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Contrat de travail

Le contrat de travail est fondé sur un principe fondamental, celui du lien de subordination.
Cependant, cette étude ne peut être étendue aux travailleurs indépendants et c'est pourquoi nous
analyserons cette convention dans son cadre général, celui de la relation d'un salarié soumis à
l'autorité de son employeur du secteur privé. Dans cette optique, nous démontrerons que cette
relation est strictement encadrée par le législateur donnant naissance à des règles d'ordre public,
conventionnelles ou issues de la négociation collective entre les partenaires sociaux.

1. Qu'est-ce qu'un contrat de travail ?

1.1. Présentation du contrat de travail

Le contrat de travail est un accord par lequel une personne s'engage à délivrer sa force de travail (le
salarié), en contrepartie d'une rémunération (le salaire), à une autre personne (l'employeur), sous la
subordination de laquelle elle se place. La règle vaut que les conventions de travail soient faites par
écrit et remises dans les deux mois de suivi de l'embauche. Il peut toutefois subsister des exceptions.
Ainsi, les enseignants de l'éducation nationale ne disposent pas de contrat écrit. Quoi qu'il en soit, le
contenu est formaliste.

On retrouve, d'une part, les obligations de l'employeur :

rétribuer le travail réalisé. Celui-ci doit être versé une fois par mois, sauf si le salarié appartient à
l'une des catégories suivantes : salarié saisonnier, temporaire, intermittent ou travaillant à domicile ;

fournir le travail prévu au contrat ;

donner au salarié les moyens de la réalisation de sa tâche sur son lieu d'exercice ;

respecter la vie privée du salarié ;

respecter les règles en matière de droit du travail.

D'autre part, les obligations du salarié :

réaliser consciencieusement le travail pour lequel le salarié a été engagé, c'est le respect de la
convention de travail ;

respecter le règlement intérieur de l'organisation qui l'emploie.

Par conséquent, le contrat est synallagmatique, car chaque partie a des obligations l'une envers
l'autre. Cependant, cette relation peut sembler déséquilibrée. En effet, la soumission du salarié au
lien de subordination peut laisser présager une certaine domination de la part de l'employeur. C'est
ce qui explique que face aux différents pouvoirs de l'employeur, le législateur a prévu un
encadrement strict de cette relation (comme c'est le cas pour la durée légale du travail, par
exemple).
Le contrat de travail peut également faire l'objet de clauses spécifiques ou particulières. Celles-ci
sont adaptées au particularisme de l'emploi occupé. Les premières sont présentes dans grand
nombre de contrats, elles respectent le droit et les libertés fondamentales (ex : égalité entre sexes). Il
peut s'agir de clauses concernant la période d'essai. Les secondes, devant toujours respecter le droit
et les libertés fondamentales, relèvent davantage de situations jurisprudentielles. Ainsi, une clause
de non-concurrence entraîne pour le salarié l'interdiction de travailler pour une entreprise
concurrente. Cette proscription doit être limitée dans le temps et géographiquement, de manière
raisonnable. Elle doit, par ailleurs, être justifiée, c'est-à-dire qu'il faut démontrer qu'elle sert
réellement l'intérêt de l'entreprise. Elle doit également s'accompagner d'une compensation
financière pour le salarié.

1.2. Les différentes formes de contrat de travail

Le contrat de travail est dans près de 80 % des cas un contrat à durée indéterminée, c'est-à-dire une
convention pour laquelle la durée n'est pas fixée et par conséquent qui prendra fin à l'initiative de
l'une des parties. Il représente le contrat de droit commun, de principe.

Cependant, dans le contexte économique difficile qu'est celui de la France, les contrats dits précaires
pèsent de plus en plus dans notre société. On retrouve :

les contrats à durée déterminée (CDD), dont le terme est fixé ;

les contrats de travail temporaire (CTT) sont eux signés entre trois parties : le salarié, l'employeur
et l'entreprise d'intérim. Ils sont l'aboutissement de l'engagement conventionnel d'une part, entre le
salarié et l'entreprise de travail temporaire. C'est ce que l'on nomme le contrat de mission. D'autre
part, entre l'entreprise de travail temporaire et l'entreprise utilisatrice du salarié. C'est ce que l'on
nomme le contrat de mise à disposition.

