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Il est parfois difficile de déchiffrer le compteur de congés payés apparaissant sur le bulletin de paie.
Congés acquis, congés en cours d’acquisition, congés pris : autant de notions que nous allons définir.
Il existe 2 méthodes :
Les jours de congés sont déterminés sur une période allant du 1er juin au 31 mai de l’année suivante.
Si vous êtes présent dans l’entreprise du 1er juin 2012 au 31 mai 2013, vous aurez alors droit au
maximum de jours de congés.
Congés acquis
La première période (ex : 2011/12) indique les jours acquis du 1er juin 2011 au 31 mai 2012.
Ces jours peuvent être pris durant la période normale de prise de congés (déterminée par la
convention collective applicable mais en général du 1er mai 2012 au 30 avril 2013).
La deuxième période (ex : 2012/13) indique les jours en cours d’acquisition du 1er juin 2012
au 31 mai 2013.
En principe, ces jours ne peuvent être pris avant la prochaine période normale de prise de
congés (soit en général du 1er mai 2013 au 30 avril 2014) sauf accord entre le salarié et
l’employeur.
Une semaine correspond donc à 5 jours (dimanche et autre jour de fermeture exclu, généralement le
samedi ou le lundi).
Si vous prenez une semaine de congés, 5 jours seront déduits de votre compteur que vous travaillez
réellement 5 jours ou moins (si temps partiel).
À savoir :
Congés restants
S’il reste 12 jours, vous avez droit à 2 semaines de congés + 2 autres jours (2 x 5 jours + 2 jours).
Les congés payés : acquisition et prise de congés
Sommaire
1.
Congés payés
Tous les salariés ont droit aux congés payés sans condition de durée minimale de travail.
Le nombre de jours de congés acquis dépend du temps de travail ou du temps assimilé comme tel
par la loi, sur une période allant du 1er juin au 31 mai de l’année suivante. Le nombre de jours
acquis, exprimé en principe en jours ouvrables, est de 30 par période soit 5 semaines de congés
payés pour un salarié présent sur toute la période.
La loi a institué des règles concernant la valeur financière de ces jours de congés payés en les
valorisant au salaire actuel ou à 10% des salaires perçus pendant la période où ces congés ont été
acquis.
Les modalités de la prise des congés payés font partie du pouvoir de direction de l’employeur.
Mais celui-ci doit obéir à un certain nombre de contraintes :
Tout salarié a droit à des congés payés qu’il soit en CDI ou en salarié en CDD, à temps plein ou à
temps partiel, jeune salarié apprenti …
Il convient de ne pas confondre ouverture du droit à congés payés (à quel moment naît mon droit
à avoir des congés payés) et acquisition des congés payés (à combien de jours de congés payés ai-
je droit).
Les stagiaires en entreprise n’ont pas droits aux congés payés car ils ne sont pas assimilés à des
salariés au sens du code du travail.
Le droit à congés payés s’acquiert au cours d’une période dite « année de référence » qui va du
1er juin de chaque année au 31 mai de l’année suivante. Il convient de faire exception des
activités dont l’affiliation à une caisse de congés payés est obligatoire (ouvriers du bâtiment) et
pour lesquelles l’année de référence va du 1er avril de chaque année au 31 mars de l’année
suivante.
Le point de départ de l’année de référence est le cas échéant la date d’entrée du salarié et la fin de
la période de référence se situera de la même manière à la date de sortie du salarié de l’entreprise.
Depuis le 1er juin 2012, il n’y a plus de condition de durée minimale de travail pour commencer
à s’ouvrir des droits aux congés payés.
Avant cette date, l’ouverture du droit à congés payés des salariés sous contrat à durée
indéterminée était subordonnée à l’accomplissement de 10 jours de travail effectif chez le même
employeur.
Une fois que le droit à congé payés est ouvert, le nombre de jours de congés payés acquis est
déterminée en fonction du travail effectué au cours de la période de référence (1er juin – 31 mai).
Les jours de congés payés acquis se décompte légalement en jours ouvrables (tous les jours
de la semaine sauf le dimanche).
Chaque salarié acquiert 2.5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail dans la limite
de 30 jours ouvrables, soit 5 semaines par an (5 semaines X 6 jours = 30 jours).
Pour le code du travail, un mois de travail effectif correspond à 4 semaines ou 24 jours de travail.
Ainsi, la totalité des droits à congés payés de 30 jours s’acquiert en seulement 48 semaines (4
semaines * 12 mois).
Le nombre de jours de congés payés issu de ce calcul est arrondi au nombre entier de jour de
congés payés immédiatement supérieur.
