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Chapitre 2 : le système international des unités (SI)

1 Sources principales
 Brochure du Bureau International des Poids et Mesures (BIPM), 8ème édition (2006)

http://www.bipm.org/utils/common/pdf/si_brochure_8_fr.pdf

 Site internet « Tout sur les unités de mesures » de Thierry Thomasset :

http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/
2 Physique et mesure
Classiquement, mesurer une grandeur consiste à la comparer à une grandeur de même nature
choisie comme unité.

Le développement scientifique, technique et industriel exige que les mesures aient la même
signification pour tous. Ce résultat pourrait être atteint en choisissant, pour chaque grandeur
à mesurer, un étalon définissant avec précision une unité universellement admise.
L'uniformité des mesures serait alors assurée. Mais le choix, la conservation, le
perfectionnement des étalons et le rattachement de chaque mesure à son étalon particulier
exigeraient un travail immense.

Mesure du poids par comparaison


avec des poids étalonnés.
On préfère, grâce au système international d'unités (SI), successeur du système métrique,
rapporter toutes les mesures à un très petit nombre d'étalons fondamentaux, auxquels il est
possible de consacrer tout le soin nécessaire.

Ceux-ci définissent directement les unités de base : mètre, kilogramme, seconde, ampère,
kelvin, candela, mole.

Les unités dérivées s'en déduisent à l'aide de relations de définition, relations physiques
entre les grandeurs de base et les grandeurs dérivées.

L'unité de force du SI, par exemple, est le newton, force qui, appliquée à une masse d'un
kilogramme, augmente sa vitesse, en une seconde, d'un mètre par seconde. Cette
définition ne fait appel qu'aux unités de base (m, kg, s) et à la relation :

force = masse × accélération

(dite souvent « équation fondamentale de la dynamique »).


3 Genèse du Système International des unités (SI)
3.1 Préhistoire du système métrique (d’après Bigourdan, Le système métrique des poids et des
mesures)
De tout temps, on a senti la nécessité d'avoir des mesures et des poids invariables, auxquels ni
le temps ni les lieux n'apporteraient d'altération, car leur diversité est, pour le commerce, une
des plus grandes entraves.

Aussi a-t-on attribué aux Anciens l'idée de prendre dans la Nature même, le prototype de
leurs mesures, afin d'en assurer l'invariabilité (d'après Paucton, mathématicien du XVIIIème, les
mesures de toute l'Antiquité auraient eu pour prototype ce qu'il appelle métrétès linéaire ou
pied géométrique, dont 800 feraient un stade égal à la longueur d’un arc d’1/100 de degré du
méridien terrestre)
Plus raisonnablement, on peut aussi soutenir que les
premières mesures ont été prises des dimensions du
corps humain ; et c'est ce que confirment les noms
de pas, coudée, pied, palme, pouce, doigt employés
si longtemps et même aujourd'hui encore.

Les Chrétiens auraient aimé que les mesures se


rapportent au corps du Christ mais on utilisa
longtemps le pied de Charlemagne.
Ce qui est certain, c'est que tous les peuples ont
conservé avec un soin religieux les étalons de
leurs mesures. Chez les Hébreux, ils étaient
déposés dans le Temple ; chez les Romains, on
les gardait au Capitole, dans le temple de Jupiter.
Justinien fit vérifier toutes les mesures, tous les
poids, et ordonna de garder les originaux dans la
principale église de Constantinople ; même il en
envoya de semblables à Rome. De leur côté, les
Athéniens avaient établi une compagnie de
quinze officiers chargés de la garde des mesures
originales et de l'inspection de l'étalonnage.

En France, dès l'an 650, sous Dagobert, les étalons de mesures étaient conservés dans le palais
du roi.

Sous Charlemagne, toutes les mesures employées dans son vaste royaume étaient uniformes,
et reproduisaient les étalons gardés au palais royal. Mais déjà sur la fin de son règne, cette
égalité commençait à s'altérer.
Dans la suite, la plupart des coutumes attribuèrent aux seigneurs hauts justiciers le droit de
garder les étalons et de vérifier les poids et mesures employés dans les justices de leurs
ressorts. Selon toutes les apparences, la grande diversité des poids et des mesures fut due
surtout à la Féodalité, chaque seigneur ayant introduit dans ses terres des usages conformes
à ses intérêts.

Les seigneurs avaient tendance à minimiser le contenu des mesures de manière à augmenter
l'impôt et taxe, et à maximaliser les mêmes mesures pour acheter. En général, ils achetaient à
mesure comble et vendaient à mesure rase. La manière de remplir la mesure permet d'en
faire varier le contenu. Les meuniers faisaient toujours tourner le moulin lorsqu'ils recevaient
le grain, les vibrations tassaient le grain dans les mesures, augmentant la quantité, ce qu'ils
évitaient de faire lorsqu'ils rendaient la farine.

Mesures publiques sur la place de Montpazier


Comme pour les monnaies, pour lesquelles Philippe V le Long parvint à imposer en France
une monnaie unique, en rachetant le droit de battre monnaie aux seigneurs, les rois de
France (Philippe le Bel, Louis XI, François Ier, Henri II) tentèrent de faire adopter dans toute la
France les mesures de longueur et de poids qui étaient en usage à Paris, mais ils ne purent y
parvenir.

D'ailleurs, les mesures de Paris, qu'il s'agissait d'imposer à tous, n'offraient aucun caractère
qui justifiât réellement un tel privilège. Et l'on pouvait objecter que l'usure des étalons ferait
disparaître bientôt l'uniformité, supposée rétablie, ramenant une diversité plus grande
encore que celle qu'on voulait faire disparaître.
Pour les poids, l'étalon était la pile, dite de
Charlemagne, fabriquée vers le dernier tiers du
XVème siècle à partir d'étalons remontant à
Charlemagne suivant la légende était conservée à
l’hôtel la Monnaie à Paris.

La pile est composée de 13 poids à


godets en cuivre qui s'emboîtent ; le
plus petit est plein et les 12 autres
creux (le plus grand, constituant la
boîte avec couvercle et poignée)
pesant en tout 50 marcs ou 25 livres.
Il s'agit d'un tronc de cône (hauteur 9
cm) évasé vers le haut, de bases
circulaires (supérieure : diamètre 0,0625
15,5 cm, inférieure : 14 cm).

À partir du godet n°3, les divisions


sont telles que le contenu du godet
vaut le godet lui-même (8 marc est
égal à la somme de 4, 2, 1 etc.).
Cette pile de référence est complexe car elle a trop d’éléments pour définir un étalon unique
et de plus, les divisions du marc ne sont pas aussi exactes que celles du tableau.

Aussi distingue-ton le marc creux, le marc plein ou divisé et le marc moyen. Le marc moyen
est le plus simple, c’est le 50ème du total. Il est parfois appelé marc contenu dans la pile. Le
marc plein ou marc divisé correspond à l’ensemble des 7 poids contenus dans le marc creux.

Par définition depuis Philippe Auguste, le marc vaut 4608 grains et donc la pile, 115 200
grains. (un marc = 8 onces, une once = 8 gros, un gros = 3 deniers, un denier = 24 grains).

La « livre poids de marc » (0,4895 kg) correspond au 1/25 de l'étalon pesant 50 marcs, soit
12,2377 kg (le marc servant pour fixer le poids des monnaies et les transactions sur les
métaux précieux).
Au Moyen âge, l'étalon prototype royal de longueur
était la « toise de Paris » ou Toise du Châtelet ; il
s’agissait d’une barre de fer munie de deux ergots, fixée
dans un mur scellée au pied de l'escalier du Grand
Châtelet de Paris (ouvrage de défense qui protégeait le
pont d’accès à l’île de la Cité, qui a été détruit en 1802).

La toise de Paris était divisée en 6 « pieds de roi ». Le


pied du Roy vaut 326,596 mm.

