Figure II.20 Tendance à la rotation d’un corps sollicité par un couple de forces
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II.4.3.1 Corps soumis à l’action d’une force
L’équilibre du corps sollicité par une force unique est impossible à réaliser à moins
que cette force soit nulle. Si la force existe, le corps ne peut pas rester en équilibre. Le
corps va se déplacer suivant les lois de la dynamique des corps.
Figure II.21
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L’expérience montre qu’il existe un seul cas pour lequel le corps reste en équilibre.
Conclusion:
Si deux forces sont appliquées sur un corps solide, ce corps ne peut rester
en équilibre que si ces deux forces ont même intensité, même ligne d’action
mais sont de sens opposés.
Figure II.22 :Equilibre graphique d’un corps soumis à l’action de trois forces
Remarques :
- Pour trouver la direction de la force dont seul le point d’application est donné,
chercher le point de concours des trois forces.
- Construire le dyname en portant tout d’abord la force entièrement connue et en
fermant le triangle des forces par la direction des deux autres.
Exemple 4.3
Une poutre rectiligne, articulée sans frottement à ses deux extrémités A et B, supporte
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une force oblique F. La poutre repose à gauche sur un appui articulé fixe, à droite sur
un appui à rouleau (fig. suivante ). Trouver les réactions des appuis aux points A et B.
Solution
La force F donnée est entièrement connue par son point d’application, sa direction et
sens,son intensité. La direction de la réaction d’appui FB est perpendiculaires à la
direction de l’appui, c’est-à-dire ici verticale. La réaction d’appui au point A n’est
connue que par son point d’application ; sa direction, son sens et son module sont
inconnus. Le nombre d’inconnues est 3 :
La poutre est soumise à l’action de trois forces : 𝐹⃗ , 𝐹⃗𝐴 et 𝐹⃗𝐵 . La ligne d’action de la
force connue F coupe celle de FB au point I. Pour qu’il ait équilibre de rotation, il faut
que la ligne d’action de la réaction FA passe aussi par ce point.
Comme la force F est entièrement connue, le dyname est tracé en portant tout d’abord
la force F à l’échelle 1 cm ↔ 1000 N, en complétant le dyname par les directions des
deux réactions et en dessinant les deux forces inconnues de telle sorte que :
𝐹𝐵. = ⃗0⃗
𝐹⃗ + 𝐹⃗𝐴 +⃗⃗⃗⃗
La transformation des longueurs des forces en newtons permet de trouver les
grandeurs de ces réactions, soit :
F = 6400 N (-55°)
FA = 4400 N (147°),
FB = 2900 N (90°)
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II.4.3.4 Corps soumis à quatre forces coplanaires
Le problème des corps soumis à l’action de quatre forces se présente habituellement
sous la forme suivante (fig.II.23 a-b):
le corps est sollicité par une force entièrement connue en ligne d’action, sens,
intensité, les trois autres forces sont fixées seulement par leurs lignes d’action.
Si le corps est en équilibre statique, ces forces résultantes doivent se trouver sur la
même ligne d’action ; elles doivent posséder le même module mais présenter des sens
opposés. La somme de
1. Grouper les quatre forces en deux paires de forces de telle manière que les points
d’intersection I et II se trouvent sur le plan de situation. Le point d’intersection de la
ligne d’action de la force connue F1 avec la ligne d’action de la deuxième force sera
noté I, l’autre point d’intersection II.
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2. Tracer la ligne de fermeture ou ligne de Culmann f par les deux points
d’intersection I et II.
La force résultante de chaque paire de forces doit se trouver sur cette ligne d’action
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En supposant le problème entièrement résolu, on peut remplacer le système de forces
par un système composé seulement de deux forces et appliquer ensuite le quatrième
axiome de la mécanique. Pour que le corps soit en équilibre, il faut que cette
résultante partielle soit placée sur la même ligne d’action que la dernière force, que
leur intensité soit égale et que les sens soient opposés.
Figure II.24 Réduction d’un ensemble de forces en une résultante partielle 𝐹⃗𝑅16 et une
dernière force 𝐹⃗7
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II.5. Equilibre des corps solides dans l’espace
Préliminaire
Dans les chapitres précédents, nous avons étudié les méthodes graphiques et
analytiques d’équilibre statique des corps solides soumis à l’action de forces
coplanaires. Cette condition particulière de sollicitation est très fréquente en pratique,
mais il arrive souvent que les forces et les couples de forces soient disposés d’une
manière quelconque dans l’espace.
Soit la force 𝐹⃗1 : glissons cette force sur sa ligne d’action jusqu’à ce que son point
d’application corresponde au point M1, intersection de cette ligne d’action avec le
plan π. Relions le point M1 avec le point P de l’espace et décomposons la force 𝐹⃗1 en
deux composantes : 𝐹⃗𝜋1 située sur le plan π et 𝐹⃗𝑃1 placée sur la droite M1−P :
Déplaçons la composante 𝐹⃗𝑃1 sur M1−P de telle sorte que son point d’application
coïncide avec la point P.
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Les opérations successives peuvent se répéter pour chacune des forces du système.
chaque force du système primitif est remplacée par deux composantes, l’une située sur
le plan π, l’autre appliquée au point P.
Les composantes 𝐹⃗𝜋1 , 𝐹⃗𝜋2 , 𝐹⃗𝜋3 , . . . , 𝐹⃗𝜋𝑛 admettent une résultante unique sur le plan π:
𝐹⃗𝜋𝑅 = 𝐹⃗𝜋1 + 𝐹⃗𝜋2 + 𝐹⃗𝜋3 + . . . + 𝐹⃗𝜋𝑛
4. Les résultantes 𝐹⃗𝜋𝑅 et 𝐹⃗𝑃𝑅 sont placées sur la même ligne d’action et sont
opposées. La résultante générale 𝐹⃗𝑅 = 𝐹⃗𝜋𝑅 + 𝐹⃗𝑃𝑅 ,= ⃗0⃗ et le couple principal est aussi
nul.
Le système de forces quelconques est dit équilibré