Exemple
Un salarié est entré chez son employeur le 16 février 2017. Sa période de référence pour la durée
des congés payés s’étend du 16 février 2017 au 31 mai 2017 soit 15 semaines. Le nombre de
jours de congés acquis doit se calculer comme suit :
Exemple
Un salarié a été malade 4 semaines au mois de janvier 2017, à la fin de la période des congés
payés, son employeur lui notifie un droit à congés payés de 27.5 jours. À tort, le salarié ayant été
présent 48 semaines sur la période il a droit à l’intégralité de ses congés payés.
D’une manière générale, il faudra que le cumul des absences non assimilées à du travail effectif
pour la durée des congés (maladie, chômage partiel intégral…) soit supérieur à 4 semaines pour
que les droits à congés payés soient réduits.
Les congés payés peuvent également être décompté en jours ouvrés, c’est-à-dire en jours
normalement travaillés, soit à l’initiative de l’employeur soit parce qu’une disposition
conventionnelle le prévoit expressément : 6 jours ouvrables = 5 jours ouvrés.
Le salarié acquiert 2.08 jours par mois (au lieu de 2.5) soit 25 jours ouvrés par an (au lieu de
30).
Les salariés ne peuvent s’opposer à ce décompte en jours ouvrés sauf si ce décompte est moins
favorable que le décompte en jours ouvrables.
Conséquence sur l’acquisition des congés payés des principaux motifs d’absences
au cours de la période de référence
La durée des congés payés ne peut pas être réduite du fait d’absence considérée comme du travail
effectif pour la détermination de la durée des congés.
Pour qu’une période d’absence soit assimilée à du travail effectif pour le calcul de la durée des
congés, il faut que cela soit expressément mentionné dans un texte.
D’une manière générale, les périodes d’absences non assimilés à du travail effectif pour le calcul
de la durée des congés payés sont les absences ne donnant lieu à aucune rémunération de la part
de l’employeur.
Assimilé à du temps de
travail effectif pour
Commentaires
l’acquisition des congés
payés
Congé de maternité ou
Oui
paternité ou adoption
Arrêt de travail pour Mais la maladie n’aura une incidence sur la durée du
maladie ou accident de Non congé que si elle excède 4 semaine sur la période
trajet d’acquisition.
Autres congés non Congé parental, congé pour enfant malade, congés
Non
rémunérés pour convenance personnelle…
En cas de réduction de la durée des congés payés, celle-ci ne peut-être plus que proportionnelle à
la durée de l’absence.
Les conventions collectives prévoient souvent que certaines périodes d’absences soient
assimilées à du temps de travail effectif pour la durée du congé.
Exemple
La convention collective du négoce de l’ameublement prévoit des jours de congés
supplémentaires pour ancienneté : + 1 jour de congé pour les salariés ayant plus de 15 ans
d’ancienneté, + 2 jours de congés pour les salariés ayant plus de 20 ans d’ancienneté …
La convention collective de l’automobile prévoit : + 1 jour de congé pour les salariés ayant plus
de 20 ans d’ancienneté, + 2 jours de congés pour les salariés ayant plus de 25 ans d’ancienneté …
Les salariés sous contrat de travail à temps partiels bénéficient des mêmes droits que les salariés à
temps complets.
En conséquence, quelle que soit la durée de travail les salariés à temps partiels se voient attribuer
le même nombre de jours de congés payés que les salariés à temps complets.
Les salariés de moins de 21 ans au 30 avril de l’année précédente, soit 22 ans au plus au 30 avril
de l’année en cours ont droit à 2 jours de congés payés supplémentaires par enfant à charge
(enfant de moins de 15 ans dont elle a la charge effective et permanente).
Jeunes travailleurs
Quel que soit l’ancienneté dans l’entreprise, les salariés de moins de 21 ans au 30 avril de
l’année précédente ont droit s’ils le demandent à un congé de 30 jours ouvrables.
Ce congé ne sera rémunéré qu’à concurrence des jours de congés payés effectivement acquis.
L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires afin que les salariés puissent prendre
leurs congés payés.
Congés non pris
Le salarié qui à cause de l’employeur, n’a pas pu prendre le nombre de jours de congés payés
auquel il avait droit peut obtenir des dommages-intérêts.
Mais à l’inverse, le salarié qui n’a pas été empêché de prendre ses congés payés et dont il n’a pas
demandé le report, les perd à la fin de la période de prise.
En cas de litige entre salarié et employeur sur ce point-là, ce sera à ce dernier de démontrer qu’il
a accompli toutes les diligences nécessaires pour permettre au salarié de bénéficier de ses jours de
congés payés.
