien de certaines différences.

4. Pour mener à bien cette révision, le Comité a œuvré en étroite consultation avec le
Groupe de liaison sur les Principes fondamentaux, en s’appuyant sur les travaux de ce
Groupe de travail, qui réunit régulièrement de hauts responsables représentant les autorités des pays
membres du Comité, les autorités de contrôle de pays ne faisant pas partie du G 10, ainsi que la
Banque mondiale et le FMI. Le Comité a consulté d’autres instances normatives internationales
(l’AICA, l’OICV, le GAFI et le CSPR) dans le cadre de la préparation des projets. Les groupes régionaux
d’autorités de contrôle ont été invités à présenter leurs commentaires 1. Avant de finaliser le texte, le
Comité a procédé à une large consultation ouverte aux autorités de contrôle nationales, aux banques
centrales, aux associations professionnelles internationales, aux universitaires et aux autres parties
intéressées.

Les Principes fondamentaux

1
Association des autorités de contrôle bancaire d’Amérique latine et des Caraïbes, Association des contrôleurs
financiers des pays du Pacifique, Comité arabe sur le contrôle bancaire, Comité des autorités de contrôle
bancaire d’Afrique occidentale et centrale, Comité des autorités de contrôle bancaire du Conseil de coopération
du Golfe, Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS), Conseil des services financiers islamiques, Forum
des autorités de contrôle bancaire des pays du SEANZA (South East Asia–New Zealand–Australie), Groupe de
travail EMEAP (Exécutives Meeting of East Ascia Pacific Central Banks) sur le contrôle bancaire, Groupe des
autorités de contrôle bancaire d’Europe centrale et orientale, Groupe des autorités de contrôle bancaire des
Caraïbes, Groupe des superviseurs francophones, Groupe offshore des autorités de contrôle bancaire, Groupe
régional des autorités de contrôle bancaire d’Asie centrale et de Transcaucasie et Sous-comité des autorités de
contrôle bancaire de la communauté de développement de l’Afrique australe(SADC).
5. Les Principes fondamentaux constituent un cadre de normes minimales pour de saines pratiques en
matière de contrôle et sont considérés comme universellement applicables 1. Le Comité a élaboré les
Principes fondamentaux et la Méthodologie en vue de contribuer au renforcement du système
financier international. Les faiblesses que présente le système bancaire d’un pays, développé ou en
développement, sont susceptibles de compromettre la stabilité financière, tant au sein de ce pays
qu’au niveau international. Le Comité estime que la mise en œuvre des Principes fondamentaux par
l’ensemble des pays constituerait une étape importante vers l’amélioration de la stabilité financière
nationale et internationale et fournirait une base solide pour poursuivre le développement de
systèmes de contrôle efficaces.

6. Les Principes fondamentaux de Bâle comportent 25 Principes considérés comme nécessaires à


l’efficacité d’un système de contrôle, classés en sept grandes catégories : objectifs, indépendance,
pouvoirs, transparence et coopération (principe 1) ; agrément et structure (principes 2 à 5) ;
réglementation et exigences prudentielles (principes 6 à 18) ; méthodes de contrôle bancaire
permanent (principes 19 à 21) ; exigences en matière de comptabilité et d’information financière
(principe 22) ; mesures correctrices à la disposition des autorités de contrôle (principe 23) ; contrôle
consolidé et à l’échelle internationale (principes 24 et 25). Ces Principes sont les suivants 2.

Principe 1 – Objectifs, indépendance, pouvoirs, transparence et coopération :


Un système de contrôle bancaire efficace doit assigner des responsabilités et objectifs clairs à chaque
autorité participant à la surveillance des banques. Chacune de ces autorités devrait disposer d’une
indépendance opérationnelle, de procédures transparentes, d’une bonne gouvernance, ainsi que de
ressources adéquates, et devrait être tenue de rendre des comptes concernant l’exercice de ses
attributions.
Le contrôle bancaire doit également disposer d’un cadre juridique approprié devant couvrir, entre
autres : l’agrément des établissements bancaires et leur contrôle permanent ; les compétences pour
traiter les problèmes de conformité avec la législation, ainsi que les questions de sécurité et de
stabilité ; la protection juridique des autorités de contrôle. Des dispositions devraient régir, en outre,
l’échange d’informations entre celles-ci, de même que la protection de la confidentialité de ces
données.

