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Avant d’entrer dans les détails du formalisme par bond graph nous allons spécifier ses
principales caractéristiques.
C’est un langage unifié quelque soit le domaine physique considéré.
Il est basé sur une formulation énergétique des échanges entre les sous systèmes ;
Afin de décrire la variété des phénomènes dans différents domaine de la physiques une typologie
d’éléments que nous détaillerons ultérieurement est définie.
Source idéale d’énergie
Stockage d’énergie
Dissipation d’énergie
Transformation et conversion de l’énergie
2. Liens et ports.
2.1 Définitions.
Comme nous venons de l’entrevoir, cette approche permet de représenter les échanges d’énergie
en terme de flux et d’effort entre les éléments du système physique appelé ports.
Ainsi si le véhicule A entraîne la charge B, la force de traction F sera l’effort et la vitesse le flux ;
la demi-flèche donne alors le sens de passage de l’énergie.
F U
A B A B
V I
Pour résumer, si deux composants d’un système physique s’échangent de l’énergie. Par
convention la demi-flèche appelée lien indique le sens du transit. Pour ce sens, le transfert de la
puissance sera considéré comme positive. Par convention, A sera le port d’entrée et B le port de
sortie.
effort
A B
e
A B
e f
Port d'entrée Port de sortie
A B
f flux
Figure 2-2 Représentations d’un lien entre deux ports
Le lien comportera deux grandeurs, la variable de flux notée f est une variable extensive et
correspond à un nombre de particules par unité de temps. La variable d’effort, notée e est une
variable intensive indépendante de toute quantité de matière. La variable f de flux est notée du
coté de la demi-flèche et l’effort e sur le coté opposé. Le produit de l’effort par le flux représente
la puissance échangée.
Lors de l’élaboration d’un bond graph, chaque élément est schématisé par un ensemble de ports
communiquant par des liens indiquant le sens de transfert de la puissance.
Pour des ensembles importants, il est parfois utile de faire une analyse plus macroscopique en
définissant des sous-systèmes, dans ce cas le bond graph à mots est utilisé.
Afin d’illustrer cette approche, pour un véhicule électrique, une analyse par bond graph à mots
donne la décomposition suivante :
Véhicule force
& Transmission
Environnement vitesse
Domaine mécanique.
Pour un mouvement de translation l’effort est la force et le flux la vitesse linéaire. En
rotation l’effort est le couple et le flux la vitesse de rotation.
t
En translation E(t) = ∫ F ( τ ) ⋅ V ( τ ) dτ + E ( 0 ) .
0
t
En rotation E(t) = ∫ C ( τ ) ⋅ ω ( τ ) dτ + E ( 0 ) .
0
F
u Z Tension u
Se : Force F
Se :
Source de tension, alimentation par une Moteur d’entraînement ayant des pertes nulles et
source d’impédance nulle. fournissant une force de propulsion F.
3.1.2 Source de flux.
e Ici cette source est la duale de la précédente. Dans le domaine
Sf électrique cela correspond à une source de courant d’impédance
f infinie.
Exemples 2.
Domaine électrique. Domaine mécanique.
Vitesse v
i
Z Sf :
Courant i
Sf :
Vitesse v
Source de courant, alimentation par une Moteur d’entraînement ayant une inertie infinie et
source d’impédance infinie. fournissant une vitesse constante.
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Exemples 3.
I
Force F=b.V F
U Vitesse V F
R1 U R:R1 V
R:b
I
Exemples 4.
Le condensateur permet lorsqu’il reçoit un Le ressort permet lorsqu’il est soumis à une
courant (flux) d’emmagasiner une charge vitesse (flux) d’emmagasiner un déplacement
électrique exprimée en Coulomb exprimé en mètre.
(déplacement). t
t Déplacement : q = ∫ f ⇒ q ( t ) = ∫ V(τ) ⋅ dτ
Déplacement : q = ∫ f ⇒ q ( t ) = ∫ i(τ) ⋅ dτ 0
0 Pour un ressort, la force due à la compression
sachant que pour un condensateur : t
F
t vaut : F ( t ) = k ∫ V ( τ ) dτ ⇒ q = et nous
1
u ( t ) = ∫ i ( τ ) dτ ⇒ q = C ⋅ u 0
k
C
0 retrouvons comme pour le condensateur la
Nous retrouvons la relation générique en relation valable dans le cas linéaire q = C ⋅ e .
régime linéaire q = C ⋅ e ou q représente la Nous vérifions ici que le déplacement
quantité d’électricité en Coulomb.