Enfin, des politiques économiques et sociales découlent un ensemble de contrats aidés pour les
publics les plus en difficultés sur le marché du travail. Ainsi, les emplois d'avenir concernent les
jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ou titulaires d'un CAP/BEP pour lesquels des employeurs du
secteur non marchand proposent un CDI ou un CDD d'une durée variant de 1 à 3 ans.

2. Comment s'équilibrent les pouvoirs autour du lien de subordination ?

Comme indiqué précédemment, le lien de subordination auquel le salarié se soumet peut, a priori,
faire naître une relation déséquilibrée entre les deux parties. En effet, l'employeur dispose d'un
pouvoir aux caractéristiques diverses : pouvoirs de direction, réglementaire et disciplinaire. Pour
autant, il ne détient pas les pleins pouvoirs, car il doit composer avec l'encadrement juridique imposé
par le législateur. Nous étudierons dans ce cadre la fixation du temps de travail et de repos.

2.1. Les pouvoirs de l'employeur

Le pouvoir de direction est directement lié au statut de l'employeur. En sa qualité de dirigeant c'est à
lui de prendre les décisions stratégiques, mais aussi celles relatives aux ressources humaines. Il a
donc le pouvoir de décision en matière d'embauche, de promotions… En fonction de la structure
juridique de l'entreprise, l'employeur peut partager ou soumettre ce pouvoir à l'approbation d'autres
entités de l'organisation (ce peut être le Comité d'entreprise par exemple). Il s'agit donc d'un pouvoir
de gestion et d'organisation
Le pouvoir réglementaire relève des règles à établir au sein de l'entreprise. Celles-ci doivent être
conformes au droit du travail. En matière de règlement intérieur, les règles ne peuvent concerner
que les seuls aspects de l'hygiène et de la sécurité au travail ainsi que les règles générales relatives au
bon déroulement du travail au sein de la structure (par exemple, les horaires de travail flottants). Le
règlement intérieur, qui devient obligatoire à partir de 20 salariés, doit également faire état des
sanctions prévues dans le cadre du manquement à la règle.

Le pouvoir disciplinaire est celui qui offre l'autorité à l'employeur de sanctionner la faute d'un salarié.
Ces sanctions doivent bien évidemment être conformes au droit, justifiées et proportionnelles à la
faute commise. Ainsi, toute sanction pécuniaire est interdite et en cas de litige entre les parties, il
appartient au juge de trancher. Dans ce cas, la procédure est présentée devant le conseil des
prud'hommes, sous condition que l'employeur relève du secteur privé.

2.2. La fixation du temps de travail et de repos

La durée du travail correspond au temps de travail effectif, c'est-à-dire la durée pendant laquelle le
salarié est à la disposition de son employeur et doit se soumettre aux exigences de son contrat de
travail. Régie par la loi du 1er janvier 2002 sa durée hebdomadaire est fixée à 35 heures et ne peut
excéder 10 heures sur la journée sauf en cas de surplus de l'activité où elle peut être portée à 12
heures. La durée du travail peut être flexible, mais le cadre est donné par le législateur. Ainsi, elle ne
peut excéder 48 heures sur une semaine et une moyenne de 44 heures sur 12 semaines
consécutives. Toutefois, un décret pris après la conclusion d'une convention ou d'un accord collectif
de branche peut porter ce chiffre à 46 heures. La législation sur le temps de travail prévoit également
l'encadrement des heures complémentaires. L'article 3121-22 du Code du travail dispose que les
heures supplémentaires accomplies au-delà de la durée légale hebdomadaire donnent lieu à la
perception d'une majoration de salaire de 25 % pour les 8 premières heures supplémentaires et 50 %
pour les suivantes. À ce principe, il existe des limites si une convention prévoit un taux de majoration
inférieur à ceux sus-indiqués (ce taux ne peut être en deçà de 10 % des taux indiqués) ou si un accord
de branche prévoit un repos compensateur en lieu et place de la majoration de la rémunération.
Quoi qu'il en soit, le contingent annuel maximum doit être fixé par la négociation et à défaut c'est
celui de 220 heures qui s'applique.