Principe 2 – Activités autorisées : Les activités autorisées des établissements agréés et soumis à
la surveillance prudentielle en tant que banques doivent être clairement définies, et l’emploi de la
dénomination « banque » devrait être autant que possible contrôlé.

Principe 3 – Critères d’agrément : L’autorité qui accorde l’agrément doit être habilitée à fixer des
critères et à rejeter les candidatures d’établissements n’y satisfaisant pas. La procédure d’agrément
devrait consister, au minimum, en une évaluation de la structure de propriété et de la gouvernance de
la banque et du groupe auquel elle appartient, de la compétence et de l’honorabilité des
administrateurs et de la direction générale, de sa stratégie et de son plan d’exploitation, de ses
contrôles internes et de sa gestion des risques, ainsi que de sa situation financière projetée, y compris
de ses fonds propres. S’il est prévu que le propriétaire ou l’organisation mère soit une banque
étrangère, il convient d’obtenir l’accord préalable de l’autorité de contrôle du pays d’origine.

Principe 4 – Transfert de propriété significatif : L’autorité de contrôle bancaire est habilitée à


examiner et à rejeter toute proposition visant à opérer le transfert d’une participation significative à
des tiers ou à leur transférer des pouvoirs de contrôle dans des banques existantes, que ces pouvoirs
soient détenus directement ou indirectement.

1
Les Principes fondamentaux sont conçus comme un cadre volontaire de normes minimales pour
de saines pratiques de contrôle ; les autorités nationales sont libres de mettre en place les mesures
complémentaires qu’elles considèrent nécessaires pour parvenir à un contrôle efficace dans leurs
juridictions.

2
De plus amples définitions et explications du contenu des Principes figurent dans le document
intitulé
Méthodologie des Principes fondamentaux.
Principe 5 – Importantes opérations d’acquisition : L’autorité de contrôle bancaire est habilitée
à définir des critères pour examiner les opérations importantes d’acquisition ou d’investissement d’une
banque, y compris la mise en place d’opérations à l’étranger, et pour vérifier que la structure du
groupe ou de l’entreprise ne l’expose pas à des risques excessifs ou ne s’oppose pas à un contrôle
efficace.

Principe 6 – Exigences de fonds propres : Les autorités de contrôle bancaire doivent établir pour
toutes les banques des exigences de fonds propres minimales prudentes et appropriées, reflétant les
risques encourus par l’établissement, et déterminer les composantes des fonds propres, en tenant
compte de leur capacité à absorber les pertes. Au moins pour les banques qui opèrent à l’échelle
internationale, ces exigences de fonds propres ne doivent pas être inférieures celles prévues dans le
dispositif d’adéquation des fonds propres de Bâle applicable.

Principe 7 – Processus de gestion des risques : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir
l’assurance que les banques et les groupes bancaires disposent d’un processus complet de gestion des
risques (comportant une surveillance appropriée de la part du conseil d’administration et de la
direction générale) pour identifier, évaluer, suivre et contrôler, ou réduire, tous les risques significatifs
et pour évaluer l’adéquation globale de leurs fonds propres au regard de leur profil de risque. Ce
processus est adapté à la taille et à la complexité des établissements.

Principe 8 – Risque de crédit : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que les
banques disposent d’une procédure de gestion du risque de crédit qui tienne compte du profil de
risque de l’établissement, et de politiques et procédures prudentes permettant l’identification, la
mesure, le suivi et le contrôle du risque de crédit (y compris le risque de contrepartie). Ce Principe
inclut l’octroi de prêts et la réalisation d’investissements, l’évaluation de la qualité de ces prêts et
investissements, ainsi que la gestion courante de ces portefeuilles.

Principe 9 – Actifs à problèmes, provisions et réserves : Les autorités de contrôle bancaire


doivent avoir l’assurance que les banques définissent et suivent des politiques et procédures
adéquates pour gérer leurs actifs à problèmes et évaluer l’adéquation de leurs provisions et de leurs
réserves.

Principe 10 – Limites d’exposition aux grands risques : Les autorités de contrôle bancaire
doivent avoir l’assurance que les banques sont dotées de politiques et procédures permettant à la
direction d’identifier et de gérer des concentrations au sein du portefeuille ; elles doivent également
fixer des limites à l’exposition au risque envers une même contrepartie ou un groupe de contreparties
liées entre elles.