En 1540, François Ier tente la création d’un étalon de longueur universel « l’aune de Paris » ou
« aune du Roy » ayant pour valeur 4 pieds romains ou 3 pieds, 7 pouces, 8 lignes de « Pied du
Roy ». Seuls les marchands d’étoffe l’utiliseront, mais sa valeur est plus proche de 3 pieds, 7
pouces, 10 lignes et 10 points.
Remarque : les subdivisions « naturelles »

Mathématiquement, on peut créer des séries de nombres en fonction de leur caractère de


divisibilité.

- série a : 2n soit 2, 4, 6, 8, 10, ... ces nombres sont divisibles par 2.


- série b : 2n x 6 soit 12, 24, 36, 48, ... ces nombres sont divisibles par 2, 3, 4, 6,
- série c : 2n x 5 soit 10, 20, 30, 40, ... ces nombres sont divisibles par 2, 5.

Le système base 12 (série b) est très pratique, puisqu'on peut définir facilement la moitié, le
tiers et le quart. Il a été retenu pour la division des mesures de temps et des angles.

Le système base 10 (série c) existait déjà ; un quintal (du latin centenarium) faisait 100 livres.
L'homme possède 10 doigts mais également 28 phalanges et ce nombre 28, issu d'une
progression à base 7, avait ses adeptes (un enfant naît au bout de 10 cycles de 28 jours).
Vers 1667, un affaissement d’un pilier du Grand
Châtelet entraîne une déformation de la toise étalon
et Colbert, surintendant des Bâtiments, Arts et
Manufactures la fait restaurer mais les maçons
trouvent la nouvelle toise plus courte de 0,5% (erreur
de 5 lignes, inacceptable même pour l’époque) que
leur propre étalon appelé « toise de l'Écritoire »
pourtant copie conforme de l’ancienne toise du
Châtelet.

Malgré les plaintes des corporations, Colbert n’en


démord pas et décide en 1668 que la nouvelle toise
du Châtelet sera l’étalon de référence. Le pied du Roy
devient donc 324,839 mm.

On pense que Colbert a eu conscience de l’erreur,


mais sa crédibilité politique ne pouvait être mise en
jeu… Depuis cette époque, on désigne la toise de
Paris d’avant 1667 par le terme de « toise de
l'Écritoire ».
Il fallut donc attendre que la Science eût trouvé un étalon naturel, et le moyen de le rétablir au
besoin avec facilité : c'est ce qui eut lieu dans la seconde moitié du XVIIème siècle. En 1670, en
effet, Gabriel Mouton, vicaire de l'église Saint-Paul à Lyon, propose un système de mesures
extrêmement remarquable, dont le prototype est emprunté à la grandeur même de la Terre. Il
propose un ensemble de mesures linéaires, dites par lui géométriques, qu'il assujettit à la
division décimale, et qu'il appelle milliare, centuria, decuria, virga, virgula, decima, centesima,
millesima.

Le milliare ou mille géométrique serait la longueur de l'arc de 1'


de grand cercle de la Terre, de sorte que la virga et la virgula
(1/1 000 ou 1/10 000 du mille géométrique) auraient répondu
à la toise et au pied.

Enfin, épuisant complètement le sujet, il donne un moyen facile pour retrouver partout et
facilement les mesures qu'il propose : pour cela il les relie à la longueur du pendule à seconde
(qui fait une oscillation, c’est-à-dire une demi période, en une seconde) et, par diverses
expériences fort concordantes, il trouve que sa virgula est de la même longueur que le
pendule simple qui, à Lyon, exécute 3 959,2 oscillations en une demi-heure.
On voit que le projet de Mouton est, sans aucune différence de
principe, celui qui a été réalisé par notre Système métrique.

En 1668, Picard mesura, par triangulation, l'arc de méridien


séparant Sourdon (au sud d'Amiens) à Malvoisine (au sud de
Paris) et proposa de prendre comme étalon, la longueur du
pendule battant la seconde, soit 0,994 m.

Peu après on proposait, de divers côtés, de prendre pour unité


la longueur même du pendule à seconde : c'est ce que firent
Picard en 1671 et Huygens en 1673.

Jean-Felix Picard (1620-1682), dit l'abbé Picard, astronome et


géodésien français
Un officier au corps royal du génie, Prieur Du Vernois (dit plus
tard Prieur de la Côte D'Or) rejette les mesures basées sur la
grandeur du méridien, parce que, dit-il :

« Indépendamment de la grandeur de l'opération


primitive nécessaire à cet objet, de l'embarras de la
vérifier, de l'impossibilité même de le faire journellement,
il n'est pas aisé de prononcer sur le degré d'exactitude de
cette méthode ».

Il préfère donc la longueur du pendule à seconde, et comme,


dit-il, on n'est pas sûr que la gravité soit la même sur tous les
points d'un parallèle, il faut adopter celle d'un point spécial ;
et il se prononce pour l'Observatoire royal de Paris.
L'étalon serait une règle de platine déposée à l'hôtel de ville et qui, à la température de 10°
par exemple, reproduirait la longueur du pendule à seconde. Le tiers de cette longueur serait
le pied national ou français, subdivisé en 10 pouces, le pouce en 10 lignes, etc. Inversement,
10 pieds formeraient la perche nationale, etc. Puis un carré de 10 perches de côté aurait
formé l'arpent national... Les volumes auraient été mesurés en lignes, pouces, pieds...
cubes ; enfin, le poids de 10 pouces cubes d'eau distillée prise à une température
déterminée, aurait été la livre nationale ou étalon de poids.

Pour les monnaies, Prieur propose les dénominations de décime et de centime pour désigner
le dixième et le centième de la livre monnaie.
Au commencement du règne de Louis XVI, Turgot, contrôleur
général des finances, voulut aussi établir l'uniformité des
mesures, en les basant sans doute sur la longueur du pendule à
seconde pour la latitude de 45°. On devait aussi réunir les
comparaisons des mesures de province aux mesures de Paris.
Mais, soit en raison de difficultés imprévues, soit par suite du
remplacement de Turgot, ce projet n'eut pas plus de suite que
les précédents. Necker étudia également, mais sans grande
confiance, les moyens de rendre les poids et les mesures
uniformes dans tout le royaume.

C’est pourquoi, en 1789, le vœu d'une mesure


uniforme fut consigné dans les cahiers de
doléances d'un grand nombre de bailliages,
tant dans les cahiers du clergé et de la
noblesse que dans ceux du tiers-état.
3.2 Histoire du système international

M. de Talleyrand-Périgord (1754-1838), prince de


Bénévent, ex-évêque d'Autun et Ministre des Affaires
étrangères.
Le 13 avril 1791, l’Académie désigne les membres devant effectuer les opérations de mesure
du méridien. La triangulation et la détermination des latitudes sont confiées à Legendre,
Méchain et Cassini. Cassini, dit Cassini IV, est le fils de Jacques Cassini. En 1718, ce dernier
avait déjà effectué une mesure du méridien entre Dunkerque et Collioure.

En juin 1791, Cassini se contente de visiter avec Méchain une base près de Paris. Monge et
Legendre ne font presque rien. Meusnier, quant à lui, part pour l’armée du Rhin et se fait tuer
en 1793. Delambre, qui vient d’entrer à l’Académie des Sciences est alors désigné pour les
remplacer.
Il aura fallu plus de cent triangles pour jalonner l’arc du méridien ; sur ce parcours les deux
géodésiens connaissent bien des mésaventures : mauvaise visibilité, arrestations, révocations
temporaires, endommagement et destruction de leurs ouvrages géodésiques…
Cercle répétiteur n°IIII modèle de Borda (1791-1792) vue
d'ensemble avec cercle en position horizontale
Et le temps ?
Durant la Première République, le temps
décimal fut officiellement introduit en
France par le décret du 4 frimaire de
l'An II (24 novembre 1793) : le jour, de
minuit à minuit, est divisé en dix parties
ou heures, chaque partie en dix autres,
ainsi de suite jusqu’à la plus petite
portion commensurable de la durée. La
centième partie de l'heure est appelée
minute décimale ; la centième partie de
la minute est appelée seconde décimale.