Zoom sur… La durée du travail en Europe

La revue sur l'emploi et la situation sociale dans l'Union européenne en date de septembre 2012
indique que l'écart de durée du travail entre les pays membres se réduit. En effet, entre la tête et la
queue du classement, il apparaît une différence de trois heures hebdomadaires. Ainsi, les Grecs et les
Autrichiens travaillent en moyenne près de 42,2 heures et les Italiens et Irlandais 39,4 heures. Les
Français, quant à eux, se situent dans la moyenne européenne avec 40,2 heures. Toutefois, ces
données doivent être critiquées, car elles ne concernent que les seuls européens employés à temps
plein. Ces chiffres prennent donc en considération les heures supplémentaires, mais n'intègrent pas
les contrats à temps partiel. Ainsi, si l'ensemble des contrats était comptabilisé, la moyenne
hebdomadaire diminuerait proportionnellement avec l'augmentation de l'utilisation de contrats
atypiques.
La responsabilité civile

L'individu qui subit un préjudice tente d'en obtenir la réparation selon le principe de responsabilité.
Ce terme suppose que chacun doit être capable de répondre de ses actes quand il commet une
faute. La responsabilité civile s'intéresse aux individus et aux dommages subis. À l'inverse, la
responsabilité pénale sanctionne des comportements contraires à la loi. Cette distinction détermine
le système de réparation du préjudice subit, soit par l'indemnisation, soit par la réparation.

1. Les fondements de la responsabilité

Au sens propre, la responsabilité est l'obligation faite de répondre de ses actions ou d'être le garant
de quelque chose. En droit, cette notion ne peut être dissociée de celle de la liberté : il ne peut
exister de liberté sans responsabilités. Ainsi, elles sont garantes de l'obtention d'une réparation
quand un dommage est causé à autrui. Par conséquent, un dommage reconnu par la loi oblige à
réparation. Dans ce cas, c'est la responsabilité de l'auteur de la faute qui est engagée et celui-ci doit
réparation.

Exercice n°1

La responsabilité civile est celle qui a pour objectif de réparer un dommage causé à un tiers. Cette
réparation se concrétise par l'obtention de dommages et intérêts. C'est-à-dire une réparation
matérielle et/ou une somme d'argent qui est attribuée à la victime proportionnellement au préjudice
subi. Ainsi, plus le préjudice est important, plus la réparation ou la somme d'argent est conséquente.
C'est aussi pourquoi, on considère que la responsabilité civile cherche à punir l'auteur de la faute. Le
juge ne se positionne pas seulement pour évaluer le montant des dégâts occasionnés par le litige. S'il
juge que la victime doit obtenir une compensation financière, eu égard aux dommages physiques,
matériels ou moraux qu'il a rencontrés, alors la somme allouée dépassera celle du montant des
dégâts. C'est donc une forme de sanction à l'égard de certains comportements antisociaux (ex. : la
dégradation des biens d'autrui).

La responsabilité pénale concerne l'individu dont le comportement est contraire aux lois et de fait
nuisible à la société. Il s'agit donc de punir l'auteur du préjudice. Ainsi, le vol est un crime sanctionné
par une peine d'emprisonnement et/ou le versement d'une amende. Dans ce cas, le juge a pour
mission d'obtenir réparation au nom de la société et de lutter contre des comportements contraires
à la loi.

