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THE UNIVERSITY
OF ILLINOIS
fh LIBRARY
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P5
IS20
*^
& OUSSICS
4 \
y
PLATON
OEUVRES COMPLÈTES
TOME VIII — 3« PARTIE
Il a été tiré de cet ouvrage :
PLATON
OEUVRES COMPLÈTES
'
TOME VIII — 3« PARTIE
LE SOPHISTE
Auguste DIÈS
Chanoine Honoraire de Rennes
Professeur aux Facultés catholiques de l'Ouest.
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »
Lfî SOPHISTE
\.
VIII. 3. —
589728 i
NOTICE
2. L'authenticité du Sophiste
suffisamment attestée par les allu-
est
sions précises d'Aristote (Met. K, 8, 1064 b ao-N, a, 1089 a 3» et
«
parricide » et réfutera la thèse fondamentale de Parmè-
nide. Mais, présentement, on ne lui demande que de répondre
à cette question d'aspect inoffensif comment définit-on, là- :
la définition du
pour commencer, sophiste (216 a-218 b).
Précisément parce que le sophiste est difficile à définir, on
va d'abord essayer, sur un sujet de peu d'importance et banal,
mais qui offre matière à de multiples et instructives distinc-
faux, il fait être ce qui n'est pas. Ainsi nous sommes con-
traints de démontrer qu'il y a non-être dans la réalité comme
dans l'opinion et le discours.
Donc deux parties nettement distinctes réalité du non- :
le
problème du non-être (287 a-242 b) 2 la critique des ;
II
\
LES DÉFINITIONS
phon, la
frappante répétition de cette formule « <A uiv :
LE SOPHISTE
vî'ouç toçpwvt» » (Cynèg. c. i3). On
yàf tUfiiKOÎi TiAûifîtovç km)
n'a pas prendre parli dans la question de l'authenticité
ici à
du Cynégétique, regardé par beaucoup comme apocryphe,
mais que Miinscher lient encore pour authentique et, d'ail-
leurs, postérieur à 386 Mais le Banquet de Platon nous pré-
l
.
1. l'auh-YYissusva-krull :
Realencyclopadn- 1\. 2 (1916), art.
n
i Bien que le Sophiste soit, au point de
La méth
^ nti{
.
ue
vue doctrinal, plein d'emprunts ou d'al-
lusions aux dialogues du platonisme
ment jusqu'au «
gaspillage » (Soph. 2.2b d), l'Eléate ne pense
qu'à la dialectique dont le Parmênide (1 35 d) nous dit que le
temps fait
gloire à Socrate de la pauvreté dont la comédie
faisait raillerie. Mais, si claires que soient les allusions du
Phédon à ces railleries et la
glorification du «
bavardage
scientiûque » dans le Phèdre, c'est dans le Parménide que l'on
a, le plus directement, identifié, à ce bavardage, la véritable
pratiquée sur jeune Théétète, avec les résultats qui sont ici
le
1.
Soplt.
2>Ô il.
NOTICE 27."»
III
LA RÉALITÉ DU NON-ÊTRE
du non-être *' er ca
> P aD ' e sur tous sujets, d'en remon-
>
'
pas, de cet être qui est l'être universel, la somme de Vèlre (to
-avTsXw; ov), bannir l'Intellect, il faut se garder, comme d'un
crime, d'y supprimer ce qui est condition delà pensée active ;
si l'on ne veut
pas que l'être ne soit qu'une statue inerte
et vide, il faut, en lui, faire place à la vie, donc à l'âme,
donc au mouvement. Là où rien ne se meut, il n'y a plus
intellection d'aucun objet par aucun sujet il
n'y a plus de
:
qenres.
elle-même ? Lcouterons-nous les
jeunes
sots ou les écoliers tardifs qui s'amusent
à répéter vous n'avez pas le droit de tirer, d'un sujet unique,
:
la
pluralité qu'il ne contient pas ? L'un nc peut être multiple ;
le bien est bien. Mais ne dites pas: l'homme est bon. Ce n'est
pas avec eux seulement, c'est avec tous ceux qui se sont pré-
occupés du problème de l'être que nous allons étudier la
question (a5i d).
Nous avons le choix entre trois hypothèses. Ou bien l'être
ne au repos ni au mouvement la réalité n'est qu'une
se lie ni :
du non-être
lois de leurs accords ou désaccords mu-
nous engager dans une enquête trop complexe,
tuels, serait
où nous risquerions de nous perdre. Nous allons donc choisir
quelques-unes des formes les plus importantes et, sur ces
278 LE SOPHISTE
jours autre que tout le reste, donc autre que l'être, donc non-
être. Toute
réalité, dirions-nous, pose la quantité définie de
son être et l'oppose à l'infinité des autres êtres. Platon dit :
de fois les autres sont, autant de fois l'être n'est pas et cette ;
qu'il exprime; c'est simplement autre chose que lui » (258 b).
de la°dénnition.
dém ™trcr, contre
Parménide, la réa-
lité du non-être. Nous avons découvert
ce qu'il est « l'autre », et
qu'à ce titre est aussi
:
qu'il est il
a8o LE SOPHISTE
omniprésent que l'être et, pour ainsi dire, son envers inévi-
table. Toute réalité qui s'aflirme présente, en effet, deux laces,
dirions-nous l'une par laquelle elle se pose et réalise le quan-
:
tum défini de son être; l'autre par laquelle elle s'oppose, nie,
de son être, l'infinité des êtres qu'elle n'est pas, et s'enveloppe
ainsi d'une zone illimitée de non-être. Nous tenons bien, cette
IV
1.
190a.
VIII. 3 — 2
28a LE SOPHISTE
peut être faux (261 d-263 d). Nous referons, en effet, sur les
noms, l'examen que nous avons fait sur les lettres. Mais il ne
suffit point de dire, les noms, comme dans les
ici, que, dans
lettres, certains se
peuvent mutuellement accorder et que les
autres ne le peuvent. Ce serait revenir à la théorie simpliste
V
LE SENS ET LA PORTÉE DU SOPHISTE
« ne
pas vouloir que chaque forme de l'être garde identité
permanente, c'est anéantir la vertu même de la dialectique »
(i35 c). Le Sophiste d'il, envisageant la participation mutuelle
d'une forme à l'autre « c'est la plus radicale manière d'anéan-
:
impossible, même celle qui nie cette relation, et tous les sys-
tèmes construits jusqu'ici pour [expliquer la réalité ne sont
plus que vains bruits de paroles.
c'est un de
ses disciples, mais qui vient de se déclarer tout à
l'heure acculé « au parricide». Aussi la réfutation de l'Un
ni que l'être est un, ni que l'Un est tout, sans se contredire
soi-même (a44 b-245 e). Quant à la conception parmènidienne
de l'Etre, sa réfutation est l'objet direct du Sopliiste. L'être
est, le non-être n'est pas tel est le vrai et original principe
:
Dans
grand parallèle des doctrines
le
1. La définitionla
3ûva;juç n'a point, dans
de Vètre par le
« l'être n'est,
par sa nature propre, ni en mouvement ni
en repos » (260 c). L'unique but de l'argumentation dont
cette conclusion résume les résultats est de montrer que le
mouvement existe au même titre que le repos. Si l'on nie
l'existence du mouvement, l'universalité de l'être devient une
chose inerte ;
toute activité en est supprimée, donc aussi
toute vie et toute âme, et, par là, toute conscience et toute
lion ne peut se réaliser que dans une âme, et que l'âme est
faite de vie et de mouvement. Le mouvement doit donc être
compté comme une des formes nécessaires de Vètre.
dès
physiques à leur origine théologique. Teichmùllcr avait pourtant,
1874 (Studien zur Geschichle der Iiegriffe, p. i38), traduit le -av-
T-Xôi; ov par « l'univers pris dans sa totalité ». En 1906, dans son
article sur « la morale de Platon » (Études de philos, ancienne et de phi-
los,moderne, p. 199, note 1) et, plus spécialement, en 1908 (La théo-
de la Participation, ib., p. i£i), Brochard adoptait
rie platonicienne
rien ». Le nom du
sophiste Lycophron, cité à ce propos par
Aristote (Phys. i85 b 27), nous reporterait, avec plus de vrai-
semblance, vers cette éristique aux frontières très vagues,
sophistique servant de passage entre Téléatisme et le méga-
risme, que nous pouvons entrevoir dans la satire qu'est
YEulhydème. La chronologie de toutes ces doctrines est très
flottante. L'enthousiasme facile des jeunes gens pour cette
éristique est attesté ailleurs par Platon (Philèbe, i5d).
i
„, , .
,. Les Fils de la Terre, dont le matérialisme
Les Matérialistes. , , , .. , , ,,.1, .
s
oppose, dans le Sophiste, a 1 idéalisme
Amis des Formes, ont été, d'ordinaire, identifiés totale-
îles
Speusippe est le chef des Amis des Formes, qui falsifient la réelle
doctrine de Platon ;
Aristote est le sophiste combattu dans notre
dialogue (Eberz, Archiv. f. Gesch. d. Philos., XXII, 2, p. 2Ô2-263 ;
lation a, comme
explication, cette rencontre déjà très vieille
entre Parménide et Socrale. Or, dans le Parménide, le grand
Éléate nous est apparu comme le défenseur des Formes.
Il a vraiment fait sienne la théorie
qui affirme la réalité
exposé du
Sophiste (2/48 a/d) fait réellement cette abstraction,
— la teinte de la doctrine est directement
éléatique et non
platonicienne. L'opposition entre l'être et le devenir, entre
la sensation et la raison ou l'intellect, ne va jamais, dans les
dialogues, sans ses correctifs la
participation des sensibles
:
NOTICE Bgâ
aux formes, l'ascension progressive de la sensation à l'in-
tcllection. Ici, c'est l'opposition crue, telle
que la présente le
poème de Parménidc dans sa première
'
partie Quant à l'action .
VI
T = Venetus app. 4, n° de
class.
Bibliothèque St. Marc
1, la
(vers 1
100). Pour B et T, nous avons utilisé les collations que
nous offraient et l'édition Burnet (tome I) et l'édition séparée
du Sophiste par 0. Apelt (Leipzig, 1897),
Y =
Vindobonensis 21 (xiv e siècle, mais la tradition qu'il
VIII. 3.-3
a98 LE SOPHISTE
celles qu'on trouve dans tous nos manuscrits. Ses
genre de
groupements divers avec B, T, ou W
ne sont point inutiles
pour l'histoire de leurs rapports mutuels. Il a souvent le pri-
vilège de la bonne lecture, soit avec B ou ï, soit avec ou W
Stobce il l'a parfois seul, et l'on ne voit pas pourquoi nous
:
Platonis Codices :
T = cod. VenctusAppend.Class.4,cod.i(saec.xi).
Y = cod. Vindobonensis ai (saec. xiv).
(saec. xu).
Paris. 1808 = cod. Parisinus 1808 (saec. xm).
Paris 1809 = cod. Parisinus 1809 (saec. xv).
Paris. î8u — cod. Parisinus 181 (circa
saec. x.v).
1
Commentarii et Ânthologia :
r -(T^A
= Eusebii Praeparatio Euangehca, éd. h. H. Oitlord,
Eus.
I9
Proclusin Parm. = Procli in Platonis
Parmenidem Com-
Platomci Opéra
mentarius, ap. V. Cousin Procli Philosophi
Inedita, i864- M
....,• /r»:«i. .
Simplicii Aldina
=Simplicii Commentarii in octo Aristote-
lis
Physicae Auscultationis libros, Venetiis, in aedibus Aldi,
i5a6.
Simpl.in Categ. = Simplicii in Aristotelis Categorias (Kalb-
fleisch, 1907).
Stob. = Joannis Stobaei Anthologium (Wachsmutb-
Ilense, 188/1- 1923).
Stobaei = A cod. Parisinus 1984 (saec. xiv).
Stobaei B = cod. Parisinus iq85 (saec. xvi).
Stobaei L = cod. Florentinus plutei vin n. 22 (saec. xiv).
Stobaei M= LXXXX
cod. Escurialensis (S II i4) saec. xn.
Stobaei S = cod. Vindobonensis phil. Gr.LXVII(saec. xi).
Stepb.
= Stepbanus.
LE SOPHISTE
[ou De l'Etre, genre logique.]
OEOAaPOZ ZnKPATHZ
EAEATHZ ZENOZ ©EAITHTOZ
GEOAOPOZ. Ka-rà tt]v \ôè.ç ô^oXoylav, cô ZcÔKpaTEÇ, 216 a
c
8eôv aycov <axà tôv
O(if)pou X6yov XsXr]8aç 8ç cpr)cnv ;
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Sokel 8eôç y.èv uvf^p ouSa^icùç EÎvat, Beloç ^r)V TtàvTaç
1 laou.îvtor v t
: -î:'3r( v constanter B ||
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àXXrjXou; B' b !\ OUTo; :
OÛTÛ»{ (sed o
W
j
fi
:
vio W:
216 c LE SOPHISTE 3oa
la Coule,
quand, « faisant le tour des cités », ceux-là
qui ont
non point façon, mais réalité de philosophes, surveillent de
leur hauteur la vie des hommes d'ici-bas '. Aux uns ils sem-
2
d blent, en effet, ne rien valoir; aux autres, tout valoir . Ils
217 a naient les gens de son pays et de quels noms ils les appelaient.
