REGION FRANCHE-COMTE
INSTITUT DE FORMATION EN
MASSO-KINESITHERAPIE
CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BESANCON
Guillaume THIERRY
I. Introduction : Pages 1 et 2
Histoire de la maladie
Antécédents
Traitements
Projet du patient et de son entourage
b-Bilan de la respiration :
La respiration du patient est costo-diaphragmatique se déroulant à 20 cycles par
minute, signant une hyperventilation. Je confirme l’observation radiographique montrant
une hémi coupole diaphragmatique droite en partie sidérée suite à l’observation d’une
asymétrie de mobilité lors de la respiration. (17) Il n’y a pas de signe de tirage, ni aucun
signe d’hypoxie ou d’hypercapnie. Le thorax du patient est déformé en tonneau,
présentant un affaissement au niveau de l’angle de Louis et une surélévation au niveau de
l’angle sternal supérieur. Je remarque une diminution de mobilité thoracique à droite
surtout à partir des arcs sternaux vrais. Le patient ne présente pas de dyspnée au repos et
son essoufflement à l’effort après deux tours de parc (soit 1.4 km) est côté à 2/10 sur
l’échelle de Borg. (Annexe II) De plus il présente une sa fréquence cardiaque au repos à
90 et une saturation en oxygène à 98%.
c-Auscultation :
L’auscultation ne montre pas d’anomalies m’orientant vers un encombrement
bronchique et les accélérations du flux expiratoire-test (AFE) réalisées sont négatives.
Cependant je me rends compte d’une absence de murmure vésiculaire en partie apicale
droite avec pour foyer d’auscultation un point sous clavier et un point sous axillaire haut,
ceci est à mettre en rapport avec le déficit d’expansion du lobe moyen en apical droit. Je
ne retrouve pas d’anomalie lors de percussions sur les différentes parties du thorax. D’un
point de vue morphostatique, je note une fermeture de l’espace thoraco-brachial droit ainsi
qu’une élévation de l’épaule droite qui serait accentuée par une position équilibrée du
thorax.
d-Etude des EFR : Pré-opératoire, fait le 17/04/08 :
Lors de l’analyse de cette EFR, (Annexe III) je note un rapport de Tiffeneau à 91%
de la valeur théorique signalant un syndrome obstructif léger, sûrement en rapport avec
les antécédents tabagiques du patient. La capacité pulmonaire totale (CPT) est de 91% de
la théorique, cela peut être expliqué par la tumeur qui peut obstruer une partie du lobe
supérieur droit donnant donc un syndrome restrictif, qui ajouté au syndrome obstructif rend
compte d’un syndrome mixte. De plus on note un volume expiratoire maximal seconde
(VEMS) à 79% de la théorique et une résistance augmentée au niveau des bronches de
moyen calibre avec un débit expiratoire maximal (DEM 50) à 43% de la théorique.
V. 7. Diagnostic kinésithérapique :
D‘un point de vue structurel je note :
- un essoufflement de 1/10 sur l’échelle de Borg après 1400 mètres de marche.
- un syndrome restrictif important avec CPT à 71% de la valeur théorique.
- des déficits articulaires en flexion et abduction, respectivement 140° et 130°.
- un rythme scapulo-huméral légèrement perturbé.
- une faiblesse musculaire des muscles innervés par les racines C8 TH1.
- une persistance de troubles épicritiques et paresthésiques.
Je ne relève ni déficit fonctionnel, ni déficit situationnel.
VII. Conclusion :
Après cette discussion sur les choix thérapeutiques, je conclurais par une question
que l’on peut se poser, et à laquelle je pense qu’il est difficile d’obtenir une réponse. A
l’extrême la question d’ordre éthique que j’ai retenu est : Chez un patient ayant un
pronostic de survie suite à un cancer bronchique de moins de 10% à 5ans, peut-on
prioriser sa rééducation fonctionnelle en vue d’un aboutissement plus précoce de ses
projets, en sachant que cela peut empiéter de façon délétère sur la récupération de sa
fonction vitale respiratoire ? Ce réel cas de conscience d’ordre éthique oppose deux
visions différentes qui, pour l’une comme pour l’autre, ne peuvent être entendues comme
solution unique. En effet par une vision médicale et rééducative priorisant la fonction vitale
on serait tenté d’axer notre rééducation sur l’atteinte pulmonaire. D’un autre point de vue
on pourrait envisager à l’extrême rééduquer quasi essentiellement la pathologie
neurologique périphérique ainsi que le complexe de l’épaule sans se préoccuper du reste,
du moment que le patient n’exprime pas de désavantages engendrés par son déficit
pulmonaire. Ceci dans le but d’aboutir au projet du patient sans s’occuper des risques de
morbidité. Je pense que le mieux est de faire une synthèse des deux solutions, le but
étant encore une fois de prendre le patient dans sa globalité, non seulement avec ses
déficits structurels ou fonctionnels, mais aussi par rapport aux problèmes situationnels
rencontrés car ce sont bien souvent ceux-ci qui vont être prioritaires pour les patients et
qui vont être en relation directe avec leur projet. C’est pourquoi dans notre activité
professionnelle il faut prendre le temps de discuter avec le patient pour prendre en compte
ce qu’il nous demande et en faire ainsi un acteur à part entière de sa rééducation car la
rééducation réside en un échange entre le patient et le thérapeute. Souvent, c’est le
patient qui nous donne les clefs de la rééducation, nous possédons ensuite les techniques
à mettre place à son service.
Bibliographie :
(4) Bleton JP. Les douleurs neuropathiques. Kinésithérapie scientifique 2007 ; 477 :43-4.
(13) Nancy J. Morisson, Mary Sue Fairbarn, Ricard L. Pardy. The effect of breathing
frequency on inspiratory muscle endurance during incremental Treshold loading. Chest
1989 : 96 : 85-8.
(14) Perez T. Revue des maladies respiratoires. Paris : Masson 2005. Volume 22 :2S37-
2S46.