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Pour des circuits électriques le courant représente le flux dans le formalisme des graphes de
fluence c’est l’inductance qui représente l’élément I.
En mécanique le flux étant la vitesse c’est l’inertie qui est l’élément de stockage.
Tension u F
L I:L Masse
u Courant i M
Force F
I:M
Vitesse v
L’inductance permet lorsqu’elle est soumise à En mécanique l’élément I est la masse M pour
une tension (effort) d’emmagasiner une un mouvement de translation ou l’inertie pour
impulsion en V.s. une rotation.
t La masse soumise à une force (effort)
p = ∫ e ⇒ p ( t ) = ∫ v(τ) ⋅ dτ , sachant que pour emmagasine une quantité de mouvement en
0 Kg.m/s (moment).
t t
1
une inductance : i ( t ) = ∫ v ( τ ) dτ ⇒ p = ∫ e ⇒ p ( t ) = ∫ F(τ) ⋅ dτ , la loi
L 0
0
Qui correspond bien au cas linéaire fondamentale de la dynamique donne :
p = I ⋅ f pour lequel le paramètre I est 1
t
l’inductance. v ( t ) = ∫ F ( τ ) dτ
M
t 0
p (t) = ∫ v ( τ ) dτ + p ( 0 ) Ce qui fourni p = M ⋅ v qui est bien la quantité
0 de mouvement.
Causalité :
Avec une formulation intégrale la cause est la Causalité :
tension et la conséquence est le courant. Pour un mouvement la vitesse est la
t conséquence de la force.
1
i(t) = i0 + ∫ u(τ) ⋅ dτ 1
t
M∫
L
0 v(t) = v 0 + F(τ) ⋅ dτ
En causalité dérivée nous retrouvons la relation 0
classique : Avec une formulation dérivée nous retrouvons
u(t) = L.i(t) la loi fondamentale de la dynamique.
F(t) = M.v(t)
3.4.1 Jonction 0.
La jonction 0 permet de coupler des éléments
soumis à un même effort.
Exemples 6.
iL Masse M
iR
Amortisseur
Force F
R L
u
Vitesse V1 Vitesse V2
R:R R:b
iR F V1 − V2
u
u u F F
Se : u 0 I :L Se : F 0 I:M
i iL V1 V2
L’effort étant commun, ici la tension, la L’amortisseur est considéré sans masse, les
jonction 0 correspond à la mise en parallèle forces sont identiques à chaque extrémité.
d’éléments.
Nous retrouvons ici une source de tension Se, L’amortisseur est animé de la vitesse
un élément dissipatif R qui dissipera par effet V = V − V et dissipera une puissance b ⋅ V 2 .
3 1 2 3
Joule R ⋅ i 2R . La masse sera soumise à une force tel que :
L’inductance sera parcourue par un courrant : 1
V2 = ∫ F
1
iL = ∫ u M
L
Nous pouvons remarquer que la jonction 0 correspond pour les circuits électriques à une mise en
parallèle, alors qu’avec un montage cela correspond à un montage en série.
Exemples 7
C
i R Ressort raideur k
vR F
L Masse M
vC
u vL Amortisseur
Fk
F
Masse M Fa
Fm
R:R R:b
vR i Fa v
vL
Se : u u F Fm
1 I:L Se :F 1 I:M
i i v v
vC i
Fk v
C:C
C :1/k
Avec cette jonction le courant est constant Pour cette jonction la vitesse est commune, ce
(flux) qui traduit l’état d’équilibre de la masse M.
Les liens reliés aux éléments R, L et C Les liens permettant de prendre en compte la
traduisent respectivement les tensions aux force motrice (Source Se) et les forces
bornes de la résistance, de l’inductance et du résistantes du ressort et de l’amortisseur (liens
condensateur. reliés aux éléments R et C). La force d’inertie
due à l’accélération correspond au lien
aboutissant à l’élément I.