Les congés payés permettre au salarié de prendre du repos. Il est donc formellement interdit à un
salarié de travailler pour son employeur ou un autre employeur durant ses congés payés.
De plus, l’employeur est passible d’une contravention de 5e classe, prononcée autant de fois qu’il
y a de salariés concernés par l’infraction.
Ce modèle de lettre de demande de congés payés est à utiliser lorsque vous souhaitez poser vos
congés payés.
Exemple
Un salarié qui travaille du 1er juin 2017 au 31 mai 2018 aura acquis 30 jours de congés payés qui
devront être pris du 1er mai 2018 au 30 avril 2019.
Code du travail : Art. L.3141-13
Le congé principal doit être pris sur la période du 1er mai au 31 octobre. 12 jours ouvrables (2
semaines) de congés payés doivent être pris de manière continue à l’intérieur de cette période.
La durée des congés payés pris en une seule fois ne peut dépasser 24 ouvrables (4 semaines).
Étant donné que la durée des congés pouvant être pris en une seule fois ne peut excéder 24 jours
ouvrables, la 5ème semaine de congés ne peut être accolée au congé principal, ce qui revient à
dire qu’un salarié ne peut pas prendre 5 semaines de congés d’affiler.
La 5ème semaine de congés payés restante est donc fixée à l’intérieur de la période du 1er
novembre au 30 avril.
Cependant, il est possible aux salariés de prendre plus de 24 jours de congés consécutifs dans 3
situations :
Ce modèle de lettre pour accoler la 5ème semaine au congé principal est à utiliser lorsque vous
souhaitez prendre 5 semaines de congés payés du fait de contraintes géographiques particulières.
Comme nous l’avons vu précédemment, le congé principal ne peut excéder 24 jours ouvrables
(sauf exception) et le congé payé ne dépassant pas 12 jours doit être pris en continu durant la
période allant du 1er mai au 31 octobre de chaque année.
Il est donc possible de fractionner la partie des congés comprise entre 12 et 24 jours ouvrables.
Ce fractionnement peut alors engendrer pour le salarié des droits à congés supplémentaires. Mais
le fractionnement des congés payés ne peut être imposé par l’employeur qui doit nécessairement
recueillir le consentement des salariés concernés.
Le fractionnement peut également être demandé par le salarié, l’employeur peut soit refuser, soit
accepter à la condition que le salarié renonce aux jours supplémentaires pour fractionnement, soit
accepter avec octroi des jours de fractionnement.
Quel que soit la date à laquelle la 5ème semaine de congés payés est prise, elle ne donne jamais
droit à des jours de fractionnement.
Le fractionnement du congé principal ouvre droit pour le salarié à des jours de congés
supplémentaires fixés comme suit :
Exemple
Un salarié bénéficie de ses 5 semaines de congés payés. Ses dates de départ sur l’année sont les
suivantes :
Pour le reste, le salarié a donné son accord pour le fractionnement du solde de son congé
principal, il prend donc le reste de ses congés comme suit :
Dans la mesure où plus de 6 jours ouvrables du congé principal sont pris en dehors de la période
des congés (1er mai – 31 octobre) le salarié a droit à 2 jours de fractionnement.
La cinquième semaine sera prise au mois de février mais n’ouvre droit à aucun congé
supplémentaire.
Les salariés peuvent renoncer aux jours de congés supplémentaires pour fractionnement.
Cependant, il appartient à l’employeur d’apporter la preuve de cette renonciation, il n’a donc
d’autre choix que d’obtenir une renonciation écrite.
La période de prise du congé principal est fixée par la convention collective ou l’accord collectif
de travail, a défaut c’est l’employeur qui fixe cette période après consultations des délégués du
personnel ou du comité d’entreprise.
Cette période doit obligatoirement comprendre la période du 1er mai au 31 octobre de la même
année. Le congé principal d’une durée de 12 jours minimum et de 24 jours maximum, doit être
pris pendant cette période.
La période de congés payés doit être porté à la connaissance des salariés 2 mois avant son
ouverture.
Un employeur peut adopter une période distincte de la période légale sous réserve d’avoir
demandé l’accord individuel de chacun des salariés.
En l’absence d’accord de chacun des salariés concernés, l’employeur ne peut pas imposer la prise
du congé principal en dehors de la période du 1er mai au 31 octobre.
Mais une convention collective ou un accord d’entreprise peut étendre la période de congés payés
à l’année entière ce qui s’impose aux salariés de l’entreprise.
Après avis des délégués du personnel, l’employeur fixe les dates de départ en congés des salariés
à l’intérieur de la période des congés payés.
