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Séquence 1.

Les évolutions récentes de la théorie du Consommateur


1.1. OBJECTIFS DE LA SEQUENCE
Objectif général :
A l’issue de cette séquence vous devez être en mesure de comprendre les différentes facettes des
évolutions récentes de la théorie du consommateur.
Objectifs spécifiques :
Après l’étude de cette séquence, vous devez être en mesure de:
- expliquer les arbitrages de consommation et d’épargne.
- expliquer l’arbitrage travail et loisir du Consommateur.
- cerner la notion du surplus du Consommateur.
- identifier le facteur temps et le facteur capital humain.

1.2. CONTENU DES APPRENTISSAGES

1.2.1. Les arbitrages Consommation/Epargne et travail/loisir du Consommateur


a) L’arbitrage consommation/épargne
Il s’agit ici d’abandonner l’hypothèse d’une consommation instantanée de l’intégralité du revenu par le
Consommateur et d’envisager une consommation répartie dans le temps (consommation inter
temporelle), en fonction de ses revenus présents et prévisibles. L’analyse est dans ce cas dynamique.
Cette hypothèse est envisageable pour les raisons suivantes :
- La possibilité de constituer une épargne en vue d’une consommation future, et donc la
nécessité de raisonner sur n périodes pour le Consommateur.
- La possibilité pour le Consommateur de dépenser moins que son revenu en constituant une
épargne ou plus que son revenu en enregistrant une désépargne.
- L’existence d’un marché des capitaux qui permet au Consommateur d’emprunter ou de prêter à
un taux d’intérêt.
b) L’arbitrage travail/loisir du Consommateur
Cela revient à un arbitrage revenu/loisir. Le Consommateur cherche à maximiser son utilité en arbitrant
entre le temps de travail rémunéré par le revenu, et le temps de loisir (qui est gratuit) mais qui est
rémunéré par le besoin de repos. Si le taux de salaire reste constant, le Consommateur refusera
d’accomplir des heures supplémentaires.
Le système peut se présenter ainsi :
Max U(L,R)
S/C R=St
L : temps de loisir
R : Revenu
S : taux de salaire
t : temps de travail.
Supposons T le temps total disponible (T=t+L) ; d’où t=T-L.
Le système peut s’écrire :
Max U(L, R)
S/C R  S(T - L)
Posons L le lagrangien
L  U(L, R)   (S(T - L) - R
L'L  U 'L  S  0
L'R  U 'R    0
L'  S(T - L) - R  0
Calcul du taux de substitution de revenu par le loisir (TMSLR) à partir du calcul de la différentielle totale
de la contrainte budgétaire :
d(S(T - L))  dR  dS(T - L)  Sd(T - L)  dR
d(u.v)  u 'v  uv'
dS  0 (le taux de salaire étant une constante)  - dR/dL  S (2)
'
U dR
A partir de (1) et (2) nous avons
L
'
 S
UR dL
Le Consommateur maximise sa satisfaction lorsque : le rapport des utilités marginales du loisir et du
revenu est égal au taux de substitution du revenu par le loisir.

1.2.2. Le surplus du Consommateur


Ce concept met l’accent sur le paradoxe de la valeur. La valeur monétaire payée par le Consommateur
est inférieure à la valeur réelle reçue. Le Consommateur n’accepte d’échanger son argent contre un bien
que parce que la valeur de l’argent est inférieure à la valeur du bien.
Ce plus se transforme en surplus du fait de la loi de la décroissance de l’utilité marginale. Si le prix reste
le même alors que l’utilité marginale change, la différence constitue le surplus et croît d’une manière
décroissante.