Exercice n°2

Par ailleurs, la responsabilité engagée peut à la fois être civile et pénale. En effet, un même
dommage peut se traduire par une réparation pour la victime qui perçoit alors des dommages et
intérêts. Mais, il peut aussi se traduire par une sanction du juge vis-à-vis de l'auteur du méfait. Ainsi,
un vol avec violence donne lieu à réparation pour la victime et une peine d'emprisonnement pour le
voleur agresseur.

2. La mise en place de la responsabilité civile

La responsabilité civile se sépare en deux branches :

la responsabilité civile délictuelle,


la responsabilité civile contractuelle.

La distinction faite entre ces deux formes de responsabilité indique qu'il est impossible pour ces
dernières de coexister. En effet si pour un litige la responsabilité civile délictuelle est engagée, on ne
peut, alors, engager la responsabilité contractuelle. Elles ne relèvent pas du même cadre. La
première est liée à la vie civile, la seconde au contrat.

Dans le cadre de la responsabilité civile délictuelle, pour que le caractère du dommage soit reconnu,
il faut que le litige soit directement lié au fait dommageable. C'est ce que l'on appelle le lien de
causalité. Le dommage subi peut d'ailleurs être corporel, matériel ou moral. Il faut aussi que le
préjudice subi soit certain, il doit donc exister et ne pas être hypothétique. De même, le fait
dommageable peut être volontaire, il sera alors plus sévèrement réprimandé. Il peut également être
causé par négligence. Cependant, la responsabilité civile délictuelle, comme son nom l'indique, puise
toujours sa source dans un délit, ce qui engendre la notion de réparation.

La responsabilité civile contractuelle repose, quant à elle, sur la non-exécution d'un contrat. Aux
termes de l'article 1147 du Code civil, « le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de
dommages et intérêts, soit en raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans
l'exécution ». Elle intervient quand le créancier n'a pu obtenir exécution de la chose, selon les termes
du contrat, de la part de son débiteur. Pour cela, la partie lésée aura dû au préalable saisir le juge.

Exercice n°3

3. Les compétences des juridictions

La compétence d'attribution en matière de tribunal détermine :

l'ordre (judiciaire, administratif, pénal) ;

le degré (premier degré, appel) ;

la nature de la juridiction à saisir.

Elle dépend de la matière, voire de la valeur du litige ou de la qualité des plaideurs (ex. :
commerçant). Dans le cadre de la responsabilité civile, il convient de faire la distinction entre la
justice civile et la justice pénale.

Exercice n°4

Ainsi, la justice civile concerne les litiges portant sur les responsabilités civiles contractuelles et
délictuelles. Par la suite, la compétence des juridictions sera attribuée en fonction du montant du
préjudice subi. En dessous de 4 000 €, c'est la justice de proximité qui est compétente. Si le litige est
compris entre 4 001 et 10 000 €, c'est le tribunal d'instance qui a toute la compétence. Pour les
litiges d'un montant supérieur à 10 000 €. Enfin, notons que pour des faits importants, telle la
réparation d'un dommage à la suite d'un accident de la route, seul le tribunal de grande instance est
compétent. Dans ce cas, l'attribut pécuniaire n'a pas à intervenir.

La justice pénale est concernée dès lors qu'il y a une transgression à la loi. En fonction de leur gravité,
on se dirigera vers l'un ou l'autre des tribunaux de l'ordre judiciaire :
les contraventions relèvent de la compétence de la juridiction de proximité (jusqu'à la classe 4) ;

les délits relèvent du tribunal de police s'ils sont sanctionnés par une amende d'un montant
supérieur à 3 750 € ;

les crimes relèvent de la Cour d'assises.