La journée commençant à minuit, à midi


il était donc 5 heures. À fin de la
journée, à minuit, il était 10 heures. De
nombreuses montres décimales furent
construites à l'époque, devenues
aujourd'hui des pièces de musée, car
déjà en 1795, le temps décimal fut aboli
en France, dix ans avant l'abolition du
calendrier révolutionnaire.
Agence temporaire des poids et mesures.
Explication et usage des échelles pour la comparaison des toises, pieds, pouces de
Paris avec les mètres et parties décimales du mètre.
La création du Système métrique décimal au moment de la Révolution française et le dépôt qui
en a résulté, le 22 juin 1799, de deux étalons en platine représentant le mètre et le
kilogramme aux Archives de la République à Paris peuvent être considérés comme la première
étape ayant conduit au Système international d’unités actuel.
En 1832, Gauss œuvra activement en faveur de l’application du Système métrique, associé à la
seconde définie en astronomie, comme système cohérent d’unités pour les sciences physiques.
Gauss fut le premier à faire des mesures absolues du champ magnétique terrestre en utilisant
un système décimal fondé sur les trois unités mécaniques millimètre, gramme et seconde pour,
respectivement, les grandeurs longueur, masse et temps. Par la suite, Gauss et Weber ont
aussi effectué des mesures de phénomènes électriques.
Maxwell et Thomson mirent en œuvre de manière plus complète ces mesures dans les
domaines de l’électricité et du magnétisme au sein de la British Association for the
Advancement of Science (BAAS) dans les années 1860. Ils exprimèrent la nécessité d’un
système cohérent d’unités formé d’unités de base et d’unités dérivées.

En 1873 la BAAS introduisit le système CGS, un système d’unités tridimensionnel cohérent


fondé sur les trois unités mécaniques centimètre, gramme et seconde, et utilisant des
préfixes allant du micro au méga pour exprimer les sous-multiples et multiples décimaux.
C’est en grande partie à l’utilisation de ce système que l’on doit les progrès de la physique,
en tant que science expérimentale, observés par la suite.

Les unités CGS cohérentes choisies pour les domaines de l’électricité et du magnétisme
s’étant avérées mal commodes, le BAAS et le Congrès international d’électricité, qui précéda
la Commission électrotechnique internationale (CEI), approuvèrent, dans les années 1880,
un « système mutuellement cohérent d’unités pratiques ». Parmi celles-ci figuraient l’ohm
pour la résistance électrique, le volt pour la force électromotrice et l’ampère pour le
courant électrique.
Après la signature de la Convention du Mètre le 20 mai 1875, le Comité international se
consacra à la construction de nouveaux prototypes, choisissant le mètre et le kilogramme
comme unités de base de longueur et de masse.

En 1889 la première Convention Générale des Poids et Mesures (CGPM) sanctionna les
prototypes internationaux du mètre et du kilogramme. Avec la seconde des astronomes
comme unité de temps, ces unités constituaient un système d’unités mécaniques
tridimensionnel similaire au système CGS, mais dont les unités de base étaient le mètre, le
kilogramme et la seconde, le système MKS.
En 1901, le physicien italien Giovanni Giorgi (1871-1950)
montra qu’il était possible d’associer les unités mécaniques
de ce système mètre-kilogramme-seconde au système
pratique d’unités électriques pour former un seul système
cohérent quadridimensionnel en ajoutant à ces trois unités
de base une quatrième unité, de nature électrique, telle
que l’ampère ou l’ohm, et en rationalisant les expressions
utilisées en électromagnétisme.

La proposition de Giorgi ouvrit la voie à d’autres


extensions.
Après la révision de la Convention du Mètre par la Sixième CGPM en 1921, qui étendit les
attributions et les responsabilités du Bureau international à d’autres domaines de la physique,
et la création du Comité consultatif d'électricité (CCE) par la Septième CGPM qui en a résulté
en 1927, la proposition de Giorgi fut discutée en détail par la CEI, l’Union internationale de
physique pure et appliquée (UIPPA) et d’autres organisations internationales. Ces discussions
conduisirent le CCE à proposer, en 1939, l’adoption d’un système quadridimensionnel fondé
sur le mètre, le kilogramme, la seconde et l’ampère, le système MKSA, une proposition qui fut
approuvée par le Comité international en 1946.

À la suite d’une enquête internationale effectuée par le Bureau international à partir de 1948,
la Dixième CGPM, en 1954, approuva l’introduction de l’ampère, du kelvin et de la candela
comme unités de base, respectivement pour l’intensité de courant électrique, la température
thermodynamique et l’intensité lumineuse.

La Onzième CGPM donna le nom Système international d’unités (SI) à ce système en 1960.

Lors de la Quatorzième CGPM, en 1971, la mole fut ajoutée au SI comme unité de base pour la
quantité de matière, portant à sept au total le nombre d’unités de base du SI tel que nous le
connaissons aujourd’hui.
3 Les deux classes d’unités SI
On distingue deux classes d’unités SI :

les unités de base ;

les unités dérivées.

Du point de vue scientifique, la division des unités SI en ces deux classes est arbitraire car elle
n’est pas imposée par la physique.

Néanmoins, la Conférence générale a pris en considération les avantages que présente


l’adoption d’un système mondial d’unités, unique et pratique, pour les relations
internationales, l’enseignement et la recherche scientifique, et a décidé de fonder le Système
international sur un choix de sept unités bien définies que l’on convient de considérer comme
indépendantes du point de vue dimensionnel : le mètre, le kilogramme, la seconde, l’ampère,
le kelvin, la mole et la candela. Ces unités SI sont appelées unités de base.

La deuxième classe des unités SI est celle des unités dérivées. Ce sont les unités qui sont
formées en combinant les unités de base d’après des relations algébriques qui lient les
grandeurs correspondantes. Les noms et les symboles de ces unités sont exprimés à l’aide des
noms et symboles des unités de base. Certains d’entre eux peuvent être remplacés par des
noms et des symboles spéciaux qui peuvent être utilisés pour exprimer les noms et symboles
d’autres unités dérivées
Les unités SI de ces deux classes forment un ensemble cohérent d’unités, au sens donné au
mot cohérent par les spécialistes, c’est-à-dire un système d’unités liées entre elles par des
règles de multiplication et division sans facteur numérique autre que le facteur 1.

Il est important de souligner que chaque grandeur physique n’a qu’une seule unité SI,
même si cette unité peut être exprimée sous différentes formes. Par exemple, le Joule et
l’électron-volt sont deux unités différentes de la grandeur physique « énergie ».

L’inverse, toutefois, n’est pas vrai ; une même unité SI peut dans certains cas être employée
pour exprimer les valeurs de grandeurs différentes. Par exemple, le Joule est l’unité à la fois
du travail d’une force et de l’énergie.
4 Unités SI de base
Les définitions officielles de toutes les unités de base du SI sont approuvées par la
Conférence générale.

La première de ces définitions fut approuvée en 1889 et la plus récente en 1983.

Ces définitions sont modifiées de temps à autre pour suivre l’évolution des techniques de
mesure et afin de permettre une réalisation plus exacte des unités de base.
4.1 Unité de longueur (mètre)

La définition du mètre fondée sur le prototype


international en platine iridié (90 % platine et
10 % iridium), en vigueur depuis 1889, avait été
remplacée lors de la 11e CGPM (1960) par une
définition fondée sur la longueur d’onde d’une
radiation du krypton 86, afin d’améliorer
l’exactitude de la réalisation du mètre.