Principe 11 – Expositions envers des personnes liées à la banque : Afin d’éviter des abus
résultant d’expositions (aussi bien au bilan qu’au hors bilan) envers des personnes ayant un lien avec
la banque et de prévenir les conflits d’intérêts, les autorités de contrôle bancaire doivent disposer de
normes stipulant que les opérations avec des personnes liées à la banque s’effectuent aux conditions
du marché, que ces expositions font l’objet d’un suivi efficace, que les dispositions appropriées sont
prises pour en contrôler ou réduire les risques et que les abandons de créances relatifs à ces
expositions sont effectués selon les politiques et procédures standards.

Principe 12 – Risque pays et risque de transfert : Les autorités de contrôle bancaire doivent
avoir l’assurance que les banques sont dotées de politiques et procédures adéquates pour identifier,
mesurer, suivre et contrôler le risque pays et le risque de transfert liés à leurs activités internationales
de prêt et d’investissement ainsi que pour constituer des réserves et provisions appropriées en regard
de ces risques.

Principe 13 – Risques de marché : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance
que les banques disposent de politiques et procédures permettant d’identifier, de mesurer, de suivre
et de contrôler précisément les risques de marché ; elles doivent, si nécessaire, être habilitées à
imposer des limites et/ou exigences de fonds propres spécifiques en regard de leur exposition aux
risques de marché.
Principe 14 – Risque de liquidité : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que
les banques sont dotées d’une stratégie de gestion de la liquidité adaptée à leur profil de risque, et de
politiques et procédures prudentes pour identifier, mesurer, suivre et contrôler le risque de liquidité, et
gérer leurs liquidités au jour le jour. Elles doivent veiller à ce que les banques disposent de plans
d’urgence pour faire face aux problèmes de liquidité.

Principe 15 – Risque opérationnel : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance
que les banques disposent de politiques et procédures de gestion du risque pour identifier, évaluer,
suivre et contrôler/réduire le risque opérationnel.
Ces politiques et procédures doivent être adaptées à la taille et à la complexité de la banque.

Principe 16 – Risque de taux d’intérêt dans le portefeuille bancaire : Les autorités de


contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que les banques sont dotées de systèmes efficaces pour
identifier, mesurer, suivre et contrôler le risque de taux d’intérêt de leur portefeuille bancaire,
comportant une stratégie bien définie, approuvée par le conseil d’administration et mise en œuvre par
la direction générale. Ces systèmes doivent être adaptés à la taille et à la complexité de ce risque.

Principe 17 – Contrôles internes et audit : Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir
l’assurance que les banques sont dotées de procédures de contrôles internes adaptées à la taille et à
la complexité de leurs activités et recouvrant plusieurs aspects : dispositions claires de délégation des
pouvoirs et des responsabilités ; séparation des fonctions donnant lieu à un engagement de la
banque, au versement de fonds et touchant aux actifs et aux passifs ; vérification de concordance de
ces processus ; préservation des actifs ; audit interne et fonction de contrôle de conformité
indépendants et appropriés pour vérifier la mise en œuvre de ces contrôles ainsi que le respect des
lois et réglementations applicables.

Principe 18 – Utilisation abusive de services financiers : Les autorités de contrôle bancaire


doivent avoir l’assurance que les banques disposent de politiques et procédures appropriées,
comprenant des critères rigoureux de connaissance de la clientèle, garantissant un haut degré
d’éthique et de professionnalisme dans le secteur financier et empêchant que la banque ne soit
utilisée, intentionnellement ou non, dans le cadre d’activités criminelles.

Principe 19 – Approche prudentielle : Un dispositif de contrôle bancaire efficace exige que les
autorités de contrôle développent et maintiennent une compréhension approfondie des opérations des
établissements et des groupes bancaires, ainsi que du système bancaire dans son ensemble, en
mettant l’accent sur la sécurité, la solidité et la stabilité de ce système.

Principe 20 – Méthodes prudentielles : Un système de contrôle bancaire efficace devrait


comporter à la fois un contrôle sur place et un contrôle sur pièces, ainsi que des contacts réguliers
avec la direction de la banque.

Principe 21 – Exigences de déclaration aux autorités de contrôle : Les autorités de contrôle


bancaire doivent se doter des moyens de rassembler, d’examiner et d’analyser, sur une base tant
individuelle que consolidée, les états prudentiels et les déclarations statistiques fournis par les
banques. Elles doivent aussi avoir les moyens de vérifier ces informations en toute indépendance, en
effectuant des inspections sur place ou en recourant à des auditeurs externes.