Théodore. — Qui donc ?
auTa -
Èpyov.
OEO. Kal lièv 61) KaTà TÛ)(r|v yE. co
ZcÔKpaTEÇ, Xdyov
ÈTtEXà6ou TiapaTtXr|CTLcov £v Kal Ttplv SsOp' eXGeîv 8le- ^Sq
pCOTCOVTEÇ aÔTÙV £TUy)(àvOLL£V Ô 8È TaÙTà aTtEp Ttpoç CTÈ ,
C 3 -o).j r.x-fj : W 1
;
C !\ toS BsoG : x8t* Oîoiv Cobet |j âvSos; : a-
Bekker c 6 ol |[ u-t,... ç-.Xo'aoçoi delebat Cobct ||
C 8 v![l:o'. secl.
ôdcjav totî : W
217 a 4 ajTÔiv -ôv ||
: W
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||
W |i
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b r, B fj T a 7 xà ys'vri yfcï)
:
||
: BW
a 8 yc'vo; yZytt Stepli.
||
:
Xùltt TYW ||
b 6 S»V /.al -v.v f,;j.à; WV /.al r;azT; Kplv Cobet /.at
:
après les entretiens que j'ai déjà échangés avec lui et sur le
désir que tu m'en exprimes.
Théétète. — Agis donc ainsi, étranger; comme l'a dit
<pr|<jiv LKavGç
Kal ouk àp.vrniov£Îv.
Zft. Mf) to'ivuv, S E,éve. f|p.ûv t^v y£ TtpcbTr|v aÎTrjaàv- C
t6v8e, f\
Kal tôv aXXov ei t'iç aoi KaTà voOv.
HE. *Q ZcbKpaTEÇ, aîSûç t'iç ^' ^X £l T ^ v^v TtpÔTov
auyy£v6^Evov û^îv jxif)
KaTà
a^iKpôv Inoç npôq etioc;
TTOiEÎoSai t^)v auvoualav, àXX' ÉKTEivavTa àTto^r)KÛVEi.v
Xéyov au^vôv kot l^auT6v, eïte Kal Ttpôç ETEpov, oîov
tô yàp ovtl tô vOv ^r|8Èv oùx Saov
etil8eiE,lv Ttoio\jp.£vov e
SSe lpcoTT)6Èv IX-nlaELEv av aÙTÔ EÎval tiç, àXXà Tuy^àvEi
Xéyou Tta^^ifjKouc; ôv. Tô 8è a8 aol ^f] y^ap\.C,zaBai «xi
toîoSe, aXXcoç te Kal ctoO XÉÊ,avToç ôç eÎtteç, aE,Evov ti
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218 a 2 O'a/EA^T, rrasa-
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xiÀê-Jr W '
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Théétète: au cours de l'argumentation. Mais c'est
définition du affaire à nous deux, pour entreprendre
sophiste. », j
cette enquête, de commencer, a mon
1 i
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X6ycov f)
u.6vov auvoLioXoyfjaSaL \coplc; X6you. T6
xoû'vou.a
OEAI. Nal.
W
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B -yEtaôat ||
c 7 ô ao;>t<JTriç secl. Cobet d 2 Kplv rptv av
|| ||
: W
d 8 ôfTa :
ofJTa W.
218 e LE SOPHISTE 3o6
L'étranger. —
L'agriculture et tous les soins consacrés à
l'entretien des corps mortels tout travail relatif à ce qui,
;
2
être amené, c'est, pouvons-nous dire, être produit .
Théétète. —
Bien.
L'étrvngeu. —
Or ce pouvoir est propre à tous les arts que
nous venons d'énumérer.
Théétète. —
En effet.
L'étranger. —
Production, voilà donc l'appellation sous
laquelle il les faut rassembler.
1>
OEAI. Outqç.
HE. Mé8o8ov u.f) v auTÔv 219 a
eXttI£co <al Xéyov ouk àvETUTr)-
Selov f|u.îv £X Elv Tipàç S ftouX6u.E8a.
©EAI. KocXcûÇ TotvUV &V E)(OL.
HE. ^Éps Sr), TrjSE àp^âu-ESa aÔToO. Kal u.01 XÉyE" Tt6-
IpvTo 8r]aoLiEV :
ctkeOoç Qvog.aKau.Ev, f\
te Luu.r)TiKf). aûu.navTa TaOTa 81- b
3
KaiÔTaT' av Ivl Ttpoo"ayopEÛoiT av ôvou.aTi.
OEAI. ricoq <al t'ivi ;
OEAI. 'Op8ôç.
HE. Ta 8é yE vuvSf] a 8ir|X8ou.Ev &TtavTa eT^ev eiç
toOto Tf|V aÛTÔv 8uvau.1v.
W
||
-âptffa. |
a Or,'7o;j.-v
:
çrj- W ||
a 7 y- ona. B [|
a 8 à/.Ài jt^V...
221 c 'a ïtSrJXwtat habet Stob. A/if/ioi. lib. IV cap. XVIII, 6, vol.
I\ p. 4o8-4iï Hcnse a 8 Tftèvt xao&v Stob. ;
b 2 Sv ante ôvo-
W
||
;j,a-'.
om. 1 b '4 t:; 5* ikrtEpev -a»- om. Stob. b 8 VUV$V) a :
||
Paris. 1808 :
vjvot, BTYW v3v Stob. ||
b 1 1 «5t4 : -wv \ |j KfWttl-
Rbiittï :
-0J1SV W.
219 c LE SOPHISTE 3o6
c Théétète. — Soit.
L'étranger. — Aprèscela vient tout ce qui a forme de dis-
art de
production L_^_acquisition
p»r ÂrViangA par capture
I
Une telle dichotomie (Jiép. 3oa c) vise moins à classer qu'à définir :
0EAI. "Eaxw. c
^ev ;
3
0EAI. Ev Kxr|xtKfj tiou SfjXov.
0EAI. ITf| ;
0EAI. Nal.
HE. Tf^v Se yE ur]v SripEuxiKi'jv aXoyov xè \xr\
ou xéu.veiv
ÔL
xfi-
X ou.
\ ,
Stobaei À |;
d 4 ~ou :
ôY[ -ou Slob. |j
d 7 xa: àyopaastov : ante /.xi
W Stob.
|
H où
om. W.
VIII. 3. — h
219 e LE SOPHISTE 3o 7
leurs, puisque au
la genre inanimé n'a de noms
chasse
propres qu'en quelques parties du métier de plongeur et
autres arts très limités, en faire totale abstraction. Le reste,
c'est la chasse à ce qui possède âme et vie nous l'appellerons :
Théétète. —
Soit.
L'étranger. —
Mais, dans cette chasse aux vivants, n'avons-
nous pas le droit de distinguer une double forme pour le :
i . Le schéma sera :
3
HE. f~lcoç S oùk êaxov Kal Set ye r|^Sç : xo ^jlèv
xcov 220 a
pitcrjv.
©EAI. *Eaxco.
HE. Zcpo8r)ptKrjq Se ap' où SmXoOv eTSoç âv XÉyoïxo lv
S'iicr).
xô jièv TtEt^oO yévouç, ttoXXcûç elSecfi. koù ovô^aai
J
.=.E. Ka8 a xô ^ièv EpKEcnv aùxéSEv noiEÎxai xfjv 8r)pav,
xô Se TtXriyrj.
t*^v
^ <pXov :
yp. x. «paîïXov in
W
||
W
Il
BTW :
|i)v --ivojç Y
aiv ya Stobaei SM ;xèv Stobaei b 5 A ||
Stoba«i codd. |
au -rr.v TW Stob. : ïv tijl B aù-rr.v Y j|
xaTa : xaxà
T« Stob. b IO OtEAO'.ULÎV Stob. :
Ol£ÂO!U.T)V BTYW b 12 to
H
:
W
[j
x« i|
aÙTdÔcV Paris. 181 2 : -o<h BTYW Stob. -oïv Baumann.
220 b LE SOPHISTE 3o8
tier lui ont, en fait, donné, je crois, le nom de chasse au feu '.
Théétète. —
Parfaitement.
L'étranger. —
Celle'qui se lait de jour, armant d'hameçons
la pointe môme de ses tridents, a, comme nom commun,
celui de chasse à l'hameçon,
e Théétète. —
C'est le nom qu'on lui donne, en effet.
L'étranger. —
Mais cette chasse vulnérante, quand elle se
sert ainsi de l'hameçon, si elle frappe de haut en bas, c'est de
tridents surtout qu'elle fait usage; d'où le nom qu'elle a, je
crois, de chasse au trident.
Théétète. — Certains au moins nomment la ainsi.
L'étranger. — Tout le reste
constitue, peut l'on dire, une
forme unique.
Théétète. — Laquelle?
i . Nos lois permettent la pêche au feu aux bateaux « pratiquant la
HE. Ta liev, Btl ttSv oaov cîv eveko KcoXûaEcoq e'îpY 1,! xi C
©EAI. OôSév.
2EE. Touto p.èv apa ÉpKo8r)piKÔv Tfjç aypaç ^ô t^poç
cpr|aoLiEv f]
ti toloOtov.
0EAI. Nat.
ZE. T6 Se àyKlaTpoLc; Kal Tpi68ouai TrXriyfj yiyvéLiEvov
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" 0EalTr|TE, e'îttoi
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toO ôv6p.aToc; àpKEÎ yàp KOtL toGto.
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3
Ttpôç Ttupôq cpcoç yiyvoLiEvov ÛTt auTÔv tSv TtEpl tt)v Bi'ipav
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e 7 "ô ^oîov : notov Stob. om. B.
220 e LÉ SOPHISTE 3og
Application de la
L'étkanger. - Eh bien, prenons-la donc
méthode comme
modèle, el essayons de decou-
à la définition du de même, pour le sophiste, ce que
vrir,
sophiste. lu aussi peut bien être.
i
Théétète. —
Parfaitement.
L'étranger. —
Or, dans le premier cas, la question initiait'
était: sous quel titre, de simple profane ou de technicien,
vô^ievov <ai tcùv I^Sûcûv ou)( rj tiç av TÛyr\ toO acô^ctTOÇ, 221 a
cSaTtEp toîç TpuSSouaiv. àXXà Ttspl ttjv KE<paXr|v <al xô axé^ia
TOO 8r|pEu8ÉVTOÇ EKaaTOTE, KCxl KaTCù8£V EIÇ TOÔVaVTÎOV
avco pâ68oLc; kocI KaXà^iou; àvaartcbuEvov oS xi <pr|0"ou£v, S
<rjc;
Se àyici.aTpEUTiic6v toutou 8è t6 Tispl tt]v koitcoSev
avco TiXriY^v àvaaTTWtiÉvr|v, an' auTfjç ir\q Ttpâ^ECoç àcpo- C
^ioicoSèv Touvojjia, f\
vOv àanaXiEUTiKn, £r)Tr)8£Îaoc ETt'ucX-qv
yéyovEV.
0EAI. riavTâTtaaL uèv ouv toOtô yE licavôç SeS^Xcùtou.
HE. ^ÉpE Sr), KaTà toOto to TtapâSEiy^a Kal tov aocbi-
0"T1*)V ETtL^EipG^EV EÙpEÎV 8tL TTOt' ECTLV.
0EAI. Ko^iSfj ^aèv ouv.
HE. Kal yr)v ekeîvo" y' ?jv to £r)Tr|pa mpÛTOv. TtÔTEpov
lSui>Tr|v fj
Ttva TÉ)^vr|v I^ovTa Betéov eÎvcu tov àaTtaXiEU-
tf\v.
©EAI. Nal.
6 8 -TJ-.r, -r,:
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supra lin.) ||
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in marg.) ~\\ j
C 9 t3/vy,v T:va W.
221 c LE SOPHISTE 3io
qu'il s'agit de ceux des nageurs qui vivent dans les eaux.
Quant à celle des marcheurs, nous la laissâmes indivise, en
disant simplement qu'elle était multiforme.
222 a Tiiéétète. —
Parfaitement.
L'étranger. — Jusqu'à ce point donc, sophiste et pêcheur
à la ligne se tiennent compagnie, faisant route commune
depuis l'art d'acquisition.
Tiiéétète. —
Ils en ont l'air, au moins.
Première définition
~ leurs sentiers
£***>*«?• J*aii
du sophiste: divergent a partir de la chasse a ce qui a
chasseur vie. L'un s'en va vers la mer, peut-être,
intéressé de jeunes vcrg ] cs fleuves et les marais ce
qui vit :
gens î^iches.
w i\ j j :u
la-dedans sera son gibier.
i. Les divisions qui suivent partiront, l'une après l'autre, d'un des
D
HE. *Ap S np6ç Becov îPiyvorjKa^Ev TCxvSpàç tôv avSpa
ovxa auyYEvfj |
U.EV.
tioXueiSèç £Ïr|.
