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Après l’étude du calcul économique du consommateur où nous avons eu à aborder l’équilibre par la
théorie de l’utilité marginale, l’équilibre par la théorie des courbes d’indifférence, la fonction de demande
et les évolutions récentes de la théorie du consommateur, nous étudierons dans le chapitre suivant le
calcul économique du producteur.
L 2 4 6 8 L LM LN L O L
Fonction substituable Fonction complémentaire Fonction complémentaire non stricte
L’augmentation de la productivité peut être obtenue dans le court terme en faisant varier le
facteur aisément variable le travail et en maintenant constant le facteur capital : on parle dans ce cas de
rendement factoriels.
Si l’entreprise épuise cette voie et qu’elle cherche à augmenter la productivité à long terme, il
s’agit alors de rendement d’échelle.
Les isoquants ont les mêmes caractéristiques que les courbes d’indifférence exprimant la rationalité du
Producteur :
Elles ont une pente négative (la zone A) puisque la diminution d’un facteur (signe négatif) doit être
nécessairement compensée par l’augmentation de l’autre facteur (signe positif) pour garder la
même production.
Elles sont convexes par rapport à l’origine des coordonnées. En renonçant à un facteur de
productivité marginale augmente, ce qui nécessite des quantités de plus en plus croissantes de
l’autre facteur pour garder la même production.
Elles ne se coupent jamais car cela signifie qu’une même combinaison d’input, produirait deux
quantités différentes d’output.
Le taux marginal de substitution technique (TMST)
Le TMST de L à K (TMSTLK) désigne le montant de K qu’une entreprise est prête à céder pour obtenir
une unité supplémentaire de L tout en restant sur le même isoquant.
dK
TMST LK
dL
Le TMSTLK diminue lorsqu’on descend le long d’un isoquant.
Ce taux est égal au rapport des productivités marginales des deux facteurs. En effet, la fonction de
production est la forme :
Q f (K, L) . Sa dérivée totale serait :
Q Q
Q f K' dK f L' dL dK dL . D’où f K' dK - f L'dL ou encore
K L
Q Q
dK - dL
K L
Le TMST est le rapport entre ces deux variations.
Q
TMST L
dK
Q dL
K
dK
est la dérivée de la fonction K = f(L) et en même temps pente de la tangente en un point, ou sur
dL
arc d’un isoquant.
La contrainte budgétaire : la droite d’iso coût : une droite d’iso coût représente l’ensemble des
combinaisons possibles de L et K, compte tenu de la dépense totale de l’entreprise (c) et des prix des
facteurs de production travail et capital (PL et PK)
L’équation du coût total est : C = PL. L + PK. K
Exprimons K dans cette fonction
PK. K = - PL. L + C
PL C
K .L aL b
PK PK
La droite d’iso coût à donc une inclinaison exprimée par une pente =-1. Cette pente exprime le rapport
des prix des deux facteurs.
c
P c PL P 1
Pente K . L 1
c PK c PK 1
PL
Cela signifie que chaque fois que le producteur renonce à une unité de K, il peut la remplacer par une
unité de L, tout en restant dans la limite de son budget d’investissement.
K est de la forme y = ax + b+
Représentation graphique
Si PL= PK = 1 et le coût, C= 9 = PL. L + PK. K = 1L + 1K
Cela signifie que l’entrepreneur peut acheter au maximum :
9L et OK (point B) K
9K et OL (point A) 10
8
L
0 2 4 6 8 10
Calculons la pente ligne AB : exprimons K en fonction de L.
1K = 9 – 1L. K L 1.
'
La droite d’iso coût a donc une inclinaison exprimée par une pente = - 1
c
P c PL
Pente K . 1
c PK c
PL
2.2.4. L’optimum du producteur
A partir d’une dépense totale ou coût total le producteur cherchera à maximiser sa production. Il atteint
l’équilibre lorsque la droite de l’iso coût touche en un point l’isoquant le plus élevé.
Le raisonnement est ainsi analogue à celui du Consommateur lorsque la droite du budget est
confrontée aux courbes d’indifférence.
Le point de tangence entre l’isoquant et l’iso coût exprime une égalité entre la valeur absolue de la
pente de l’iso coût.
La pente de l’isoquant est égale au rapport des productivités marginales des facteurs :
FL (ou
FK'
TMST) et la pente de l’iso coût se déduit de son équation C PL L PK K d’où
PL C
K- L .