1.2.3. La distinction du facteur temps et du facteur capital humain


a) La prise en considération du facteur temps
Négligé par la théorie traditionnelle, le facteur temps est considéré comme une ressource rare par la
nouvelle théorie. Une consommation procure une satisfaction et coûte du temps.
En utilisant d’une certaine manière son temps, le Consommateur renonce aux satisfactions qu’il peut
avoir en utilisant d’une autre manière ce temps. L’utilisation du temps entraîne donc un coût d’opportunité.
Dans la nouvelle théorie, le facteur temps est intégré comme un des facteurs de production des
satisfactions, ainsi : S = S(x, y, z... temps). Cet élément d’expliquer directement certaines préférences
des consommateurs sans avoir à introduire de nouvelles hypothèses comme le fait la théorie
traditionnelle.
b) La prise en considération du capital humain.
Le fait de pratiquer très jeune des activités artistiques ou sportives développe un savoir dans ces
domaines, et donc oriente les préférences des consommateurs : ce n’est donc pas une question de goût
qui détermine le choix, mais de capital humain.
La nouvelle théorie cherche donc a éviter les considérations psychologiques et philosophiques dans le
choix du consommateur, et à leur substituer l’hypothèse de stabilité des goûts des préférences, de
manières à pouvoir déterminer et prévoir le comportement économique du consommateur.
2.3. RECAPITULONS
Le consommateur n’accepte d’échanger contre un bien que parce que la valeur de son argent est
inférieur à la valeur du bien.
Ce plus se transforme en surplus du fait de la loi de décroissance de l’utilité marginale. Si le prix reste le
même alors que l’utilité marginale change, la différence constitue le surplus et croit d’une manière
progressive. Le surplus du consommateur représente un gain par rapport à deux achats de marchandise.
Le facteur temps et capital humain sont d’une importance capitale dans l’analyse microéconomique. A
travers ces deux facteurs le consommateur cherche à maximiser son utilité en arbitrant entre le temps
de travail rémunéré et le temps de travail qui est gratuit mais rémunéré par le besoin de repos.

1.4. Exercices d’autoévaluation


1) Considérons une touriste qui a l’habitude d’acheter chez elle les pommes 50 fg le kilogramme,
et donc qui est prédisposée à payer ce prix. En visite en Guinée, elle le trouve à 5fg le kilogramme.
Quel est le surplus du consommateur.
2) Considérons un consommateur disposant les éléments suivants :
1
U  2X 2 Y
2
R  100  10 X  20Y
1. calculer les quantités de X et Y qui maximisent la satisfaction du consommateur.
2. quelle est la signification au niveau de l’équilibre du consommateur de l’égalité entre le rapport
des utilités marginales et de leurs prix
3. calculer les fonctions de demande de X et Y
4. calculer l’élasticité de revenu de la demande.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---
Après l’étude du calcul économique du consommateur où nous avons eu à aborder l’équilibre par la
théorie de l’utilité marginale, l’équilibre par la théorie des courbes d’indifférence, la fonction de demande
et les évolutions récentes de la théorie du consommateur, nous étudierons dans le chapitre suivant le
calcul économique du producteur.

Vérifiez toutes vos réponses à l’aide du corrigé en annexe.


Si vous n’êtes pas satisfait des résultats, refaites les exercices
jusqu’à ce que tout soit bien clair pour vous.
Si vous êtes satisfait, alors passez à la séquence suivante pour la suite de vos apprentissages
Chapitre II. Le calcul économique du producteur
Nous aborderons dans ce chapitre trois séquences structurées de façon progressives.

Séquence 2. La théorie de la production

2.1. OBJECTIFS DE LA SEQUENCE


Objectif général :
A la fin de cette séquence vous serez en mesure d’interpréter le calcul économique du producteur.
Objectifs spécifiques :
Après l’étude de cette séquence, vous devez être à mesure de :
- définir une fonction de production ;
- cerner la productivité à court terme et à log terme ;
- calculer l’optimum du producteur ;
- déterminer le maximum de la production ou du profit ;
- expliquer la notion de changement d’échelle ;
- tracer la courbe d’expansion ;
- savoir ce que représente une fonction de production et de répartition ;
- cerner une fonction de production homogène et de COBB Douglas ;
- calculer les élasticités.

2.2. CONTENU DES APPRENTISSAGES

2.2.1. Définition de la fonction de production et ses caractéristiques


La fonction de production est un instrument mathématique permettant d’analyser la relation existante
entre les facteurs de production (inputs), et la production réalisée (output).
On peut illustrer la plupart de ces caractéristiques à travers la fonction classique Q = f (K, L).
Elle a une manière générale d’un caractère de prévisibilité : de facteurs nécessaires pour réaliser
une production déterminée. Chaque fonction de production est donc valable pour une seule entreprise et
pour un moment donné.
Cette relation fait ressortir pour les inputs de la fonction de production les caractères de visibilités puisque
la fonction de production est continue et dérivable par rapport à L ou K pour obtenir la production
marginale de L ou K.
Cette relation permet aussi de mettre en évidence les caractéristiques de complémentarités ou de
substituabilité, ce qui rend compte des possibilités de combinaisons techniques dans l’entreprise.
La fonction de production néoclassique admet toujours, en effet la substitution entre les facteurs de
production, d’où sa forme suivante :
K K K
M
8 KM
6 M Y KN N
4 Ko O
2