L'ancien mètre étalon. A gauche, celui que l'on peut


encore voir au 36 de la rue de Vaugirard à Paris; à
droite, celui, en platine iridié, conservé à Sèvres
La 17e CGPM a remplacé en 1983 cette dernière définition par la suivante :
Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée
de 1/299 792 458 de seconde.

Cette définition a pour effet de fixer exactement la vitesse de la lumière à 299 792 458 m·s-1.

L’ancien prototype international du mètre, qui fut sanctionné par la 1re CGPM en 1889, est
toujours conservé au BIPM dans les conditions fixées en 1889.
4.2 Unité de masse (kilogramme)
Le prototype international du kilogramme, en platine iridié,
est conservé au Bureau international dans les conditions
fixées par la 1re CGPM en 1889 lorsqu’elle sanctionna ce
prototype et déclara :

Ce prototype sera considéré désormais comme unité de masse.

Ce prototype a succédé en 1889 au décimètre cube d'eau


pure, trop difficile à réaliser avec précision.

Le kilogramme est actuellement défini comme


la masse d’un cylindre en platine iridié de 39
mm de diamètre et 39 mm de haut.
La 3e CGPM (1901), dans une déclaration tendant à faire cesser l’ambiguïté qui existait dans
l’usage courant sur la signification du terme « poids », confirma que :
Le kilogramme est l’unité de masse ; il est égal à la masse du prototype international du
kilogramme.
Jugée parfois imprécis, cet étalon pourrait être redéfini par une sphère de silicium moins
sujette aux dégradations causées par le temps. Cette sphère pourrait aussi donner lieu à une
nouvelle définition de cette unité de mesure qui serait alors liée au nombre d'atome de
silicium.
4.3 Unité de temps (seconde)
La seconde, unité de temps, fut définie à l’origine comme la fraction 1/86 400 du jour solaire
moyen. La définition exacte du « jour solaire moyen » était laissée aux astronomes.
Toutefois, leurs travaux ont montré que le jour solaire moyen ne présentait pas les garanties
voulues d’exactitude par suite des irrégularités de la rotation de la Terre.

Pour donner plus de précision à la définition de l’unité de temps, la 11e CGPM (1960)
sanctionna une définition, donnée par l’Union astronomique internationale, qui était fondée
sur l’année tropique (l'intervalle de temps dans lequel la longitude moyenne du Soleil sur son
orbite apparente, qu'est l'écliptique, croît de 360°).

Cependant, les recherches expérimentales avaient déjà montré qu’un étalon atomique
d’intervalle de temps, fondé sur une transition entre deux niveaux d’énergie d’un atome ou
d’une molécule, pouvait être réalisé et reproduit avec une exactitude beaucoup plus élevée.

Considérant qu’une définition de haute précision de l’unité de temps du Système


international était indispensable, la 13e CGPM (1967-1968) a remplacé la définition de la
seconde par la suivante :
La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la
transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium
133.

Lors de sa session de 1997, le Comité international a confirmé que cette définition se réfère
à un atome de césium au repos, à une température de 0K.
4.4 Unité de courant électrique (ampère)
Des unités électriques, dites « internationales », pour le courant et pour la résistance, avaient
été introduites par le Congrès international d’électricité, tenu à Chicago en 1893, et les
définitions de l’ampère « international » et de l’ohm « international » furent confirmées par
la Conférence internationale de Londres en 1908.

Bien qu’une opinion unanime de remplacer ces unités « internationales » par des unités dites
« absolues » fût déjà évidente à l’occasion de la 8e CGPM (1933), la décision formelle de
supprimer ces unités « internationales » ne fut prise que par la 9e CGPM (1948) qui adopta
pour l’ampère, unité de courant électrique, la définition suivante proposée par le Comité
international :

L’ampère est l’intensité d’un courant constant


qui, maintenu dans deux conducteurs
parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de
section circulaire négligeable et placés à une
distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le
vide, produirait entre ces conducteurs une
force égale à 2 x 10–7 newton par mètre de
longueur.

L’expression « unité MKS de force » qui figure dans le texte original de 1946 a été remplacée
ici par « newton », nom adopté pour cette unité par la 9e CGPM.

Cette définition a pour effet de fixer la perméabilité du vide à 4π 10-7 H · m-1 exactement.
4.5 Unité de température thermodynamique (kelvin)
La définition de l’unité de température thermodynamique fut en fait donnée par la 10e CGPM
(1954) qui choisit le point triple de l’eau comme point fixe fondamental en lui attribuant la
température de 273,16 K par définition.

La 13e CGPM (1967-1968) adopta le nom kelvin (symbole K) au lieu de « degré Kelvin »
(symbole °K) et définit l’unité de température thermodynamique comme suit :

Le kelvin, unité de température thermodynamique, est la fraction 1/273,16 de la


température thermodynamique du point triple de l’eau.
Le point triple est, en thermodynamique, un point du diagramme de phase qui correspond à
la coexistence de trois états (liquide, solide et gazeux) d'un corps pur. Il est unique et s'observe
seulement à une température et une pression données.

Exemple : le point triple de l'eau est à : T = 273,16 K (soit 0,01 °C) et P = 611 Pa (soit 0,006
atm).

Diagramme de phase de l'eau :


En raison de la manière dont les échelles de température étaient habituellement définies, il
resta d’usage courant d’exprimer une température thermodynamique, symbole T, en fonction
de sa différence par rapport à la température de référence T0 = 273,15 K, le point de
congélation de l’eau. Cette différence de température est appelée température Celsius,
symbole t, et elle est définie par l’équation :

t = T - T0 .

L’unité de température Celsius est le degré Celsius, symbole °C, égal à l’unité kelvin par
définition. Un intervalle ou une différence de température peut s’exprimer aussi bien en
kelvins qu’en degrés Celsius.

La valeur numérique d’une température Celsius t exprimée en degrés Celsius est donnée par la
relation :
T(°C) = T(K) - 273,15.
4.6 Unité de quantité de matière (mole)
Après la découverte des lois fondamentales de la chimie, on a utilisé, pour spécifier les
quantités des divers éléments ou composés chimiques, des unités portant par exemple les
noms de « atome-gramme » et « molécule-gramme ». Ces unités étaient liées directement aux
« poids atomiques » et aux « poids moléculaires » qui étaient en réalité des masses atomiques
et moléculaires relatives.

Les « poids atomiques » furent d’abord rapportés à celui de l’élément chimique oxygène, pris
par convention égal à 16.

Mais, tandis que les physiciens séparaient les isotopes au spectromètre de masse et
attribuaient la valeur 16 à l’un des isotopes de l’oxygène, les chimistes attribuaient la même
valeur au mélange (de composition légèrement variable) des isotopes 16, 17 et 18 qui
constitue l’élément oxygène naturel. Un accord entre l’Union internationale de physique pure
et appliquée (UIPPA) et l’Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA) mit fin à
cette dualité en 1959-1960.

Depuis lors, physiciens et chimistes sont convenus d’attribuer la valeur 12, exactement, au «
poids atomique », ou selon une formulation plus correcte à la masse atomique relative, de
l’isotope 12 du carbone (carbone 12, 12C). L’échelle unifiée ainsi obtenue donne les valeurs des
masses atomiques relatives.

Il restait à définir l’unité de quantité de matière en fixant la masse correspondante de carbone


12 ; par un accord international, cette masse a été fixée à 0,012 kg et l’unité de la grandeur
« quantité de matière » a reçu le nom de mole (symbole mol).
Suivant les propositions de l’UIPPA, de l’UICPA et de l’ISO, le Comité international donna en
1967 et confirma en 1969 une définition de la mole qui fut finalement adoptée par la 14e
CGPM (1971) :

1.La mole est la quantité de matière d’un système contenant autant d’entités élémentaires
qu’il y a d’atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12 ; son symbole est « mol ».