PK PK
A l’équilibre, ou point de tangence d’un isoquant et d’un iso coût on a :
FL' PL
.
FK' PK
2.2.5. La maximisation de la production ou du profit
a) Maximisation de la production
Comme pour le consommateur qui cherche la meilleure satisfaction à partir d’un revenu déterminé, il
s’agit de maximiser par le Lagrangien la production, à partir d’une dépense déterminée.
On suppose que les prix p1 et p2 des facteurs de production sont indépendants de leurs quantités x1 et
x2 et que le producteur peut dépenser une somme fixe.
D = p1 x1 + p2 x2
L’entrepreneur doit résoudre le système suivant :
Maximiser la production Q = f(x1, x2) sous contrainte: D - p1 x1 - p2 x2 = 0
Il s’agit donc de trouver les dérivées du lagrangien
Lx1 , x2 , f x1 , x2 D p1 x1 p2 x2
Les conditions d’un extremum de 1er ordre pour l’existence d’un extremum
1) Lx x1 , x2 , f x x1 , x2 p1 0
' '
x , x , f x , x p 0
1 1
' '
2) Lx 1 2 x2 1 2 2
x , x , D p x p x p
2
'
3) Lx
2 1 2 1 1 2 2 2
0
De 1) et 2) on peut tirer l’égalité suivante :
f x' x1 , x2 p1
1
f x' x1 , x2 p2
2
Cette égalité signifie que le rapport des productivités marginales ou TMST est égal au rapport des prix
des facteurs.
- Les conditions de second ordre
On forme une matrice hessienne composée des dérivées secondes par rapport à x1 et x2 et
L"x x 1 1
L"x x
1 2
L"x 1
H L"x x 2 1
L"x x
2 2
L"x 2
L"x 1
L"x2
L"
Si le déterminant est > 0 il y a un maximum
Si le déterminant est > 0 il y a un minimum
b) La maximisation du profit
L’entreprise s’intéresse le plus souvent à la maximisation du profit plutôt que la production. Le profit de
l’entreprise est l’excédent de ses recettes sur son coût total.
=R–c
La recette du bien x est
R = p. q
p: prix de vente du bien x
q : quantité vendue de x
Le coût total est :
c’ = p1 x1 + p2 x2 + c
pf x' x1 , x2 p2 0
x2 2
pf x' x1 , x2 p2
2
Pour atteindre un maximum de profit il faut donc que chaque facteur soit employé jusqu’au moment où
sa production marginale en valeur égalise le prix d’achat des facteurs.
2
pf "
x1 , x2 0
x22
x 2
2.3. RECAPITULONS
A l’issue de cette séquence vous appris à déterminer la production marginale, la production moyenne,
l’optimum du producteur, les courbes d’expansion et les courbes de consommation revenu.
Ensuite vous avez compris comment on détermine le taux marginal de substitution technique sur
l’isoquant qui est comparable à la courbe d’indifférence chez le consommateur. Contrairement au
consommateur le producteur est intéressé par l’élasticité de la production et l’élasticité de la substitution
technique.
Exercice 2 :
Soit trois séries de combinaisons (trois isoquants) correspondant à trois niveaux de production
différents : Q=100, Q=130, Q=150.
CT 60L 20K 400
Calculer :
a) A partir du TMS, la combinaison optimale qui maximise la production.
b) Le prix de revient unitaire.
c)Les productions obtenues lorsqu’on double les quantités des facteurs L et K.
d) L’élasticité de la production par rapport au facteur K. Que signifie le résultat obtenu ?
e) Le profit total réalisé par l’entreprise si le prix du marché du bien produit est p=15.
Exercice 6:
Montrer comment, à partir d’une fonction de production Q=f(K,L), on peut démontrer les caractères de
divisibilité, de substituabilité et d’homogénéité des facteurs de production.
Exercice 6:
Une enquête a montré que les étudiants de Conakry parcourent en moyenne 30 Km par jour pour aller
à leurs facultés, en utilisant trois moyens de transport : le bus, le taxi et la moto. La hausse des pris de
l’essence a entraîné la modification suivante dans l’usage de ces moyens.
Exercice 6:
Après avoir défini les notions de rendement, de rendements factoriels, de rendements d’échelle et de
rendements de substitution, montrer les raisons pour le producteur du Passage des rendements
factoriels aux rendements d’échelle et ensuite aux rendements de substitution.