I/ DEFINITION – HISTORIQUE
Immunologie des tumeurs : étude des phénomènes immunitaires
(inhibition ou protection) se produisant chez l’hôte d’une
tumeur.
Structures antigéniques propres aux cellules malignes
provoquant une réaction immunologique efficace permettant le
rejet de la tumeur comme celui d’une greffe allogénique
Problèmes de l’immunologie des tumeurs = Problèmes posés
par l’immunologie des greffes
1900 – 1930 : nombreuses expériences «réussies » de rejet par
des animaux sains de greffes de tumeurs de la même espèce
Problème de spécificité de cette immunité anti-
tumorale : obstacle majeur à la poursuite des
expérimentations
1944 Medawar et coll. Nature immunologique du rejet des allo
et xénogreffes : notion d’antigène de membrane
1948 Snell : Antigène d’histocompatibilité et animaux
« isogéniques »
Etape fondamentale dans l’approche immunologique
des tumeurs
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II/ ANTIGENES DE TUMEURS
1/ Définition – Nomenclature
Ag de tumeur : toute structure de la cellule maligne, absente des
cellules saines du même tissu au même stade de développement
et susceptible d’entraîner une réaction de rejet.
T.S.A (Tumour Spécific Antigen)
o T.S.T.A. exprimés à la surface de la cellule et induisent le
rejet.
T.A.A. (Tumour Associated Antigen) : les plus fréquents
o T.A.T.A. exprimés à la surface de la cellule et impliqués
dans le rejet
2/ Localisation
Antigène de surface cellulaire : important pour le rejet
Antigènes intracellulaires : pas de rôle dans le rejet ;
« marqueurs de tumeurs »
Antigènes solubles
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III/ REACTION IMMUNITAIRE ANTI-TUMORALE
c) Précaution à prendre
Elevage parfaitement contrôlé, souris génétiquement
identiques
Tumeurs transplantée ayant subies peu de passages
Tumeurs isogéniques
Déterminer les conditions expérimentales optima
Ag liés au sexe peuvent entraîner le rejet.
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2/ Immunité humorale anti-tumorale
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3°) Immunité cellulaire anti-tumorale
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IV/ SCHEMA GENERAL DES PHENOMENES D’IMMUNITE
ANTI-TUMORALE IN VIVO
1°) Phase initiale de la réaction anti-tumorale
Reconnaissance des cellules tumorales par macrophages et par
cellules T.
2°) Déclenchement de la RI
Les cellules T cytolytiques (CRT) interviennent directement sur
la cellule tumorale cible
3°) La réaction humorale
Complète et renforce la réaction due aux cellules T
o Ac puissants protection
o Ac faibles encore efficaces grâce à ADCC (K ou
macrophages)
4°) Réaction macrophagique non spécifique
Au sein de la tumeur en voie de rejet, on retrouve des
macrophages activés au voisinage des cellules T.
5°) Activité cytotoxique anti-tumorale naturelle
Due à des cellules appartenant au groupe des LGL dénommées
cellules NK
Ces cellules NK ne sont pas douées de spécificité
immunologique (≠ des CTL)
L’ IFN en particulier alpha stimule cette action
Immunosurveillance contre cellules malignes et cellules
infectées par virus
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V/ MECANISMES D’ECHAPPEMENT DES TUMEURS AU
CONTROLE IMMUNOLOGIQUE
1°) Par absence totale d’antigénicité
Cas des tumeurs viro-induites : elles sont rarement dépourvue
d’antigénicité. La plupart de ces tumeurs expérimentales portent
des Ag qui jouent un rôle non négligeable dans le rejet. Certains
animaux peuvent avoir une « formule génétique » qui ne leur
permet pas de reconnaître certains Ag (absence
d’immunogénicité pour l’hôte).
Cas des tumeurs spontanées : exceptionnellement immunogènes
pour l’hôte (Ag de différenciation ou embryonnaire)
2°) Par modulation antigénique
Observé avec certains Ag de membrane (ex. Ag TL murin)
Phénomène rarement en cause
3°) Par blocage des réactions immunologiques
Par Ac gênant l’accès des effecteurs cellulaires aux cellules
cibles
Par des complexes immuns impliquant l’Ag tumoral.
4°) Faiblesse des Ag de tumeurs et retard d’apparition des
réponses immunitaires : Phénomène fréquemment en cause
Ag faible induisant une R.I. lente et de faible amplitude
Ag fort pouvant induire une R.I. retardée pour diverses raisons
Même résultat final :
o Quand les cellules effectrices seront à un taux suffisant, le
nombre de cellules malignes sera quant à lui beaucoup plus
élevé pour que la réaction de rejet soit efficace.