8r|pEua6^Evoq.
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|
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0' ïv(o B |]
a 6 txy : tx sv BT.
222 a LE SOPHISTE 3it
Tuéétète. —
Sans aucun doute.
L'étranger. —
L'autre va, lui, vers la terre, vers des fleuves
d'une autre sorte, des prés, si l'on peut dire, où richesse et
jeunesse foisonnent: ce qui s'y nourrit lui sera bonne prise,
b Théétète. — Que veux-tu dire?
L'étranger. — La chasse aux marcheurs fournil deux par-
tiesde vaste extension '
.
i . Le schéma sera :
à maiu »rm£> 1
par persuasion
en public <-n I
particulier
par de» eadeaux__J__'pour le lucre
pour la subsistance (ftatterie)__î__jx>ur l'argent (aopui»ti<jue).
Gibier de terre ferme et marcheurs sont ici traités comme syno-
0EAI. Tl lu^v :
HE. O Se ye etiI
c
llÉpEl.
©EAI. ("loîov ÉKaxEpov ;
orir) xai-pEi-ç, eïte u.r)8èv tiBeIç fjp.£pov, eïte aXXo lièv fju.E-
pav ôpiaâLiEvoi.
OEAI. KaXSç.
HE. Trjv Se y£ 8ucaviKr|v Kal 8r)u.r)yopiKr)v Kal Ttpoa-
OLiiXr)TiKr)V, ev au tô aûvoXov. mSavoupyiKrjv Tiva Lilav
TÉ)(Vr)V TtpOOELTtÔVTEÇ. d
ytyvasQûv TV :
ytyveaOw B -iaOtov :
b 3 ;j.£pït
:
-tj YW |!
b 5 àypicov. .
transp.
v'.jj.iftov
W b 6 ZÔV Ijiiftov Orjpa b 7 W yé : ~i TY av-
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W
,
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aù*ô TY.
222 d LE SOPHISTE 3ia
Théétète. — Juste.
L'étranger. — Dans ce même de persuasion, art nous dis-
(f|8uvTiXTj
cf. Théél. 173 c), Platon ne reprend que la pre-
Tî'/vr,,
mière moitié, partie corporelle, de la quadruple flatterie que décrit
la
Mais ce que Platon semble bien le plus haïr chez elle, c'est son oppor-
tunisme (Rép. 493 a/c).
3ia £04>IETH2 222 d
0EAI. 'OpScoç.
ZE. Tf)ç 5r) Tu8avoupyiicf)ç SiTxà XÉy<au.Ev yévr).
©EAI. nota ;
OEAI. Où u.av8âvco.
-E. Tf] tôv èpôvTcov 8r)pa xôv voOv, ôbç êoLtcaç. oôtio
npoaèay^Eç.
OEAI. ToO TtÉpt:
ZE. "Oti toîç 8r)pEu8EÎai Sôpa TTpoa£fu5i.8ôao-iv. e
OEAI. 'AXr|8ÉcrraTa XÉyEiç.
ZE. ToOto u.èv Toîvuv lpo>TLKf]c; TÉxvr|c; iaxco eÎSoç.
OEAI. riàvu y£.
,=.E. ToO
Se yE jiLa8apvr|TLKoO tô
pèv Ttpoaou.iXoOv Sià
3
XâptToc; Kal TiavTàTtaai. Si tô
fjSovfjq SéXEap TtETioir)u.Évov
Kal x6v ua<j8ôv TtpaTT6u.Evov éauxcà u.6vov KoXa-
Tpocprp
klki^v. &ç ÈySu.ai. TtâvTEq cpatu.£v av f) f|SuvTuc! |v -uva
!
223 a
té^vi^v EÎvai.
©EAI. ricoc; yàp ou:
— E.. Tô Se ETTayyEXX6^Evov ^èv â>ç àpExfjç è'vEKa xàq
ouaXUxç ttoioû^evov, u.ia8ôv Se v6u.iau.a TipaTTÔjiEvov. apa
ou toOto tô yÉvoç ETÉpcp TtpoCTELTtEÎv a£,iov ôvôu-aTi
;
OEAI. nSçyàpoô:
ZE. T'iVl Sr) TOÙTÛ3 TtEipCO XÉyELV. ;
u.01 SokoOuev
d 3 Xiyt»(uv
:
-o;j.:v
Y\\ d 7 [Uafapvf)Tixov Heindorf
||
wq&apwu- :
W
j
||
W
J
mon avis, que nous avons trouvé là. Ce disant, je crois nom-
mer notre homme du nom qui lui convient,
h L'étranger. —
Donc, à récapituler notre raisonnement,
il semble, Théétète, que dans l'art d'appropriation, dans la
chasse, dans la chasse au vivant, au gibier de terre ferme, au
gibier apprivoisé, à l'homme, au simple particulier, dans
la chasse intéressée,
qui n'est qu'échange contre argent et
sous couleur d'enseignement, la chasse qui poursuit les jeunes
gens riches et de condition est bien ce qu'il faut appeler, du
nom même où le
présent raisonnement nous fait aboutir,
la
sophistique.
Théétète. — Absolument.
L'étranger. —
Envisageons encore un
Seconde définition :
au t re point de vue car il est loin d'être
;
e sop is e
simple, l'art dans lequel rentre l'objet
c ue nous cherchons: il est, tout au con-
sciences. °i
—
;
Théétète. — Si.
\£tai u.f|
xoOxo o vOv aùxô ^|yELÇ cpau.£v àXX' IxEpov EÎva'i
tl yévoç.
OEAI. Eîptf|a8a.
HE. Kal p.f]v au cpi^ao^Ev àyopaaxiKrjv St^rj xÉu.v£a8ai.
OEAI. n?\; d
.=.E. Ti'jv yèv xSv auxoupySv aùxoTtcoXiKf]v SiaipoupÉvrjv,
xi*)v 8è xà àXX6xpia ipya u.Exa6aXXop.Évr)v p.£xa6Xr)xiK/|v.
OEAI. riàvu y£.
HE. Tl Se xfjç ; u.£xa6Xr)xiKf]q oû]( ^ p.èv Kaxà TtéXiv
b i f,
:
f|
T i| post oixAitàXaâfe add. xupwTtxîfc Aldina ||
b i-3
rcfCuc^, xtZohtfiat sccl. Schlcicrmachcr ^fupoOqpacfjc, ptofopvtxîfc
rotinui, secl. Schlcicrmachcr £uio(b]pîaç -ixrjs
1
b 3 antc j|
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||
jii-ro-y(_dv
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{aets/ov y c 3 iyict( aùiô c 7 e/_ov uipo? |] post
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on ït^wuev B II
d a
o:a:poj;jtïvr,v
:
o;a-.poyu.£voi Paris. 1808 07]
£;pïjjx£vr v ( Steph.
223 d LE SOPHISTE 3i',
Théétète. —
Que veux-tu dire par là?
L'étrangek. — C'est la partie relative à l'àme que, peut-
être, nous manquons à reconnaître; car l'autre,
j'imagine,
est claire pour nous.
Théétète. —
Oui.
224 a L'étranger. — Disons donc que la musique, sous toutes
ses formes, colportée de ville en ville, achetéeici
pour être,
là, transportée et vendue; que la peinture, l'art des faiseurs
2
de prodiges ,
et maints autres articles destinés à l'âme, qui
se transportent et se vendent, soit à titre d'agréments, soit
comme objets d'étude sérieuse, donnent, à celui qui les
transporte et qui les vend, non moins que la vente du manger
et du boire, le droit au titre de négociant.
Théétète. —C'est la stricte vérité que tu dis là.
b L'étranger. —
A celui donc qui vend en gros les sciences
et, de ville en ville, les échange contre argent, tu appliqueras
ce même nom ?
Théétète. —
Très certainement.
L'étranger. —
Dans ce négoce spirituel, est-ce qu'une par-
tie ne s'appellerait pas, à très juste titre, art d'exhibition ?
Quant à l'autre, c'est d'un nom qui ne sera pas moins ridi-
culeque le premier, et pourtant, puisque c'est de sciences qu'elle
i. Cf. Gorgias 5i7 d, énumérant, pour illustrer sa théorie de la
(658 b/d), parmi les amuseurs publics, à côté de celui que nous
appellerions le montreur de curiosités ou de phénomènes (xov ix (ttdfutra
le tragédien, le rhapsode. Le Oauii.» est
ifttâtucvuvxa), le comédien,
souvent la poupée ou la marionnette pour les Lois (644 c et suiv.).
:
nous sommes des marionnettes dont les dieux tirent les fils. L'art
des faiseurs de prodiges a fourni à Platon l'allégorie de la caverne
(Rép. 5i4 b). Cette caverne est un véritable théâtre de Guignol,
avec son mur « pareil au paravent que les montreurs de prodiges
mettent entre eux et le public, et par-dessus lequel ils exhibent leurs
poupées ». Pour le détail scientifique de ces tours et merveilles, cf.
GEAI. NoL.
HE. Tè 8é ye èE, aXXrjç eIç aXXr|v Tt<5Xiv SiaXXaTTOv
(ivfj
Kal TTpâCTEt E^TtOpiKl !
| |
1
HE. Tfjç S' è^TTopLKfjç ap oôk flaSrmESa 8tl to jxèv
oaoïç t6 aûpa TpÉ(pETai Kal xpfJTai, tô 8è baoïç f\ 4»u^, e
VIII. 3.-5
224 b LE SOPHISTE 3i5
genre sophistique !
L'étranger. —
Lui, et pas un autre. Voyons donc mainte-
nant à récapituler, et disons celte partie de l'acquisition,
:
Troisieme
.,
et qua-
L'étranger. —
Troisième aspect à qucl-
n. :
, .,. ,. t\, .
.,
., .
s'impose.
L'étranger. — Voyons donc si nous ne pourrions point
assimiler encore le genre que nous poursuivons à quelque
chose comme ceci.
3i5 EO&ISTH2 224 b
^lEXotr) ttXï^v
xô vOv £r|xoûy.£vov aôxô EÎvai xô ctocjhotikôv
yÉvoç ;
vuvSr).
©EAI. Tt h' ou uéXXcû ;
C 1
tôt?,; : 7w —W II
c 4-5 xdye... ~ô oï : Toi yi.. xtjS
8è Richards
c 6 eàctbv Svojjia
W II
c 9 otj YVV et supra lin. T : ora. BT 1
||
vùv
W
Il
om. ||
C 10 xfjs om. YVV II [X£Ta6>.riT!y.^s
corr. Paris. 1811 : -ov
BÏYW y d t
ifuraptx% corr. Goisl. i55 : roS BTYW || .J-u-^sp.
sophiste,
:
l'autre, le combat.
Théétète. Bien. —
L'étranger. —
Quand le combat se fait corps à corps, ce
sera lui donner, en somme, un nom plausible et séant que
de le définir un assaut de force brutale.
Théétète. Oui. —
L'étranger. —
Mais celui où s'opposent arguments contre
arguments, l'appellerons-nous, Théétète, d'un autre nom que
b contestation ?
Théétète. — D'aucun autre nom.
L'étranger. — Or genre contestation doit considéré
le être
comme double.
Théétète. — A quel point de vue ?
sion. Mais, de nom à elle propre, ceux qui vinrent avant nous
ne lui en donnèrent point, et le trouver maintenant ne paierait
point notre peine.
Théétète. — C'est vrai : ses divisions sont vraiment trop
menues et trop diverses.
3i6 XO«l>ISTHi:
0EAI. notoSi^;
HE. Tfjç <Tr|TiKT)<; àycùviaTt.Kr) xi \ikpoq f\\û.v î^v.
©EAI. *Hv yàp o5v.
HE. Ouk omè Tpénou tolvuv ecjtI SiaipEÎv aùx^jv Stya.
GEAI. Ka8' ÔTioîa XéyE.
HE. Tô \iàv ôc^iXXr|TiKàv aÔTfjç TiSÉvxaç, tô 8è jia^r|-
tikôv.
0EAI. "Eaxiv.
HE. Tfjç xolvuv ^ia^r|TiKfîq tô ^jlèv aca^aTiVtpôç aob^iaTa
YLyvo^évo ct^eSôv eIkôç Kal irpÉTtov ô'vo^ia XÉyEiv xi xotoO-
tov tiBe^iévouç oîov (ii.acrTi.K6v.
©EAI. Nal.
HE. Tô Se Xôycuç Ttpôç Xôyouç xl xiç, S 0Ealxr|TE,
aXXo EiTtr) Tt?vf|v à^c|Ha6r|Tr|TiK6v ;
0EAI. OûSév.
HE. Tô 8é y£ Ttepl xàç à^cpi.a6r|Tqa£LÇ Setéov Sittov.
0EAI. nu ;
3
HE. Ka8 'ôaov pèv yàp ylyvETai ^f|KE<jt te npôç Evavrla
^i/jKrj Xôycov Kal TCEpl Slicaia Kal aSiKa Sr^ioaLa, SiKaviKcîv.