Principe 22 – Exigences en matière de comptabilité et d’information financière : Les


autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que chaque banque tient sa comptabilité de
manière adéquate, conformément à des conventions et pratiques largement reconnues sur le plan
international, et qu’elle publie régulièrement des informations reflétant fidèlement sa situation
financière et sa rentabilité.

Principe 23 – Mesures correctrices à la disposition des autorités de contrôle :


Les autorités de contrôle bancaire doivent avoir à leur disposition une gamme d’instruments adéquats
pour mettre en œuvre des mesures correctrices en temps opportun. Elles devraient notamment être
habilitées, le cas échéant, à retirer un agrément ou à en recommander la révocation.

Principe 24 – Contrôle sur une base consolidée : Un élément essentiel du contrôle bancaire
réside dans la capacité des autorités de surveiller un groupe bancaire sur une base consolidée, en
assurant un suivi adéquat et, le cas échéant, en appliquant des normes prudentielles appropriées à
tous les aspects des activités menées par le groupe bancaire à l’échelle mondiale.

Principe 25 – Relations entre les autorités du pays d’origine et du pays d’accueil : Le


contrôle consolidé à l’échelle internationale nécessite une coopération et un échange d’informations
entre les autorités de contrôle du pays d’origine et les diverses autres autorités de contrôle
concernées, principalement celles du pays d’accueil. Les autorités de contrôle bancaire doivent exiger
que les activités exercées dans leur propre pays par des banques étrangères obéissent au même
niveau de normes que celui auquel sont soumis les établissements nationaux.

7. Les Principes fondamentaux ne préconisent pas d’approche particulière en matière de contrôle


bancaire tant que les objectifs essentiels sont atteints. Ils n’ont pas vocation à couvrir l’ensemble des
besoins et situations spécifiques à chaque système bancaire. Ces spécificités nationales devraient
plutôt être examinées dans le cadre des évaluations et du dialogue entre les évaluateurs et les
autorités du pays.

8. Les autorités nationales doivent appliquer les Principes pour le contrôle de l’ensemble des
établissements bancaires relevant de leur compétence 1. Les différents pays, notamment ceux où les
marchés et les institutions sont à un stade développé, peuvent étendre les Principes afin d’atteindre
les meilleures pratiques en matière de contrôle bancaire.

9. Un degré élevé de conformité avec les Principes devrait favoriser la stabilité globale du système
financier, sans pour autant la garantir ni prévenir la défaillance de certaines banques. Le contrôle
bancaire ne peut, et ne doit pas, fournir une garantie de non défaillance des banques. Dans une
économie de marché, la défaillance fait partie de la prise de risque.

10. Le Comité est prêt à encourager les travaux, menés au niveau national, en vue de la mise en
œuvre des Principes en coopération avec les autres organes prudentiels et parties prenantes. Il invite
les institutions financières internationales et les agences donatrices à recourir aux Principes pour aider
les différents pays à renforcer leurs dispositifs en matière de contrôle. Le Comité continuera de
coopérer étroitement avec la Banque mondiale et le FMI pour suivre la mise en œuvre de ses normes
prudentielles. Il s’est également engagé à développer davantage sa coopération avec les autorités
prudentielles des pays ne faisant pas partie du G 10.

Conditions préalables à un contrôle bancaire efficace

11. Un système efficace de contrôle bancaire doit se fonder sur plusieurs éléments externes ou
conditions préalables. Bien qu’elles ne relèvent pas, le plus souvent, directement de la compétence
des contrôleurs, ces conditions préalables ont, dans la pratique, une incidence directe sur l’efficacité
de la surveillance bancaire. Le cas échéant, les contrôleurs doivent avertir les pouvoirs publics de
l’existence d’insuffisances et des répercussions négatives, réelles ou éventuelles, que celles-ci peuvent
exercer sur les objectifs en matière de contrôle bancaire. Les contrôleurs doivent également réagir
dans le cadre normal de leurs activités dans le but de réduire les effets de telles insuffisances sur
l’efficacité de la réglementation et du contrôle bancaire. Les éléments externes comprennent : des
politiques macroéconomiques saines et soutenables ; des infrastructures publiques bien développées ;

1
Dans les pays où les établissements financiers non bancaires fournissent des services financiers semblables à ceux des
banques, un grand nombre de Principes énoncés dans le présent document pourraient également s’appliquer de façon
pertinente à ces établissements, étant toutefois admis que certaines catégories d’entre eux peuvent être réglementées
différemment, si elles ne détiennent pas collectivement une part significative des dépôts du système financier.
une discipline de marché efficace ; des mécanismes assurant un degré approprié de protection
systémique (ou filet de sécurité public).