5°) Autres
Immunosélection progressive de cellules tumorales de moins en
moins immunogénique
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Immunodépression de l’hôte
Tumeur en un lieu peu accessible
Sécrétion, par la cellule tumorale, de facteurs inhibiteurs
b) Immunothérapie humorale
Ac monoclonaux hautement spécifiques : Immunotoxines
(Méthothrexate, adriamycine ; ricine, toxine tétanique…)
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Néanmoins c’est IFNγ qui est utilisé en immunothérapie anti-
cancéreuse.
6°) Greffe de moelle osseuse
VII/ LES ANTIGENES DE TUMEURS HUMAINES
1°) L’Alpha-1 foeto-protéine (α-1FP)
Ag onco-fœtal
Abeleev : souris porteuse d’hépatome
Composant normal du serum de souris fœtale
Disparaît du serum de souris adulte saine
Glycoprotéine de mobilité alpha, P.M. = 72 KD
Rôle physiologique : transport d’oestrogènes, d’Acides gras
Intérêt en pathologie :
Association avec hépatomes
Tératome malin : cancer du sac vitellin
Maladie métabolique de l’enfant : tyrosinose de l’enfant
90% des sujets normaux taux α-1FP < 10 ng/ml
Autres affections hépatiques : hépatites et cirrhoses : 200 – 300 ng/ml
Liquide amniotique : anencéphalie, spina bifida.
Tumeurs testiculaires germinales non séminomateuses
α-1FP :marqueur de choix dans le diagnostic et surtout le suivi des
hépatocarcinomes et des cancers testiculaires
2°) L’Antigène carcino-embryonnaire (CEA)
Gold et Freedman : extraits de tumeurs intestinales
Ag : épithélioma glandulaires du T.D (estomac, pancréas, colon)
Ag : normal de l’intestin fœtal,
Ag :absent des muqueuses intestinales adultes
Ag : poumons, glandes mammaires et de leurs cancers
Plus de CEA dans tumeurs du T.D que tumeurs d’autres organes
CEA également dans kyste de l’ovaire et cancers médul. de thyroïde
Ag sécrété . Glycoprotéine (50% sucre) P.M. = 200KD mobilité bêta
En pathologie CEA augmenté dans cancers :
du colon : 70 – 80 %
du pancréas : 80 – 90 %
de l’estomac : 60 – 70 %
non digestif : 50 %
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CEA augmenté dans cirrhoses, pancréatites, bronchites chroniques, et
même chez fumeurs
Valeur diagnostique nulle – valeur pronostique confirmée
CEA + CA19-9 (colo-restaux), + CA15-3 (sein), + CA125 (ovaire)
3°) LE CA 19-9 (Carbohydrate Antigen)
Marqueur du cancer du pancréas et des cancers digestifs
Valeur de référence : 95% sujets normaux ont CA19-9 < 37U/ml
Indications :
Cancers digestifs :
Pancréas : sensibilité : 87%, spécificité : 94%
Voies biliaires : idem
Colorectal : coupler avec ACE
Estomac :coupler avec ACE et CA 72-4
Surveillance
Suivi clinique :1/mois (1an) , 1/2mois (2ans) puis 1/6mois
Suivi thérapeutique
Augmentations non spécifiques
Pathologie bénignes : pulmonaires (mucoviscidose poussée),
digestive (cholécystite, pancréatite)
Autres adénocarcinomes métastatiques
4°) Le CA 72-4
Marqueur des cancer digestifs (estomac) et ovarien mucineux
Valeur de référence : 95% sujets normaux taux de CA72-4 < 6U/ml
Indications : CA72-4 rarement élevé en dehors des cancers
Pas de spécificité d’organe ou de tissus
Marqueur très spécifique de la pathologie maligne
Cancers digestifs
Estomac : 50%
Colon : 55%
Pancréas, voies biliaires : 45%
Cancers ovariens
Sensibilité 63% (mucineux +++)
Coupler avec ACE
Suivi
Négativation après exérèse complète ; réascension précoce – récidive
Augmentations non spécifiques : très rares
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Pathologies bénignes : moins de 10%
Autres cancers métastatiques : moins de 10% (T.D. et ovaires exclus)
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Choriocarcinome : diagnost = Tx élevés persistants en absence de
grossesse évolutive
Suivi thérapeutique : corrélation à la réponse clinique
Suivi clinique : négativation du taux = réponse complète.
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CA15-3 : marqueur le « plus spécifique » du cancer du sein. Marqueur
de choix pour le suivi clinique
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