L 2 4 6 8 L LM LN L O L
Fonction substituable Fonction complémentaire Fonction complémentaire non stricte

L’augmentation de la productivité peut être obtenue dans le court terme en faisant varier le
facteur aisément variable le travail et en maintenant constant le facteur capital : on parle dans ce cas de
rendement factoriels.
Si l’entreprise épuise cette voie et qu’elle cherche à augmenter la productivité à long terme, il
s’agit alors de rendement d’échelle.

2.2.2. La productivité à court terme


Considérons deux facteurs de production : un facteur fixe, le capital entraînant un fixe et un facteur
variable, le travail entraînant un coût fixe et un facteur variable. Nous pouvons alors calculer trois sortes
de valeurs :
 La production totale (productivité totale)
 La production moyenne (productivité moyenne)
 La production marginale (productivité marginale)
 La productivité totale (PT) du facteur L est la quantité totale du bien X obtenu en combinant une
quantité fixe de K et une quantité variable de L, d’où :
Q  productivité totale
PT = Q = f(KO, L) K O  lecapital est constant
L le travail
La productivité moyenne (PM) du facteur L est réalisée en divisant la productivité totale par le nombre
de travailleurs :
Q f (KO , l)
PM  
L L
La productivité marginale (PM) du facteur L est la variation de la production totale obtenue lorsqu’on
ajoute une unité supplémentaire de main d’œuvre.
En supposant que les fonctions sont continues et dérivables, la dérivée partielle de X par
rapport à la seule L est :
X
Pm   f L' ( K O , L) .
L

2.2.3. La productivité à long terme


En courte période on admet généralement que l’on ait des facteurs de production peut être fixe.
En longue période, les conditions du marché changent ; le producteur doit s’adapter aux nouvelles
conditions soit en modifiant soit la combinaison de ces facteurs, en substituant le travail par le capital,
ou l’inverse ; soit en modifiant la taille de l’entreprise.
La modification de la taille de l’entreprise peut se faire sans modification de la technologie en changeant
simplement l’échelle de production par une variation dans une même proportion des facteurs de
production, ou avec une modification technologique en modifiant le rapport capital/travail.
On peut donc étudier longue période en trois situations :
 L’équilibre du producteur par la recherche, pour une production donnée de la meilleure
combinaison des facteurs ;
 Le changement d’échelle sans modification technologique ;
 Le changement d’échelle avec modification technologique avec substitution) ;
Les composantes de l’équilibre à long terme
Comme ce fut le cas pour le Consommateur confronté à des choix de biens X et Y (courbe
d’indifférence) et à une contrainte (courbe du budget) le Producteur va être confronté à des choix
technologiques entre K et L (courbe d’isoquant) et une contrainte (courbe d’isocoût).
L’équilibre du Producteur se situera au point de tangence entre l’isocoût et l’isoquant le plus élevé
possible.
Les choix technologiques : les isoquants
Un isoquant est une courbe exprimant les différentes combinaisons de main d’œuvre (L) et de capital
(K) qu’une entreprise peut concevoir pour réaliser une même production.
Un déplacement vers la droite de l’isoquant indique une plus grande quantité de production vice-versa.
La fonction de production comporte une infinité d’isoquants, une pour chaque niveau de production.

