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ACTIONNEURS
Les riverains des héliports connaissent trop bien le " flap-flap-flap "
caractéristique de l'hélicoptère qui s'apprête à atterrir. L'origine de ce bruit si
éprouvant pour les oreilles n'est plus un mystère : en descente, le tourbillon
engendré par une pale interfère sur la pale suivante. Mais, malgré tous leurs
efforts pour améliorer le profil et le contrôle en vol des pales, les
aérodynamiciens ne sont pas encore parvenus à le supprimer. Réduire le bruit
des hélicoptères est aujourd'hui un vrai défi pour les constructeurs. Et tout laisse
à penser qu'ils n'y arriveront qu'au prix de solutions radicalement nouvelles.
Ainsi, McDonnell Douglas (MDD), Eurocopter et d'autres étudient très
sérieusement la possibilité d'introduire des " gouvernes actives " dans les pales
de leurs appareils : des sortes d'ailerons qui modifieraient le profil
aérodynamique de chaque pale au cour de sa rotation. On pense même, mais à
plus long terme, vriller de manière contrôlée les pales en cours de vol ! " Nous
avons calculé que l'on pourrait réduire de 10 décibels le bruit à l'atterrissage et
de 70 à 80 % les vibrations engendrées par le rotor ", expose Jean-
Jacques Philips, responsable du programme " Rotor à gouvernes actives " à
l'Onera. Chiffres confirmés par MDD, qui estime que l'on devrait aussi gagner 10
% sur le rendement aérodynamique du rotor. Le jeu en vaut la chandelle. Le
constructeur américain, très en avance sur ses concurrents, va passer à des
essais en soufflerie en 1997. De son côté, l'Onera compte tester une maquette
de rotor au tiers, à Modane, en 1999.
Autre défaut des moteurs piézo-actifs : ils s'usent. Ce qui interdit, aujourd'hui,
leur utilisation dans la commande des servocommandes, par exemple, qui
n'exigent que quelques watts, mais fonctionnent en permanence. Dommage !
Car, " sans réducteur, donc sans jeu ni inertie, le moteur piézo-actif serait
particulièrement bien adapté à cet usage ", explique Jean-Thierry Audren.
Manque de puissance et usure : ces deux limitations du moteur piézo-actif ont
inspiré le programme Eurêka Pamela (Piezo Active Motors for More Electric
Aircraft), dont le chef de file est Sfim Industrie. Parmi les principaux partenaires,
le Cedrat, une société de recherche de Grenoble (modélisation),
l'allemand Daimler Benz Aerospace, le danois Ferroperm (céramique), le belge
AMT (alliages à mémoire de forme), le laboratoire fédéral d'AllemagneBAM
(tribologie). Doté de 45 millions de francs, le programme a pour objectif de
démontrer, d'ici à cinq ans, la faisabilité de deux types de moteurs. Un moteur de
forte puisance et de durée de vie moyenne (quelques centaines d'heures) pour
la commande des surfaces secondaires. Et un moteur de faible puissance et de
durée de vie longue (supérieure à deux mille heures) pour l'actionnement de
petits mécanismes tels que les servocommandes. Pierre Laperrousaz