0EAI. Nal.
HE. Tô S' âv tSlcuç a5 Kal KaTaKEKEp^aTia^Évov ÉpcoTf)-
a£at Ttpôç àTTOKplcELc; jjlcûv El6la^t£6a KaXEÎv aXXo TtXfjv
àvriXoyiKctv ;
0EAI. OôSév.
HE. ToO £è àvriXoyiKoO tô ^èv baov TtEpl xà au^BôXaia
a^ic{)La6r]TEtTaL jiév, eIk^ 8è Kal àxé^vcoç TtEpl auTÔ npàt-
tetoi, xaCTa Getéov ^lèv eÎSoç, etteIttep auTÔ SiÉyvcùKEv &>ç
J
Sii]pr]Tai..
W
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âu.çtcoY Tr T:zo'v
1 1
Valic. 225 :
-CïjTHHλ BTYW b 3 Sittov QcTÉov
|| (|
b 5 yèp om. W ||
b 6 Zv/.i-.t. : ta 5î- B ||
c 3 ôv div Y. :
LE SOPHISTE 3 17
L'étranger. —
Mais la contestation conduite avec art, et
qui porte sur le
juste en soi, l'injuste en soi et autres déter-
minations générales, ne l'appelons-nous pas, d'ordinaire,
?
éristique
Théétète. — Comment autrement l'appeler ?
L'étranger. — Or au ou bien
l'éristique est, fait, gas-
pilleuse ou bien gagneuse d'argent.
Théétète. — Parfaitement.
L'étranger. — Quel nom propre s'impose pour chacune
d'elles, essayons de le dire.
Théétète. — Eh essayons. bien,
L'étkanger. — Quand donc, au ebarme d'une occu- telle
Théétète. — Il
y faut donc mettre les deux.
Xpr)u.aTi0TiK6v ov Tuy)(àvEL.
OEAI. riavrâTtaGl Y e -
C Q aj om. W j|
d 5 GUrtêSv : -ov B\V i;
d 7 ur,v :
|tlv
Ileindorf
W
||
TO ys Y : xoîs BT xô ol II
d 8 nfv iy.=XÈ; :
-à); \V d IO xf,v :
W du
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ouv supra lin. habct e i xouxo-j xcv (ex xou ut W ||
:
uidetur) Y ||
e 2 Èv xcji aùxw Y e 3 xî add. Ileindorf || èÇapapxoi
: :
W
||
-uaiTavo: ||
e 5 xov om. B jj
226 a 2
à;j.ç-'.c7Çr1 xrixiy.YÎî
Vatic. 225 :
-vr,x;/.?j; BTYW ||
a 3 v.-.r-.'.v.ï^ :
/.xr;x^x:- B a 7 xô Orjptov
xoûxo
W
jj
W '
xr Wpa : Gaxka Gobet || X^KTÔv : -xiov BTY.
LE SOPHISTE 3i8
L'étranger. —
Il le faut, certes à nous de l'essayer, dans;
vanner, trier.
Théétète. — Et puis ?
pour moi.
L'étranger. — Et pourtant dont les
parlé triages j'ai
avaient pour effet de dissocier, soit le meilleur du pire, soit
le semblable du semblable.
i. Le schéma sera :
art de trier
le semblable ! le meilleur (purification)
corporclle_ L___spirituelle
correction enseignement
!
admonestation___!___ réfutation.
3i8 SO#IiiTHS 226 a
HE. Xpf| yàp ouv, Kal Kaxà Sùvaplv ys ouxco Ttoir|XÉov,
xouSvSe ti pExaBÉovxaç l^voç auxoO. Kal \ioi XÉyE' xûv b
oÎketlkûv ôvojiàxcdv KaXoOpEV axxa Ttou ;
HE. AiaKpixiK^v.
©EAI. "Eaxco.
HE. Zkotïei 8f] TauTr)ç aS Sûo otv
Ttr| SuvcopEBa KaxiSEÎv
eïSt].
ôpoiou.
©EAI. Z)(e56v oSxco vCv Xe^Gèv <pa'iv£xai.
HE. Trjç \ikv xoivuv ovopa ouk e)(cd Xey6^ievov xf^ç Se
aTto6aXXoûar|ç £X°-
b 3 JCUVÔav7] : -=: W
b 4 3t7j0etv à'.r^rfizvs (scd eraso priore r,) T
]
:
1
W
j|
Il
te : tipost À£yop£v add. xat o<a.vr'fitiv
D b 5 otaxpîvstv W ||
:
W
||
û><T7tep
EÎc 10 8uvo)pE0a tV/â-
y
: W d k outio : ouv toj B d 6
W
jj ||
Théétète. —
Dis-le.
L'étranger. —
Toute séparation de cette sorte est, à ce
que je pense, universellement appelée purification.
Théétète. —
C'est bien ainsi qu'on l'appelle,
e L'étranger. —
Est-ce que la dualité de cette forme puri-
fiante n'est pas visible au premier venu?
Théétète. —
Si, peut-être, à la réflexion. Quant à moi,
aucunement, et ne trouve, la
plupart du temps, dans le pre-
àv ïSoi ;
tcaSopS vOv.
HE. Kai u.f]v
xà ys rcspl xà acôpaxa TtoXXà £Ï8r| Ka8àp-
ac-ov évl Ttep'AaSstv ôvûLiaxi Tt~>Ojf\Kzi.
e 2 Km BY : itSoi T a»v(8o< VV ||
e 3 v*( secl. Cobet ||
e 5 ys W :
oui, BTY j|
e 8- a a osa... ^paJXa :
tî;o:;.. frcuXa Badham ojotç....
(paûXoi; Schiinz jj
227 a i
KaJialpzxai : -xiotyzau B || nspl txxtôî edd. :
rcepi-rax-ôç B jeepî
ta sxtô; TYVV |j
a 2 sînstv : S stwïv TY a 6
W
||
Je ne comprends pas.
b 8 £;
.Xr|/aai W :
-çaat BTY C 3 tôv : ||
-cô W |j
c 9 £7taxoue
Olympiodorus ||
d 12 8yo pièv... a3o e 3 eù8at[xova eTvat habet Stob.
Anthol. lib. II cap. xxxi 129 (vol. II
p. a5o-a54 Wachsmuth) ||
que ceci en ce
:
que la nature apparenta, je ne sais quelle cor-
*
ruption née d'une rupture d'accord ?
Théétète. —
Pas autre chose.
L'étranger. —
Mais, dans la laideur, vois-tu autre chose
que l'absence de mesure, qui transporte partout sa difformité
générique ?
b Théétète. — Rien d'autre.
L'étranger. — Eh bien, dans l'âme, ne voyons-nous pas
qu'opinions et désirs, courage et plaisirs, raison et peines
sont, chez les méchants, en mutuel et général désaccord?
Théétète. —
Très nettement.
L'étranger. — H y a pourtant, entre tout cela, une parenté
originelle inévitable.
Théétète. — Sans contredit.
L'étranger. — donc nous disons que
Si la méchanceté est
une discorde et une maladie de l'âme, nous tiendrons un
•
langage correct.
Théétète. —
Absolument correct.
c L'étranger. —
Eh bien, toute chose qui participe du mou-
vement, lorsque se posant un but, s'efforçant de l'atteindre,
dans chacun de ses élans elle dévie et manque le but/
dirons-nous qu'elle doit de tels échecs à la symétrie qu'il y
a entre elle et lui, ou bien, tout au contraire, à leur asv-
métrie ?
Théétète. — Evidemment leur asymétrie. à
L'étranger. — Mais pour l'âme, nous savons, le et pour
toute âme, toute ignorance involontaire. est
TnÉÉTÈTE. — Tout à involontaire.fait
©EAI. Ou8év.
3
HE. 'AXX ata^oc; aXXo xi TtXfjv x6 xfjç à^ETptaç -nav-
HE. Tt Se Iv ;
i^uxfl SéÉjaç £Tu8uu.lau; Kal 8uu.6v
àyvooOaav.
©EAI. Z<}>o5pa yE.
HE. Té yE \it)v àyvoEÎv iaxiv kn àXf|8Eiav ôpu.cou.Évr|ç
Ttapacppoaùvr).
228 3 5 t: 5w : W
37 oiaçopa; SiaçOopàv -çOopàç -çpopâv corr.
||
:
Schleicrmacher b 2 èv sv Tf,
j| b 4 çÀaûpwç «paûXw;
: W j|
c 1 : W 1
[|
W
||
Slob. -p-gOa
: om. B ante xaO' add. xat-Stob. C 3 ylyvrrai Ven.
|| ||
Théétète. — Absolument.
L'étranger. — Nous devrons donc poser que l'âme insensée
est laide manque de mesure.
et
Théétète. — semble bien.
11
L'étranger. — L'âme a
donc, apparemment, deux ces
Théétète. — Lesquels ?
Théétète. — Apparemment.
L'étranger. —
Ainsi, contre la démesure, l'injustice et la
lâcheté, la correction est, de toutes les techniques, celle qui
s'apparente le mieux avec la Justice.
Théétète. — Vraisemblablement, si du moins nous vou-
lons parler suivant l'humaine opinion.
L'étranger. —
Eh quoi, contre l'ignorance en son ensemble,
a-t-il un art
y plus approprié que l'enseignement?
Théétète. — Aucun.
L'étranger. — Voyons alors :
l'enseignement ne forme-t-il
même temps que son tempérament pour l'autre part, aggravé par
;
©EAI. Nat.
HE. T6 Se Y e ctyvoiav t*
EV KaXoOai, Kaidccv Se auxb èv
4>uxfi ^i6vov yiyvô^Evov
ouk EÛÉXouaiv SjioXoyEÎv.
©EAI. KofcuSrj auy^copriTÉov, S vuvSf) XÉ^avxoç ï^<pE- e
AIkt).
©EAI. T6 yoOv eIk6ç, cSç eItceiv Kaxà t^jv àvSpcoTilvrjv
86£av.
HE. Tl 8é ; TtEpl aù^macrav ayvoLav pG>v aXXrjv xivà f\
©EAI. Ou$£^lav.
HE. <ÊÉp£ Si SiSaaKaXiK^çSè apa 1
)
-
ev povov yévoç
cpaxéov
d 6 8))
: 8è 8/j Y |]
d ii oùx èôiXouaiv om. Y e i o : ov B
W
|| ||
vuvo7] :
8rj vuv Slob. || TjjzyeyvôVjaà aou BY et (sed a supra rj)
:
rjjjL<peyvd7)aaç
ou T fjp.<pt-
où Stobaei L âjxçe- où in marg. W ||
e 3 xai
àSixt'av om. Y ||
vdaov : oaov T e 6 âv atâp.axt BTY : êv ye
o-wfiaxi Stob. Iv ye tu 7aS[AaTi W ||
èyevéaOrjv
:
yev- 229 a a <patv£aOov : -état Stob. a 4 [xaXioTa 8r :
W
||
|| (
8t) p-oiX-
ixàX- 8' î]
B II
a 5 Aîxtj Cobet :
8t'xv) codd. secl. Stallbaum.
VIII. 3.-6
229 b LE SOPHISTE 3a3
Théétète. — Lequel ?
L'étranger. — Voir si
l'ignorance n'offrirait pas une ligne
médiane de sectionnement 1
. Du fait
que l'ignorance serait
(j'6.,
a*)6 a), sont déjà visuelles et nous font comprendre que les
KEKXfjaSat.
HE. Kal yàp ct)(eS6v, a 0Ealxr|XE, ev TtSaiv "EXXriaiv.
a
AXXà yàp ^u.îv Ext Kal xoOxo o-ketttéov, Sp* axou.ov
[idvto
:
p-opûo Badbam ||
C 9 àaaOïav : -ta BTY C 1 1 t«3
W Stob.
||
Stob. Il
d a 81': us' Stob. d 5 || r)[xïv
: sv Jjliîv BW ||
OXOttJOV :
Ils
jj
L'étranger. — Aussi, proposant d'expulser une
se telle
L'étranger. — Ils
posent, leur homme, des questions
à
fjSr)
laxl ttSv \\
xiva e)(0v SialpEaiv à£iav ÈTtovu^taç.
0EAI. OuKoOv )(pf] OKOTTELV.
HE. Aokel xolvuv u.ol Kal toOto eti tix] oyJLC,£oQaLi.