Les isoquants ont les mêmes caractéristiques que les courbes d’indifférence exprimant la rationalité du
Producteur :
 Elles ont une pente négative (la zone A) puisque la diminution d’un facteur (signe négatif) doit être
nécessairement compensée par l’augmentation de l’autre facteur (signe positif) pour garder la
même production.
 Elles sont convexes par rapport à l’origine des coordonnées. En renonçant à un facteur de
productivité marginale augmente, ce qui nécessite des quantités de plus en plus croissantes de
l’autre facteur pour garder la même production.
 Elles ne se coupent jamais car cela signifie qu’une même combinaison d’input, produirait deux
quantités différentes d’output.
 Le taux marginal de substitution technique (TMST)
Le TMST de L à K (TMSTLK) désigne le montant de K qu’une entreprise est prête à céder pour obtenir
une unité supplémentaire de L tout en restant sur le même isoquant.
dK
TMST LK  
dL
Le TMSTLK diminue lorsqu’on descend le long d’un isoquant.
Ce taux est égal au rapport des productivités marginales des deux facteurs. En effet, la fonction de
production est la forme :
Q  f (K, L) . Sa dérivée totale serait :
Q Q
Q  f K' dK  f L' dL  dK  dL . D’où f K' dK  - f L'dL ou encore
K L
Q Q
dK  - dL
K L
Le TMST est le rapport entre ces deux variations.
Q
TMST  L  
dK
Q dL
K
dK
est la dérivée de la fonction K = f(L) et en même temps pente de la tangente en un point, ou sur
dL
arc d’un isoquant.
La contrainte budgétaire : la droite d’iso coût : une droite d’iso coût représente l’ensemble des
combinaisons possibles de L et K, compte tenu de la dépense totale de l’entreprise (c) et des prix des
facteurs de production travail et capital (PL et PK)
L’équation du coût total est : C = PL. L + PK. K
Exprimons K dans cette fonction
PK. K = - PL. L + C
 PL C
K .L   aL  b
PK PK
La droite d’iso coût à donc une inclinaison exprimée par une pente =-1. Cette pente exprime le rapport
des prix des deux facteurs.
c
P c PL P 1
Pente   K   .   L    1
c PK c PK 1
PL
Cela signifie que chaque fois que le producteur renonce à une unité de K, il peut la remplacer par une
unité de L, tout en restant dans la limite de son budget d’investissement.
K est de la forme y = ax + b+
Représentation graphique
Si PL= PK = 1 et le coût, C= 9 = PL. L + PK. K = 1L + 1K
Cela signifie que l’entrepreneur peut acheter au maximum :
9L et OK (point B) K
9K et OL (point A) 10
8

L
0 2 4 6 8 10
Calculons la pente ligne AB : exprimons K en fonction de L.
1K = 9 – 1L. K L  1.
'

La droite d’iso coût a donc une inclinaison exprimée par une pente = - 1
c
P c PL
Pente  K   .  1
c PK c
PL
2.2.4. L’optimum du producteur
A partir d’une dépense totale ou coût total le producteur cherchera à maximiser sa production. Il atteint
l’équilibre lorsque la droite de l’iso coût touche en un point l’isoquant le plus élevé.
Le raisonnement est ainsi analogue à celui du Consommateur lorsque la droite du budget est
confrontée aux courbes d’indifférence.
Le point de tangence entre l’isoquant et l’iso coût exprime une égalité entre la valeur absolue de la
pente de l’iso coût.

La pente de l’isoquant est égale au rapport des productivités marginales des facteurs :
FL (ou
FK'
TMST) et la pente de l’iso coût se déduit de son équation C  PL L  PK K d’où
PL C
K- L .
PK PK
A l’équilibre, ou point de tangence d’un isoquant et d’un iso coût on a :
FL' PL
 .
FK' PK
2.2.5. La maximisation de la production ou du profit
a) Maximisation de la production
Comme pour le consommateur qui cherche la meilleure satisfaction à partir d’un revenu déterminé, il
s’agit de maximiser par le Lagrangien la production, à partir d’une dépense déterminée.
On suppose que les prix p1 et p2 des facteurs de production sont indépendants de leurs quantités x1 et
x2 et que le producteur peut dépenser une somme fixe.
D = p1 x1 + p2 x2
L’entrepreneur doit résoudre le système suivant :
Maximiser la production Q = f(x1, x2) sous contrainte: D - p1 x1 - p2 x2 = 0
Il s’agit donc de trouver les dérivées du lagrangien
Lx1 , x2 ,    f x1 , x2    D  p1 x1  p2 x2 
Les conditions d’un extremum de 1er ordre pour l’existence d’un extremum
   
