INTRODUCTION :
Le mot "bonheur" dérive de deux mots latins : bonum augurium. Pour les
Latins, est "bonum augurium" quelque chose qui annonce ou présage un
événement favorable; le français a gardé l'expression "bon augure"
dans le même sens.
Mais, en parallèle, les deux mots se sont déformés d'abord en "bon oür"
en ancien français, puis en "bonheur" en français moderne.
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Les Stoïciens affirment qu'être vertueux c'est être heureux; que seul le
sage est parfaitement heureux parce que, seul, il a compris que les
événements qui arrivent sont nécessaires et qu'il faut non seulement y
consentir mais y coopérer c'est à dire les vouloir et les aimer. Ayant un
empire absolu sur ce qui dépend de lui( désirs, impulsions à agir,
jugements), sa sagesse consiste à apprendre à aimer l'ordre rationnel et
bon d'après lequel Zeus a enchaîné tous les événements du monde.
Armé d'une telle conviction, plus rien ne l'affecte de ce qui affecte la
plupart des hommes : ni crainte de l'âme ni douleur du corps.
Pour Epicure comme pour les Stoïciens, le bonheur n'est donc pas une
affaire de chance; il suppose un savoir et une articulation de la
conduite à ce savoir, c'est à dire aussi, la culture d'une vertu : celle de
prudence.
KANT écrit dans la Critique de la raison pratique,: "la morale n'est pas à
proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons être
heureux mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur".
2)- ceux qui concernent non plus seulement une fin contingente laissée
au libre- arbitre de chacun, mais une fin qui intéresse tous les hommes
: le bonheur. Il n'y a pas de règle qui pourrait, à coup sûr, produire le
bonheur; mais on peut suivre des conseils de prudence qu'on peut
tirer de l'expérience d'autrui ou de la sienne propre. Bref, à celui qui
veut être heureux, on peut lui conseiller ceci : "ménage ta santé ou
limite tes désirs ou sois avisé dans tes projets ou méfie- toi de ceux qui
fréquente tel milieu "etc...
Dans le monde tel qu'il va, ce qui nous scandalise c'est qu'il n'y ait pas
une juste répartition du bonheur en fonction du mérite de chacun. Si la
volonté bonne ne démérite pas, il faut espérer qu'en dehors du monde,
elle puisse obtenir le bonheur qu'elle mérite. Par conséquent, le
Souverain Bien, pour KANT, implique d'abord l'accomplissement parfait
de la moralité que KANT nomme"sainteté" et qui consiste en la
conformité parfaite de la volonté à la loi morale; puis l'union de la
sainteté et du bonheur.
Pour devenir "sainte", une volonté doit pouvoir disposer d'un temps
infini; c'est à dire d'une personnalité persistant indéfiniment. Bref, la
morale postule l'immortalité de l'âme. Mais elle doit aussi postuler
l'existence d'un Etre qui puisse proportionner le mérite au bonheur;
c'est à dire Dieu comme être parfaitement bon et cause toute- puissante
de la nature.
*Un postulat n'est pas un objet de science qu'on démontre, c'est une
hypothèse qui ne prétend qu'à la vraisemblance et ne peut qu'être objet
de croyance.
- soit elle est animée par la haine et le ressentiment contre la vie; elle
est alors volonté de puissance faible qui est caractéristiques des êtres
faibles.
Ce texte s'ouvre sur l'idée que les valeurs morales telles qu'elles ont eu
cours et ont encore cours dans l'histoire de l'Occident, ont été et sont
des valeurs nuisibles pour celui qui a découvert qu'elles sont
l'expression d'un type de vie réactif, c'est à dire hostile à la vie.(1 à 4)
Dans une première partie, NIETZSCHE pilonne les principales notions
métaphysiques sur lesquelles la morale occidentale est fondée mais en
suivant un ordre rigoureux qui part de l'idée de Dieu pour aboutir à la
mauvaise conscience d'un être pour qui sa propre existence est
problématique.(4 à 17)
Pour NIETZSCHE, Dieu est une invention épouvantable : celle d'un être
qui promet aux hommes qui accomplissent ses commandements, la
félicité. Or, ses commandements se ramènent finalement à un seul : le
renoncement à tout bonheur terrestre. Dieu concentre donc en lui la
haine contre la vie. Il est, dit- il, "son antinomie".
Agir moralement, on l'a vu avec KANT, c'est agir par devoir, sans autre
mobile que le respect inspiré par la loi morale : présence en l'homme de
quelque chose qui le dépasse; mais aussi de ce qui permet de se
dépasser, de conquérir son autonomie. Le renoncement, le désintérêt,
le sacrifice de soi qu'exige l'accomplissement du devoir moral n'est en
vérité que le retournement d'un instinct de cruauté dirigé sur soi-
méme. Etre fasciné par les valeurs prônées par la morale c'est en fin de
compte être fasciné par le néant. C'est être "DECADENT".
Du coup, ce sont les tares de cet homme décadent qui vont être promues
comme modèle de l'homme "bon" : anémie du corps (=corps sans
vigueur), asthénie de la volonté(=impuissance à vouloir), ascétisme
(=exercices de mortification du corps), fuite de la réalité, sacrifice de soi
etc... L'Humanité a vénéré l'homme qui n'a rien de vénérable et a, au
contraire, qualifié de"méchant" l'antithèse de l'homme décadent. Voilà
l'histoire!