0EAI. Kaxà xi;
ZE. Tfjç ev xoîç Xéyoïç 8L8aCTKaXLKt]c; f\ yÈv xpa)(uxÉpa
xiç eoikev 88èç EÎvai, x6 S' ETEpov aôxqç (léptov XsLéxEpov. e
W Stob.
||
•e i
udpiov aÙTÎjs j]
a Xlyou.ev :
-w;j.£v
BTY ||
e 3
tô u-kv om. Stobaei L ||
230 ai ti om. TY ||
a 5 ante el'Çaai add.
w; corr. Ven. 189 ||
a 6 oùBî'v BW : oùoiv T oùos Y Stob. ||
a 7 Jtox'
av : x' àv Stobaei L ||
eîvat aocpôv et moi wv om. Stobaei L ||
oitoixo :
oTot xe Stobaei L ||
b 1 x« : xat yâp TY ||
b 6 auvayovxeç : -ouat
Stob. Il
xaùxdv xê Stob. ||
b 7 aixaî; Goisl. i55: aùxaTç TYW,
Stobaei L aùxoT; B.
b LE SOPHISTE 3a5
plus durable'. Un
principe, en effet, mon jeune ami, inspire
ceux qui pratiquent cette méthode purgative, celui-là même
qui fait dire, aux médecins du corps, que, de la nourriture
qu'on lui fournit, le corps ne saurait tirer profit tant que les
obstacles internes ne seront évacués 2 Ils se sont donc fait, à
.
Théétète.
L'étranger. — Eh bien, quel nom donnerons-nous à ceux
qui pratiquent cet art ? Car j'ai, moi, quelque crainte à les
a nommer
Théétète. — Quelle crainte?
sophistes.
L'étranger. — De aux
faire, sophistes, trop d'honneur.
Théétète. — Et pourtant y il a quelque similitude entre
leur personnage et celui que nous venons de dire.
aÛTïï.
L Èv aÙTto :
Èvtûç (ex £/.to; corr.) Stobaei L c 7 i/£6Xr^ -XXrj ex :
kY -XX» W
|| ||
D d 5 youv: ouv ||
Y
d 9 tov: tô T» e 1 Jiv ov B || :
W
||
231 a 1
[xèv
om. y yàp om. Y ||
a 3 7:ooaa7ï7c»[Acv TY : -jixo-
pev B -ywjjLEv W II
a 4 ya W : om. BTY.
LE SOPHISTE 3a6
L'étranger. —
Comme entre chien et loup, en effet, comme
entre bête la plus sauvage et l'animal le plus apprivoisé.
la
L'étranger. —
Ton embarras se conçoit. Mais le sien, il
faut croire, est bien grand, à celte heure, à chercher quelque
issue qui le dérobe à l'argumentation ; car le proverbe a rai-
son : « ce n'est
point chose facile que de les esquiver toutes ».
Théétète. —
Oui.
L'étranger. — En second lieu, gros négociant dans les
de termes (ooo; =
notion et frontière) si les purificateurs gardent
bien leur domaine.
a. Cf. Xén. (?), Cynégétique, i3, et notre Notice, p. a4o.
3a6 X0<Ï>I2TIIS 231 a
xf}ç 8è TtatSEU-
-
OEAI. Nal.
ZE. T8 Se y£ Seùtepov Iu.Ttop6ç tu; TtEpl Ta Tfjç i|ju)(f|ç
u.a8^)u.aTa.
a 6 ScyfRc&TdtTOV :
-xepov B
a 7 ici om, Stob. (Anthol. II a4)
|| ||
W
||
1) 10 tô tz Y d d 1 yap
:
yàp av BTY yàp otJ Sclianz
: d 2 xa! ||
secl. Gobct sed uide Xenoph. Cyneg. XIII, 9 JcXouaÉoo; xaî ve'ou;
OrjpàJvTa'..
231 d LE SOPHISTE 327
Théétète. — Parfaitement.
L'étranger. — Sous son troisième aspect et pour les dites
c'est lui qui purifie l'âme des opinions qui font obstacle aux
2
sciences .
Théétète. —
Parfaitement.
232 a L'étranger. —
Ne fais-tu pas cette réflexion, quand un
homme nous apparaît doué de multiples savoirs, bien que
le nom d'un seul art nous serve à le désigner, que c'est là
àvEcfxxvrj ;
HE.
Mf] xolvuv ^EÎÇ Y e ocùxb ev xrj ^rjxrjCTEt Si' àpylav b
3
xcov TtEpl xôv aocp la-
Ttâcr^co^Ev. àXX avotXaBco^iEv TtpGxov
d 7 aj~à W
xaùxà BT xauti Y
: d 8 post iviçavî] add. îTvai ||
W
||
d io TjV add. Heindorf e râp àYwvtaTtx^ç rcapayco- B
j|
i e 4-5 :
|)
W
j| ||
T :
xaOaoxrjv YWt sine accentu B jj
232 a a
spavxaa;xa :
çdfouoc l|
b i tf)
om. W ||
b 2 npwxov Heindorf Kp&X&t x; corr.
-pwTov : Ev
Paris. 1808 ||
b 3 xaxEçâvï] pàXtaxx aùxôv aùxô TY b 6 W ||
:
||
EçaaEv :
^ctjAcV
Y.
b LE SOPHISTE 3a8
enseigne même
le art ?
L'étranger. —
Quant à la dispute sur l'ensemble des
arts et sur chacun en particulier, les arguments qu'il y faut
tenir pour contredire chaque praticien en sa spécialité même
sont connus, je puis dire, de tout le monde, couchés qu'ils
sont par écrit sous les yeux de qui les veut apprendre.
Théétète. — C'est des écrits de Protagoras, ce semble, que
e tu veux parler, sur la palestre et sur les autres arts 2 .
ylyv£a8ai ;
0EAI. Tt ^v ;
u.f]
toOto ÛTtia)(vouu.£voiç.
HE. Ta yE u.r]v TtEpl Ttaaûv te Kal KaTà u.lav EKàcrnyv
TÉ)(vr)v,
fi 8eî Ttpèç iKaaTov aÛTèv t8v 8r)u.ioupy8v àvTEi-
b 8 toutou om. Y ||
c 3 yoûv W : oùv BTY C 8 oùataç :
oîxtaç
W
||
T C 9 te post aÙTOt :
ye Y Setvo! : 8uv<xtoî Sri secl. Gobet
W
|| || || ||
d i twv om. d ||
i àu.<pia6T)T7)Tixoûç :
-CtjtixoÛç TY d 3 auTOtç
W
||
Théétète. — Laquelle?
Théétète. — Assurément.
L'étranger. — Or, au fait, on y vient de bon gré?
Théétète. — De fort bon gré.
L'étranger. — C'est qu'ils semblent, j'imagine, posséder
un savoir personnel sur tous les sujets où ils contredisent.
Théétète. — Inévitablement.
L'étranger. — Or ils le font à propos de tout,, selon nous?
savoir, mais seulement d'un savoir dire, et, devant ceux qui ne savent
pas, lui, qui
ne sait pas, sera plus persuasif que, par exemple, le
médecin, qui sait.
a. Cf. supra a3a d, et, pour une tournure analogue, Théèt. 179 a.
3a 9 EO*ISTHS 232 e
0EAI. OuSauSç. -
8a0ua;
0EAI. ToO 8f) nÉpi;
HE. KaS* 8vTtva xpdnov tcotè Suvaxol toîç véolç 8éE,av b
tt]v à^i(t)i.a6r)Tr)(7LV
xo aov 8r) toOto,
EÎvau cppévi^oi,
0EAI. riûç Y àP ou ;
e 5 8ti om. BT ||
OnoX^av : faftXct- Y 1
||
e 6 au Sîj... a33 a 4
Stob. Anthol.
YÉvoî habet
lib. III cap. i84 III, p. i3i
i, (vol.
Hense) e 6 8f;
||
8k 8/] : W ||
e 7 av om. Stob. ||
aùxô : -ov Y
-w Heindorf 233 a a ^ou : rcu Stob. ||
a 8 tô om. TY b 1 Sova-
W
|| ||
to ;
. :
-oîç W1
ut uidetur || toi; om. ||
b 4 ante [atj8èv
add. B
jj
au om. W II
b 5 xô aôv t : to'tov BTYW ||
b 6 ti? : tl Y.
p.7]
233 c LE SOPHISTE 33»
Théétète. — Oui.
L'étranger. — Us font donc, à leurs d'être disciples, l'effet
l
omniscients .
sophiste possède,
d — Absolument,
Théétète. formule risque bien d'être
et la
laplus qu'on puisse trouver au sujet de
juste gens-là. ces
L'étranger. — Prenons maintenant, à leur propos, un
clair.
exemple plus
Théétète. — Lequel donc?
L'étkanger. — Celui-ci. Essaie de me suivre bien attenti-
vement pour me répondre.
Théétète. — A quoi ?
mimétique.
a. « Cet artisan dont je parle n'est pas seulement capable de faire
toutes sortes de meubles, mais il produit encore tout ce qui pousse de
33o EOMSTHS 233 c
0EAI. Nat.
HE. riâvTa apa aocpol xotç ua8r)xaîç cpalvovxai.
0EAI. T( u.n,v ;
TOÛXCûV.
0EAI. Ta Ttoîov Sr] ;
à-noKplvacGai.
0EAI. T6 Ttoîov ;
3
HE. Eu xiç «pair) ur) XéysLv lit^S àvxiXÉyEiv, àXXà tioieÎv
Kal Spav luS xÉ^vr] auvaTtavxa ETT'io"xaa6ai Ttpâyuaxa —
0EAI. riûq Ttâvxa eÎtteç ; 6
cpalr)
—
0EAI. Tlva 8r) XÉyav xrjv Ttotr|ai.v ;
où yàp 5r| yEcopyov 234a
/.ai
il
a 3 /.%'.
yfjç W : om. BTY i|
a 4 MÛ Tot'vjv : Xfltftoc lu
Badham.
VIII. 3.-7
234 a LE SOPHISTE 33 r
d Théétète. —
Pourquoi n'y aurait-il pas aussi une technique
de cette sorte ?
la. terre, il
fabrique tous les vivants, y compris lui-même, et, outre
cela, fabrique et la terre, et le ciel, et les dieux, et tout ce qu'il y a
dans le ciel, et tout ce qu'il y a sous terre, dansl'Hadès. » (Iîép. 096 c).
i. Cf., pour la mimétiquc-jcu, Rép. O03 b; pour les dessins
montrés de loin, Rép. 598 b/c pour l'ensorcellement par la parole,
;
598 d.
33i EOfclSTHS 234 a
TtaiSiàv vouactéûv ;
TEpov eÎSoç f)
t6 u.Lu.r)TiK6v ;
a 8 Tr;v to Schanz
: b i fj bis om. b 6 tojto -ov Paris.
|]
W ||
:
i8i4 II
C 3 tî/v^v T-.va £XXjf)v r Schleiermaclier fj
Y\V r, B W || t
:
T) T |j
xov scripsi où codd. aj Bu met secl. Heindorf Scbleierraacher
:
W
]
Ij
d 2 o5v :
yoSv Y |
w om. B |j
d l\ toîç -:£ ojsi om. T 1
.
234 d LE SOPHISTE 33a
âge, comparer Lois. 888 ab, et noter la chaleur du ton, l'amour intel-
lectuel qui anime l'éducateur. Les épreuves que celui-ci veut épargner
au jeune homme sont les désillusions que décrit le Phédon comme :
c
GEAI. Cïq yoOv è^iol Tr)XiKCùS£ Svxi Kpîvai. Oîu.ai Se
Kal è\xè xûv exl Tt6ppco8Ev àcpEaxr) k6xcov EÎvai.
HE. ToLyapoOv r^Eiç cte oISe TtàvxEÇ TtEipaa6u.£8a Kal
vOv TtEipcô^ESa 6ç lyyùxaxa avEU xcov Tta8r| u.àxcov Ttpoaà-
yEiv. riEpl S' ouv xoO aocpiaxoO x6Se y.01 XéyE* Tt6xEpov f|Sr|
xoOxo aacpÉç, oxi xav yorjxcùv iaxl xiç, jntir|xf)ç 8>v xâv 235 a
I)(cov xuy^âvEt ;
HE. "AyE &•?), vOv f|^ÉXEpov Ipyov fjSrj xèv Bfjpa u-tikéx'
àvEÎvai." oy^zhbv yàp aôxov TTEpiEiXr|Cpap.EV ev à^icpi.6Xr)CTTpi.KCù b
xivl xcov Iv xoîç X6you; TtEpl xà xoiaOxa ôpyàvov, oSctxe
XIÇ EÎÇ.
GEAI. Kà^iol xo0x6 yE ouxco TtEpl aûxoO cuvSokeî.
W
( ||
[lipof
Heindorf jjl-jv'ojv Apelt fT( :
e;; BTY hospiti dantcs a 8 |]
W
||
aùxôv om. B ||
a 10 v5v : vuv yàp |]
b 3 oyxïx
1
W : où/, ït: B
aux TY b 4 [1
-0 om. BT* b 5 où
||
: ix Y ||
toj tô» : Toitwv B ||
b 6 sic : eT Y ]|
b 7 xâaol : /.a\ suot W.