2. Lorsqu’on emploie la mole, les entités élémentaires doivent être spécifiées et peuvent
être des atomes, des molécules, des ions, des électrons, d’autres particules ou des
groupements spécifiés de telles particules.
En 1980, le Comité international a approuvé le rapport du CCU (1980) qui précisait que dans
cette définition, il est entendu que l’on se réfère à des atomes de carbone 12 non liés, au
repos et dans leur état fondamental.
4.7 Unité d’intensité lumineuse (candela)
Les unités d’intensité lumineuse fondées sur des étalons à flamme ou à filament
incandescent, qui étaient en usage dans différents pays avant 1948, furent d’abord
remplacées par la « bougie nouvelle » fondée sur la luminance du radiateur de Planck (corps
noir) à la température de congélation du platine.

Cette modification avait été préparée dès avant 1937 par la Commission internationale de
l’éclairage (CIE) et par le Comité international ; la décision fut prise par le Comité
international en 1946. Elle fut ratifiée en 1948 par la 9e CGPM qui adopta pour cette unité
un nouveau nom international, la candela (symbole cd) ; en 1967, la 13e CGPM donna une
forme amendée à la définition de 1946.

En 1979, en raison des difficultés expérimentales de la réalisation du radiateur de Planck


aux températures élevées et des possibilités nouvelles offertes par la radiométrie, c’est-à-
dire la mesure de la puissance des rayonnements optiques, la 16e CGPM (1979) adopta une
nouvelle définition de la candela :

La candela est l’intensité lumineuse, dans une direction donnée, d’une source qui émet
un rayonnement monochromatique de fréquence 540.1012 hertz et dont l’intensité
énergétique dans cette direction est 1/683 watt par stéradian.
Tableau récapitulatif des étalons fondamentaux.
4.8 Unités de base et Symboles des unités de base
Les unités de base du Système international sont rassemblées dans le tableau ci-dessous
avec leur nom et leur symbole ; elles sont mises en vis-à-vis de la grandeur physique
qu’elles servent à mesurer, et de leur dimension :
5 Unités SI dérivées
Les unités dérivées sont des unités qui peuvent être exprimées à partir des unités de base au
moyen des symboles mathématiques de multiplication et de division.

Certaines unités dérivées ont reçu des noms spéciaux et des symboles particuliers qui
peuvent eux-mêmes être utilisés avec les symboles d’autres unités de base ou dérivées pour
exprimer les unités d’autres grandeurs.
5.1 Unités exprimées à partir des unités de base

Le tableau ci-dessous donne quelques exemples d’unités dérivées exprimées directement à


partir des unités de base. Les unités dérivées sont obtenues par multiplication et division des
unités de base.
5.2 Unités ayant des noms spéciaux et des symboles particuliers ; unités utilisant des unités
ayant des noms spéciaux et des symboles particuliers

Par souci de commodité, certaines unités dérivées, qui sont mentionnées au tableau 3, ont
reçu un nom spécial et un symbole particulier.

Ces noms et symboles peuvent eux-mêmes être utilisés pour exprimer d’autres unités
dérivées : quelques exemples figurent au tableau 4.

Les noms spéciaux et les symboles particuliers permettent d’exprimer, sous une forme
condensée, des unités fréquemment utilisées.
Exercices de réduction d’unités aux unités de base
Solution :
Principales unités Autres unités

Unités calorifiques Unités du domaine du son

Unités mécaniques Unités d’imprimerie et de papeterie

Unités géométriques Unités de la finance

Unités électriques Unités informatiques

Unités optiques Unités météorologiques

Unités de masse Unités des séismes

Unités de quantité de matière Unités en astronomie

Unités de rayonnement Unités du domaine vestimentaire

Unités de temps Unités du domaine de la santé

Unités du domaine automobile


À télécharger sur :
Unités en photographie
http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/
Unités du domaine alimentaire
5.3 Quelques unités particulières pour la notion d’énergie

Le Kilowattheure(kWh) est une unité de quantité d'énergie. Kilo-Watt-heure (kWh) signifie


« 1000 watts pendant une heure ».

Cette unité de mesure d'énergie correspond à l'énergie consommée par un appareil d’une
puissance de 1 000 watts (1 kW) pendant une durée d'une heure.

Elle vaut donc :

3 600 (s). 1000 (W) = 3 600 000 J = 3,6 mégajoules (MJ).

C'est, par exemple, l'énergie électrique consommée par dix ampoules de


100 W allumées pendant une heure.

Elle est surtout utilisée pour mesurer l'énergie électrique, aussi bien
l'énergie générée (générateur électrique...) que consommée (plaque de
cuisson...).

Un appareil électrique consommant une puissance d'un watt (1 W) (la mise en veille d'un
téléviseur par exemple) utilise 8,77 kWh durant un an.

Le kWh est aussi utilisé pour d'autres formes d'énergie que l'électricité. Par exemple, un
litre de mazout représente 10 kWh, un kilo de bois: 4 kWh.
On utilise aussi d'autres préfixes, par exemple :

1 watt-heure (Wh) = 3 600 J


1 kilowatt-heure (kWh) = 1 000 Wh = 3,6 MJ
1 mégawatt-heure (MWh) = 1 000 kWh = 1 000 000 Wh
1 gigawatt-heure (GWh) = 1 000 MWh = 1 000 000 kWh = 1 000 000 000 Wh
1 térawatt-heure (TWh) = 1 000 GWh = 1 000 000 MWh = 1 000 000 000 kWh =
1 000 000 000 000 Wh
La calorie (symbole cal) (du latin calor, « chaleur ») est une unité d'énergie calorifique,
définie (calorie à 15 °C) comme la quantité de chaleur (ou l'énergie calorifique) nécessaire
pour élever la température d'un gramme d'eau de 14,5 °C à 15,5 °C sous la pression
atmosphérique normale (1 atm ou 101,325 kPa).

La calorie n'a jamais fait partie du SI. Depuis le 1er janvier 1978, le SI prévoit pour son
remplacement le joule (symbole J). La calorie reste employée en diététique mais est
largement abandonnée dans les autres domaines, à l'exception peut-être de la chimie.

Il existe aussi une « grande calorie » (symbole Cal), notamment employée par les
nutritionnistes, égale à la kilocalorie (symbole kcal), soit 1 000 calories ou 4 186 joules. Il y a
donc une certaine ambiguïté entre les calories annoncées (qui sont en fait des kcal)et les
calories lues sur les emballages alimentaires.

Une calorie équivaut à 4,1855 Joule.

1 cal (15 °C) = 4,1855 J


1 Cal = 1000 cal = 1kcal
1 cal (thermochimique) = 4,184 J
1 kcal = 1,16 Wh
1 Wh = 0,860 kcal
Remarque : diététique et calories autorisées

En cas de travail de faible intensité, l'apport calorique se monte à un maximum de 2000 kcal
par jour chez la femme et de 2300 kcal par jour chez l'homme.

Pour les personnes effectuant des travaux lourds, la limite journalière se situe à 3100 kcal
chez la femme et 3500 kcal chez l'homme.

Si l'on veut perdre du poids, l'apport calorique journalier devrait être inférieur de 500 à 1000
kcal au besoin journalier normal.
6 Ordres de grandeurs en physique
L’ordre de grandeur d’un résultat numérique, exprimant une mesure, dans une certaine
unité, est la puissance de 10 la plus proche de ce résultat.

Deux résultats (exprimés dans la même unité) seront du même ordre de grandeur si le
quotient de la plus grande valeur par la plus petite est compris entre 1 et 10.
Exemple : les ordres de grandeur de longueurs
Du noyau atomique aux galaxies les plus lointaines, les longueurs s’échelonnent sur 41 ordres
de grandeur, de 10-15 m à 1026 m.
7 Multiples et sous-multiples décimaux des unités SI : préfixes SI
La 11e CGPM (1960) a adopté une série de préfixes et symboles de préfixes pour former les
noms et symboles des multiples et sous-multiples décimaux des unités SI de 1012 à 10-12.