Exercice n°5

Zoom sur… Le juge de proximité

Le juge de proximité est un éminent juriste formé à l'ENM de Bordeaux (École nationale de la
magistrature). Il est installé par décret du président de la République après accord du Conseil
supérieur de la magistrature. Le juge de proximité constitue une juridiction indépendante, installée
et siégeant dans les tribunaux d'instance. Il intervient en ce qui concerne les affaires civiles (sauf
exception) jusqu'à 4 000 euros et pour les contraventions jusqu'à la 4e classe incluse. Cette
juridiction de proximité a été introduite par la loi d'orientation et de programmation du 9 septembre
2002.
Le dommage
Toute victime est en droit de demander réparation pour un préjudice subi. Toutefois, dans
nos sociétés de plus en plus procédurières, la réparation peut être demandée à outrance et
se révéler inconvenante. Le droit met donc des barrières en encadrant la notion de
dommage et celle de victime. En effet, seul celui qui est relevé de ses droits peut demander
réparation et a, de fait, la qualité de victime. Toutefois, cette dernière doit être distincte de
l'auteur du préjudice. En effet, les deux statuts ne peuvent exister pour un même individu.
1. Qu'est-ce que le dommage ?
Le dommage est une atteinte portée à un tiers soit dans sa personne, soit dans ses biens.
Pendant de nombreuses années, le droit a considéré que les notions de dommage et de
préjudice étaient similaires, mais cette thèse a été délaissée selon le principe qu'il ne peut y
avoir de dommage sans préjudice. Par conséquent, au regard du droit français toute
souffrance est à priori réparable.
On distingue souvent trois types de dommages : matériel, corporel et moral. Ce classement
relève du caractère vers lequel se tourne le dommage. Ainsi, s'il y atteinte à un bien, il est
caractérisé de matériel. Si le dommage concerne une personne, il est corporel et dès lors
qu'il s'agit d'une souffrance psychique on parle de dommage moral. D'autres auteurs
opèrent une classification entre dommage patrimonial et extrapatrimonial.
Exercice n°1
Le dommage patrimonial est une atteinte qui entraîne une perte dans le patrimoine. C'est
donc un dommage facilement évaluable matériellement ou financièrement. Dans le cadre
d'un dommage matériel patrimonial, il faut que le bien ayant subi le préjudice soit
appropriable. C'est-à-dire comme appartenant à un individu, ou une organisation. Il semble
que cela ne puisse donc concerner que les biens « physiques », donc corporels. Cependant,
dans cette catégorie il est possible de classer la notion de « préjudice écologique »
(dommage causé à autrui) : la nature appartenant à l'ensemble. Le dommage évaluable en
argent est qualifié de « pécuniaire », il se matérialise par une perte directe d'argent pour la
victime. Cela peut donc être la privation d'une somme due dans le cadre d'une activité
lucrative ou les conséquences financières engagées à la suite d'un préjudice physique (ex :
frais d'hospitalisation à la suite d'un accident).
Exercice n°2
Les dommages extrapatrimoniaux sont ceux qui se trouvent « en dehors du patrimoine » de
la personne. C'est ce pour quoi ils sont qualifiés, également, de dommages moraux. Ils
peuvent être la conséquence directe d'une atteinte au « physique » de la personne qui aura
des résonnances psychiques. Ainsi, le « prix de la douleur » relève des souffrances physiques
de la personne (ex : « prix » de l'atrophie d'un membre à la suite d'un accident du fait
d'autrui), le préjudice d'esthétique constitue en la reconnaissance d'un discrédit physique
(ex : défiguration à la suite de la morsure d'un chien) devant apporter réparation. Le droit
reconnait donc dans cette catégorie un ensemble de préjudices relevant davantage de
l'aspect psychique et qui sont donc plus difficilement évaluables, car ils ne sont pas des
éléments du patrimoine.
Exercice n°3
2. Quels sont les caractères du dommage ?
La notion de caractère du dommage revient à identifier sous quelles exigences le dommage
est réparable. Pour ce faire trois conditions sont nécessaires.
Le dommage doit être :
certain ;
personnel ;
direct.
Dans ce premier aspect cité, il convient que le dommage existe déjà et qu'il soit évalué. Mais
cette notion d'existence doit être prise dans son sens large. En effet, dès lors que la lésion
pour la victime est établie ou est identifiable dans le futur, alors cela est suffisant. Le
dommage pourra par la suite être plus important, la réparation devra le prendre en
considération. C'est le cas, notamment, des victimes de l'affaire « du sang contaminé ». En
ce qui concerne le caractère certain du dommage, on distingue donc le préjudice actuel,
comme étant déjà établi, et le préjudice futur comme étant identifiable et exécutable dans
le futur.
Le caractère personnel fait appel à deux notions. La première est que seule la victime peut
demander réparation. Elle est donc la seule à pouvoir intenter une action en justice : c'est
une victime directe. Toutefois, il faut apporter le complément de victime par « ricochet » : ce
sont toutes les personnes qui vont être atteintes des conséquences du préjudice de la
victime initiale. Cependant, le lien entre les deux doit être formellement établi. La deuxième
notion est celle de l'atteinte à un intérêt légitime. « Le dommage n'est réparable que si la
victime a été lésée dans un intérêt pouvant être considéré comme légitime » (B. Fagès,
Droits des obligations, LGDL).
Enfin, le dommage doit être direct, c'est-à-dire qu'il est la conséquence directe du fait
générateur. Il convient donc de bien identifier le lien de causalité. La difficulté résulte donc
dans le fait de savoir, quelles causes sont acceptables afin d'établir le lien. La libre
appréciation est laissée aux juges.
Exercice n°4
Exercice n°5
La restauration