Pour la fixation de l’ordre des départs, l’employeur est soumis aux contraintes suivantes :
Il arrive parfois que les dates de congés payés imposées par votre employeur ne correspondent
pas à vos souhaits. Ce modèle de lettre de contestation des dates de congés payés est à utiliser
lorsque vous souhaitez contester vos dates de congés payés.
À partir du moment où l’ordre des départs est établi en fonction des contraintes précitées,
l’employeur doit communiquer à chaque salarié les dates de ses congés payés au moins un
mois à l’avance.
L’ordre des départs doit également être affiché dans les locaux de l’entreprise et être accessible
au personnel.
Si l’employeur n’a pas pris la peine de communiquer les dates de départ en congés dans les temps
impartis, il ne peut pas imposer la prise des congés payés. Si malgré tout, il met le salarié en
congé, il sera redevable de dommages et intérêts en fonction du préjudice subi par ce dernier.
De même, l’employeur ne peut reprocher au salarié d’être parti en congés payés sans son
autorisation à l’intérieur de la période de congés payés et encore moins en faire un motif de
licenciement.
A l’inverse, le non-respect par le salarié des dates de congés fixées par son employeur, comme
son retour tardif ou son départ prématuré, justifie un licenciement voire un licenciement pour
faute grave.
En principe les dates fixées ne peuvent pas être modifiées par l’employeur moins d’un mois avant
la date de départ sauf circonstances exceptionnelles.
Les circonstances exceptionnelles sont des raisons impératives de service que l’employeur doit
justifier au cas par cas. Ces raisons impératives ne comprennent pas les interventions même
urgentes qui font partie de l’activité normale de l’entreprise sauf si l’employeur rapporte la
preuve que seul le salarié rappelé de congé payés était en mesure d’effectuer le travail.
Les conventions collectives prévoient très souvent la possibilité de rappel d’un salarié pendant
ses congés payés en offrant en contrepartie des jours supplémentaires de congés et le
remboursement des frais.
Exemple
La convention collective de la pharmacie prévoit que le salarié rappelé pendant ses congés payés
à droit à 2 jours ouvrables de congés supplémentaires ainsi qu’au remboursement des frais de
transport occasionnés par ce rappel.
Selon la jurisprudence actuelle, la prise de congés par anticipation alors que ceux-ci ne sont pas
encore acquis est impossible.
Par contre, il est possible de prendre par anticipation des congés acquis même si la période de
prise des congés n’est pas encore atteinte.
Mais attention, le salarié ne peut pas exiger de son employeur qu’il lui accorde des congés
anticipés et l’employeur ne peut pas exiger du salarié qu’il en prenne.
Exemple
Un salarié est entré dans une entreprise le 1er novembre 2017, normalement il devrait attendre le
1er mai 2018 pour pouvoir prendre ses 1ers congés.
Mais avec l’accord de l’employeur, il pourra prendre par anticipation 5 jours de congés dès Noël
2017 car il aura acquis à ce moment-là 5 jours de congés ouvrables (2.5 jours * 2 mois).
A l’inverse, s’il veut prendre 12 jours de congés à Noël il ne le pourra pas car il n’aura pas encore
acquis autant de congés payés.
Ce modèle de lettre de demande de congés payés par anticipation est à utiliser lorsque vous
souhaitez faire une demande de congés payés par anticipation à votre employeur.
Il est normalement impossible pour l’employeur ou pour le salarié de reporter les congés payés
sur l’année suivante.
Cependant quels cas dérogatoires de report sont prévus par la loi :
Les salariés souhaitant bénéficier d’un congé sabbatique ou un congé pour création d’entreprise
peuvent reporter leurs jours de congé correspondant à la 5ème semaine sur une durée maximale
de 6 ans, ce qui leur permet donc de capitaliser un total de 36 jours ouvrables de congés.
Le salarié peut capitaliser chaque année sa 5e semaine de congés en la plaçant dans un compte
épargne-temps (CET). Les jours ainsi acquis lui permettront de prendre ultérieurement un congé
plus long.
Si la durée du travail est décomptée à l’année, un accord collectif peut prévoir que les congés
ouverts au titre de l’année de référence peuvent faire l’objet de reports. Dans ce cas, les reports de
congés peuvent être effectués jusqu’au 31 décembre de l’année suivant celle pendant laquelle la
période de prise de ces congés a débuté.
Le report des congés en cas de maternité, accident du travail ou maladie est traité ici.
Ce modèle de lettre de demande de report de congés payés est à utiliser lorsque vous souhaitez
demander le report de vos congés payés suite à une maladie, un congé maternité, un accident du
travail ou une maladie professionnelle.