Les préfixes pour 10-15 et 10-18 furent ajoutés par la 12e CGPM (1964), ceux pour 1015 et 1018
par la 15e CGPM (1975) et ceux pour 1021, 1024, 10-21 et 10-24 par la 19e CGPM (1991).

Les préfixes et symboles de préfixes qui ont été adoptés figurent au tableau 5.
Quelques exemples en électricité
Solution :
Exercices
L’utilisation rationnelle des préfixes permet d’exprimer plus simplement le résultat d’une
mesure, en utilisant le préfixe adapté à son ordre de grandeur.
Quelques exemples (source wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Ordre_de_grandeur ):
Echelle de puissances :
Picowatt (10-12 watt)
1 pW : consommation de la puissance moyenne d'une cellule humaine.
2,5 pW : intensité sonore (par cm2) pour le seuil de l'audition humaine à 1 000 Hz,
soit 1 phone ou 0 dB.
150 pW : puissance entrant dans un œil humain d'une lampe de 100 watt à 1 km.
Microwatt (10-6 watt)
1 µW - Tech : consommation approximative d'une montre bracelet à quartz.
Watt
60 W : la puissance typique d'une ampoule à incandescence de type plafonnier.
Kilowatt (103 watt)
1 kW à 2 kW : puissance d'une bouilloire électrique domestique
Mégawatt (106 watt)
3 MW puissance de sortie mécanique d'une locomotive diesel.
Gigawatt (109 watt)
2,1 GW : la puissance générée par le barrage d'Assouan.
3 GW : la puissance thermique générée approximative du plus grand réacteur
nucléaire du monde.
Térawatt (1012 watt)
3,327 TW : la puissance totale consommée (gaz, électricité, etc.) des USA en 2001.
Pétawatt (1015 watt)
1,25 PW: les pulsations laser les plus puissantes du monde
174,0 PW : la puissance totale reçue par la Terre du Soleil.

D’autres exemples, pas très utilisés pour certains, extraits de l’échelle des masses :

Mais la liste des préfixes ne suffit pas toujours…


8 Etalons auxiliaires
Toutes les mesures ne peuvent pas être rattachées directement aux étalons fondamentaux.

On utilise un grand nombre d'étalons intermédiaires pour transmettre, par étapes


successives, la valeur des unités depuis les étalons fondamentaux jusqu'aux utilisateurs.

Les qualités de ces étalons auxiliaires varient suivant la précision cherchée. Les meilleurs
sont souvent à peine moins précis que l'étalon fondamental lui-même. Certains sont
simplement des répliques de l'étalon : c'est le cas des prototypes nationaux et des témoins
du kilogramme ; d'autres, déclassés par le choix d'un nouvel étalon (anciens prototypes du
mètre en platine iridié, points de fusion et d'ébullition de l'eau, mole d'hydrogène),
continuent une carrière fort honorable. Les « prétendants » au titre d'étalon fondamental
qui ont fait ou font l'objet d'études très poussées (radiations du krypton, du mercure, du
cadmium, horloges à hydrogène, quelques radiations moléculaires observables en
absorption) fournissent aussi des étalons auxiliaires de choix.
L'accélération due à la pesanteur, la masse volumique de l'eau et celle du mercure sont
universellement employées pour rattacher aux unités fondamentales les mesures des
grandeurs dérivées qui font intervenir une force, un volume ou une pression ; de même,
diverses températures de changements d'état (points fixes), pour la thermométrie, et les
piles et résistances « étalons » en électricité, servent couramment aux étalonnages les plus
précis.

Des constantes physiques comme la charge élémentaire ou la masse de l'électron, la masse


ou le coefficient gyromagnétique du proton, la constante de Planck, la constante
d'Avogadro, etc., qui interviennent directement dans de nombreuses relations entre
grandeurs physiques, servent souvent pour exprimer des mesures relatives dans des
domaines où les ordres de grandeur défient l'imagination (cf. tableau des constantes
physiques fondamentales).

Il serait séduisant, du point de vue esthétique, d'utiliser de telles constantes, universelles


par nature, comme étalons fondamentaux. Aucune d'entre elles n'est connue actuellement
avec une précision suffisante pour jouer ce rôle : cette précision correspond exactement à
celle avec laquelle on saurait leur rattacher les mesures pratiques.
9 Constantes physiques
En science, une constante physique est une quantité physique dont la valeur numérique
est fixe.

Contrairement à une constante mathématique, elle implique directement une grandeur


physiquement mesurable.

Les valeurs listées ci-dessous sont des valeurs dont on a remarqué qu'elles semblaient
constantes et indépendantes de tous paramètres utilisés, et que la théorie suppose donc
réellement constantes.

Les constantes sans dimension, comme la constante de structure fine, ne dépendent pas
du système de poids et mesures utilisé. Les autres auraient évidemment des valeurs
différentes dans des systèmes différents.

Des systèmes ont été proposés sur la base d'une fixation à 1 du plus grand nombre de
constantes possible, mais n'ont pas connu grand succès dans le grand public pour le
moment, mais les physiciens les utilisent.
Constantes universelles
Constantes électromagnétiques
Constantes astronomiques
Constantes physico-chimiques
Constantes atomiques et nucléaires
10 Analyse dimensionnelle
L'analyse dimensionnelle est un outil théorique servant à interpréter les problèmes à partir
des dimensions des grandeurs physiques mises en jeu.

Cet outil est utilisé particulièrement en physique, en chimie et en ingénierie.

L'analyse dimensionnelle permet notamment de vérifier a priori la viabilité d'une équation


ou du résultat d'un calcul. Elle est utile également pour formuler des hypothèses simples sur
les grandeurs qui gouvernent l'état d'un système physique avant qu'une théorie plus
complète ne vienne valider ces hypothèses.

L'analyse dimensionnelle repose sur le fait que ne peuvent être comparées que des
grandeurs ayant la même dimension : il est possible de comparer deux longueurs entre
elles, mais pas une longueur et une masse entre elles par exemple.
L’équation aux dimensions est la formule qui permet de déterminer la dimension dans
laquelle doit être exprimé le résultat d'une formule.

C'est une équation de grandeurs, c'est-à-dire dans laquelle on représente les phénomènes
mesurés par un symbole ; par exemple, une longueur est représentée par la lettre « L ».

Une grandeur est un paramètre mesurable qui sert à définir un état, un objet. Par exemple,
la longueur, la température, l'énergie, la vitesse, la pression, une force (par exemple le
poids), l'inertie (masse), la quantité de matière (nombre de moles)... sont des grandeurs.

D'une manière générale il est possible d'exprimer la dimension de toutes les grandeurs
physiques en fonction de sept dimensions de base :

 longueur L
 masse M
 temps, ou durée T
 intensité électrique I
 température Θ
 quantité de matière N
 intensité lumineuse J
Ainsi, la dimension d'une grandeur est la manière dont elle se compose à partir des sept
dimensions de base.

Par exemple, on dit que « la dimension d'une vitesse est une longueur divisée par une
durée » (on dit aussi « la vitesse est homogène à une longueur divisée par une durée). On
note ceci de manière abrégée par une équation aux dimensions :

La composition peut devenir plus complexe. Ainsi, la force a la dimension d'une masse
multipliée par une longueur et divisée par une durée au carré :

Les exposants indiquent le degré d'influence d'un paramètre composant le phénomène


sur l'intensité finale du paramètre. Ce sont précisément ces exposants qu'on appelle
« dimensions » dans l'expression « équation aux dimensions ».
Utilisation de l’analyse dimensionnelle :

Vérification de l'homogénéité d'une formule

Lors de l'établissement d'une expression, l'analyse dimensionnelle permet de vérifier son


homogénéité et de la corriger le cas échéant, sachant qu'une expression non homogène ne
peut être que fausse.
Exemple : problème de la chute libre
À la suite de différents calculs, une relation a été trouvée entre la vitesse v d'un objet en chute
libre, l'accélération de la pesanteur g, et la hauteur de chute h :
v2 = 2 g.h .