Exemples 8
u1 u2 Cm1
Cm2
u1 u2 Cm1 Cm2
TF TF
i1 i2 Ω1 Ω2
R
m m= 1
R2
Pour un transformateur idéal sans pertes : Si nous n’avons pas de pertes il y a
i u conservation de la puissance.
P = u1 ⋅ i1 = u 2 ⋅ i 2 et 2 = 1 = m
i1 u 2 P = Cm1 ⋅ Ω1 = Cm ⋅ Ω 2 et
m, représentant le facteur de transformation. R1 Ω 2 Cm1
= = =m
R 2 Ω1 Cm2
Le gyrateur peut être utilisé pour prendre en compte les changements de domaine physique qui
se font sans perte de puissance.
Exemple 9.moteur à courant continu.
i1 b i3
a
R1 L1 L3
L2
E R2 Vs
C
i2
R : R1 R : R2
a b
VR1 i1 VR 2 i 3 c
Vb b Vb
Se : E E 1 0 1
i1 i1 i3
VL1 i 3 VL3
i 2 Vb
d
1 I : L3
i2 VC
i2
VL 2
I : L2 C:C
Les jonctions 1 sont à flux constant (courant), sur celles-ci sont réparti les efforts (tension) ici
cela correspond aux deux mailles du filtre. Nous retrouvons ainsi sur les jonctions a, b, c :
a/ Jonction 1 : E = VR1 + VL1 + Vb .
c/ Jonction 1 : Vb = VR 2 + VL3 .
d/ Jonction 1 : Vb = VL2 + VC .
La jonction 0 est à effort constant (tension), c’est le potentiel du nœud b.
b/ Jonction 0 : i1 = i 2 + i3
Poulie de rayon R F
et d'inertie J V1
ω2
Cm ω2
h
Corde de raideur k Cm
V1
⋅ F.R
x1 F ⋅
C J = J ⋅ ω2
Charge M
F V1
⋅
M ⋅ V1 M ⋅g
I:J I:M
⋅
CJ ω2 b M ⋅ V1 V1
a c
Cm Cu R F M ⋅g
Se 1 TF 1 Se : M ⋅ g
ω2 ω2 V1 V1
a/ Jonction 1.
Cette jonction à vitesse de rotation constante (flux) correspond à l’équilibre dynamique de la
i
poulie en rotation, soit en écrivant la relation fondamentale de la dynamique : J ⋅ ω2 = Cm − Cu
b/ Transformateur TF :R.
La poulie transforme via l’enroulement de la corde le mouvement de rotation en mouvement de
translation. Si les pertes sont nulles nous aurons : V1 = ω2 ⋅ R et Cu = F ⋅ R .
e f C V
Un élément TF est régit par les relations : 1 = 2 = m soit ici : u = 1 = R .
e2 f1 F ω2
c/ Jonction 1.
Cette jonction prend en compte l’équilibre de la charge en translation pour laquelle nous
i
pouvons écrire : M ⋅ V1 = F − M ⋅ g .
e e
A f B A f B
e e
A B A B
f f
e e
A B A B
f f
Pour représenter ces deux situations d’échange de l’énergie, un trait causal est placé
perpendiculairement au lien du coté où l’effort est transmis. Le flux évidement transitant dans le
sens opposé au trait causal. Cette position du trait causal est indépendante du sens du transfert de
l’énergie indiqué par la demi-flèche du lien. Sur la figure 5-1 l’effort est imposé de A vers B et le
flux transite dans le sens contraire soit du port B vers le port A. La figure 5-2 représente la
situation inverse.
Nous allons aborder maintenant la causalité des divers éléments constituant un bond graph.
5.2 Les éléments actifs.
5.3.1 Eléments R.
Dans le cas linéaire, la causalité de cet élément est indifférenciée, en effet nous pouvons
exprimer le flux en fonction de l’effort ou réciproquement.
Nous pouvons donc obtenir les deux situations suivantes :
e
R f =
e
dans ce cas c’est le flux qui est imposé.
f R
e 1
C∫
Causalité intégrale : e = f , l’effort est imposé par l’intégrale
C
f d’un flux.
e
C Causalité dérivée : f = C ⋅ e , le flux est imposé avec la dérivée de
f l’effort.