L’employeur a le droit de décider de la fermeture de son entreprise sous réserve d’en informer les
salariés dans un délai suffisant.
Jusqu’au 30 juin 2013, en cas de fermeture de l’établissement pour les congés annuels de
l’entreprise, les salariés qui ne remplissaient pas les conditions pour bénéficier de la totalité de
leur congé pendant cette période, pouvaient prétendre individuellement à une allocation de
chômage partiel pour chaque journée.
Mais cette loi a été abrogé depuis le 1er juillet 2013. Ainsi depuis cette date, les salariés qui n’ont
pas acquis assez de congés ne sont plus indemnisés.
Sauf dispositions conventionnelles plus favorables, un employeur n’est pas dans l’obligation
d’indemniser le salarié, ainsi ce dernier sera soit en congé sans solde, soit il prendra s’il le désire
des congés par anticipation.
Les salariés qui percevaient avant la reprise d’emploi une allocation d’aide au retour à l’emploi
(ARE) ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS) peuvent bénéficier d’une aide financière
versée par Pôle emploi. Le salarié devra faire lui-même sa demande auprès de Pôle Emploi.
Si un établissement ferme pendant un nombre de jours dépassant la durée des congés légaux
annuels (soit 5 semaines), l’employeur doit verser aux salariés pour chacun des jours ouvrables
dépassant la durée des congés, une indemnité qui ne peut être inférieure à l’indemnité de congés
payés.
Les jours ouvrables de l’entreprise sont tous les jours de la semaine à l’exception du jour
consacré au repos hebdomadaire (le dimanche le plus souvent) et des jours fériés reconnus
comme tels. Une semaine sans jour férié compte donc 6 jours ouvrables.
Dans les entreprises ouvertes 5 jours par semaine, le second jour de repos hebdomadaire (celui en
plus du dimanche) est donc considéré comme ouvrable.
Exemple
Dans une entreprise ouverte du lundi au vendredi, les jours ouvrables seront ceux du lundi au
samedi soit 6 jours.
Le premier jour ouvrable de congé est celui au cours duquel le salarié aurait dû travailler. À partir
de ce jour, on compte tous les jours ouvrables jusqu’à la date de reprise de travail (exclu) pour
connaître le nombre de jour de congés payés à décompter.
Exemple
Salarié travaillant à temps plein du lundi au vendredi (jour de repos samedi et dimanche)
Si le salarié prend uniquement son vendredi, on décompte 2 jours ouvrables (vendredi et samedi)
S’il prend son jeudi et son vendredi, on décompte 3 jours ouvrables de congés payés (jeudi,
vendredi et samedi)
S’il prend son mercredi, jeudi et vendredi, on décompte 4 jours ouvrables de congés payés
(mercredi, jeudi, vendredi et samedi)
S’il prend son mardi, mercredi, jeudi, vendredi, on décompte 5 jours ouvrables de congés payés
(mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi)
Les congés payés peuvent également être décomptés en jours ouvrés mais à condition que ce ne
soit pas moins favorable pour le salarié que le calcul en jours ouvrables.
Les jours ouvrés correspondent aux jours normalement travaillés dans l’entreprise, ainsi pour une
entreprise qui compte 2 jours de fermeture hebdomadaire (samedi et dimanche par exemple), les
semaines comportent 5 jours ouvrés.
Le salarié va donc acquérir 25 jours ouvrés de congés par an soit 2.08 jours ouvrés par mois.
Le raisonnement pour le décompte des jours pris en jours ouvrés est le même que pour un
décompte en jours ouvrables sauf que le second jour de repos hebdomadaire (en général le
samedi) ne sera pas décompté comme un jour de congés payés.
Quand le salarié prendra une semaine complète de congés on lui décomptera 5 jours ouvrés.
Exemple
Salarié travaillant à temps plein du lundi au vendredi (jour de repos samedi et dimanche)
S’il prend son jeudi et son vendredi, on décompte 2 jours ouvrés de congés payés (jeudi et
vendredi)
S’il prend son mercredi, jeudi et vendredi, on décompte 3 jours ouvrés de congés payés
(mercredi, jeudi et vendredi)
S’il prend son mardi, mercredi, jeudi, vendredi, on décompte 4 jours ouvrés de congés payés
(mardi, mercredi, jeudi et vendredi)
Lorsqu’un jour férié, tombant pendant une période de congés payés, coïncide avec un jour
ouvrable ou ouvré alors 2 situations peuvent se présenter :
si ce jour férié est un jour chômé et payé en vertu d’une disposition conventionnelle, il n’est pas
décompté comme jour de congé
si à l’inverse aucune disposition conventionnelle ne le prévoit, il est décompté comme jour de
congé
Salarié travaillant à temps plein du lundi au vendredi (jour de repos samedi et dimanche)
Si le salarié prend une semaine entière qui contient le vendredi 14 juillet 2017 (jour férié chômé
et payé dans l’entreprise) alors on décompte 5 jours ouvrables (lundi, mardi, mercredi, jeudi et
samedi).