1) Lx x1 , x2 ,   f x x1 , x2  p1  0
' '

x , x ,    f x , x   p  0
1 1
' '
2) Lx 1 2 x2 1 2 2

x , x ,    D  p x  p x  p
2
'
3) Lx
2 1 2 1 1 2 2 2
0
De 1) et 2) on peut tirer l’égalité suivante :
f x'  x1 , x2  p1
1

f x'  x1 , x2  p2
2

Cette égalité signifie que le rapport des productivités marginales ou TMST est égal au rapport des prix
des facteurs.
- Les conditions de second ordre
On forme une matrice hessienne composée des dérivées secondes par rapport à x1 et x2 et 
L"x x 1 1
L"x x
1 2
L"x 1

H  L"x x 2 1
L"x x
2 2
L"x 2

L"x 1
L"x2
L"
Si le déterminant est > 0 il y a un maximum
Si le déterminant est > 0 il y a un minimum

b) La maximisation du profit
L’entreprise s’intéresse le plus souvent à la maximisation du profit plutôt que la production. Le profit de
l’entreprise est l’excédent de ses recettes sur son coût total.
=R–c
La recette du bien x est
R = p. q
p: prix de vente du bien x
q : quantité vendue de x
Le coût total est :
c’ = p1 x1 + p2 x2 + c

coût variable coût fixe


p1 ; p2 = prix d’achat des facteurs x1 et x2
x1 ; x2 = quantités d’achat des facteurs x1 et x2
Le profit est donc fonction de x1 et x2. il doit être maximisé par rapport à ces deux variables, alors que
les prix p1 et p2 sont les données.
Pour résoudre ce système, deux conditions doivent être réunies :

1) Conditions de 1er ordre (extremum) :


Les dérivées partielles par rapport à x1 et x2 doivent être nulles :

 pf x'  x1 , x2   p1  0
x2 1


 pf x'  x1 , x2   p2  0
x2 2

Ces deux expressions correspondent à la pm en valeur des facteurs x1 et x2.


Des deux équations on déduit :
pf x'  x1 , x2   p1
1

pf x'  x1 , x2   p2
2

Pour atteindre un maximum de profit il faut donc que chaque facteur soit employé jusqu’au moment où
sa production marginale en valeur égalise le prix d’achat des facteurs.

2) Conditions de second ordre


a) Que les dérivées secondes soient négatives
 2
 pf x"  x1 , x2   0
x1 2 1

 2
 pf "
x1 , x2   0
x22
x 2

La fonction de production présente donc un maximum

Dérivée partielle mixe

b) Ou bien que le déterminant de la matrice carrée soit positif


 2

x12 x1x2  2  2   2 
c’est à dire  0
x12 x22  x1x2 
.
 2  2
x1x2  2 x2
2.2.6. Le changement d’échelle (équilibre dynamique)
Si l’entreprise change sa capacité totale de production (son échelle de production) alors que le prix de
facteurs de production reste constant, l’iso coût de l’entreprise se déplacera d’une manière parallèle,
vers le haut si la dépense totale augmente et vers le bas si la dépense totale baisse.
Représentons le changement d’échelle :

2.2.7. La courbe d’expansion


Imaginons un apport total de l’entreprise évoluant ainsi c1, c2, c3.ces trois apports correspondent à trois
points d’équilibre. La droite qui fera le joint entre ces différents points d’équilibre détermine la courbe
d’expansion de l’entreprise.
S’il y a changement d’échelle de production sans changement technologique, le sentier d’expansion est
une droite, et s’il y a changement technologique le sentier d’expansion aura une forme courbée.
La courbe d’expansion représente l’évolution dans le temps de la productivité de l ‘entreprise compte
tenu de l’évolution de ses investissements et de ses apports en facteurs de production.
En remarque, la courbe d’expansion pour le producteur représente la courbe de consommation revenue
pour le consommateur.

2.2.8. Les fonctions de production et de répartition


Le théorème d’Euler
Les fonctions de productions homogènes satisfont à l’identité d’Euler, c’est à dire à l’équation suivante :
   