LE SOPHISTE ÏS2
i. Ainsi
d'après le récit du Ménexene (a4o a/c), et des Lois
(098 c/d), Datis reçut, de Darius, l'ordre de ramener prisonniers les
Erétriens et les Athéniens; et ses soldats firent la chaîne, de mon-
tagne en montagne, jusqu'à la mer, sur tout le territoire Erétrien,
«
pour pouvoir annoncer au Grand Roi que personne ne leur avait
échappé ». Comparer Hérodote, VI, 3i. 94 et suiv. Cela n'empêche
point, quoi qu'en dise Apelt, que Campbell puisse deviner juste en
supposant un jeu sur (iaatXixdf Àoyo; (édit royal, Raison Souveraine):
images de guerre, image» de chasse et termes de logique s'entremê-
lent ici comme dans tout le dialogue.
333 XOMXTII^ 235 b
TtdtvTa u.É8oSov.
Sûo XéyELÇ.
HE. M'iav pèv xf|v EÎKaatiK^v ôpéov Iv aôxf) xÉ^vriv.
"Eaxi 8' auxr| p.àXiaxa ÔTtéxav Kaxà xàç toO Ttapa8£'iyp.a-
XOÇ CTUU(IEXplaÇ Tl<; Iv pr|KEl Kal TtXàXEl Kal fià8Ei, Kal
poOai 8pSv ;
W
||
a petites, et les
parties inférieures, trop grandes, puisque nous
voyons les unes de près, et les autres, de loin '.
Théétète. —Parfaitement.
L'étranger. —
Est-ce que, donnant congé à la vérité, les
artistes, en fait, ne sacrifient pas les proportions exactes pour y
substituer, dans leursfigures, les proportions qui ferontillusion?
Théétète. —
Parfaitement.
L'étranger. —
Alors, le premier de ces produits, n'est-il
pas juste, puisqu'il est fidèlement copié sur l'objet, de l'ap-
peler une copie ?
Théétète. — Si.
Théétète. —
Tout à fait correcte.
L'étranger. —
Voilà donc les deux formes que j'annonçais
dans l'art qui fabrique les images l'art de la copie l'art du
:
;
simulacre.
varie, sur la forme courbe ou droite des objets plongés dans l'eau,
sur l'impression de creux ou de relief variant avec l'éclairomenl.
« C'est cette faiblesse de notre nature qui donne, à la peinture en
Ta avcù, \x.e'iC,(ù
8è Ta KaTco cpaivoir' av Sià to Ta u.èv n6p- a
pcùSsv, Ta 8' iyyûBEv ùcp' f^Gv ôpaaBai.
©EAI. riàvu yèv ouv.
HE. *Ap' oùv où xatpEiv t6 àXr)8èç lâaavTEc; ol Sr^iLOup-
©EAI. Nat.
HE. Kal Tfjç y£ ^LU.r)TL<fjc; to etù toùtgj ^Époq kXt|téov b
©EAI. KXr|TÉov.
HE. Tl 5é; tô cJ>aiv6^Evov u.èv Sià Tfjv oùkIk KaXoO BÉav
loïKÉvai tû KaXcp, Sùva^juv Se eï tiç Xà6oi Ta Tr)XucaïjTa
iKavûc; ôpSv, fcir|S' elk6c; S cpi^aiv èoïKÉvai, tI KaXoOuEv;
©EAI. Tl u.f)v ;
©EAI. nûçS' o0 ;
TÉ)(vr|v Sp
où c|>avTaaTLKf)v opBdTaT* av npoaayopEÙoniEv ;
236 a 3 -âvu [xjv ouv TY Stob. 8ox*ï pot rcâvu jaèv oùv om. B : W
||
a 5 vjv ol vuv Heindorf oo;ou<ja; -aaa;
:
2
Stobaei A a 6 ||
: W ||
W W W
II
uiv où om.
1
Slob.
1
stxo'; ys ov ibtaertxôv1
Etxo'va om. ||
:
1
||
W
i
1
b 1 "outw Toûro Stob. b 4 oùx £/. sx Y toj Stobaei A b t>
: :
W
II Il ||
rii : 6 J
w Stobaei M r Stobaei A b 7 loua touc^vcu Y c 1 ante t ||
:
||
Il lfôt)>XottOUX7}{
:
--oiïjT'.x»;; Y.
236 c LE SOPHISTE 335
question ?
L'étranger. — C'est
que nous voilà réellement, bienheu-
reux jeune homme, devant une question extrêmement diffi-
e cile car paraître et sembler sans être, dire quelque chose
;
0EAI. 'OpSaç.
ZE. "O Se ye Kal tôt* t^<|>eyv6ouv, èv TtoTÉpa xèv ao-
0EAI. "Eoikev.
HE. *Ap' ouv aùxô yiyvcbaKcov aû^i<}>r|Ç, fj
a£ otov pûfcir)
ra.yy av\x<^r\a<xi ;
jx^j,
Kal tô XéyEiv uèv axta, àXr|6fj Se ^in,,
TtàvTa TaOxà
ecjtl ^îEaxà àTtoplaç oceI ev tcû ttp6ct8ev xpàvcp Kal vOv
-ov Yd 6 TjvînEj-dcTaTo
!|
et ex ras. t vuv lr.- YW Y : BT tq om.
[]
||
d 8tî (sed ex ras.) Sri BTY{ 6 a alrfâ W
-Èç Y : e 3 :
j|
W
j
L'étranger. —
Eh bien, commençons. Dis-moi ce qui :
posant.
336 S0*1STHS 237 a
3
àXXà au xf]o"8 àcp' ôSoO 8i£r|^EVoç sîpyE v6rma.
rj
fiÉXxiaxa 8iÉ£,£iai aKOTtSv aùxéç te Ï8i k<xu.è Kaxà xaùxr|v
xf]v oSôv ayE.
ZE. 'AXXà )(pf) Spav xaOxa. Kal u.ou XÉyE* x8 u.r)8au.coç
8v xoX^ôu.év Ttou cp8ÉyyEa8aL ;
3
HE. Mf| xolvuv EpiSoç IvEKa u.r|SÈ TtaiSiaç, àXX eI
W b xaià
||
y StacpÉoîi : -ot
xaTCWTJjvW b 6 ||
om. Y 5 TauTYjv :
t?jv
ô5ov W b 8 çOiyycaOat -Çaaôai W
||
W
||
aye xrjv || b 10 :
||
frexat : tt- jj
àXX' st Bekker
ejcou3j| -ou B T àXXà Y:
âXXr,; ot) àXXr] s-oyô"*) emo-jo/j
àXX' ^ W C à-o?7Îvaa0at YWt iroxpi- BT c
a-ou8î) II
1 :
||
2 r.oï :
r.^ Y Winckelmann
II
xl : ti B 071 TYW ||
c 7 ti add. corr. Paris.
1808: om. BTYW H c 10 vipvv. -ov W.
237 d LE SOPHISTE 33-
Théétète. Impossible.
—
L'étranger. —
A prendre la question de ce biais, tu diras
donc avec moi que, inévitablement, dire « quelque », c'est
dire, pour le moins, « quelque un » ?
Théétète. Oui. —
L'étranger. —
Car, tu l'accorderas, ce « quelque » veut,
précisément, dire « un », et « quelques » veut dire ou bien
deux ou bien plusieurs.
Théétète. — Comment ne pas l'accorder ?
Théétète. — Inévitablement.
L'étranger. — Ne pas même faut-il retirer cette concession,
i. Pour des raisonnements analogues sur quelque, un. être, cf. Rép.
478 Théét. 188 c-189 a.
b,
2. Cf. Malebranche, Entretien d'un philosophe chrétien avec un
philosophe chinois « Apercevoir rien et ne rien apercevoir, c'est
:
©EAI. 'ASûvaTov.
HE. "Apo trfjSE ctkoticùv aÛLicprjc;, cùç àvâyKr) tov tl Xé-
yovToc ev yé tl XéyELv ;
©EAI. Ou-tcùç.
HE. c Evôç yàp Sr) tô y£ « xl »
cpr)aELÇ ot)llelov Eivai, tô
Se « tlvè » Suoîv, tô Se « tlvèç » ttoXXcùv.
XéyEiv u.év
[ti], XéyEiv llevtol Lir|5Év, àXX ouSè XÉysLv cpa-
3
téov, oç y av ETtL^Eipî] LiT)
8v cp6Éyy£a8aL ;
5
HE. Mr)Tt<a Liéy EÏTir|ç etl yàp, w LiaKapLE, -
Liivrot :
piv t- Y |!
àXX' : iXX' f; AV II
e 6 y' B : 5' AV om. TY ||
;j.f( Sv :
ur.oiv AA* |:
e 7 iv :
or, AV |jï/o: «Cl : Y post àjtopia; Iransp.
TAf y 238 a 1 h: ïi~: TY d : Ueindorf c Ficino xcù xaxk :
|j
Tj-
BAA" 6vt: 0: TY r.o-.i om. B a 8 ç^aousv KpocylyvtaOat ^
| |
•
238 a LE SOPHISTE 338
— Explique-toi.
Théétête.
c L'étranger.— Quand nous parlons des non-êtres,
n'essayons-nous point d'appliquer nombre plural
là le ?
Théétête. — Indubitablement.
L'étranger. — Et, parlant du non-êlre, d'appliquer, cette
lois, l'unité?
Théétête. - —
Très manifestement.
L'étranger. —
Or il n'est ni juste ni correct, affirmons-
nous, de vouloir assembler être et non-être.
Théétête. —
C'est la vérité même.
L'étranger. —
Comprends-tu alors qu'on ne saurait légi-
timement ni prononcer, ni dire, ni penser le non-êlre en lui-
même; qu'il est, au contraire, impensable, ineffable, impro-
1
nonçable, inexprimable?
Théétête. — Absolument,
d L'étranger. — Me donc trompé tout
serais-je à l'heure en
disant que j'allais énoncer la plus
grande des difficultés qui
le concernent ?
Théétête. —
Eh quoi ? Est-ce qu'une plus grave encore
nous reste à formuler?
L'étranger. —
Eh quoi, étonnant jeune homme, ne devines-
tu pas, au seul énoncé des phrases précédentes, en quelle diffi-
culté le non-être met celui même qui le réfute, si bien
0EAI. Kal-nûç :
f)
Kai xf]
Siavola xô TtapaTtav Xà6oi xà u.r) ovxa f) xô ^ir) 8v
)(<aplq àpi8u.ou ;
©EAI. AÉyETtfi ;
0EAI. TL ^v;
HE. Mr) 8v Se, apa ou x6 iv au ;
yov ;
b 3 to Cv
'c'v tô Sv TY
H : bW ixtgitpotfisv -wt/.Ev b 6 [\ : W
W
|| ||
Théétète. — x\pparemment.
L'étranger. — quoi Eli appliquer, ? le lui n'était-ce pas
m'adresser, en une unité?
lui, à
Théétète. — Si.
L'étranger. — Et en disant inexprimable,
puis, le inef-
fable, imprononçable, c'est comme unité que je l'exprimais.
Théétète. —
Comment ne pas l'avouer ?
L'étranger. —
Or il est interdit, nous l'affirmons, à qui
veut parler en stricte rigueur, de le définir, soit comme un,
soit comme multiple, et même, absolument, de parler de
lui; car c'est, ici encore, la forme d'unité que cette appel-
1
lation lui appliquerait .
Théétète. — Absolument.
h L'étranger. —
A quoi bon, alors, parler de moi plus
longtemps Pour
? trouver que je suis battu, maintenant
comme toujours, dans cette argumentation contre le non-être?
Ce n'est donc point en mon parler, comme je le disais, qu'il
OEAI. Nat.
ZE. Kal (if)v aXoyôv y£ Xéycov Kal apprjTov Kal acpBEy-
ktov coç yE Ttpôç iv tôv X6yov £TtoioÛLir)v.
OEAI. nS>q S' o0 ;
TTpoCTayop£Ùoi.To.
OEAI. riayTanaal yE.
ZE. Tôv lièv toIvuv !u.é y'etl tiç Sv XÉyoi ;
Kal yàp b
TtâXai Kal Ta vOv f^TTrjLiÉvov &v Eupoi TtEpl t6v toO ur|
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Yen. 18A !
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b 2 àv tûûôt : âvs-joo: B sCicot àv Y.
> LE SOPHISTE 3',o
Théétète. —
Il en a tout à fait l'air.
L'étranger. —
Par conséquent, si nous affirmons qu'il
possède un de simulacre, user de telles formules sera
art
lui rendre aisée la
riposte. Facilement il retournera nos for-
mules contre nous, et, quand nous l'appellerons faiseur
d'images, nous demandera ce que, au bout du compte, nous
appelons image. Il nous faut donc chercher, Théétète, ce
qu'on pourra bien répondre à ce gaillard.
Théétète. —
Nous répondrons évidemment par les images
des eaux et des miroirs, les images peintes ou gravées et
toutes autres choses de la sorte 2 .
L'étranger. —
Il est clair, Théétète,
que tu n'as jamais
vu de sophiste.
Théétète. — Pourquoi?
L'étranger. — Il t'aura l'air d'un homme
qui ferme les
yeux ou qui n'a point d'yeux du tout.