Salarié travaillant à temps plein du lundi au vendredi (jour de repos samedi et dimanche)
Si le salarié prend une semaine entière qui contient le lundi 25 décembre 2017 (jour férié chômé
et payé dans l’entreprise) alors on décompte 4 jours ouvrés (mardi, mercredi, jeudi et vendredi).
Si le jour férié tombe un dimanche alors cela n’a aucune incidence sur le décompte des jours e
congés payés.
Salarié travaillant à temps plein du lundi au vendredi (jour de repos samedi et dimanche)
Si le salarié prend une semaine entière de congés qui contient le dimanche 1er novembre 2015
alors on décompte 6 jours ouvrables (si le décompte avait été fait en jours ouvrés on aurait enlevé
5 jours).
Que l’on compte en jours ouvrés ou en jours ouvrables, le principe de décompte des congés payés
ci-dessus s’applique également aux salariés à temps partiel.
Ainsi, tous les salariés, indépendamment de l’horaire pratiqué acquièrent les mêmes droits à
congés payés. Les salariés à temps partiels acquièrent donc 2.5 jours ouvrables (ou 2.08 jours
ouvrés) par mois soit 30 jours ouvrables (25 jours ouvrés) de congés payés par an comme les
salariés à temps plein.
Les modalités de décompte des jours de congés pris sont également les mêmes que pour les
salariés à temps plein. Ainsi, pour le salarié à temps partiel tous les jours de la semaine sont
ouvrables à l’exclusion du jour de repos hebdomadaire (le dimanche généralement), et ce quel
que soient les jours pendant lesquels le salarié travaille effectivement en raison de la répartition
de son horaire à temps partiel.
Si le salarié prend un mardi, son employeur lui décomptera 1 jour ouvrable de congés payés : le
mardi
S’il prend un mercredi, son employeur lui décomptera 4 jours ouvrables de congés payés : le
mercredi, jeudi, vendredi et samedi.
S’il prend son mardi et mercredi, l’employeur lui décomptera 5 jours ouvrables de congés payés :
le mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi.
S’il prend son lundi, mardi et mercredi, son employeur lui décomptera 6 jours ouvrables de
congés payés, soit 1 semaine, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi.
Dans notre exemple le salarié qui veut prendre un seul jour de congé doit le choisir
judicieusement, c’est-à-dire ne pas le prendre un mercredi !
2/ Un salarié à temps partiels travaille uniquement le mardi. S’il prend son mardi en congés
payés, cela équivaut à 6 jours ouvrables de congés soit 1 semaine. En prenant 5 mardi par an, le
salarié aura bien bénéficier de 5 semaines de congés payés.
En effet considérer qu’un mardi = 1 jour de congé reviendrait à attribuer au salarié 30 semaines
de congés par an !
Le salarié qui tombe malade pendant ses congés payés ne peut exiger de prendre ses congés
ultérieurement (sauf disposition conventionnelle plus favorable).
Le salarié peut en revanche cumuler ses congés payés avec les indemnités journalières de la
sécurité sociale. L’employeur devra donc lui établir une attestation de salaire à destination de la
Caisse Primaire d’Assurance Maladie.
Cependant, dans un célèbre arrêt du 21 juin 2012, la Cour de justice de l’Union européenne
(CJUE) a décidé qu’un salarié tombant malade alors qu’il est déjà en congés payés pouvait
reporter ses jours de congés dont il n’a pas pu bénéficier du fait de sa maladie.
Car pour la CJUE, la finalité des congés payés est de permettre au salarié de se reposer et de
disposer d’une période de détente et de loisirs. Cette finalité diffère donc de celle du congé de
maladie, ce dernier étant accordé au salarié afin qu’il puisse se rétablir d’une maladie engendrant
une incapacité de travail.
À notre avis, il serait nécessaire d’attendre la retranscription de cet arrêt en droit français, par une
jurisprudence de la Cour de Cassation par exemple, avant de l’appliquer en France.
Le salarié absent pour accident du travail, pour maladie professionnelle ou pour maladie non
professionnelle avant son départ en congés payés conserve le droit au report de ses congés payés
et ce même si la période d’absence se termine après la période de congés payés.