12. Un système financier stable doit être fondé sur des politiques macroéconomiques saines. Ce point
ne relève pas de la compétence des autorités de contrôle bancaire.
Toutefois, ces dernières devront réagir si elles jugent que les politiques en vigueur compromettent la
sécurité et la solidité du système bancaire.

13. Des infrastructures publiques bien développées doivent intégrer les éléments suivants, qui, s’ils
n’existent pas sous une forme adéquate, peuvent contribuer à l’affaiblissement des systèmes et des
marchés financiers ou entraver leur amélioration : un système de droit des affaires, recouvrant le droit
des sociétés, des lois relatives aux faillites, aux contrats, à la protection des consommateurs et à la
propriété privée, mis en application avec constance et comportant un mécanisme permettant la
résolution équitable des litiges ; des principes et une réglementation comptables exhaustifs et bien
définis, largement acceptés au niveau international ; un système d’audits indépendants pour les
entreprises de taille significative, afin que les utilisateurs d’états financiers, y compris les banques,
reçoivent l’assurance, d’une source indépendante, que les comptes présentent une image fidèle de la
situation financière de l’entreprise et qu’ils sont élaborés conformément à des principes comptables
établis, la responsabilité des auditeurs étant engagée ; une autorité judiciaire efficace et indépendante
et des professions comptables, d’audit et juridiques bien réglementées ; une réglementation bien
définie et une surveillance adéquate des autres marchés financiers et, le cas échéant, de leurs
opérateurs ; un système de paiement et de compensation sûr et efficient pour le règlement des
transactions financières, dans lequel les risques de contrepartie sont contrôlés.

14. Une discipline de marché efficace dépend, en partie, d’un flux adéquat d’informations destinées
aux opérateurs de marché, de l’existence d’incitations financières appropriées pour récompenser les
institutions bien gérées, et de dispositifs garantissant que les investisseurs ne sont pas préservés des
conséquences de leurs décisions. Parmi les aspects à aborder figurent la gouvernance d’entreprise et
la garantie que les emprunteurs fournissent des informations exactes, significatives, transparentes et
aussi récentes que possible aux investisseurs et aux créanciers. Les signaux du marché peuvent être
faussés et la discipline fragilisée si les pouvoirs publics cherchent à influencer ou à aller à l’encontre
des décisions commerciales, notamment celles relatives aux prêts, afin d’atteindre des objectifs de
politique publique. Dans ces conditions, il est important que, si ces prêts font l’objet de garanties, ces
dernières soient rendues publiques et que des dispositions soient prises pour indemniser les
institutions financières quand les prêts consentis à l’instigation des pouvoirs publics se révèlent
improductifs.

15. Généralement, la décision relative au niveau approprié de protection systémique est une question
de politique qui relève des autorités compétentes (y compris la banque centrale), notamment si elle
est susceptible d’impliquer une utilisation des fonds publics. Les contrôleurs auront normalement un
rôle à jouer en raison de leur connaissance approfondie des établissements impliqués. Il est important
d’établir une distinction claire entre ce rôle en matière de protection systémique (ou filet de sécurité)
et la surveillance au jour le jour des établissements solvables. Dans le cadre du traitement des
problèmes systémiques, il sera nécessaire d’examiner, d’une part, les risques de défiance envers le
système financier et les menaces de contagion à des institutions par ailleurs saines et, d’autre part, le
besoin d’atténuer le plus possible la distorsion causée aux signaux de marché et à la discipline 1.
Dans de nombreux pays, le cadre de la protection systémique intègre un système d’assurance des
dépôts. À condition d’être conçu avec soin pour réduire l’« aléa moral », un tel dispositif peut
améliorer la confiance du public dans le système et limiter ainsi la contagion provenant des banques
en difficulté.

1
Cf. Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Supervisory guidance on dealing with weak banks,
mars 2002.

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