La dérivée étant à proscrire dans un schéma de simulation, seule la causalité intégrale sera à
considérer.
5.3.3 Elément I.
Comme pour l’élément C, deux causalités sont possibles et seule la causalité intégrale sera à
considérer.
e 1
Causalité intégrale f = ∫ e , le flux est l’intégrale de l’effort.
I I
f
e Causalité dérivée e = I ⋅ f , l’effort est la dérivée du flux.
I
f
5.4.1 Jonction 0.
Pour une jonction 0 l’effort est commun, et les flux se
partagent en fonctions du sens des liens.
f3 Dans cet exemple f1 = f 2 + f3 + f 4 (bilan des puissances
e
nulles à la jonction).
e Pour que l’effort puisse être calculé, il suffit qu’une des
e
0 quatre jonctions, quelque soit son sens, puisse imposer
f1 f2 l’effort.
f4 Ici le trait de causalité de cette jonction correspond au lien
4, cela exprime le fait que la relation associée à ce lien
e assure le calcul de l’effort e.
Règle de causalité : Pour une jonction 0, un seul effort peut donner sa valeur aux autres, ce qui
implique qu’il n’y ait qu’un seul trait causal près de la jonction.
5.4.2 Jonction 1.
Avec une jonction 1, les efforts se répartissent,
l’orientation des liens fixant la relation entre ceux-ci, ici
f nous avons :
e3 e1 = e2 + e3 + e4
Il suffit déterminer le flux d’un seul lien, cette contrainte
e1 e2
1 impose qu’il n’y ait autour de la jonction qu’un seul
f f trait causal manquant.
Dans cet exemple c’est la relation associée au lien 3 qui
f
permet le calcul du flux.
e4
Règle de causalité : pour une jonction 1 il ne doit y
avoir qu’un seul lien sans trait de causalité près de la
jonction.
5.5 Eléments de transformation.
Règle de causalité : Pour une jonction TF il ne doit avoir qu’un seul trait causal près de la
jonction.
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Règle de causalité : Pour une jonction gyrateur, 2 traits causaux sont présents ou absents de la
jonction.
5.6 Procédure d’affectation de la causalité.
1- Affecter la causalité aux sources.
2- Placer les traits en causalité intégrale sur toutes les jonctions I et C.
3- Affecter les causalités aux jonctions O, 1, TF et GY.
4- Fixer des causalités aux éléments R.
5- Rechercher les éventuels conflits de causalité. En cas de conflit problème !
Problème de causalité.
Dans ce cas, mais c’est un expédiant, il est toujours possible pour certains élément I ou C
d’utiliser une causalité dérivée. Dans cette situation, il est probable que vous seriez confronté à
des problèmes numériques de résolution.
Il est donc indispensable, pour éviter une formulation dérivée de revoir la formulation par bond
graph de votre système.
Si vous êtes confronté à un problème de causalité, il est vraisemblable que vous n’ayez pas
analysé avec suffisamment d’acuité les phénomènes mis en jeu.
La plupart du temps, vous avez omis de formuler un phénomène qui paraissait secondaire en
terme d’importance mais primordial pour la causalité.
En mécanique si vous sollicitez les extrémités d’un arbre par deux sources d’effort (couples)
sans considérer la raideur de la liaison vous aurez un problème de causalité.
C
i R R:R
vR 4
1
vC L
vL F
u Se : u 1 1 1
3 I:L
2
C:C
R:R
vR Pour la source Se, les éléments I et C ont
une causalité imposées.
i
vL Pour la jonction 1, afin de pouvoir établir le
Se : u u
1 I:L courant (flux) de façon unique, il faut ajouter
i i un trait de causalité au lien aboutissant à
i l’élément R du coté de la jonction (trait
pointillé).
vC
C:C
Equations de simulation.
t
1
Lien-2 élément C : vC ( t ) = ∫ i ( τ ) dτ
C
0
t
1
Lien-3 élément I : i ( t ) = v L ( τ ) dτ
L∫
0
Lien-4 élément R : Vr ( t ) = R ⋅ i ( t )
Jonction 1 : v L ( t ) = u(t) − Vr ( t ) − vC ( t )