Cette formule est-elle homogène ?


Utilisons les équations aux dimensions :
[v2] = [v]2 = (L T-1)2 = L2 T-2
[2 g.h] = [g] [h]
et g est l’intensité de la pesanteur, homogène à une accélération donc :

[2 g.h] = L T-2 L = L2 T-2


La formule v²=2 g.h est donc bien homogène.

Exercice : vérification de l'homogénéité de l'expression de la période d'un pendule simple


de longueur l : l
T = 2π
g
Recherche de la forme d'une expression A = f(B, C)

On suppose qu'une grandeur A peut s'exprimer en fonction de deux autres grandeurs B et


C : A = f(B, C). Pour déterminer la forme de f, on exprime B et C en fonction des grandeurs
fondamentales, puis on recherche les coefficients a et b , tels que BaCb et A aient la même
dimension.

Exemple : oscillateur horizontal


Soit un pendule élastique constitué d'un palet glissant sans
frottements sur un banc à coussin d'air, attaché à l'une des
extrémités d'un ressort, l'autre étant fixe. Le système est
un oscillateur.

On souhaite découvrir à l'aide de l'analyse dimensionnelle


l'expression de la période T des oscillations (à une
constante numérique près, l'analyse dimensionnelle ne
permettant pas de prendre en compte les nombres sans
dimension).

Rappel : un ressort attaché à une masse et étiré ou comprimé d’une distance x par rapport
à sa longueur d’équilibre l0 exerce sur la masse une force F=k.x, où k est appelée raideur du
ressort (loi de Hooke).
Etape 1 : Liste des paramètres dont peut éventuellement dépendre T

la masse du palet : m


la raideur du ressort : k
l'amplitude des oscillations : Xo

Etape 2 : Recherche des dimensions des différents paramètres

[m] = M
[k] = [F/x] = M L T-2 L-1 = M T-2
[Xo] = L
[T] = T

Etape 3 : Mise en équation du problème

On essaie pour l'expression de la période une expression telle que :


T = Cste . ma. kb. Xog
d'où :
[T] = T = [m]a [k]b [Xo]g = Ma Mb T-2b Lg = Ma+b T-2b Lg
Après identification :
a + b = 0 ; -2b = 1 ; g = 0
soit : b = -1/2 ; a = 1/2 ; g = 0
d'où l'expression de la période T : T = Cste. m1/2. k -1/2 = Cste (m/k)1/2
m
T = 2π
Un calcul précis, mené dans le cadre des lois de la dynamique donne en effet : k
La légende voudrait que l'analyse dimensionnelle aie permis à Geoffrey Ingram Taylor
d'estimer en 1950 l'énergie dégagée par l'explosion d'une bombe atomique, alors que cette
information était classée top secret. Il lui a suffi pour cela d'observer sur un film d'explosion,
imprudemment rendu public par les militaires américains, que la dilatation du champignon
atomique suivait la loi expérimentale de proportionnalité.

Le physicien Taylor suppose a priori que le processus d'expansion de la sphère de gaz dépend
au minimum des paramètres suivants :

le temps t ;
l'énergie E dégagée par l'explosion ;
la masse volumique de l'air ρ.

L'analyse dimensionnelle le conduit alors pour le rayon r de la sphère de gaz à l'instant t à :

où k est une constante sans dimensions.

Taylor retrouve donc bien la loi expérimentale de dilatation du champignon :

ce qui semble valider son choix de paramètres.


Il détermine alors r et t à partir du film, et, k étant supposée de l'ordre de l'unité et ρ étant
connue, il obtient finalement :

En réalité, G. I. Taylor n'a pas utilisé ce raisonnement simpliste. Dans sa première publication,
longue de 15 pages, G. I. Taylor utilise l'analyse dimensionnelle pour simplifier les équations
différentielles qui décrivent l'écoulement.

Après de long et difficiles calculs, il obtient finalement la formule très simple suivante :

où intervient la grandeur numérique k(γ) qui dépend de la constante γ qui vaut 1,4 à
température ambiante, mais qui diminue à haute température. Taylor s'étonne ainsi dans son
second article du très bon accord entre la formule et les valeurs mesurées sur les photos et
précise qu'il s'attendait à un moins bon accord. Ce n'est donc qu'a posteriori, grâce aux lourds
calculs de Taylor et à la constatation expérimentale que la température n'intervient pas, que
l'on peut retrouver très élégamment l'expression du rayon du champignon nucléaire en
fonction du temps et de l'énergie de la bombe.
Exercice : période d’un pendule

Soit un pendule simple constitué d’une masse ݉ accrochée à l’extrémité mobile d’un fil de
longueur ݈. On travaille dans le référentiel terrestre où le champ de pesanteur est ݃ .

1) Montrer, par une analyse dimensionnelle, que la période des petites oscillations de ce
pendule s’écrit :
l
T =K
g
où ‫ ܭ‬est une constante sans dimension.

2) Quel remarque concernant ܶ mérite d’être notée ?

Exercice : vitesse des vagues


En admettant que la vitesse des vagues ne dépend que
de leur longueur d’onde l, de l’accélération de la
pesanteur g et de la masse volumique de l’eau ρ, établir
la formule donnant cette vitesse à un facteur constant
près. Que peut-on remarquer ?
Exercice : corde vibrante

Même question pour la fréquence d’une corde tendue. Cette fréquence f dépend de la
longueur l, de la force F appliquée aux extrémités, de la masse µ par unité de longueur, et du
nombre sans dimension n (= harmonique).
Exercice : vibration d’une goutte d’eau

La fréquence de vibration d’une goutte d’eau va dépendre de plusieurs paramètres. On


supposera que la tension superficielle est le facteur prédominant dans la cohésion de la
goutte (on nomme tension superficielle le facteur de proportionnalité A qui relie le travail
dépensé à l'accroissement de la surface) ; par conséquent, les facteurs intervenant dans
l’expression de la fréquence de vibration ݂ seront :

- ܴ, le rayon de la goutte ;
- ߩ, la masse volumique, pour tenir compte de l’inertie ;
- ‫ܣ‬, la constante intervenant dans l’expression de la force due à la tension superficielle (la
dimension de ‫ ܣ‬est celle d’une force par unité de longueur).
f = k1 R a ρ b Ac
On écrira donc :

où ݇1 est ici une constante sans dimension ; ܽ, ܾ et ܿ sont les exposants de ܴ, ߩ et ‫ܣ‬.

→ En déduire les valeurs de ܽ, ܾ et ܿ et montrez que :


Exercice : déterminez la dimension des deux paramètres a et b qui apparaissent dans
l’expression suivante caractérisant la force de frottement visqueux :

F = a m v + b v²

Exercice : déterminez les dimensions dans le SI de la constante de gravitation G sachant qu'elle


est déterminée par l‘équation :

(où F est la force de gravitation, m1, m2 sont les deux masses qui subissent cette attraction, et r
est la distance qui sépare ces deux masses).

Exercice : déterminez une loi, compatible avec les dimensions, et qui détermine l’accélération
de la pesanteur g en fonction des paramètres gravitationnels de la Terre, à savoir sa masse M,
son rayon R, et la constante de gravitation G.

Exercice : montrez que la masse d'une planète (M), son rayon (R) et sa masse par unité de
volume (ρ) ne sont pas indépendants dimensionnellement, c'est-a-dire que l'on peut les lier
dimensionnellement par une relation.