Lf L' L, K  Kf K' L, K  Kf ( L, K ) .
K étant le degré d’homogénéité de la fonction
Reprenons l’exemple précédent
f (t L, t K) = L2 + 4 L K + 3 K2 (fonction de degré 2).
Nous avons
f L' L, K   2 L  4 K
f K  L, K   4 L  6 K
Développons le terme de gauche de l’identité d’Euler.
L (2 L + 4 K) + K (4 L +6 K) =2 L2 + 4 K L+ 6 L+4 K L
= 2 (L2 + 4 K L + 3 K2
= 2f (L, K)
Ce résultat signifie qu’étant que la fonction est homogène de degré 2, la somme des produits de chaque
dérivée partielle par la variable correspondante (L, K).
Cette identité nous intéresse surtout lorsque K = 1.
Nous avons donc l’égalité suivante :
Lf L' L, K   Kf K' L, K   f L, K 
La valeur de la production est égale à la somme des quantités utilisées de chaque facteur, multipliée
par leurs productivités marginales respectives. Nous remplaçons f’L et f’k par les prix p L et p K ; ce qui
nous donne :
LpL  KpK  f L, K  .
Economiquement cela signifie que le produit est partagé en deux parts : l’une va au travail, L f’L (L, K)
représentant le montant des salaires et l’autre va au capital K f’K L, K) représentant le montant des
intérêts versés au capital.
Autrement dit, si l’entreprise achète facteur selon sa productivité marginale physique, la
rémunération totale des facteurs est égale à la valeur de la production.
Cette propriété est connue sous le nom de règle d’épuisement du produit : le produit est
totalement épuisé par les rémunérations versées au propriétaire des facteurs : les travailleurs et les
capitalistes.

2.2.9. Les fonctions de production homogènes


Elles sont particulièrement intéressantes pour l’analyse économique.
- Une fonction à deux variables indépendantes est homogène de degré K si en multipliant chacune des
variables indépendantes (L et K par exemple) par un nombre entier positif t, la fonction est multipliée
par t k. Autrement dit, si dans une entreprise les facteurs de production sont multipliés par t fois, la
production sera multipliée par t k.
Ainsi p = f (L, K) est homogène de degré K si :
f (t L, t K) = t k f (L, K)
Exemple: considérons la fonction f (L, K) = L2 + 4 L K + 3 K2
Multiplions chacune des variables par t nombre positif :
f (t L,t K) = (t L)2 + 4(t L) (t K) + 3(t K)2 = t2 L2 + 4 t2 L K + 3 t2 K2
= t2 (L2 + 4 L K + 3 K2)
D’où f (t L, t K) = L2 + 4 L K + 3 K2
La fonction f (t L, t K) = L2 + 4 L K + 3 K2 est donc une fonction homogène de degré 2 (K = 2).
Economiquement cela signifie que si nous doublons pour cette fonction chacune des facteurs de
production L et K, lorsque t = 2, la production se trouve multipliée par 4 c’est à dire par t k ou (2)2
La production augmente donc plus que proportionnellement que les augmentations des
facteurs : on se trouve donc dans une phase de rendements d’échelle croissants.
D’une manière générale :
- Si K = 1, la production est multipliée par t 1 lorsque les facteurs sont multipliés par t : les rendements
sont constants.
- Si K > 1, la production est multipliée par t k > t ; les rendements sont alors croissants.
- Si K < 1, la production est multipliée par t k < t lorsque les facteurs sont multipliés par t. les
rendements sont alors décroissants.
Les dérivées premières d’une fonction homogène de degré K sont des fonctions homogènes de degré
K – 1.

2.2.10. La fonction de production COBB DOUGLAS


Très utilisée dans l’analyse économique, cette fonction s’écrit ainsi :
Y  AK L1-
Y : production totale
K et L : capital et travail respectivement
A : coefficient représentant la dimension de l’économie considérée
 : nombre entier positif compris entre 0 et 1.
Cette fonction est homogène de degré 1 ; d’où, lorsque chaque facteur est multiplié par un nombre
entier positif t, toute la fonction se trouve multipliée par t ;
AtK  tL 
 1
 At  K  t 1 L1
 tAK  L1
 tY
Comme toute fonction de degré 1 les rendements d’échelle sont constants, ainsi que le rapport des
productivités marginales.
Ainsi si tous les facteurs augmentent dans la même proportion, le produit s’accroît dans cette
proportion.
Les coefficients  et 1- représentent économiquement les élasticités partielles de la production par
rapport, respectivement, à K et L.
Ainsi :
 Si K augmente de 1%, la production augmente de % ;
 Si L augmente de 1%, la production augmente de (1-)% et
 Si L et K augmentent de 1%, la production augmentera de (+1-)%. Le rendement d’échelle est
constant.
 La fonction COBB DOUGLAS permet dans de nombreux pays de mesurer d’une part l’évolution
dans le temps de la productivité totale, et d’autre part d’analyser l’évolution de la répartition du
produit global entre le revenu du travail et le revenu du capital.
 Des travaux plus récents ont permis l’élaboration d’un indice de productivité totale à partir de cette
fonction. Le raisonnement est le suivant.