Exemple
Un salarié est en maladie le 15 janvier 2017 jusqu’au 30 juin 2017. Au 15 janvier 2017, il lui
restait à prendre sa cinquième semaine de congés payés. Le salarié bien que revenant de maladie
après la fin de la période de congé payés au 30/04/2017 ne perd pas le bénéfice de sa cinquième
semaine.
Les salariés de retour d’un congé de maternité ou d’un congé d’adoption ont droit à leur congé
payé annuel, quelle que soit la période de congé payé retenue pour le personnel de l’entreprise.
La salariée qui part en congé parental avec un solde de congés payés et qui revient après la
période normale de prise de congés payés, perd tout droit au bénéfice de ses congés payés,
contrairement à la solution retenue pour la maladie, l’accident du travail ou la maladie
professionnelle.
Exemple
Une salariée part en congé parental pour 1 an le 15 juillet 2017. À cette date, elle a acquis 30
jours au titre de la période 2016/2017 et 4 jours au titre de la période 2017/2018.
Elle revient le 1er août 2018. À cette date la période de prise de congés payés 2016/2017 étant
expirée (30/04/2018) la salariée a perdu tous les congés payés qu’elle avait acquis sur cette
période, il ne lui reste plus que les 4 jours de la période 2017/2018 à prendre avant le 30 avril
2019.
La même solution peut être retenue pour tous les congés sans solde (congé sabbatique, congé de
soutien, …)
Comment éviter de perdre ses congés payés lors de la prise d’un congé parental ?
La salariée a tout intérêt à demander à prendre ses congés payés entre le congé maternité et son
congé parental afin de ne pas perdre les congés payés qui seront dans le cas contraire expirée à
son retour de congé parental.
Si la notification de la rupture de contrat intervient avant que ne soient fixés les congés payés,
alors l’employeur ne peut pas imposer au salarié de prendre ses congés pendant le préavis et le
salarié ne peut exiger de prendre ses congés pour retarder la date de son départ de l’entreprise.
Cependant, avec l’accord de l’employeur, le salarié peut demander à prendre ses congés payés
durant son préavis, la période de préavis sera alors écourtée de la durée des congés.
Exemple
Un salarié licencié doit effectuer son préavis de 2 mois du 15 juillet 2017 au 15 septembre 2017.
Si la notification de la rupture de contrat intervient après que ne soient fixés les congés payés,
alors le préavis sera suspendu pour la durée des congés payés.
Exemple
Un salarié démissionnaire doit effectuer son préavis de 1 mois du 23 novembre 2017 au 23
décembre 2017.
Des dates de congés du 14 au 20 décembre 2017 avait été fixé préalablement à sa démission.
Le préavis sera suspendu pour la durée du congé et il finira donc son préavis le 30 décembre
2017.
Si la notification de la rupture de contrat intervient pendant les congés payés, alors le préavis ne
débutera qu’au retour du salarié.
L’indemnité de congés payés est égale au 1/10 de la rémunération perçue par le salarié au
cours de la période de référence sans pouvoir être inférieure au montant de la rémunération qui
aurait été perçue pendant la période de congé par le salarié s’il avait continué à travailler.
la règle du 1/10
le maintien du salaire
Il doit y avoir comparaison des 2 méthodes et c’est la plus favorable qui doit être retenu.
Les salaires à prendre en compte sont l’ensemble de la rémunération brute du salarié qu’il a perçu
au cours de la période de référence à l’exception des primes et indemnités couvrant par nature
l’ensemble de l’année période de travail et période de congés payés confondus.
Les primes qui ne sont pas incluses dans le calcul sont celles qui répondent aux conditions
suivantes :
Elles ne sont pas la contrepartie directe du travail effectué par le salarié, et n’ont un caractère de
généralité et de constance qui les rend obligatoires pour l’employeur.
Elles ne doivent pas déjà indemniser la période de congés payés.
Exemple
Pour comptabiliser le salaire qui rentre dans la base du 1/10 des rémunérations perçues, il
convient de reconstituer le salaire fictif des périodes assimilées à du travail effectif pour les
congés payés et énumérées à l’article L.3141-5 du code du travail (accident du travail/maladie
professionnelle, maternité, paternité, adoption…)
Exemple
En cas de congé de maternité, il y a lieu de reconstituer le salaire qui aurait été perçu pendant la
maternité pour l’ajouter à la base des salaires pour le calcul de la méthode du dixième.
Un salarié prend des congés payés du 07 aout 2017 au 26 aout 2017 soit 17 jours de congés
ouvrables (le 15 aout 2017 ne compte pas car c’est un jour férié chômé et payé dans l’entreprise).