Exercice : dans l’exercice précédent, donnez la relation qui lie M, R et ρ si la planète est
considérée comme une sphère homogène.
Exercice : montrez qu'il est impossible avec une masse M, un temps T et une longueur R de
construire un nombre sans dimension .

Exercice : si on ajoute dans l’exercice précédent la constante gravitationnelle G (G = 6,67259


10-11 m3kg-1s-2), trouver une combinaison entre G, T, M, R qui n'a pas de dimension (il y a
une infinité de relations, trouver la plus simple algébriquement).

Exercice : simplifiez la relation obtenue dans l’exercice précédent en utilisant la masse


spécifique ρ.

Exercice : les planètes tournent autour du Soleil en un temps T (appelé période de


révolution). Ce temps est lié à la distance R de la planète au Soleil, à la masse M du Soleil, et
à la constante de gravitation G. Comment ?

Exercice : une pression P est dimensionnellement le rapport entre une force F et une
surface S: P = F/S. Quelles sont les dimensions de P dans le SI ?

Exercice : montrez qu'une pression P est une énergie E par unité de volume V.

Exercice : construisez une pression P « gravitationnelle » qui ne contient que la masse M, le


rayon R, et la constante G.
Exercice : une énergie E est dimensionnellement le produit d'une force F et d'un
déplacement L. Quelles sont les dimensions de l‘énergie E dans le SI ?

Exercice : calculez la dimension de la permittivité électrique du vide ε0 et de la perméabilité


magnétique du vide µ0 en sachant que ces deux constantes apparaissent dans les équations
suivantes (où F est une force, Q une charge électrique qui a les dimension [Q] = A .s, L et r
des distances, I un courant ):

Exercice : déterminez les dimensions dans le SI d'une résistance électrique R via l‘équation
dite de Joule qui lie la puissance dissipée P a l'intensité de courant I et a la résistance R :

P = R.I 2
une puissance étant par définition une énergie par unité de temps.

Exercice : connaissant les dimensions de la permittivité électrique du vide ε0 et de la


perméabilité magnétique du vide µ0 , construisez :

une vitesse c
une résistance électrique r.

Sachant que ε0 = 8,85419 10-12 et que µ0 = 4π 10-7 dans le SI, déterminez numériquement
ces deux valeurs c et r. L’une de ces valeurs vous rappelle-t-elle quelque chose ?
Annexe 1 : étymologie des noms d’unités
Commençons par les unités de base du Système International.

Le mètre tire son nom du grec metron signifiant mesure qui a donné le suffixe mètre qu'on
trouve dans la plupart des noms d'instruments de mesure.

L’étymologie du gramme est plus complexe. Sous l'Empire romain, le scrupulum était le poids
égal a un vingt-quatrième d'once. Son altération en scripulum amena à tort les Grecs à le
croire dérivé de scribere (écrire) et à le rendre par gramma (signe écrit) qui a donné notre
gramme et que l'on retrouve en suffixe dans les mots tels que télégramme, programme,
diagramme, etc.

Quant à la seconde, brève par définition, elle vient de la francisation écourtée du latin
minutum secundum, qu'on devrait traduire proprement par « menue partie (étymologie de la
minute) résultant de la seconde division de l'heure ».

Pour l’ampère et le kelvin, il ne faut pas chercher bien loin, ce sont les noms des physiciens
français André-Marie Ampère et anglais William Thomson, dit Lord Kelvin.

La mole, abréviation apparue dans la langue anglaise pour désigner la molécule-gramme,


vient comme celle-ci du latin molecula.

Quant à la candela, son étymologie est, comme il se doit, lumineuse puisqu'elle est passée
directement du latin (chandelle) au français.
La liste des autres unités SI constitue une longue litanie de noms de savants transformés en
noms communs : hertz, newton, pascal, joule, watt, coulomb, ohm, siemens, weber, tesla,
henry, becquerel, gray et sievert ; enfin Volta et Faraday qui, par suite d'une apocope, ont
donné naissance au volt et au farad.

Tout comme la candela déjà citée, le lux et le lumen proviennent directement du latin où ils
signifient tous les deux « lumière » ; seul leur genre a changé : respectivement féminin et
neutre en latin, ils sont devenus masculins en entrant dans le SI.

Enfin, le radian vient du latin radius (rayon) tout comme l‘hybride stéradian dont la
première syllabe est issue du grec stereos (solide).

Comme la seconde, la minute est une « menue division » du temps ; elle se rattache donc à
l'adjectif latin minutus (menu) par l'intermédiaire du latin médiéval minuta. L'étymologie
d'heure, du latin hora transformé d'abord en ore et eure, ne pose guère de difficulté. Tel n'est
pas le cas, en revanche, pour le jour qui se rattache au latin classique dies par le latin
populaire diurnus et par l'ancien français jorn.

Le bar (unité de pression) a une étymologie simple puisqu'il dérive du grec baros (poids,
pesanteur) qu'on retrouve dans le baryum, métal ainsi nommé à cause de son poids élevé et
dans le baryton, chanteur qui émet un son grave.

Le degré, qu'il soit Celsius ou d'angle, se rattache à l'ancien français gré qui avait lui aussi le
sens propre de marche d'escalier tout comme son doublet gras. Gré est lui-même tiré du latin
gradus, tout comme le grade.
Abordons aussi l'étymologie des préfixes de multiples et sous-multiples, compléments
indispensables des noms d'unités.

La logique de départ était simple : des préfixes grecs pour les multiples et des préfixes latins
pour les sous-multiples. C'est ainsi qu'à déci, centi et milli, tirés de decimus (dixième),
centesimus (centième) et millesimus (millième) font pendant déca, hecto et kilo, construits
sur deka (dix), hekaton (cent), et khilioi (mille).

Les choses se sont gâtées lorsqu'on a voulu gagner quelques ordres de grandeur puisque,
pour traduire le millionième, on a choisi le mot grec micros (petit), transformé en micro,
plutôt qu'un mot latin. Rien à dire, en revanche, sur méga formé sur le grec megas (grand).

Quand, en 1960, on a voulu exprimer les puissances neuvième et douzième de 10, on a réussi
à trouver d'autres racines grecques : le géant gigas a donné giga et le monstre teras a donné
téra. Conformément à la logique initiale, pour traduire le milliardième, on a fait appel au mot
latin signifiant le nain, nanus, d'où nano. Mais on a fait une nouvelle entorse à la règle avec
pico, dérivé de l'italien piccolo (petit).

Le dernier coup porté au latin dans la dénomination des sous-multiples est intervenu en 1964
avec l'apparition de femto (10-15) et atto (10-18) tirés des mots danois femten (quinze) et atten
(dix-huit).
Pour les derniers baptêmes de multiples, on a bien respecté la tradition consistant à user de
racines grecques, mais dans des conditions telles que Thalès et Pythagore ont dû se
retourner dans leur tombe !

Remarquant a posteriori que téra (1012, c'est-à dire 10 4x3 était à une consonne près
identique à tétra, préfixe tiré du grec tetras (quatre), on s'est dit que la méthode pourrait
être généralisée. Ainsi, pour 1015 c'est-à-dire 10 5x3 , on a retiré de penta (de pente : cinq) la
consonne n, d'où le disgracieux péta ; et pour 1018, c'est-à-dire 106x3, on a privé de son h
initial le préfixe hexa (de hex : six) d'où exa.

Les quatre derniers préfixes en date furent adoptés en 1991. Zepto provient du latin septem
et du français « sept », car égal à 1/10007. De la même manière, Yocto provient du grec όϰτώ,
huit, car égal à 1/10008.

Yotta provient du grec ancien ὀκτώ, októ, « huit », car égal à 10008 et zetta provient du
français sept, car égal à 10007.
Annexe 2 : typographie des unités

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