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« Le sommeil est un comportement compliqué, a-t-elle notamment rappelé, et qui implique des
besoins et des rythmes (‘ce qu’il faudrait faire’), des obligations familiales et un rythme de
travail (‘ce que l’on peut faire’) et une vie sociale comportant loisirs et plaisir (‘ce que l’on a
envie de faire’) de telle sorte qu’au quotidien il sera un compromis entre besoin,
environnement, obligations, plaisir… ». Le sommeil peut par ailleurs être modifié par
certaines attitudes perturbantes, notamment chez ceux qui n’arrivent pas à arrêter le soir
(‘encore 5 minutes…’), ou par les mauvaises habitudes de la journée (alcool, café, tabac,
sédentarité), les activités sur écran, les notifications du portable, la lumière des appareils
électroniques et chargeurs, la télévision dans la chambre, ou le conjoint (qui se couche sans
s’occuper de ce que veut faire l’autre et le gêne). A tous ces facteurs s’ajoutent les
irrégularités des horaires avec ce que l’on appelle « le jet-lag social » comportant un coucher
et un lever très tardifs le week-end qui peuvent créer des troubles du sommeil en soi.
Plusieurs appareils connectés ont été développés pour évaluer le sommeil. Utiles dans
certaines circonstances, ils surestiment cependant souvent le temps de sommeil et sous-
estiment les réveils à des degrés divers. De plus, ils ne disposent encore que d’études sur de
petits échantillons. Ce qui explique qu’aucune recommandation n’ait été faite à ce propos.
L’hygiène du sommeil reste un élément indispensable pour retrouver un bon sommeil (mais
insuffisant pour rétablir le sommeil). Il faut avant tout modifier les comportements et pour
cela disposer de leviers permettant de changer d’attitude. Deux approches essentielles sont
recommandées : d’une part, « la restriction du temps passé au lit » (en retardant l’heure du
coucher de manière à ne se coucher que pour dormir, en maintenant une heure de lever
régulière et en ne faisant pas de sieste pendant la journée), et d’autre part, « le contrôle du
stimulus » qui est un processus de conditionnement pour recréer l’association lit/sommeil et
qui implique notamment de se lever dès qu’on est réveillé et de ne pas rester au lit le matin.
Neurofeedback et biofeedback
L’activité physique, recommandée en association aux TCC, agit sur les rythmes circadiens en
augmentant leur amplitude et renforçant leur synchronisation. Elle renforce aussi la
thermolyse nocturne et améliore la régulation vagale et le contrôle sympathique (et donc le
sommeil et l’humeur), diminue la sévérité des apnées du sommeil et du syndrome des jambes
sans repos, exerce un effet antidépresseur et réduit l’anxiété. Dans ce contexte, l’activité
physique est recommandée entre 4 et 8 heures avant le coucher et demande à être régulière (4
jours/semaine) aux mêmes horaires et cumulée à une activité physique plus importante durant
la journée (marche rapide lors des déplacements) tout en privilégiant une activité de cardio-
training. Il faut éviter de pratiquer une activité physique à un horaire trop tardif en soirée car
elle entraine un retard de l’endormissement et une diminution de la qualité du sommeil, mais
la répétition de l’entrainement le soir diminue ces effets et représente une alternative
lorsqu’un autre horaire est impossible.
Au total
Les outils connectés (bracelets, capteurs) ne sont pas encore suffisamment performants pour
remplacer l’agenda du sommeil qui reste la référence.
Les programmes de TCC comportant au moins une restriction du temps passé au lit et/ou le
contrôle du stimulus sont recommandés (grade A). Les thérapies en ligne accessibles en
français sont une alternative possible en l’absence d’autres possibilités (avis d’experts). Les
traitements adjuvants sont de plusieurs ordres : activité physique (recommandée), biofeedback
ou neurofeedback (grade C), hygiène lumineuse (avis d’experts) en renforçant l’exposition à
la lumière naturelle pendant la journée et en diminuant l’exposition à l’éclairage artificiel et
aux écrans avant le coucher et pendant la nuit.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Référence