La réparation est l'aboutissement de la justice faite à la victime. Elle doit la replacer dans la situation
antérieure dans laquelle elle se trouvait avant que le dommage ait été réalisé. Afin d'obtenir
réparation, il convient d'étudier les éléments constitutifs de cette responsabilité. Ce sera alors à la
victime d'en apporter la preuve et d'établir le lien de causalité afin d'obtenir réparation. Enfin, la
réparation souvent prise en charge par un système d'assurance privilégie davantage le principe
d'indemnisation à celui de responsabilité.

1. Quelles sont les conditions de la mise en œuvre de la responsabilité civile ?

« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel
il est arrivé à le réparer. » article 1382 du Code civil. La faute humaine est donc le fait générateur de
la responsabilité du fait personnel. Il s'agit de la principale forme de responsabilité pour laquelle trois
conditions cumulatives doivent être réunies afin qu'elle existe :

la faute ;

le dommage réparable ;

le lien de causalité.

La faute relève d'un acte de son auteur et par extension d'une abstention nuisible. En cette matière,
« une mauvaise » parole peut aussi être une faute en ce qu'elle cause du tort (ex. : une injure). Le
dommage réparable est celui pour lequel on remet la victime dans son état antérieur. En droit
français, a priori tous les dommages sont réparables, contrairement au droit italien ou allemand qui
considère certains intérêts légitimes à protéger (ex. : la santé, la propriété). Dans ce cas, il existe une
liste non exhaustive des intérêts protégés. Enfin, le lien de causalité établit le lien entre la faute et le
dommage et non l'inverse. Le droit retient ici deux théories celle des équivalences des conditions et
celle de la causalité adéquate. La théorie de l'équivalence des conditions considère qu'un événement
est la cause du dommage si en l'absence de ce dernier le préjudice n'existe pas. Si sans cet
événement, le dommage s'était tout de même produit alors on ne peut pas lui en imputer la
responsabilité et le lien de causalité ne peut être établi. La théorie de la causalité adéquate s'appuie
sur l'expérience en déterminant si les événements conduisent de manière habituelle à ce type de
dommage. Quoi qu'il en soit la victime détient la charge de la preuve et est tenue de démontrer ces
trois caractéristiques.