Théétète. — Comment cela ?
i. Cf. supra. a3G d. Là, c'était une forme, ici, c'est un refuge
5ioa (les ombres, les images des eaux et des miroirs, etc.) 5i5 a
(les images sculptées dans la pierre ou le bois)
—
5(j8 a et suiv. (les
images peintes). La faute de Théétète est de donner une telle énumé-
ration pour une définition. Comparer Tlu'ct. i'|G c, et Ménon 72 a.
34o £0*IETH2 239 b
3
jif) aicoTtco^EV ir\v opSoXoylav TtEpl x6 \ii] ov, àXX EÎa Sf)
vCv
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0EAI. HQq cpf|ç ;
Xc'ywasv :
-OfUV j| -avoj&yw; :
-o; B
îûv Àdywv |j
d i
/pï''a; :
ô'/da- Y.
239 e LE SOPHISTE 34i
L'étranger. —
Quand tu lui répondras en ce sens, si tu
viens à lui parler de ce qui se forme dans les miroirs ou de ce
a. Cf. Cratyle 43a b/d, où l'on montre que l'image, pour être
0EAI. rioîov ;
0EAI. Ouxoç.
3
HE. Tt Se xè uf) àXr|8i.vèv Sp êvavxlov àXr)8o0ç
; ;
0EAI. Tl ^v ;
Cobet
a\)Xô> sccl. fftfeovtt -tmv tj TY 240 a 1 xô ante xapixov
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où/. 5v W
et sic legit Proclus in Parm. 7^4,34 816,19-21 Damas-
cius II 293,18 oùx ovtwv où/.ôv B aux ov TY
: b 9 roo; Hermann |i
:
W
II |
Théétète. — Nécessairement.
L'étranger. — Cela veut-il
dire qu'elle conçoit non- ces
êtres comme
n'étant pas, ou qu'elle conçoit comme étant en
quelque façon ce qui n'est d'aucune façon ?
Théétète. —
Qu'elle conçoit les non -êtres comme étant
en quelque façon il le faut bien, si l'on veut
; que l'erreur
soit possible, si peu que ce soit.
L'étranger. — Eh quoi ? Ne concevra-t-elle point aussi
comme n'étant absolument pas ce qui est absolument ?
Théétète. — Si.
i. Cf. supra
33g d, et, pour « la
sophistique, art d'illusion », Xén.
Cynég. XIII, 4 et i5.
2. La formule « penser ou dire faux, c'est penser ou dire ce qui
n'est pas » était une formule courante (Rêp. 38g c, 4i3 a). Mais les
sophistes qui niaient la possibilité de l'erreur (cf. Isocrate, Hélène,
208 a) niaient aussi qu'on put penser ou dire le non-être (Euthyd.
284 a/c, Crat. 385 b/c), et Platon lui-même Ta nié dans les argu-
ments dialectiques de la République (4/8 b/c) et du Théétète (188 d-
189 b). Cf. Notice du Théétète, p. i4i, note 3.
,3',< EOfcISTHS 240 c
TÉ^vT]q, f)
tI ttot' IpoOpEv ;
OEAI. Tàvavxîa.
HE. AÉyELÇ apa Ta pf] ovTa SoÉjàt^Eiv xr)v ipEuSf] Sé£,av ;
5
OEAI. AvàyKr|.
HE. n6xEpov pi] EÎvau Ta pf] ovxa So£à£ouaav, ncoç fj e
OEAI. Nal.
marg. b om. B j|
C A È^aXXâ?£to?
ixdLXÇteo; Stob. qvdtyxaxtv
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-xnvi Stob. ||
C 5 où/.
IzovTa; oâx ï/o- Stob. c:
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W
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-£ovTig Stob. d i çâvTaapa sâjpa B dHW
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W
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T.otç AtfV.c Stob. Il
6 3 osï
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Xéyi Stob. orj ye Ilein-
dorf j|
e 4 Ti : om. T punctis notauit Y.
240 e LE SOPHISTE 343
L'étranger. — El cela encore sera fausseté ?
— Cela encore.
ïhéétète.
L'étranger. — Le discours, à ce compte, sera, lui aussi,
Théétètk. —
Pour quelle autre raison pourrait-il être
faux ?
-po8iioao/>oyr;;Ac'va
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•iiuocjpyôv tiOeVcï; x£-/vï) sù'jropo'.
: Su- Heusde c 2 y' «v
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Burnet :
yàp BTY àp' yàp av corr. Paris. 1808 yàp uel tàf
Campbell || sïï)
: av îVt; Campbell c 3 e! sv [|
: Y 1
| ï/11 :
-r, supra
Bu. Y.
241 c LE SOPHISTE m
L'étranger. — Eh quoi Aurions-nous,? à celle heure,
<J)(oXf]
TTOTE TLÇ oXàq TE EOTaL TXEpl X8yCOV iJJEuSÛV XÉyCDV f)
cpavTaauiâTCùv auTcov, fj
Kal TtEpl te^vqv toùv 8aai TtEpl
TaÛTa el<ji, ^if) KaTayÉXaoToc; EÎvai Ta êvavTia àvayKa£8-
^evoç aÛTÛ XéyEiv.
0EAI. 'AXrjBÉaTaTa.
HE. Auà TaOTa llévtol toXu.it|téov ETtiTlBEaBat tco Tta- 242 a
Spav okvoç.
©EAI. 'AXX' rj^aq to0t6 yE ^ir)8èv u.r|8au.rj Eip£,r|.
W
|| jj |
- •
Théétète. — Lequel?
théories antiques Sur ce qui parait actuel-
L'étranger. —
de lement clair, porter d'abord notre exa-
l'être.
Les doctrines men, de peur que, n'en ayant encore
p ura 1S es '
la
gent Eléatique, issue de Xénophane et de plus haut
Kal koctco. Zf]v yàp Sf] X"P LV éXÉyxEiv t8v Xôyov £m8r|a8- b
u.E8a, âàvTtEp eXeyxcou.ev.
! ;
GEAI, nf;
HE. M086v Tiva cpalvETal u.01 8ir)yEtc8ai EKaaToç
naialv uèv côç Tpla Ta SvTa, tioXe^eî 8è
côç ouaiv n,uÂv, o
W
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7 8oxto jxèv : &0XÔU4V ||
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W ||
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«SfiW aÉvcoiuv BTY
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Cycov te y.xi W d |
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ys/ys* y.x: Oesadv W.
242 d LE SOPHISTE 340
tout cela, quels dirent vrai, quels dirent faux? Prononcer est
difficile et ce serait détonner
que de vouloir, sur des hommes
que défend leur gloire et leur antiquité, exercer de si grosses
critiques.Mais voici ce que nous pouvons déclarer sans insolence.
Théétète. — Quoi ?
gias,absolument aucun » (Or. XV, 268, cité par méprise sous Or.
X,3, dans Parménide, Notice, p. 11), et Xénophon rappelant, dans une
phrase, les oppositions historiques un et multiple, mouvement et
repos, devenir absolu et permanence absolue (Mémorables I, 1, i4).
De cette matière à doxographies banales, Platon fait son Parménide,
son Théétète et son Sophiste.
1. « Ils ne comprennent pas comment son désaccord est concorde. »
ûttoti8eIç. toùtcov, S»
0£alTr)TE, ÉKaoTOTE où tl Ttpèç Secjv
CTUv'ir)q
oti XÉyouaiv :
lycb uèv yàp 8te uèv ?)v VEcÔTEpoç,
toOtô" te tô vOv àTiopoùuEvov ôti6te tic; EÏTTOl, TÔ ur| Sv,
tlotç : Theodorclus
toj; 'lioîi
;jlj6ov; u'|3 a 2 vaxoç t: habct ||
T'./.îÀa! B
Simpl. in. Ar. Phys. p. ôo (Dicls) Simpl. -:7.a{ ||
:
pr 3av
(
:
jze/oj- )sed corr. in marg.) ||
b 1 KÙtôv : -0: Y b
j| 4 r, <5jo
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b 5 xX/.oï 5?rt) Radcrmacher : SXXo9( zr, codd. ]|
b 8 tî ;
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Hcrmann sccl. Cobct II -J> antc vOv om. B II to a/. Sv socl. Cobet.
VIII. 3.-9
243 b LE SOPHISTE 3i 7
Théétète. —
Lequel veux-tu dire ? Evidemment, c'est pour
l'être qu'avant tout s'impose, selon toi, ce devoir de décou- :
appeler être » ?
à<pi6Sq ^>^jir|v
auviévai.. NOv Se ôpSç ïv' èa^èv auToO Ttépi
xfjq oarop'iocc;.
c
0EAI. Opû. c
vOv aKETCTÉOV.
0EAI. Tlvoç Sr] Xéyeiç: r\ Sî^Xov oti t6 ov cp^ç TtpG.Tov
Secv SiEpEuv^aaaSai x.t ttoB' ol Xéyovteç aÔTÔ Sr|XoOv
r^YoOvTai '
EKaTEpov EÎvat ;
t'l t6 EÎvai toOto uTT0Àà6cù^i£V ùuiov ;
W
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Bjrt Y'W ||
d G Kd8a : -oXXâ BT 1
d 7 or; om. e i
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e 6 ïWijv: d Tr.v'BT ||
e 8 T: W: om. BTY.
243 e LE SOPHISTE 348
Théétète. —
Possible.
244 a L'étranger. —
« Mais alors, amis »,
répliquerons-nous, « ce
serait encore là, très manifestement, appeler un le deux ». '
Théétète. —
JTa réplique est parfaitement juste.
L'étranger. —
« Puis donc
que nous y avons échoué, à
vous de nous faire voir clairement ce que vous entendez signi-
fier par ce vocable « être ». Evidemment ce sont là choses qui
©EAI. "iottç,
HE. « 'AXX\ co cplXoi ». <pr]aou.Ev, « k&v outco tcx Sûo 244 a
3
XÉyoïT Sv 0a<pÉaTaTa ev ».
^îEXrjao^Ev ;
OEAI. Nat.
HE. « Tl 8é Sv koiXeIté ti » : ;
GEAI. Nat.
HE. « ri6T£pOV OTlEp Iv. ÊTll TCO aUTCO TipOO")(pâu.£VOl C
HE. Af^Xov. cô
©EalTrjTE. Sti tco TaÛTrjv ti]\i ÙTtôSEaiv
W
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B a 9 oo;x^w;x:v ooÇcojasv
j!
b I "OJtoj toS :!) Y
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b 6 -i jj
:
-
|j
Théétète. —
Nécessairement.
L'étranger. —
Mais que dire du Tout? L'affirmcront-ils
autre que l'Un qui est 3 ou identique à lui?
Théétète. — ,
GEAI. nSq ;
0EAI. Nal.
HE. Kal p.rjv av xauTov ';y£
aÛTÛ Ti8fl TOu"vopa, f)
0EAI. 'AvayKr).
HE. Tl Se t6 ;
oXov ETEpov toO ovtoç Ivoç f)
TaÛTèv
eprjeouaL toûtco ;
ï/ov :
-£/oï Paris. 1808 ï/ou /.avr/ov B ||
d 3 Xéfti oùo W [|
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yc : tô Simpl. d 7 âvay/.aaÛjjacTai dvopoc W ||
d 8 çrjssi
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-r,
Y
W
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Théétète. Si donc. —
245 a L'étranger. — Or rien n'empêche ce qui est ainsi divisé
d'avoir une unité à luiimposée par-dessus l'ensemble de ses
parties, et, par là donc, d'être non seulement tout et total,
mais aussi un 2 .
Théétète. —
Je comprends.
L'étranger. —
L'être ainsi affecté d'un caractère d'unité
0EAI. Outcoç.
HE. 'AXXà Lin.v
t<5 yE LiELiEpiaLiÉvov TtàBoc; u.èv toO èvèç 245 a
8^)
TlSv TE Sv KOÙ SXoV EV EIVCU.
3
0EAI. Tl S o* ;
OEAI. riôq:
HE. 'ApEpÈc; 5f|Ttou Sel navTEXôç to yE àXr)8ôç ev KaTa
tôv SpBôv XSyov EtpfjaSau.
OEAI. Ael yàp oSv.
HE. TS Se yE toloOtov ek ttoXXôv LiEpôv Sv ou cjull- b
cpcovr)a£i tô XSycp.
OEAI. MavBàvo.
HE. riSTEpov 8f] TtàBoç £)(o v tS Sv toO evôç outcoç ev
te Ecrtai <al SXov. f)
TTavTàTxaaL Lin, XÉycopEV SXov Eivai
to ov ;
Bt)
Ta TtâvTa Évôç Ecrcai.
OEAI. Nal.
e 3 vyaipus Simpl. :
-a; [ijt supra lin.
TJ BTVW ;
e .'i ït om. V
W
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6 5 KsXiv«i: -i/.2v V -iXav [j yptd» BT : -wv YW Simpl. ||
~Z »i "fi
om# ^ sct 'lacunam habet -tuv B, Simplicii I) e 7 ë/ov :
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245 a 2 -Jt.v îz- a 5 xaSta tourôta Y
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Simpl. j,
b 9 or/::
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:*'.
Simpl. :
fabccat BTYW ;
-Àiova : IcXiov a B.