2.3. RECAPITULONS
A l’issue de cette séquence vous appris à déterminer la production marginale, la production moyenne,
l’optimum du producteur, les courbes d’expansion et les courbes de consommation revenu.
Ensuite vous avez compris comment on détermine le taux marginal de substitution technique sur
l’isoquant qui est comparable à la courbe d’indifférence chez le consommateur. Contrairement au
consommateur le producteur est intéressé par l’élasticité de la production et l’élasticité de la substitution
technique.

2.4. Exercices d’autoévaluation


Exercice 1 :
Le tableau suivant exprime les différentes quantités de main d’œuvre permettant la production d’un
bien.

K Unité de travail Productivité totale


(L) Q=f(K0,L)
1 0 0
1 1 2
1 2 8
1 3 12
1 4 15
1 5 15
1 6 13

a) Calculer les différentes productivités moyennes et marginales.


b) Représenter à travers un graphique ces différentes productivités.

Exercice 2 :
Soit trois séries de combinaisons (trois isoquants) correspondant à trois niveaux de production
différents : Q=100, Q=130, Q=150.

Isoquant 1 Isoquant 2 Isoquant 3


L K L K L K
A 3 7 5 9 7 11
B 2 4 4 6 6 8
C 3 2 5 4 7 6
D 4 3 6 5 8 7

Représenter graphiquement ces trois séries de combinaison.


Exercice 3 :
Soit la fonction de production suivante et la contrainte du budget :
Q  LK

D  2L  K
Calculer la production maximum réalisée.
Exercice 4:
Soit la fonction de production et la fonction de coût suivantes :
Q  -a² - b²  5a  9b  2

C  7a  7b  1
Calculer le profit maximum réalisé par le producteur si le prix du bien fabriqué X est P X=7 F.
Exercice 5:
Considérons les fonctions de production et d’iso coûts suivants :
Q  4L²K
0,5


CT  60L  20K  400
Calculer :
a) A partir du TMS, la combinaison optimale qui maximise la production.
b) Le prix de revient unitaire.
c)Les productions obtenues lorsqu’on double les quantités des facteurs L et K.
d) L’élasticité de la production par rapport au facteur K. Que signifie le résultat obtenu ?
e) Le profit total réalisé par l’entreprise si le prix du marché du bien produit est p=15.

Exercice 6:
Montrer comment, à partir d’une fonction de production Q=f(K,L), on peut démontrer les caractères de
divisibilité, de substituabilité et d’homogénéité des facteurs de production.
Exercice 6:
Une enquête a montré que les étudiants de Conakry parcourent en moyenne 30 Km par jour pour aller
à leurs facultés, en utilisant trois moyens de transport : le bus, le taxi et la moto. La hausse des pris de
l’essence a entraîné la modification suivante dans l’usage de ces moyens.

Avant l’augmentation Après l’augmentation


Prix du Km Prix du Km
Km/j Km/j
(en Franc) (en Franc)
Taxi 30 50 50 5
Bus 20 30 30 15
Moto 10 15 15 10
1°) Calculer les élasticités prix de ces trois moyens de transport.
2°) Commenter la distribution des transports entre ces trois moyens, le classement de l’ordre de
préférence dans l’usage de ces moyens après l’augmentation.
En déduire le niveau de vie moyen de ces étudiants.
3°) Après cette augmentation on a remarqué une baisse des ventes de la moto de 20%. Calculer
l’élasticité croisée de la demande de la moto par rapport au prix de l’essence.

Exercice 6:
Après avoir défini les notions de rendement, de rendements factoriels, de rendements d’échelle et de
rendements de substitution, montrer les raisons pour le producteur du Passage des rendements
factoriels aux rendements d’échelle et ensuite aux rendements de substitution.

Vérifiez toutes vos réponses à l’aide du corrigé en annexe.


Si vous n’êtes pas satisfait des résultats, refaites les exercices
jusqu’à ce que tout soit bien clair pour vous.
Si vous êtes satisfait, alors passez à la séquence suivante pour la suite de vos apprentissages

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