01/06/2016 – 31/05/2017 :
Le calcul au maintien vise à assurer au salarié une rémunération minimale qui doit être égale à sa
rémunération habituelle.
La rémunération habituelle du salarié est en principe celle du mois précédant le congé. Il convient
d’exclure le cas échéant de cette rémunération les mêmes primes qui sont exclues de la base du
calcul au dixième.
On considère l’horaire réel de travail du salarié le mois ou le congé est pris, et on calcule la
valeur d’un jour de congé par rapport à cet horaire réel. La valeur d’un jour de congé sera alors
différente chaque mois.
La valeur d’un jour de congé payé selon la méthode du 26ième est donc de : 2000/26 = 76.92 €
Ici la valeur au maintien est supérieure, c’est donc cette valeur que l’on retiendra.
L’employeur paie une indemnité de congés payés mais il retranche également une absence
congés payés.
Cette absence est calculée en 1/26 comme pour le calcul de l’indemnité au maintien.
La valeur d’un jour d’absence selon la méthode du 26ième est de : 2000/26 = 76.92 €
Le nombre de jours de congés pris est de 17 jours. L’absence congés payés seront donc valorisée
à 17 jours X 76.92 € = 1307.64 €
Pour rappel, l’indemnité de congés payés selon la règle du maintien a été retenu soit 1307.94 €.
Conclusion dans cette exemple absence et indemnité de congés payés sont égales.
Si l’indemnité de congés payés au 1/10 avait été supérieur à celle du maintien, 1406.96 € par
exemple, alors le bulletin de paies aurait été comme suit :
Lors de la prise de congés payés, la date des congés et le montant de l’indemnité doivent
apparaitre sur la fiche de paie du salarié .
Lors du passage à temps plein d’un salarié à temps partiel, les congés payés sont
automatiquement revalorisés. La valeur des congés payés acquis pendant une période de travail à
temps partiels seront donc payés sur la base du nouveau salaire à temps plein selon le principe du
maintien de salaire.
Inversement, en cas de passage à temps partiels d’un salarié à temps plein, la valeur des congés
payés acquis sur la période à plein temps sera conservé. C’est la règle du dixième qui s’avèrera
plus favorable.
Très souvent les employeurs n’appliquent que la méthode du maintien de salaire lorsque les
congés payés sont pris, c’est-à-dire qu’ils font coïncider la valeur de l’indemnité de congés payés
avec la valeur l’absence congés payés.
La comparaison entre les deux méthodes n’intervient que lors de la rupture du contrat de travail
sur l’indemnité compensatrice de congés payés.
Cette indemnité compensatrice de congés payés est due dans tous les cas de rupture du contrat
même en cas de licenciement du salarié pour faute lourde.
La méthode de calcul de l’indemnité compensatrice de congés payés est la même que pour
l’indemnité de congés payés, c’est à dire le plus favorable entre le 1/10 et le maintien.
01/06/2016 – 31/05/2017 :
Il lui reste 24 jours de congés payés (1 semaine a été prise au mois de juillet 2017)
01/06/2017 -31/07/2017 :
Sachant qu’il ne lui reste que 24 jours sur cette période, on proratise : (2290.00 € / 30) X 24 = 1
832.00 €
La valeur d’un jour de congé payé selon la méthode du 26ième est donc de : 1900/26 = 73.08 €
Le nombre de jours de congés restants est de 24 jours (2016/2017) + 5 jours (2017/2018) soit 29
jours.
Ici la valeur au 1/10 est supérieur, le salarié percevra donc une indemnité compensatrice de
congés payés de 2232 €
L’indemnité compensatrice de congés payés doit être versée au salarié lors de son départ de
l’entreprise avec le dernier salaire.
L’employeur ne peut pas en différer le paiement pour quelque raison que ce soit.
Dans ces secteurs d’activité définis par décret, les entreprises ont l’obligation de s’affilier à une
caisse des congés payés.
Exemple
Les entreprises du bâtiment et du BTP en général, de la manutention des ports et dockers, des
spectacles et celles employant des travailleurs intermittents des transports ont l’obligation de
s’affilier à une caisse des congés payés.
Ainsi, des cotisations sont payés à la caisse des congés payés par l’entreprise et lorsque les
salariés prennent des congés, c’est cette caisse qui verse directement au salarié l’indemnité de
congés payés.
Les salariés des entreprises affiliées à une caisse de congés payés bénéficient de droits à congés
payés selon les règles de droit commun mais la période de référence d’acquisition des congés
s’étend du 1er avril au 31 mars de l’année suivante (au lieu du 1er juin au 31 mai dans les
entreprises non affiliées à une caisse de congés payés).