245 c LE SOPHISTE 35 1
de
nous con t en t \ e détail exact l'être
PL A 111 1 S
EÎvai XÉyovTi.
©EAI. Ar)Xot lt^eSôv Kal Ta vOv unocpalvovTa' auvànTE-
toL yàp ETEpov IE, aXXcu, pEi£co Kal xaXETTQTÉpav <p
e P 0V
C 8 a"j : où Simpl. ||
C II TauTa : aiti Simpl. ||
d i ~cô; tvo : -to B
lj
d 2 ov : tô ov Simpl. j]
d 5 yivsfftv a»;
:
y£vopiv7,v où'ts Simpl. to W ||
h r]
secl. Bekker d io <tjtÔ om. BT ||
d 12 à).Àx pufta -a; -a; :
Paris. 181 3 ||
e 1
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oaveîTai :
çat've-ai W ||
tô e 3
fiv : ôv B tô h Y ||
•jnoçaivovTa v3v W ||
6 6 toù; piv... 2A6 C 5 xkjfifi habot Eus.
72^ d- 726 a te om. W.
Praep. Euanj. XIV, 4, ||
LE SOPHISTE 35 2
i. Pour le « combat de
géants », cf. Hésiode, Théogonie, 676-7 5
1
cipe à l'existence (ovr'at, Soph, q5o b, a5i e. Crat. ioi c), ou parce
qu'elle participe à l'être (ov, Soph. 256 a/e, a5g a), et le passage
de
l'abstrait au concret est continu. Pour ce qui suit, cf. Notice, p. 275/6
et 291/6.
35a S0$IETH2 245 e
e^étco
ïSqu.ev Sxi xô 8v toO uf| è'vxoç ouSèv EÙTtopcÔTEpov EÎTtEÎv 246 a
1
oti tiot iaxiv.
l'otofxcv
Eus. :
itôûfuv (-wjuv T ) a 8 post âts/vw; 1
BTYW j|
add.
w; Hermann ||
b a t« add. Paris. 1808 Paris. 1809 et i8i4 : om.
BTYW Eus. (| çifaE! B Eus. :
orp: T 9^7: Y fifoî
et 01 supra lin.
W II
b 4 yàp : 0: W 1
j| èyw :
£ywy£ W ,
b 5 tj/voîç : "Àiov 0:;
Eus. Il xposfa/avBT
1
Eus. :
«pil- TYW.
LE SOPHISTE 353
L'étranger. — De
ceux qui mettent l'existence en des
formes, nous l'obtiendrons plus facilement, car ils sont d'hu-
meur plus apprivoisée. Avec ceux qui veulent tout ramener de
force au corps, c'est chose plus difficile et,
peut-être, à peu près
impossible. Mais voici, je crois, quelle façon d'agir s'impose
à leur égard.
Théétète. — Quelle est-elle ?
plus traitables en
fait. Mais, si cela n'est
point en notre pou-
voir, faisons-les tels par hypothèse et supposons qu'ils con-
sentent à nous répondre d'une façon plus civile qu'à présent.
L'assentiment de braves gens a, en effet, plus de poids, si
l'on dire, que celui des autres. Mais, nous, point ne
peut
nous chaut de leurs personnes : c'est la vérité que nous cher-
chons.
Théétète. — Très juste.
L'étranger. — Eh bien, demande-leur de te répondre en
Théétète. — Naturellement.
L'étranger. — Cette réalité, n'est-ce pas, de leur aveu, un
corps animé?
Théétète. — Certainement.
L'étranger. — mettentIls ainsi l'âme au rang des êtres ?
Théétète. — Oui.
L'étranger. — Et l'âme, ne l'affirment-ils pas tantôt juste,
tantôt injuste; tantôt sensée, tantôt insensée?
Théétète. — Comment donc !
r|(iEpci)TEpoL yâp
-
KuptcbxEpov ?\
xô Ttapà yjEipôvav ri^eîç Se ou xoûxwv
<ppovxl£ou.£v, àXXà xàXr|0Èç £r)Xo0^iEV.
©EAI. 'OpSôxaxa. e
OEAI. Tl u.rjv :
3
HE. 'AXX ou 8iKaLoaûvr|c; e£,ei. Kal Ttapouala xoiaûxr)v
auxcov ÉKàcrcr|v VECT ^ aL Kai T " v èvavxlcov xf|v âvavxlav
Yi-Y i ;
C g T'.Osaivojv a-jTr,v W ||
d a 3o«ï ozlv W |j
d 5 ROtûSjiev :
ROtoS-
p£v W |!
d 8 tô om. Y e 3 àçsppfveuï
||
h- : Y\V |j
247 a 3 fp6-
v.;jlov
:
î)-ov;;xt (
v ÏY ||
a 8 -o> edd. tc3 Bï to : YW |
a 9 Tl om. W.
LE SOPHISTE 354
de l'être. saurons-nous.
peut-être
S><.«{/n>M
La ZKJUGS .
L'étranger.
,
—
Je la formule donc ainsi
, ni :
auLicpuèç yzyovàq, e ^
àucpÔTEpa eîvai Xéyouo"l, ' &Xéttovte<;
b 3 -•-
yctatv
W b Taù^à edd. II 7 : -.k aura W TaOïa BTY ||
b 8
Soxftv om. Y b 9 szasTOv -a W
||
:
||
r s(/>-r v.'z;
l t
:
-TTjaêv W ||
c 3 (•>
bzxi-.r^i f,;j.Tv
W C àvop:; Bekker
||
4 : a- codd. oùo' av sv : où5' av
W
||
;Vt;; BT.
VIII. 3. — io
247 e LE SOPHISTE 355
Théétète. — Oui.
L'étranger. — Et, par corps, nous avons communauté
le
b Théétète. —
C'est bien cela que nous affirmons.
L'étranger. —
Mais cette communauté, excellentes gens
que vous êtes, quel sens dirons-nous donc que vous lui donnez
en cette double attribution ? Serait-ce le sens que nous formu-
lions tout à l'heure ?
Théétète. — Lequel ?
L'étranger. —
Passion ou action, résultant d'une puis-
sance qu'éveille la rencontre mutuelle. Peut-être bien, Théé-
tète, que leur réponse à cette explication, tu ne peux, toi,
l'entendre pleinement, tandis que, moi, je l'entendrais,
parce que j'en ai l'habitude.
Théétète. —
Quelle est donc cette réponse ?
c L'étranger. Ils —
n'acceptent point ce que nous venons de
dire aux Fils de la Terre à propos de l'existence.
Yete ; ?i yàp ;
0EAI. Naî.
.=.E. Kal aôu.aTi u.èv
yEVÉaEi Si
5
f]\x8iq ata8r)a£oç koi-
vcûveÎv, Sià Xoyiau.oG Se i|n>xfj Tip6q ii]v ovtqç ouatav,
aEl KaTà toutù coaaÙTcoç exeiv
fjv cpaTÉ, yévEaiv Se aXXoTE
aXXcoç.
0EAI. <t>au.èv yàp o3v. b
Te SE Sf] KOIVCÙVEÎV, o
.=.E. TtaVTCOV ctpiaToi, t'i toOS
1
) nap' ^ûv
pn 9év ;
0EAI. T6 ttoîov ;
e 3 ôptTeiv - wv Bocckh
secl. Ast Badham
:
ti ovTa secl. Badham
il
e 7 om.
ïv :
5rj Schanz
YW
248 a l\ 8tj SE ||
||
: W a u to
W
|j
Théétète. — Oui.
L'étranger. — Or, à cela, voici leur réponse : le devenir par-
ticipe bien de
puissance^de pâtir et d'agir ; mais, à l'existence,
la
selon eux, ni l'une ni l'autre de ces puissances ne convient.
Théétète. —Y donc quelque chose en ce
a-t-il
qu'ils disent?
L'étranger. — Quelque chose, en tout quoi il nous cas, à
faut répondre par cette prière qu'ils nous fassent savoir
:
Théétète. —
Gela, ils l'affirment certainement.
L'étranger. —
Eh bien, connaître ou être connu, est-ce,
selon vous, action; est-ce passion; est-ce l'un et l'autre? Ou
bien est-ce, l'un, passion, l'autre, action ? Ou bien ni l'un, ni
l'autre, n'ont-ils, ni avec l'une, ni avec l'autre, aucun rapport?
Théétète. —
Evidemment, ni l'un, ni l'autre, avec ni
l'une, ni l'autre. Autrement, ce serait contredire leurs affir-
mations antérieures.
L'étranger. — Je compi*ends mais, ceci, au moins, ils
;
Théétète. —
C'est juste.
L'étranger. —
Eh quoi, par Zeus Nous laisserons-nous !
QEAI. Tô ttoîov ;
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HE. licavôv e8eu.ev bpov ttou tSv ovtcov, Sxav xa Ttapt]
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toO Ttào)(Eiv f) Spâv <al npôç tô a^iiKp^Taxov Sùva^iç ;
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HE. npôç Ôt^|
TaOTa tôSe XÉyouaiv, 8ti yevéaEi ^èv
^éteoti toO Tiàa)(ELV <ai ttoie'lv Suvâ^Ecoç, Ttpèç Se oùaiav
TOÙTQV OÙÔETÉpOU Tf]V SÙvaU.lV âp^6TTElV cpaa'iv.
0EAI. OukoOv XÉyoual ti ;
3
HE. ripèç 8 y£ Xektéov rj j-iîv
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L'étranger. —
Mais admettrons-nous qu'il ait l'intellect et
la vie ?
pas
Théétète. — Et comment l'admettre ?
Théétète. — Et comment
pourrait-il les avoir autrement?
L'étranger. —
aurait donc l'intellect, et la vie, et l'àme, et
Il
Théétète. — Comment?
L'étranger. — Est-ce que permanence d'état, permanence
de mode, permanence d'objet se réalisent jamais, à ton avis.
là où il n'y a pas repos ?
Théétète. —
Aucunement.
L'étranger. —
Eh quoi ? Quand ces conditions manquent,
vois-tu que l'intellect existe ou se réalise où que ce soit?
Théétète. —
Pas du tout.
L'étranger. — Or, s'il est quelqu'un que l'on doive coni-
la totalité de l'être) est pour Platon, aussi divin que le sera, mutalis
mutandis, l'universalité de l'être pour Fénelon (Lettres sur la Religion,
e e
IV, i) et l'être sans restriction pour Malebrancbc (a et 8 Entretiens
sur la Métaphysique).
2. Comparer Malebranchc : « Dieu ne reste pas les bras croisés »
c, et aussi Psaume
e
(4 Entretien), et cf. Cratyle, $3l b/c, Phèdre, 2~5
rfS, versets 12 et suiv. des Septante.
3. Ceci a été démontré par le Cratvle, 'i'iO a/c.
35 7 EOMETHE
OEAI. Aelv6v (jiEVTav, S E,eve. Xôyov ouy^opoî^ev.
HE. 'AXXà voOv \xèv ex £LV £>ur\v Se pf) <pcop£v ' ;
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Iv ipuxfj y£ cprjaopEv auT6 £X EIV a " T ° t
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OEAI. nûç;
HE. T6 KaTa TauTà Kal oaaÙTCoç Kal TiEpl to auTÔ Sokel
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^ CTTàaEcoq yEvÉaGat. ttot' av ;
OEAI. OôSapSq.
HE. Tl S' av£u tovitcùv ;
voOv KaSop&q ovTa f\ y£v6p£vov
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OEAI. "Hkioto.
HE. Kal pfjv Tipéç ys toOtov TtavTl X6ycç> paxETÉov. bq
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LE SOPHISTE 358
Irréductibilité
L'étranger. — Eh quoi ? Ne semble-
de l'être t— il
pas que nous tenions l'être, dès
au mouvement et
maintenant, assez bien enserré dans
au repos. notre définition?
Théétète. — Parfaitement.
L'étranger. — Oh! oh! 2
puisse-t-il y rester , en ce cas,
Théétète, car m'est avis que c'est le moment où nous allons
connaître combien son examen est embarrassant.
Théétète. —
En quoi donc encore ? Que veux-tu dire ?
L'étranger. — bienheureux jeune homme, ne t'aperçois-tu
pas qu'à cette heure nous sommes dans l'ignorance la plus épaisse
à son
égard, alors que nous croyons voir clair en nos formules?
Théétète. —
Je le croyais, pour ma part, et je ne vois
pas très bien en quoi nous nous sommes ainsi abusés.
L'étranger. —
Examine donc plus clairement si, à propos
de nos dernières conclusions, on n'aurait pas le droit de nous
poser les mêmes questions que nous posions alors
à ceux qui
définissaient le Tout par le chaud et le froid.
Théétète. —Quelles questions? Rappelle-les moi.
L'étranger. — Très volontiers. J'essaierai même de le
faire en t'
interrogeant de la même façon que je les
interro-
av £mo-xr]Lir)v r\ <ppà\>r\aiv f\
voOv àcpav'i^cov îa^up'i^r)Tai
HE. "O LmKapiE, ouk evvoelç oxl v