Exercice n°1

Enfin, un fait générateur n'est pas forcément imputable à une personne, il peut être le fait des
choses ou d'autrui. Ainsi, si un cuisinier trébuche avec un couteau à la main et poignarde (de manière
non intentionnelle) son commis de cuisine, il s'agit de la responsabilité du fait des choses et non de la
personne. Si ce même cuisinier, sans ustensile à la main, écrase par son corps les doigts de son
commis, le mettant dans une situation d'infirmité, il s'agit des faits de la personne. Enfin, le fait
d'autrui engage, automatiquement, la responsabilité de personnes qui ne sont pas les auteurs du
dommage. C'est le cas de la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants mineurs ou encore
de l'employeur vis-à-vis de ses salariés. Les alinéas 4 à 8 de l'article 1384 du Code civil énoncent ces
cas spécifiques de l'engagement de la responsabilité d'autrui.

Exercice n°2

2. Comment le dommage est-il indemnisé ?

L'indemnisation peut être directement réalisée par l'auteur du dommage qui en porte la
responsabilité. Cette réparation est alors exécutée soit en nature, soit par équivalent. Quoi qu'il en
soit son objectif est de remettre la victime dans la situation dans laquelle elle se trouvait avant
qu'elle ne soit lésée. L'indemnisation peut être aussi réalisée par l'intermédiaire d'une assurance
dont l'objectif est de couvrir le risque. Si ce dernier est atteint, alors le système se met en place. Il
existe plusieurs catégories d'assurance : les assurances de personnes et les assurances de
dommages. Les premières assurent une personne et prévoient un taux forfaitaire, la seconde est
fondée sur les dommages et prévoit une indemnité proportionnelle au dommage subit. Dans le cadre
de notre étude, nous retiendrons que les assureurs incluent toujours une garantie de responsabilité
civile dans les contrats multirisques habitation. Ainsi, l'assuré qui cause involontairement du tort à
autrui obtient la garantie que l'assurance se substituera à lui afin d'indemniser la victime. Bien
évidemment, ceci ne vaut pas s'il est prouvé que la faute est intentionnelle ou dolosive.

Exercice n°3

Exercice n°4

Par ailleurs, dans cette logique d'assurance, il faut retenir que quand aucun responsable ne peut être
trouvé ou quand celui-ci n'est pas assuré et ne peut se livrer à l'indemnisation, alors le législateur a
prévu une solution. Il s'agit de la mise en place de fonds de garantie qui, en sa qualité de personne
morale, intervient afin d'indemniser, en dernier recours, la victime. Leur financement est en principe
assuré par des prélèvements sur les contrats d'assurance. L'un des plus célèbres est le fonds
d'indemnisation des victimes du sang contaminé, la causalité n'ayant pas toujours évidente à établir.

3. Quel est le cas spécifique des victimes de la route ?

Les victimes des accidents de la circulation relèvent d'un régime spécial d'indemnité du fait du
caractère spécifique des dommages. Jusqu'à la loi Badinter du 5 juillet 1985, ils étaient réparés sur le
fondement de l'article 1384 du Code civil (alinéa 1). De fait, la compagnie qui versait les fonds
d'indemnisation contestait systématiquement le montant versé selon le principe que la victime était
aussi fautive, car c'était majoritairement le cas. En effet, dans un accident de la route la victime peut
voir sa responsabilité engagée. Or, ladite loi apporte un tout nouveau domaine d'application.
Dorénavant, les accidents de la circulation impliquant des véhicules à moteur terrestre (ex. : la
voiture, mais aussi la tondeuse à gazon !) et causant des dommages non volontaires (en ce inclus les
incendies) entraînent une indemnisation intégrale des victimes par l'assureur. Par ailleurs, le régime
d'indemnisation aux victimes agit à un double niveau. D'une part, selon le type de dommage. En ce
sens, le législateur a cherché à protéger les personnes en favorisant les indemnisations faites
consécutivement à un dommage corporel. Ainsi, pour certaines catégories de victime les règles sont
renforcées. C'est le cas des moins de 16 ans, des plus de 70 ans et les personnes dont le handicap
consécutif est supérieur à 80 %. D'autre part, par la réparation des dommages aux biens. C'est
l'article 5 de la loi, pour lequel les principes de droit commun s'appliquent.

Exercice n°5

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